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[Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (56)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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[Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (56) Empty
MessageSujet: [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (56) [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (56) Icon_minitimeMar 28 Juin - 22:45

Note : ce chapitre est nul de chez nul de chez nul lalala

xxx

56. Une famille en carton.

« Carnet de bord : début janvier.

Je me sens en colère. Il y a tellement de raisons à cette colère, que je ne sais même pas par où commencer pour l’expliquer. On pourrait s’attendre à ce qu’une nouvelle année commence bien, mais si ce début est le reflet de ce qui va se passer par la suite, alors cette année risque d’être mauvaise. Très mauvaise.

Il y a Clarke. Clarke qui sort avec Niylah. Ce n’est pas sérieux, elle me l’a dit. C’est pour le sexe, parce que c’est agréable et qu’elles sont biens ensemble. Pas besoin de réfléchir, pas besoin de s’aimer. « Tu devrais être contente Lexa, après tout c’est toi qui me dit que les sentiments ne servent à rien. »
Je devrais être contente, elle a raison. Quelle ironie. Parce que je n’y arrive pas, à l’être. Félicitation Clarke, tu n’as pas de sentiment, mais tu prends ton pied, c’était exactement de ça que je te parlais. C’est ce que j’aurais dû lui dire, avec un sourire fière d’elle. Mais non.
Je suis restée sombre. Eteinte. Muette. Et de la rage bouillante au fond du ventre, puis autre chose que je ne peux pas décrire. Quelque chose qui fait mal.
Je voudrais pouvoir oublier, je voudrais pouvoir être plus forte que cette colère, mais je n’y arrive pas. Pourquoi est-ce que les émotions sont tellement incontrôlables ? Ce n’est pas étonnant que je n’aie pas envie d’en ressentir. Comment garder le contrôle de sa vie quand notre cœur et notre corps fait n’importe quoi ?
Je ne veux pas que Clarke reste avec Niylah. Je ne veux pas qu’elle reste avec elle. Niylah ne la mérite pas, Niylah ne la connaît pas, pourquoi devrait-elle profiter de Clarke ? De sa bouche, de ses mains ? De ses mots ?
Je ne peux pas m’empêcher de me demander si elles se chuchotent des mots à l’oreille, et je tremble. Et si Clarke tombait amoureuse ? Et si elle s’habituait et voulait rester avec Niylah ?

Je viens de mordre mon crayon jusqu’à l’exploser entre mes dents, j’ai dû aller me nettoyer la bouche à cause de l’encre. J’en prends un autre et je relis ce que j’écris et je suis irrationnelle et pourtant je n’arrive pas à ne pas l’être.

Et si Clarke tombait amoureuse d’une autre ?

Lexa que fais tu ? Lexa n’es-tu pas complètement idiote ? Je suis en colère, je suis stupide, je pense à Clarke tout le temps, et maintenant je pense à elle alors qu’elle en regarde une autre, alors qu’elle en embrasse une autre. Et qu’est ce que je devrais faire ?
J’ai essayé d’en toucher deux mots à Anya, mais elle n’a pas su me répondre autre chose que « bah tu t’en fous non ? De toute façon l’année prochaine tu déménages non ? ». Et là je me suis souvenue que quand ma mère rentrerait, on déménagerait à nouveau et que je perdrais Clarke.
Colère, colère, colère. Pourquoi devrais-je sans arrêt quitter les gens pour les choix impulsifs de ma mère ? Je ne pouvais accepter ça, je ne le peux pas.
Qu’elle tombe amoureuse de Niylah passe encore, mais ne plus la voir ? Etre loin d’elle ? Ne plus former notre si beau duo ? Suis-je si stupide que je veuille aller à la même fac que Clarke ? Rester près d’elle ? Aller là où elle sera et …

Je sais ce qu’il m’arrive bien sûr, je le sais. Est-ce que je dois l’écrire ? L’écrire rendrait tout cela réel, est ce que je dois le faire ? Accepter ?
Alors que l’année prochaine on sera séparé, alors qu’on va se perdre de vue, alors que je devrai me faire de nouveaux amis ? Pourrai-je jamais trouvé quelqu’un comme Clarke ? D’aussi fort ? D’aussi semblable que moi ? Mais en plus doux, en moins raisonnable, acceptant les sentiments. L’amitié, l’amour…

Il y a autre chose aussi. Je change de sujet exprès, j’essaie de repousser Clarke de mon esprit. Il y a donc autre chose. Emori qui prend la vie avec un air ironique, qui aime bien sortir un petit sarcasme de temps en temps, qui se tient droite et qui n’a peur de rien, Emori a pleuré aujourd’hui. Je n’ai jamais vu ma cousine pleurer, pas même quand j’ai décidé qu’il était trop dangereux de traîner avec une « handicapée » quand j’étais gosse, pas même quand je lui ai tourné le dos alors que dans notre enfance on était les meilleurs amis du monde. Tout ça parce que j’avais considéré qu’il valait mieux abandonner quelqu’un que passer pour une pestiféré et ne plus avoir de potes. D’accord, c’était méchant, mais on le fait tous.
Emori ne m’a jamais pardonné et je trouve ça stupide de sa part, après tout ça remonte à loin. De toute façon elle et moi on est devenues trop différentes et pourtant la voir pleurer ça m’a fait bondir. Qui avait fait du mal à ma cousine au point qu’elle se laisse aller ainsi ?
En fait personne. Le coupable était John Murphy et ce n’était pas sa faute. On ne peut pas décider d’être malade, d’aller mal, d’être si faible qu’on est obligé de rester à l’hôpital si on veut pouvoir respirer. Elle a pleuré d’inquiétude, ce n’était que quelques larmes, c’est sortit tout seul, incontrôlable, mais c’était bien là. Elle aime ce gars c’est clair.
Et je me rends compte que je ne déteste pas autant Emori que je le pensais.

Est-ce que tout va s’écrouler, toutes mes certitudes les unes après les autres ?
Et si c’était Clarke ? Et si elle était à la place de John Murphy ? Si c’était pire ? Si je la perdais comme ça ?

Alors voilà. Je vais l’écrire.

Je suis tombée amoureuse de Clarke. »

xxx

Clarke était allée à l’hôpital. Wells, Finn, Raven et Octavia également. Murphy les avait vu défilé sans savoir qu’en penser. Ils étaient ses amis, c’était cool de les voir, mais est-ce que ça avait encore un sens maintenant ? Ils avaient dis des banalités « on est content de savoir que tu es en vie » « guéris vite » « on a hâte de revoir tes airs grognons au lycée ». Murphy ne se sentait pas forcément heureux de les voir. C’était peut-être la fatigue, la fièvre, le fait de respirer avec l’aide d’une machine. C’était peut-être une blessure plus profonde, quelque chose qui l’avait brisé alors qu’il souffrait seul.
La seule pour qui Murphy eut un sourire, ce fut Emori.
- Alors comme ça tu décides de passer l’arme à gauche sans m’envoyer une carte postale ?
Jasper avait dit à Murphy que quand il avait prévenu Emori, elle s’était mise à pleurer. Pas beaucoup, quelques larmes, qu’elle avait tout de suite effacée. Murphy s’était senti abandonné par sa famille au pire moment, mais une de ses amies avait pleuré pour lui, Murphy ne savait plus quoi penser. De toute façon il lui était impossible de complètement réfléchir à tout ça tant qu’il serait malade, drogué de médicaments, et allongé sur ce putain de lit d’hôpital.
Peut-être que tout s’arrangerait quand il pourrait sortir, quand il irait mieux. Peut-être…

Bellamy, Jasper et Monty s’échangeaient la place sans arrêt, il y en avait toujours un pour rester auprès de Murphy, pendant que les autres allaient au lycée, et le soir ils étaient là tous les trois jusqu’à la nuit. Ils ne pouvaient pas rester quand ce n’était plus l’heure des visites, et Murphy fermait les yeux sans savoir s’il éprouvait du soulagement ou non. Il se sentait perdu et n’arrivait plus à analyser ce qu’il ressentait. Et ça le faisait chier, il n’aimait pas quand tout devenait compliqué.
Ce dont Murphy était sûr, c’est que les trois garçons n’avaient toujours pas expliqué leur retard. Peut-être même ne le feraient-ils jamais, et peut-être que Murphy s’en foutait de toutes façon. Qu’est ce que ça changerait de savoir ? Son sentiment d’abandon ne serait pas moins violent pour autant.

Au bout d’un moment, Murphy n’eut plus besoin du masque pour respirer. Il pouvait parler et pourtant, il leur parlait assez peu. Il les regardait, mais ne les écoutait pas vraiment. Il faisait souvent semblant d’être crevé pour ne pas avoir à ouvrir la bouche, ou juste pour pouvoir fermer les yeux et avoir la paix.
Il se montrait plus motivé avec Emori quand elle venait, ils se balançaient quelques sarcasmes et se souriaient. Murphy l’avait taquiné sur ses larmes, elle avait répondu que Jasper s’était trompé « c’était juste mes allergies qui revenaient ». Quand Bellamy était présent et les voyait ensemble, sa jalousie refaisait surface mais il l’ignorait, parce que Murphy était en vie et que c’était à peu près tout ce qui comptait pour lui à cet instant et rien d’autre.
Comme Murphy pouvait à nouveau parler, il en profita pour interroger médecins, infirmiers et infirmières, personnels autour de lui. Il le faisait uniquement quand il était seul, pendant le dîner donc, ou quand on le lavait, ou bien quand par chance, celui qui était à son chevet partait se chercher un café. La question de Murphy était toujours la même. Est-ce qu’une jeune fille brune à la peau basanée était passé à l’hôpital ? Elle distribuait des tractes sur une secte qui s’appelait la ville lumière. Murphy posa la question jusqu’à enfin obtenir une réponse de la part d’une infirmière.
- Oui il y a une fille comme ça qui est passée, effectivement. C’était… Samedi soir il me semble. Elle criait dans les couloirs des bêtises.
- Quel genre de bêtises ? Interrogea Murphy.
- Oh comme quoi ceux qui croiraient seraient sauvés, qu’ils pourraient aller à la ville lumière, que là bas ils seraient heureux, ce genre de choses. On l’a mise dehors, les personnes ne sont pas autorisées à venir parler de leurs religions ou de leurs secte dans les hôpitaux.
Murphy remercia la femme. Voilà ce qui avait dû se passer. Alors que sa fièvre le faisait complètement délirer, il avait sans doute entendu la fille de la ville lumière crier, il avait fait un cocktail bizarre de ses peurs, de ce qu’elle disait et de ce qu’il espérait à ce moment là. Vivre.
Peut-être que sa présence avait eu un impact après tout…

Au bout d’une semaine et demi, Murphy était guéri, on le garda en observation encore deux jours puis on le relâcha.
- Génial, j’ai fini ma détention. Lança-t-il avec ironie.
Jasper, Monty et Bellamy l’emmenèrent au restaurant, pour fêter ça. Murphy ne se sentit pas enthousiaste. Ni par le repas, ni par le fait d’être avec eux. Bellamy le touchait et il n’avait pas envie que Bellamy le touche, alors Murphy bougeait pour qu’il le lâche. Il trouvait Jasper trop bruyant, Monty trop amoureux, Bellamy trop collant. Le restaurant était moche, la chaise trop peu confortable. Murphy parla peu, n’eut pas trop l’air de bonne humeur, n’eut pas beaucoup d’appétit, gâcha l’ambiance malgré un Jasper qui essayait de faire rire tout le monde, sans que ça ne fonctionne, et qui s’épuisa pour rien.
A la sortie du restaurant, Murphy voulait juste aller se coucher. Jasper et Monty décidèrent d’aller dormir chez Monty, pour laisser Murphy avec Bellamy. Ils se saluèrent puis les deux gamins s’éloignèrent. Bellamy conduisit Murphy chez lui.
- Pourquoi on ne va pas chez toi ? Demanda Murphy.
- Ma mère est là, elle a ramené son mec, ils squattent ma chambre et même le canapé par moment. On essaye tant bien que mal avec Octavia de les empêcher de provoquer une apocalypse dans notre appartement, mais c’est pas gagné. Je t’ai déjà parlé de tout ça, tu te souviens ?
- Ah bon ? Tu l’as fais ? Je devais être endormi.
Ou bien il n’avait pas écouté tout simplement.
- Oui, tu devais. Lâcha Bellamy d’un air un peu peiné.
Il n’était pas idiot, il voyait bien que Murphy agissait bizarrement ces derniers temps. Quand il s’arrêta devant la maison il le regarda.
- Tout va bien John ?
- Hmhm.
Murphy ouvrit la portière, Bellamy soupira, et le suivit. Dans la maison, Murphy salua Seth, Bellamy aussi, puis ils montèrent dans la chambre de l’adolescent. Une fois là, Murphy regarda les murs de sa chambre, l’enthousiasme monta dans sa poitrine :
- Bob, comme je suis content de te revoir, lança-t-il.
Murphy avait failli mourir et il aurait pu ne jamais revenir ici pour revoir ce Bob l’Eponge géant qui avait toujours l’air heureux. Et soudain il prit conscience qu’il était vivant, qu’il allait bien, qu’il était guéri. Murphy fut prit d’une certaine euphorie et se jeta sur Bellamy. Ils s’embrassèrent avec passion, l’un parce qu’il était heureux d’être vivant, l’autre parce qu’il était soulagé que Murphy le soit. Ils ne mirent pas longtemps à se déshabiller, ni à se retrouver allongés sur le lit, pour continuer à goûter de leur passion.
Ils couchèrent ensemble plusieurs fois, jusqu’à ce que Murphy soit rassasié, s’il était possible de l’être. Bellamy le serra dans ses bras ensuite, le gardant contre lui avec tendresse, embrassant plusieurs fois son crâne et sa bouche. Murphy se laissa faire mais cette drôle d’apathie qui lui était tombée dessus ces derniers jours revint à ce moment là. Bellamy prenait soin de lui, mais il allait bien, il était guéri. Murphy aurait eu besoin de sa présence alors qu’il se sentait agoniser, alors qu’il pensait qu’il allait crever. Maintenant il avait l’impression que c’était superficiel, que ça n’avait aucune valeur, aucun sens. Que Bellamy lui mentait, pour simplement pouvoir avoir sa propre dose de câlin et de tendresse. Murphy s’écarta et dit :
- Je vais prendre une douche.
Bellamy voulu le suivre et Murphy lui jeta un regard noir :
- Seul.
Bellamy ne comprenait pas ce qu’il se passait, resta allongé nu sur le lit à regarder le plafond. Murphy resta longtemps sous la douche puis revint, vêtu de son boxer et d’un tee-shirt. Bellamy tourna ses yeux vers lui, Murphy vint s’allonger, se collant à lui. Le lit n’ayant qu’une place, il n’avait pas vraiment le choix. Bellamy passa son bras autour de lui.
- Ca va ? Demanda-t-il.
Murphy ferma les yeux et répondit dans un murmure :
- Je suis vivant.
Ce n’était pas la question. Mais Bellamy se contenterait de cette réponse.

xxx

Murphy retourna en cours, s’assit à côté d’Emori. En passant devant eux, il regarda à peine Jasper et Monty qui lui faisaient des signes. Sans savoir exactement pourquoi. Les voir l’énervait, l’exaspérait, faisait remonter quelque de mauvais en lui.
D’un côté, Murphy était tellement soulagé d’être en vie que tout lui paraissait lumineux et merveilleux, mais en même temps tout ce qui lui rappelait son abandon le rendait distant. Envers un peu tout le monde. Seule Emori fut épargnée. Plusieurs jours passèrent et plus ils s’accumulaient et moins Murphy ne parlait avec ceux qu’il avait considéré comme sa famille, jusqu’à ce qu’il sente un goût de trahison lui remonter dans la bouche.

Bellamy se sentait déprimé ces jours-ci. Soulagé que Murphy soit vivant, triste de le voir de moins en moins. Pourquoi est-ce que Murphy était de plus en plus distant ?
Ce midi, Bellamy était assit avec Jasper et Monty à la table du self et regardait Murphy qui mangeait seul avec Emori.
- Je ne comprends pas, souffla-t-il.
Jasper acquiesça :
- Nous aussi il nous parle à peine, c’est même pire, j’ai l’impression qu’il nous évite. Je vois pas ce qu’on a fait pour qu’il réagisse comme ça.
- Je crois que je préférais quand il me taquinait, soupira Monty.
Ils se regardèrent puis Bellamy murmura :
- Au moins il est vivant.
Jasper et Monty furent d’accord. C’était vraiment ce qui comptait le plus. Mais quand même, ils auraient voulu savoir ce qu’ils avaient pu faire de mal pour mériter ce traitement. Peut-être devraient-ils essayer de lui en parler, pour comprendre ce qu’il se passait dans la caboche de Murphy.

Le soir même Jasper, décidé d’essayer d’en discuter avec Murphy. Celui-ci était dans sa chambre, assit sur son lit, il faisait ses devoirs. Jasper entra sans frapper et vint s’asseoir en face de lui. Murphy ne leva pas les yeux de ses cours.
- Quelque chose ne va pas ? Demanda Jasper.
- Tout va très bien, répondit Murphy évasivement, tu peux repartir.
- Est-ce qu’on a fait quelque chose de mal ? Insista-t-il.
Murphy releva ses yeux d’outremer vers Jasper, son regard était plutôt froid. Plus gris que bleu, il semblait en colère et Jasper ne savait pas pourquoi.
- Non, répondit Murphy.
- Alors pourquoi j’ai l’impression que tu nous évites ?
- Je suis entrain de faire mes devoirs là. Répondit Murphy.
- Murphy…
- Je suis entrain de faire mes devoirs. Répéta Murphy. Tu peux me laisser.
Jasper soupira, blessé par le ton de Murphy.
- Je…
- Jasper, tu n’as pas compris ? Je te demande de sortir de ma chambre !
- Frérot…
- On n’est pas frère ! Lâcha Murphy.
La pique s’enfonça droit dans la chair de Jasper. Il regarda Murphy complètement interloqué, mais celui-ci avait rebaissé la tête sur ses cours et notait quelque chose sans plus se préoccuper de Jasper. Celui-ci avait trop mal, il ne put pas continuer la conversation. Il se leva et sortit de la chambre sans rien ajouter.

xxx

Murphy arpenta plusieurs fois la rue où ils avaient rencontré la fille de la secte, avec Bellamy. Chaque fois après le lycée, il allait y faire en tour en espérant la croiser entrain de distribuer des tractes et en se demandant tout le temps ce qu’il foutait là. Il n’allait sûrement jamais la retrouver, c’était stupide. Puis soudain, elle fut là, près de lui. Comme si c’était elle qui l’avait trouvé et non l’inverse. Elle posa ses yeux d’ambres sur Murphy.
- Vous êtes là, dit-elle.
- Je suis là, dit-il.
- Vous avez changé d’avis ?
- Non, je voulais vous parler, c’est tout.
Elle lui sourit et lui donna un de ses prospectus :
- Je veux pas de ça, dit Murphy en le repoussant, je veux parler avec vous, répéta-t-il. Une vraie discussion.
La femme hocha la tête.
- Allons prendre un café. Proposa-t-elle.
Murphy accepta. Ils allèrent ensemble dans un bar, s’assirent l’un en face de l’autre, commandèrent. Ils restèrent silencieux tout ce temps et Murphy faillit changer d’avis au moins vingt-cinq fois. Il était trop con, pourquoi est-ce qu’il était là avec cette fille ? C’était débile.
Pourtant il avait l’impression que d’une certaine façon elle lui avait sauvé la vie. Et il avait besoin de savoir… Mais savoir quoi ?
Quand leurs cafés arrivèrent, Murphy prit enfin la parole :
- Alors dites moi, qu’est ce qui vous a emmené dans une secte ?
- C’est une communauté.
- Peu importe le nom.
La jeune fille sourit.
- Comment tu t’appelles ? Demanda-t-elle.
- On se tutoie maintenant ?
- On peut non ?
- John Murphy, dit-il, et toi ?
- Luna.
- Luna et tu fais partie d’une ville lumière, très drôle. Y a une soleilla chez vous ?
Le sourire de Luna s’agrandit.
- Toujours des sarcasmes. Je te ressemblais beaucoup.
- Ah bon ?
- Oh oui. C’est la meilleure défense quand on a une vie difficile.
- Et tu as vraiment eu une vie difficile ?
La jeune fille but une gorgée de son café, regarda par la fenêtre un moment. Murphy ne la quitta pas des yeux, attendit. Elle finit par reporter son attention sur lui, l’ambre de ses yeux caressa le visage de Murphy et celui-ci la laissa raconter sa vie :
- J’ai eu une enfance compliquée. Mes parents se tapaient dessus, mon grand frère dealait, et ma petite sœur et moi on était ses acheteuses préférées. Ma petite sœur est morte d’une overdose, mon père a battu ma mère à mort, et s’est enfuit, mon frère s’est fait arrêté. Je me suis retrouvé seul et je haïssais tout le monde.
- Une histoire banale en somme.
- Sarcasme, s’amusa-t-elle. Quel est ton passé ?
- J’ai grandis avec une éponge géante, ça peut laisser des séquelles.
Elle rit, secoua la tête. Murphy la trouva terriblement « normale » pour une personne complètement illuminée.
- Continue, tu haïssais tout le monde, comment en es tu venu à entrer dans une secte.
- Une communauté, insista-t-elle.
- Si ça te rassure.
- Je me prostituais pour me payer ma dose, j’avais la bouche pleine de sarcasmes moi aussi, j’étais cynique, j’étais en colère. J’ai pourtant trouvé un médecin qui m’a aidé, qui m’a sortit de là.
- Et il t’a emmené à la ville lumière.
- Non, pas du tout. Dit-elle. Il a prit soin de moi, il m’a dit qu’il serait toujours là pour moi.
Murphy prit une gorgé de café et se bouffa l’ongle du pouce. Il devinait la suite.
- Et ? Demanda-t-il.
- Et il s’est marié, a déménagé à l’autre bout du monde, s’est excusé de ne plus pouvoir être là. Je me suis sentie abandonné, encore plus que quand j’ai perdu toute ma famille. Je l’aimais, il avait été un père pour moi, et il était simplement parti comme ça, comme si je n’étais rien pour lui.
Elle paru un colère pendant une seconde.
- Il m’a écrit.
- Mais ça n’a pas suffit.
- C’était trop tard, à quoi bon m’écrire ? Il n’était plus là !
Murphy comprenait.
- J’ai eu une pneumonie, confessa-t-il.
- Contente de voir que tu as retrouvé la santé, dit-elle.
- Oui, mais… Ceux que je prenais pour ma famille n’a pas été là au moment où j’ai failli mourir.
La main de la jeune fille se posa sur son poignet et Murphy ne se recula pas.
- Là bas tu n’auras pas besoin d’eux.
- C’est vrai ça ?
- Vrai. Là bas tu n’as besoin de personne, parce que tout est beau, tout est parfait.
- C’est des conneries…
- Viens et tu verras. Si ça ne te plait pas, tu ne seras pas obligé de rester.
Murphy eut un ricanemment :
- Bien sûr, j’aurai le droit de partir quand je voudrai.
- Oui !
- Mouais.
- Tout le monde est libre de rester ou non, je t’assure.
Murphy leva les yeux au ciel, but une gorgée de café avant de demander :
- Et combien ça coûte ?
- Rien.
- C’est ça.
- Si tu veux donner tu peux, mais si tu n’as pas envie…
- Putain, je connais le discours, c’est une secte. J’ai déjà vu ça dans des films.
- Ce n’est pas une…
Murphy la coupa en se levant brusquement. Il ne termina pas son café, posa un billet sur la table :
- C’est des conneries.
Il n’aurait pas dû venir. Luna était une fille banale, moins tarée qu’il ne l’avait pensé, et sur certains points leurs vies se ressemblaient, mais elle s’était retrouvée embrigadé dans une secte, il ne trouverait pas ses réponses là-bas. Il allait atteindre la porte quand elle couru vers lui et posa une des serviettes qu’on leur avait donné avec le café, dans ses mains. Dessus elle avait noté son numéro :
- Appelle moi si tu changes d’avis.
Il ne sut pas pourquoi il garda la serviette.

xxx

Après Jasper, c’est Bellamy qui voulu lui parler. Bellamy avait besoin de Murphy, il l’aimait. D’autant plus encore qu’il avait tellement eu peur de le perdre.
- Je te raccompagne, lui dit-il en l’attrapant à la sortie du lycée.
- Je suis en voiture.
- Demanda à Jasper de la ramener, s’il te plait, j’ai besoin de te parler.
Murphy accepta. Donna les clés à Jasper. Puis monta avec Bellamy.
- Est-ce que tu m’en veux pour quelque chose ? Demanda Bellamy.
- Comment ça se passe avec ta mère ? Demanda Murphy.
- Bof. Elle me dit qu’elle est fière de moi et a essayé de me convaincre d’installer une baignoire à la place de la douche.
Pendant un instant Murphy sourit, eut envie de poser sa main sur le bras de Bellamy, le soutenir. Mais.
Mais.
Il se retint.
- Tu n’as pas répondu à ma question John.
Murphy tapota ses doigts sur le bord de la portière.
- J’ai failli mourir, dit-il.
- Oui.
- Où étais-tu ?
Bellamy soupira :
- J’ai cassé mon portable, expliqua-t-il.
- Oui je sais. C’est quoi le rapport ?
- Je l’ai cassé au moment où Seth m’appelait pour me prévenir. J’ai su plus tard que tu étais à l’hôpital. J’aurais voulu être là, vraiment j’aurais voulu. John, quand j’ai su… J’ai cru que je pourrais mourir si tu ne survivais pas.
- J’ai survécu, dit-il.
- Et tu m’en veux.
Murphy ne répondit pas mais c’était évident.
- Je suis désolé.
- Est-ce que tu crois en Dieu ? Demanda Murphy.
- Non.
- Pourquoi ?
- S’il existait, j’aurais pas cassé mon portable au moment où tu avais le plus besoin de moi.
Murphy éclata d’un rire plein de ressentiment. Bellamy se gara devant sa maison.
- Tu peux rentrer avec moi si tu veux, on peut coucher ensemble.
- John…
Murphy sortit de la voiture et Bellamy le suivit. Ils déplièrent le canapé et Murphy le regarda un moment.
- Ce sera plus confortable que dans mon lit.
- Je ne sais pas si j’ai envie.
Murphy se pendit à son cou :
- Je peux te donner envie.
- John je ne comprends pas ce qu’il se passe, je voudrais juste qu’on parle… Tu n’as pas l’air bien, je voudrais pouvoir me faire pardonner et…
Murphy posa son doigt sur ses lèvres.
- Tu parles trop.
Il l’embrassa. Bellamy le repoussa, essaya encore de lui parler, mais Murphy le coupa à nouveau et commença à le déshabiller. Bellamy craqua, souleva Murphy et l’emmena jusqu’au lit.
- Je t’aime, lui dit-il.
Murphy eut un ricanement, comme s’il n’arrivait plus à le croire.
Et pourtant ils couchèrent ensemble.
Murphy se laissa faire, beaucoup, ne rendit presque pas à Bellamy ce qu’il lui donnait, profitant seulement du bien qu’il lui faisait. Ce n’était pas le genre de Murphy d’agir comme ça, sans rendre, sans passion et Bellamy n’apprécia pas autant que d’habitude ce qu’ils partagèrent. Il lui manquait quelque chose. Comme si Murphy était là, sans être vraiment là.
- Je t’aime, répéta-t-il.
Murphy le fit taire en l’embrassant.

Après avoir couché ensemble, Bellamy voulu prendre Murphy dans ses bras, mais Murphy s’éloigna.
- John.
- Je suis crevé, je vais m’allonger là haut.
- Attends, tu restes pas ?
Murphy tourna ses yeux vers lui.
- Non.
- John…
- Je crois que je veux bien baiser avec toi, mais pas dormir avec toi.
Bellamy attrapa son bras et le serra fort :
- Ca veut dire quoi ça ?
- Ca veut dire que c’est fini.
- Parce que je n’ai pas pu être là tout de suite ?
- Parce que j’ai cru que je pouvais te faire confiance, mais que je me suis retrouvé seul au pire moment de ma vie.
- Je te l’ai dis, ce n’était pas ma faute, mon portable…
- Et pourquoi tu n’es pas venu voir si j’allais bien ? Tu savais que j’étais malade.
- Je pensais que Jasper serait là, que tout irait. Il y avait ma mère et Charles et…
- Alors reste avec ta mère et Charles.
Le gris acier des yeux de Murphy se planta dans ceux de Bellamy.
- Je ne veux plus être avec toi.
- Je t’aime.
- Ca ne suffit pas.
- John je te jure que…
- Ta gueule. Je ne veux rien entendre, je ne veux plus croire qu’on sera là pour moi quand ce n’est pas vrai ! Lâche moi.
- John !
- Lâche moi.
Bellamy obtempéra, ses doigts lâchèrent le bras de Murphy. Ce dernier se rhabilla et quitta la pièce. Bellamy eut l’impression de s’enfoncer dans un trou immense.

Murphy regardait son plafond allongé sur son lit. Il attrapa la serviette qu’il avait gardée et jeté négligemment sur sa table de nuit. Elle faisait partie d’une secte, mais au final c’était en quelque sorte Luna qui avait été là quand il le fallait. Il l’appela.

xxx

Emori regardait Murphy sans comprendre.
- Tu as rompu avec Bellamy ?
- Oui.
- Mais pourquoi ?
- Je n’ai plus besoin de lui, répondit Murphy.
La jeune fille se mordit les lèvres, elle ne comprenait pas les agissements de Murphy, mais tant pis. Il voulait rompre avec Bellamy, pourquoi est-ce qu’elle n’en profiterait pas ?
- Tu voudrais sortir avec moi dans ce cas ?
Murphy écarquilla les yeux. Peut-être bien qu’il pouvait sortir avec elle après tout non ? Pourquoi pas ? Il était libre, il pouvait sortir avec qui il voulait.
Mais il secoua la tête.
- Non Emori, désolé. Je te détruirais.
- Même pas.
- Je profiterais de toi et je te lâcherais.
- Comme tu l’as fais avec Bellamy ?
- Je n’ai pas profité de lui ! S’énerva-t-il.
- Alors pourquoi tu as rompu ?
- Parce que lui et moi ça n’allait nulle part, et toi et moi ça n’ira nulle part. Tu es une amie, je ne sortirai pas avec toi.
- Comme tu veux, dit-elle, puisque tu te crois important au point d’avoir le pouvoir détruire les gens.
- Tu penses que c’est une question d’égo ?
- Carrément, répondit-elle.
Murphy haussa les épaules :
- Crois ce que tu veux, je ne sortirai pas avec toi. Peut-être que c’est ton égo que j’ai blessé en refusant, justement.
- Peut-être bien. Alors si tu veux bien, mon égo et moi on va aller parler à des gens sympas.
Il se renfrogna alors qu’elle s’éloignait. Et merde, elle faisait chier, il ne lui avait rien demandé. Qu’elle aille bouder, il s’en foutait.

xxx

Murphy appela plusieurs fois Luna. Ils parlèrent longtemps, et elle réussit à le convaincre d’aller à la ville lumière. Ce serait une perte de temps, mais il avait peut-être du temps à perdre. Puisqu’il ne sortait plus avec Bellamy, qu’il ne parlait plus à Jasper et Monty, qu’Emori lui faisait la gueule, il avait même tout le temps qu’il voulait.
- Tu verras, une fois là bas, tu te ficheras de ces gens.
Elle avait peut-être raison après tout.
Luna vint le chercher un samedi après-midi.
- Où tu vas lui demanda Jasper ?
- Ca te regarde ?
- J’aimerais bien savoir, c’est tout.
- J’ai pas envie de te le dire.
- Murphy… On a parlé avec Bellamy, et on est désolé okay ? Je sais que Monty et moi on n’a pas d’excuse, on n’aurait pas dû partir, ni éteindre nos portables, mais Bellamy galère avec sa mère et…
- Je t’ai demandé quelque chose ?
- Tu es mon frère et…
- Non Jasper, laisse tomber. Laisse tomber.
- Tu es mon frère, insista Jasper.
Murphy le poussa contre le mur de toutes ses forces :
- Va te faire foutre. Tu n’étais pas là quand il fallait. Je n’ai pas de frère.
Murphy claqua la porte et monta dans la voiture de Luna. Jasper se laissa glisser contre le mur, serra ses jambes contre lui et se mit à pleurer.

La ville lumière ne portait pas bien son nom. En guise de ville, c’était surtout une immense demeure. Pour la lumière, c’était peut-être les panneau solaire, ou les grandes baies vitrés de la véranda. Une maison de richard, en quoi cela allait-il rentre Murphy heureux ? De la blague.
Luna l’emmena directement voir les responsables. Ils étaient deux, une grande black et un homme chauve. Tous deux ressemblaient à des gens qu’on pourrait croiser dans la rue, et pourtant ils étaient les gourous d’une secte.
- Bonjour John, dit la femme, Luna nous as déjà beaucoup parlé de toi, tu te poses beaucoup de question à propos de notre communauté.
- Mouais, pas tant que ça.
- Sache que tout le monde est le bienvenue ici.
- Hmhm. Et on doit donner de l’argent pour rester.
- Seulement si tu en as envie.
- Et je suppose que tout le monde en a envie.
- Les gens sont très reconnaissants du bien que leur fait la ville lumière.
- Et comment ça marche exactement ? On doit se lever le matin pour prier, écouter des conférences bidons et proner l’amour et la liberté ?
- Rien de tout ça, sourit l’homme. En fait on fait du sport, on fait des sorties, on partage des nuits sous les étoiles quand il fait beau, on mange tous ensemble, on regarde des films à la télé, on parle bouquins. C’est quelque chose de très banale finalement.
- Et c’est ça le secret du bonheur ?
- C’est un début, dit la femme. Il y a d’autres choses, mais pour les découvrir, il faudrait que tu restes un peu.
- Non merci. Si c’est tout ce que vous avez, je vais rentrer chez moi.
- Bien sûr. Tu peux rentrer chez toi quand tu veux, mais tu ne veux pas au moins faire un tour dans les lieux ?
Murphy soupira mais accepta. Luna lui fit faire le tour des lieux. Le bâtiment paraissait encore plus immense à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il y avait de nombreuses chambres, plusieurs salles de bains, une salle de sport, une piscine, une bibliothèque, une petite salle de cinéma. Tout le monde avait l’air joyeux, certains saluaient Luna, d’autres non, mais tous avaient l’air apaisé. Murphy entendit des gens rires. Normalement il aurait dû courir à tout jambe hors de ce lieu, mais il y avait quelque chose de drôlement apaisant dans ce bâtiment. Il n’aurait su dire quoi, mais il se sentait calme, tranquille, presque bien. Et plus il tournait dans les couloirs, plus il se sentait détendu. Luna lui proposa à boire et il accepta. Il proposait des jus de fruits colorés et très très bons.
- C’est à quoi ? Demanda Murphy.
- Un mélange de plusieurs fruits exotiques. Litchi, mangue, et je ne sais plus.
- C’est bon.
- Oui, moi aussi j’adore.
Quand ils eurent finis le tour, Murphy avait changé d’avis sur les lieux. C’était vrai qu’on s’y sentait bien.
Mais il ne voulait pas rester, parce que c’était une secte et parce que sa place n’était pas ici. Il le dit à Luna.
- Alors où est ta place ?
Murphy ne répondit pas.
Il n’en savait rien.

Luna n’avait pas mentit, il pu rentrer chez lui, elle le raccompagna en voiture. Il monta dans sa chambre. Il resta apaisé environ une heure, puis eut l’impression que les murs se refermaient sur lui. La ville lumière lui manquait déjà. Il secouait la tête, n’importe quoi, il pétait un câble. Pourtant ici, il étouffait, rien n’allait. Bellamy, Jasper et Monty l’exaspéraient, peut-être qu’il s’était lassé d’eux. Peut-être que c’était l’inverse. Après tout à bien y penser, Bellamy montrait des signes de lassitudes ces derniers temps. D’abord il avait passé plus de temps avec les profs qu’avec lui, ensuite il avait refusé de le présenter à sa mère, l’éloignant encore une fois. Murphy ricana, il aurait dût se douter que ce type arriverait en retard, qu’il l’abandonnerait. Il avait bien fait de le larguer, il n’avait pas besoin de lui, ni de Jasper (son frère tu parles, quelle connerie, comment avait-il pu marcher dans cette comédie stupide ?), ni de Monty (d’ailleurs qu’est ce qu’il en avait à faire de Monty ? Il en avait surtout marre de ses problèmes).

Murphy était-il vraiment rationnel ? Il agissait n’importe comment. Il était vivant, pourtant il n’avait pas tellement l’impression d’en profiter. Tout ça parce qu’il s’était senti trahis, abandonné, à un moment où la fièvre le faisait délirer. Murphy n’arrivait pas à réfléchir calmement, à penser au fait qu’ils étaient venus finalement et qu’ils avaient tous une excuse (peu importe que ça ne suffise pas, au final ils auraient voulus être là s’ils avaient pu, alors pouvait-on réellement parler d’abandon ?). Non il ne l’était pas, il se laissait porter par sa colère, par son cœur qui avait été brisé un moment.
Et puis la ville lumière l’attirait drôlement, ça avait été tellement bon là bas, même juste quelques heures. Qu’est ce que ce serait d’y rester des jours ?
Secte ou pas, il s’en foutait.
Il voulait un autre endroit, un endroit où il ne compterait sur personne pour être apaisé.

Il sortit la boite à gâteau, la vida sur son lit, tout ça c’était du toc, tout ça ce n’était que les réserves d’un écureuil pour l’hivers. Murphy prit la peluche grenouille et la regarda avec colère. Jasper avait-il fait autre chose que se foutre de sa gueule au final ?
Il remballa tout dans la boite, enleva sa montre, récupéra tout ce que Jasper, Monty et Bellamy lui avait offert, même Jack, puis il descendit, sortit de la maison et jeta tout à la poubelle. Puis il prit quelques affaires et dégagea.

Jasper était chez Monty à ce moment là, mais il rentra le soir pour essayer de se réconcilier avec Murphy, sauf que Murphy n’était pas là. Son placard était ouvert et la valise avait disparu. Jasper sentit son estomac se tordre, prit d’un mauvais sentiment. Il ne vit pas Jack, il ne vit pas Jaja, il ne trouva pas la boîte à gâteaux. Murphy était partit. Jasper pensa qu’il les avait pris avec lui, jusqu’à ce que Seth rentre dans la maison et l’appelle.
- Jasper j’ai trouvé la plante de Murphy dans la poubelle, quelque chose ne va pas ?
Jasper changea de couleur, couru vers la poubelle l’ouvrit et ce qu’il y découvrit lui brisa le cœur. Il renversa la poubelle sur le trottoir et commença à fouiller dedans pour tout récupérer. Murphy avait ouvert la boite à gâteau pour en vider son contenu. Jasper ignora les saletés, il fouilla jusqu’à avoir tout récupérer, même les papiers de bonbons. Ses entrailles alors qu’il avait la tête à moitié dans la poubelle. Il fouinait, ses gestes étaient un peu fous, saccadés, et peut-être bien qu’il l’était fou. Pour retourner toute une poubelle à la recherche d’objets qui ne lui appartenait pas, d’objets jetés par un autre.
Murphy avait jeté tout ça, comme on jette son passé, il avait tiré un trait sur tout ça, il les avait abandonné et Jasper avait du mal à respirer.
Son frère.
Il avait enfin trouvé une famille, enfin trouvé quelqu’un qui voulait de lui, quelqu’un qui l’appelait « frangin » et qui le pensait vraiment. Et tout à coup  ce frangin ne voulait plus de cette vie, ne voulait plus de Jasper lui-même. Tout à coup il n’était plus son frère.
Ce n’était pas supportable, ce n’était pas possible.
Après avoir tout rassemblé, Jasper ramena les affaires dans la chambre de Murphy comme s’il n’était pas parti. Il s’allongea sur lit et se recouvrit avec la couverture de Murphy. Il se recroquevilla sur lui-même. Tout se passait mal, il n’en pouvait plus.
Est-ce qu’il avait jamais eu un frère de toute façon ?
Jasper était juste bon à être abandonné.
Il ne méritait pas d’avoir une famille.
Il ferma les yeux et espéra que quand il les ouvrirait Murphy serait revenu.

A suivre.
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