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[Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (46)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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[Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (46) Empty
MessageSujet: [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (46) [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (46) Icon_minitimeDim 22 Mai - 16:08

Fandom : Les 100
Prompt : Il était vivant, puis il est mort.
Note : ce chapitre est ... d'une nullitée affligeante. Mais bon.
C'est un peu violent, mais c'est surtout mou du genou.
J'ai pas relu, mais bon courage pour la lecture.

***

46. Deuil.

Jasper faisait tourner la chaîne entre ses doigts, le pendentif oscillait de droite à gauche telle une pendule d’hypnotiseur. Il ne l’avait pas encore fait réparer. Il la porta devant ses yeux pour regarder la plaque, espérant se faire hypnotiser par inadvertance afin de tout oublier, afin de guérir de cette aiguille qui lui transperçait le corps depuis que la nouvelle était tombée. Il n’arrivait même pas à pleurer et se demandait si c’était parce qu’il n’était qu’un connard sans émotion, ou bien parce qu’il n’avait pas encore tout à fait complètement réalisé. Pourtant il y avait cet énorme trou dans son estomac qui creusait un tunnel jusqu’à son cœur, et Jasper avait l’impression que s’il n’y prenait pas garde, il allait se faire engloutir.
Il avait vu toute la journée des gens entrain de pleurer, même maintenant alors qu’il était en cours, il ne pouvait ignorer totalement les sanglots d’une fille de la classe. Et lui ?
Jasper semblait rester de marbre, pourtant dès qu’il était débout ses jambes flageolaient, quand il était assis, comme maintenant, il se sentait écrasé par quelque chose d’invisible, comme si le ciel était en train de lui tomber dessus et qu’il devait le soulever s’il ne voulait pas finir écrasé sur le sol. Mais pas moyen de pleurer, il avait essayé pourtant, il avait fermé les yeux très très fort et avait fait venir ses larmes de toutes ses forces. Rien n’avait coulé. Quelle ironie, lui qui pleurait pour que dalle, était incapable de verser la moindre larme quand c’était réellement important.

Il avait suffit de quoi ? Un week-end. Un tout petit week-end pour que le monde fasse le con, pour que le deuil s’attaque au lycée, grignote le cœur de ceux qui l’aimaient. Et Jasper l’aimait, sans doute bien plus que cette fille qui ne voulait pas calmer ses larmes d’hypocrites. Il l’aimait mais lui, il ne pleurait pas. Peut-être qu’il s’était transformé en pierre, peut-être que la douleur était tellement grande et moche qu’il en avait perdu son cœur, ses larmes, son âme. Il ne savait pas. Jasper se sentait bizarre, comme drogué, comme perdu. Toutes les deux minutes il devait se forcer à se rappeler, sinon il avait l’impression d’oublier. Certaines choses paraissaient tellement impossibles qu’on ne pouvait pas les enregistrer.
Jasper se sentit mal après avoir rit à un sarcasme de Murphy.
Il aurait voulu se claquer la tête contre le mur.
Il aurait voulu trouver le bouton pour que sa tristesse s’évacue une bonne fois pour toute au lieu de gonfler à l’intérieur de son corps comme une maladie.
Il aurait voulu savoir comment faisait les autres pour se lâcher.

xxx

« Carnet de bord : septembre encore et toujours.

Il suffit que quelqu’un meurt pour que tous les hypocrites se rappellent. Aujourd’hui j’ai entendu tellement de « je l’aimais » que j’en ai la nausée. Je me suis demandée combien de personne était sincère, et combien faisait juste ça pour se sentir important. Je pense que Jasper a été un des plus honnêtes. Jasper c’est l’idiot de la classe, celui avec des cheveux qui dégoulinent en cascade sur son visage, aussi bordélique que l’eau. Il n’a pas pleuré, mais il s’est déplacé comme une ombre toute la journée. Il semblait s’excuser d’exister. Je dois dire qu’il a fait un bond en avant dans mon estime, et à la fois, un bond en arrière.
Parce qu’il montrait sa faiblesse au visage de tout le monde. Il aurait dû rester fort, fermer son cœur et faire comme si tout cela ne l’atteignait pas. J’aurais dû penser de sa part qu’il s’en foutait, et non pas remarquer immédiatement que ça le touchait. Les faibles ne survivent pas, dans ce monde comme dans un autre.
Le bond dans mon estime, c’est parce que j’ai aperçu une autre facette de lui. J’aime que les gens soient plus qu’ils ne montrent. Certains idiots ne sont que des idiots, il n’y a rien à gratter à part en enveloppe vide. Lui, son masque s’est fissuré, sous toute cette couche de gaminerie, il y a autre chose. Une souffrance réelle. Il sait ce que c’est que d’avoir mal, il ne sait juste pas comment le gérer. Toute la journée j’ai eu envie d’aller lui parler et de lui expliquer comment fermer son cœur à clés à triple tour, comment relever les yeux et la tête, comment ne pas être atteint. Si tu ne veux pas souffrir, alors n’aime pas, ne t’attache pas, ignore. Sois plus fort que les autres, et ait toujours un coup d’avance.
N’ais pas peur de la mort, mais compose avec. Elle est là, partie intégrante de la vie, tu ne peux pas lui échapper, alors ne fais pas celui qui est surpris quand elle arrive.

Mais je ne suis pas allée lui parler. A la place j’ai préparé mon discours pour les délégués et discuté avec Clarke. Elle est touchée par ce qu’il se passe, mais elle est plus forte que les autres. Elle prend sur elle. Je commence à l’admirer, et pourtant je ne la connais que depuis une semaine. J’ai pourtant envie d’en savoir plus sur elle, creuser, découvrir. J’ai envie qu’elle me regarde, franchement, et qu’elle me raconte tout. Même les choses sans importances. Parfois c’est dans ces choses là qu’on apprend le plus. Les détails. Je me demande ce qu’il se cache dans les détails de Clarke.

Emori vient de mettre la musique à fond, j’entends Anya frapper à sa porte et la menacer de mettre de l’arsenic dans son repas si elle ne baisse pas le son. Si seulement elle pouvait le faire, je le ferais moi-même, si on ne m’avait pas sans cesse répéter que la famille était importante, même les plus faibles, même les plus inutiles.
Parlons d’Emori tiens. Forcément, comme moi, elle n’a pas été touché par cette perte, justement parce que pour nous ça n’en est pas une. Je l’ai vu avec son petit ami, ils ont parlé de tout, sauf de ça, en se regardant comme s’ils avaient trouvé une réponse dans l’autre.
Une réponse à quoi ?
A la connerie ?

Emori a enfin baissé le son, je crois qu’Anya a défoncé sa porte et qu’elle n’a pas vraiment eut le choix. Quelle idiote, ça aurait été tellement plus simple de baisser quand on lui demandait.

Je ne veux plus penser à elle.
Je vais juste fixer mon esprit sur Clarke.
Elle me ressemble plus, elle entre dans la même résonance que moi.
Je voudrais qu’elle soit ma cousine, plutôt qu’Emori. »

xxx

Jasper cru qu’il allait péter un plomb quand il se réveilla le lendemain dans son lit. Il avait espéré dormir et que tout soit un cauchemar, mais tout était la réalité. Il croisa Murphy dans le couloir et l’ignora. Murphy était… Tellement calme. Tout glissait sur lui. Jasper aurait voulu être Murphy en ce moment, pouvoir s’en foutre, pouvoir lever la tête et passer à autre chose, il aurait voulu ne pas être atteint, ni affecté.
Comme si c’était possible.

C’était impossible. Parce que tout était de sa faute.

Monty était malade, il vomissait comme s’il cherchait à se vider de lui-même, et Jasper ne pensait qu’à ça. A ça et à rien d’autre. Incapable de voir ce qu’il fallait voir. Incapable d’écouter, de comprendre. Monty l’obsédait tellement qu’il le rendait sourd et aveugle à tout.

Jasper ne put rien écouter en cours, il se bouffa l’ongle du pouce jusqu’au sang et à la pause il couru s’enfermer dans les toilette pour n’avoir à parler à personne, et ne voir personne pleurer. Moins de monde qu’hier déjà. Les gens oubliaient vites. Pas Jasper.

Jasper l’avait emmené aussi vite que possible à l’infirmerie, parce que Monty devait être soigné, devait aller bien. Un Monty malade, ça lui retournait l’estomac et l’âme, c’était lui-même qui se sentait malade. Tellement mal que l’infirmière l’avait fait sortir, l’avait séparé de Monty.

Jasper se leva d’un coup, furieux contre le monde, contre lui-même. Le prof se tut et attendit. Jasper tapa des deux mains sur sa table, donna un coup de pied dans sa chaise, et sortit dans le couloir, sans prendre ses affaires, quelle importance de toute façon ?

Et puis.
Voilà ce qu’on avait annoncé. « Nous sommes désolés, aujourd’hui nous avons une triste nouvelle. »
Une triste nouvelle ? Jasper avait appris ce que c’était un euphémisme là.

Jasper couru dans les couloirs et ses pas l’emmenèrent jusqu’au toit. Il se pencha au bord et regarda le sol, pris de vertige. Il serait tellement facile de sauter ou de tomber, s’il n’y avait pas de grillage. Jasper préféra se reculer.

Jasper revivait le film dans sa tête. Monty malade. L’infirmerie. L’annonce. Et ce qu’il y avait entre, ce qu’il avait raté, ce qui… Etait là, évident, mais qu’il était trop aveuglé pour voir.

- Ce n’est pas ta faute.
Jasper sursauta. Il ne s’attendait pas à ce qu’on le suive.
- Tu n’aurais rien pu faire, Jasper.
Jasper serra les dents, serra les poings, refusa de se retourner.
- Même si tu avais réagis tu…
- La ferme.
- Tu n’aurais pas pu la sauver !
Jasper se tourna vers Monty et lui jeta un regard remplis de rage et de rancune.

Jasper était sorti de l’infirmerie, avait marché un peu avec Murphy. Maya était arrivé, et plus Jasper y pensait, plus il se souvenait. Elle avait mal à la nuque, elle n’arrêtait pas de se la frotter, ses joues étaient rouges, elle avait sûrement de la fièvre, elle parlait d’une toute petite voix. Elle se dirigeait vers l’infirmerie…
Mais elle avait dit que ça pouvait attendre.
Sauf que ça n’avait pas attendu, elle avait finit par s’écrouler. Jasper était déjà dans la voiture avec Monty à ce moment là, stressant trop pour son meilleur ami pour penser ne serait-ce qu’une seconde à Maya. Il n’avait même pas remarqué qu’elle allait mal.
Elle s’était écroulée, avait fini à l’hôpital.
Un week-end avait suffit pour qu’elle meurt d’une méningite.
Si Jasper n’avait pas été obsédé par Monty, s’il avait vu qu’elle allait mal, s’il l’avait poussé à l’infirmerie… Il aurait peut-être pu la sauver, il aurait pu… Elle ne serait pas morte.
Parce que bordel… Maya était morte, elle était morte. Il ne la verrait plus jamais.

- Ce n’est pas ta faute, répéta Monty essayant d’ignorer le regard de Jasper.
- Alors c’est la tienne peut-être ?
Jasper se rapprocha de lui, il y avait tellement de tristesse et de fureur qui se dégageait de lui, que Monty fit un pas en arrière.
- C’est ça, c’est ta faute. Pendant que tu te mourrais d’une toute petite gastro, elle, elle avait une méningite !
Parce que voilà la très grave maladie de Monty, une grippe intestinale, rien de plus. Certes, elle avait été forte, moche et lui avait fait très mal, mais à la fin du week-end, il était guéri, et pétait la forme le lundi. Tout allait bien, jusqu’à ce qu’on annonce « Maya Vie est décédée d’une méningite ». Le monde de Jasper s’était écroulé.
Peut-être qu’il n’était pas amoureux d’elle, mais il l’aimait quand même. Maya était gentille, adorable, drôle, elle ne méritait pas de mourir, pas comme ça, elle ne méritait pas de mourir tout court. Tout ça parce que Jasper n’avait pas vu… Rien vu. Tout ça parce qu’il pensait à Monty.
- Ce n’est la faute de personne, elle serait morte quand même, l’infirmière l’a dit.
- Elle n’en sait rien !
Jasper continua de s’approcher de lui et Monty se retrouva acculé contre le mur à côté de la porte.
- Si je n’étais pas autant obsédé par toi, si je faisais un peu plus attention aux autres, si j’avais été là pour elle…
- Tu n’aurais pas pu la sauver, insista Monty.
- J’aurais pu, je l’aurais vu. Si monsieur n’avait été entrain de se plaindre pour un petit mal de ventre.
- Je…
- Parce que c’est ta faute, ta faute, ta faute !! Ma faute et la tienne ! On l’a laissé crever parce que tu vomissais !
Monty se mordit les lèvres, l’air blessé, mais Jasper s’en fichait. Il sortit de sa poche la chaîne que Monty lui avait offert.
- Tout ça c’est de la merde, dit Jasper.
Il la posa de force dans la main de Monty qui eut du mal à respirer.
- On arrête là. Il vaut mieux. Ca nous évitera de laisser les gens mourir.
Monty ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais Jasper l’ignora, ouvrit la porte et se barra.
Monty regarda sa main, la chaîne cassée et le pendentif, puis il se laissa glisser contre le mur, assit sur le sol. Lui aussi ça lui faisait mal la perte de Maya. Qu’est ce que Jasper croyait ? Qu’il avait envie de la voir morte ? Certes il ne l’appréciait pas autant que Jasper, mais il n’était pas complètement insensible non plus. Il savait que Jasper souffrait, il savait que ça faisait mal.
Pourquoi est-ce que ça devait se finir comme ça ?

Jasper couru, sortit du lycée, et continua quand même de courir. Essayant d’échapper à sa culpabilité, à la mort de Maya, à la douleur, à la perte. Sans y arriver, au contraire, plus il courrait et plus il avait mal, plus il s’en voulait, plus il y pensait. Il finit par s’arrêter d’un coup au milieu de la rue, il s’accroupit, se recroquevillant sur lui-même, il poussa un cri, un gémissement animal. Puis il se mit à pleurer, les larmes coulant à torrents maintenant qu’elles avaient brisé le barrage qui les retenait.
Il pria un dieu auquel il ne croyait pas. S’il vous plait, s’il vous plait, s’il vous plait, faites qu’elle ne soit pas morte. Faites que je puisse la revoir et lui parler. Faites que je puisse l’aider, voir qu’elle va mal, être attentif. S’il vous plait, je vous jure que je serai moins égoïste. S’il vous plait.
Puis il pleura encore et encore et encore. Les gens passaient à côté de lui et l’ignoraient. Encore un gamin qui devait pleurer pour un chagrin d’amour.
Jasper s’en fichait, il ne voulait pas qu’on lui parle, il voulait simplement pleurer jusqu’à être vidé de la rage, la culpabilité, la rancune, la tristesse, le malheur, le poids de tout ça. Il voulait pleurer, pour la faire revenir. Il voulait qu’elle revienne, qu’elle lui sourit et rit à ses blagues débiles. Il le voulait…

xxx

Murphy attendait assit dans l’entrée de la maison. Il vit Jasper approcher, se leva d’un bond, et en une seconde fut sur lui et lui envoya son poing dans la tronche, visant sa joue avec toute la force de son bras. Jasper posa une main sur son visage et le regarda.
- Ca y est ? Tu te sens mieux ?
- Tu me frappes et tu me demandes si je me sens mieux ?
- Je pense qu’il fallait au moins ça pour te remettre les idées en place.
Jasper se frotta la joue en silence.
- Bien, dit Murphy, maintenant tu viens avec moi et tu vas dire à Monty que t’étais pas dans ton état normal, que tu l’aimes et que t’es un sale con.
- Non. Fit Jasper.
- Non ?
- Non.
- Tu veux que je t’en mette une autre ? Je crois que tes neurones n’ont pas tout à fait bien reconnecté.
- Tu peux me frapper autant que tu veux, ça me fera pas changer d’avis.
Murphy le frappa donc une deuxième fois. Jasper réagit à peine au coup.
- Va chier Murphy.
- Non toi, Jasper ! Toi ! Tu nous fais quoi là ? Que tu déprimes okay, mais pourquoi il faut que tu foutes la merde comme ça ?
- Je te retourne la question frérot, dit Jasper avec un air ironique, pourquoi il faut que tu foutes la merde comme ça ?
Murphy faillit lui balancer un troisième coup de poing, mais retint son poing à deux centimètres de son visage. Jasper l’attendait, avec son faux sourire, et pendant une seconde Murphy eut l’impression de se voir.
- Je pensais que c’était toi le plus malin de nous deux, dit Murphy.
Jasper ricana.
- Je pensais que j’étais un idiot ?
- Tu l’es, mais d’une bonne façon, la plupart du temps. Pourquoi tu fais ça ?
- Parce que Monty et moi, on a tué Maya.
Murphy leva un sourcil :
- Mais oui bien sûr, vous aviez un pistolet à méningite et vous lui avez tiré dessus.
Jasper roula des yeux :
- Ca te fait marrer peut-être ? Toi tu t’en fous tu l’aimais pas.
- Et toi tu t’en fous pas mais c’est pas une raison pour péter les plombs.
Jasper avança, bousculant Murphy, mais celui-ci ne le laissa pas aller se réfugier dans la maison et attrapa son bras :
- Tu vas le perdre à faire le con.
- Peut-être que ce serait mieux comme ça.
- Je peux pas croire que tu penses ça. Va le voir, lui dire que tu regrettes et t’excuser.
- Non.
- T’en as pas marre de le faire pleurer ?
Jasper sentit quelque chose lui griffer le cœur mais il tint bon.
- Il s’en remettra.
Murphy serra plus fort son bras, lui tordit, et l’attira près de lui.
- Arrête tes conneries !
- Parle pour toi.
- Je vais te foutre un coup de boule, je te jure que je vais le faire.
- Vas-y fais le !
Jasper avait mal à l’intérieur et la douleur le rendait stupide, et la culpabilité l’enfouissait sous une tonne de rancœur, qu’il voulait faire payer aux autres et à lui-même.
Murphy pouvait presque voir le déroulement de ses pensés, pour avoir tant de fois eut les mêmes.
C’était ça que Murphy aurait pu expliquer à Emori, pourquoi ils étaient frères, parce que malgré leurs différences, leurs souffrances se faisaient échos. Ils étaient deux cons paumés qui se faisaient mal eux-mêmes sans raison.
- Elle était vivante, et puis elle est morte, et t’aurais rien pu faire, même si ça te plait de le croire et de te placer au cœur de cette tragédie, comme le foutu égoïste que tu es. Tu ne l’aurais pas sauvé, même si ça te plait de le croire.
- Je t’emmerde Murphy, tu vaux pas mieux que moi, pendant que je pleure, tu fais cocu Bellamy.
Alors là, on plongeait dans le délire le plus complet. Murphy lâcha le bras de Jasper pour attraper son tee-shirt et le tira à deux centimètres de son visage :
- Qu’est ce que tu racontes ?
- Tu crois que je ne t’ai pas vu ? Vos sourires avec Emori, vos regards, vous flirtez sans aucune retenue et sous le nez de Bellamy en plus.
Murphy lui foutu réellement un coup de boule, cognant son crâne contre sa face de débile mentale.
- Maintenant c’est clair, tu as vraiment pété les plombs. Cracha Murphy.
Le nez de Jasper se mit à saigner mais Murphy en avait rien à foutre.
- Remballe ta merde. Maya est morte pauvre con, tu peux la chouiner si tu veux, mais je te jure que si tu continues je vais vraiment te démonter.
- J’ai touché une corde sensible ?
Murphy vibra de rage et lui donna un deuxième coup de boule. Se fichant d’entendre la mâchoire de Jasper craquer sous son coup.
- Reprends toi, Jasper. C’est pas toi ça.
- Alors tu as envie de coucher avec elle ? Je ne le répéterai pas.
Murphy ferma les yeux, souffla, répondit.
- Non. Dit-il sincèrement en rouvrant les yeux. Non je n’ai pas envie. J’aime Bellamy au delà de ce que ta connerie du moment peut l’imaginer.
Jasper renifla, le sang coulait sur son menton, dégoulinait sur son tee-shirt et les mains de Murphy. Il se reprit soudainement :
- Je sais, désolé. Je ne comprends pas pourquoi j’ai dis ça.
- Ton cerveau a surchauffé.
Jasper acquiesça et tira sur son tee-shirt pour essayer de s’essuyer le nez. Il pensait avoir assez pleuré mais d’autres larmes coulèrent de ses yeux.
- J’aurais dû le voir, elle était là, juste devant moi.
- Même si tu l’avais vu, ça n’aurait rien changé. Elle serait morte quand même.
- On n’en sait rien. On peut guérir d’une méningite.
- Oui, mais pas elle. Elle serait morte dans tous les cas.
Jasper pleura de plus belle.
- Et tu peux en vouloir à Monty si ça te chante, s’il n’avait pas été malade, tu ne l’aurais même pas croisé dans les couloirs.
- Et elle serait allée à l’infirmerie.
- Et elle serait morte.
Jasper poussa un gémissement, son nez continuait de pisser le sang mais il s’en fichait. Murphy passa ses bras autour de lui et le serra contre lui, se fichant que Jasper lui saigne dessus.
- Va voir Monty, tu as besoin de lui.
- Non, c’est trop tard, j’ai rompu avec lui.
- Je suis au courant. Clarke a retrouvé Monty entrain de pleurer sur le toit, en pensant t’y trouver aussi. Elle me la confié, et on est allé voir Bellamy, il nous a tout raconté.
Jasper pleura encore plus fort :
- Je fais que de la merde.
- Oui.
- Je voudrais qu’elle soit vivante.
- Et ça n’arrivera pas.
- Je ne peux pas me réconcilier avec Monty.
Murphy souffla d’exaspération.
- Tu peux.
- Non, parce que je vais penser à lui et l’oublier elle, et elle ne le mérite pas.
Murphy repoussa Jasper :
- Elle est morte, mais lui il est vivant, te faire du mal ne la ramènera pas. Tu peux essayer autant que tu veux, tu vas juste te transformer en connard aigri et malheureux.
- Comme toi ?
Murphy hocha simplement la tête.
- Allez, rentre, tu pisses le sang, tu vas finir par en crever.
Jasper laissa Murphy le pousser à l’intérieur, jusqu’à la salle de bain. Il pencha la tête dans le lavabo, mais le sang commençait déjà à arrêter de couleur. Murphy lui tendit le papier toilette, Jasper en prit un gros morceau et se moucha dedans, puis il remplit le lavabo d’eau et plongea la tête dedans. Il ferma les yeux, l’eau était tiède, lui bloquait la respiration, et noyait les sons. Il ne pouvait pas réfléchir alors qu’il était incapable d’inspirer et que ses poumons allaient doucement se mettre à le brûler. Jasper sentit que Murphy l’empoignait par les cheveux et il lui releva la tête.
- T’essaie de te noyer ? Ca fait une minute que t’es là dedans.
- Je ne suis pas suicidaire, dit Jasper, et ça ne fait pas une minute.
Murphy le relâcha, Jasper essuya son visage, nettoya le sang, enleva son tee-shirt et le mit au sale. Murphy avait déjà fait la même chose avec le sien.
- Demain, c’est son enterrement, je vais y aller, dit Jasper.
Murphy acquiesça.
- Je voudrais me réveiller de ce cauchemar.
- Je t’ai frappé plusieurs fois.
- Oui.
- Et tu ne t’es pas réveillé.
- Non.
- Alors ce n’est pas un cauchemar, c’est la réalité.
Jasper recommença à pleurer.

Murphy dût rester avec lui toute la nuit, Jasper refusant d’aller voir Monty. Jasper s’allongea sur le lit de Murphy, sa tête sur ses cuisses, chialant par intermittence. Murphy resta assit là, le dos contre le mur, à lever les yeux vers Bob l’Eponge pour qu’il lui donne la solution pour consoler cet abruti. Monty aurait su lui, mais Jasper était trop con quand il était malheureux. Murphy s’endormit à moitié au bout d’un moment, sa main sur le crâne de Jasper, sa tête penchée sur le côté, les yeux fermés. De temps à autre il se réveillait, il voyait que Jasper avait toujours les yeux ouverts et soupirait.
- Dors, tu vas être épuisé.
Mais Jasper ne dormait pas.
Si Monty avait été là, Jasper se serait endormi en deux temps trois mouvements.
Murphy tira la couverture et la remonta jusqu’au cou de Jasper, puis il le poussa un peu pour pouvoir s’allonger lui aussi. Il était crevé et il commençait à avoir mal à la nuque. Il laissa Jasper poser sa tête sur son épaule, comme s’il était un coussin et ferma les yeux.
- Murphy, entendit-il.
- Hmmm ?
- Si Bellamy mourrait, tu ferais quoi ?
Murphy soupira et rouvrit les yeux.
- Je me saoule jusqu’à tomber dans les pommes.
- Et ensuite ?
- Ensuite je recommence. Ma mère c’est ce qu’elle a fait pour noyer son chagrin à la mort de mon père.
- Et ça a marché ?
- Non. Elle n’a plus jamais été heureuse.
Jasper pleura, mais Murphy ne sut pas si c’était pour Maya ou à cause de ce qu’il venait de lui dire.
- Et tu ferais pareil qu’elle ? Demanda Jasper dans un sanglot.
- Non. Si boire ne suffisait pas, j’envisagerais une solution plus radicale.
- C'est-à-dire ?
Murphy pencha sa bouche vers l’oreille de Jasper et murmura un mot horrible à son oreille. Jasper se redressa d’un coup et secoua la tête, les larmes coulant de ses yeux.
- Non.
- Si.
- Je t’en empêcherais.
- Tu n’y arriverais pas.
Jasper essaya de le pousser hors du lit de colère, mais Murphy l’attrapa et le serra contre lui.
- Arrête de poser des questions de merde si la réponse ne te plait pas.
- Je ne veux pas que tu m’abandonnes ! Cria Jasper.
- Tu as complètement pété les plombs hein ? Bellamy est vivant, je te rappelle.
- Se suicider c’est nul, continua Jasper sur le même ton.
- Rien à foutre.
Jasper n’arrivait plus à être rationnel et continua de pleurer, son nez contre le torse de Murphy. Ils n’avaient pas dîné, Seth n’était pas venu les chercher, il devait sentir que ce n’était pas la peine. Et le ventre de Murphy décidé d’émettre un grognement. Non seulement il était crevé mais il avait faim. Jasper l’entendit mais continua de pleurer. Murphy n’aimait pas Maya, mais le deuil avait vraiment touché Jasper, révélant sa fragilité et aussi son instabilité. Jasper avait soudain des sautes d’humeur, il s’énervait pour rien, posait des questions bizarres, puis se plaignait et recommençait à pleurer. Il avait blessé Monty pour se blesser lui-même, parce qu’il culpabilisait et voulait se faire du mal parce qu’il pensait le mériter. La mort de Maya lui faisait mal, parce qu’il ne pourrait plus la voir et lui parler. La mort tout court, lui faisait mal, parce qu’il le mettait face à la réalité.
Il pouvait perdre les gens qu’il aimait.

Quand Jasper se calma un peu, Murphy l’emmena dans la cuisine, Jasper prit sa main et alla chercher son nounours Monty dans sa chambre qu’il serra avec son autre main contre son visage.
- Manque plus que tu suces ton pouce et j’aurai l’impression d’avoir à faire à un bébé.
Jasper n’eut pas la force de plaisanter et de mettre son pouce dans la bouche. Il suivit Murphy, sans lâcher ses doigts, ni sa peluche. Murphy se servit de sa main libre pour attraper un énorme paquet de chips et qu’il casa sous son bras, puis prit la bouteille de coca. Il remonta avec ça dans sa chambre, toujours suivit de Jasper. Ils s’assirent tous les deux sur le lit puis Murphy ouvrit la bouteille de coca et la donna à Jasper :
- Tiens saoule toi.
- Ce n’est pas de l’alcool.
- Fais semblant.
Jasper but une longue rasade de coca, les bulles lui piquant la gorge. Il baissa la bouteille. Murphy avait ouvert le paquet de chips et mangeait. Il attrapa la bouteille et but un coup.
- Qu’est ce qu’aurait fait Monty pour te consoler ?
Les larmes recommencèrent à couler des yeux de Jasper et Murphy leva les mains.
- Okay, on ne parle pas de Monty.
- Monty m’aurait embrassé, je pense.
Murphy s’approcha et embrassa le bout du nez de Jasper.
- Voilà.
Jasper eut un minuscule début de sourire.
- Ca marche, dit Murphy !
Jasper reprit le coca et but une autre longue gorgée. Murphy mangea le paquet de chips à lui tout seul, Jasper n’avait pas très faim. Ils vidèrent la bouteille de coca à deux, et Murphy ne se gêna pas pour laisser s’échapper tout le gaz avec sa bouche dans un bruit totalement immonde.
- A tes souhaits, lui dit Jasper.
- Tu devrais essayer, ça va te faire du bien.
Jasper haussa une épaule et rota à son tour. Murphy lui sourit. Jasper se frotta les yeux, serra contre lui sa peluche, poussa la bouteille et le paquet de chips par terre puis s’allongea.
- T’es pas dans ton lit.
- Je sais, je veux dormir avec toi.
Murphy soupira. Se coucha, Jasper reposa sa tête contre son épaule, la peluche dans sa main, qu’il posa sur le ventre de Murphy.
- Je t’aime même si tu me frappes, dit Jasper.
- Je te frappe pour te remettre les idées en place, abruti.
- Ca n’a pas marché.
- Non. J’ai vu.
Jasper soupira, il ferma les yeux.
- Je l’aimais.
- Je sais.
- Elle était vraiment gentille.
- J’imagine.
- Elle ne méritait pas de mourir.
- Non, sans doute pas.
- J’aurais dû… J’aurais dû le voir…
Murphy posa sa main sur son crâne.
- Et ça n’aurait rien changé.
Jasper serra les dents, retenant de nouvelles larmes.
- Dors. Lui ordonna Murphy.
Comme s’il s’était agit d’une formule magique, Jasper relâcha un peu la pression, la fatigue lui tombant dessus d’un coup, il s’endormit. Murphy soupira, il était épuisé avec ses conneries, il ne tarda pas à s’endormir aussi.

xxx

Jasper n’était pas le seul à avoir pleuré longtemps. Monty aussi. Bellamy l’avait ramené chez lui, Octavia et lui avaient essayé de le consoler et de le rassurer.
- Jasper a fait ça parce qu’il est perdu et triste, laisse lui du temps, il va revenir vers toi.
Monty avait la chaîne brisée dans ses mains. Il voyait ça comme un mauvais présage, elle s’était brisée comme leur relation. Octavia lui avait un chocolat chaud avec une tonne de chantilly, et Bellamy lui avait donné une sucette, mais Monty se sentait vide.
Jasper avait raison c’était sa faute, si seulement il n’avait pas été malade. Bellamy le poussa avec son épaule quand il le dit à voix haute.
- N’importe quoi. C’est triste ce qui arrive, mais ce n’est la faute de personne. Jasper a pété les plombs parce qu’il est malheureux.
Octavia renchérit :
- Il fait le con. Tu es la personne la plus proche de lui, ça retombe sur toi. Mais il t’aime.
Monty serra plus fort la chaîne :
- Ca ne veut pas dire qu’il voudra revenir vers moi.
- Il reviendra, assura Bellamy.
Monty resta silencieux, Bellamy frotta longuement son dos pour qu’il arrête de pleurer. L’adolescent finit par sécher ses larmes, et il s’excusa :
- J’ai l’impression de toujours être là pour me plaindre.
Bellamy le décoiffa :
- On est amis non ? On est là pour s’aider.
Octavia confirma d’un signe de tête.
- Tu peux venir te plaindre autant que tu veux Monty. Dit-elle.
Monty se frotta les joues et se donna deux bonnes claques pour essayer de se remettre les idées en place.
- Tu peux dormir ici, lui dit Bellamy.
Monty accepta, et prévint juste ses parents.
- Tu vas aller à l’enterrement demain ? Demanda Octavia.
- Oui. Dit Monty.
- Jasper va sûrement y aller aussi, dit Octavia, tu le verras là bas.
Il hocha la tête. Bellamy lui prit doucement la chaîne des mains :
- On va la faire réparer. Et tu lui rendras.
Monty acquiesça encore une fois. Bellamy passa son pouce sur sa joue pour essuyer les traces des larmes.
- Ca va s’arranger, c’est un moment difficile à cause de ce qu’il vient de se passer.
- Oui.
- Il t’aime, assura Bellamy.
- Oui, murmura Monty.
Bellamy donna la chaîne à Octavia, elle connaissait un bijoutier qui la réparerait en moins d’une journée, pour un prix abordable.

Monty dormit sur le canapé. Enfin il ne dormit pas vraiment, il ne cessa de se tourner et retourner dans tous les sens, repensant au regard de Jasper, à ses mots. Jasper avec rompu avec lui à cause de la douleur et de la culpabilité et Monty était bien incapable de le consoler ou de le rassurer. Il faisait un piètre meilleur ami, Jasper avait fini par s’en rendre compte, au final. Monty finit par se lever, alla boire un verre d’eau. Il n’arrivait pas à croire que Maya était morte, c’était tellement étrange. Ceux qui avaient été réellement proches d’elles allaient devoir prendre des antibiotiques, au cas où. Jasper en faisait partie, bien qu’ils se soient à peine parler avant que ça n’arrive.
Monty soupira, posa le verre, et se recoucha.
La rentrée commençait vraiment trop mal.

xxx

Murphy et Jasper n’allèrent pas en cours le lendemain.
Pour l’enterement, Jasper avait mis des vêtements noirs, jean noir, chemise noire. Murphy aussi mais ce n’était pas pour l’enterrement, juste qu’il s’habillait souvent avec cette couleur. Juste avant la rentrée, il avait passé l’examen du permis et l’avait eu, donc il n’était pas hors la loi en conduisant Jasper cet après-midi là, à l’enterrement. Il resta dans la voiture, il se fichait de cette fille, Jasper y alla seul.
Il resta dans le fond de l’Eglise, remarqua devant, le père de Maya qui pleurait. Une boule de culpabilité dans le ventre, il espéra que le père ne le verrait pas. Jasper s’assit quand il fallut s’asseoir, écouta les gens faire un discours sur Maya, reconnu une des copines de Maya qui étala combien cette fille était gentille et combien elle allait manquer à tout le monde. Jasper essaya de continuer de respirer, sans vraiment y arriver.
Il sentit alors qu’on lui prenait la main et tourna la tête. Monty venait de s’asseoir à côté de lui et serrait ses doigts vraiment fort. Jasper réussit à inspirer et à expirer, retrouva son souffle. Monty lui faisait mal, il lui broyait les doigts, mais c’est ce dont il avait besoin, d’une douleur douce. Il tourna à nouveau la tête et écouta les autres discours. Le père fut incapable de parler, on le fit à sa place. Chaque fois que l’air se bloquait dans la gorge de Jasper, Monty serrait à nouveau plus fort ses doigts, et chaque fois Jasper recommençait à respirer à peu près normalement. C’est en se tenant la main qu’ils allèrent bénir le cercueil, passant après tout le monde. Jasper regarda le visage de Maya, on aurait dit qu’elle dormait. Ses entrailles firent des nœuds, il ne prononça aucun mot. Seulement dans sa tête « je suis désolé, je suis vraiment désolé ». Monty resta à côté de lui, sans lâcher sa main. Puis ils finirent par s’éloigner.

Après l’enterrement, Jasper voulu partir, mais le père le rattrapa pour lui parler. Monty s’éloigna, pour les laisser seuls.
- Ma fille vous aimait beaucoup.
Jasper n’avait pas envie d’entendre ça, pas maintenant.
- Je suis désolé, dit-il. J’ai l’impression de l’avoir abandonné…
Le père posa sa main sur l’épaule de Jasper.
- Non. Vous ne pouviez pas savoir. Le médecin m’a dit qu’elle ne s’en serait pas sortie même si elle avait été à l’hôpital plus tôt. Elle avait un système immunitaire trop faible, elle a toujours été très fragile.
Jasper se mordit les lèvres.
- Je suis désolé, répéta-t-il.
- Merci d’être venu, répondit simplement le père en serrant plus fort son épaule. Merci d’être là. Où qu’elle soit, elle doit être heureuse de vous voir.
Jasper hocha la tête, il ne croyait pas réellement à une vie après la mort, mais il espérait qu’il avait raison. Il espérait aussi que Maya le pardonnait, où qu’elle soit.

xxx

Jasper et Monty s’assirent sur le trottoir devant le cimetière.
- Tu es venu, constata finalement Jasper.
- Oui, je suis venu.
- Je n’aurais pas pu la sauver. Souffla Jasper.
- Non, je ne pense pas.
- Je suis désolé d’avoir dis que c’était de ta faute.
Monty fit un geste de la main pour effacer tout ça. Jasper tourna ses yeux vers lui :
- Je t’ai encore fait pleurer.
Monty prit doucement la main de Jasper et posa la chaîne réparée dedans.
- Octavia est allée à la bijouterie ce matin, elle a supplié qu’on lui répare immédiatement en disant que c’était un cas d’extrême urgence.
Jasper referma ses doigts sur la chaîne. Monty murmura :
- On peut vraiment rompre, mais je t’aime quoi qu’il arrive. Je ne peux pas arrêter.
La bouche de Jasper atterrit sur celle de Monty juste avant qu’il ne termine complètement sa phrase. Jasper prit la main de Monty, tout en redéposant la chaîne à l’intérieur de sa paume. Jasper se sépara de lui, mettant un terme au baiser et il se leva. Monty le regarda faire, tremblant. Jasper ferma les yeux, inspira et expira un bon coup. La douleur était toujours là, et maintenant il ne pouvait plus nier la disparition de Maya, il l’avait vu. Allongée dans ce cercueil, comme endormie. Sauf qu’elle ne dormait pas. Elle ne se réveillerait jamais. Il ne pourrait plus la croiser dans les couloirs, échanger quelques mots avec elle, il ne pourrait plus lui proposer de manger avec lui au self. Il regrettait de ne pas toujours l’avoir écouté quand elle lui parlait de sa passion pour l’art, il s’en voulait de ne pas avoir été un bon petit ami, et d’avoir été un ami plus que médiocre.
Et même s’il continuait de culpabiliser de ne pas avoir su voir…
Monty était toute sa vie, la moitié de son cœur, la moitié de son âme. Il pourrait l’éloigner, il serait toujours obsédé par lui, il penserait toujours à lui, il pouvait rompre, mais n’arrêterait pas de l’aimer non plus. Il pouvait lui tourner le dos, et apprendre que quelque chose lui était arrivé et qu’il n’avait rien pu faire. Il pouvait le perdre.
Ou lui tendre la main.
Jasper se pencha vers Monty et l’aida à se relever.
- Tu peux me l’accrocher ? Demanda-t-il.
Monty continua un peu de trembler et dû s’y reprendre à plusieurs fois pour réussir à accrocher la chaîne autour du cou de Jasper. Quand il y arriva enfin, Jasper se tourna vers lui et le prit dans ses bras. Il pleura contre son épaule et Monty caressa son dos, fermant les yeux.
- Je suis désolé de t’avoir fait pleurer, dit Jasper la voix pleine de sanglots.
Monty embrassa son cou pour lui montrer que ce n’était rien, les larmes aux yeux.
- Ce n’est pas ta faute, murmura Jasper, je suis désolé.
Monty l’embrassa encore, plusieurs fois, pleurant tout comme Jasper. Il finit par dire :
- On pourra essayer de construire un téléphone pour lui parler.
Jasper serra plus fort Monty, ferma les yeux, et malgré les larmes il se sentit rire nerveusement.
- Oui, on pourra essayer.

A suivre.
Swato
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Dieu vis sur une tortilla.
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Oh my goooooooood le téléphone pour lui parler snif
COMMENT J'AI FLIPPÉ! J'ai cru que c'était Monty qui était mort au début du chapitre (et comme je sais que ça vient... aïe aïe aie) j'aimais pas Maya mais quand même... de la a la tuer ! SADIQUE ! :"(
Maliae
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Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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