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[Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (57)

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Maliae
Maliae
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MessageSujet: [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (57) [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (57) Icon_minitimeMer 29 Juin - 22:15

Note: pas relu, chapitre très très bizarre j'en conviens. Voilà hm j'espère quand même qu'il vous plaira.

xxx

57. La ville lumière.

Bellamy était assis sur le canapé, le coude sur l’accoudoir, sa tête sur la main. La télé déblatérait mille conneries et il s’en foutait. Sa mère était là, Charles était là. Et ça aussi il s’en foutait. La veille sa mère avait fait acheter à Charle une nouvelle télé, un écran géant avec des enceintes, et on se serait cru dans un mini home cinéma, mais Bellamy n’avait rien dit. Pas même quand elle s’était accaparée l’ancienne télévision pour la mettre dans sa chambre. Octavia avait crisé, mais devant l’inertie de Bellamy n’avait rien pu faire.
- Bell, tu peux pas la laisser faire.
Mais Bellamy la laissait faire.
- Je sais que Murphy te manque mais…
Son frère avait tressaillit, son visage s’était assombris et Octavia s’était rapprochée :
- Bell...
Il s’était détourné en silence. Bellamy déprimait depuis que Murphy l’avait laissé tomber, c’était comme si tout était devenu sombre. Il savait qu’il devait empêcher sa mère d’agir à sa guise, qu’il devait protéger sa petite sœur, mais il ne se sentait pas la force de le faire. Pour une fois, il aurait juste voulu, qu’on le laisse tranquille, que quelqu’un fasse ces choses à sa place pour une fois.
- O, tu devrais aller vivre chez Lincoln pendant quelques temps.
- Et te laisser ?
- Il prendra soin de toi.
- Je ne partirai pas, tu ne peux pas m’éloigner comme ça.
Bellamy n’avait pas la force de discuter.
- Fais comme tu veux.
- Bell ! Je t’en prie, réagis, ne reste pas comme ça. Murphy est un con.
Le visage de Bellamy s’était assombri :
- Ne parle pas de lui comme ça.
- C’est un con pour te laisser tomber comme ça !
- Il avait une raison pour le faire.
- Une mauvaise raison !
Bellamy n’avait pas voulu discuter plus. La mère avait installé le nouvel écran. Octavia était resté.

Bellamy poussa un soupir, pour la cent millième fois, pensant à Murphy. Sa mère planta son coude dans ses côtes :
- Arrête de faire la gueule, va baiser une nana ça te fera du bien.
Bellamy ne réagit pas, comme s’il n’avait pas entendu. Il n’avait sûrement pas entendu en fait. Il se repassait le film de son histoire avec Murphy, chaque petit moment avec lui, les regards, les câlins, les baisers, les taquineries.
- C’est juste un chagrin d’amour, ça te passera.
Mais ce n’était pas un chagrin d’amour, pas juste ça. Bellamy ferma les yeux, Murphy avait un sourire particulier, il remontait en coin avec l’air un brin moqueur et sûr de lui, la plupart du temps. Mais quand il souriait sincèrement, jusque dans ses yeux, son visage devenait encore plus mignon, avec ses joues qui s’arrondissaient et qui donnaient envie qu’on morde dedans. Il n’y avait pas que son sourire. Il y avait toutes ses mimiques, ses haussements de sourcil, sa façon de bouder, ou de poser sa main au dessus de sa bouche pour essayer de cacher ses rougissements. Il y avait cette manie de se mordre l’ongle du pouce, ou de les planter dans le dos de Bellamy. Il y avait sa voix, sa fausse nonchalance, sa fierté. Il l’avait appelé « Bell » quelques fois, ils s’engueulaient, et puis se réconciliaient. Il y avait son corps et ses baisers, son caractère de cochon, son humour de merde, ses sarcasmes et cette façon de lever les yeux au ciel avec agacement. Il y avait ses crises de jalousie, ses insécurités, oh bon sang il y avait les moments où Murphy se laissait tout simplement aller. Et on lui demandait de vivre sans ça ? Et comment le pourrait-il ?
Un souvenir raisonna dans son esprit plus fort que les autres.
Son rire.
Le rire de Murphy.
Bellamy eut l’impression de se casser. Pourquoi ? Il l’aimait, Murphy ne pouvait pas partir comme ça, pas l’abandonner de cette manière. Il ne voulait pas, il n’arriverait pas à vivre sans lui, ça n’aurait pas de sens. Il se fichait de pouvoir faire d’autres rencontres, il s’en tapait de savoir que tout guérissait. Il ne voulait pas guérir, il voulait Murphy.
Bellamy voulait bien porter des robes, se maquiller, déménager à côté de Disney, crever sous la pluie, mener une guerre aux scolopendres, ne pas avoir d’enfant, laisser tomber son travail, si Murphy venait sonner à sa porte et lui disait qu’il ne savait pas ce qui lui avait pris, qu’il voulait être avec lui, qu’il l’aimait.
Tant pis si ça paraissait pathétique de sa part.
- Bébéllamy t’es pas drôle du tout je t’assure, c’est pitoyable de pleurer pour ça.
Il ne pleurait pas.
Bellamy posa sa main sur sa joue pour comprendre qu’en fait si, il pleurait. Il se leva.
- Je vais faire un tour, dit-il.
Il ne rentra pas de la nuit et dormit dans sa voiture, trop bourré pour prendre le volant.

xxx

Monty devait porter Jasper et Bellamy. Ce dernier n’était plus que l’ombre de lui-même, ou plutôt l’ombre de son ombre. Il faisait son travail de surveillant d’étude parce qu’il fallait le faire, mais paraissait ailleurs quasiment constamment. Il parlait peu, marchait comme un fantôme, n’avait envie de rien. Jasper était à peu près dans le même état et s’il avait plus de couleur, c’était uniquement parce que Monty lui serrait la main si fort qu’il lui faisait mal, lui rappelant qu’il n’était pas seul. « Ton frère t’a peut-être abandonné, mais je suis là moi, je suis là ». Monty était celui qui avait été le moins touché par le départ de Murphy, mais il ne fallait pas croire, ça lui faisait quand même super mal. Des fois il marchait dans les couloirs du lycée, et il sursautait en pensant avoir entendu la voix de Murphy, il regardait partout autour de lui, le cherchait des yeux, avant de se rendre compte qu’il avait halluciné ou confondue et ça le blessait. Monty rêvait de lui et Jasper lui avait dit que la nuit dernière il avait baragouiné un truc qui ressemblait « tu parles de lâcheté mais c’est toi qui déménage, sale con ».
- Tu parlais de Murphy ?
- Sans doute.
- Il me manque.
- Moi aussi.
- Mais je ne suis plus son frère.
Jasper avait eut les larmes aux yeux et Monty l’avait pris dans ses bras. L’asiatique avait peur, Jasper était hyper instable, trop de trucs lui étaient tombés sur le coin du nez depuis le début de l’année scolaire. La mort de Maya d’abord, qui l’avait blessé et dont il s’était remis assez difficilement, la rupture que Monty lui avait imposé à cause d’Emma qui était une grosse mytho (et heureusement qui n’avait pas duré), la peur de voir Murphy mourir d’une pneumonie (Monty lui-même n’aurait pas pu supporter qu’il meurt), et finalement Murphy qui lui balance qu’ils ne sont pas frère, qui jette toute sa vie à la poubelle et qui disparaît. Monty avait peur que Jasper craque, qu’il fasse une crise de nerfs, qu’il se fasse du mal.
- T’inquiète pas Monty, lui avait-il pourtant dit, je vais pas faire de bêtises.
Mais il avait le ton de celui qui allait faire une bêtise.

Murphy avait disparu depuis deux jours et pourtant on aurait dit que ça faisait des semaines. Même Emori paraissait déprimé, en colère, elle avait répondu à tous les profs et s’était fait viré de deux cours, et elle s’en foutait.
Murphy ne leur avait rien dit, pas un au revoir, pas une explication. Il avait tout jeté, Bellamy, Jasper, ses affaires et s’était barré. Seth pensait qu’il était simplement aller chez un ami et qu’il reviendrait, que ce n’était pas si grave et personne ne l’avait détrompé, alors qu’ils savaient tous que Murphy n’était pas chez un ami.

Bellamy regardait ses petits pois sans les manger. D’ailleurs ces derniers temps il ne mangeait pas vraiment. Peut-être qu’il devrait, mais il n’avait pas faim. Jasper mangeait, mâchait, se forçait, parce qu’il sentait le regard de Monty sur lui. La nourriture paraissait n’avoir aucun goût, même pour Monty. Emori tapait rageusement sa fourchette dans son assiette et mangeait comme si elle se vengeait sur la nourriture. Ils mangeaient tous les quatre en compagnie de Finn et Raven, qui sentaient l’humeur morose et restaient plutôt silencieux. Jusqu’à ce que Raven épuisée par la situation, décide d’ouvrir sa bouche :
- Vous avez fais quoi pour le rechercher ?
- Il veut pas nous voir, marmonna Jasper.
- Et alors ? Vous allez juste laisser tomber comme ça ? Sans rien tenter pour le retrouver ?
- On n’a même pas un début de piste, s’agaça Bellamy prononçant ses premiers mots depuis des heures, tu crois que sinon je serais pas déjà sur la route ?
Enervé, il se leva et porta son plateau, qu’il vida, puis sortit du self. Jasper se leva :
- Je vais aller avec lui, dit-il. Tu viens Monty ?
Monty se leva à la suite de Jasper, mais en passant à côté de Raven celle-ci le retint par le bras.
- Tu as essayé de tracer son portable ?
Monty sursauta, comme si Raven l’avait électrocuté. Mais oui, bien sûr, pourquoi n’y avait-il pas pensé ? Quel crétin il avait été. La tristesse ambiante lui avait congelé la cervelle.
- Merci Raven, dit-il.
Puis il rejoignit Jasper qui marchait vite. Il ouvrit la bouche pour lui dire qu’il avait une idée mais Jasper le devança :
- Je ne sais pas si je veux le voir, Monty, pour qu’il me dise qu’on n’est pas frère ? Non merci.
Monty soupira et ne lui dit pas qu’il avait une solution. D’ailleurs, sans savoir pourquoi, il n’en parla pas non plus à Bellamy. Peut-être parce que Bellamy s’écroula cet après-midi là. Il s’était levé en étude pour aller aider une personne qui en avait besoin et était tombé sur le trajet entre son bureau et la table où était assis l’élève.
Jasper et Monty l’avaient retrouvé à l’infirmerie où on le forçait à manger une barre de céréales et boire un jus de fruit.
- Tu dois te nourrir Bellamy, avait dit Monty.
Jasper s’était juste assis à côté de lui et avait posé sa tête sur son épaule. Monty les avait regardé et ils avaient l’air si faibles, si tristes. Il repensa à Murphy quand ils étaient à Disney, quand ils s’étaient fais des câlins tous les quatre, quand Murphy avait planté ses ongles dans ses épaules pour qu’il tue le scolopendre, quand il avait eut besoin d’être rassuré parce qu’il avait peur d’être rejeté. Monty avait aussi envie de pleurer là, parce que Murphy n’était pas là et que tout s’écroulait alors qu’ils étaient une famille.
Monty se posa sur le lit, sur les jambes de Bellamy et Jasper, puis passa ses bras autour d’eux et les serra contre lui. Jasper posa sa main sur son dos et au bout d’un moment Bellamy fit de même. Ils allaient se soutenir et Monty allait ramener Murphy, de gré ou de force. Après tout il avait été le seul à qui Murphy n’avait rien encore rien dit, avec qui il n’avait pas eu de discussions, et il devait tenter quelque chose, il devait voir Murphy. Et il savait désormais comment le trouver.

xxx

Murphy lisait le livret de la ville lumière, allongé sur le lit qu’on lui avait désigné à son arrivé. C’était un ramassis de conneries. « Notre communauté existe pour apporter la paix à qui souhaite l’obtenir ». Mais oui bien sûr, la paix. Et puis quoi encore ?
- Le meilleur jus de fruits du monde, admit Murphy à voix haute en buvant le verre posé à côté de lui.
Depuis trois jours qu’il était là, il se demandait sans arrêt ce qu’il foutait ici. Au moins cinquante fois par jour, il pensait qu’il devait partir avant qu’on lui liposuce la cervelle. Mais c’était peut-être déjà fait, parce que dès qu’il était entre les murs de la ville lumière, il se sentait drôlement bien. Trop bien pour avoir envie d’aller ailleurs, peu importe que son esprit lui assène que tout ça c’était de la merde. Il n’arrivait pas à réfléchir convenablement, pire, il n’en avait pas envie.
Peut-être qu’il avait juste besoin de cette paix promise.
Murphy balança le livret sans tout lire. On frappa à la porte de la chambre et il se leva pour ouvrir. C’était Luna.
- Ca te dirait de venir faire une partie de dame ?
- Sérieux, vous n’avez pas trouvé mieux comme jeu de société ?
- Laisse tomber les sarcasmes John, tu te sentiras beaucoup mieux.
- Tu as raison, je commence déjà à me sentir mieux. Plaisanta-t-il.
Elle rit, puis prit sa main et l’emmena avec elle, et il la suivit. Ils jouèrent donc aux dames et Murphy ne prononça aucun sarcasme sur ce jeu. Il n’en avait pas envie, il se sentait putainement bien à jouer aux dames en compagnie de Luna dans cette grosse baraque de riches. On vint tapoter son épaule et il n’eut pas envie de frapper la personne qui venait tapoter son épaule alors qu’ils ne se connaissaient que de vue.
- John, y a un type dehors qui veut te voir.
- Un type comment ?
- Un chinois, ou un truc dans ce genre.
- Dis lui d’aller se faire griller une tranche de lard, parce qu’il risque de m’attendre longtemps.
Murphy bougea une pièce sur le plateau. Le type dût le prendre au sérieux parce qu’il partit, et revint :
- Il dit que si tu ne viens pas, il appelle les flics pour prévenir que tu as fugué de ta famille d’accueil.
Murphy poussa un soupir. Monty petit emmerdeur. Bon. Il s’étira. De toute façon il était de bonne humeur, il but un verre de jus de fruits et sortit. A l’extérieur, debout sur la pelouse, Monty l’attendait, les bras croisés.
- Monty je ne veux pas te parler, tu peux partir, merci, au revoir.
- Bellamy a arrêté de se nourrir.
Murphy avait déjà commencé à faire demi-tour et s’arrêta dans son geste.
- Il s’est évanoui au lycée.
- Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Je ne suis pas sa nourrice.
- Jasper ne se porte pas bien non plus.
Murphy sentait le regard de Monty sur son dos et il pouvait deviner que Monty allait mal aussi. A cause de son départ ? Des conneries. Une comédie.
Il eut pourtant un accro quelque part au fond de lui, une douleur pointant jusqu’à son cœur. Il l’ignora.
- J’ai entendu, et je m’en fiche. Au revoir Monty.
- Murphy c’est ça ta solution ? Aller dans une secte et laisser tomber ? C’est encore plus con que fumer des joins tu le sais ?
- Cause toujours.
- Quelles conneries ! Tu as survécu à une pneumonie pour te faire lobotomiser le cerveau alors ?
Murphy finit par se retourner, regarda Monty. Il pouvait s’énerver contre lui et le frapper pour le forcer à partir. Mais il était serein n’est ce pas ? Inutile de s’énerver, donc.
- Je suis bien ici, je n’ai besoin de personne. Surtout pas de traîtres qui m’abandonnent.
- Et donc pour les punir tu les laisses crever de faim.
- J’ai pas mis un couteau sous la gorge de Bellamy pour l’empêcher de se nourrir.
- Il ne t’a pas filé une pneumonie.
- Il est malheureux parce qu’il n’a plus personne à baiser, mais désolé pour lui, ici j’ai beaucoup de gens à baiser moi, beaucoup sont ravis de partager mon lit, et j’ai absolument plus besoin de lui.
Le poing de Monty partit tout seul. Mais il s’arrêta avant de frapper Murphy.
- Sale connard, comment tu peux faire ça ?
- Dis lui que j’aime plus la baise que lui, qu’il peut m’oublier.
- Non, je ne lui dirai pas, tu n’as qu’à venir avec moi pour lui parler.
- Non.
- Et Jasper ?
- Ce type ? Pour ma part, il peut bien passer sous un train, je m’en fiche.
Monty se mit à trembler de rage et attrapa le col de Murphy :
- Retire ce que tu as dis.
- Non.
- C’est ton frère !
- Non plus.
Monty le frappa pour de vrai.
- Comment tu peux agir comme ça ? On t’aime. Tu ne te rappelles pas ?
- Me rappeler de quoi ? Du moment où je me suis retrouvé seul alors que j’étais entrain de mourir ?
- Du moment où on était tous ensemble et qu’on s’amusait et que c’était la meilleure chose du monde.
Les larmes montaient aux yeux de Monty, comment pouvait-il ne pas penser à ça ?
- Non, et d’ailleurs je m’en fiche. Je suis encore mieux ici.
Pourtant les larmes dans les yeux de Monty, ça lui faisait quelque chose, mais il ne voulait pas y penser. Surtout ne pas y penser. A quoi bon ?
- Si tu veux que je parte, faudra me frapper, parce que je t’emmène avec moi.
Monty attrapa le bras de Murphy et commença à le traîner avec lui.
- Puisque tu insistes, dit Murphy.
Il choppa le bras de Monty, tira l’adolescent vers lui et lui mit un coup de boule, avant de lui enfoncer son genou dans l’estomac. Cela ne suffit pas à Monty pour abandonner, et Murphy dût le frapper encore, faisant saigner son nez. C’est quand il lui cassa le bras que Monty lâcha l’affaire :
- Alors tu nous détestes à ce point ?
Murphy ne put rien dire, mais de toute façon Monty n’avait plus envie d’écouter. Il partit, sans Murphy. Ce dernier sentait l’énervement monter, gonfler. Mais aussi autre chose, quelque chose de douloureux. Luna vint prendre sa main :
- Allez viens, laisse tomber, on n’a besoin de personne.
Elle le traîna à l’intérieur de la ville lumière, et Murphy commença à vite se sentir mieux. Il était bien ici. Il était mieux ici. Pas la peine de penser à tout ça.

xxx

Jasper regarda Monty. Ce dernier était arrivé au lycée avec la tronche en vrac, un bras dans le plâtre et la déprime peinte sur le visage.
- Qu’est ce qu’il se passe ?
Monty lui raconta. Jasper s’étrangla.
- Ne le dis pas à Bellamy.
- Qu’est ce qu’il ne faut pas me dire ? Demanda Bellamy qui arrivait derrière eux.
Jasper et Monty se regardèrent et Bellamy fronça les sourcils.
- Monty ? Qu’est ce qui t’es arrivé ?
- C’est Murphy, lâcha Monty pensant qu’il valait mieux dire la vérité.
- Tu sais où il est ?
- Oui.
- Où ?
- Dans une secte à l’autre bout de la ville, qui s’appelle « la ville lumière ».
- C’est une blague ?
- Non. Tu connais ?
- Ouais y a une fille bizarre qui nous en a parlé. Il est vraiment là bas ?
- Oui.
Bellamy dût poser la main sur le mur pour ne pas s’écrouler.
- Je suis désolé, se sentit obligé de dire Monty comme si c’était de sa faute.
Bellamy se contenta d’un haussement d’épaule et tituba jusqu’à la salle d’étude. Au point où il en était de toute façon, que Murphy fasse partie d’une secte n’était qu’une pierre de plus sur le poids qu’il portait sur ses épaules depuis quelques temps. S’il ne s’écroulait pas c’était juste parce qu’Octavia, Jasper et Monty le soutenaient du mieux qu’ils pouvaient. Bien que Jasper et Monty soient aussi bancals que lui, des pilliers qui n’arrivaient même pas à se soutenir eux-même. Murphy faisait partie d’une foutue secte et avait frappé Monty au point de lui casser le bras. Qu’est ce qu’il pouvait arriver désormais ?
- T’as bien fais de pas lui dire que Murphy t’avais annoncé qu’il baisait pleins de monde, Bellamy se serait tué.
- Je pense que Murphy a mentit de toute façon. Soupira Monty. Il me narguait pour que je parte.
- Et s’il n’a pas menti ?
- Alors j’ai bien fait de ne pas le dire à Bellamy.

Bellamy n’irait pas jusqu’à se tuer, Octavia avait besoin de lui, mais il n’en pouvait plus. Il ne s’était jamais senti aussi faible. Murphy avait eu raison depuis le début, tomber amoureux c’était la merde, trop douloureux. Il s’en remettrait, ça viendrait, doucement. Bellamy s’assit à son bureau et posa son front dessus. Il s’en remettrait, il n’aurait pas le choix. Mais il avait perdu la personne avec qui il voulait vivre sa vie, et ça ne serait jamais aussi bien.
Qu’est ce que Murphy pouvait foutre dans une secte bordel ? Il était pas le genre con, un peu taré mais pas dans ce sens, et surtout pas crédule. Alors pourquoi ? C’était pour aller dans une secte qu’il l’avait largué ? Qu’il avait jeté Jasper ? Qu’il avait balancé ses affaires ?
Bellamy voulait le voir, le toucher, l’embrasser. Est-ce qu’embrasser quelqu’un pouvait résoudre tous les problèmes ? Ce serait bien si c’était le cas, il suffirait qu’il pose sa bouche sur celle de Murphy et Murphy lui reviendrait.
Penser à la bouche de Murphy le fit souffrir un peu plus et quelqu’un s’approcha de lui pour lui demander si ça allait. Bellamy releva la tête, essuya ses joues pleines de larmes qu’il n’avait même pas sentit couler. Il ouvrit son tiroir en sortit une sucette et la tendit à la personne.
- Tiens, oublie ce que tu as vu.
L’autre voulu bien, il l’aurait fait même sans sucette.
Bellamy se redressa et fit son boulot. Voilà faire son boulot et ne penser à rien. Il serait réduit à ça désormais.

En fait non. Il ne le serait pas. Bellamy, le soir après les cours, gara sa voiture devant la ville lumière. Il entra dans les jardins. Il avait besoin de parler à Murphy. De s’assurer que tout allait bien. Parce qu’il était sûr que ça n’allait pas, ça ne pouvait pas aller, si Murphy était dans une secte. Il se fit assez vite alpaguer, une jolie fille vint lui parler :
- Bonsoir, on peut vous aider ?
- Je cherche John Murphy.
- Vous aussi ?
- Je suis … Un ami. S’il vous plaît est-ce que je pourrais le rencontrer ?
- Pour le moment vous ne pouvez pas entrer dans la ville lumière, pas tant que les responsables ne l’autorisent pas, mais je vais dire à John que vous voulez lui parler.
- Merci. Comment vous vous appelez ?
- Bellamy.
Elle partit en direction de l’immense demeure, revint plus tard accompagné de Murphy et d’une autre fille.
- Monty ne t’a pas passé mon message n’est ce pas ? Dit Murphy.
- Quoi ?
- S’il te l’avait dit, tu ne serais pas venu.
- Quel message ?
Murphy prit la main de la fille qui l’avait suivit.
- Je te présente une de mes nouvelles petites amies. Ici j’en ai pleins. Je peux te dire que qui le veut passe dans mon lit. Luna la première.
Bellamy resta de marbre.
- Tu te sens bien John ? Pourquoi est-ce que tu es ici ? Pour baiser ?
- Entre autre, sourit Murphy. Et je ne reviendrai pas vers toi, alors oublie moi.
- Mais… Je t’aime. Dit Bellamy.
Et il se sentit con rien qu’en s’entendant parler.
- Et pas moi. Regarde.
Il se pencha vers la dites Luna, passa son bras autour de sa taille et posa ses lèvres sur les siennes. L’estomac de Bellamy se retourna, il fit un pas en arrière. Il aurait préféré que Murphy le frappe comme il l’avait fait avec Monty, ça lui aurait fait moins mal.
- Et ça va beaucoup plus loin que ça, ajouta Murphy.
Bellamy murmura :
- Mais pourquoi dans une secte ?
- Je suis bien ici, ça te pose un problème ? Parce que tu peux plus me baiser ? Tu veux qu’on baise ?
- John…
- Je préférerais que tu m’appelles Murphy tu sais. Murphy c’est moins intime.
Bellamy fit un autre pas en arrière, il se sentait mal. Très mal.
- Ce serait bien que tu ne reviennes pas, dit Murphy.
Bellamy s’en alla, marcha droit jusqu’à sa voiture, monta dedans, conduisit jusqu’à son appartement puis se mit à pleurer sans jamais monter chez lui. Un chez lui qui n’était plus le sien de toute façon. Il passa une fois de plus la nuit dans sa voiture, le cœur en miette.

Bellamy arriva au lycée, le lendemain, avec une tête tellement défaite que même Clarke s’inquiéta pour son état de santé.
- Bellamy tu devrais peut-être prendre un congé, tu n’es pas en état de travailler.
- Et qu’est ce que je fais ? Je reste chez moi et je rumine ? Je préfère être là.
Clarke posa sa main sur son bras pour le soutenir et Bellamy dit :
- Je vais ouvrir l’étude, merci Clarke.
Lexa se rapprocha de la blonde qui se tourna vers elle :
- Tu as peut-être raison Lexa, les sentiments ça vaut pas le coup.
Clarke s’attendait à ce que Lexa lui réponde « contente de voir qu’on pense la même chose » mais celle-ci regarda Bellamy s’éloigner et elle dit :
- Non, peut-être que ça vaut le coup, le temps que ça dure.
Clarke fixa Lexa, pencha la tête étonnée.
- Tu te sens bien ?
Lexa avait toujours eu le genre de regard franc, à plonger ses yeux en vous jusqu’au fond de l’âme, et c’est ce qu’elle fit à cet instant avec Clarke. Qui se sentit rougir.
- Ca va. Dit Lexa. Viens, on a du boulot.
Clarke fut soulagé de la voir se tourner, si elle l’avait regardé trop longtemps, la blonde aurait craqué, l’aurait embrassé, quelque chose comme ça. A bien y réfléchir, elle fut déçue de ne pas l’avoir fait.

Quand Monty vit l’état de Bellamy pendant la pause, il sut qu’il s’était passé un truc. Jasper ne fut pas dupe non plus.
- Tu es allé voir Murphy, dit Monty.
Bellamy pointa ses yeux sur le plâtre de Monty :
- Tu le savais ?
- Quoi ?
- Que toute la secte passait dans son lit, tu le savais ?
Monty déglutit et acquiesça.
- Et cette Luna.
- Qui est Luna ? Demanda Jasper.
Monty ne put pas répondre il n’en savait rien.
- Sans doute celle qui passe le plus de temps avec lui vu comme il l’a embrassé, soupira Bellamy.
Monty s’approcha de lui et passa son bras valide autour de lui :
- Je suis désolé Bellamy. Il a sûrement fait ça pour t’emmerder.
- Ou il l’a fait parce que c’est vrai.
Jasper écoutait les paroles de Bellamy sans en revenir. Que foutait Murphy ? Il avait toujours été un peu con, un peu râgeux, un peu provocateur, mais tout le monde savait qu’au fond il était fait de barbe à papa, composé de sucres et de sarcasmes, et aussi de beaucoup de doutes et de peur. Il pouvait frapper, dire des trucs méchants, être blessant. Mais là c’était trop. C’était comme s’il était vraiment mort et qu’une sorte de jumeau maléfique l’avait remplacé.
Emori entra dans l’étude et regarda les trois garçons.
- La petite teigne a encore frappé ? Demanda-t-elle.
L’absence de réponse sonna comme un « oui ».
- Il nous fait quoi ? Une crise existentielle ? La crise d’ado ? Okay cette fois-ci c’est mon tour d’aller le voir.
Elle semblait furieuse, incontrôlable. Bellamy la regarda et sut pourquoi elle plaisait à Murphy, ils se ressemblaient, ils résonnaient pareil, de rage, de déception, de combat contre le monde. Emori était juste un peu plus positive, malgré sa main. Bellamy aurait préféré que Murphy sorte avec elle, plutôt qu’avec une secte entière. Il aurait peut-être pu le supporter. Il aimait bien Emori.
Monty tenait toujours son bras autour de lui et soudain il sentit le poids d’un corps contre le sien. Jasper s’était jeté contre lui.
- Je t’aime Bellamy, dit-il.
Bellamy passa ses bras autour des deux garçons. Il sentit les larmes de Jasper et comprit à quel point c’était dur pour eux aussi. Jasper avait perdu son frère, alors qu’il s’était tellement battu pour l’avoir. Monty savait à quel point c’était différente des autres fois, lui. Il savait que Jasper s’était engagé dans cette relation familiale comme il ne l’avait jamais fait avec les autres familles, parce que peut-être que quelque part il savait qu’il finirait par partir, par être ballotté ailleurs. Pourtant sa relation avec Murphy il y avait cru. Il aimait Murphy comme sa famille et il l’avait perdu. Bellamy caressa leurs cheveux :
- On va pas se laisser abattre, hein ? Souffla-t-il.
Trop tard. Ils étaient déjà abattus.
Ils n’avaient plus qu’à espérer qu’Emori raisonnerait Murphy.

xxx

Emori revint l’après midi, tellement sur les nerfs qu’ils devinèrent qu’elle n’avait pas réussi à raisonner qui que ce soit.
- Pour qui il se prend ce type vraiment ? Mais qu’il reste dans sa ville lumineuse avec ses potes illuminés, je ne vais pas me battre pour ce foutu égoïste.
Bellamy demanda :
- Qu’est ce qu’il s’est passé ?
- Il m’a dit « Emori, je t’aime bien, si tu restes ici tu pourras peut-être passer dans mon lit toi aussi ».
Jasper, Monty et Bellamy devinèrent facilement quelle avait dût être la réponse d’Emori.
- Je lui fais foutu mon poing dans la tronche en lui disant que le jour où je voudrai faire partie d’un harem, je choisirai au moins un prince et pas seulement un petit con à la gueule de crapaud.
Si les trois garçons n’avaient pas été aussi déprimés, ils auraient peut-être éclaté de rire.
- Désolé qu’il t’ait parlé comme ça, soupira Bellamy.
- Lui aussi doit être désolé, son nez a saigné ! Sale con !
Jasper regarda Emori, qui tremblait, oubliant de cacher sa main dans sa veste sous la colère. Il tourna ses yeux vers Bellamy, son visage était cerné, tendu, amaigris. De la barbe lui poussait sur les joues, preuves qu’il se laissait aller. Finalement Jasper attarda son regard sur Monty. Il avait des bleus sur le visage, son plâtre lui donnait un air un peu fragile, lui-même semblait fatigué, il avait une mèche rebelle dans ses cheveux qui normalement était du genre à rester en place.
Murphy les avait blessé, il leur avait fait payer leur absence et Jasper voulait bien le comprendre. Il avait eut de la peine, il avait eut peur de mourir, mais cette fois-ci, il était allé trop loin.
Quand on était le grand frère (parce qu’il était son frère), il y avait un moment où il fallait raisonner le plus jeune.

Après les cours, Jasper assura à Monty que ça allait, qu’il allait rentrer chez lui et qu’il avait besoin d’être seul. Il l’embrassa pour le rassurer et Monty ne parut pas rassuré.
- Tu vas faire une bêtise n’est ce pas ?
- Bien sûr que non, tu me connais.
Justement, Monty le connaissait.
- Ecoute, si je peux faire quoi que ce soit je…
- Je sais Monty, je sais. Ne t’en fais pas, je ne vais pas faire de bêtises.
- Tu ne vas pas faire d’expériences chimiques qui vont faire exploser ta maison ? N’est ce pas ?
Jasper rit. Malgré tout ce qu’il se passait, Monty réussissait à le faire rire et c’était bien pour ça qu’il avait besoin de faire ce qu’il allait faire.
- Je t’assure que je ne ferai rien explosé.
- Ni rien brûlé ?
- Ni rien brûlé.
- Jasper…
- Je te promets Monty. Tout va bien aller.
Monty se mordit les lèvres.
- Sûr ?
- Sûr.
Monty se serra contre lui, malgré son plâtre.
- Murphy me manque à moi aussi, dit-il.
- Je sais bien.
- Je n’arrête pas de repenser aux moments où il me taquinait, je croyais détester ça, et maintenant j’ai l’impression de le voir à chaque détour de couloir, d’entendre sa voix sortir un sarcasme. Je peux imaginer son sourire en coin ou entendre son rire moqueur. Il me manque Jasper et je crois qu’il était un peu mon frère à moi aussi.
- Bien sûr qu’il l’est, dit Jasper au présent. Toi, moi, Bellamy, Murphy, nous sommes une famille n’est-ce pas ?
Monty embrassa l’épaule de Jasper.
- Oui mais…
Jasper embrassa le front de Monty, son nez, sa joue.
- On est une famille. On va trouver une solution.
Monty acquiesça et effleura la bouche de Jasper avec ses lèvres :
- Tu ne vas pas faire de bêtises n’est ce pas ?
Jasper se contenta de sourire et de presser sa bouche sur celle de Monty. L’asiatique ne prit pas ça pour un « non ».

xxx

Murphy fut blasé quand on revint le chercher parce que quelqu’un l’attendait dehors. Il a dit qu’il était ton grand frère et qu’il allait te botter le cul.
- J’ai pas de frère, alors ça doit être une erreur, dit Murphy.
- Il a dit que tu dirais ça.
- Il l’a dit ?
- Oui, et aussi qu’il allait te rafraichir la mémoire si tu lui faisais l’honneur de sortir le voir.
Murphy haussa les épaules. Très bien. Ca ne changerait rien. La ville lumière il l’aimait, elle était apaisante, douce, il n’avait pas besoin de penser tant qu’il était à l’intérieur de ses murs. On lui avait dit que pour l’instant c’était mieux qu’il y reste, s’il le voulait, mais que quand il se sentirait prêt il faudrait retourner au lycée. Murphy craignait de ne jamais être prêt. Et pourquoi le serait-il ? Le monde extérieur l’avait toujours blessé alors qu’ici, il n’y avait rien de blessant. La ville lumière, il en comprenait enfin le sens. Tout était lumineux, et il y avait tout ce qu’une ville pouvait comporter, sans qu’on ait besoin d’en sortir.
Murphy avait mentit bien sûr, il ne couchait avec personne, parce que coucher était corporel et qu’il n’avait plus besoin de son corps alors qu’il semblait être sans arrêt entrain de planer. Son esprit avait rejoint les étoiles, pourquoi il aurait eut besoin de s’envoyer en l’air ? Luna avait bien voulu l’aider à monter son mensonge, avait accepter qu’ils échangent un baiser, ça ne comptait pas vraiment, parce que rien ne comptait ici. Sauf la paix, la tranquillité, le bonheur.
Murphy prit un jus de fruits avant de sortir. Il se retrouva face à Jasper qui le regarda un moment en silence.
- Salut Murphy, finit-il par dire.
- Salut Jasper.
- Tu me fais pas entrer dans ta nouvelle maison ?
- Tu veux ?
- Je peux ?
- Je crois qu’il faut d’abord que tu parles aux responsables.
- Il y a donc deux gourous.
- Appelle les comme tu veux. Je pensais que tu venais me parler, pas rentrer dans la communauté.
- Communauté ?
- Secte, si tu préfères.
Jasper regarda la maison.
- Tu t’y plais ?
- Oui.
- C’est si cool que ça ? Tu fais quoi par exemple ?
Murphy réfléchit, essaya de se souvenir de tout ce qu’il avait fait depuis qu’il était là.
- Euh… Il y a une piscine, une salle de sport, un mini home cinéma.
- Oh ! Alors tu regardes des films ?
- Pas vraiment. On fait des jeux avec Luna.
- Luna c’est la fille avec qui tu couches maintenant ?
- Entre autre.
- Tu joues et tu couches avec des gens et c’est tout ?
- Non… Non je… Je bois des jus de fruits, on mange très bien.
- Vous devez assister à des réunions ou des messes ?
- Non.
- Vous buvez, mangez, jouez et dormez ? Et il y a une piscine ? Wouah je comprends que tu veuilles en faire partie. Je dois signer où ?
Murphy ne sut pas si Jasper était sérieux ou ironique. Il passa sa main dans ses cheveux et essaya de trouver un argument, quelque chose, pour expliquer à Jasper pourquoi c’était si bien d’être ici. Pourquoi c’était mieux que… Le reste.
- Tu peux rester ici, si tu veux, dit Jasper, si tu es heureux. J’imagine que c’est ce qu’on souhaite pour toi. Surtout Bellamy. Si tu le voyais.
- Je l’ai vu.
- Et tu l’as bien regardé ? Bref, Bellamy souhaite ton bonheur mais il est inquiet, est-ce que d’être dans une secte va te rendre heureux. On est tous inquiet.
- Mouais, marmonna Murphy.
- Ah oui c’est vrai, tu ne veux pas le croire parce qu’on était là pour te voir agoniser.
Murphy sentit son estomac se tordre.
- Tu as ton portable m’a dit Monty, c’est comme ça qu’il t’a retrouvé. Il te sert ?
- Pas tellement, réalisa Murphy.
Il ne s’en était pas servi depuis sa sortie de l’hôpital en fait. Il l’avait pris par habitude.
- Okay. Si jamais tu veux qu’on vienne te sauver, tu peux nous appeler.
- Si vous n’avez pas éteint ou cassez vos portables.
- Bellamy a fait remplacer le sien d’ailleurs. C’est sa mère qui lui a payé, apparemment elle en a marre de le voir déprimer. Elle espère que comme ça il va se faire de nouvelles copines. Tu vois ce que je veux dire.
Murphy tressaillit.
- Bellamy a fait d’autres rencontres ?
- Bellamy ne va pas pleurer toute sa vie, il y a pleins de jolies filles disponibles et lui est plutôt pas mal.
Jasper ne cilla même pas en disant ça, alors qu’il plantait un poignard dans la poitrine de Murphy. Non il ne le faisait pas, Murphy se fichait de ce que faisait Bellamy, avec qui il couchait.
- Des filles viennent lui parler, il y en a bien une qui va réussir à le consoler dans son lit, continua Jasper.
- Pourquoi tu es venu ? Demanda Murphy d’une voix bien plus froide.
- Ah oui c’est vrai, pourquoi je suis venu. Pas pour papoter. Tout le monde a essayé de te parler ça n’a pas marché. Tu sais qu’Emori est furieuse contre toi ? Et Monty m’a avoué qu’il t’entendait dans le lycée, comme si t’étais là. Tu te rends compte que tes taquineries lui manque ?
- Jasper, viens en au fait.
- Oui oui, désolé. Dit-il. Je disais donc : tu es heureux ici ?
- Oui.
- Ils ne t’enchaînent pas ? Te font pas payer des sommes de fous ?
- Je ne paye rien et je suis libre d’aller et venir.
- Donc là par exemple, si je te disais de sortir aller faire un tour avec moi, tu pourrais ?
- Oui, mais je n’en ai pas envie.
- Tu n’en as pas envie parce que ce serait avec moi ? Ou tu ne veux pas sortir d’ici ?
- Les deux, répondit Murphy sans réfléchir.
Jasper se tut. Pendant un moment il fut même incroyablement silencieux et ce silence exaspéra Murphy. Il se sentait toujours plus facilement exaspéré quand il sortait de la ville lumière.
- Tu ne veux pas ou tu ne peux pas ?
- Je ne veux pas !
- Pourquoi Murphy ? Qu’est ce qu’il y a de si bien à l’intérieur ? Tu n’as pas envie d’aller acheter des bonbons ? Courir un peu ? Faire un tour ? Allez boire un café ?
- Non rien de tout ça.
- Bellamy ne te manque pas ?
- Okay Jasper, on a finit de parler. J’y vais. Salut.
- Attends, je peux rencontrer les responsables ?
- Non.
- C’est pas ton rôle de me convertir ?
- Non.
- Okay… Tant pis.
Murphy voulu s’éloigner mais Jasper le suivit.
- Casse toi, où je te frappe comme pour Monty.
- Je veux juste voir l’intérieur, m’assurer qu’ils te traitent bien.
Murphy s’arrêta, se tourna vers lui, et leva le poing prêt à le frapper, sans s’attendre à se recevoir un liquide dans la tronche. Il cracha et se frotta les yeux.
- Putain non ! Cria-t-il en regardant ses doigts colorés en bleus.
- Si, dit simplement Jasper.
- Tu crois pas que c’est le running gag le moins drôle du monde ? Que la troisième fois ça ne fait plus rire personne ?
- C’était pas pour te faire rire, dit Jasper. C’était pour que tu te rappelles.
Murphy dégoulinait de bleu, Jasper s’approcha et prit sa main pour y déposer quelque chose :
- Tiens, ça c’est un autre cadeau. Tu te sens peut-être trahis, mais on t’aime Murphy, moi, Monty, Bellamy, Emori et les autres. Est-ce qu’une ville lumière ça vaut bien le coup de perdre une famille et ses amis ?
- Vous n’êtes pas ma…
- Qui te sauvera des scolopendres ? Qui t’aidera à surmonter tes cauchemars ? Qui te mettra une robe ? Qui t’aimera pour ce que tu es, même quand ta bouche sort des sarcasmes ou des méchancetés ? Qui t’emmènera dans des châteaux gonflables quand tu es déprimé ? Qui passera des jours sous la pluie pour toi ? Qui te fera mourir de rire en acceptant d’aller dans un train fantôme ? Qui te renverra tes taquineries à la tronche pour te faire réfléchir ? Qui sera assez fou pour te balancer du bleu de méthylène dans la tronche une troisième fois pour te ramener à la raison ?
- Qui m’abandonnerait alors que je suis en train de mourir ?
- Et pourquoi ça te fait aussi mal si on n’est pas ta famille ?
Jasper reboucha la bouteille vide qu’il tenait dans les mains.
- Tu es mon petit frère, que tu le veuilles ou non. Ta secte là qu’est ce qu’ils font pour toi à part des jeux, de la bouffe et du sexe ?
Murphy répondit :
- Je me sens bien.
- Tant mieux pour toi. Et qu’est ce qui se passera quand tu te sentiras mal ?
- Ca n’arrivera pas.
- D’accord. Je vais y aller maintenant.
- C’est ça casse toi, et ne reviens plus, et surtout pas avec du bleu de méthylène, ou je te le fais payer.
- Si tu veux. Une dernière chose Murphy, Bellamy t’aime mais il ne t’attendra pas l’éternité. Tu es sûr de vouloir le perdre ? Parce que je me souviens de ce que tu me disais.
- Quoi ?
- « Si je le perds, je me suicide ».
Jasper n’ajouta rien, fit demi tour et parti. Murphy resta planté là, enfonça dans sa poche ce que Jasper lui avait donné, sans même regarder ce que c’était. Ses entrailles étaient noués, sa tête en vrac, et le visage bleu. Luna vint le rejoindre.
- Mais qu’est ce qu’il s’est passé ?
- C’est rien, une mauvaise blague, soupira Murphy.
- Tu devrais aller te nettoyer.
- Ca ne part pas comme ça, sinon ce serait trop simple.
- Je vois. Dit-elle.
- Et bien quoi ? Je ne te plais pas en bleu ? Son ton était mordant. A moins que les schtroumpfs ne soient pas admis dans la secte ?
- Des sarcasmes John.
- Non, tu crois ?
- Rentrons, tu vas te reposer, ça te fera du bien.
- C’est ça, rentrons dans la géniale ville lumière où on fait rien de la journée mais où on est heureux.
Elle le poussa presque alors que Murphy ruminait. Mais une fois à l’intérieur, il commença à se sentir mieux. Il était bleu ? Et alors ? Quelle importance ? Ici ça n’en avait pas. Pas plus que le regard des autres. Pas plus que… Bellamy avec une meuf…
Pourtant malgré l’apaisement, malgré l’esprit de Murphy qui se sentait mieux, malgré la paix, la tranquillité, et ces merveilleux jus de fruits, il y avait une pointe de douleur.
Murphy décida de l’ignorer.

A suivre.
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