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[Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (54)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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[Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (54) Empty
MessageSujet: [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (54) [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (54) Icon_minitimeVen 24 Juin - 18:46

Note : pas relu, chapitre très nyanyan

xxx

54. Mini Road Trip.

Monty avait passé deux très mauvaises journées. A démonter des trucs et essayer de fabriquer quelque chose avec les composants. Genre une machine à voyager dans le temps, ou bien un stylo qui fait tout oublier. Au final il s’était fait engueuler par ses parents, comme souvent dans ces moments là. Monty n’avait pas expliqué à sa mère, ni à son père, pourquoi il allait mal. Ils se doutaient que ça devait concerné Jasper (est-ce que ça concernait toujours Jasper ?), mais Monty n’avait pas envie de mettre des mots sur sa souffrance et sur ses choix. Il avait l’impression que s’il évitait d’en parler, ça rendait tout ça beaucoup moins réel, comme si ça n’existait pas et que deux minutes plus tard Jasper allait débarquer par sa fenêtre ouverte et lui sourire. Il aurait bien voulu, peut-être même qu’il l’aurait accueilli en le prenant dans ses bras et en s’en foutant d’Emma et du reste.
Et puis il y avait eu l’appel de Murphy. Qui lui demandait s’il avait vu Jasper, qu’il était introuvable. « Est-ce qu’il est venu se planquer sous ta couette et vous vous êtes réconcilié ? »
Monty aurait bien voulu, mais non. Et ça l’avait inquiété.
Jasper avait disparu, et selon Murphy il n’allait pas super bien. D’ailleurs sentir l’inquiétude dans la voix de Murphy avait fait paniqué Monty à dire vrai. Parce que pour que Murphy soit inquiet…
Où était Jasper ? Qu’est ce qu’il faisait ? Pourquoi est-ce qu’il avait disparu. Monty avait tourné en rond dans sa chambre, prêt à aller le chercher lui-même dans tous les recoins de la ville (ou du monde), en espérant qu’il n’est pas fait de bêtises. Est-ce que Jasper pourrait faire une bêtise ?
Il pourrait. Carrément.
Jasper n’arrêtait pas de dire que Monty était trop important pour lui, qu’il ne supporterait pas de le perdre, et là avec la mort de Maya pas loin. Monty avait envie de se cogner la tête contre un mur.
Monty avait fini par envoyer un SMS à Murphy « tu as essayé le parc où on va tout le temps ? ». Murphy avait finit par retrouver Jasper a l’emplacement dit, et Monty avait soupiré de soulagement
Puis il s’était remis en question.
En fait il serait capable de supporter l’idée que Jasper était infidèle.
Mais pas celle de ne plus être avec lui.
Monty lui en voulait, grandement, mais il avait juste besoin de le voir et de lui parler. Toute la nuit il se tourna et retourna dans son lit. En plus il commençait à se dire qu’il avait été stupide, ça n’avait été qu’un baiser vite fait, et au final rien ne prouvait réellement qu’Emma disait la vérité. Il repassait les paroles dans sa tête, celles que Jasper et Emma avaient échangé avant le décompte et en y repensant bien, rien ne disait réellement qu’ils avaient couché ensemble. Ils auraient pu parler de tout et de n’importe quoi.
Au final, il restait la photo. Mais même là, ça ne voulait pas dire grand-chose. Jasper était très câlin parfois, pouvait poser sa tête sur l’épaule de n’importe qui. Monty avait réagit trop vite, parce qu’il manquait de confiance en lui-même, parce qu’il n’était qu’un crétin. Bien sûr que Jasper ne le ferait jamais cocu, il l’avait fait souffrir pour rien.
Il se leva, s’habilla, enfila ses chaussures et sourit en passant par la fenêtre de sa chambre, parce que ça aurait été par là que Jasper serait passé.
Puis il marcha jusque chez Jasper (s’il prenait la voiture il allait faire n’importe quoi comme griller tous les feux rouges).

Jasper avançait à grand pas, se fichant du froid et de la nuit. Il aperçu une ombre qui marchait dans la direction opposée, mais continua à avancer. Jusqu’à ce qu’il reconnaisse cet ombre et que ses jambes avancent encore plus vite. En face, Monty accéléra également, et leurs deux corps se rencontrèrent sans que l’un ou l’autre n’ait hésité ou ralentis. Leurs bras se refermèrent sur l’autre et ils nichèrent leur visage dans l’épaule de l’autre. Comme deux âmes errantes, ils avaient finis par se retrouver, attirés comme des aimants malgré leur éloignement.
- Je suis désolé, je t’aime. Dirent-ils tous les deux en même temps
Jasper recula son visage pour le poser sur le front de Monty.
- Pourquoi tu es désolé ?
- Parce que j’ai été stupide de penser que tu m’ais fait cocu.
Jasper se mordit les lèvres :
- Pourtant c’est ce que j’ai fais, murmura-t-il.
Monty ne le relâcha pas, recula simplement sa tête pour mieux regarder Jasper et il demanda :
- Tu as couché avec Emma alors ?
Jasper écarquilla les yeux, complètement surpris.
- Quoi ? Mais non ! Je te parle de quand elle m’a embrassé.
- Alors t’as jamais couché avec elle ?
- Jamais.
Monty soupira et reposa son menton sur l’épaule de Jasper.
- Je savais que j’avais été idiot de la croire.
- C’est elle qui t’as dit ça ?
- Oui.
- Elle devait être sacrément bourré.
- Elle a une photo de toi la tête sur son épaule.
- Ben oui, je me suis endormi à un moment quand je suis allé chez elle. Mais on n’a pas couché ensemble. Non seulement j’en n’ai aucune envie mais en plus y avait son petit frère.
Monty resserra son emprise sur Jasper :
- Je suis désolé, je suis tellement désolé, j’ai été un idiot.
- Mais non… Tu l’as vu m’embrasser alors…
- J’aurais dû te parler au lieu de réagir comme ça.
- C’est aussi ma faute Monty, je… Je t’ai encore fait souffrir.
Monty secoua la tête.
- Non, cette fois-ci c’est moi le fautif Jasper.
Jasper eut un petit rire :
- On est entrain de se battre pour savoir qui a fait souffrir l’autre là ?
Monty rit aussi. Jasper posa à nouveau son front contre le sien :
- J’ai l’impression qu’on se dispute de plus en plus souvent Monty.
Monty posa sa main sur la joue de Jasper.
- Je suis désolé, murmura-t-il.
- Mais non Monty, arrête, t’y es pour rien.
Le pouce de Monty caressa la bouche de Jasper et celui-ci approcha sa bouche de la sienne.
- On complique tout, dit Jasper.
- Parait que c’est les effets de l’amour, souffla Monty en lâchant un petit rire mais pas longtemps, la bouche de Jasper trop proche de la sienne.
Jasper posa doucement ses lèvres sur les siennes, doucement. Elles étaient froides, à cause sans doute, du temps. Elles se réchauffèrent sous les baisers de Jasper. Monty y répondant avec tendresse, ses doigts caressant en même temps la joue de Jasper. Ils discutaient bouches contre bouches, de leur amour mais également ils se disaient pardon, ils se disaient je veux rester avec toi pour toujours. Peu importe les disputes, peu importe les mauvais moments.
Ils se séparèrent et Jasper posa sa main sur la nuque de Monty, picorant de baisers son visage. Monty lui rendit la pareille ensuite, utilisant ses grains de beauté comme repère.
- Je ne coucherai jamais avec quelqu’un d’autre, jura Jasper.
Monty posa son front sur l’épaule de Jasper :
- Bien sûr que non, j’ai été idiot.
Jasper embrassa son oreille.
- Je te rends vraiment heureux ? Demanda-t-il hésitant.
- Oui. C’est moi qui t’ai rendu malheureux.
- Oh mince Monty, je serais malheureux sans toi c’est clair, mais on est là tous les deux, comme deux idiots, au milieu de la rue, presque en pleine nuit. J’ai juste envie de t’embrasser et t’embrasser encore et te dire combien je t’aime. Alors oublions tout ça okay ?
- Okay.
- Tout.
- Oui.
- Même nos anciennes disputes. Insista Jasper.
- D’accord.
- Peu importe si y en a d’autres, on finira toujours par revenir l’un vers l’autre. Tu le vois bien !
Monty sourit et embrassa le cou de Jasper :
- Je le vois bien.  
- Je t’aime.
- Moi aussi je t’aime.
Ils restèrent dans les bras l’un de l’autre un bout de temps, puis finalement ils se relâchèrent et Jasper demanda :
- Et si on faisait notre road trip ?

xxx

Quarante kilomètres. Voilà ce qu’avait duré le voyage de ces deux idiots. Au bout de ces kilomètres, ils s’étaient rendu compte qu’ils étaient trop crevé, n’ayant pas dormi, ni l’un ni l’autre, de la nuit. Monty avait prévenu ses parents qu’il partait avec Jasper, mais il ne pensait pas qu’ils s’arrêteraient aussi vite et se retrouveraient si près de l’endroit qu’ils voulaient quitter une journée ou deux. Jasper avait commandé une chambre à l’hôtel devant lequel Monty s’était garé.
Ils se retrouvèrent quinze minutes plus tard, à dormir collés l’un contre l’autre sur un lit inconnu, oubliant leur stupidité pour le moment. Ils avaient éteint leurs portables, voulant partager ce moment ensemble, rien qu’à deux. Ne les gardant avec eux, que pour le cas où ils rencontreraient un problème. Et pour le moment, ils n’en rencontraient pas, sauf peut-être dans le fond de leurs rêves.

Ils se réveillèrent en fin d’après-midi, allèrent manger une pizza dans une pizzeria et passèrent pas mal de temps à se faire du pied sous la table en se regardant dans les yeux et en rigolant sans raison. Quand ils revinrent dans leur chambre, Monty sortit un jeu de cartes de son sac.
- Génial, fit Jasper, on va pouvoir se faire un strip poker.
Monty grimaça.
- Non, je pensais plutôt une bataille.
Jasper vint coller son nez sur celui de Monty :
- C’est parce que t’as peur de perdre et de te retrouver tout nu hein ?
Monty se mordit les lèvres :
- Non, mais je n’ai pas envie que tu attrapes froid en devant enlevé tous tes vêtements.
Jasper eut un petit ricanement.
- T’es bien sûr de toi pour quelqu’un qui préférerait jouer à la bataille.
- Tu essaies juste de me manipuler pour que je joue au strip poker.
Jasper attrapa un instant ses lèvres avec les siennes avant de demander sur un ton un peu aguicheur :
- Et ça marche ?
Monty secoua la tête :
- Pas vraiment.
- Dommage, soupira Jasper.
- Va falloir que tu m’embrasses un peu plus, alors.
Le sourire de Jasper s’agrandit :
- Vraiment, quel dommage, dit-il.
Puis il embrassa à nouveau Monty. Leurs cœurs battaient la chamade et ils s’embrassèrent assez longtemps, oubliant de respirer, profitant juste du contact de l’autre. Jasper prit la main de Monty dans la sienne et de l’autre caressa son bras et son dos. Ils oublièrent complètement pourquoi ils s’embrassaient, ce qui comptait à cet instant c’était simplement d’être avec l’autre. Ils finirent par se reculer, restant quand même collés l’un contre l’autre, reprenant leur respiration, se regardant dans les yeux. Puis Monty sourit :
- Je vais gagner, tu sais ça ?
- On verra, rit Jasper.
Ils jouèrent donc au Strip Poker, et Monty se retrouva torse nu, mais toujours avec son pantalon et ses chaussettes. En revanche, Jasper ne portait plus que son boxer. Monty et Jasper posèrent alors leurs cartes pour comparer leur jeu.
Rectification. Jasper se retrouva complètement nu.
- J’ai gagné, sourit Monty en regardant Jasper droit dans les yeux.
Jasper lui tira la langue :
- Je t’ai laissé gagné pour que tu puisses mater.
- Mais bien sûr, rit Monty.
Jasper fixa le torse de Monty et dit :
- En tout cas, si toi t’en profites pas, moi j’en profite.
Monty rougit. Jasper s’approcha de lui pour l’embrasser mais Monty tourna son visage et Jasper décida de poser ses lèvres sur son cou, le faisant frissonner. Jasper posa sa main sur la hanche de Monty, caressant du bout du pouce sa peau, et laissa une marque d’amour sur son cou. Puis il vint embrasser le bout du nez de Monty.
- Je vais profiter que je suis tout nu pour aller prendre ma douche.
Monty acquiesça, incapable de parler. Jasper embrassa son crâne, avec amusement, puis se leva et s’étira exprès, prenant tout son temps pour aller dans la salle de bain. Monty le regarda faire. Jasper était une rame de haricot, il était grand et fin, pas hyper musclé mais très bien comme ça. Quelques grains de beauté clairsemaient son dos et Monty baissa les yeux jusqu’à ses fesses. Mais les releva d’un coup quand Jasper se tourna vers lui pour lui parler :
- Tu veux venir avec moi ?
Monty secoua la tête et Jasper rit, puis s’enferma à l’intérieur. Monty se frotta longuement le cou pour en retirer tous les frissons, ayant l’impression que la bouche de Jasper y était imprimé. Même s’il avait gagné la partie, quelque part il avait l’impression d’avoir perdu, ce qui ne le rendait pas malheureux. Du tout. Il prit les cartes entre ses mains et s’amusa à les mélanger en écoutant la douche couler. Il sourit en entendant Jasper qui se mettait à chanter. Il ne voit pas ce qu’il pourrait désirer de plus que ça. Une chambre, un jeu de carte, Jasper chantant sous la douche, la trace de ses lèvres sur son cou. Monty posa les cartes à côté de lui, poussa un long soupir de bonheur et se laissa tomber en position allongée sur le lit. Il ne se redressa pas quand il entendit la porte de la salle de bain s’ouvrir, mais rougit quand Jasper s’approcha de lui, avec seulement une serviette autour de la taille.
- J’ai oublié mes vêtements ici, dit-il comme explication tout en attrapant son tee-shirt et son boxer.
Il ne retourna pas dans la salle de bain pour les remettre, et puis pourquoi il l’aurait fait ? Monty ferma les yeux jusqu’à ce qu’il sente le nez de Jasper sur le sien.
- A ton tour ma crème caramel.
Monty eut un petit sourire, entoura Jasper de ses bras et le serra contre lui. Il resta un moment comme ça, en silence, Jasper respirant dans son cou, ne parlant pas plus que lui. C’était doux, serein, agréable et confortable. C’était tout ce dont Monty avait besoin. Il passa sa main dans les cheveux mouillés de Jasper :
- Pourquoi tu les as coupé ? Demanda-t-il.
- Je ne sais pas. Une idée stupide. Pour compenser ma perte. Murmura Jasper sa bouche toujours contre le cou de Monty.
Monty culpabilisa.
- Désolé.
- Pourquoi tu me trouves moches avec les cheveux plus courts ? Interrogea Jasper relevant le nez et souriant à Monty.
Monty secoua la tête en lui rendant son sourire :
- Non, tu es toujours beau.
Jasper sentit ses joues chauffer, le compliment lui faisait plaisir, de toute évidence.
- Et toi tu es toujours craquant. Et trop mignon.
Monty garda encore un peu sa main sur les cheveux de Jasper puis doucement il se redressa, tout en poussant lentement Jasper. Ce dernier s’écarta et Monty se leva du lit pour aller à son tour dans la salle de bain.

Ils mirent du temps à s’endormir le soir là, ils parlèrent pas mal, et rirent encore plus. Ils se retrouvèrent avec une grosse crise de fou rire pour aucune raison, juste parce que le rire de Jasper était hyper communicatif, et faisait marrer Monty, ce qui faisait marrer Jasper etc.
Quand ils s’arrêtèrent pour reprendre leur respiration, il leur suffit d’échanger un regard pour recommencer à rire. Leur rire éloignait leurs disputes, leurs souffrances, il n’y avait plus que ce qu’il y avait de meilleur entre eux. Ils finirent par s’endormir, complètement éparpillé sur le lit, les jambes de Jasper sur celles de Monty, mais leurs têtes chacune dans un coin. Un sourire sur leurs lèvres.

xxx

- T’es sûr que ça va ? Demanda Monty à Jasper qui conduisait.
- Pas de problème. Elle est géniale ta voiture, je l’aime.
Monty sourit.
- Ca fait plus d’une heure et tu n’es pas en train de te plaindre que t’en as marre. Alors oui, tu dois l’aimer.
- Après tout c’est un road trip, dit Jasper, donc je dois participer autant que toi.
- Ca ne me dérange pas de conduire beaucoup.
- Ca ne me dérange pas de conduire un peu.
Jasper quitta la route des yeux deux secondes pour sourire à Monty. Un quart d’heure plus tard, il s’arrêtait pour échanger avec Monty.
Aucun des deux garçons ne connaissaient pas leur destination exacte, ils suivaient les panneaux des villes avec les noms les plus marrants ou les plus bizarres, laissant faire le « destin ». C’était un « road trip » de l’inconnu.
Quand Monty remarqua qu’il n’avait presque plus d’essence, ils décidèrent de s’arrêter à la prochaine pompe. C’est comme ça qu’ils se retrouvèrent au milieu de nulle part, dans un endroit avec trois maisons, un petit marché et une pompe à essence (pour qui servait-elle vraiment ?). Ils descendirent tous les deux de la voiture et regardèrent autour d’eux.
- On est dans une sorte de ville fantôme ? S’interrogea Jasper.
- Peut-être.
Ils pouvaient presque voir la meule de foins emportés par le vent. Sauf qu’il faisait un temps pas terrible et qu’il y avait des gens dans cet endroit, puisqu’un homme vint à la pompe pour leur mettre de l’essence. Monty et Jasper parlèrent un peu avec lui, essayant de savoir où ils étaient. Ils hésitèrent à rester. Ils avaient certes prévu de s’arrêter quand la voiture n’aurait plus d’essence, mais ici il n’y avait rien à faire.
Encore que.
Il n’y avait jamais vraiment rien à faire, surtout pour ces deux adolescents à l’imagination fertile.
Ils laissèrent la voiture garée près de la pompe, puis allèrent courir dans les champs qui bordaient les maisons. Pour le moment il n’y avait pas de cultures, puisque c’était l’hiver, et ils jouèrent à faire une course effrénée au milieu de nulle part, puis se laissèrent tombé quand ils furent épuisés d’avoir couru. Le sol était assez froid, mais ils s’en fichaient. Allongé sur le sol, essayant de reprendre leurs respirations, ils ne se quittaient pas des yeux. Ils finirent par se mettre à rire sans raison, puis se relevèrent et décidèrent d’avancer encore, jusqu’à ne plus voir les maisons. Là ils se mirent à crier n’importe quoi.
- Les légumes c’est moins bon que le gâteau au chocolat.
- On veut plus distributions de bonbons pendant les cours !
- Les pandas roux sont des animaux trop mignons !
- Supernatural est une trop bonne série !
- ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ
- 3.14159
- Métabisulfite de potassium
- Un ananas ça vous botte ?
- Fils de foin de fumier !
- Je suis fou amoureux de Jasper !
- Je suis fou amoureux de Monty !
Monty se tourna d’un coup, attrapa le visage de Jasper et l’embrassa à pleine bouche. Ils étaient seuls au monde, littéralement, au milieu de nulle part, juste Jasper et Monty et rien ne pouvait arriver, personne ne pouvait leur mentir, la vie ne pouvait pas réellement les atteindre. Ils n’étaient pas seulement dans leurs bulles, ils étaient dans un endroit magique où ils pouvaient vraiment être roi de leur royaume. Ils se séparèrent après un temps infinis, et c’était comme si un siècle ou même un millénaire était passé, et qu’ils avaient pu le passer ensemble. Ils rentrèrent en marchant jusqu’à la voiture, en discutant de ce qu’ils allaient faire maintenant. Avec dans l’idée de trouver un endroit plus peuplé, ils décidèrent de continuer leur voyage encore un peu. Les habitants qui étaient tous sortis voir les deux jeunes visiteurs, leurs parlèrent d’un centre commercial à environ une centaine de kilomètres d’ici, et ils trouvèrent ça amusant de visiter ce centre comme on visiterait un musée.
- C’est le temple de notre époque après tout, représentant notre société de consommation, dit Monty, nous ne pouvons pas louper ça.
- J’aime quand tu dis des choses si intelligentes.
- Tais toi, abruti, lui dit Monty en lui enfonçant gentiment son coude dans les côtes.
Jasper se marra et ils remontèrent en voiture après avoir dis au revoir aux habitants. Monty conduisit, cette fois-ci en suivant les instructions qu’on leur avait données, pour, qu’un peu plus d’une heure plus tard, ils atteignent enfin le fameux centre commercial. Un truc immense, remplis de monde, avec un parking aussi grand que le reste. Ils venaient de quitter un monde de solitude pour la foule et la folie. Ce qui ne les dérangeait pas, puisqu’ils étaient sans doute un peu fou eux-mêmes.
Et puis au fond, la solitude pouvait parfois se ressentir encore plus profondément au milieu de gens. Jasper et Monty s’en rendirent vite compte alors qu’ils étaient comme des fantômes dans cette foule qui ne s’occupait que d’elle-même et pas des autres. Ils auraient sans doute pu crier des phrases bizarres, comme plus tôt ils l’avaient fait au milieu du champ, sans pour autant être entendu, sans pour autant être remarqué. Ou pas plus que ça.
Le centre commercial contenait pleins de magasins en plus du supermarché. Ils décidèrent de commencer par celui-ci. S’arrêtèrent devant l’étale de fruits et légumes.
- Mon cher Monty, fit Jasper en prenant une voix de pseudo scientifique, voilà donc les fruits et légumes, œuvre sommes toute plus qu’intéressante représentant la vie elle-même et le pouvoir de la terre et des plantes.
Monty hocha la tête comme très intéressé par « cette œuvre » puis prit un poireau dans ses mains :
- Je n’avais jamais rien vu de tel, quel magnifique poireau !
- Ceci Monty, n’est pas un poireau.
- Ce n’est pas un poireau ?
- Non, c’est LE Poireau.
- Oh mon dieu, j’ai profané la source de toute vie, l’incroyable Poireau, fit Monty en le reposant.
Jasper sourit et commença à jongler avec des tomates.
- Que fais-tu pauvre fou ! S’exclama Monty toujours sur ce ton qu’ils employaient depuis le début. Comment oses-tu jongler avec les saintes tomates ?
- Merde, j’avais oublié, je les avais confondu avec les simples tomates !
Jasper les reposa et ils éclatèrent de rire, puis continuèrent leur tour. Ils testèrent les parfums quand ils arrivèrent dans ce rayon, jusqu’à ce que ça leur donne la tête qui tourne. Ils s’extasièrent pendant dix minutes devant les saladiers. Ils piquèrent des bonbons qu’ils firent disparaître très vite dans leurs bouches.
- Tu te rends compte de ce que tu as fait Monty, dit Jasper.
- Je sais, j’ai osé voler une œuvre encore meilleur que la Joconde.
- Les bonbons sacrés !! S’offusqua faussement Jasper tout en glissant une guimauve dans sa bouche.
Ils s’échappèrent de là ensuite, s’amusèrent à trouver les films les plus nuls dans le rayon dvd, jouèrent avec les aspirateurs un peu plus loin, firent semblant de posséder des tas d’ordinateur, se firent passer pour des vendeurs à un moment et réussir à faire acheter un mixer assez cher à un homme. Puis ils s’arrêtèrent dans le rayon livre. Jasper le snoba un peu, ne s’arrêtant que devant les livres scientifiques qu’il feuilleta. Monty était un peu plus loin et regardait d’autres choses, il finit par prendre un livre qui avait l’air de l’intéresser. Jasper se rapprocha de lui :
- C’est quoi ? Demanda-t-il.
- Un livre dont Bellamy et Octavia n’arrêtent pas de parler, qui regroupent différentes mythologies.
- Hmmmm, fit Jasper, et ça t’intéresse ?
- Pourquoi pas ? Sourit Monty.
Jasper attrapa le livre des mains de Monty :
- D’accord, dans ce cas je te l’offre.
- C’est bon Jasper, je peux le payer.
Mais Jasper n’écoutait pas :
- C’est ton souvenir pour cette visite merveilleuse du plus grand musée de la consommation.
Monty leva les yeux au ciel :
- Mais je peux me le payer, insista-t-il.
- Mais j’ai envie de te l’offrir. Sourit Jasper.
Monty capitula :
- Bon. D’accord. Mais choisis en un toi, et je te l’offre aussi.
Jasper prit un livre scientifique qu’il ne possédait pas, vérifiant que le prix n’était pas exorbitant, comme ça arrivait parfois avec ce genre de livre, avant de le tendre à Monty. Ils passèrent à la caisse et félicitèrent l’hôtesse de caisse en disant qu’ils avaient passé un très bon moment dans ce musée. Celle-ci ne comprit rien et préféra ignorer ce qu’ils disaient et se contenta de leur sourire. Après être sortie du supermarché, ils visitèrent les autres boutiques du centre commercial. Ils s’amusèrent à essayer des vêtements dans une boutique de vêtements, et à essayer des chapeaux dans celle qui vendait des chapeaux, ils testèrent sur eux des produits de maquillages dans un magasin de produits de beauté, et continuèrent leur chemin avec du rouge à lèvre sur le visage, sans que personne ne les remarque vraiment de toute façon.
- Il nous faut une photo souvenir, dit Jasper en pointant un photomaton.
Ils se casèrent tous les deux dans l’appareil, et firent des grimaces au moment du flash.
- Ca me rappelle le musée mécanique, dit Monty.
- C’était trop génial, fit Jasper.
Et comme ça faisait vraiment très longtemps, ils sortirent en même temps leur portable pour mettre la vidéo de la grosse femme qui rit. Ce qui leur donna une crise de fou rire, et les larmes aux yeux à force de se marrer.
- Y a vraiment qu’avec toi qu’un simple centre commercial devient extraordinaire, commenta Jasper.
Monty prit sa main et entremêla ses doigts au sien.
- Pareil de ce côté, dit-il. Je me demande ce qu’il se passerait si on visitait un lieu extraordinaire.
- On exploserait, rit Jasper.
- Ou on vomirait des paillettes, ajouta Monty.
- On aurait des arcs-en-ciel qui nous sortent par tous les trous.
- On se transformerait en caca de licorne.
Ils surenchérirent ainsi pendant une minute, jusqu’à éclater de rire à nouveau tous les deux. Ils finirent par remonter dans la voiture de Monty.
- Je veux bien me disputer avec toi de temps en temps, dit Jasper, parce qu’après on vit toujours des moments géniaux.
- Ce n’est pas faux.
- D’autres se réconcilient sur l’oreiller, nous c’est dans ta voiture, dans des champs, dans des centres commerciaux.
- On fait dans l’originalité, dit Monty.
Ils se sourirent. Jasper s’était installé derrière le volant. Ils mirent le GPS pour retrouver le chemin jusque chez eux. Le début du voyage se passa en silence, jusqu’à ce que Monty ouvre le livre que Jasper lui avait offert et commence à le lire. En silence d’abord, puis à voix haute à la réclamation de Jasper.
- Tu vas être ma radio personnel.
Monty sourit et obéit. Jasper adorait l’écouter, et réussissait mieux à entrer dans des histoires quand c’était Monty qui lisait. Pendant le temps qu’il conduisit, il eut l’impression d’être transporter dans les mondes décrit par le livre, où les dieux côtoyaient les hommes et – disons le – foutaient une sacrée merde. Jasper conduisit sans voir passer les minutes, et s’il finit par s’arrêter pour échanger de place avec Monty, ce fut uniquement parce que celui-ci était crevé de lire à voix haute. Ils mirent finalement le poste radio, chantèrent à tue tête, en inventant des autres paroles quand ils ne les connaissaient pas.
Au bout d’un moment Jasper posa sa tête contre la vitre à côté de lui et sans s’en rendre compte, il s’endormit. Monty continua de rouler quelques temps, avant de s’arrêter sur une place de stationnement. Jasper ne se réveilla pas et Monty profita de ces quelques minutes pour le regarder dormir. Sans savoir pourquoi il faisait ça. C’était stupide. S’arrêter pour regarder Jasper roupiller…
Monty avança doucement ses doigts vers son visage pour remettre quelques mèches de cheveux en place. Le visage de Jasper était plutôt détendu, sa bouche un peu ouverte, ses cheveux en pagailles. Monty sentit une bouffée de chaleur lui montée dans la gorge alors que son cœur battait plus vite, sans raison. Juste parce qu’il trouvait Jasper beau. C’était ridicule, c’était plus fort que lui.
Jasper finit par se réveiller, sans doute parce qu’il n’était plus bercé par les ronrons de la voiture. Il ouvrit les yeux, bailla et tourna la tête vers Monty.
- On est arrêté ? Tu veux qu’on échange ?
Monty rougit jusqu’aux oreilles, comme prit sur le fait, en plein délit de matage.
- Non... Non c’est bon.
Il redémarra la voiture tandis que Jasper fronçait les sourcils.
- Mais pourquoi tu t’es arrêté ?
- Pour rieeeeen, dit Monty.
Jasper réfléchit pourtant, et sourit :
- Tu voulais me regarder dormir ?
La façon dont le visage de Monty devint cramoisi suffit comme réponse à Jasper. Il ne dit rien mais son sourire s’élargit.
Jasper pouvait dire à Monty qu’il l’aimait au moins dix fois par jour (sans que ça devienne moins vrai), il sentait les mots monter jusque dans sa gorge et il devait les expulser et montrer, dire, combien il aimait Monty. Tout ce qu’il ressentait pour lui. Comme à cet instant.
- Je t’aime Monty-chan.
Et bien sûr, Monty lui répondait.
- Moi aussi Jasper.
Monty lui disait, lui aussi ses sentiments. Mais c’était moins compulsif que Jasper, Monty aurait pu passer une semaine sans dire à Jasper qu’il l’aimait. Et pourtant, d’une certaine manière, il lui disait tout le temps.
Par des regards, des petits gestes, des réactions.
Comme par exemple s’arrêter pour le regarder dormir.
Et ça rendait Jasper gaga, ça lui donnait des bulles dans l’estomac, la tête qui tourne, il en devenait saoul sans boire une goutte. Ca lui faisait oublier tout le reste, et surtout leurs disputes, les mauvais moments.
Il avait de la chance d’avoir quelqu’un comme Monty. Jamais il irait voir ailleurs, parce que jamais il trouverait mieux.

xxx

Ils firent plusieurs pauses pour le retour, et arrivèrent assez tard en fin d’après-midi. Jasper avait conduit une nouvelle fois, Monty lui avait lu à haute voix le livre sur la mythologie, puis il avait reprit le volant jusqu’à ce qu’ils arrivent dans leur ville. Seulement à ce moment là, Jasper s’autorisa à rallumer son portable. Il avait plusieurs messages sur sa boite vocale et les écouta. Il s’agissait de Seth, à chaque fois, et chaque message retourna l’estomac de Jasper.
- Monty… Il faut aller à l’hôpital.
- Quoi ?
- S’il te plait…
Monty fronça les sourcils et changea de direction, afin de les conduire à l’hôpital.
- Qu’est ce qu’il se passe ?
- C’est Murphy…
Monty jeta un coup d’œil à Jasper qui était devenu pâle.
- Quoi Murphy ?
- Il est à l’hôpital.
- J’avais compris. Qu’est ce qu’il a ?
Jasper se frotta le visage pour essayer de se calmer, en vain :
- Pneumonie apparemment, et c’est grave, il est passé au bord de la mort.
Monty accéléra.

Il se gara quelques minutes plus tard sur le parking de l’hôpital. La voiture n’était même pas tout à fait arrêtée que Jasper en descendait. Monty le rattrapa en lui courant après, alors que Jasper rentrait dans le bâtiment et se dirigeait vers l’accueil pour se renseigner.
Et apparemment il n’était pas le seul.
- John Murphy, c’est quelle chambre ? Demandait un grand type brun et aux cheveux bouclés.
- Bellamy ! Fit Jasper en le reconnaissant.
Bellamy se tourna vers eux. Il avait l’air aussi pâle que Jasper. Il les salua vaguement et se tourna de nouveau vers la femme de l’accueil.
- Désolé, s’excusa celle-ci, mais ce n’est plus l’heure des visites.
- Mais je dois le voir putain de merde !
La femme fronça les sourcils :
- Prenez un autre ton avec moi, jeune homme.
Bellamy se frotta les cheveux, l’air terriblement agacé :
- Vous ne comprenez pas, je dois le voir, je dois savoir comment il va.
- Mais ce n’est plus l’heure des visites.
Bellamy semblait au bord de la rupture. Jasper s’avança pour essayer d’amadouer la femme.
- Bonjour, dit-il. Je viens aussi voir John Murphy.
- Ce n’est pas…
- J’ai compris, sourit Jasper, mais je fais partie de la famille, je suis son frère. Jasper. Et l’homme très énervé à côté de moi est aussi de sa famille, il s’appelle Bellamy et il sort avec John Murphy, voilà pourquoi, ce serait bien de pouvoir le voir, ou pouvoir parler avec quelqu’un qui peut nous en dire plus.
La femme se radoucit un peu.
- Bien sûr. Je vais appeler un médecin, il pourra vous renseigner.
- Merci, fit Jasper.
Le médecin arriva cinq minutes plus tard, et Bellamy était sur les nerfs. Vraiment. Jasper n’était pas beaucoup mieux, à dire vrai, mais la présence de Monty et sa main dans la sienne, l’aidait à rester calme.
Ils se présentèrent à nouveau au médecin, celui-ci expliqua que le père de Murphy était resté avec lui longtemps.
- Il ne vous a pas mis au courant ? Demanda-t-il étonné à Jasper.
- J’étais absent. Et Seth n’est pas vraiment notre père.
Il s’était sentit obligé de le dire. Lui qui avant l’appelait « Papa », ne le considérait plus du tout comme tel. Sa famille c’était Murphy, pas Seth.
- Et bien, il a appelé les urgences hier matin, votre frère était au plus mal, commença le docteur.
Il expliqua rapidement son état, avec des mots pas forcément compliqués. Jasper se bouffa les ongles en l’écoutant, Monty serra plus fort sa main, Bellamy se sentait très mal et ça se voyait. Murphy était arrivé dans un sale état, il avait beaucoup de fièvre, il toussait énormément, avait des difficultés respiratoires. Seth avait dit qu’il préviendrait des amis et de la famille, mais personne n’était venu.
Jasper s’en voulu d’avoir éteint son portable, il avait envie de pleurer. Il aurait dû le laisser allumer, ils auraient fait leur road trip une autre fois avec Monty. Monty culpabilisait aussi, il avait l’impression de revivre la scène avec Maya. Il avait peur que Jasper lui dise que c’était encore sa faute, parce que c’était pour lui qu’ils avaient tous deux éteint leur portable, parce que Jasper était omnubilé par Monty. Mais Jasper écrabouilla presque les doigts de la main de Monty tant il se mit à les serrer. Peut-être qu’à cet instant, pendant une seconde il avait repensé à Maya, comme Monty, et à ce qui s’était passé entre eux. Mais il ne voulait plus faire les mêmes erreurs sans cesse. Ils n’avaient pas pu savoir ce qui se passait. Certes Murphy avait eut l’air malade, mais ils n’avaient pas pu prévoir, ce n’était pas leur faute. Jasper avait encore plus besoin de la présence de Monty à cet instant, il n’allait pas rompre avec lui, ni lui dire que tout était de sa faute.
Parce que ce n’était la faute de personne.
Quand a l’absence de Bellamy ? Seul lui pouvait l’expliquer. Mais il ne dit rien.
Le médecin continua en expliquant que l’état de l’adolescent avait empiré durant les heures qui avaient suivis et que le soir, personne n’était sûr qu’il allait survivre. Bellamy était raide comme un piquet et plus pâle que la mort, entendre ces mots semblait le rendre malade. Jasper n’était pas en meilleur état. C’est Monty qui trouva le courage de demander :
- Comment va-t-il maintenant ?
Les deux autres semblant incapable de parler.
- Il a passé la nuit finalement, dit le médecin, et depuis son état est plutôt stable. Je pense qu’il a traversé le pire.
- Il va s’en sortir ? Supplia Bellamy plus qu’il ne posa la question.
- Je pense, s’il n’a pas de rechute.
Jasper et Bellamy semblèrent se dégonfler d’un coup, comme si pendant tout ce temps il avaient retenus leur respiration, et sans doute que Jasper l’avait fait.
- Est-ce qu’on peut le voir ? Implora Jasper.
- Pas ce soir, il vaut mieux le laisser se reposer. Revenez demain.
Même s’ils hochèrent la tête, Jasper, Monty et Bellamy allèrent en fait s’installer dans la salle d’attente, incapable de rentrer nulle part sans avoir pu voir Murphy. Monty appela ses parents pour les prévenir. Ensuite Bellamy lui demanda s’il pouvait emprunter son portable (expliquant vaguement que le sien était cassé sans dire pourquoi) et il appela sa petite sœur, lui expliquant comment allait Murphy, lui disant qu’il allait rester à l’hôpital, et lui demandant de garder l’appartement.
Jasper n’appela pas Seth, il n’en voyait pas vraiment l’intérêt.

Ils restèrent tous les trois assis sur des chaises en plastique pas confortables, sans trop parler. Monty avait posé sa main sur le bras de Jasper, et celui-ci avait mit sa joue sur l’épaule de Monty. A un moment Bellamy les avait regardé, puis il avait finit par demander à Monty si ça ne le dérangeait pas qu’il squatte l’autre épaule. Monty l’avait laissé faire.
- On est une famille, avait murmuré Jasper, il va forcément s’en sortir.
Les deux autres avaient acquiescé, en espérant que cet argument suffirait.
Ils n’avaient pas vraiment dormi, ils avaient à peine somnolé, ils avaient longtemps attendu. Le matin, normalement, ils auraient dû aller au lycée, parce que les cours reprenaient. Mais ils restèrent à l’hôpital et à l’heure des visites, ils avaient demandé pour revoir Murphy, et cette fois-ci on les avait laissé faire.

Bellamy, Jasper et Monty rentrèrent tous les trois dans la chambre, presque sur la pointe des pieds. Murphy était allongé sur le lit, il était réveillé et il tourna la tête vers eux. Sur le visage il avait un masque qui l’aidait à respirer. Il semblait tout petit, tout frêle et hyper fragile. Ses joues étaient super rouges et il transpirait. Bellamy fut le premier à s’approcher du lit. Il aurait voulu arracher le masque de Murphy, le prendre dans ses bras, l’embrasser, le soigner magiquement. Il se contenta de prendre ses doigts dans sa main. Murphy le regarda un moment, ses yeux plus pâle que jamais. Jasper et Monty finirent par s’approcher aussi, et Murphy tourna ses yeux vers eux. Jasper posa sa main sur son bras :
- Le médecin a dit que tu te sentais mieux, et que ton état s’améliorait.
Murphy hocha la tête.
Pourtant il avait l’air super mal. Jasper se demandait ce que ça avait dû être avant.
Monty se tint à la fois près du lit et près de Jasper. Voulant autant soutenir son meilleur-petit ami que montrer sa présence à Murphy.
Bellamy souffla. Il posa son autre main sur celle de Murphy, serra plus fort ses doigts et sa paume. Il voulu les porter à sa bouche, mais Murphy retira sa main avant qu’il ne puisse le faire. Sans doute avait-il peur que sa maladie soit contagieuse et Bellamy n’insista pas, se contentant de reposer sa main sur la sienne.
Ils lui parlèrent un peu, Murphy répondait parfois par oui ou par non. Il ne tint pas très longtemps avant que ses yeux se ferment et qu’il s’endorme. Jasper paniqua un peu mais Monty le rassura :
- Il s’est juste endormi.

Bellamy appela seulement à ce moment là le lycée pour expliquer pourquoi il n’était pas venu et prit un jour de congé. Puis tous les trois restèrent dans la chambre, incapable d’aller ailleurs, incapable d’abandonner Murphy.
Espérant qu’il guérirait vite et pourrait sortir de ces quatre murs qui leur paraissait étouffant.

A suivre.
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