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Original - pas de spoil - Chapitre 8

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Swato
Swato
Dieu vis sur une tortilla.
Messages : 1062
Date d'inscription : 08/08/2013

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MessageSujet: Original - pas de spoil - Chapitre 8 Original - pas de spoil - Chapitre 8 Icon_minitimeSam 21 Fév - 16:18

Fandom: Original
Prompt: J'adore les attractions !



Chapitre 8



La nuit avait étendu son manteau noir dans le ciel et n'était pas pressée de s'en dévêtir.

Eugénie ne pouvait s'empêcher de le regarder, de détailler son profil. Ses boucles brunes obscurcissaient son visage, l'encadrait et faisait ressortir son menton volontaire. Ses yeux bleus voyageaient sur la page du livre qu'il lisait avec concentration, les sourcils froncés.

— Ai-je une trace d'encre sur la figure ?

Perdue dans sa contemplation, elle sursauta. Il haussa un sourcil sans lui faire face pour autant, toujours plongé dans sa lecture. Eugénie sourit, s'approcha de lui et posa lourdement sa main au milieu de la page qu'il avait entamé.

— Pire que cela !

Le jeune-homme se tourna vers elle cette fois-ci, lecture oubliée. Sourire malicieux.

— Voyez-vous cela. Qu'est-ce ?
— Voyons voir...

Eugénie referma le livre et le posa sur la table à coté du feu. Ses mains se frayèrent un chemin sur ses joues, elle passa ses pouces sur ses sourcils épais, suivit leurs tracés jusqu'au coin de ses yeux.

— Deux yeux...

Le jeune-homme fit un bruit de gorge indiquant qu'il écoutait, il s'appuya contre sa paume lorsqu'elle caressa sa joue et ferma les paupières. Le feu crépita paresseusement dans la cheminée, projetant sur eux des lueurs douces, comme des ombres chinoises. Elle effleura l'arrête de son nez du bout des doigts.

— Un nez...

Il rouvrit les yeux à demi, comme un chat sortant d'une sieste. Il la prit par la taille et l'attira contre lui brusquement. Eugénie rit et l'embrassa tendrement.

— Et une bouche, termina t-elle.
— Quelle infamie, faut-il que je les efface ?
— Que me resterait-il si tu le faisais ?

Haussement d'épaule. Eugénie s'appuya contre son épaule robuste et se reposa dans ses bras, ses yeux se perdant de temps en temps vers les flammes qui dévoraient le bois en crachotant des étincelles. La main du jeune-homme se perdit dans ses longs cheveux bruns et sa tempe se colla contre son crâne.

— Montre-le moi, encore une fois, chuchota t-il.

Eugénie sourit.

— Ce n'est pas un sortilège utile.
— Ah, je le sais, soupira t-il. Tu l'as sûrement appris uniquement pour me rendre fou d'admiration.
— Je ne vis que pour te rendre fou d'admiration. Et de jalousie aussi.
— Montre-le moi à nouveau, insista t-il.

Sa voix grave lui donna un frisson et le baiser qu'il déposa dans ses cheveux la fit céder. Eugénie tendit une main vers la cheminée, fixa les braises et prit une inspiration, rassemblant ses pouvoirs comme on le lui avait appris.

Ignis designare, murmura t-elle.

Une bûche se consuma plus fort et envoya une gerbe d'étincelles qui s'éleva dans l'âtre. Eugénie conjura une image dans sa tête et referma lentement ses doigts en poing. Les paillettes incandescentes se regroupèrent, un corps se créa, une tête, puis des pattes... Une vague les agita et un cheval apparut, galopant avec entrain, rejetant la tête en arrière, heureux. Elle l'entendit retenir son souffle, les yeux écarquillés, attentifs.

Eugénie rouvrit le poing et les étincelles s'évanouirent.

Elle le dévisagea. Il admirait toujours les flammes, comme si le sortilège n'était pas rompu.

— Magnifique, souffla t-il.

Eugénie sourit. Un craquement les fit sursauter tout les deux. Elle souffla la bougie qui les éclairait et se blottit un peu plus contre lui, tendant l'oreille. Il s'affaissa dans le fauteuil pour qu'on ne voit pas le haut de sa tête dans la pénombre.

Des bruits de pas.

Un nouveau craquement, un soupir fatigué. Eugénie relâcha silencieusement son souffle, la main du jeune-homme se crispa sur sa taille.

— Il y a quelqu'un ? Grinça une voix.

Eugénie sourit malgré l’appréhension, son coeur battait jusque dans ses tempes. Elle posa ses lèvres au creux de son cou et se réjouit lorsqu'elle le sentit se crisper tout entier. La maîtresse de maison grommela quelque chose comme "j'ai dû rêver". Ses pas raisonnèrent dans les escaliers tandis qu'elle remontait dans sa chambre. Il la pinça, ce qui la fit rire sous cape.

— Il serait peut-être temps que nous te révélions aux yeux de tous, chuchota t-elle.

Une fois la chandelle allumé, elle vit combien il avait pâli. Sa poitrine se serra, son sourire fana. Elle s'accroupit devant lui et prit son visage en coupe entre ses mains. Il recouvrit ses doigts des siens et les embrassa avec douceur.

— Je ne peux voir personne, lui rappela t-il. C'est déjà étonnant que...
— Ce sont des sottises, siffla t-elle.
— Eugénie...

Elle se leva, soudainement furieuse, refusant de l'écouter

— Non. Ce sont des idioties, je refuse d'y croire.
— Je ne veux pas risquer de perdre ce que nous avons !
— Es-tu à ce point égoïste que tu veuilles que nous ne partagions que cela ?

Il se tut, ce fut comme si elle l'avait giflé. Eugénie se passa une main dans les cheveux, contrariée.

— Nous ne nous voyions que la nuit, ce sont des instants volés... Et je les apprécie ! Mais viendra le jour où ces instants volés ne seront plus suffisant, je souhaite plus que cela, tu comprends ?
— Je comprends. Tu es une créature sociale, tu ne pourrais jamais vivre comme je l'ai fait toutes ces années. Mais n'oublies pas, Eugénie... N'oublies pas que cette vie, je ne l'ai pas demandé. Je ne l'ai pas choisie.

Eugénie serra les poings et baissa la tête.
Dans la cheminée, une bûche tomba sur les braises, les éparpillant.


oOo


Il n'avait jamais voulu être seul.

En vérité, il était une personne tout aussi sociale qu'Eugénie, plus si cela était possible. Il enviait les jeunes-filles de l'école, il les entendait rire et parler entre elles. Il espionnait malgré lui leur conversation, caché derrière un rideau, ou derrière une porte, il les regardait de loin, sans jamais se dévoiler. Il était devenu maître dans l'art de se dissimuler, bien contre sa volonté.

Les seules personnes qu'il connaissait personnellement étaient Eugénie et la directrice. Il aurait aimé avoir d'autre connaissance. Il était le seul garçon de l'établissement, il lui arrivait de se demander à quoi ressemblait les autres jeunes-hommes de son âge...

Étudiaient-ils les mêmes livres que lui ?
Avaient-ils trouvé la personne qui les complétait comme lui ?
Se sentaient-ils aussi seuls, aussi frustrés et désespérés que lui ?

Il aurait voulu sortir de l'ombre, se jeter dans la gueule du loup pour en finir une bonne fois pour toute. Le mal qui l'affligeait s'était peut-être évanoui avec le temps, peut-être était-il libre... Mais il ne s'y risquait pas. Au cas où, se disait-il. Il était plus prudent de rester seul, d'écouter les gens rire plutôt que de rire avec eux.

Sa routine aurait pu se poursuivre ainsi, indéfiniment.
Mais le destin en avait décidé autrement.

La lecture l'aidait à passer le temps. Il était plongé dans un livre lorsqu'il avait entendu des chuchotements dans le couloir. Personne ne passait jamais dans cette partie de l'établissement, pour éviter qu'on ne tombe sur lui. Il se redressa, posa son livre sur le coté et tendit l'oreille. De nouveaux, des murmures excités retentirent. Il se recula prudemment de la porte, comme si mettre le plus de distance possible entre lui et les voix pouvait le protéger.

Trop tard.

Le battant pivota, dévoilant un groupe de jeunes-filles avec les yeux écarquillés, elles retenaient leurs souffles. Eugénie était à la tête de ce petit rassemblement, une expression nerveuse mais impatiente peignait ses traits. La trahison lui déchira le coeur, d'autant plus lorsque l'une des filles s'exclama:

— Ce n'est pas un fantôme ! Il est bien réel !

N'était-il qu'une attraction pour qu'on le dévisage de la sorte ?
Qu'un monstre de foire qu'Eugénie utilisait à sa guise ?

Il n'eut pas le loisir de rester vexé longtemps, les jeunes-filles pénétrèrent dans sa chambre et l'inondèrent de question auxquels il ne sut pas répondre, trop sonné par la situation.

— Es-tu là depuis toujours ?
— Quel âge as-tu ?  
— Comment se fait-il que nous ne t’ayons jamais aperçu auparavant !?

Ses yeux suivirent les mouvements d'Eugénie qui s'approchait avec grâce parmi ses amies, elle n'avait l'air ni gênée, ni de se sentir coupable. Sa gorge se serra.

— Les filles, calmez-vous, vous allez l'effrayer !

Eugénie se fraya un chemin jusqu'à lui, elle lui prit doucement la main, comme elle le faisait toujours. Il ne trouva pas la force de se dégager de sa prise, elle releva les yeux vers lui, le regard doux:

— Je te présente Catherine, Josette, Thérèse et Annabeth.

La première était rondelette, la deuxième avait un nez en trompette, la troisième de longs cheveux blonds et la dernière un sourire énorme. Il ne sut quoi penser, quoi dire, ses paumes étaient moites, il avait la gorge sèche...

— Bonjour, parvint-il à dire.

Les filles se regardèrent entre elles et gloussèrent. Avait-il dit quelque chose de mal ? S'était-il rendu ridicule sans le savoir ? Il se tourna vers Eugénie, paniqué et ne rencontra qu'une lueur d'amusement teinté d'exaspération.

— Elles n'ont jamais vu de garçon de leurs vies, chuchota Eugénie.
— Nous en avions parlé...
— Thérèse a sélectionné un livre dans sa bibliothèque personnelle, le coupa t-elle. Elle pensait qu'il pourrait te plaire..

Cette dernière lui lança un sourire timide et s'avança pour lui présenter le livre qu'elle avait en main.  Son attention fut accaparée presque aussitôt. Thérèse était timide mais passionnée, elle piqua sa curiosité immédiatement, si bien qu'il oublia presque la présence des autres jeunes-filles. Tout était dans le presque. Il n'était pas confortable avec tant de personne autour de lui. Eugénie saisit le message en un coup d'oeil, elle prit Catherine et Annabeth par le coude avec un air enjoué:

— Laissons notre ami se reposer ! Voir tant de monde après une éternité en solitaire a certainement mis ses nerfs à rude épreuve.
— Oh, Eugénie..., se plaignit Josette.
— Vous reviendrez une prochaine fois, lui promit-elle. N'est-ce pas ? Dit-elle le regardant.

Les jeunes-filles tournèrent vers lui des regards emplis d'espoirs. Refuser serait malpoli. Il hocha la tête avec raideur, un sourire mince mais sincère aux lèvres. Les amies d'Eugénie retrouvèrent le sourire et partirent heureuses, refermant la porte derrière elles.

Eugénie se planta devant lui, les mains sur les hanches. Elle pencha la tête sur le coté avec un sourire malicieux et leva un sourcil.

— Alors ?

Il imita sa position sans s'en rendre compte et fronça les sourcils.

— Nous avions convenus de...
— Nous n'avions convenus de rien ! L'interrompit-elle. Tu avais convenus de rester cloitrer dans cette chambre pour le reste de ta vie... et j'ai convenu de te rendre visite avec mes meilleures amies, termina t-elle avec amusement.
— Eugénie, la réprimanda t-il.
— Tout s'est déroulé à la perfection ! Elles t'adorent ! Se réjouit-elle.

Eugénie éclata de rire, entre joie et adrénaline. Elle se jeta dans ses bras et embrassa sa joue avec affection. Elle avait l'air tellement heureuse qu'il ne se sentit pas le courage de la repousser ou de lui faire des reproches. Il la serra contre lui et se permit d'espérer que tout irait bien.

Le lendemain, Thérèse fut retrouvée inanimée dans sa chambre.
Morte.




A suivre...
Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Chapitre 8 Original - pas de spoil - Chapitre 8 Icon_minitimeMar 24 Fév - 11:24

J'aimais bien Eugénie, mais je sais pas pourquoi dans ce chapitre elle m'a vraiment vraiment agacée. Je comprends qu'elle cherche à aider Paddy (je suppose que c'est lui), mais j'ai juste l'impression qu'elle veut faire son bonheur à elle, en le présentant à ses meilleures amies et je trouve ça hyper égoïste la façon dont elle a fait ça. (Déjà emmener les 4 filles, au lieu d'une seule, ou je ne sais pas, au moins le prévenir avant...) !
Je me demande c'est quoi la malédiction de Paddy :'( parce que c'est pas normal que les gens meurent comme ça j'imagine.
C'est trop bien <3
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