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[Les 100 - pas de spoil UA] Pour tes services (8)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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MessageSujet: [Les 100 - pas de spoil UA] Pour tes services (8) [Les 100 - pas de spoil UA] Pour tes services (8) Icon_minitimeLun 11 Juil - 11:56

Fandom : Les 100
Prompt : Je remets mon esprit entre tes mains.
Note : Dernier chapitre.

***

8. Je n'embrasse pas.

Murphy lança des grains de riz sur Monty et Jasper. Ils se mariaient une semaine après s’être dis oui. Avait invité Murphy et leurs parents et ce fut tout, et c’était assez.
- C’est pas trop tôt, souffla Murphy, vous en avez mis le temps.
Les deux mariés s’embrassèrent, Murphy prit une photo. Ils étaient beaux dans leurs costumes. Voir ses meilleurs amis se marier ensemble ne rendit pas Murphy triste comme le craignait Monty. Plutôt l’inverse. Ca lui faisait un bien fou de savoir que Jasper avait enfin obtenu ce qu’il désirait le plus au monde. Les parents applaudirent et Murphy attrapa Monty par le cou :
- Fais le pleurer et je te butte.
- Relâche le Murph’, fit Jasper. On sait tous ici que c’est moi qui le ferai pleurer en premier.
Murphy relâcha Monty et attrapa Jasper de la même manière.
- Ne m’appelle pas Murph’, et fais le pleurer et je te butte.
- Bien chef.
Ils se sourirent, puis Murphy les serra tous les deux dans ses bras.
- Il était vraiment temps, vous êtes des idiots.

xxx

Murphy loucha sur Bellamy. Il était maquillé, portait une perruque stupide et un costume moche et coloré. Sans oublier le nez rouge et les grosses chaussures.
- Okay comment c’est censé me faire rire ?
- Je suis déguisé en clown, comment ça peut ne pas te faire rire.
- Les clowns sont la pire engeance de ce monde. Ca ne fait rire personne.
Bellamy eut l’air grognon, retira sa perruque et enleva son nez
- Ca m’a pris des plombes rien que pour le maquillage.
Murphy alla dans la salle de bain mouiller un gant de toilette et commença à le débarrasser du maquillage. Bellamy prit le gant de ses mains et grommela :
- Merci, je peux le faire tout seul.
- Je donnais juste un coup de main, s’agaça Murphy, j’allais pas te violer.
- Non mais quand t’as commencé à m’essuyer le visage hyper violemment, je me suis dis que j’allais le faire moi-même.
- J’étais pas si violent.
- Tu rigoles ? On aurait dit ma mère quand j’étais gosse. J’ai toujours pensé qu’elle voulait m’écharper.
Bellamy se dirigea dans la salle de bain pour observer son visage devant le miroir et continuer à retirer le maquillage. Murphy le suivit.
- Rend moi service pour la prochaine fois.
- Hm ?
- N’essaie pas de me faire rire avec quelque chose qui consiste à cacher tes tâches de rousseur. Ca ne vaut pas le coup.
La main de Bellamy s’arrêta, le gant de toilette toujours sur le visage. Puis il recommença à se nettoyer, comme si de rien.
- Comment c’était le mariage de tes amis ?
- Super. On s’est empiffré de gâteaux au chocolat en dansant sur des musiques des années 80, en faisant des mauvais karaoké et s’amusant à crever des ballons et à se lancer de la chantilly à la tronche. Y a pire comme mariage.
Murphy ne savait pas pourquoi il racontait tout ça, mais depuis quelques temps sa relation avec Bellamy s’était amélioré. Largement. Bellamy n’était pas si arrogant que ça en fait, un peu ours des fois, mais presque mignon par moment.
Bellamy lui avait même révélé qu’il aimait bien aller dans des endroits où on ne le prendrait pas pour un gosse de riche et où il pourrait simplement se défendre. Ca avait plutôt étonné Murphy, mais en bien. Petit à petit il avait revisité son avis sur Bellamy, se rendant de plus en plus compte qu’il n’était pas le connard qu’il avait cru.
- Tu veux qu’on se mate un film ? Demanda Bellamy.
- J’ai du repassage à faire, alors après.
Bellamy se tourna vers lui :
- Laisse tomber le repassage, tu le feras après.
- Ca fait trois fois que tu me dis ça, si je continue je vais avoir une colline de vêtements à repasser.
- Je demanderai à quelqu’un d’autre de le faire.
- Je suis payé pour…
- Obéir à mes ordres, et je veux regarder un film avec toi.
Murphy fronça les sourcils et Bellamy se reprit :
- Enfin, si tu veux, bien sûr. Sinon tant pis.
Le visage de Murphy se détendit à nouveau et il s’approcha de Bellamy. Il posa son pouce près de son oreille et essuya une trace de maquillage qu’il avait oublié. Le cœur de Bellamy tambourina dans sa poitrine et il n’avait aucune idée de comment calmer ça alors que le geste de Murphy happait totalement son esprit.
- Okay pour le film, dit finalement Murphy. Je n’aime pas le repassage de toute façon.
Bellamy sourit.
- Je choisi le film, ajouta Murphy. Ca fait des jours que tu nous mets des comédies et j’en ai marre.
- Si tu veux. Concéda Bellamy.
- Ce n’est pas avec ces films que tu me feras rire.
- Je suis sûr que tu te retiens exprès de toute façon.
Murphy sortit un petit bout de langue malicieusement et Bellamy comprit qu’il avait touché juste. Il allait devoir être plus malin s’il voulait vraiment faire rire Murphy.

Un autre jour, Bellamy invita Jonathan à venir dans la piscine avec lui.
- Pour me mater ? Se moqua Jonathan.
- Entre autre, répondit Bellamy.
Celui-ci avait compris depuis quelques temps que Jonathan avait une façon bien à lui de parler, et que des fois le meilleur moyen de répondre à ses sarcasmes c’était d’y acquiescer.
- Tu ne vas pas te gêner non plus, ajouta Bellamy.
- Carrément pas, j’aurai les yeux rivés sur ton cul, fais moi confiance.
Bellamy rit. Mais ce n’était pas à lui de rire.
Ils se retrouvèrent en maillot de bain au bord de la piscine et Bellamy attrapa Jonathan dans ses bras, le souleva et le jeta à la flotte. Ce dernier sortit la tête de l’eau :
- C’était quoi ça ?
- Ca te fait rire ?
- Tu essayes de me noyer et je devrais en rire ?
Bellamy soupira et sauta à l’eau en faisant une bombe, éclaboussant Jonathan.
- Cite moi une chose qui te fais rire. Demanda Bellamy.
- Ta sœur !
Bellamy appuya sur la tête de Jonathan et le coula. Jonathan essaya de se venger en lui grimpant sur les épaules pour lui rendre la pareille, en vain. Vexé, Murphy resta accroché à son dos.
- Promène moi. Réclama-t-il.
Bellamy avança dans la piscine. Les bras de Jonathan autour de son cou, son esprit loin, loin. Il se mit à nager au bout d’un moment et d’un coup sentit Jonathan exercer une pression sur son dos et Bellamy se retrouva la tête sous l’eau et but la tasse. Il retourna à la surface et surpris le sourire de Jonathan. Ce dernier se mordait les lèvres.
- Ne te retiens pas !
Mais Jonathan ne rit pas.
- Tu allais rire, tu triches.
- Va falloir faire mieux que couler pour me faire rire.
Bellamy le souleva une nouvelle fois et le jeta à la flotte un peu plus loin. Ils passèrent l’après-midi à s’embêter dans l’eau, mais Bellamy ne réussit pas à faire rire Jonathan une seule fois.

A un autre moment, Bellamy lui raconta des tonnes de blagues, assit sur son lit, tandis que Murphy passait la serpillière. Murphy se contenta de bailler la bouche grande ouverte.
- C’est quoi tes blagues de primaires là ? Tu crois pas que je ne les connais pas déjà toutes en plus ? Je te signale que mon meilleur ami est le plus grand idiot du monde qui connaît toutes les blagues carambar par cœur !
Bellamy se tut un peu vexé. Murphy lui tira la langue et recommença à bouger la serpillière.
- Comment tu l’as connu ?
- Jasper ?
- Oui.
- Nos parents étaient tous amis, nos mères sont tombés toutes les trois enceintes dans la même année. Je suis né en premier, Jasper en deuxième mais il était prématuré et avait des soucis, alors il a dû rester à l’hôpital et c’est comme ça qu’il a rencontré Monty qui est né peu après. Tu vois, déjà à ce moment là Jasper a attendu Monty. J’ai toujours pensé qu’ils finiraient ensemble, c’est juste que ça leur a pris vingt-et-un an.
- Et vous êtes toujours restés amis ?
- Ouais. Toujours.
Murphy ne comprenait pas pourquoi il racontait ça, mais il racontait. Quand il eut finit de passer la serpillière, il rejoignit Bellamy sur le lit en attendant que ça sèche.
- Tu les aimes ?
- Plus que ma propre vie.
Bellamy lui sourit.
- Je pourrais leur demander le meilleur moyen de te faire rire.
- Tu pourrais, dit Murphy.
- Les chatouilles peut-être ?
- Je ne suis pas chatouilleux, fit Murphy.
Bellamy tenta tout de même, posa ses mains sur les côtes de Murphy, et le chatouilla. Sans résultat. Il prit son pied nu et passa ses doigts dessus, mais celui-ci n’eut pas de réactions.
- C’est injuste, marmonna Bellamy.
- Et toi ? Comment tu connais Clarke ? Interrogea Murphy.
- Nos mères. Quand Clarke est née et qu’elle était une fille, elles nous ont fiancé. Voilà.
- Donc vous devez vous mariez à cause de vos mères ? Pas parce que vous vous aimez ?
- On ne va pas se marier. Clarke ne le désire pas. Elle me l’a annoncé.
Murphy regarda ses orteils.
- Il y a donc une fille dans ce monde qui ne veut pas coucher avec toi. A part ta sœur bien sûr.
Bellamy haussa les épaules. Depuis quelques temps, il refusait toutes les filles qui lui demandaient pour sortir avec lui. « Désolé pas en ce moment ». Il n’avait pas envie et c’était bizarre, parce qu’il avait souvent eu envie.
Mais en ce moment ce qu’il voulait, c’était faire rire Jonathan.
Murphy s’allongea sur le lit et se pencha vers le sol pour voir s’il séchait. Bellamy en profita pour le regarder sans être vu. La courbe de ses épaules, sa nuque, ses jambes fines.
- Je te vois, fit Murphy.
- Tu as des yeux derrière la tête ?
- Non mais c’est facile de deviner que tu me mates.
Il se mit sur ses genoux, en face de Bellamy :
- Je peux te…
- Non.
- De toute façon tu me payes alors je…
- Non.
- Un strip-tease alors ?
- Non plus.
Murphy se pencha vers lui :
- Tu es dur en affaire. Sans mauvais jeu de mot.
Bellamy le poussa en arrière et se leva. Tant pis pour le sol mouillé. Murphy le regarda s’éloigner, sans savoir pourquoi, se faire rejeter sans cesse par Bellamy, le rendait heureux.

xxx

Allongé sur son lit, Bellamy comptait sur ses doigts. Il avait essayé le déguisement débile, les blagues idiotes, la piscine, les chatouilles, les films, les taquineries, les jeux de mots, et rien n’avait fonctionné. Jonathan n’avait pas rit. Il n’avait pas demandé de l’aide à ses amis, parce qu’il voulait y arriver par lui-même, mais il aurait aimé un indice. Quelque chose. N’importe quoi. Il voulait le faire rire. Et continuer de passer du temps avec lui aussi. Toutes les excuses étaient bonnes.
- Je t’emmène à la fac.
- Tu veux voir un film ?
- Je dois faire mes devoirs mais tu peux laver mes vitres ?
- Je vais t’aider à mettre le linge dans la machine à laver.
- Tu veux que je t’aide pour un cours ?
- Ca te dit de venir manger avec moi désormais ? Ca me gonfle de manger seul pas toi ?
Bellamy avait d’ailleurs essayé de se mettre de la nourriture sur le nez. Jonathan n’avait pas ris. Il avait passé son pouce sur son nez pour l’essuyer et l’avait léché très sensuellement, ce qui avait fait naître un paquet de fourmis dans l’estomac de Bellamy, qui s’était dit que jouer avec la nourriture pouvait être vraiment dangereux.
- Je te raccompagne ?
- Tu veux voir un autre film ?
Quand Jasper et Monty venaient, Bellamy passait l’air de rien près de la chambre et entendait des éclats de rire et ça le rendait jaloux. Comment faisaient-ils ? Que lui racontaient-ils ? Qu’est ce qui faisait rire Jonathan ?

Bellamy avait emmené Murphy à l’observatoire.
- Je voulais pas y aller tout seul, expliqua-t-il.
- Tu aurais pu emmener une fille.
- Je voulais y aller avec toi, admit Bellamy.
Murphy fit un « hmmm » et n’ajouta rien. Bellamy dirigea le télescope vers des étoiles et invita Murphy a regardé. Ce qu’il fit.
- Ensuite tu vas m’annoncer que tu as donné mon nom à une étoile.
- Non, en fait ça c’est une attrape nigaud.
Murphy observa le ciel, l’immensité de celui-ci.
- Ca doit être merveilleux dans le ciel, où rien ne peut nous atteindre.
- Sauf une commette, plaisanta Bellamy.
Murphy eut un sourire et se détacha du télescope. Bellamy se pencha pour regarder de nouveau.
- Tu rêves de t’évader, murmura Bellamy.
- Evidemment. Tu crois que j’aime ce que je fais ?
Bellamy se sépara du télescope pour regarder Murphy. Ce dernier se sentit mal à l’aise. Poussa Bellamy doucement pour prendre sa place et regarda les étoiles à nouveau. Bellamy resta silencieux. Attendit. Si Murphy voulait lui parler il le ferait. Murphy finit par lâcher le télescope et venir se mettre à côté de lui. Ils s’assirent.
- Mon père est mort quand j’étais petit. Et à partir de là c’est devenu horrible à la maison. Ma mère buvait voilà. Mais elle a contracté des dettes, avec des types pas sympa, pour pouvoir boire sans travailler. Il a fallu que je les rembourse. Au début j’ai travaillé et ce n’était jamais assez alors…
- Alors ?
- Alors ils ont menacé de s’en prendre à Jasper et Monty. Que si on payait pas, c’était les autres qui allaient payer. C’est comme ça que j’ai pourri la vie de mes meilleurs amis tu vois ?
- Qu’est ce qu’il s’est passé ?
- Monty s’est fait attaqué, pas vraiment violemment, mais assez pour le traumatiser. Assez pour qu’il culpabilise et rejette Jasper. En tout cas, je savais que je ne pouvais pas laisser tomber mes amis. Je leur ai promis de payer. J’aurais fais n’importe quoi. Ils avaient une solution pour moi.
Bellamy resta silencieux mais se pencha vers Murphy comme pour le protéger.
- Sucer quelques queues en échange d’argent. J’avais dix-sept ans. Je l’ai fais, j’ai rien dis à personne, je me suis sentis… Je…
Les larmes montèrent aux yeux de Murphy.
- J’étais vraiment dégueulasse hein ? Je les suçais et je pouvais payer les dettes de ma mère et protéger mes amis. J’avais trouver que ça, je suis juste écoeurant.
La main de Bellamy se posa sur le dos de Murphy.
- Non.
- Ca a duré deux mois. Ensuite… J’ai arrêté. Monty et Jasper l’ont appris, ma mère aussi, et elle s’est reprise pendant un temps. Elle a bossé pour m’aider à payer. Eux aussi l’ont fait. Ils ne m’ont jamais rien dis, ni jugé, ni rien. Pour tout ça je les aime plus que tout et si je devais tordre le monde pour qu’ils soient heureux alors je le ferais.
Bellamy garda sa main sur son dos le temps que Murphy essuie un peu ses larmes, et reprenne :
- Ma mère a rechuté, elle a contracté de nouvelles dettes, envers d’autres personnes. J’avais dix-neuf ans à ce moment là et je savais ce que je devais faire alors… J’ai commencé à me vendre. Au début juste pour des pipes mais on m’a dit que je pouvais gagner beaucoup plus pour mon cul… Je n’étais plus puceau, j’avais eu des copains et des copines depuis l’âge de quatorze, quinze ans, alors… Ca allait. Et je savais comment faire. Ce n’est pas si dur. On débranche son esprit et ensuite… Et bien c’est du sexe, ce n’est pas grand-chose. Ca devient une habitude. C’est presque rassurant en fait. Au moins je suis bon dans quelque chose.
La main de Bellamy frotta doucement le dos de Murphy.
- Jasper et Monty voulaient que j’arrête mais parce qu’ils s’inquiétaient pour moi. Ils ne voulaient pas que je souffre. Je n’ai pas tant souffert, comme je l’ai dis, on s’habitue. En tout cas moi, je me suis habitué, c’était machinal. Ils sont restés malgré ça, encore une fois ils ne m’ont pas jugé, ils ont fait en sorte que tout aille bien pour moi. Du moins autant qu’ils le pouvaient. Ils se sont assurés d’être là chaque fois que j’en avais besoin. Sans eux, j’aurais été sans doute beaucoup plus mal mais ils me faisaient déculpabiliser, on finissait par en plaisanter, et c’était plus facile comme ça. J’ai aussi trouvé un autre travail, mais je me suis rendu compte que ce n’était pas suffisant si je voulais continuer mes études, alors j’ai accumulé les deux. Voilà. Tu sais tout de pourquoi j’avais un vrai travail, et un travail dégueulasse.
Bellamy l’attira dans ses bras et Murphy se laissa faire. Ils restèrent longtemps ainsi.
- Je n’ai jamais raconté ça à personne, finit par lâcher Murphy.
- Comment tu te sens ?
- Tu me détestes ?
- Non.
- Je te dégoûte ?
- Non.
- J’ai vendu mon corps, il n’y a plus une seule partie de moi qui sois vierge.
Bellamy prit son menton et le regarda.
- Bien sûr que si.
- Quoi ?
- Ton rire.
Murphy arqua les sourcils de surprise, puis il fut là, au font de sa gorge, à gratter à la porte pour remonter jusqu’à sa bouche et Murphy ne le retint pas. Dans un drôle de hoquet, il se mit à rire.
- T’es vraiment bizarre !
Bellamy comprit à ce moment là. Alors que Murphy tremblait dans ses bras, secoué par son rire. C’était soudainement complètement évident, voilà ce qui lui arrivait donc, mais pourquoi n’avait-il pas compris ? Il avait dépassé depuis longtemps ses peurs par rapport au fait d’avoir envie de coucher avec un garçon, et pourtant il avait continué à être aveugle.
Il l’aimait. Bellamy était tombé amoureux de Jonathan. Non.
De Murphy.
- Je t’aime, lâcha-t-il sans y penser.
Murphy arrêta aussitôt de rire, et eut l’air choqué. Bellamy fut prit d’une irrésistible envie de l’embrasser et posa sa bouche sur la sienne. Murphy le repoussa brutalement et hurla :
- Je n’embrasse pas !
Bellamy resta silencieux, le temps que Murphy se calme. Puis il répéta.
- Je t’aime.
- Après tout ce que je t’ai dis ? Tu te fous de ma gueule ?
- Non. T’être prostitué ne te définis pas. Murphy tu es plus que ça.
- Tu m’as appelé Murphy.
- Oui.
- Appelle-moi Jonathan. C’est comme ça que...
- Tes clients t’appellent. Je ne suis pas un client. Je suis amoureux de toi.
- Je ne te crois pas !
Murphy le poussa violemment et tira sur son pantalon.
- Je vais te sucer une bonne fois pour toute, ça te calmera.
Bellamy se redressa et l’empêcha de le déshabiller. Puis il tira Murhy contre lui et le prit à nouveau dans ses bras.
- Je sais ce que tu fais. Tu te défends parce que tu ne sais pas comment accepter ce que je t’ai dis.
- Je fais ce que je sais faire, je suis une pute !
- Tu n’es pas que ça, je te l’ai dis. Tu ne peux pas te définir juste à travers ça. Murphy tu es un type marrant, malicieux, insolent, sarcastique, bourré de fierté, un peu têtu, un peu impulsif, attaché à ses amis. Tu peux être hyper agaçant, et tu adores danser sur la musique que tu choisis. Tu es un peu sans gêne des fois, tu as un sourire moqueur très souvent, mais des fois tu en as un vrai qui remonte jusque dans tes yeux. Tu es un foutu cracheur, et tu aimes te balader pieds nus.
- Arrête…
- Tu es drôle, un peu chiant des fois, tu es une personne intelligente, qui cherche à s’en sortir, tu as peur qu’on te méprise et je crois que tu te détestes.
- Arrête, murmura Murphy.
- Et tout ça je l’aime Murphy. Je ne sais pas quand c’est arrivé. Mais à un moment j’ai basculé. Peut-être en te voyant danser, ou parce que je suis tombé sur toi en train de faire la sieste sur mon lit, parce que tu trouves les cravates moins sexy, ou bien quand tu as ris avec ma sœur pour la première fois. Je ne sais pas. On s’en fiche. Je t’aime.
Il retenait Murphy tout contre lui et son cœur battait furieusement et il était sûr que Murphy l’entendait.
- Arrête où je vais finir par te croire. Souffla-t-il si doucement que Bellamy ne fut pas sûr de l’avoir entendu ou simplement imaginer.
- J’aime ta façon de ne jamais passer la serpillière dans les coins, j’aime le fait que tu ais fais de moi une meilleure personne, et oui je te trouve beau aussi, et surtout j’aime ton rire.
Murphy se recula pour le regarder. De nouvelles larmes coulaient de ses yeux et Bellamy les essuya délicatement.
- Qu’est ce que tu attends de moi ?
- Rien. Dit Bellamy. Je t’aime et c’est gratuit.
Murphy eut un petit rire :
- Tu es tellement, tellement bizarre.
- Et tu ne m’aimes pas ?
Murphy réfléchit à la question. Il n’avait jamais songé à Bellamy comme à autre chose qu’un client potentiel, qui finirait par lui monter dessus pour justifier qu’il lui donnait de l’argent. Mais désormais ? Tout semblait différent.
Murphy repensa à tous les moments passés avec Bellamy et comment doucement c’était devenu si facile de lui parler, d’être avec lui, de le taquiner. Comment il avait envie de passer ses bras autour de lui, juste pour avoir ses bras autour de lui et non pas pour coucher. De comment il aimait ses cheveux qui partaient dans tous les sens. Comment il aimait simplement discuter avec lui, s’empêcher de rire pour l’embêter. Comment ça le rendait heureux d’être rejeté et de l’entendre refuser de le prendre pour sa pute. Il regarda la bouche de Bellamy et eut envie qu’il l’embrasse à nouveau, eut envie de l’embrasser aussi. Il n’embrassait pas, mais Bellamy n’était pas un client…
Et bien sûr que Murphy était tombé amoureux de lui.
- Si. Dit-il.
Le cœur de Bellamy fit des bonds de cabris.
- Si ?
- Je t’aime Bellamy.
- Je peux t’embrasser ?
Murphy répondit à la question en posant lui-même ses lèvres sur celles de Bellamy.

Le baiser fut court, tendre et tranquille. Ils se goûtaient, se découvraient, ils étaient presque hésitants comme si c’était la première fois qu’ils embrassaient. Bellamy colla son front contre celui de Murphy quand leurs lèvres se séparèrent. Ils restèrent un moment dans les bras l’un de l’autre avant de se décider à rentrer.
Bellamy emmena Murphy dans sa chambre.
- On va dormir.
Murphy pencha la tête sur le côté et posa une main sur le torse de Bellamy.
- Je peux te…
- Non, on va dormir pour le moment.
- Et c’est tout ?
- Oui.
La tête vraiment étonnée de Murphy fit sourire Bellamy. Ils se déshabillèrent pour la nuit puis s’allongèrent et Bellamy prit Murphy dans ses bras. La main de Murphy voulu se balader mais il l’en empêcha.
- Dodo j’ai dis.
- Tu ne plaisantais pas alors.
- Non.
- Mais pourquoi ? Tu m’aimes non ? Tu dois avoir envie de…
- Oui.
- Alors ?
- Alors pour le moment je veux juste dormir avec toi. Et puis il y autre chose.
- Quoi ?
- Je te paye pour travailler pour moi, je ne veux pas que tu penses que je te paye pour ça.
Murphy se mordit les lèvres.
- Tu ne veux pas de moi comme une pute.
- Tu as tout compris.
Bellamy observa le sourire qui se peignit sur le visage de Murphy et le captura en appuyant un instant ses lèvres sur les siennes.
Et comme il l’avait dit, ils ne firent que dormir.

xxx

Comme Bellamy ne voulait pas qu’il y ait d’amalgame, il aida Murphy a trouvé un travail bien payé. Il fit marcher ses relations pour cela et Murphy fut embauché comme serveur dans un restaurant qui payait très bien, assez en tout cas pour qu’il puisse continuer à rembourser les dettes de sa mère et payer la fac. Murphy se sentit mal à l’aise :
- J’ai l’impression de ne pas le mériter, ils m’ont embauché parce que tu l’as demandé au patron et…
- Et rien du tout. Je t’ouvre une porte pour t’aider, c’est tout. Et tu le mérites.
Murphy se contenta d’acquiescer. Bellamy ne s’arrêta pas là. Il aida aussi Murphy pour sa mère.
- Tu ne peux pas la laisser te bouffer toute ta vie.
- C’est ma mère.
- Je comprends bien, mais je ne peux pas laisser te bouffer toute ta vie.
- Qu’est ce que tu vas faire ?
- Je vais lui payer un établissement où des gens seront là pour l’aider.
- Hors de question que tu payes.
Bellamy caressa doucement ses cheveux d’une manière rassurante.
- Alors qu’est ce que tu proposes ?
- Tu penses pouvoir trouver un établissement où je pourrais payer ?
- On va regarder ça.
Ils firent des recherches ensemble. Mais tous les établissements vraiment sérieux étaient au dessus des moyens de Murphy. Bellamy voulait bien payer, mais il comprenait le raisonnement de Murphy, il avait peur que ce soit comme se faire entretenir. Il resterait alors une pute et rien d’autre.
Finalement la solution vint de Jasper et Monty. Ces derniers avaient été heureux comme jamais de savoir que Murphy était avec Bellamy et que celui-ci respectait leur ami. Ils avaient peut-être bien encore été plus heureux que le jour de leur mariage.
- Il veut t’aider pour ta mère, tu pourrais le laisser faire, dit Jasper.
- Non.
- J’ai une autre idée, fit Monty.
- Laquelle ?
- Nos parents nous doivent toujours un cadeau de mariage. Ils n’ont pas eu le temps de s’y préparer, ni de savoir quoi nous offrir, ils sont encore en train d’y réfléchir.
- Vous voulez que vos parents payent pour ma mère ?
- Après tout, ils étaient amis avant, non ? Ils ne t’ont pas beaucoup aidé avec tout ce qui est arrivé, ils peuvent au moins faire ça.
Les parents de Jasper et Monty s’étaient détachés de Murphy et de sa mère, et contrairement à leurs enfants, ils n’avaient guère apprécié les activités de Murphy, avait pensé qu’il ne valait pas mieux que sa mère. Si bien qu’ils n’avaient jamais rien fait pour l’aider. Voilà pourquoi Jasper et Monty étaient partis, avaient pris un appartement et s’étaient débrouillés pour le payer eux-mêmes. Se détachant de leur famille. Murphy n’avait pas voulu les suivre, il avait prit un appartement tout seul pour échapper à sa mère. « Je ne veux pas vous imposer ma présence », et il avait été intransigeant là-dessus. Ils les avaient invité à leur mariage comme une réconciliation, mais maintenant ils fallaient qu’eux aussi fassent quelque chose pour eux. Murphy réfléchit.
- Vous pensez qu’ils seront d’accord ?
- On leur demandera, mais toi, tu es d’accord ?
- Ce n’est pas… Est-ce que vous pensez que ce serait comme si vous payez mon amitié ?
- N’importe quoi, fit Jasper, on a toujours été amis, des fois les amis se prêtent de l’argent.
Murphy posa sa main sur la hanche de Jasper et se rapprocha de lui :
- Mais tu ne veux pas que je te donne mon corps en échange ?
Jasper lui donna une tape à l’arrière de la tête.
- Non seulement je suis marié et tu sais bien que jamais je ne t’utiliserai de cette manière.
Murphy embrassa sa joue et le relâcha.
- Je vous aime les mecs.
- Nous aussi, répondirent les deux garçons.
Les parents acceptèrent de payer un établissement à la mère de Murphy. Comme cadeau de mariage et aussi parce qu’ils comprenaient qu’ils n’avaient pas été correct. Que leurs fils leur manquaient et qu’ils auraient dû faire ça depuis le début.
Convaincre la mère de Murphy ne fut pas une mince affaire mais Murphy ne lui donna pas vraiment le choix. Soit elle allait en établissement, soit elle se démerdait pour ses dettes.
- Tu n’auras qu’à aller sur le trottoir, pas pour y vomir, pour vendre ton cul. On pourra dire tel mère, tel fils.

Les choses semblaient s’arranger. Rencontrer Bellamy avait fait prendre un tournant à la vie de Murphy, c’était incroyable. Comme si d’un coup toutes les briques s’assemblaient pour donner un mélange cohérent et agréable. Murphy avait l’impression de se réveiller d’un cauchemar horrible et de pouvoir enfin respirer.
- Il reste une question, dit Bellamy.
- Laquelle ?
- Est-ce que tu veux vivre avec moi ?
Murphy resta silencieux.
- Je comprendrai que tu dises non, que tu te sentes encore une fois entretenu, et je ne dirai rien si tu veux prendre un appartement. Je te le demande, parce que je veux vivre avec toi…
- Je… Tu es sûr ?
- Oui.
- Ca ne dérangera pas ?
- Ma mère n’est jamais là comme tu as pu le remarquer. Je l’ai appelé vite fait pour lui parler de nous deux mais elle n’avait pas le temps de m’écouter alors je ne suis même pas sûr qu’elle ait enregistré. Elle a d’autres choses à s’occuper. Alors non, ça ne dérangera pas.
- Tu veux vivre avec moi ? Sous le même toit ? T’arriveras à me supporter ?
- Oh que oui, j’ai eu le temps de me faire à ton insolence.
Murphy avait rit et Bellamy avait adoré le faire rire.
- D’accord. Je veux bien.
Murphy était resté.

Quand Octavia rentra pour un week-end, elle s’écria simplement « je le savais », et tapa dans le dos de son frère pour le féliciter. Bellamy lui apprit toute la vérité à propos de « Jonathan » ensuite, en compagnie de Murphy. Octavia se contenta de hocher la tête et de décoiffer Murphy.
- Mon frère est heureux, alors moi le reste, je m’en fiche.
Voilà, c’était parfois aussi simple que ça.

xxx

Bellamy était allongé sur le dos. La tête de Murphy était sur son ventre et il lui caressait les cheveux. En même temps ils se parlaient. De temps à autre Murphy racontait certaines histoires avec ses clients, les plus drôles, et Bellamy ne réagissait jamais avec dégoût, il l’écoutait, riait même parfois. Lui-même racontait certaines des filles qu’il avait connu, les histoires les plus stupides, et souvent Murphy finissait par se marrer. Ce qui était le but recherché. Au bout d’un moment Murphy s’était tourné posant sa joue sur le ventre de Bellamy, observant son menton. Bellamy releva un peu la tête pour le regarder, ils s’observèrent longuement avant que Murphy ne rampe vers son visage et vienne l’embrasser.
- Je t’aime Bellamy, murmura-t-il.
- Je t’aime Murphy.
- John Murphy, c’est comme ça que je m’appelle, en entier.
Bellamy sourit :
- Effectivement, tu n’as aucune imagination.
Le rire de Murphy résonna dans toute la pièce.
Droit dans le cœur de Bellamy.

Fin.
Swato
Swato
Dieu vis sur une tortilla.
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MessageSujet: Re: [Les 100 - pas de spoil UA] Pour tes services (8) [Les 100 - pas de spoil UA] Pour tes services (8) Icon_minitimeMer 28 Déc - 23:11

MAWWWWWWWWWWWWWWWWWWWWWWWWWWWWWW punaise je meurs c'était trop beau PUNAISE *o*

J'ai kiffééééé, j'avais besoin de gay, merci, merci, merci ! <3
J'ai adoré comment Bellamy réussi à faire rire Murphy et le fait qu'il ait pas cédé aux avances de Murphy et tout le reste et le dénouement est juste parfait ! (mais j'en veux encooooooore >< accro, moi ?)
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