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Original - pas de spoil - Chapitre 10

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Swato
Swato
Dieu vis sur une tortilla.
Messages : 1062
Date d'inscription : 08/08/2013

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MessageSujet: Original - pas de spoil - Chapitre 10 Original - pas de spoil - Chapitre 10 Icon_minitimeDim 22 Fév - 17:15

Fandom: Original
Prompt: Je ne te mérite pas.



Chapitre 10




La présence d'un homme dans l'école ne resta pas un secret après la mort de Thérèse.

— C'est de ma faute.

Eugénie leva les yeux au ciel et tourna dans la pièce un moment, encore en robe de nuit. Ses yeux étaient rouges, elle avait pleuré. La mort de son amie l'avait clairement bouleversé.

— Ce n'est pas de ta faute. Le médecin dit qu'elle devait avoir un problème de coeur depuis toute petite.

Et elle refusait d'admettre l'évidence. Il l'aimait. Réellement. Mais elle pouvait se montrer têtue quand elle voulait. Se voiler la face n'allait pas arranger la situation. Il savait parfaitement que cette situation était de sa faute, que le sort l'avait rattrapé une fois de plus, comme il le faisait toujours.

— Je devrais partir... Je vous mets tous en danger rien qu'en étant présent à vos cotés.
— John... Cela suffit, le prévint-elle.

La terreur qui pulsait dans ses veines depuis toujours se teinta de colère, il se leva, planta ses yeux orages dans les siens.

— Je ne m'appelle pas John, peu importe combien tu aimerais que ce soit le cas.
— Tu n'as jamais voulu me révéler ton prénom, comment fallait-il que je t'appelle !? S'écria t-elle.
— Rien ! Il ne fallait pas me donner de nom, donner un nom à quelque chose, c'est lui donner du pouvoir, tu n'auras jamais dû me donner de prénom !

Eugénie le piqua de son index, furieuse.

— Quelque chose ? Tu n'es pas "quelque chose" et utiliser "John Doe" était toujours mieux que de ne pas t'appeler du tout ! Je n'ai jamais insisté pour connaître ton prénom mais si je ne pouvais pas utiliser ton vrai nom, alors je pense que j'avais au moins le droit de t'en donner un !
— Je n'aurais pas dû revenir te voir ! J'aurais dû mettre un terme à tout cela depuis bien longtemps, je n'avais pas le droit de t'entraîner dans cette histoire, la directrice m'avait prévenu mais je ne l'ai pas écouté. J'aurais dû l'écouter.

Eugénie recula, les larmes aux yeux, comme si elle avait reçu une gifle. Il s'en voulut de lui infliger cela, de lui faire du mal... Mais il le devait pour qu'elle s'en aille. Elle méritait mieux, elle était tout pour lui et s'il devait l'abandonner pour qu'elle soit en sécurité... Alors il le ferait, sans un seul regret.
Une larme roula sur la joue d'Eugénie, malgré cela, elle se tenait droite, forte, plus qu'il ne l'avait jamais été.

— Tu ne penses pas ce que tu dis...
— J'en pense le moindre mot. Je regrette chaque instant passé en ta compagnie, j'aurais voulu ne jamais te rencontrer.

Sa voix vacilla sur les derniers mots, son coeur se serra violemment. Eugénie posa une main contre ses lèvres, d'autres larmes roulèrent sur ses joues, ses épaules tremblèrent. Elle secoua la tête, effondrée:

— Je te déteste, qui que tu sois, souffla t-elle.

Elle détourna les yeux et sortit de sa chambre le plus vite possible, sa robe de chambre virevoltant derrière elle. Il resta là bien après qu'elle soit partie, sonné mais résolu.

La directrice lui rendit visite le jour suivant, la main de fer dans le gant de velours. Le soleil était bas, ses rayons jouaient dans les plis de la robe pourpre qu'elle portait, s'éprenant du tissus, formant des paysages sanglants qui épousaient les courbes de son corps. La dame s'assit sur son lit, raide comme la justice.

— Je suis désolé, mon petit. J'ai promis à votre gouvernante de prendre soin de vous et j'ai tenté maintes fois de vous sauver mais je crains de ne pas avoir trouvé de solution à vos tourments. Avec la mort d'une nouvelle élève... Je me dois de prendre des mesures draconiennes, j'espère que vous comprenez...
— Qu'entendez-vous par des "mesures draconiennes" ?

La directrice poussa un soupir, se leva et se posta à la fenêtre. Son dos était crispé, il s'attendit à entendre de mauvaise nouvelle.

— Je ne peux décemment pas vous garder dans une école de jeune-femme... Mais j'ai promis à votre gouvernante de veiller sur vous. Ce que je m'apprête à faire est un compromis entre mon devoir et la promesse que j'ai faite à une femme sur son lit de mort.
— Quel est ce compromis ?

Il était épuisé, il en avait assez de l'entendre tourner autour du pot. Elle le regarda avec gravité:

— Je vais vous placer plus loin dans l'aile est. Vous n'aurez plus de visite ni le droit de sortir. Je fermais les yeux sur vos escapades, je ne peux plus le permettre à présent. Nous dirons aux filles que je vous ai renvoyé, je vous apporterais vos repas moi-même, vous n'aurez plus aucun contact avec le monde extérieur... Je suis désolée.

Les yeux de la dame se baissèrent, la honte et la frustration enflammait ses joues. Il fut étonné que les mesures draconiennes ne soient pas plus sévères. Combien de personne avait-il tué depuis qu'il ce qu'il avait fait ? Il n'avait qu'à fermer les yeux, il voyait chacun d'entre eux.

Son père, les traits stricts de son visage, un sourire affectueux étirant ses lèvres lorsque ses yeux se posaient sur sa femme et son fils, sa famille.
Sa mère, ses longs cheveux bruns ondulés, qui se penchait vers lui, l'odeur de lavande sur ses vêtements.
La gentille gouvernante qui le réprimandait lorsqu'il faisait des bétises mais le consolait avec un gâteau quand il avait du chagrin.
Bessie avec son visage rond, sa gentillesse, les histoires qu'elle lui lisait, la façon dont elle le bordait le soir...
Et cette pauvre Thérèse...


Il rouvrit les yeux. La main de fer dans le gant de velours paraissait brûler sous le soleil couchant, le sang de sa robe lançait des éclats écarlates sur le planché, comme une flaque à ses pieds.

— C'est d'accord.

La directrice fut surprise qu'il n'émette pas de protestation. Son seul regret était qu'Eugénie croirait pour le restant de ses jours qu'il n'était qu'un crétin qui avait joué avec ses sentiments depuis le départ.

Il changea de chambre pour s'enterrer plus loin dans l'aile est, dans les pièces les plus froides. La directrice fit installer une trappe dans le bas de la porte, pour pouvoir lui glisser ses repas.

On scella le battant, l'enfermant à l'intérieur.

Il appuya son front contre le bois et ferma les yeux, sa solitude pour seule compagne.


oOo


Printemps.

Eté.

Hiver,

Certains perdraient tout sens de la réalité.

Il perdait quelques fois sa routine de vue, oubliait quel jour il était, s'il faisait nuit ou si le soleil venait de se lever. La chambre était sans fenêtre, le planché craquait sous ses pieds, les livres s'entassaient comme sa solitude, comme une pile de pierre sur sa poitrine.

Il s'appelait John, Poussière, ou peut-être même Eugénie.

Parfois, il s'appuyait contre la porte, lien brisé avec le monde extérieur. Il collait son oreille contre le battant et fermait les yeux. Il écoutait. Il entendait des rires, ou des bruits de pas. Rien la plupart du temps.

Et un jour, il perdit le sens de la réalité.

Des bruits de pas léger se firent entendre et une voix la suivit.

— John ? John, c'est moi, Eugénie...

Il se figea, debout, les bras ballants, entre un mur et son lit. Ses yeux se rivèrent à la porte.

— Je sais que la directrice t'as interdit de parler mais... John, je... j'ai besoin de toi.

La voix trébucha, manqua une marche et s'éteignit. Son coeur se décrocha, il s'avança jusqu'à pouvoir coller son front contre le bois, les yeux fermés fort, dans l'espoir qu'elle parle encore. Il l'imagina entrain de respirer, de reprendre son souffle. Elle portait sûrement sa robe grise, celle qu'elle mettait pour les cours et ses longs cheveux bruns cascadaient sur ses épaules. Sous ses paupières, elle était plus belle que jamais.

Elle ne parla plus. Ses pas s'effacèrent dans le couloir, ses ongles écorchèrent le panneau de bois, il aurait voulu traverser la porte pour l'étreindre.

Il resta là, à espérer qu'elle revienne tout en se maudissant d'être si faible. La trappe s'ouvrit trois fois, il n'osa pas parler de la visite d'Eugénie à la directrice. Avait-il rêvé ? Si c'était le cas, elle le prendrait pour un fou et si ce n'était pas le cas... il ne voulait pas qu'Eugénie soit réprimandé pour lui avoir rendu visite. S'il ne répondait pas, ce n'était pas si grave, pas vrai ?

— John ?

Il sursauta. Il s'était endormi.

— John, je vais ouvrir la porte.

La directrice. Pourquoi voulait-elle ouvrir la porte ? Il se recula. Sa bouche s'ouvrit sur un "non", qu'il ne parvînt pas à prononcer. Les planches de bois qu'on avait cloué au battant pour le sceller craquèrent et tombèrent de l'autre coté. Pourquoi ?

Une clef tourna dans la serrure, la poignée pivota. Il retînt son souffle lorsque la porte s'ouvrit.
Son coeur s'arrêta.

Un homme en costume miteux se tenait dans l'embrasure, la directrice se tenait à ses cotés, les traits tirés, la clef à la main. Il ne leur accorda pas un seul regard, toute son attention était focalisée sur la jeune-fille que l'homme portait dans ses bras, le teint blême, elle tenait un mouchoir maculé de taches de sang dans la main.

— Eugénie !

Il se précipita et l'arracha des bras de l'inconnu, manquant de vaciller sous son poids. Il l'allongea sur le lit, envoyant valser les livres et autres affaires qui bloquaient le chemin. Eugénie choisit ce moment pour ouvrir les paupières. Un sourire fatigué lui vint aux lèvres lorsque ses yeux se posèrent sur son visage.

— Tu es là..., murmura t-elle.

Il prit sa main et la porta à sa bouche.

— Je ne suis jamais parti.

La respiration d'Eugénie se saccada, il réalisa qu'elle riait. Un rire silencieux et malade. Ses doigts se crispèrent sur les siens, ses yeux s'emplirent de larmes qu'il refusa de verser. Il repoussa ses cheveux en arrière et lui offrit un sourire tremblant.

— Repose-toi.

Eugénie hocha faiblement la tête et referma les yeux, elle s'endormit en une minute à peine. Il garda ses doigts contre ses lèvres même lorsque l'homme s'activa autour d'Eugénie avec des ustensiles qu'il n'avait jamais vu. Il n'avait pas besoin qu'on lui dise qui était ce monsieur. Il savait. La directrice posa une main sur son épaule:

— Elle ne voulait pas que vous soyez mis au courant.

Il frotta la main fine d'Eugénie entre les siennes, observant avec attention les allées et venues de l'homme.

— Depuis quand ?
— Elle est tombée malade un mois après votre déménagement dans cette chambre... Le médecin pensait pouvoir vaincre la maladie mais son état s'est agravé au fil du temps... Je suis tellement désolée, John.
— Qu'a t-elle ?
— La tuberculose, répondit le médecin.

Vide.

Sans la moindre émotion.

Il ne ressentait rien.

Les informations ne lui parvenaient qu'au travers d'un voile opaque. Eugénie avait la tuberculose. Son état s'était aggravé. Le médecin tournait en rond autour d'eux, comme s'il dansait. La directrice ressortit, entra de nouveau, la lumière dans la pièce changea, on apporta plus de bougie, une bouillotte...

Depuis combien de temps était-il protesté au chevet d'Eugénie ?

Il releva les yeux et secoua la tête. Ce n'était pas possible. Cette situation... il rêvait forcément. Eugénie allait bien, elle était avec ses amis, elle riait et apprenait la magie. Ce n'était pas la jeune-femme émaciée sur ce lit, ce poids plume qui enfonçait à peine le matelas... Non. La directrice revint.

— Ne pouvez-vous donc rien faire ? S’énerva t-il. Tout ces tours que vous apprenez à vos étudiantes et il n'y a pas une seule chose que vous puissiez faire pour elle !?
— Je suis désolée...

Il se leva et renversa la table de chevet en un geste de colère, la directrice sursauta.

— Cessez de dire que vous êtes désolée !

Eugénie ne se réveilla même pas. Sa fureur monta d'un cran:

— Sa guérison, vous me la devez ! Savez-vous pourquoi cette malédiction me poursuit ? Ma bonne vieille gouvernante vous a t-elle expliqué les détails de ce qui s'est passé lorsque je n'étais âgé que de quatre ans ?

La directrice n'avait plus rien d'une dame d'autorité, elle recula encore, dépassé par la colère brillant dans les yeux de son protégé. Elle secoua la tête dans l'espoir de le calmer, en vain. Il tremblait de colère.

— Mes parents avaient des connaissances incongrues et parmi elles, un magicien. Il les a invité chez lui et ils ont eut la merveilleuse idée de m'emmener avec eux ! Dit-il, ironique.

Il jeta un livre contre le mur.

— J'ai cassé un miroir ! Voilà ce qui me vaut d'être maudit.
— John...

Son emportement retomba comme un soufflé. Eugénie s'était redressée dans son lit et le cherchait, une toux violente la fit se plier en deux, elle porta son mouchoir à ses lèvres. Il revint à son chevet à toute vitesse, impuissant. Il passa un bras dans son dos et la soutînt jusqu'à ce qu'elle se calme, jusqu'à ce que l'orage passe. Elle retomba contre lui comme une poupée de chiffon... si fragile. Ses yeux verts se plantèrent dans les siens, elle leva la main et posa ses doigts contre sa joue.

— Ai-je quelque chose sur la figure ? Chuchota t-elle.

Il s'appuya contre sa main et couvrit ses doigts des siens.

— Deux yeux, un nez, un bouche... Comment te sens-tu ?
— Mieux, souffla t-elle. Maintenant que je suis mourante... Me diras-tu ton prénom ?
— Eugénie... Tu ne mourras pas. Nous allons trouver une solu...

Les doigts fins se resserrèrent sur les siens avec une force insoupçonnée, les yeux d'Eugénie brillèrent d'une détermination à toute épreuve, d'un feu qui le fit taire.

— Si ces instants sont mes derniers... Je veux pouvoir t'appeler par ton vrai nom.

Il posa son front contre le sien, la volonté d'Eugénie venait de briser les barreaux derrière lesquels il avait enfermé son identité.

— Padraig. Padraig Paddington.

Un sourire tranquille éclaira les traits d'Eugénie. Elle se rendormit, apaisée.


oOo


L'état d'Eugénie empirait de jours en jours. Elle n'était que rarement éveillé, se redressait dans son sommeil à cause d'une quite de toux, crachait du sang... Padraig en était malade. Il passa les deux premiers jours à pleurer. S'il supportait la vue de son amante dans une telle souffrance, ce n'était que parce qu'il savait qu'elle avait besoin de lui. Et il avait besoin d'elle. Elle l'avait sauvé et maintenant qu'elle s'éteignait, elle l'emmenait avec lui.

— Vous avez promis à ma gouvernante de veiller sur moi...

La directrice cligna des yeux, éloignant le sommeil qui commençait doucement à la prendre. Padraig la regardait, des cernes noires s'étalaient sous ses yeux perdus dans le vague. Eugénie dormait, la tête tournée sur le coté.

— Je lui ai promis, affirma t-elle.
— Alors respecterez-vous sa dernière volonté en l'intégrant à la mienne...

Les phrases de Padraig n'avait plus aucune ponctuation, ses épaules étaient voûtées et son ton morne. Il ne prenait vie que quand Eugénie était consciente. La directrice fronça les sourcils, mal à l'aise.

— Que voulez-vous dire ?
— Lorsqu'elle sera partie... Je veux que vous vous serviez de votre magie pour mettre fin à tout cela.
— Mettre fin à...
— La malédiction mourra avec moi. Plus personne n'aura à souffrir de ma présence.

L'indignation et l'effroi se mêlèrent dans le coeur de la directrice, elle ouvrit la bouche. Padraig haussa les épaules, désinvolte.

— Vous le ferez... Si vous ne le faites pas, techniquement, vous êtes la prochaine.

Son regard se perdit sur la silhouette d'Eugénie, cette pauvre jeune-fille... Elle qui était si douée et pleine de vie...

La directrice ferma la bouche.

Padraig sourit.

Eugénie mourut la semaine suivante.



A suivre...
Maliae
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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Chapitre 10 Original - pas de spoil - Chapitre 10 Icon_minitimeMer 25 Fév - 11:56

Okay, faut vraiment se méfier des miroirs purée, ça peut être vraiment dangereux.
Je savais que c'était paddy <3, le pauvre Sad
et apparemment ça recommence depuis qu'il est avec James alors, il entraîne la poisse en fait? C'est dur d'avoir la poisse, pauvre loulou Sad
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