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[Originale] Sam et Nael (chapitre 1, écris hors marathon)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
Messages : 1927
Date d'inscription : 30/07/2012

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MessageSujet: [Originale] Sam et Nael (chapitre 1, écris hors marathon) [Originale] Sam et Nael (chapitre 1, écris hors marathon) Icon_minitimeSam 25 Nov - 9:42

Fandom : Originale

Note : Chapitre écris avant le marathon, je vous partage pour que vous puissiez tout lire dans l'ordre. Le titre est provisoire

***

1

Le prof entra dans la classe. C’était un homme qui paraissait proche de la retraite, il avait quelques poils blancs parsemés sur sa tête quasiment chauve, il avait des petits yeux marrons qui fixait les élèves avec mauvaise humeur. D’une main, il sortit des copies de son sac et les posa en tas sur son bureau comme un étendard. Certains élèves se firent tout petit sur leur chaise quand d’autres s’impatientèrent. Sam, assit au fond de la classe, essayait de faire tenir un crayon entre sa bouche et son nez et montra son exploit à Nael assis à côté de lui. Il se fichait des devoirs comme de sa trente-troisième paire de chaussettes (et comme la vingt-huitième aussi). Le stylo tomba quand le prof tapa du plat de sa main sur son bureau pour obtenir le silence et l’attention de ses chères petites victimes. Sam bailla et enfonça un peu plus sa casquette sur ses cheveux :
- Monsieur Leconte, qu’est-ce que je vous ai déjà dit mille fois à propos de votre casquette en classe ?
Le prof était le genre de type persuadé que la torture était plus douce quand on vouvoyait ses élèves et les appelait par leur nom de famille. Sam soupira et enleva sa casquette. Ses boucles blondes se libérèrent, un peu décoiffées.
- Et puisque j’ai votre attention, nous allons parler de votre devoir, monsieur Leconte.
- Vous avez aimé ? Demanda Sam tout sourire.
- Si j’ai aimé ? Vous plaisantez ?
- Non, je suis sérieux, dit Sam.
Le prof chercha la copie dans le tas et la sortie avec un air triomphant. Il le perdit cependant très vite et sortit des lunettes de sa poche pour les mettre sur son nez, afin de relire ce qu’il appela un ramassis de niaiseries !
- Je vous rappelle que nous parlions de la citoyenneté dans le monde antique, et que les questions du devoir tournait autour de ce sujet. Et qu’avez-vous répondu monsieur Leconte ?
- Quelque chose de bien plus intéressant ? Répondit Sam.
- Non ! S’écria le professeur. Vous m’avez pondu une histoire abracadabrante sur un trône de fer et sur toute une civilisation vivant dans un autre monde que le notre.
- Monsieur, vous ne connaissez pas le trône de fer ?
- Je me fiche qu’il soit de fer ou de bois, ce n’était pas les questions que je vous posais monsieur Leconte !
Sam fit la moue et le prof montra sa copie à toute la classe, le un sur vingt entouré en rouge flamboyant. Certains ricanèrent. Le prof s’approcha de la table de l’adolescent et le regarda entre quatre yeux avant de marmonner :
- J’ai du mal à croire que vous ayez cent-cinquante de QI.
Sam haussa les épaules et prit la copie.
- Je vous ai mis un, parce que vous avez su écrire votre nom et votre prénom, se moqua ouvertement le prof.
D’autres ricanements suivirent sa remarque.
Le professeur passa ensuite dans les rangés pour distribuer les copies, il tendit celle de Nael qui avait obtenu un quinze, il eut le droit à un sourire et des félicitations. Sam s’étira et bailla encore. Il avait hâte d’être à la pause. Elle mit deux heures à arriver.

Assis sur un banc, dans la cours du lycée, les deux adolescents discutaient entre eux. En fait c’était surtout Sam qui parlait. Il expliquait à Nael la raison de sa fatigue et des grosses cernes sous ses yeux, dissimulés par ses énormes lunettes. Tout en parlant il pliait son devoir d’histoire.
- J’ai pas dormi, j’ai maté toute la saison un de Teen Wolf sur mon PC. Papa a rien capté, il dormait comme une enclume sur le canapé, il ronflait tellement fort que je l’entendais même avec le casque. Je suis sûr que m’man a eu du mal à dormir, encore qu’elle a l’habitude je crois.
- Et alors, Teen Wolf ? Essaya de le recentrer Nael.
- Ah oui, c’est trop génial comme série, c’est l’histoire d’un gars du nom de Stiles trop marrant, son meilleur ami devient un loup garou, alors Stiles va vivre des supers aventures avec lui. Ils vont sans arrêt être en danger, mais ils ne s’ennuient jamais.
Après son résumé rapide, Sam fixa Nael avec des yeux brillants et celui-ci lui donna une pichenette sur le front :
- Dis voir le fond de ta pensée.
- Imagine si tu étais un loup garou, comme ce serait absolument génial.
- Graou, fit Nael d’un ton égal.
Sam sourit et Nael enfonça ses mains dans les poches, l’air nonchalant. L’adolescent était grand pour son âge, presqu’un mètre quatre-vingts. Il avait des cheveux bruns coiffés en brosse et des yeux bleus. Il avait toujours l’air tranquille et s’énervait rarement. Il était un peu comme l’eau d’un lac par jour de beau temps.
- Est-ce que tu es un loup garou ? Demanda Sam.
- Qu’est-ce qui te fait croire ça ?
- Et bien… Je suis super marrant, et j’ai un meilleur ami. Comme dans Teen Wolf. Tu me le dirais si t’en étais un n’est-ce pas ?
Nael hocha doucement la tête et avoua :
- Tu as découvert mon secret, dit-il avec le même air nonchalant. Je me transforme pendant les nuits de pleine lune. On est obligé de m’enfermer dans la cave.
- Et tes sœurs ?
- Il n’y a que moi qui ai été mordu, expliqua Nael.
Sam finit de plier son devoir et envoya l’avion en papier s’envoler dans la cours.
- Ça veut dire que mon meilleur ami est un loup garou. C’est absolument génial ! La meilleure nouvelle de la journée.
L’avion atterrit sur le sol et un élève marcha dessus sans le remarquer. Nael hocha doucement la tête et Sam leva les bras en l’air.
- On va vivre pleins d’aventures.
- Tu ne dois le répéter à personne !
- Motus et bouche cousue. Je savais bien que tu étais un loup garou !
- Et comment tu l’as découvert ?
- Parce que tu es super grand et super poilu.
- Pas tant que ça !
Sam releva sa jambe de pantalon et la posa à côté de celle de Nael, il tira sur le jean de de son ami de force et compara leurs deux jambes.
- Tu gagnes niveau pilosité, conclue Sam.
- Ce n’est pas que t’en a moins, c’est qu’ils sont plus clairs.
- Tu as commencé à te raser ?
- Oui.
- Tu gagnes, insista Sam. Tu es bien un loup garou mon pote.
Nael hocha simplement la tête et Sam eut l’air absolument ravi.

Ils passèrent la journée à jouer au meilleur ami loup garou, Nael devait faire travailler son imagination pour raconter ses exploits à Sam, quand est-ce qu’il avait été mordu, pourquoi, où, qu’est-ce qu’il s’était passé ensuite ? Quand Nael séchait sur l’histoire (et il séchait souvent), c’était Sam qui la reprenait et qui inventait tout le parcourt de loup garou de son meilleur ami, son imagination paraissait intarissable et Nael le suivait dans tout ce qu’il disait, rebondissait sur son histoire et ne revenait pas sur ses paroles. À aucun moment il ne se mit à rire pour dire « cette histoire de loup garou est ridicule », ce n’était pas ridicule, c’était leur jeu. Peut-être qu’à quinze ans, il était temps de commencer à grandir, mais il était clair que Sam n’avait aucune envie de grandir, alors Nael n’avait aucune raison de le faire non plus.

Ils avaient commencé ce jeu quasiment dès leur rencontre.
Sam ne parlait à quasiment personne au collège, il n’était pas renfermé mais il ne savait pas discuter avec les autres, il écoutait trop peu, parlait trop vite, s’égarait souvent. Les gens le traitaient de demeuré, le psychologue scolaire le traitait d’hyperactif. Et puis il s’était retrouvé à devoir faire un exposé avec Nael, le truc classique. Le type qui parlait pas beaucoup et le type qui parlait trop, ça n’aurait jamais dû marcher.
Ça avait super bien marché. Ils étaient devenus inséparables et suite à une discussion sur une série que matait Sam, ils avaient commencé leur jeu. Nael devenait un super héros, un type avec des pouvoirs et Sam jouait toujours le rôle du meilleur ami. Leur entrée en seconde n’avait rien changé, peut-être qu’ils étaient devenus accrocs aux histoires qu’ils se racontaient, et ça ne faisait pas de mal à Nael d’être le super héros de temps en temps.

- Tu n’as pas envie d’être un loup garou ? Demanda Nael alors qu’ils rentraient chez lui à pied.
Nael vivait assez prêt du lycée et Sam le raccompagnait tous les soirs.
- Je pourrais te mordre et…
- Non, le coupa Sam.
- Non ?
- Je suis ton meilleur ami humain. Comme Stiles pour Scott dans Teen Wolf.
- Tu n’as pas envie d’avoir de super pouvoir ?
Sam s’étira et bailla encore, il n’avait fait que ça toute la journée :
- Non, dit-il. Je vais regarder la saison deux de Teen Wolf ce soir.
- Tu ferais mieux de dormir.
- Tu dis ça parce que tes instincts de loup te donnent envie d’hiberner.
- Je dis ça parce que dormir est vital.
- D’ailleurs les loups n’hibernent pas, rajouta Sam. Ils galèrent pendant l’hiver. C’est une saison difficile pour eux.
- Et tu n’es pas un loup, dort.
- Oui chef.
Sam appuya sur ses lunettes pour les remettre convenablement sur son nez et il souffla sur ses doigts pour se réchauffer. Il portait des mitaines et était emmitouflé dans un gros manteau, son cou entouré d’une grosse écharpe et sa tête couverte d’une simple casquette. Il avait froid quand même. Contrairement à Nael qui était ouvert à tous courants d’air et qui semblait ne même pas sentir que ça caillait.
Ils arrivèrent assez vite chez Nael. Sam aimait bien aller chez son meilleur ami, parce qu’il y avait toujours pleins de monde et pleins de passages. Nael avait quatre sœurs et au moins six chats qui venaient et repartaient sans cesse (minou, minette, minos, mina, minon, minouchka). D’abord il y avait Lya, c’était encore un bébé, elle était toute ronde et toute chauve et réclamait à manger sans arrêt, épuisant les réserves de lait de sa mère. La deuxième c’était Iris, une petite fille de sept ans avec une broussaille brune sur la tête jamais coiffé et les mêmes yeux bleus que son frère. Elle bâtissait des villes géantes en lego, si bien qu’il en trainait partout dans la maison et qu’il était risqué d’y marcher pied nu. Elle détestait les princesses et rêvait de devenir architecte. Venait en troisième Nael. En quatrième il y avait Calliope dix-sept ans, qui ne portait que du noir, elle avait même teint ses cheveux dans cette couleur, elle avait percé son arcade sourcilière et sa lèvre, elle écrivait des chansons et jouait de la guitare pour son groupe de métal. Contrairement à l’image qu’elle désirait donner, elle était hyper enjouée et toujours de bonne humeur. Enfin la dernière Cybèle, la plus vieille, celle qui avait vingt ans et qui ne voulait pas quitter la maison, ultra féminine, des longs cheveux bruns qu’elle ne coupait jamais, sa chambre était rose pétante – et dégoûtait totalement Iris – elle avait une petite-amie qui passait tellement de temps chez eux que Nael avait parfois l’impression d’avoir une cinquième sœur. Elle s’appelait Mia (brune aussi, aux yeux verts) et elle était la preuve que la phrase « qui se ressemble s’assemble » disait la vérité. Elle et Cybèle avaient les mêmes goûts sur pleins de choses et beaucoup de points communs, pour le reste, elles réussissaient à s’entendre et à se mettre d’accord à chaque fois. Elles ne se disputaient jamais pour rien, elles discutaient simplement et résolvaient leurs problèmes en se taquinant. Sam les trouvait trop mignonnes, son père les appelait les gouinasses. On voyait qu’il ne les connaissait pas bien, mais quand Sam avait essayé de lui en parler un peu plus, il avait vu son père froncer les sourcils et avait préféré se taire. Se taire avec son père, c’était toujours un terrain moins glissant que parler.
Ces sœurs, Sam avait parfois l’impression que c’était aussi les siennes et pas seulement celles de Nael, et il les adorait.
- Salut les mômes, lança Calliope en les voyant arriver, alors tu es quoi aujourd’hui frangin, un type super balèze qui lit dans les pensées ?
- Un loup garou, répondit Nael calmement.
Sam s’approcha de Calliope pour lui raconter toute l’histoire de Nael et celle-ci dû le freiner :
- Calme-toi bout d’chou, je vais te préparer un sandwich et tu vas me raconter ça.
Iris fit une pause dans sa construction en lego pour venir écouter l’histoire, elle aussi. Cybèle et Mia se faisaient les ongles sur la table de la cuisine, tandis que leur mère nourrissait Lya. Elles purent assister à l’exposé de Sam, qui raconta tout en mâchonnant le sandwich qui lui avait préparé Calliope. Nael resta silencieux de son côté, il mangea tranquillement et laissa son meilleur ami faire tout le boulot. Ce qui ne dérangeait pas Sam, du tout, puisqu’il se lança dans un long récit sur la nature de loup garou de Nael et satisfit son public. Quand il parlait ses boucles s’échappait de sous sa casquette et volaient tout autour de son visage un peu joufflue. Ses grand yeux marrons pétillaient derrière ses énormes lunettes. Les trois sœurs se rejoignaient pour dire qu’il était mignon, et Nael n’en dit rien mais n’en pensait pas moins. Sam captivait leur attention sans tout à faire s’en rendre compte, il aimait juste raconter ses histoires, et celle où Nael était un loup garou le passionnait.
- C’est dingue, fit Mia quand il eut fini en soufflant sur ses ongles.
- Ben merde, t’as pensé à tout, s’exclama Iris.
- On ne dit pas merde, la reprit Calliope, surtout pas quand on est une gamine de sept ans.
Iris lui tira la langue, puis elle s’approcha de Sam et lui prit la main :
- Dis j’ai racheté deux boites de quarante-deux légo, tu sais combien j’en ai maintenant ? Demanda-t-elle.
- T’en avais huit-cent-soixante-quatre, donc neuf-cent-quarante-quatre, répondit Sam du tac au tac.
Cela fit glousser Iris et Nael leva les yeux au ciel :
- Sam n’est pas une calculatrice Iris.
- Mais c’est tellement génial qu’il compte aussi vite. Il raconte des trop bonnes histoires et il compte à la vitesse de la lumière, Sam tu es un génie.
C’était souvent la même rengaine, Iris devait sortir cette phrase dès qu’elle le pouvait, et quand ce n’était pas elle c’était une de ses sœurs. Sam souriait simplement et Nael levait les yeux au ciel, l’air un peu exaspéré par ses frangines.
- Ce n’est pas un génie, dit Nael, c’est un véritable idiot.
- C’est vrai, j’ai eu un sur vingt à mon contrôle d’histoire. J’ai fait un exposé complet sur la civilisation du trône de fer, mais apparemment le prof ne connaissait pas.
- Tu n’as pas répondu aux questions posés, voilà pourquoi tu as un sur vingt Sam, lui fit remarque Nael.
- Peut-être ouais.
Il resta avec son meilleur ami et ses sœurs jusqu’à ce que leur père arrive et le ramène chez lui.

À la maison tout était calme. Sa mère était dans la cuisine, autour d’un verre de bière, cigarette à la main. Elle salua son fils d’une voix morne. Elle portait une robe à fleur assez usée qui lui allait bien, et avait coiffé ses cheveux rapidement avec un chignon, des mèches blondes en dépassaient. Comme son fils elle avait des yeux marrons, mais là s’arrêtait la comparaison. Le regard de Sam pétillait d’énergie derrière ses rondes lunettes alors que sa mère semblait, au contraire, vidée de ses forces. Elle lui jeta à peine un regard et d’une voix rauque de fumeuse, elle s’adressa à lui :
- Tu feras le ménage avant que ton père arrive, tu sais qu’il supporte pas le bruit de l’aspirateur.
Sam hocha la tête, il savait. Rapidement il se mit au travail, et passa l’aspirateur dans leur petit appartement, faisant le plus vite possible avant que son père n’arrive. Il termina par la cuisine. Quand il débrancha l’appareil pour aller le ranger, sa mère recommença à lui parler :
- Tu traînais encore avec les Grimm, tu sais que ton père les a en horreur.
- Je comprends pas pourquoi, ils sont super sympa, et Nael est mon meilleur ami.
- Il préférerait que tu deviennes ami avec le petit Boris.
Sam ne put retenir une grimace. Boris était leur voisin, il avait un an de plus que Sam, et sa dernière grande passion était de capturer des chats pour leur couper les moustaches. Sam avait su qu’ils ne deviendraient jamais amis le jour où Boris avait capturé un lézard pour l’écrabouiller sous une pierre en rigolant. Sam avait peur de son voisin, comme s’il avait été lui-même un petit animal devant un énorme prédateur, cruel et vicieux.
- Tu sais que ton père le trouve bien plus fréquentable.
- Je sais et encore une fois, je ne comprends pas pourquoi. Boris est un idiot méchant.
- Ne dis pas ça, ce n’est pas gentil. En plus il fait partie d’un club de foot et est le capitaine de son équipe. Tu sais que ton père…
- Je sais m’man. Je sais, la coupa-t-il.
Tu sais que ton père était la phrase favorite de sa mère, comme si elle-même n’avait pas d’opinion et que seul comptait ce que disait Vincent Leconte. Et dans cette maison, c’était effectivement la vérité.

Le père de Sam rentra quelques minutes plus tard, alors que son fils était dans sa chambre en train d’essayer de faire ses devoirs entre deux bâillements. Il entra dans la pièce sans frapper et salua Sam :
- Salut lavette.
- Salut p’pa.
- Encore en train de jouer à l’intello ?
- Je fais mes devoirs, c’est tout.
Son père s’approcha de lui et posa sa grande paluche sur son épaule. En fait son père n’était pas vraiment costaud mais il avait un côté effrayant. Il était grand et tout en os, il puait le tabac et ses doigts se terminaient par des longs ongles jaunes. Il avait été blond dans le passé, mais ses cheveux grisonnaient déjà et ses petits yeux bleus étaient enfoncés dans son crâne. Il avait le regard chafouin et un sourire aux dents jaunes. Pour Sam, son père ressemblait aux méchants dans les films, et ce rôle lui allait parfaitement bien.
- Tu fais tes devoirs.
- Oui.
La main de son père serra plus fort l’épaule de Sam.
- T’es vraiment une petite lavette hein ? Regarde Boris, il joue dehors lui à cette heure-là, un peu de sport ne te ferait pas de mal.
Effectivement, Boris jouait dehors. Il malmenait son petit frère en lui faisant des prises de catch, Sam l’avait aperçu par sa fenêtre qui donnait sur le jardin des voisins. Il était content de ne pas être celui que Boris étranglait à moitié.
- Mais non, mon fils est une petite tapette intello.
En disant ses mots, son père lui donna des petits coups sur le crâne, comme s’il cherchait à savoir comment ça résonnait à l’intérieur.
- Tu es un garçon non ?
- Je pense, répondit Sam.
Son père se rembrunit :
- Tu penses ? Tu penses ? Tu as un pénis entre les jambes ou non ? T’es un mec !
- P’pa tu confonds le sexe et le genre. Le sexe définit les organes génitaux et le physique d’une personne mais le genre…
Il sut au regard de son père qu’il en avait trop dit. Celui-ci l’attrapa par le col pour le forcer à se lever.
- Tu la ramènes encore ? Tu me prends pour un idiot c’est ça ? T’es un mec oui ou non ?
- Oui, s’écria Sam.
- Alors pourquoi tu fais pas de sport hein ? Comme un vrai mec !
Parce qu’il n’aimait pas ça, voilà pourquoi.
- Je sais pas, répondit-il prudemment.
Son père le secoua.
- Tu ne sais pas ? Tu vas me faire le plaisir de t’inscrire à un club sportif tu m’entends ?
Nouvelle lubie de son père. Pourquoi venait-il tout à coup dans sa chambre lui crier dessus et le secouer comme un prunier ? Parce que soudainement il voulait que son fils fasse du sport, parce qu’il avait vu le voisin malmener son petit frère dehors et trouvait ça incroyablement viril. Pourquoi avait-il hérité du fils intello ?
- Mais p’pa on est en janvier et…
Il ne put pas terminer sa phrase, son père lui donna un coup dans le ventre, l’empêchant de continuer.
- Ne me contredit pas !
Sam préféra se taire.
- Et tu fais ce que j’te dis !
Sam hocha la tête.
- Bien, je savais que tu comprendrais.
Vincent Leconte relâcha Sam. Il lui tapota l’épaule presque gentiment, puis il sortit de la chambre. Sam réfléchit à toute vitesse et inscrivit sur son nouvel emploi du temps que le samedi de quatorze heure à seize heure, il partait jouer dans un club de rugby. Son père adorerait l’idée. Le rugby. Un gros mensonge qui éloignerait un instant la fureur de Vincent sur lui. Sam lui annoncerait la semaine prochaine qu’il avait été accepté dans le club, exceptionnellement.
S’inventer une vie c’était facile comme tout, et son père n’irait pas vérifier. Pourquoi le ferait-il ? Il se fichait de Sam comme d’une guigne la plupart du temps, et Sam s’en accommodait très bien. Vincent serait donc satisfait et n’y verrait que du feu. Et Sam pourrait aller chez Nael tous les samedis. Finalement, il y gagnait au change.
Maeve
Maeve
Je suis ton père Luke
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Date d'inscription : 17/08/2012

[Originale] Sam et Nael (chapitre 1, écris hors marathon) Empty
MessageSujet: Re: [Originale] Sam et Nael (chapitre 1, écris hors marathon) [Originale] Sam et Nael (chapitre 1, écris hors marathon) Icon_minitimeDim 10 Déc - 0:15

Coucou!

Aïeaïeaïeaïeaïe. T__T

Est-ce que la famille de Nael ne peut pas adopter Sam? Ce n'est pas possible?

Il faut éloigner cet enfant de ce type. Sad T___T

(comme je te l'ai dit, Sam et Nael sont attachants direct, et j'aime beaucoup les soeurs de Nael, aussi. Merci de partager cette histoire! Smile )


Maeve
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