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[Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (60)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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[Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (60) Empty
MessageSujet: [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (60) [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (60) Icon_minitimeLun 18 Juil - 17:51

Note : pas relu.

***

60. La clé du bonheur.

« Carnet de bord : fin janvier, toujours.

Jasper a été insupportable toute la journée, il parlait fort, riait fort, n’écoutait rien des cours, balançait des avions en papier en direction de John Murphy qui est de retour. Monty ne cherchait même pas à le calmer, en fait il avait un sourire qui ne voulait pas s’effacer et aidait Jasper a faire ces foutus avions. Les profs s’arrachaient les cheveux, jusqu’à ce que je décide d’intervenir. Jasper s’est levé une fois de trop, sans raison, j’ai fais claqué ma règle en métal sur ma table et quand il s’est tourné vers moi je lui ai lancé un regard qui tue. Toutes les neiges du Kilimandjaro réunis dans mes yeux. Jasper a déglutit, puis s’est rassit et s’est tenu à carreau jusqu’à la fin de l’heure. Monty aussi.
J’ai lancé un regard satisfait à Clarke – oubliant que je l’évitais – elle était entrain de me regarder avec un sourire. Ca m’a donné chaud. Elle avait l’air fière de moi. Quand on a compris qu’on se regardait, on a toutes les deux détournés les yeux.
J’en ai marre de cette situation stupide. Je veux simplement que tout redevienne comme avant, avant que je tombe bêtement amoureuse.
Mais le problème c’est que je sais que ce n’est pas si facile. Surtout que je pense sans arrêt à notre baiser, c’est sans fin.
Je commence à me dire que je devrais prendre exemple sur Bellamy et John Murphy, qui s’affichent désormais au lycée, parce que la vie est trop courte, trop chiante, pour la gâcher à se cacher.
La vie est trop courte.
Trop chiante.
Pourquoi je la passe à éviter Clarke ? »

xxx

Murphy ouvrit les yeux en début d’après midi. Sa tête n’était plus sur l’épaule de Bellamy mais sur ses jambes. La main de Bellamy caressait ses cheveux et il poussa un petit soupir satisfait. Murphy était toujours nu et enroulé dans la couverture, mais il avait retrouvé des couleurs, et avait beaucoup moins froids. Il tourna sa tête pour regarder Bellamy qui lisait. Ce dernier ferma son livre en plongeant ses yeux dans ceux de Murphy.
- Bonjour toi. Dit-il.
Murphy lui sourit.
- Bonjour toi, répondit-il sur le même ton.
Ils se regardèrent quelques temps, les doigts de Bellamy s’enroulant toujours dans les mèches châtains de Murphy. Celui-ci finit par se redresser, levant la tête pour voler les lèvres de Bellamy. Ils échangèrent un court baiser. Bellamy passa sa main sur la joue de Murphy, son pouce faisant le tour de son oreille, s’assurant qu’il était bien là, revenu vers lui et vivant. Murphy lui donna un petit cou de front contre le sien :
- Je peux t’emprunter ta douche ?
- Evidemment.
- Je peux t’emprunter des vêtements ?
Les siens, bien que dans la valise, avaient aussi passé la nuit sous la neige et devaient être gelés.
- Oui. On les a mis dans la chambre d’Octavia, je vais aller t’en choisir.
- Prends des trucs chauds.
- Je m’en doute, sourit Bellamy.
Murphy l’embrassa à nouveau puis se leva, et toujours saucissonné dans la couverture il se dirigea à petit pas jusqu’à la salle de bains. A l’intérieur, il remarqua un nouveau miroir, un nouveau tapis, et d’autres changements. Il n’y prêta pas attention, la mère de Bellamy avait apparemment voulu refaire la déco, et Murphy ne se préoccupait pas trop de ça. Il fit couler l’eau chaude, sortit de sous la couette et se glissa dans la cabine de douche.
Tandis qu’il se lavait, ou profitait de la chaleur de l’eau, il entendit Bellamy rentrer dans la salle de bain – que Murphy n’avait pas fermé à clé – et lui dire qu’il déposait ses vêtements sur le meuble. Murphy lança un « okay », et Bellamy ressortit de la pièce.
La douche coula longtemps et c’est parce qu’il avait faim, que Murphy finit par en sortir, il se dépêcha de s’essuyer et mit les vêtements que Bellamy lui avait préparé. Tout était un peu trop grand pour lui mais ça n’avait pas d’importance parce que tout portait l’odeur de Bellamy et tout était super chaud. Même les énormes chaussettes qu’il lui avait choisis. Et comme Bellamy était un petit comique, il lui avait même mis un bonnet et Murphy ne se gêna pas pour l’enfiler. Même s’il était réchauffé depuis longtemps, son esprit se souvenait encore du froid et il avait l’impression de le sentir sur sa peau. Rien que d’y repenser, il eut un frisson et se frotta les mains. Il sortit finalement de la salle de bain. Bellamy était dans la cuisine entrain de préparer un repas, et il discutait avec sa sœur. Octavia avait décidé de rester finalement, puisque leur mère était partie et avait emmené son boulet avec elle, et que Murphy était revenu. Bellamy était passé de « type qui n’a rien envie de faire et qui s’en fout », à … A Bellamy quoi. Son grand frère, celui qu’elle connaissait. Il plaisantait avec elle tout en faisant la cuisine et elle fut soulagée de le retrouver.
Murphy s’avança vers elle, presque timidement. Comme s’il n’avait plus le droit de s’imposer et les yeux de Bellamy s’attardèrent tellement longtemps sur lui, qu’il fait cramer l’œuf qu’il était entrain de cuire.
- Merde, râla-t-il.
Murphy sourit. Et vint s’asseoir.
Emballé comme ça dans un pull géant, un pantalon trop grand (dont il avait remonté les jambes), des grosses chaussettes et un bonnet, il faisait penser à un lutin. D’autant plus que ses joues étaient un peu rouges – surtout parce que la douche avait été pas mal bouillante, et il avait un petit sourire, à la fois un peu timide et espiègle. Bellamy n’arriva plus à rien, sans cesse ses yeux se perdaient sur Murphy et Octavia finit par le pousser :
- Laisse je vais finir ce que tu as commencé.
Bellamy hocha la tête et alla s’asseoir près de Murphy. Quelques heures plus tôt ils étaient nus l’un contre l’autre et maintenant ils agissaient comme deux gosses timides qui ne savaient pas par où commencer, ni quoi se dire. Murphy trouvait ses mains vraiment très intéressantes, tandis qu’il sentait le regard de Bellamy sur lui.
- Donc… Commença Murphy, Merci… Tu sais. Pour m’avoir sauvé la vie.
- Ah ouais, de rien, normal.
Octavia leva les yeux au ciel.
- Ce qui serait bien c’est que tu nous dises pourquoi tu crevais de froid en bas de notre immeuble, dit-elle.
Murphy acquiesça et se mit à raconter. Tout depuis le début. La peur ressentit pendant sa pneumonie, l’hallucination qu’il avait eue, comment ça l’avait marqué, l’absence de Jasper, Monty et Bellamy. Pendant qu’il parlait, Octavia eut fini de faire à manger et leur servit une assiette. Murphy fit une pause pour avaler une bonne partie de ce qu’il avait dans son assiette avant de revenir sur son ressenti lors de sa pneumonie :
- J’ai vraiment cru que j’étais seul à nouveau, que tout le monde se fichait de moi…
Bellamy posa sa main sur son poignet :
- On ne se fiche pas de toi.
- Je sais. J’ai été idiot.
Il raconta Luna, ce qui l’avait poussé à aller à la ville lumière et surtout pourquoi il ne l’avait plus quitté. La drogue, les jus de fruits, encore Luna.
- Et tous ceux avec qui tu as couché, marmonna Bellamy.
Murphy secoua la tête :
- J’ai couché avec personne.
- Ce n’est pas ce que tu as dis quand on est venu te voir.
- C’était un mensonge, je voulais que vous me foutiez la paix, je vous en voulais, j’étais bien là bas, et vous vouliez m’en sortir et… J’ai raconté n’importe quoi. On était drogué, répéta-t-il, et le plus souvent je planais trop pour faire quoi que ce soit. Luna a essayé d’être avec moi, c’est ce qui m’a réveillé. Mais on a échangé un seul baiser. Ce n’était même pas un échange en fait. C’est plutôt elle qui m’a embrassé.
Murphy était furieux de s’être fait manipulé par cette fille. Il tapa du poing sur la table.
- Je suis vraiment trop con.
Il porta la fourchette à sa bouche assez rageusement. Bellamy posa une main protectrice sur son épaule :
- Ce qui compte c’est que tu en sois sorti. Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi tu n’es pas monté à l’appartement directement.
Murphy soupira, lâcha ses couverts et se mordilla l’ongle du pouce :
- J’y allais quand j’ai vu ta mère, alors je me suis caché pour l’éviter, ce qui était stupide, encore. A ce moment là elle a croisé Elena, je l’ai entendu dire que vous faisiez des trucs ensemble, elle t’a décrit comme étant chaud comme la braise, j’ai paniqué, désespéré, j’ai pensé que t’allais me jeter dehors et que je l’aurais mérité et je suis resté dans le froid en repensant au moment où tu es resté sous la pluie. En me disant que si je te montrais que je pouvais le faire aussi… Tu me laisserais une nouvelle chance.
Bellamy remonta sa main sur la nuque de Murphy. Là maintenant, il avait envie de l’embrasser, de le prendre contre lui, de lui faire l’amour jusqu’à ce qu’ils soient tous les deux trop épuisés pour se relever ensuite. Mais il se contint, se pencha juste vers lui et embrassa sa tempe.
- T’as rien à me prouver espèce d’andouille, je t’aime.
- Et pourquoi Elena dit que vous avez couchez ensemble ?
- Parce que c’est ce que je lui ai demandé de raconter à ma mère pour qu’elle me foute la paix. Elle était persuadée que le seul moyen de me guérir de toi c’est que je vois des filles. Ma mère n’a jamais dû être amoureuse pour penser qu’une prostituée pouvait suffire.
- Mais toi si, murmura Murphy.
- Moi quoi ?
- Toi tu as été amoureux.
- Je suis amoureux. Assura Bellamy. De toi.
Les joues de Murphy, déjà un peu rouge, se colorèrent un peu plus. Il poussa un grognement, recommença à manger et Bellamy sourit. Murphy était heureux et ça se voyait, peu importe qu’il essaie de le cacher. Quand il eut fini, et prit un dessert, Murphy se leva pour débarrasser ses couverts, puis revint vers Bellamy sans faire de pause et vint le prendre dans ses bras. Penché n’importe comment contre lui, alors que Bellamy était toujours assit, il se fichait que la position soit inconfortable et posa son nez contre le cou de Bellamy, le serrant fort. Le message était plutôt clair. « Je suis amoureux de toi aussi ». Pourtant Murphy dit à voix haute :
- Merci de ne pas m’avoir jeté de chez toi, même si je le méritais. Je t’aime.
Octavia se fit discrète, elle débarrassa sa moitié, décidé de les laisser se débrouiller avec la vaisselle et alla s’enfermer dans sa chambre.
Bellamy et Murphy ne remarquèrent pas vraiment son manège, trop submergé par l’un, l’autre. Ils finirent pourtant par se détacher, revinrent dans le monde normal, refirent des gestes du quotidien. Nettoyer, faire la vaisselle, ranger.
- Je peux t’emprunter ton chargeur de portable ? Ma batterie est à plat. Dit Murphy.
Bellamy alla lui chercher son chargeur et Murphy branche son portable et l’alluma. Se faisant envahir de tonnes et de tonnes de SMS de Jasper. Plutôt que de se sentir envahis et blasé, Murphy les lu tous religieusement. Jasper pouvait se montrer furieux « espess de sal con tricheur abandonneur » comme pleins de peine « commen tu peu me dire que t’es pa mon frère ? Commen tu peu mabandonner ? » comme complètement débile « Jaja te boude, Jack dépéri, si tu voulè te débarrassé de moi t’aurè aussi du me jeté dans une poubel ». Murphy en avait aussi reçu de Monty, assez simple mais efficace « tu me manques, je veux bien supporter tes taquineries si tu reviens ». En faisant défiler ses SMS, il tomba sur un de Bellamy qu’il n’avait jamais lu. Il l’avait reçu un jour avant d’être à l’hôpital apparemment, mais à partir de là il n’avait plus vraiment touché son portable. Le message avait été validé comme s’il avait été lu, et peut-être que Seth l’avait « lu » en prenant son portable.
« Je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime. Je sais que trop insister, ça te rend fou, mais ce soir j’ai besoin de te le dire, j’ai besoin de savoir que je t’aime et de savoir que tu m’aimes et de savoir qu’on sera toujours ensemble et que tout ce qui est moche et merdique le sera moins dans tes bras. »
Murphy se détesta. Pendant un instant sa jalousie, sa colère, son égoïsme, il l’avait balancé à la tronche de Bellamy qui allait mal, qui devait supporter une mère stupide, possessive, envahissante et absente en même temps. Putain,si Bellamy avait pu venir, bien sûr qu’il serait venu. Et Murphy avait tout gâché tout ça pour quoi ? Un endroit lumineux et fictif, des drogues, de la platitude, de la merde.
Bellamy vint vers lui et posa sa joue contre son épaule :
- On devrait appeler Jasper et Monty pour leur dire que tu es là, ils vont pas très bien tu sais ? Jasper est dans un état proche de la crise de nerfs, Monty a du mal à gérer.
Murphy sentit son ventre se tordre. Il leur avait fait du mal. Aux seuls personnes qui comptaient pour lui. Aux seuls personnes qui s’étaient battus pour lui. Que se battaient encore, pour essayer de le garder, alors qu’il les avait envoyer chier purement et simplement. Il avait foutu tout seul sa vie en l’air cette fois-ci, il était seul coupable. Parce qu’il imaginait qu’on allait l’abandonner, parce qu’il pensait qu’il y avait toujours un moment où on devait payer, parce qu’il était sûr que tout finissait par mal tourner, il avait lui-même tourné le dos aux personnes qui rendaient sa vie absolument géniale.
Murphy aurait voulu se mettre des claques. Il soupira, embrassa la joue de Bellamy.
- Appelle les, ils vont nous aider à mettre ton appartement en ordre.
Bellamy s’exécuta, tandis que Murphy envoyait un seul texto à Jasper, en réponse à tout. « Parfoi t’es 1 idio, mais jtm kan meme (promi j’effaceré pa ce sms) »

Jasper et Monty ne mirent pas longtemps à arriver. Bellamy eut à peine le temps de leur ouvrir la porte, ils le poussèrent et Jasper atterrit sur Murphy qui s’était levé pour les saluer. Il fut éjecté sur le canapé derrière lui, se retrouvant avec un Jasper dans ses bras, puis deux secondes plus tard un Monty. Murphy passa ses bras autour d’eux et tant pis s’ils l’écrabouillaient à moitié. Jasper recula son visage pour fixer Murphy :
- Je t’aime aussi espèce de gros abruti lâcheur sans cœur !
- Je sais frangin.
- Oui je suis ton frère et tu es mon frère et rien ne pourra briser ça même pas tes pétages de câble.
Murphy hocha la tête :
- Je suis désolé.
Monty se recula à son tour et lui mit une tape sur le crâne :
- T’as plutôt intérêt, tu m’as cassé le bras.
- Pour ça aussi. Désolé Monty.
Monty lui mit une autre tape :
- On s’est vraiment inquiété pour toi !
- Je sais.
Jasper lui pinça fort la joue :
- On t’a manqué au moins ?
Murphy hocha la tête :
- T’as même pas idée.

En aidant Bellamy à faire du ménage dans l’appartement, Murphy raconta tout ce qu’il s’était passé à Jasper et Monty, du moment où il avait eut sa pneumonie, jusqu’à tout à l’heure quand ils étaient arrivés. De leur côté, Jasper, Monty, Bellamy et même Octavia lui firent un résumé de tout ce qu’il s’était passé. Murphy s’en voulait d’avoir abandonné Bellamy alors que tout se passait mal avec sa mère. S’il avait été là, elle n’aurait sans doute pas pu autant profité de la gentillesse de Bellamy, il ne lui aurait pas permis toutes les libertés qu’elle avait prise, ou il aurait au moins pu s’échapper par moment en étant avec Murphy. A la place, non seulement il avait dû subir cette femme et son nouveau mec, qui était un connard fini, mais en plus il avait été déprimé par la perte de Murphy. Celui-ci frôla des doigts le dos de Bellamy chaque fois qu’il passait près de lui, pour le rassurer, pour se rassurer, pour se faire pardonner. Pour dire qu’il était là, qu’il ne partirait plus, qu’il avait compris.
Qu’il avait peur, mais qu’il savait que tout ne finissait pas forcément mal.
Jasper et Monty passèrent vite fait sur leur état, surtout sur celui de Jasper, ils n’avaient pas envie de faire culpabiliser Murphy, et ce qui comptait pour eux c’était qu’il était là maintenant.
Depuis qu’il était revenu, Murphy était hyper détendu, même avec eux. Il passait son bras autour de Jasper, il laissait Monty lui tapoter l’épaule. Il avait l’impression d’avoir libéré quelque chose, d’avoir un peu lâché prise. Peut-être que la ville lumière avait au moins eu ça comme avantage. Lui faire comprendre où était sa place, où il se sentait le mieux.
Et c’était là. Près de Bellamy, près de son frère, près de Monty et même près d’Octavia.
Octavia les laissa finalement, pour aller voir Lincoln, et son frère la laissa partir. Il savait qu’elle avait pas mal été malmenée ces derniers temps, pas sa mère, par Charles, et Bellamy ne l’avait pas grandement aidé. Elle avait bien le droit d’aller passer elle aussi du temps avec la personne qu’elle aime.
Ils avaient déjà viré tous les objets encombrants et inutiles de la salle de bain (un miroir bizarre, un tapis hyper laid, des tas de produits dont ils ne savaient pas à quoi ça pouvait servir). Ils avaient tous mis dans des gros sacs poubelles et les emmènerait plus tard à des associations.

Ensuite, après le départ d’Octavia, ils firent des équipes pour échanger les lits de place. Bellamy se mit avec Jasper pour démonter celui dans sa chambre.
- C’est plus sûr comme ça, dit Jasper, si on te laisse avec Murphy, vous allez déraper.
Vu le regard que Bellamy et Murphy s’échangèrent, il n’avait peut-être pas tort.
- Pareil pour Monty et toi, lui dit Murphy.
Jasper haussa les épaules, Monty passa une main dans ses cheveux. Le démontage de lit s’était finalement transformé en course.
- Je pari que Monty et moi on va défaire le lit de Bellamy plus vite que vous.
- Sachant que tu as Monty dans ton équipe, je ne suis pas sûr que ce soit très juste ton pari, fit remarquer Bellamy.
- Mais je porte un plâtre dit Monty, c’est un handicap.
Jasper eut les yeux brillants :
- D’autant plus que j’ai tout appris de Monty, ajouta-t-il.
- Dans ce cas… On verra qui seront les plus rapides, conclue Murphy.

Monty et Murphy gagnèrent largement, malgré le plâtre de Monty. Le lit de Bellamy était beaucoup plus simple à démonter que celui super moderne que la mère avait acheté. Murphy et Monty vinre aider les deux autres pour certaines pièces. Murphy ricana comme quoi Monty était bien le meilleur. Jasper acquiesça :
- Evidemment, t’en doutais ?
Monty vint poser ses lèvres sur la joue de Jasper un instant. Puis ils transportèrent les pièces dans le salon, échangeant avec les autres.
Le lit de Bellamy retrouva sa place dans sa chambre. Ensuite ils s’occupèrent de la bibliothèque. Jetèrent dans un nouveau sac poubelle tout le bric à broc de la mère et Charles qui s’étaient vraiment installé. Et ils remirent les livres à leurs places. Les vêtements de Bellamy également.
Bellamy hésita pour la télé. Après tout la nouvelle était belle et grande. Mais à bien y réfléchir, il ne voulait rien devoir à sa mère, et encore moins à Charles, alors il décrocha la nouvelle télé du salon et remit l’ancienne.
La chambre de Bellamy, redevint telle qu’ils la connaissaient. Murphy vint alors se coller contre le torse de Bellamy et souffla près de sa bouche :
- Ca me donne des idées.
Jasper sortit de la chambre en trombe en criant :
- Je ne veux pas savoir !
Murphy rit tandis que Bellamy le serrait dans ses bras et embrassait son crâne.
- Plus tard, promit Bellamy doucement à son oreille.
Murphy en eut des frissons et ne put retenir le baiser passionné qu’il colla sur les lèvres de Bellamy. Monty avait préféré suivre Jasper à l’extérieur de la chambre.
Ils finirent de nettoyer et tout ranger assez tard, et commandèrent des pizzas qu’ils regardèrent devant la télé.
- Il faut encore que j’appelle pour changer les verrous pour la porte.
Mais il ferait ça le lendemain.
- En espérant, j’espère qu’elle n’aura pas le culot de revenir.
Sauf que Bellamy savait à quel point sa mère ne manquait pas de culot, et il craignait de la voir se réinstaller pendant qu’il allait travailler. Murphy posa sa main sur la sienne, sa joue sur son épaule, pour le soutenir.
Ils mangeaient sur le canapé, devant Bob l’éponge (parce que c’était ce que tout le monde avait voulu regarder).
- Je vous ai converti, fit Murphy très fier.
C’était sans doute vrai, surtout que machinalement ils avaient chanté le générique, sans y penser tout à fait.
- Je chantais ce générique avec mon père quand j’étais gosse, c’était un rituel.
Le silence s’installa, même la télé donna l’impression de devoir consacrer ce moment puisque aucun personnage ne parla à l’écran après cette révélation. Murphy venait de lancer ça avec une telle facilité que les trois autres en étaient troublés.
- Et maintenant je le chante avec vous. C’est pas tout à fait pareil. Mais vous êtes ma famille aussi.
Rien que pour ces mots, tout ce qu’avait pu leur faire subir Murphy ces dernières semaines fut totalement oublié et jeté aux oubliettes. Plus personne ne parla, parce que de toute façon tout ce qu’ils auraient eu à dire c’est « tu es notre famille aussi ». Mais la façon dont ils s’étaient rapprochés de Murphy (la bouche de Bell un instant sur sa tempe, la main de Jasper sur son bras, celle de Monty sur son épaule) avait suffit pour que celui-ci l’entende.

Jasper et Monty squattèrent cette nuit là. Bellamy et Murphy se roulèrent sous les draps, essayant de rattraper le retard, les caresses, les baisers manqués, se donnant tout l’amour qu’ils avaient raté.

xxx

Contrairement aux craintes de Bellamy, il ne retrouva pas sa mère le lendemain soir à l’appartement. Et heureusement. La journée avait été complètement folle. Tous les amis de Murphy étaient venus le voir pour le saluer. Celui-ci avait également passé un long moment dans le bureau de Kane et Jaha pour expliquer son absence.
Murphy avait simplement expliqué comment il s’était fait manipulé et s’était retrouvé dans une secte. Comment il avait été drogué aussi pour avoir l’illusion de se sentir bien et avait été d’une certaine façon contraint à rester. Il ne s’étala pas sur les détails, ni sur ce qu’il avait fait subir à ses amis et encore moins les raisons qui l’avaient poussé à s’intéresser à la ville lumière.
Kane avait compris assez facilement qu’on s’était servi de l’adolescent et qu’il n’était pas forcément responsable de ce qu’il s’était passé. D’autant plus qu’il était encore mineur.
- Murphy, vous êtes en droit de porter plainte pour avoir été drogué à votre insu et pour la manipulation exercée sur vous, lui avait précisé Kane.
- Allons, c’est peut-être un peu fort, avait dit Jaha, est ce que tu n’as pas un peu exagéré les faits ?
Murphy avait froncé les sourcils :
- Je n’ai rien exagéré du tout. Avait-il dit avec agacement.
- Tu en es sûr ? Après tout qu’est ce qui prouve que tu as été drogué ?
- Libre à vous de me croire ou non.
- On vous croit, avait choisi Kane. Que décidez-vous ?
- Je ne porterai pas plainte, avait répondu Murphy, je préfère vraiment laisser toute cette histoire derrière moi et l’oublier. Passer à autre chose et reprendre une vie normale.
Kane avait hoché la tête :
- D’accord, je respecte votre choix. Savez-vous comment rattraper votre retard ?
- Clarke est prête à m’aider, et Jasper et Monty également. Je pense que ça ira.
- Dans ce cas, tout va bien, avait souris Kane. Je vous laisse retourner en classe.
Jaha s’était contenté d’acquiescer, pensant sans doute que Murphy était un menteur et Murphy s’en fichait. Tout ce qu’il voulait désormais, c’était qu’on lui fiche la paix.
- Dorénavant, si vous avez un problème, venez d’abord nous en parler avant de vous fier à une étrange communauté. Avait ajouté Kane avant que Murphy ne quitte le bureau.
- C’est noté, avait-il répondu.  
Quand il était sorti du bureau, Bellamy – qui l’attendait à l’extérieur pour être sûr que tout se passait bien – l’avait attrapé par les hanches pour l’embrasser. Devant tout le monde. Qu’il perde son boulot, aucune importance, maintenant il n’allait plus se cacher. Murphy était son petit ami, son amour, et tant pis si ça dérangeait. Que les rageux aillent se plaindre à Jaha, Bellamy ne voulait plus que Murphy puisse douter qu’il l’aimait.
Et toute la journée, chaque fois qu’ils avaient pu se voir, Bellamy était resté auprès de lui, prit sa main, l’embrassa s’il en avait envie, et afficha au monde entier qu’ils étaient ensemble. Murphy lui avait sourit :
- Tu te dévergondes Bellamy.
Il avait répondu en l’embrassant.

Murphy s’était excusé aussi un million de fois au moins à Emori.
- Je ne suis pas amoureux de toi, avait-il dit, mais tu es une fille super chouette et je me suis comporté comme un connard.
- Au moins tu le reconnais. Avait-elle dit.
- Donc tu peux me donner à bouffer à tes panthères apprivoisées.
- Elles ne mangent pas de viandes avariées.
- C’est mérité, avait admit Murphy.
Emori avait cependant très vite rendu les armes, parce qu’elle était bien trop contente qu’il soit de retour et en apprenant comment fonctionnait la ville lumière, elle comprenait un peu mieux son comportement. Jasper et Monty s’étaient montrés plus bruyants que jamais, mais Murphy les encourageait à l’être encore plus, jamais il n’avait été aussi heureux de tout ce bruit qu’ils pouvaient faire, tout cet air qu’il pouvait brasser, tous ces gestes inutiles qu’ils faisaient pour rien, montrant simplement qu’ils existaient.
Et Murphy en total désaccord avec lui-même avait envie de crier « vous voyez c’est mon frère et mon beau-frère ! ».

Frôler la mort deux fois en peu de temps, c’était peut-être ça qui avait changé Murphy, l’avait détendu. Peut-être que c’était parce qu’il traînait avec des gens vraiment stupides, bordel Jasper lui avait encore fait le coup du bleu de méthylène pour le ramener, c’était un parfait abruti. Leur amour débordant, leur espèce d’insouciance, leurs taquineries, ça valait bien le coup de baisser les murs, de rendre les armes.
Il avait raccompagné Bellamy jusque chez lui, Octavia assise derrière dans le véhicule était restée silencieuse mais avait eu un sourire satisfait. Les deux gosses étaient rentrés chez Monty.

Murphy se laissa tomber sur le canapé :
- Wouah journée épuisante, j’ai l’impression d’avoir vécu deux semaines en huit heures.
Bellamy sortit son portable :
- Et ce n’est pas fini.
Il appela quelqu’un pour changer les serrures. Sa mère n’était pas revenue pour le moment, mais elle avait encore les clés et Bellamy ne voulait plus la voir ici. Il voulait une nouvelle serrure et une assez solide pour qu’elle ne puisse pas être défoncée.
Le serrurier fit un boulot d’enfer, Bellamy et Octavia avaient discuter avec lui tout du long pendant que Murphy somnolait sur le canapé. Une fois la nouvelle serrure posée, l’homme leur donna trois clés. Bellamy le paya, le salua et referma la porte. Il jeta une clé à Octavia qui le remercia et l’accrocha à son porte-clé.
Murphy bailla et s’étira, il regarda les deux clés que Bellamy tenaient dans ses mains et sourit :
- T’as plus qu’à en perdre une.
Bellamy s’assit à côté de Murphy sur le canapé. Il prit sa main, lui faisant ouvrir la paume pour déposer une clé dedans. Murphy regarda la clé puis Bellamy :
- Tu te fous de moi ?
- Non.
- Je ne veux pas vivre dans cet appartement, fit Murphy, j’ai une chambre et…
- Et je sais. Mais tu as un double au cas où, tu veuilles débarquer au milieu de la nuit ou venir fouiller dans mon frigo en mon absence, ou bien… Venir quand tu veux.
Murphy ferma ses doigts sur la clé.
- Sûr ?
- Sûr.
- Tu ne sais pas dans quoi tu t’embarques !
Bellamy rit et colla sa joue contre celle de Murphy pour souffler à son oreille :
- Crois-moi, je sais exactement dans quoi je m’embarque.
Murphy laissa tomber son front sur l’épaule de Bellamy, un petit sourire sur ses lèvres.
- Je ne sais pas si tu es fou ou con.
- Je suis très intelligent, dit Bellamy.
Murphy eut un petit rire :
- C’est ça, très très intelligent.
- Va falloir faire mieux John, pour les sarcasmes, tu te ramollis.
- Je dors à moitié, que veux-tu, pas facile d’être un merdeux quand notre cerveau ne connecte pas deux neurones.
Bellamy passa sa main dans ses cheveux et embrassa son crâne :
- Okay, je te nourris et dodo.
- Prépare moi un biberon, ça ira plus vite.
- Oui bébé, se moqua Bellamy.
Murphy grimaça
- M’appelle pas comme ça où t’es mort.
- Bien sûr, tu vas m’envoyer des rayons lasers avec tes yeux.
- Exactement.
Bellamy rit et le poussa doucement sur le canapé :
- Allez repose toi, je vais cuisiner.
Murphy hocha la tête, enfonça la clé dans sa poche puis resta installé sur le canapé tandis que Bellamy alla préparé à manger. Octavia était dans sa chambre à faire ses devoirs. Murphy avait beaucoup de travail à rattraper et aurait dû s’y mettre, mais il se sentait épuisé et avait la flemme. Tant pis. Il ferait ça demain.

Quand on sonna à la porte pourtant, il trouva assez de force en lui-même pour aller ouvrir. Derrière la porte, se tenait Elena. Murphy dût prendre vraiment sur lui pour ne pas lui claquer la porte au nez.
- Oui ?
- Je … Suis Elena. Dit-elle.
- Oui. Je sais.
- Tu es…
- Pas enchanté de te voir. Non.
- Son ex ?
- C’est ça, sans le ex.
- Désolé, je ne veux pas déranger, c’est sa mère qui…
Bellamy arriva derrière Murphy.
- Elena, salut, entre, je suis entrain de préparer à manger. Tu peux regarder un film si tu veux.
Murphy leva des yeux électriques vers Bellamy. Il sortit la clé de sa poche :
- Tu ne veux pas non plus que je lui donne ?
- Non. Range ça dans ta poche, John. Détend toi. Elena va juste manger un truc, nous expliquer pourquoi elle est venue, et repartir, n’est ce pas ?
- Hm hm, fit la femme en entrant dans l’appartement.
Murphy la suivit comme un chat, le poil gonflé, l’air d’être prêt à pisser partout pour marquer son territoire.
- C’est moi qui l’ai consolé, dit Elena, pendant que tu l’as largué.
Coup de poignard, Murphy grogna et Bellamy se mit entre eux.
- Okay stop. Elena pourquoi es-tu ici ?
- Ta mère m’a appelé.
- Génial, râla Bellamy. Elle t’a payé ?
- Oui.
- Ne viens plus Elena.
- Je ne viendrai plus, fit-elle, maintenant que tu as retrouvé ton mec tu n’as plus besoin de la pute, je comprends.
Son ton paraissait amer mais Bellamy ne pouvait rien y faire, parce que c’était exactement ça.
- Je suis désolé que ma mère t’ait appelé, elle n’aurait pas dû.
Elena haussa les épaules, s’assit sur le canapé, changea de chaîne. Bellamy retourna dans la cuisine. Murphy s’assit à côté d’Elena, le dos droit, les yeux bien ouverts, prêt à bondir, à griffer, si Elena osait quoi que ce soit.
- Je vais pas te le prendre, fit-elle, il m’a jeté tu sais ? Personne ne fait jamais ça, mais lui si. Il doit être vraiment amoureux de toi, et je ne peux pas dire que je ne t’envie pas. Il est sexy et gentil.
Murphy cracha :
- Je sais.
- Pourquoi tu l’as laissé ?
- Parce que je suis un merdeux, mais il est à moi.
- J’ai bien compris. De toute façon qu’est-ce que tu crois ? Je suis une prostituée, c’est tout.
Murphy ne se détendit pas pour autant. Bellamy apporta une assiette à Elena mais Murphy alla s’asseoir avec lui et Octavia dans la cuisine. Murphy colla sa jambe contre celle de Bellamy possessivement. Et Bellamy ne pouvait pas dire qu’il n’aimait pas ça. Ses yeux jetaient des éclairs et son visage criait « mien mien mien », et Bellamy souriait bêtement, trop heureux de ça. Il se fichait d’Elena, elle n’était pas une mauvaise personne, c’était une fille bien et gentille, mais ce n’était pas Murphy.
Personne n’était Murphy.
- Mange chaton, plaisanta Bellamy.
Murphy lui écrabouilla le pied avec son talon, ce qui fit crier Bellamy à cause de la douleur.
- N’use pas mes limites, sourit Murphy.
- Saleté de merdeux.
- J’aime mieux.
Bellamy leva les yeux au ciel, mais recommence à un sourire comme un crétin. Octavia aurait bien voulu leur allumé une chandelle. Elle se dépêcha de manger et alla s’asseoir prêt d’Elena pour mater la télé avec elle. Quand la prostituée eut fini de manger, elle se leva et alla poser ses couverts dans l’évier, puis elle s’approcha de Bellamy qui bouffait des yeux Murphy.
- Je vais y aller.
Bellamy se leva et la raccompagna jusqu’à la porte. Murphy aussi.
- Je ne comprends pas pourquoi ma mère t’a appelé, je lui ai demandé de quitter cet appartement et de sortir de ma vie, alors…
- Je ne viendrai plus, assura Elena. C’était sympa de faire ta connaissance.
Elle s’approcha et embrassa Bellamy sur la commissure des lèvres. Sourit en voyant Murphy fou de rage et de jalousie. Puis elle leur fit un signe et s’en alla. Bellamy ferma la porte et Murphy attrapa les pans de sa chemise pour poser sa bouche sur la sienne, passionnément.
- Peut-être que j’ai pas envie de dormir finalement. Murmura-t-il.
Bellamy sourit et recula jusqu’à sa chambre, entraînant Murphy avec lui, qui ne le relâchait pas.
Murphy était bien décidé à ne plus jamais le relâcher.

xxx

La mère de Bellamy vint le lendemain. Murphy était absent, il voulait passer du temps avec Jasper et foutre un peu d’ordre dans sa chambre. Il devait également parler avec Seth de tout ce qu’il s’était passé.
- Tu as le double si jamais… Avait dit Bellamy.
Murphy s’était contenté d’un sourire en coin.
Quand on sonna à la porte, Bellamy espéra que ce soit Murphy, qui avait déjà perdu la clé, mais évidemment ce n’était pas lui. Ce n’était pas non plus Elena.
- Maman…
- Bellamy. Tu as changé les serrures.
- Je t’ai dis de ne pas revenir.
- Tu ne pouvais pas être sérieux.
- J’étais très sérieux, dit-il.
- Hier, je t’ai envoyé Elena, je me suis dis qu’elle te mettrait du plomb dans la tête, qu’elle te rappellerait le goût des filles. Est-ce que ça t’a fait du bien ?
Bellamy se tenait dans l’encadrement de la porte, empêchant sa mère de passer, faisant rempart avec son corps.
- Tu n’as rien compris n’est ce pas ?
- Je voulais t’apaiser, c’était une manière de me faire pardonner.
- Non, tu n’as vraiment rien compris, soupira Bellamy.
- Je suis ta mère, tu ne peux pas réellement penser à me jeter dehors.
Bellamy croisa les bras.
- Fallait te comporter comme ma mère si tu voulais que je n’y pense pas. Elena ne viendra plus.
- Pourtant tu aimais coucher avec elle.
- Elle te disait ça pour que tu me fiches la paix, mais on n’a pas couché ensemble. Comment peux-tu ne pas comprendre que celui que j’aime c’est John ? Oui c’est un garçon, oui ça te dérange, mais c’est comme ça. Je l’aime lui et personne d’autre, et si je dois faire ma vie avec quelqu’un et qu’il est d’accord, alors ce sera avec lui. Et très certainement pas avec une prostituée.
La mère baissa la tête, regarda ses pieds.
- J’ai compris, d’accord. Je suis allée trop loin. Je pensais que tu étais comme moi, que pour toi « passer sa vie avec quelqu’un » était une idée ridicule. Sors avec qui tu veux Bellamy, je suis heureuse pour toi, laisse moi entrer.
- Non.
La femme commença à s’énerver :
- Tu peux pas être sérieux ! Je suis ta mère ! A cause de toi je suis à la rue, c’est toi qui as abandonné mon ancien appartement, tu as le devoir de m’héberger.
Bellamy secoua la tête.
- C’est toi qui as abandonné ton ancien appartement, toute seule. Est-ce que tu sais ce que j’ai dû faire pour trouver de l’argent pour le loyer ? Est-ce que tu sais comment on en a bavé avec Octavia pour garder ce foutu appartement en attendant que tu reviennes ? T’es jamais revenue, jamais. J’ai abandonné mes études, j’ai trimé comme un malade, puis on a décidé de déménager. Cet appartement est moins cher en plus. Mais ne me dis pas que j’ai abandonné ton ancien appartement. C’est toi qui es parti bordel ! Toi !
Plus les mots sortaient de sa bouche et plus le ton montait.
- Chuuuut, fit la mère, les voisins vont nous entendre.
- Qu’ils entendent, j’en ai rien à foutre, que tout le monde sache que ma propre mère m’a abandonné et revient des années plus tard et réclame ma charité ! Je ne veux plus de toi, je ne veux plus te voir, ne reviens jamais ! Jamais tu m’entends ?
- Ou sinon…
- Ou sinon je ferai ce que j’ai dis, je demanderai une restriction, tu ne pourras plus nous approcher, ni O, ni moi, et crois moi on en sera juste soulagé.
- Tu le regretteras, je reste ta mère.
- Je ne le regretterai pas, tu n’es pas ma mère, tu m’as juste mis au monde. Tu m’as laissé m’élever tout seul, puis élever O, que tu as encore moins bien traité que moi. Elle est ma famille, John, Jasper et Monty sont ma famille. Toi tu n’es rien du tout, qu’une tâche, qu’un caillou dans nos chaussures. Tu m’as pourri la vie assez longtemps, casse toi !
La mère poussa Bellamy, voulu le frapper, lui cria dessus :
- Tu peux pas me laisser sale gosse, je te le dis, je suis ta mère, ta mère et tu feras ce que je te dis.
Bellamy ne bougea pas d’un pouce, mais retint ses poignets pour l’empêcher de le toucher.
Octavia, qui avait entendu les cris, s’approcha avec des sacs poubelles. Bellamy se décala pour la laisser passer tandis que sa sœur jetait les sacs aux pieds de la femme :
- Tiens, ramène ta merde avec toi. Le reste on le donnera à une association.
La mère poussa un cri de rage et de frustration, essaya de se jeter sur sa fille mais Bellamy protégea sa petite sœur – quand bien même celle-ci pouvait se protéger seule avec le sport qu’elle faisait.
- Pars maintenant ! Ou on appelle la police.
- Tu ne le ferais pas, hurla-t-elle.
Octavia sortit son portable et composa le numéro :
- Moi en tout cas j’ai pas d’hésitation, dit-elle.
La mère fit un pas en arrière, puis un autre.
- Non, ne les appelle pas.
Elle semblait avoir réellement peur d’un coup. Bellamy l’observa :
- Il se passe quelque chose ?
- Je… Charles… Il a volé tous ces trucs.
- Pardon ?
- On a rien payé.
- Tu veux dire que tout ce qui est là, a été volé ? Tu déconnes ? Mais t’es complètement tarée ! Cria Bellamy. Octavia appelle la police.
Pas besoin de lui dire, la jeune fille avait déjà le combiné à l’oreille. La mère voulu s’enfuir, mais Bellamy la retint.
- J’ai changé d’avis, tu voulais entrer n’est ce pas ? Alors viens, entre.
- Non…
- Mais si, tu vas rester et tu expliqueras par toi-même toute l’histoire à la police.
- Je ne veux pas aller en prison ! Cria-t-elle.
- Et bien ça fallait y réfléchir avant d’emmagasiner chez moi des objets volés. Tu espérais quoi ? Que ce soit moi qui paye à ta place ? T’es vraiment la pire…
Bellamy poussa sa mère à l’intérieur de l’appartement et l’empêcha de s’enfuir.
- Laisse moi partir, hurla-t-elle, je ne voulais pas que tu te fasses arrêter à ma place, je… Je…
- La ferme, cria Bellamy plus fort qu’elle. La ferme où je te bâillonne et je t’attache.
La mère n’eut pas d’autres choix que de se calmer parce que Bellamy semblait très sérieux. La police arriva au bout d’un quart d’heure. Bellamy les fit entrer et avec Octavia ils expliquèrent la situation. Les policiers de leur côté leur dirent que ça faisait quelques temps déjà qu’ils essayaient de tomber sur « un couple de voleurs ».
- Et bien voilà une des responsables, dit Bellamy en montra sa mère assise sur le canapé. Elle vous dira sûrement où est son complice.
- Comment tu peux me faire ça ? Je suis ta mère !
- Une mère ne ferait jamais tout ce que tu as fais, soupira Bellamy. Je te l’ai dis, tu n’es rien du tout.
Les policiers remercièrent Octavia et Bellamy, embarquèrent les sacs poubelles et leur assurèrent qu’ils reviendraient chercher le reste des affaires. L’un d’eux menotta la mère qui chercha à s’enfuir en vain. Elle poussa des cries, mais ça ne servit à rien et les policiers l’emmenèrent avec eux.
Quand la porte se referma, le silence tomba dans l’appartement, et ce fut presque encore plus bruyant que les cris de leur mère quelques secondes plus tôt. Bellamy et Octavia restèrent plantés là sans bouger un moment, puis ils se regardèrent.
- C’est fini n’est ce pas ? Demanda Octavia.
- J’ai besoin de m’asseoir là, dit Bellamy.
Il se laissa tomber sur le canapé.
- Tu crois que je suis le pire fils du monde, O ? Je viens sûrement d’envoyer ma propre mère en prison.
- Tu l’as dis Bell, elle n’est pas notre mère. Tu n’es pas le pire fils du monde et en tout cas tu es le meilleur des frères.
Octavia vint s’asseoir près de lui, passa son bras autour de ses épaules :
- Et je t’aime, dit-elle, et je suis fière de toi. Sauf que moi quand je le dis, je le pense vraiment.
- Tu penses qu’elle ne le pensait pas ? Soupira Bellamy.
- Et bien… Je pense qu’elle savait comment faire en sorte de te culpabiliser suffisamment pour que tu la laisses faire tout ce qu’elle voulait.
- Elle devait bien nous aimer non ? Un minimum…
- Oui, sans doute, à sa manière. Elle doit nous aimer. J’imagine. Mais ça ne suffit pas, dit-elle.
Octavia attrapa un coussin sur le canapé et dit :
- Regarde, j’aime ce coussin, mais ça ne justifie pas que je le bourre de coup de poing okay ?
- Tu me compares à un coussin ?
- Oui. Je crois que je te compare à un coussin, rit-elle.
Bellamy éclata de rire à son tour et attira Octavia contre lui :
- Je crois que j’ai compris, O. Mais je suis beaucoup plus mignon que ce coussin.
- Carrément !
Ils échangèrent un long regard et éclatèrent à nouveau de rire.

xxx

Clarke observait le manège de Lexa depuis sa fenêtre. Ca faisait au moins dix minutes que celle-ci tournait en rond devant son entrée. Clarke la regardait faire en mordillant un stylo, incapable de se concentrer sur ses cours. Elle se demandait ce que Lexa faisait là, et pourquoi elle ne sonnait pas tout simplement pour lui parler. Est-ce qu’elle venait lui parler d’ailleurs ? Après tout, depuis qu’elles s’étaient embrassées, Lexa l’évitait, ne lui parlait plus, n’essayait même pas à écouter ses explications. Et pourtant elle était là, devant chez Clarke, à tourner en rond. Au bout d’un moment Clarke la vite prendre une décision, et contrairement à ce à quoi s’était attendu la blonde, ce ne fut pas celle de partir. Lexa appuya sur la sonnette, qui se mit à retentir dans la maison. Clarke était déjà debout à déraper jusque dans l’entrée. Elle remit une mèche de ses cheveux derrière l’oreille, prit une bonne inspiration et ouvrit la porte.
Lexa était toujours là, elle ne s’était pas enfuit. Ce n’était pas la façon d’agir de Lexa n’est ce pas ? De fuir ?
Clarke n’en était plus si sûre.
- Clarke.
- Lexa.
- Je voudrais te parler, je peux… Entrer ?
Clarke s’écarta pour la laisser passer, puis lui proposa à boire. Lexa refusa :
- Non, non c’est bon, je… C’est bon.
Elles allèrent directement dans la chambre de Clarke et Lexa regarda autour d’elle comme si c’était la première fois qu’elle la voyait, mais ce n’était pas la première fois. Ce qu’elle préférait c’était le punching ball dans un coin et tout le tas de classeurs colorés rangé dans un meuble. La chambre était propre mais pas forcément hyper bien rangé. Elle sentait l’odeur de Clarke.
- Tu voulais me parler de quoi ? Demanda la blonde.
Lexa ouvrit la bouche, la referma, s’avança prêt du bureau :
- Tu bosses la philo ? Tu t’en sors ?
- Oui. Mais je suppose que tu n’es pas là pour me parler de ça.
- Non effectivement, je…
Lexa se tourna et regarda Clarke.
- Je ne sais pas comment te dire ça.
Clarke s’avança et Lexa se recula, se retrouvant bloquée contre le bureau.
- Me dire quoi ?
Lexa ne la quitta pas des yeux. Elle semblait hésiter et la voir aussi peu sûre d’elle était assez étonnant. Mais ça ne déplaisait pas à Clarke, pour une fois qu’elle baissait sa garde, ce n’était pas si mal.
- Je t’écoute, l’encouragea Clarke.
- Je suis désolé de t’avoir évité ces derniers temps, se lança Lexa.
- D’accord.
- Voilà, c’est tout.
- C’est tout ?
Lexa hocha la tête mais ne bougea pas, comme si elle avait finalement quelque chose d’autre à dire. Et c’était le cas, mais elle ne savait pas comment le faire, ni si elle devait, tout allait changer si elle prononçait les mots. Lexa ne pourrait pas revenir en arrière. Ce n’était pas si facile à accepter.
Mais dans le fond, Lexa avait déjà pris sa décision. Simplement, parfois il était plus facile d’agir que de parler, alors elle se laissa aller, se rapprocha de Clarke posa ses mains sur ses joues et l’embrassa. Clarke répondit au baiser. Elle en avait trop envie, mais elle savait que ça ne suffirait pas, que Lexa allait devoir donner un minimum d’explication sur ce qu’elle désirait. Parce que pour Clarke, ce n’était pas seulement pour s’amuser.
Et elle lui dit.
- Ce n’est pas un jeu pour moi Lexa. J’ai quitté Niylah après notre premier baiser.
- Pour moi non plus, ce n’est pas un jeu.
- Mais tu trouves que les sentiments sont une faiblesse !
Lexa caressa doucement la joue de Clarke :
- Alors tu seras mon unique faiblesse.
Le cœur de Clarke s’arrêta au moins une ou deux secondes. Puis leurs bouches atterrirent à nouveau l’une sur l’autre.
Alors qu’elles échangeaient des baisers passionnés, Lexa se demanda si de toute façon ce serait tant que ça une faiblesse.
En tout cas là maintenant, elle se sentait assez forte et heureuse pour soulever dix montagnes.
Elle avait fait le bon choix.

A suivre.
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