Note: pas de spoil
Prompt: Le coup de la panne
Je m'appelle Xever
Xever ne savait pas depuis combien de temps il était seul. Cela faisait tellement longtemps que le monde avait sombré dans le chaos, les laissant dans les ténèbres quand bien même le soleil se levait chaque jours.
Il avait à peine dix-sept ans mais il avait survécu.
Les rares fois où il fermait les yeux, il revoyait la ferme de ses parents, une odeur de foin et d'écurie picotait ses narines et la brise caressait son visage. Les chevaux hénnissaient joyeusement, trottaient le long des clôtures en attente d'une friandise où ruaient lorsqu'un pique d'adrénaline les saisissaient. La vie était simple, il suffisait de se lever, de déjeuner, de travailler à la ferme le matin après s'être soumis à l'habituel bisous sur la joue que sa mère s'obstinait à lui donner, peu importait combien de fois il lui avait répété:
« Maman ! Je suis plus un bébé ! »
Le rire de sa mère lui manquait. Xever secoua la tête et ne se laissa pas glisser sur ce terrain là, penser à ses parents le ramèneraient invariablement à leurs morts tragiques et il ne pouvait pas se rouler en boule dans un coin, il n'en avait plus le temps. Il resserra ses doigts sur sa hache, la seule chose qu'il avait emporté avec lui de la maison, et remonta sa capuche sur ses cheveux blonds. Xever avait assisté à de nombreuses mêlées, avait échappé aux mordeurs, zombies, peu importait le nom qu'on leur donnait, les qualificatifs changeaient mais ces saloperies jamais. Il tentait de ne jamais faire le compte du nombre de meurtre qu'il avait commis, il ne s'agissait pas de meurtre quand ces trucs étaient déjà morts.
Combien en as-tu tué ? Un ? Dix ? Cinquante ? Il ne savait pas, il préférait ne pas y penser. Tout les sujets étaient devenus tabous, chaque chose le ramenait à sa vie d'avant, à la famille et aux amis qu'il avait perdus. Xever avait l'impression d'être maudis, il était condamné à voir les autres mourir, à rester en vie pour être témoins des actes terribles que commettaient le peu d'humain ayant survécu jusque là. Hier, il avait vu un groupe s'approprier les vivres d'un autre groupe, n'usant d'aucune pitié, tuant les plus faibles. Il n'y avait plus aucune règle, aucune humanité sur cette terre.
Ne fais jamais parti d'un groupe, ne t'attache pas aux autres, ils finiront par mourir. Xever se demandait quand son tour arriverait. Comment cela se passerait-il ? Serait-il pris par surprise par un zombie ? Un homme l’abattrait-il de sang froid pour s'approprier son arme ? Sa nourriture ? La cruauté des hommes trouverait-elle sa limite ? Xever n'en était pas certain. Il baissa les yeux pour contempler le vide, croisant les jambes sous lui.
Ne laisse jamais pendre tes jambes, ou que ce soit, quelque chose pourrait t'agripper. Le toit était silencieux, quelques cadavres de zombie s'étalaient à droite et à gauche, Xever y avait fait le ménage. Il leva la tête et regarda le soleil se lever. Un nuage pâle s'écartait pour céder la place à l'astre, créant des tons rosées et pourpres qui l'aveuglèrent un instant. Il plissa les yeux et suivi la progression de l'orbe brûlante, son caractère buté le forçant à admirer le spectacle qui se jouait devant lui.
Lorsque quelque chose de magnifique se déroule devant toi, ne détourne jamais les yeux, profite. Ce que tu vois autour de toi, tout ça pourrait disparaître du jour au lendemain. Rien n'est éternel. Xever tendit l'oreille, posant le manche de son arme en travers de ses jambes, un petit sourire étirant ses lèvres. Un grognement morbide retentit derrière lui et il ferma les yeux, fronçant les sourcils avec concentration. Quelqu'un traînait les pieds derrière lui, glissant sans discrétion sur le sol, grognant de manière inhumaine. Xever voulut se lever mais son corps en avait décidé autrement. Il était épuisé, cela faisait des jours qu'il n'avait rien avalé, son sac à dos pesait trop lourd sur ses épaules et sa hache paraissait immense et lui faisait mal, le bois s'appuyant de façon écrasante sur ses cuisses osseuses. Son corps ne lui répondait plus.
Allez, tu ne vas pas me faire le coup de la panne. L'ironie de la situation lui arracha un nouveau sourire. Il n'avait pas peur, jamais il ne s'était senti si calme. Il rouvrit les yeux et contempla l'aube, sa peau se réchauffant sous ses rayons. Les grognements rauques se rapprochèrent, un souffle fétide souffla sur sa nuque. Il ne cligna pas une seule fois des yeux.
Je m'appelle Xever, cela fait trois ans que je suis seul, j'ai tué vingt-cinq zombies et deux humains. Ma mère s'appelait Catherine, mon père Hinton... Je m'appelle Xever.. Il ferma les yeux.
Fin
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Sujet: The Walking Dead - pas de spoil - Je m'appelle Xever 
Sam 28 Juin - 10:37
En tout cas, c'est très bien écrit. Et très doux-amer. Pauvre Xever.