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The Walking Dead - pas de spoil - Ridicule

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Swato
Swato
Dieu vis sur une tortilla.
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MessageSujet: The Walking Dead - pas de spoil - Ridicule The Walking Dead - pas de spoil - Ridicule Icon_minitimeDim 29 Juin - 18:36

Note: pas de spoil
Prompt: Le souffle brûlant qui enflammait mon cou arrêtait ma pensée


Ridicule




Xever arma son bras, levant son coude à hauteur de son visage comme il l'avait vu faire plusieurs fois à la télévision quand il était jeune. La corde blessait un peu sa peau mais c'était supportable. Il prit une inspiration, tenant fermement la flèche entre ses doigts. Un souffle chaud enflamma son cou et perturba ses pensées, il grogna et secoua brièvement la tête.

« Arrête, June, grommela t-il. »

Deux bras s'enroulèrent autour de sa taille et il lâcha son trait, bougonnant contre son compagnon en ratant sa cible. Xever se tourna vers June, une moue mécontente aux lèvres. Un énorme sourire s'affichait sur le visage de son ami, il le dévisageait avec un sourcil haussé.

« J'aurais pu être un zombie, lui fit-il remarqué.
- Non. Ton souffle était chaud, les zombies ne dégagent pas de chaleur.
- Bien vu, Sherlock. »

Xever haussa les épaules. June resta serré contre lui, posant sa tête sur son épaule. Le soleil venait à peine de se lever et il avait raté leur petit-déjeuné, la flèche s'était fiché dans un fourré, il ne la retrouverait pas de sitôt. Xever soupira et lâcha l'arc à ses pieds pour placer ses bras par dessus ceux de June, s'appuyant contre son torse.

« Il faut qu'on y aille.
- C'est insensé, grogna Xever.
- Ils ont peut-être trouvé un remède. On fait partie des derniers survivants, on doit les aider. »

Xever secoua la tête avec obstination. Cette histoire de médicament faisait partie de l'une des théories les plus fumantes dont il avait entendu parler. June posa son menton contre son épaule et embrassa son cou doucement, essayant de l'amadouer. Le corps de Xever se détendit contre lui, s'appuyant plus lourdement contre son torse.

« C'est stupide. C'est un attrape-nigaud. Ils mettent ces messages un peu partout en ville et ils attendent que deux pecnots comme nous débarquent pour leur piquer toutes leurs affaires.
- On sera prudent, proposa June.
- Et après ils t'alignent contre un mur et ils te fusillent.
- T'as toujours des scénarios de fin du monde, se plaignit June. »

Xever tourna la tête vers lui, le contemplant avec un air blasé. Il fit un geste pour lui montrer où ils se trouvaient. La rue était dévastée, les vitrines des magasins avaient été explosés par des gens comme eux, qui tentaient de survivre du mieux possible. Des voitures étaient renversées dans la rue, quelques zombies traînaient les pieds, grognant entre eux et recherchant un humain à se mettre sous la dent.

« C'est la fin du monde. »

Ils se mirent en route l'estomac vide. Les panneaux qu'ils croisaient de temps à autre indiquaient qu'ils n'étaient pas loin du lieu où le soit-disant "remède" se trouvait. Plus ils marchaient et plus Xever sentait venir le piège.

Méfies-toi des indications que l'on te donne. Les humains sont manipulateurs.

Il avait beau se répéter cela en boucle, June ne voulait rien entendre quand il lui faisait part de ses inquiétudes:

« De toute façon nous n'avons nulle part où aller. »

Xever se retenait de lui dire que s'ils finissaient en zombie, ils n'auraient nulle part où aller aussi. Il n'était pas pressé de se transformer en ces saloperies, il n'avait que vingt et un an, il n'avait pas envie de mourir, il était encore trop jeune. S'ils avaient survécu quatre ans tout les deux, ils pourraient encore survivre quelques années sans l'aide de personne. Xever balança sa hache sur son épaule, soupirant lourdement. June les mettait toujours dans les ennuis jusqu'au cou, il n'apprenait la leçon que lorsque les événements prenaient un tournant tragique. Xever devrait s'assurer que la situation ne vire pas au cauchemar et ait le moins de conséquences négatives pour eux.

Ils croisèrent un nouveau panneau:

Remède, 2 kilomètres.

« On devrait faire demi-tour.
- On est bientôt arrivé, tu veux dire. Tu veux qu'on s'arrête ? On pourrait manger un peu et se reposer. On devrait y être dans une heure et demi à peu près.
- Non, je dis qu'on devrait ne pas y aller, répéta Xever. »

June s'arrêta et laissa tomber son sac par terre. Il se passa une main sur le visage, chassant la fatigue qui tirait ses traits et soupira. Xever tînt bon, près à défendre ses arguments.

« Xever..., commença June.
- Oh non, gronda t-il furieusement. Ne prends pas ce ton avec moi. »

Xever détestait quand June faisant traîner ses inflexions, le toisant de haut et le regardant comme s'il n'était qu'un gosse. La différence d'âge entre eux avait beau être de six ans, June était celui qui se comportait en gamin la plupart du temps. Son compagnon leva les bras au ciel, frustré:

« Je prends le ton du gars qui est exaspéré par ta méfiance. Tout le monde n'est pas méchant !
- Non, mais la plupart des gens le sont.
- Comment tu pourrais le savoir, d'abord, grommela June. »

Xever soupira, laissant tomber son sac par terre, s'asseyant par terre, épuisé. Ils marchaient depuis ce matin et n'avait pas mangé, ses forces commençaient à l'abandonner. June posa ses mains sur ses hanches:

« Tu veux vraiment qu'on ait une scène de ménage ici ?
- Ici ou ailleurs, c'est quoi le problème ?
- On est au milieu de nulle part ! S'exclama June.
- On est toujours au milieu de nulle part ! »

June le regarda, les mains toujours sur les hanches. Il secoua la tête, ne semblant pas en revenir. Xever avait beau être attaché à lui, il ne voulait pas qu'ils aillent directement dans la gueule du loup parce que June était trop naïf pour voir ce que lui voyait venir de loin. C'était beaucoup trop dangereux et suspect.

Ne fais jamais la tête brûlée. Prends le temps de réfléchir, d'analyser. Si tu as un doute, suis ton instinct.

L'instinct de Xever lui disait de prendre June sous son bras et de filer le plus loin possible de ces panneaux. Il s'inquiétait. Il n'avait plus à penser juste à lui-même, il devait penser à June également. S'occuper de la sécurité de quelqu'un contre sa volonté était épuisant. Il leva la main et lui fit signe d'approcher. June fronça les sourcils, ses longs cheveux s'emmêlant à cause du vent.

« Quoi ?
- Viens-là. »

June ne bougea pas et Xever soupira. Il posa sa main derrière son dos et appuya dessus pour se redresser et saisir le bras de son ami. Il écarta les jambes et June trébucha, tombant sur les fesses et grognant de mécontentement. Xever l'attira contre lui, collant son torse contre son dos. Il passa ses bras autour de sa taille et posa sa tête contre son épaule, fatigué.

« Xever ?
- Hm... ?
- Je t'aime... »

Xever ne répondit rien. Il écarta les longs cheveux bruns pour qu'ils ne le chatouillent pas et ferma les yeux, se reposant deux secondes en laissant le soin à June de faire attention aux zombies. Il laissa tout de même traîner une oreille au cas où.

« Qu'est-ce que tu fais ? Chuchota June. »

Xever resserra ses bras autour de lui, frissonnant lorsque June prit une de ses mains entre les siennes pour embrasser ses doigts avec tendresse. Il pressa ses jambes contre celles de son compagnon.

« Je cherche un compromis.
- On y va et on s'en va ? Proposa June avec espoir.
- Non. Un truc entre: y aller et ne pas y aller.
- Y aller à demi ? Plaisanta t-il. On se coupe en deux, une moitié de nous y va et l'autre reste là ? »

Xever cacha son sourire dans l'épaule de June. Il leva la tête pour effleurer la naissance de ses cheveux sur sa nuque avec son nez, respirant son odeur:

« Où alors on n'y va pas et on repart sur la route. Juste nous deux, proposa t-il, la voix grave.
- Xever...
- June... »

June bougonna, même en ne le voyant pas, Xever savait qu'il boudait. Il embrassa sa peau et resserra ses doigts sur les siens. Le vent souffla dans ses cheveux blonds, lui donnant la chair de poule. June grogna pensivement:

« On y va, on jette un coup d’œil et à la première chose suspecte, on s'en va, proposa t-il.

Cela ne lui plaisait pas. Pas du tout. Il luttait de tout son corps pour ne pas assommer June et partir aussitôt. Seulement ils étaient deux à prendre les décisions. Et le compromis qu'il avait proposé était le meilleur qu'ils aient trouvé jusqu'ici. Xever bailla, tournant la tête de sorte que son front soit pressé contre la nuque de June.

Fais attention. Reste sur tes gardes. Protège June.

« D'accord. Au premier signe suspect...
- On s'en va, promit June. »

Xever fit un bruit de gorge, restant contre lui un peu plus longtemps, fainéant pour une fois. Le silence tranquille qui s'était instauré entre eux se brisa soudainement et June remua sous lui, tournant la tête:

« Zombie.
- J'ai entendu, grogna t-il. »

Ils se remirent en route, contournant le mort-vivant. Ils s'arrêtèrent un peu plus loin pour manger, Xever s'épuisant trop rapidement. Il était d'un naturel énergique mais ils n'avaient pas trouvé grands choses ces derniers jours et la faim commençait à l'affaiblir et à serrer son estomac. June ne se plaignait jamais d'avoir faim ou d'être fatigué, pourtant ses traits étaient fatigués, durcis. Ils étaient affamés.

C'était peut-être pour cela que June s'entêtait à vouloir rejoindre le campement de ceux qui avait le médicament. Il avait sûrement l'espoir de trouver un toit pour la nuit, un peu de nourriture et de chaleur humaine. Comme cela, il pourrait prouver à Xever que tout les humains n'étaient pas mauvais. Ils repartirent finalement.

Les panneaux promettaient des choses mais Xever avait du mal à lire à cause de sa dyslexie:

VOU SETES BIEN TOTAR RIVES

ENCO REUN OUDE UXMETRES

Il abandonna rapidement, laissant à June le soin de les lire. Son sac pesait trop lourd à ses épaules, il avait le souffle haché, il n'arrivait plus à reprendre son souffle. Sa hache tomba de ses doigts gourds, s'écrasant sur le sol et l'arc suivi le même chemin. June se tourna vers lui, alarmé. Il était encore vif malgré la fatigue, il combla les quelques mètres qui les séparaient et l'aida à se redresser:

« On va s'arrêter, décida June.
- Non, on doit continuer, dit-il, têtu.
- Tu ne feras pas un mètre de plus sans t’écrouler, il faut qu'on s'arrête. Ne me force pas à t'attacher à un arbre, tu veux ? »

June lui enleva son sac des épaules et Xever réfléchit à toute vitesse. Il ne voulait pas s'arrêter, s'ils perdaient trop de temps et que le campement s'avérait être une ruse comme il l'avait prédit, il faudrait qu'ils repartent et trouvent une maison avant la nuit, ils n'avaient pas le temps de s'arrêter. Il remit son sac à dos sur ses épaules, luttant contre les mains de June.

« Si j'abandonne l'arc, dit Xever. On continue ? »

Les yeux de June s'attardèrent sur l'arme qui traînait par terre. Xever l'avait trouvé quelques mois plus tôt dans une boutique d'antiquité, June avait froncé le nez avec désapprobation, n'aimant clairement pas le fait qu'ils embarquent cette arme lourde avec eux. Xever ne savait pas encore s'en servir mais il avait appris à fabriquer des flèches avec son père quand il avait treize ans. Ce dernier lui avait promis de lui apprendre à tirer quand il en aurait seize, il était mort avant d'avoir pu le faire. June se mordit les lèvres, hésitant clairement à accepter, dévisageant Xever avec attention. Il finit par soupirer:

« D'accord. Laisse cette fichue arme ici et continuons.
- On ne devrait pas être loin de toute façon, râla t-il.
- J'espère que tu ne vas pas t'effondrer avant, t'es plutôt lourd quand tu t'y mets et j'ai pas envie de te porter. »

Xever renifla sans énergie, il se pencha en grimaçant à la protestation de ses articulations et récupéra sa hache, laissant l'arc derrière. Il traîna les pieds à la suite de June. Ce dernier refit sa queue de cheval, inspectant les environs.

« Je vois... quelque chose de rouge, commença t-il avec un sourire malicieux.
- Oh non, pas ce jeu débile.
- Je vois quelque chose de rouge, qu'est-ce que c'est ? Insista June. »

Xever souffla longuement et observa les environs, en quête de quelque chose de rouge. Un vieil emballage de nourriture de fast-food s'envolait au gré du vent, passant devant lui. Il était rouge. Il le montra du menton à l'expression inquisitrice de son ami.

« Bien, à toi. »

June pouvait se montrer pénible quand il voulait. Un nouveau panneau apparut:

ENCO REU NEFF ORT

« Je vois un truc qui pourrait bien être suspect.
- Xever...
- Hm ? »

June secoua la tête avec un mélange d'exaspération et d'amusement, ses yeux brillaient de joie et la parenthèse sur sa pommette s'ouvrit à son sourire. Xever sentit son cœur se réchauffer, et il lui envoya un regard complice. Une branche craqua soudainement derrière lui.

Branche qui craque. Sur tes gardes, vite !

Xever se tourna, un homme avec une bedaine proéminente pointait son arc bandé sur eux, la flèche était pointée sur June. L'horreur fit son chemin dans son corps, envoyant un pic d’énergie dans son corps, le rendant plus dynamique qu'il ne l'avait jamais été.

« COURS ! Hurla t-il. »

June ne l'interrogea pas et couru le plus vite possible, lui faisant confiance. Xever le pressa, sur ses talons, posant une main dans le bas de son dos pour lui dire d'aller plus vite, il fallait qu'ils s'éloignent. Il entendait des bruits de cavalcades dans son dos, la chasse à l'homme était lancée et ils étaient le gibier.

« Salaud ! Tu nous as abandonné ! Hurla l'homme dans leur dos. »

Les épaules de June se raidirent et ses enjambées se firent plus longues, son pas plus rapide. Qui que ce soit, il le connaissait. Xever continua à courir, zigzaguant entre les troncs pour éviter que l'homme ne puisse les viser.

Ne cours jamais en ligne droite quand tu es poursuivi par un humain. Jamais.

Les bruits de courses s'atténuèrent et Xever lança un coup d’œil par dessus son épaule. Personne. Il l'avait semé. Ils coururent encore sur quelques mètres, jusqu'à ce que les jambes de Xever ne lâchent. L'énergie désespérée l'avait quitté, il ne pouvait plus marché. Cette situation lui rappela la première fois où il avait rencontré June. Il n'avait plus de force non plus, il n'avait pas mangé depuis des jours. Comme ici. Un rire nerveux lui échappa et June tenta de le mettre sur ses pieds, passant son bras par dessus ses épaules.

« Allez, Xever. Il faut qu'on se... mettre à l'abri, tu avais raison. Les humains... sont tous des cons, haleta June.
- Tu as peur, pantela t-il.
- On vient de se faire... courser dans la forêt, évidemment que j'ai peur ! »

Xever se tînt droit mais ne fit pas un geste lorsque June avança dans l'idée de continuer leur route. Il avait un point de coté douloureux et son ventre lui faisait mal, la tête lui tournait, le sol tanguait sous ses pieds. June insista, faisant un pas de plus et ses genoux menacèrent de céder sous lui, il secoua la tête:

« Une minute, demanda Xever, la respiration sifflante. Juste une minute.
- D'accord. »

June l'appuya contre un arbre, le laissant quand il fut sûr qu'il pourrait se tenir un minimum droit tout seul. June était plié en deux également, les mains posées sur ses genoux pour reprendre sa respiration, il ricana doucement:

« C'était... moins une ! »

Xever ne voyait pas ce qu'il trouvait drôle, sûrement le stress qui redescendait et qui le laissait délirant. Lui se sentait plutôt mal, le point de coté dévorait ses côtes et son ventre et il vacillait de plus en plus, les jambes flageolantes. Le bruit de leurs respirations saccadées n'était pas discret, il fallait qu'ils se calment où ils finiraient par attirer une dizaine de zombie à eux.

Xever releva la tête juste à temps pour voir l'homme bedonnant arriver, tout aussi essoufflé qu'eux. Leurs yeux se croisèrent et il y eut un moment de battement. Un instant pendant lequel il put voir l'expression haineuse de l'inconnu, son sentiment de trahison lorsque son regard se posa sur June.

Non

Puis tout s’accéléra, l'homme banda son arc, le pointa sur June, ignorant totalement Xever.

NON !

Il n'avait plus de souffle, plus assez pour crier, pour prévenir June. Son corps était faible et pourtant, il puisa en lui ses dernières forces pour pousser June au moment où l'inconnu lâchait son trait. Son compagnon tomba lourdement sur le sol, en un bruit sourd, entier. En vie.

Tu l'as fait. Tu l'as protégé.

Xever aurait voulu sourire, seulement son dernier sursaut d'énergie avait servi à sauver son amant. L'homme relâcha sa corde, la colère sur son visage se transforma en frustration. June toussa bruyamment, l'oxygène ayant quitté ses poumons brusquement lorsqu'il avait touché le sol.

« Bon sang, Xever..., dit-il entre deux quintes de toux. Tu... »

June se redressa sur ses genoux. Ses poumons lui brûlaient. La frustration sur le visage de l'homme se changea en effroi. June se tourna vers lui.

C'est pas grave d'avoir peur. Ne te laisse pas aveugler.

Xever baissa les yeux et enroula sa main autour de la flèche qui dépassait de son corps, imbibant son tee-shirt de sang. La tête lui tourna et ses genoux eurent une vague de faiblesse, le faisant trébucher et se rattraper à un tronc d'arbre. Il grimaça. Le visage de June se décomposa, il pâlit et se leva, secouant la tête, vacillant sur ses jambes:

« Non... non, gémit-il. »

Les jambes de Xever ne le soulevèrent plus, il s'effondra à genoux. Le moindre mouvement faisait bouger le bois à l'intérieur de lui, dévorant son corps sous la douleur et sous les flammes. Il avait mal, mais presque pas à la fois. Il se sentait faible, il avait envie de dormir. June le rattrapa avant qu'il ne s'écroule face contre terre, le prenant contre lui.

« Xever ? »

Les bras de June étaient chauds, une brise tiède souffla dans ses cheveux. Il avait l'impression d'être hors de son corps, d'assister à la scène sans en être acteur, d'être déjà parti. Il vit l'homme qui avait tiré se rapprocher, les yeux emplis de culpabilité et d'angoisse. Il regrettait d'avoir tiré. Il vit June, le visage noyé par les larmes et par la douleur, le regardant avec désespoir, comme un assoiffé tenu à l'écart d'un verre d'eau. Puis sa vision se détériora, devenant floue.

« Xever !? Appela June avec urgence, des sanglots pleins la voix. »

La brusque secousse de son amant lui fit rouvrir les yeux. Il avait réintégré son corps et toutes les sensations lui revinrent. Le froid qui s'insinuait dans tous les pores de sa peau, la douleur dans son buste, l'humidité des larmes de June. Xever retrouva un semblant de force, il savait qu'il était comme la flamme d'une bougie brillant plus fort avant de s'éteindre.

Le visage de June penché au dessus de lui lui fit réaliser combien il avait été con. Pourquoi avoir été si avare en parole ? Il y avait tellement à dire ! Il aurait pu expliquer à quel point il trouvait l'ensemble de la personne de June ridicule, combien son sourire était stupidement ridicule, combien la parenthèse sur sa pommette le faisait fondre encore une fois stupidement. Combien il se retrouvait éblouit chaque fois que June disait quelque chose de ridiculement poétique, combien il se trouvait con chaque fois qu'il ouvrait la bouche et ne savait pas quoi lui répondre, quand les mots se bousculaient sur sa langue mais ne trouvaient aucune sortie.

Il aurait dû lui dire tellement de chose qu'il avait tut par peur de se couvrir de ridicule:

Tes yeux sont gris comme le béton, y a pas plus moche et triste comme couleur mais je les aime quand même. Ta cicatrice ne te donne même pas l'air d'un dur à cuire, c'est consternant. Tes cheveux sont trop longs, je déteste quand ils s'emmêlent aux boutons de ma veste et qu'on doit passer une heure à les démêler. Tes yeux sont ridicules, ta cicatrice est ridicule, tes cheveux sont stupides, ton sourire est stupide...

Moi aussi.


Xever sourit, une larme s'échappant du coin de son œil pour se perdre dans ses cheveux. Il leva sa main et la posa laborieusement contre la joue de June. Ce dernier entremêla leurs doigts, gardant la main de Xever contre sa peau trempée de larme:

« Hey... Tout va bien aller. Il est... il est parti chercher des secours, l'accord ? Tu restes avec moi, tiens bon, dit June, tremblant de tout son corps. »

Je n'ai que vingt-et-un an, j'ai peur. Je ne veux pas mourir. Je veux rester avec June.

« Xever, tu restes avec moi, hein ? Tu me laisses pas, ordonna June, la voix éraillée. »

Xever ravala la boule douloureuse qui s'était coincée dans sa gorge. Il n'avait plus mal. Il savait que c'était mauvais signe. Il ne ferma pas les yeux, les gardant fixés sur June pour le contempler jusqu'à la fin. Il ne tiendrait pas. Xever ne se laissa pas espérer. Il n'y avait plus de place pour l'espoir en ce monde. Les bras de June se resserrèrent autour de lui, secoués par les sanglots.

« Tu.. Tu sais quoi faire, balbutia Xever.
- Quoi ? Croassa June.
- Q-Quand... quand je ne respirerais plus. »

Un sanglot déchirant échappa à June, il secoua la tête, serrant les dents furieusement, une lueur de folie passant dans son regard.

« Non ! »

Xever haleta, respirer devenait de plus en plus difficile, il avait un goût de rouille sur la langue. Sa main se crispa sur celle de June, insistant:

« T'auras pas-le choix... Ne m-me laisse pas devenir c-comme eux.
- Non... Ils vont revenir, ils vont t'arranger ça. Tu restes avec moi, Xever. Je te laisserais pas partir, éructa t-il, le regard dur malgré les larmes.
- Ju... »

June ne le laissa pas parler, le faisait taire en resserrant ses bras autour de lui. Fort. Peut-être trop. Le cœur de Xever se serra:

Tu vas le laisser tout seul... Tu vas l'abandonner...

« Chuuut.. »

La respiration sifflante de Xever se ralentit, l'oxygène entrait dans ses poumons en mince filet malgré sa bouche ouverte. La flamme allait s'éteindre. Les larmes de June trempaient son visage.

Gardes les yeux ouverts. Lorsque quelque chose de magnifique se trouve devant toi, ne détourne pas le regard. Profite. Ce que tu vois pourrait disparaître.

« June, murmura t-il, la voix à peine audible. »

Moi aussi

Une dernière larme s'échappa ses yeux, sa tête bascula dans le creux du bras de June et sa vision s'assombrit.


*


« Tu triches ! Bouda June
- Quoi, parce qu'on peut tricher à ce bazar ? »

Xever regarda le jeu de petit chevaux avec un regard critique. Il ne connaissait pas du tout le jeu avant que June ne le lui ramène. Son amant lui avait expliqué les règles et ils s'étaient mis à jouer, ils n'avaient rien d'autre à faire et ils n'avaient pas sommeil. June croisa les bras, le fusillant du regard:

« Bien sûr !
- Ce sont des dés. Je vois pas comment je pourrais tricher en les lançant. Est-ce qu'il y a un mouvement de poignet interdit dont tu ne m'aurais pas parlé ?
- Je ne sais pas encore comment tu fais, mais je sais que tu triches ! »

Xever leva les yeux au ciel, balayant les pièces du plateau de jeu et le regardant tomber en bas du lit. Il se rapprocha de June et le poussa d'une main sur le torse, le faisant s'allonger sur le lit et se plaçant au dessus de lui. Son amant haussa un sourcil, penchant la tête sur le coté, le contemplant avec espièglerie.

« C'était une idée stupide, comme toutes tes idées d'ailleurs, lui fit remarquer Xever.
- Mes idées sont excellentes, je te ferais dire.
- J'ai une idée meilleure encore... »

June ouvrit la bouche pour parler et Xever le coupa avant qu'il ne puisse émettre un mot, l'embrassant à pleine bouche. Il mordilla ses lèvres, souriant en l'entendant grogner avec satisfaction. June passa ses doigts sous son tee-shirt, remontant le long de ses côtes et siffla de douleur soudainement. Il rompit le baiser:

« Aïe !
- Quo... Oh putain, encore ? Grommela t-il. »

June grimaça, les cheveux pris dans le bouton de la veste de Xever, remuant avec inconfort en essayant de dénouer sa mèche.

« Saloperie de veste. »


*


Xever plissa les yeux, sifflant de douleur. Plusieurs personnes s'agitèrent à ses cotés, parlant avec précipitation. Il posa une main sur sa poitrine, grimaçant en essayant de se redresser. Une main tremblante passa dans ses cheveux et le fit se rallonger avec douceur. Il ouvrit les yeux, tombant dans deux orbes grises. De longs cheveux bruns chatouillèrent son visage:

« Xever, souffla June, entre rire et sanglot. »

Il soupira lentement, refermant les yeux lorsqu'un léger vertige le prit. Sa tête bascula sur le coté. Il leva la main, l'enfouit dans les cheveux de son amant et l'attira faiblement contre lui.

Mon amour...

Le front de June se posa contre le sien, faisant exploser des milliers d'étincelles dans son estomac.

« Tes yeux sont ridicules, marmonna Xever. »

June rit.



Fin
Maliae
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MessageSujet: Re: The Walking Dead - pas de spoil - Ridicule The Walking Dead - pas de spoil - Ridicule Icon_minitimeDim 29 Juin - 21:51

JE TE DETESTE ESPECE DE VILAINE.
Même si Xever est vivant.
Na !
Maeve
Maeve
Je suis ton père Luke
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MessageSujet: Re: The Walking Dead - pas de spoil - Ridicule The Walking Dead - pas de spoil - Ridicule Icon_minitimeDim 20 Juil - 17:45

Coucou... : )

C'est la fin, qui m'a fait pleurer. Je ne sais pas comment j'ai tenu la lecture sans pleurer, mais la fin m'a achevée. Mes yeux sont humides et mon coeur se serre.

T'ai-je déjà dit combien j'adorais le monologue de Xever entre les phrases de description?

C'est magnifique, et mon coeur est en compote. S'il te plaît, laisse-les avoir leur happy end. S'il te plaît?

Merci pour ce si beau texte et cette si belle histoire d'amour.


Maeve

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MessageSujet: Re: The Walking Dead - pas de spoil - Ridicule The Walking Dead - pas de spoil - Ridicule Icon_minitime

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