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[Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (62 DERNIER CHAPITRE)

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Maliae
Maliae
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MessageSujet: [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (62 DERNIER CHAPITRE) [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (62 DERNIER CHAPITRE) Icon_minitimeDim 28 Aoû - 16:11

Fandom : The 100
Prompt : J'ai envie de plonger dans une fontaine de chocolat.
Note : CEST FINI :'(
Pas relu.

***

Jasper ouvrit les yeux. Beaucoup de blanc. Quelqu’un. Du flou. De la fatigue. Il les referma.

xxx

« Carnet de bord.

Le silence est étrange, surtout quand il est dû à l’absence. J’ignore si c’est parce qu’ils ne sont pas entrain de parler, ou si c’est parce que tout le monde est sous le choc, si c’est parce que nous même nous ne parlons plus. Je ne devais plus écrire, mais j’écris aujourd’hui. Clarke a pleuré, je ne la savais pas aussi attachée à eux, mais en fait si, en fait elle les aime. Je l’ai prise dans mes bras. Qu’est ce que j’aurais pu faire d’autre ? Moi aussi je crois que j’avais un peu envie de pleurer. »

xxx

Jasper ouvrit les yeux.
Il lui fallut plusieurs minutes pour comprendre qui il était, où il était, pourquoi il était là. Il s’appelait Jasper Jordan, bientôt dix-huit ans, lycéen. La chambre où il venait de se réveiller avait tout l’air de ressembler à une chambre d’hôpital. Il était dans une voiture avant ça.
Jasper Jordan. Hôpital. Voiture.
Jasper referma les yeux. Cet effort l’avait épuisé.

xxx

Jasper ouvrit les yeux.
Il aurait aimé savoir depuis combien de temps il était là. Il aurait aimé voir sa famille. Monty, Murphy, Bellamy, Octavia.
Comment est ce qu’ils allaient ? Il essaya d’appeler quelqu’un. Sa voix était pâteuse, pas assez forte. Jasper n’avait qu’à se lever, aller chercher de l’aide. Il devait savoir où était Monty. Jasper essaya de bouger ses jambes. Il devait être trop crevé encore, parce que ses jambes refusaient de bouger. Il se redressa un peu, essaya de s’asseoir, l’effort lui coûta, il se rallongea. Ferma les yeux.
Mais il ne réussit pas à se rendormir. Il était trop conscient de l’absence de ceux qu’il aimait. Il voulait les voir. Monty surtout. Il avait besoin de Monty. Il rouvrit les yeux et se redressa à nouveau.
Tout lui paraissait flou, décalé. Tout le blanc de la chambre de l’hôpital lui donnait la tête qui tourne, et ses foutus jambes ne voulaient pas bouger. Il tira sur la couverture. Elles devaient être emmêlées dedans, elles devaient simplement être en sommeil, comme il l’avait été lui-même. Il tira sur la couverture et il n’avait plus de jambes.
Jasper laissa son dos retomber sur le lit.
Se mordit les lèvres jusqu’au sang pour s’empêcher de hurler.

xxx

Clarke vint le voir.
- Clarke.
- Salut Jasper, comment tu vas ?
- Comme quelqu’un a qui il manque ses jambes.
Cet humour était absolument déplacé, mais il imitait son petit frère. Où était-il d’ailleurs Murphy ? Personne ne lui répondait.
- Où est Murphy ? Où est Bellamy ? Et Octavia ?
Jasper n’osa pas demander pour Monty. Clarke haussa les épaules.
- Jasper…
- Répond moi. Où sont-ils ?
Clarke sembla répondre quelque chose, mais Jasper dû s’évanouir, oublier.
Le temps passa.

xxx

Jasper détestait cet endroit. Il voulait s’en aller, qu’on lui rende ses jambes pour qu’il puisse s’enfuir. Il imaginait qu’on lui accrochait ses jambes, qu’il se levait, qu’il courrait. Il devait simplement rêver parce qu’il se réveillait toujours dans ce foutu lit. Clarke venait le voir. Finn et Raven aussi. Wells était là également. Mais pas de nouvelles de ceux que Jasper voulait voir pour le moment. Ceux qui étaient dans la voiture. Il voulait leur demander, mais tout se perdait, tout se floutait. Est-ce qu’il avait aussi un truc à la tête ? Est-ce qu’il était entrain de devenir fou ? Pourquoi est-ce que c’était parfois si dur de simplement parler ? Ou d’entendre ce qu’on lui disait.
- Parlez plus fort.
Parlez plus fort bordel !

xxx

Où était Monty ?
Les médecins avaient sous entendu que Murphy, Bellamy et Octavia étaient quelque part. Dans le coma peut-être, mais vivant.
Où était Monty ?

xxx

Jasper s’en fichait de ses jambes. Les jambes ça pouvait se remplacer. Il prendrait une chaise roulante, il ferait la course avec les caddies dans les magasins. Dans les descentes ça devait être marrant. Il s’en fichait d’accord ?
Alors s’il vous plait, s’il vous plait, faites qu’il aille bien.

xxx

Mort cérébrale c’était des drôles de mots. Est-ce qu’une mort cérébrale faisait de nous des zombies ? On était vivant sans être vivant ? Est-ce qu’on pouvait être bien sûr qu’on était mort si on vivait ? Est-ce que ça voulait dire que Jasper avait encore un frère mais qu’il n’en avait plus en même temps ? Est-ce qu’il avait bien compris de toute façon ? Clarke parlait toujours bizarrement, comme si elle parlait à quelqu’un d’autre, comme si Jasper n’était pas vraiment là.
Jasper se disait que peut-être c’était lui qui était mort cérébralement et que Clarke venait le prévenir. « Ton cerveau est un légume mon pauvre vieux ». D’accord, pas grave, peu importe.
Tant que ça allait pour les autres. Parce qu’il préférait entendre ces mots pour lui que pour Murphy. Bellamy. Octavia.
Que pour Monty.
Mais personne ne lui parlait de Monty. C’était comme si Monty n’avait jamais existé.

xxx

Clarke était assise à côté de son lit. Elle lisait quelque chose et Jasper essayait de comprendre les mots qu’elle lisait.
- Y’a des choses, on n’arrive pas à s’en souvenir…
Clarke ne croyait pas si bien dire. Lire. Puis au fur à mesure des mots, ça lui revint.
- L’attrape cœur, murmura Jasper.
- Oui.
Jasper regarda Clarke qui reprit la lecture. Jasper se demanda pourquoi ce livre lui faisait mal. Ce n’était qu’un livre. Les livres ne blaissaient pas.
- Arrête de lire.
Mais Clarke n’arrêtait pas. Clarke continuait à lire, à lire, à lire.
Sa voix se mélangeant à celle de Monty dans la voiture, qui lisait.
Monty lisait et puis…
Tout était noir et Jasper ne savait pas ce qui était arrivé ensuite.
- La ferme Clarke ! S’énerva Jasper.
Il essaya de bouger, de s’enfuir. Il se cassa la figure du lit, comme un pauvre type lamentable et pathétique et même comme ça, il commença à ramper. Parce qu’il voulait savoir. Si Murphy, Bellamy et Octavia étaient vraiment dans le coma. Si « mort cérébrale » voulait dire quelque chose.
Parce qu’il voulait trouver Monty.
Pour que Monty lui lise l’attrape cœur, de lui-même.

xxx

Clarke était encore là. Elle continuait de venir. Malgré les crises de Jasper.
- Où est Monty ? Demanda finalement Jasper. Répond moi, où est-il ?
Clarke eut l’air d’hésiter.
- Jasper, tu devrais attendre de te remettre.
- De me remettre de quoi ?
- Tu as déjà pleuré beaucoup, tu te souviens ?
- Je ne sais pas, je ne sais rien. Où est Monty ?
- Peut-être que Murphy va se réveiller de son coma, je suis sûre qu’il va se réveiller. Bellamy et Octavia ont l’air de vouloir se réveiller. Ils ont tous l’air d’aller mieux tu sais. Le docteur a dû se tromper.
- Où est Monty ?
- Tu vas retrouver ton frère et tu ne seras pas seul.
- Où est Monty ?
Clarke se mordit les lèvres. Elle prit le livre. L’attrape cœur.
- Dis le moi Clarke, je t’en supplie, dis le moi. Je dois savoir. Je dois savoir.
Monty allait bien, Monty était juste dans un autre hôpital et ne pouvait pas le rejoindre parce qu’il devait passer des tonnes de tests, parce qu’il s’était peut-être cassé une jambe et qu’il devait simplement attendre qu’elle se répare, parce qu’il avait fait un petit coma de rien du tout et qu’on voulait juste s’assurer que tout fonctionnait. Monty allait bien parce qu’il devait aller bien, parce que Jasper ne pouvait accepter une autre idée.
- Dis le moi Clarke.
- Jasper…
- Où est Monty ?
Les mots que Clarke prononça furent totalement incompréhensibles. Comme si elle avait parlé une autre langue, comme si elle lui faisait une mauvaise blague.
- Quoi ?
- Je suis désolée Jasper.
Elle pouvait être désolée, ses mots ne voulaient rien dire. Jasper ferma les yeux. De toute façon c’était mieux qu’il ne comprenne pas.
C’était mieux qu’il ne sache pas.
Il ne voulait plus savoir. Il ne voulait plus l’entendre.
- Monty est mort, Jasper.
Jasper ne comprenait pas.
Hors de question qu’il comprenne des mots aussi incompréhensibles.
- La ferme Clarke.
- Monty est mort.
La ferme, la ferme, la ferme.
- Monty est mort.
Jasper poussa un hurlement, qui lui sortit des tripes, de l’estomac, du cœur. Un hurlement de douleur, d’horreur, de tout le mal que ça lui faisait.
Il n’avait pas perdu ses jambes, il n’avait pas perdu sa famille.
Il avait perdu un morceau d’âme, un morceau de cœur, il avait perdu ce qui faisait qu’il était lui-même, il avait perdu un sens, une raison, une vie. Tout.
Tout.

xxx

Jasper hurla et se redressa d’un coup et hurla encore. Les yeux grands ouverts dans le noir, et tout devait être noir parce que Monty était mort et qu’il l’avait perdu. Il hurla parce qu’il ne pouvait pas faire autrement, que le cri était né en lui depuis qu’il avait ouvert les yeux à l’hôpital et maintenant il sortait en un seul son strident et complètement desespéré. Il sentit des bras se refermer sur lui et se débattit. Puis il entendit sa voix.
- Jasper, Jasper calme toi.
Se calmer il ne pouvait pas. Des larmes jaillirent de ses yeux et le crie continua de s’échapper de sa gorge.
- Jasper, je suis là, je suis vivant, calme toi.
Jasper ferma la bouche, mais se mit à gémir. Les bras se resserrèrent et la lumière s’alluma et Jasper vit Monty, vivant.
- Monty, Monty, Monty.
Monty embrassa ses joues, caressa son dos.
- Ca va aller, ce n’était qu’un cauchemar. Ce n’était qu’un cauchemar.
- On n’a pas eu d’accident ?
- Si.
Jasper soupira, enserra Monty dans ses bras. Il était complètement désorienté, il fallait qu’il remette les choses en place.
La porte de la chambre s’ouvrit soudain, sur un Murphy décoiffé et l’air grognon et un Bellamy inquiet.
- Encore un cauchemar ? Grogna Murphy. Sérieusement frangin, va falloir t’y faire à cet accident.
- Vous êtes vivants ?
- Mais oui qu’on est vivant, comme toutes les autres fois où tu t’es réveillé en hurlant.
Murphy alla s’asseoir sur le lit et posa sa joue sur l’épaule de Jasper. Bellamy vint mettre sa main sur l’autre épaule.
- On est vivant, dit-il avec sa voix rassurante. Tu te souviens ?
Jasper ferma les yeux.
Ouais les choses lui revenaient maintenant qu’il était réveillé.

xxx

Jasper ouvrit les yeux à l’hôpital. Il avait mal au crâne, comme si on lui avait roulé sur la tête. Au début il se demanda où il était, puis il se rappela l’accident. Malgré la fatigue et la douleur il se redressa d’un coup. Impossible de bouger sa jambe, mais pas étonnant, elle se trouve dans un plâtre. Il se frotta les cheveux et appela quelqu’un. On vint tout de suite, on le rassura. Les autres allaient biens. Son meilleur ami avait passé un jour dans le coma, il avait lui aussi une jambe cassée et avait reçu des éclats de verre sur le visage, qui lui laisserait peut-être quelques petites cicatrices, mais rien de grave. Murphy et Bellamy se portaient comme des charmes, malgré les côtes cassés de Bellamy et le bras dans le plâtre de Murphy. Octavia était celle qui avait le moins été blessé, elle s’en était sortie avec une bosse sur le front.
Jasper ne voulu attendre, il descendit de son lit et alla retrouver Monty, avançant tant bien que mal avec son plâtre. Jasper le serra dans ses bras, lui fit mal parce qu’il serra trop fort.
- Je suis une catastrophe ambulante.
- Ce n’est pas ta faute, assura Monty.
- Mes parents sont morts dans un accident de voiture, je crois que le destin a un sacré mauvais sens de l’humour.
- On est vivant nous.
Jasper posa son front sur l’épaule de Monty.
- Heureusement, heureusement. Je suis désolé, je suis tellement désolé.
- Je te l’ai dis, ce n’est pas de ta faute Jasper. Ce n’était qu’un accident.
- Tu as été dans le coma.
- Toi aussi.
- Tu vas avoir des cicatrices.
- Ce ne sont que des cicatrices.
- Tu as une jambe cassée.
- Toi aussi.
- Je t’aime
- Moi aussi.
Jasper embrassa la bouche de Monty.

Plus tard, Jasper fit aussi des câlins à Murphy, Bellamy et même Octavia. Il pleura un peu (beaucoup). Il s’excusa un milliard de fois. Jura de ne plus jamais toucher le volant d’une voiture.
Leurs amis vinrent les voir à l’hôpital, même Lexa fut là.
- Clarke a pleuré comme un bébé quand elle a appris que vous étiez dans le coma, dit-elle.
Clarke enfonça son coude dans les côtes de Lexa mais sourit. Raven emmena un tournevis à Monty :
- Ton meilleur pote après Jasper, je me disais que ça t’occuperait de démonter les meubles de l’hôpital.
Finn coiffa les cheveux de Jasper pour le détendre. Emori lança une remarque sarcastique :
- Vous êtes incassables en fait.
- On est pas incassable, fit remarque Murphy en pointant son bras dans le plâtre.
Wells leur fit un discours qui fut coupé par tout le monde, il ne s’en offusqua pas et donna le panier de fruits qu’il avait emmené.
- T’as aussi emmené un panier de chocolat ? Demanda Jasper.
- Non.
- Dommage, je meurs d’envie de me plonger dans une fontaine de chocolat tellement j’ai envie de chocolat.
Murphy alla lui acheter des barres de chocolat dans le distributeur automatique de l’hôpital.
- Voilà pourquoi tu es mon frère Murphy.
- Arrête avec ça, grogna Murphy.
- Ah oui, tu as peur que je me fasse des frères faciles.
- La ferme, abruti.
Jasper sourit, se leva, et embrassa sa joue. Prit les barres de chocolat et s’empiffra.

Ils ne restèrent pas longtemps à l’hôpital. Le cours des choses reprit vite son cours. Pris dans une drôle de course, Jasper ne pensa pas trop à ce qu’il s’était passé. C’est un mois plus tard que les cauchemars commencèrent. Des cauchemars durent où Monty mourrait à chaque fois, à cause de lui à chaque fois. Des cauchemars atroces où il n’arrivaient pas à s’en sortir, parce qu’il culpabilisait.
Personne ne lui en voulait, tout le monde allait bien, mais Jasper avait subit un genre de traumatisme et son cerveau lui imposait quelque fois ces cauchemars, le réveillant souvent dans un hurlement qui ne voulait plus s’arrêter. Jasper avait vu un psy, avait pris des somnifères, avait combattu ses cauchemars jusqu’à ce qu’ils le lâchent un peu.
Il en fit de moins en moins et on lui dit que plus le temps passerait, moins il en ferait, et c’était vrai. Mais peut-être que ses cauchemars ne le lâcheraient jamais complètement, peut-être qu’ils trouveraient toujours une porte ouverte pour se faufiler dans son esprit et lui faire subir l’accident qu’il avait provoqué.
Peut-être, mais tant pis.

Murphy lui avait parlé de ses propres cauchemars pour le rassurer.
- On est traumatisé tous les deux non ? On fait une bonne paire tiens.
Jasper avait rit.
- C’est pour ça que tu es mon frère.
Il s’était reçu un coup sur la tête.

xxx

L’année passa. Avec ses hauts, ses bas, ses cauchemars. Bellamy, Murphy, Jasper et Monty étaient toujours plus proches, ils étaient proches d’Octavia également même si elle restait toujours plus « la petite sœur de Bellamy ». Ils formaient tous ensemble une véritable famille et plus ils se voyaient, plus ils avaient envie de se voir.
Jasper émit l’idée qu’ils pourraient peut-être vivre tous ensemble et cette idée avait plu aux autres. Ils pourraient se trouver un appartement assez grand, chacun participerait, chacun donnerait sa part. Ils faisaient des projets sur la commette, juste pour pouvoir tous être ensemble.
Et pourquoi pas après tout ?

Des choses les plus bizarres qu’il se passa cette dernière année de lycée fut l’anniversaire de Jasper. Depuis quelques temps, il avait l’impression d’être suivie, mais ce n’était sans doute qu’une impression. Il devenait peut-être parano. Entre ses cauchemars, ses inquiétudes, le stress des examens, il débloquait, voilà tout.
Pourtant le jour de ses dix-huit ans, il comprit qu’il ne débloquait pas.
On vint lui rendre visite chez Seth. Un homme que Jasper n’avait jamais vu et qui avait l’air tout droit sorti d’un film de science fiction, avec son costard-cravate et son air sérieux.
- Vous venez m’annoncer que les extra-terrestres existent et que le gouvernement a besoin de moi ?
- Non monsieur Jordan, je ne suis pas là pour ça.
- Alors vous venez me parler de la matrice ?
- Non, toujours pas monsieur Jordan. Je suis le notaire de vos parents.
- Ah bien, lesquels ?
- Monsieur et madame Jordan.
- Ils sont décédés vous savez.
- Je sais. Je suis là parce que vous venez d’avoir dix-huit ans.
- Donc vous venez me souhaitez mon anniversaire ? C’est sympa.
L’homme sourit. Jasper ne sut pas s’il souriait parce qu’il était amusé ou agacé. Il ne posa pas la question.
- Bon anniversaire monsieur Jordan.
- Merci.
- Vos parents ont mis beaucoup d’argents de côté durant leur vivant, ils désiraient que vous ayez une bonne vie.
Jasper avait sans doute passé trop de temps avec Murphy, mais il eut un sourire en coin et lâcha sarcastique :
- C’est peut-être un peu raté, pour le coup.
L’homme soupira, et Jasper se reprit :
- Enfin, elle n’est pas si mal. Y a eu des mauvais moments, mais je m’en sors plutôt bien, je me suis trouvé une famille et des gens que j’aime. Je ne sais pas comment elle aurait été si j’avais eu mes parents, mais cette vie me convient.
L’homme acquiesça comme s’il comprenait. Jasper se demandait s’il connaissait juste les bons gestes, sans y mettre de sens derrière, ou s’il comprenait vraiment.
- Je disais donc que vos parents avaient mis de l’argent de côté. Ils avaient aussi une assurance vie, tous les deux. Et gagnait bien leur vie grâce à leur boulot.
Jasper hocha la tête en se demandant de quoi parlait ce type, il n’avait jamais entendu parler de ça.
- Il se trouve que cet argent ne pouvait vous revenir qu’à votre majorité.
- Ah d’accord.
- Je vous ai donc cherché quand la date limite est arrivée.
- Et vous m’avez suivis ?
- C’est vrai.
Donc Jasper n’avait pas halluciné.
- Et maintenant vous avez dix-huit ans et l’argent de vos parents vous revient.
- Je vois. Bien. Et combien ça fait ? Mille dollars ?
Avec mille dollars, Jasper pourrait faire des tas de trucs sympa, voilà à quoi il pensait au moment où l’homme annonça le montant. Qui était beaucoup. Beaucoup plus élevé.
- Je vous demande pardon ? J’ai du mal entendre.
L’homme répéta.
Jasper pâlit.

xxx

- Donc je suis riche, dit Jasper à Monty.
- Je vois.
- J’ai signé le papier et maintenant je suis riche.
- Et ? Ca fait quoi d’être riche ?
- Je sais pas trop, je ne me suis pas encore habitué à l’idée.
Monty réfléchit puis finit par dire :
- Tu devrais comparer ça en litre de chocolat.
Jasper fixa Monty, puis soudain eut un immense sourire :
- T’imagine le nombre de piscine de chocolat que je peux remplir maintenant ? Wouah.
Monty acquiesça.
- Wouah ! Fit-il à son tour.
- Je vais devenir obèse mec, c’est décidé. On nagera dans le chocolat jusqu’à ce qu’on soit des vieux croulants.
- Je te suis !
Les deux adolescents se marrèrent en s’imaginant entrain de nager dans le chocolat et de se remplir jusqu’à exploser.

Murphy vit les choses autrement.
- Passe moi en, je suis ton frère.
- Profiteur.
- Je vais me payer une grosse voiture, des nouveaux vêtements, un ordinateur, un nouveau portable plus classe, une grande télévision…
- Et ensuite ?
- Ensuite, je nous offre un voyage à Bellamy et à moi, on irait aux caraïbes ou dans un endroit avec pleins de soleils et d’océan.
Jasper hocha la tête puis tendit sa carte bleue à Murphy.
- Tiens fais toi plaisir.
- T’es sérieux ?
Jasper haussa les épaules.
- J’ai beau réfléchir mais à part m’offrir des montagnes de chocolat, je ne sais pas quoi faire de cet argent. Ce que je veux, je l’ai déjà. Si ça peut te faire plaisir, vas-y, va t’acheter ce que tu as envie.
- Tu ne pourras plus changer d’avis ensuite Jasper, tant pis si tu regrettes.
Jasper secoua la carte sous le nez de Murphy pour qu’il la prenne.
- Va te faire plaisir.
Murphy prit la carte et sourit en coin :
- Voilà pourquoi tu es mon frère.
Jasper éclata de rire.

Murphy resta raisonnable en fait, il n’acheta ni la voiture, ni le voyage. Il se paya quelques vêtements qui lui plaisait, le nouveau portable et l’ordinateur. Il acheta aussi un cadeau pour Jasper, un pour Bellamy, Monty, Octavia, Emori et même Clarke et les autres. Puis il rendit sa carte à Jasper, qui ne lui reprocha pas d’avoir dépensé ses sous.

xxx

Bellamy fut celui qui eut la meilleure idée. Il était allongé à côté de Murphy quand il dit :
- On a qu’a utilisé cet argent pour acheter une maison. On s’achète une maison et on vit tous ensemble. C’est ce qu’on voulait faire non ?
Murphy embrassa son épaule :
- C’est pas mon argent, va falloir voir ça avec le concerné. Tu sais qu’ils sont entrain de penser à inventer la plus grosse fontaine de chocolat du monde ?
Bellamy rit et Murphy soupira :
- On ne peut pas laisser les enfants avec de l’argent, ils vont transformer la terre en marre de chocolat.
- Ce n’est pas une si mauvaise idée.
- Tu parles. Peut-être que si tu lui parles d’acheter une maison, il va proposer une maison en pain d’épice.
- Ca serait une super bonne maison.
- Ne donne pas raison aux gosses.
- Ils sont mignons.
Murphy leva les yeux au ciel et se blottit contre Bellamy. Puis il admit.
- Ouais. Ils sont mignons.

L’idée de la maison plu à Jasper. Voilà comment il allait dépenser cet argent. Acheter une maison, pas trop loin de la fac, pas trop loin de tout, et il y mettrait sa famille dedans et ce serait leur maison familliale et pour la premiere fois de sa vie, Jasper vivrait avec une véritable famille. Son frère, son amour, son beau-frère, la petite sœur. C’était un beau plan.
- Et dedans on pourrait mettre une fontaine de chocolat, dit-il.
- Et dans le jardin la piscine de chocolat, ajouta Monty.
- Ce serait cool.
Tellement cool qu’ils concrétisèrent leur projet – de la maison au moins.

xxx

Le cauchemar de Jasper s’éloigna au fur à mesure qu’il se rappelait de tout ça. Il souffla à l’oreille de Monty.
- On a acheté une maison, on vit ensemble. L’étage est réservé pour Lincoln et Octavia. On a toujours pas de fontaine de chocolat, ni de piscine. Mais ce n’est pas grave.
- C’est ça Jasper.
- J’ai juste fais un cauchemar.
- Oui.
- J’en ai marre de ces cauchemars.
- Tu en fais de moins en moins, lui dit Murphy. Et puis on s’habitue d’être réveillé par une sirène au milieu de la nuit.
Jasper réussit à rire.
Tout allait bien.

Ils avaient acheté leur maison. Jasper et Monty avaient commencé à aller dans une fac de science, Octavia en fac d’histoire. Bellamy avait trouvé un travail dans l’université de sa petite sœur – sois disant parce qu’il n’avait trouvé que ça pour remplacer son boulot du lycée mais Octavia savait qu’il voulait garder un œil sur elle. Son frère ne changerait jamais. Lincoln continuait ses études également.
Murphy avait voulu arrêter les siennes pour trouver un boulot et ils s’étaient engueulés avec Bellamy pendant un sacré bout de temps. Bellamy refusait de le voir tout abandonner alors qu’il avait la chance de pouvoir faire des études. Contrairement à lui qui avait dû laisser tomber. Murphy voulait travailler vite de son côté, ne voyant pas l’intérêt d’étudier pendant des années. Ils s’étaient fais la gueule, s’étaient criés dessus, puis avaient trouvé un compromis. Murphy était devenu apprenti.
De temps à autre ils avaient des nouvelles des autres. Clarke et Lexa vivaient ensemble, la première faisait des études d’arts, la deuxième une fac de droit, se retrouvant avec Wells. Finn et Raven s’étaient mariés et elle était enceinte jusqu’aux yeux, ce qui ne l’empêchait pas de bosser comme mécanicienne – disant qu’elle s’arrêterait quand elle ne pourrait plus se lever. Miller vivait également avec son petit ami, ils avaient décidé de se tourner vers l’agriculture et apparemment ils avaient un élevage de poulets. La photo d’un Miller entouré de poules avait fait mourir de rire Jasper. Emori était en informatique et Murphy l’embêtait souvent en disant qu’elle avait tout pour devenir une très bonne pirate.

Les choses se remirent toute en place dans la tête de Jasper. Il embrassa la joue de Murphy et celle de Bellamy.
- Allez vous recoucher. Désolé de vous avoir réveillé.
- Qui t’a dis qu’on dormait ? Dit Murphy avec un sourire en coin.
Jasper écarquilla les yeux :
- Je ne veux pas savoir, je ne veux rien savoir, c’est pour ça que votre chambre est très loin de la notre !
- Comme si tu ne faisais pas la même chose. S’amusa Murphy.
Monty et Jasper échangèrent un regard puis Monty dit :
- Bonne nuit.
Murphy et Bellamy s’échappèrent de la chambre et Jasper se blottit à nouveau contre Monty.
- Je t’aime, je suis content que tu sois vivant.
Monty embrassa son cou.
- Moi aussi et moi aussi.
Ils s’allongèrent, Jasper savait qu’il aurait du mal à se rendormir, alors il embrassa le visage de Monty. Il avait quelques petites cicatrices au visage, mais elles étaient discrètes. Jasper posa ses lèvres dessus, puis goûta la bouche de Monty, longuement. Avant de poser sa joue sur l’épaule de Monty. Ils se parlèrent pour éloigner le cauchemar de Jasper, Monty trouva les mots pour faire rire Jasper et ils eurent une crise de fou rire qui dura un long moment.
Malgré tout le temps qui passait, rien n’avait changé entre eux.

xxx

Murphy faisait la gueule, mais Jasper et Monty avaient l’air heureux.
- Vous pouvez m’expliquer encore une fois pourquoi on porte des robes de mariés ?
- Parce que c’est drôle, dit Jasper.
- C’est plus originale, renchérit Monty
- Tu es trop beau avec la tienne, ajouta Jasper
- Tu n’as pas hâte de voir celle de Bellamy ?
Murphy se rangea du côté de Monty. Quand Bellamy sortit à son tour de la cabine d’essayage, il fut cerné par trois paires de regard et eut envie de sauter dans un trou pour disparaître. Murphy éclata finalement de rire et Bellamy fut quand même content d’être là.
- On y va demanda Jasper ?
- C’est partit, soupira Murphy.
Jasper prit la main de Monty, Bellamy celle de Murphy et ils s’avancèrent sur la scène où ils furent reçu par des tonnes d’applaudissement.

C’était un service que Harper leur avait demandé, après tout cela faisait des années qu’elle les laissait utiliser les châteaux gonflables, ils pouvaient bien accepter. Et puis l’idée avait totalement plu à Jasper, qui avait entraîné les trois autres dans son délire. Il avait aussi proposé à Lincoln, qui avait décliné.
Voilà comment ils s’étaient retrouvés à devenir mannequin homme pour robe de marier, durant une journée. Aucune idée de qui désirait vendre ce concept, mais ça n’avait pas d’importance, selon Murphy ils étaient simplement totalement ridicules et selon Jasper ils étaient magnifiques.
Et d’ailleurs, ils étaient magnifiques.

- Ca m’a donné envie de me marier, fit Jasper à la fin de la journée.
Monty baissa la tête, murmura « moi aussi » et rougit. Jasper passa son bras autour de lui en ricanant.
- Alors qu’est ce qu’on attend ?
Bellamy jeta un regard vers Murphy qui en disait long. Murphy soupira. Et voilà. Il savait qu’il finirait par y passer.
- Oui, marmonna-t-il à la question silencieuse.
Bellamy l’embrassa. Et puis après tout pourquoi pas ? Il aimait toujours Bellamy après des années, il se voyait en passer d’autres avec lui. Beaucoup d’autres.
- Mais je préviens, je ne porterai pas de robe !
Jasper éclata de rire.
- Promis, pas de robe.

xxx

Monty remit en place une mèche de cheveux de Jasper. Ce dernier le regardait en souriant. Jasper prit ses mains, les serra un peu trop fort, mais ça n’avait pas d’importance. Ses yeux disaient « je t’aime » « tu es mon meilleur ami, mon amour, mon tout », ils disaient « je veux passer ma vie avec toi », ils disaient « merci de toujours avoir été là pour moi ». Monty avait envie d’embrasser Jasper pour lui répondre. Merci à toi, je t’aime aussi. Mon meilleur ami, mon amour, mon tout, je passerai ma vie avec toi.
Murphy vint les déranger :
- Vous êtes écoeurant, on est devant tout le monde là.
Bellamy le fit taire en l’attirant dans ses bras.
- Viens là, qu’on soit écoeurant nous aussi. Pour la photo.
- Quelle photo ? C’est le mariage de Clarke et Lexa, pourquoi on devrait être sur une photo.
- Rabat-joie, lança Jasper en arrêtant enfin de regarder Monty.
Octavia arriva derrière son frère et murmura à son oreille :
- La prochaine fois c’est Lincoln et moi.
Bellamy devint super pâle et se tourna vers elle l’air choqué. Murphy se mit à ricaner. Jasper et Monty se rapprochèrent d’eux. Jasper passa son bras autour de Murphy, et garda sa main dans celle de Monty. Octavia embrassa la joue de son frère :
- Tu es du mauvais côté, pour la photo.
Bellamy se remit de face, et fut content de trouver Murphy à côté de lui pour le soutenir. Bellamy n’était pas prêt à accepter que sa petite sœur se marie. Octavia vint se mettre de l’autre côté et Lincoln prit la main de la jeune fille.
Le photographe leur demanda de faire cheese.

Et il figea l’instant.

Un de ces instants qu’ils vécurent. Un de ces instants parmi des milliers d’autres. L’obtention de leurs diplômes. Jasper dans sa blouse de scientifique. Monty qui tient le bébé de Raven dans ses bras. Murphy et Bellamy entrain de se taquiner. Des autres photos de mariage. Bellamy qui s’évanouit quand c’est le tour de sa petite sœur. Monty qui monte des nouveaux meubles pour la maison, une chaise haute, un lit pour enfant. L’adoption. La famille qui s’agrandit. Des moments heureux, des disputes, des moments difficiles, des câlins. Murphy qui a fini vingt-quatre heures en garde à vue pour avoir frappé un type qui avait essayé de faire du mal à Jasper. « C’est mon frère, normal que je le défende ». Monty avec sa première invention (une fontaine au chocolat lumineuse qui fait des bulles et de la mousse).
Des instants de rire. Quelques pleures. Quelques cauchemars.
Des moments inoubliables.

Tous ensemble.

FIN !
[Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (62 DERNIER CHAPITRE)
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