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The Walking Dead - pas de spoil - Il s'appelle June

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Swato
Swato
Dieu vis sur une tortilla.
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Date d'inscription : 08/08/2013

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MessageSujet: The Walking Dead - pas de spoil - Il s'appelle June The Walking Dead - pas de spoil - Il s'appelle June Icon_minitimeSam 28 Juin - 13:53

Note: pas de spoil
Prompt: Puis il poussa, poussa, poussa jusqu'à se libérer.




Il s'appelle June




Il ferma les yeux. Xever s'attendait à ce qu'une douleur horrible transperce son cou, lui broie les os et déchire sa peau mais rien ne vînt. Il prit une inspiration tremblante, sentant la sueur perler à son front. Le grognement prit une intensité qui le laissa pantois et une giclée de sang macula le béton à ses cotés.

« Qu'est-ce que tu fiches ? T'es dingue ?! »

Xever se tourna, les yeux écarquillés. Un homme grand et svelte se tenait debout devant lui, il avait de longs cheveux bruns noués en queue de cheval sur sa nuque, une cicatrice barrait sa joue, formant une parenthèse penchée sur sa pommette, ses yeux gris le toisaient avec insistance, le clouant sur place. Il avait tranché la tête du zombie. Xever le regarda stupidement pendant de longues secondes, il se sentait vide tout-à-coup. Cet homme lui avait volé un moment. Il lui avait volé son espérance:

J'allais revoir ma mère, j'allais retrouver mon père, j'allais quitter ce monde pourri dans lequel on m'a laissé seul, j'allais cesser de souffrir, de lutter.


La colère lui fit froncer les sourcils. Tout cela lui avait été arraché. Un grognement résonna le long des murs et l'homme se retourna, une nuée de zombie venait de faire son apparition dans la cage d'escalier. Les morts-vivants se bousculaient, rugissaient dans un boucan indescriptible, qui fit se hérisser les poils sur ses bras. Ils étaient piégés. Les lèvres de Xever s'étirèrent en un sourire et un rire hystérique lui échappa. Il savait que cela n'annonçait qu'une chose: il pétait les plombs, il devenait fou. L'homme sautilla sur ses talons avec énergie et nervosité, lui jetant un coup d’œil hésitant.

Son dilemme: s'enfuir seul et (peut-être) survivre ou s'enfuir avec moi et risquer la mort.

Xever savait qu'il ne pourrait pas courir, il n'avait plus aucune force. Il avait épuisé ses dernières ressources pour se traîner sur les toits, abattant les zombies présents sur les lieux. Il ne tiendrait pas sur ses jambes, il ne pourrait pas s'échapper, il ne pourrait plus lever sa hache, pas même pour se défendre. Sa vision devenait flou, signe qu'il n'était pas loin de s'évanouir. Un zombie se rapprocha et l'homme grogna, entre frustration et agacement. Il se jeta sur le mort-vivant et lui transperça le crâne.

« Allez, on s'en va ! Hurla t-il. »

Il revînt vers Xever et passa un de ses bras autour de ses épaules, faisant preuve d'une force impressionnante malgré sa stature. Un zombie plus rapide que les autres tenta de lui mordre le mollet mais l'inconnu l'entraîna juste à temps. Xever grimaça, sa tête dodelina sur son épaule et il s'appuya lourdement contre lui.

« Allez, mon gars. Aide-moi un peu, grogna t-il. »

Xever aurait bien voulu, seulement il ne le pouvait pas. L'homme leur fit faire le tour du toit à une allure soutenue qui draina ses dernières forces, sa hache lui échappa des mains, sa vision se teinta et des taches noires dansèrent devant ses yeux avant qu'il ne s'évanouisse.

Il va m'abandonner. Jamais il ne me portera comme un poids mort. Il me laissera derrière et avec un peu de chance, je ne sentirais rien.


*


Il avait quatorze ans.

Ses mains étaient poisseuses et colorées de rouge, il était perdu, il ne savait plus du tout où il se trouvait. Était -il près de la maison ? Était-il près de chez son ami Dorian ?

Perdu.

Il avait peur, il ne comprenait pas ce qui s'était produit. Pourquoi sa mère avait-elle essayé de le tuer ? Elle s'était endormie lentement pour se réveiller... différente. Elle s'était tournée vers son père et l'avait mordu. Fort. Du sang avait giclé partout, il s'était caché dans une armoire.


Trouillard.

Lorsque la voie avait été libre, il était sorti. Il avait pensé que sa mère avait repris ses esprits et qu'elle devait avoir emmener son père à l’hôpital pour le soigner.

Naïf.

Il s'était retourné et ils étaient là, tout les deux, les yeux injectés de sang et la bouche grand ouverte sur un rugissement animal, affamé. Il n'avait pas eut le temps de réfléchir, sa mère s'était jeté sur lui, son père boitillant vers lui avec la même intention: tuer. Il avait pris la hache que son père avait posé là, revenant d'avoir été chercher du bois, et avait frappé. Une, deux. Cinq, dix. Quinze, vingt fois. Quand il s'était arrêté, sa mère et son père gisaient à ses pieds.


Morts.


*


Xever se réveilla en sursaut. Sa peau était brûlante et il avait un goût horrible dans la bouche. Son ventre était crispé douloureusement et il avait faim, seulement il était sûr que s'il avalait quelque chose il ne mettrait pas longtemps à le vomir. Il tenta de lever la tête mais une main se posa sur son front par dessus un linge humide. Les yeux de Xever tombèrent sur un regard gris.

« Du calme. Repose-toi, on est en sécurité ici, j'ai condamné toutes les issues. »

Xever était trop fatigué pour protester. Un éclat argenté capta son attention et il vit que l'homme avait ramassé sa hache. Il ferma les yeux tandis que la main de l'étranger déplaçait le linge sur sa figure, épongeant la sueur sur son visage.

N'espère pas. Ne fais confiance à personne, ne t'attache à personne. Ils finissent tous par mourir.

Son sauveur n'avait pas l'air si vieux que cela, il devait avoir une vingtaine d'années mais son regard était dur, les traits de son visage fermés. Xever avait envie de rire. Le monde d'aujourd'hui les rendait tous dingues, les humains survivants ressemblaient tous à des serials killer. Il se demanda si les autres le prenaient pour un tueur aussi puis écarta cette pensée. Il devait sûrement leur apparaître comme un énorme bisounours.

Perdu. Trouillard. Naïf.

Et faible, par dessus le marché. Ce genre de personne ne durait jamais longtemps dans un enfer comme celui-ci, Xever était même surpris d'avoir survécu aussi longtemps. Les attentions de l'inconnu firent baisser légèrement sa fièvre et les battements de son cœur reprirent un rythme normal. Le linge humide était frais et le contact était agréable, Xever soupira d'aise. Les plaisirs comme ceux-ci étaient rares. Perdu dans ses pensées, il finit par perdre de nouveau connaissance.

Un poids écrasant était posé sur sa poitrine. Il n'arrivait plus à respirer. Xever remua sous la charge, essayant de se dégager. Il poussa, poussa, poussa... Mais rien n'y faisait, il était toujours prisonnier, il n'arrivait pas à se libérer.

« Eh, eh, eh... On se calme. »

Xever rouvrit les yeux. Ses bras étaient tendus comme un arc et poussait l'inconnu qui avait pris place à côté de lui. Le poids avait été dans sa tête. La faim lui faisait perdre les pédales, il hallucinait. L'homme avait encerclé ses poignets avec douceur pour éviter de se faire éjecter du lit. Xever souffla, tentant de faire se détendre les nœuds qu'il avait au creux de l'estomac.

« Désolé, grommela t-il.
- Mon dieu, c'est qu'il parle, celui-là, chuchota l'inconnu. »

Il était dans un lit. C'était la première fois qu'il dormait dans un endroit aussi confortable depuis qu'il était sur la route. Il entendit l'étranger se tourner, les draps se froissant sous son corps et quelque chose de glacé se pressa contre sa joue. Xever avait refermé les yeux sans s'en rendre compte:

« Essaye de manger un peu, doucement. »

Son ventre se crispa violemment, douloureusement à la mention de "manger un peu". La faim et l'envie crispaient son estomac, le besoin faisait brûler son corps en entier, tellement que celui lui faisait mal. Il essaya de repousser la chose froide qui engourdissait sa peau. Seulement l'homme insista, pressant plus fort l'objet contre sa joue, le faisant grogner plus fort.

« Eh, petit con ! J'essaye de te sauver la vie, alors tu vas me faire le plaisir de manger un peu où je te gave comme une oie. »

Xever ne fit aucun mouvement, son corps lui faisait mal, il avait la sensation qu'il ne restait que des os sur lui, chaque mouvement faisait frotter ses articulations contre les draps et envoyait une décharge électrique dans tout ses membres. La chose froide se décala. Un grincement de sommier et un bougonnement:

« Bon dieu. »

Il entendit une sorte de 'plop' avant qu'un bruit métallique ne lui parvienne. Xever ne savait pas ce que l'inconnu faisait, il s'en fichait du moment qu'il ne l'embête plus. Seulement ce dernier n'en fit rien et s'entêta. Xever ouvrit les yeux brusquement lorsque quelque chose d'humide se posa sur ses lèvres. L'homme tenait une cuillère emplie de sauce contre sa bouche, le dardant d'un regard déterminé, les sourcils froncés:

« Je t'ai sauvé les miches sur le toit, c'est pas pour te laisser crever maintenant. »

Il avait l'air tellement têtu que Xever cessa de protester. Il tenta bien de prendre la cuillère pour se nourrir lui-même mais il n'avait pas assez de force.

« Moi c'est June. »

Xever ne lui répondit pas. En trois ans, il avait difficilement dit un mot, les paroles ne paraissaient pas naturelles dans sa bouche, les œillades prudentes et les gestes semblaient beaucoup plus efficaces. Les mots étaient inutiles, ils ne changeaient rien quand vous vous retrouviez face à un zombie. June lui tendit une nouvelle cuillerée.

« Allez, Xewer, encore une bouchée.
- Xever, corrigea t-il avec mauvaise humeur.
- Ow. L'écriture est effacée sur ton sac, on dirait un "W". »

June lui montra son sac à dos du menton, sa mère avait écrit son prénom dessus en grosse lettre pour qu'il ne le perde pas. Il était le genre de gamin à tout égarer à l'époque. Il ne l'était plus. La cicatrice sur la joue de June sembla lui sourire:

« T'as de la chance que je sois un bon gars. D'autres t'auraient laissés pour mort et auraient pris tes réserves. »

Xever haussa les épaules, acceptant de manger ce que June lui présentait. L'homme le dévisagea avec attention, ses yeux gris l'examinant de haut en bas:

« T'es pas un bavard, toi... »


*


June vient d'un groupe de vingt personnes environ, tous des réfugiés. Il est parti en reconnaissance pour chercher des vivres et abattre quelques zombies au passage. Il a 24 ans, il a toujours été accompagné, il est passé de groupe en groupe mais ils ne survivent jamais longtemps, les gens partent, les gens viennent, les zombies défont les groupes... Il est orphelin, il n'a jamais eut de famille, pas vraiment d'attache avec qui que ce soit. Quand c'est arrivé, il était tout seul, chez lui et son voisin est venu dingue. June a d'abord cru qu'il tapait à la porte pour se plaindre du volume de sa chaine hifi, jusqu'à ce qu'il la défonce et parvienne à entrer. Il s'est sauvé par l'issue de secours. Depuis ce temps, il a survécu. Ils ont des armes au campement mais il a perdu la sienne en se battant, il a aussi perdu un compagnon en chemin, il s'appelait Enzo.

Xever en apprit plus sur lui que ce qu'il ne voulait, June était intarissable, ne s'arrêtait de parler uniquement pour reprendre son souffle. Il était étonnant qu'il ne se soit pas fait repérer avant avec une aussi grande gueule. Xever ne parlait jamais de lui-même, ne répondait que rarement mais l'homme ne semblait jamais se vexer de son silence. Il aurait parfois voulu qu'il s'en offense et le laisse tranquille.

Les jours passèrent et June ne fit pas mine de le quitter, lui tenant chaud en se collant contre son dos lorsque la nuit froide faisait son apparition, l'aidant à manger quand il était trop faible pour se nourrir lui-même, faisant attention à ce que le passage soit libre s'il avait une envie pressante. Xever n'avait jamais rencontré quelqu'un de si protecteur, il trouvait ça étrange, il se méfiait.

Quelqu'un de si serviable ne pouvait qu'être suspicieux.

June était tombé sur une cantine en faisant son raid, il avait pris tout ce qu'il pouvait caser dans son sac à dos, ce qui expliquait qu'ils ne doivent pas se mettre à la recherche de nourriture. June ne cessait jamais de parler de son campement, des gens qui y habitaient, du confort, des lits, des relations amicales et fraternelles qu'ils entretenaient entre eux. Xever comprit rapidement qu'il essayait de le convaincre de venir avec lui.

Reste loin des groupes, ça se termine toujours mal.


Ce qui le perturbait, c'était qu'il commençait à se faire à la présence d'un corps à ses cotés, au bruit d'une respiration se calquant sur la sienne, à la chaleur de June, à son babillage incessant. Ce n'était pas bon du tout. Il ne fallait pas qu'il s'attache. Il ne fallait jamais s'attacher. Il eut beau se répéter cela comme un mantras, il s'était habitué au sourire solaire de June, à la parenthèse rieuse que formait sa cicatrice sur sa pommette, à ses cheveux bruns qui chatouillaient parfois son nez quand ils s'endormaient blottis l'un contre l'autre pour garder un minimum de chaleur.

Lorsqu'il fut assez remis et qu'il put enfin se déplacer sans vaciller, Xever se décida à reprendre la route, avant qu'il ne soit trop tard. Il prit ses affaires sans attendre que June ne soit revenu de la salle de bain et enfila son sac à dos, se glissant silencieusement jusqu'à la porte, sa hache serrée fort dans sa main.

Il fit un pas dehors et s'immobilisa. Le soleil était haut dans le ciel, il était un peu plus de midi, il faudrait qu'il se dépêche de trouver un endroit sûr avant la tombée de la nuit. Ses pieds étaient cloués au sol comme si de la colle forte avait été étalée sur ses semelles, ses jambes étaient lourdes. Il ne se retourna pas, le vent souffla dans ses mèches folles, ébouriffant ses cheveux blonds. Son cœur battait la chamade, un rythme fort et irrégulier qui pulsait jusqu'au bout de ses doigts. Il n'y avait pas l'ombre d'un zombie dans les parages, tout était paisible, c'était le moment de partir. Il resta ainsi un long moment.

Des bruits de pas retentirent dans son dos, une démarche ferme et déterminée. La personne s'arrêta à ses cotés, poussant un soupir d'aise et s'étirant. Xever se tourna vers elle. June avait son sac sur le dos, la tête levé vers le ciel radieux, un petit sourire étirait ses lèvres, la parenthèse s'était ouverte.

« Où allons-nous ? »

Où, dieu seul le savait. Mais "eux"...

Xever haussa les épaules avec désinvolture et se mit en marche, June babillant à voix basse à ses cotés.


Fin


Dernière édition par Swato le Lun 30 Juin - 11:03, édité 4 fois
Maliae
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Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
Messages : 1927
Date d'inscription : 30/07/2012

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MessageSujet: Re: The Walking Dead - pas de spoil - Il s'appelle June The Walking Dead - pas de spoil - Il s'appelle June Icon_minitimeSam 28 Juin - 14:24

C'EST HYPER ADORABLE <3 j'adore June <3
Maeve
Maeve
Je suis ton père Luke
Messages : 990
Date d'inscription : 17/08/2012

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MessageSujet: Re: The Walking Dead - pas de spoil - Il s'appelle June The Walking Dead - pas de spoil - Il s'appelle June Icon_minitimeSam 28 Juin - 16:34

Very Happy

OOOOH. Je ne regarde pas The Walking Dead, mais j'adore le lien qui se tisse entre ces deux-là subrepticement. June est trop trop trop chouette! Very Happy

Merci pour ce très joli texte!


Maeve

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MessageSujet: Re: The Walking Dead - pas de spoil - Il s'appelle June The Walking Dead - pas de spoil - Il s'appelle June Icon_minitime

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