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[Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (50)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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[Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (50) Empty
MessageSujet: [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (50) [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (50) Icon_minitimeDim 5 Juin - 14:57

Fandom : Les 100
Prompt : J'ai pas mis de prompts
Note : Jonty, Murphamy, assez mélancolique je crois, début de Clexa aussi. Pas relu.

***

50. Céder du terrain.

« Carnet de bord : fin décembre.

J’écris peu, manque de temps, manque de motivation. Beaucoup à dire, mais peut-être sans intérêt. Je ne sais pas par où commencer maintenant, beaucoup de choses ont fini par s’entasser.
Parlons de ma mère.
Depuis qu’elle m’a laissé pour partir avec ses sœurs s’amuser, elle ne m’a appelé que deux fois. J’ai oublié quand était la première, elle avait vite fait pris de mes nouvelles, elle avait surtout parlé d’elle, il y avait de la friture sur la ligne, on avait été coupé. La deuxième fois, c’était pour Noël. Ca m’a fait bizarre, parce que même si ma mère est loufoque et excentrique (pour ne pas dire tarée), on a toujours fêté Noël ensemble. Elle avait toujours un cadeau qui ne me correspondait pas du tout, mais elle était toujours sûre et certaine que ça me plairait. Une couverture toute douce rose électrique, une mallette complète de maquillage de princesse, des rubans, des habits à froufrous, des cds de vieilles musiques, des peluches, des dvds des films les plus mièvres possibles. Je n’arrivais pas à me forcer à sourire, souvent le cadeau finissait abandonné dans un coin de ma chambre, quand il ne finissait pas carrément dans sa chambre à elle. Et pourtant… Cette année, j’avais des regrets. Des regrets de ses cadeaux bidons, de son sapin multicolore, de la décoration de l’appartement (qui aurait gagné la palme du mauvais goût), des chants débiles qu’elle mettait. Je ne pensais pas qu’un jour ces choses me manqueraient et pourtant. Cette fois-ci, ma mère était loin, absente, ne m’avait souhaité qu’un rapide Joyeux Noël par téléphone, et j’aurais voulu qu’elle revienne.
Anya n’a pas voulu mettre de sapin, en fait elle trouve que Noël est une fête stupide et commerciale et a préféré aller boire des bières avec ses amis. On s’est retrouvé à deux avec Emori. Si on s’était entendu, on aurait pu faire quelque chose ensemble, mais on s’est contenté de se tourner le dos et on s’est retrouvé chacune dans notre chambre. Puis le lendemain elle est partie voir son petit ami.
Joyeux Noël.

Le lycée m’a manqué, Clarke m’a mortellement manqué. Pour être totalement honnête, j’avais même envie de revoir les ados stupides (Jasper, Monty, les autres), plutôt que de rester dans cet appartement avec mes cousines. J’apprécie Anya, on se comprend, mais elle n’est pas bavarde, elle n’est pas non plus beaucoup là, et les conversations qu’on échangeait avec Clarke étaient si passionnantes, que le silence des vacances a fini par m’engloutir. C’est sans doute pour cette raison que quand Clarke m’a appelé pour me demander si ça m’intéressait de venir à la fête qu’ils organisaient pour le Nouvel An, j’ai accepté.
Apparemment, ils réitéraient l’expérience de l’année d’avant, où ils s’étaient beaucoup amusé dans la maison de Wells. Son père étant absent durant cette période, cela permettait à Wells d’inviter qui il voulait. Normalement, j’aurais dû refuser. Me retrouver au milieu de jeunes ados stupides complètement saoul qui ne pensaient qu’à deux choses : boire encore plus, et coucher avec n’importe qui, ça ne m’intéressait pas du tout. Même pas pour créer des liens. Je préférais en créer autour d’un bon repas, pas dans une salle bondée de corps en sueur qui dansaient et se frottaient les uns contre les autres.
Sauf que je me sentais d’humeur nostalgique et j’étais prête à tout pour en sortir.
Et puis il y aurait Clarke.

Clarke, c’était une épine dans mon pied, mais une épine sur laquelle je prenais plaisir à marcher, sans craindre la douleur que cela me procurait. Je pensais à elle trop souvent, je voulais lui parler presque tout le temps, j’étais toujours heureuse de recevoir un message d’elle. Je pourrais énumérer ses qualités pendant des heures, mais même ce que je considérais comme des défauts me paraissaient aller en harmonie avec sa personnalité. Je savais ce que je devais faire, c’était logique : je devais prendre mes distances, mettre de l’ordre dans ma tête, puis revenir plus forte. Mais je n’y arrivais pas. Je n’y arrivais tout simplement pas. Clarke ne me rendait pas non plus la tâche facile. Dès que je décidais de lui dire que j’allais m’éloigner d’elle, elle venait vers moi avec un sourire et me parlait de quelque chose de tellement intéressant, qu’au final je finissais par discuter avec elle et oubliait que je devais lui parler de mon éloignement.
J’ignore totalement ce qu’elle pense de moi de son côté. Elle m’apprécie, c’est sûr (je crois), mais on ne parle pas vraiment de notre amitié. Je ne devrais pas me demander ce qu’elle pense de moi, c’est quelque chose qui devrait m’être égale.
Il se passe quelque chose.
Je voudrais pouvoir l’en empêcher.
Je ne sais pas comment faire. »

xxx

Clarke se sentait plus détendue depuis que Lexa était arrivée au lycée. Lexa était une adolescente si sérieuse, encore plus qu’elle. Clarke savait que si elle oubliait quelque chose, Lexa le verrait immédiatement. Si jamais il y avait un problème, ensemble elles pourraient plus vite le régler. A deux elles étaient très fortes, et faisaient de très bonnes déléguées. Clarke n’avait jamais rencontré quelqu’un comme Lexa. Aussi acharnée qu’elle parfois, mais plus fermée encore.
Clarke adorait ses amis, à commencer par Wells qu’elle connaissait depuis l’enfance. Mais elle aimait aussi beaucoup les autres. Finn, Raven, et même Jasper et Monty, bien qu’ils soient parfois si différents d’elle. Lexa semblait, en revanche, ne vouloir s’attacher à personne. Elle fréquentait les gens tout en mettant une barrière entre elle et eux, enfermant son cœur sans jamais le partager. Comme si c’était un danger de se mettre à aimer les gens qui l’entouraient. Elle se fermait à toutes possibilités de sentiments.
Lexa avait même essayé d’expliquer à Clarke qu’on était beaucoup plus fort quand on ne s’attachait pas. Clarke aurait pu être d’accord, mais être plus fort pour quoi au juste ?
- Pour la vie. Avait répondu Lexa.
- Mais c’est quand même mieux en n’étant pas seule. Avait dit Clarke.
- Je ne dis pas qu’il faut être seule, il faut s’entourer, au contraire. Simplement le mieux est de ne rien ressentir.
Clarke n’avait pas été d’accord et lui avait dit. Elles ne s’étaient pas battues à ce sujet, elles se battaient rarement, mais aucune des deux n’avaient réussis à comprendre totalement l’autre. Lexa pensait qu’une fille aussi bien que Clarke, devrait au contraire renier tous sentiments afin de pouvoir encore plus s’élever. Et Clarke était plutôt d’avis, qu’éprouver de l’attachement était quelque chose qui nous faisait avancer et que c’était ainsi qu’on pouvait le mieux comprendre les gens.
Et d’ailleurs.
Clarke s’était attachée à Lexa. Beaucoup.
Elle pensait souvent à elle, un sourire s’affichait sur son visage quasiment chaque matin quand elles se rejoignaient au lycée, presque à chaque fois avant tout le monde. Clarke avait envie de partager beaucoup de choses et beaucoup de moments avec Lexa, de l’emmener en ballade ou même quelque chose d’aussi ridicule que d’aller voir les étoiles. Clarke avait l’impression de se détendre depuis qu’elle connaissait Lexa, de plus se laisser aller, de se permettre de vivre un peu pour elle-même et de s’accorder des moments pour elle sans culpabiliser. Elle se montrait même moins sévère avec Jasper (bon ça, c’était aussi parce que son ami avait très mal supporté la perte de Maya).
Sauf que Clarke ne savait pas vraiment si elle avait raison de s’attacher à une personne qui refusait d’éprouver quoi que ce soit, qui se fermait et préférait ne rien ressentir plutôt que souffrir.
- On ne souffre pas forcément, il y a des moments super, lui avait dit Clarke.
- Et des fois on doit faire un choix mais nos sentiments peuvent nous en empêcher, avait renchéri Lexa, ça m’est déjà arrivé. Aimer nous empêche souvent de prendre les bonnes décisions.
- Alors tu as pris la décision d’arrêter d’aimer.
- Exactement.
Clarke trouvait ça triste. Et si l’objectif de Lexa c’était de faire en sorte que Clarke se referme comme elle, celui de Clarke c’était d’ouvrir Lexa aux autres.
A cette fin, elle l’avait invité pour la fête du nouvel an, en se disant qu’avec la musique et l’ambiance, peut-être que Lexa réussirait à se laisser aller. Un peu.

xxx

Un mois.
Ca peut être très court un mois, ça peut passer à une telle vitesse qu’en regardant en arrière, on ait l’impression que c’est passé en un jour. Pour citer un mois qui était passé vite, Bellamy aurait dit : celui des vacances. Un mois composé de deux semaines tellement rapides qu’encore maintenant il avait l’impression que tout ce qu’il avait vécu c’était plié pour tenir dans une seule heure.
Mais le mois qui venait de passer, lui avait paru durer une année. Les heures s’étaient écoulées comme si le sable du temps s’était retrouvé coincé dans le sablier, les grains ne passant plus que un par un quand ils le pouvaient. Ca aurait pu être une sensation agréable, si Bellamy avait passé de bons moments, s’il avait passé ces moments avec Murphy dans ses bras, ou à devoir écouter les élucubrations de Jasper et Monty, il aurait même apprécié passer ces moments en compagnie d’autres potes, ou au pire avec les profs du lycée. D’ailleurs, dans le mois, il avait eu ce genre de moment, il avait pu être avec Murphy, avec Jasper et Monty, et voir les profs. Mais tout était gâché par la femme qui squattait chez lui et Octavia et qui semblait bien décider à leur pourrir la vie le plus possible. Leur mère.

Après être partie le week-end, la mère de Bellamy et Octavia était revenue, le dimanche soir. Seule mais d’extrêmement bonne humeur. Elle avait mit de la musique dans le salon avait dansé et entraîné son fils et sa fille, qui l’avaient surtout regarder en se demandant pourquoi il avait fallu qu’elle revienne.
La laisser seule à l’appartement alors qu’ils allaient au lycée était toujours une grande source de stress pour eux. Octavia comme Bellamy se demandaient dans quel était ils allaient retrouver l’appartement quand ils rentreraient chez eux. Pour le moment ça allait, leur mère s’était contenté de regarder la télé et de leur emprunter quelques livres.
Les petites catastrophes commencèrent cette deuxième semaine. La mère fouilla dans la chambre d’Octavia, et pilla ses vernis, se servant pour les essayer. Elle en renversa un sur le canapé et laissa sécher plutôt que d’essayer de nettoyer. Bellamy galéra à enlever le vernis ensuite sans complètement bousiller le canapé. Octavia ne fut vraiment pas heureuse de voir que sa mère s’était servis dans ses vernis. Elle toucha aussi à son maquillage, bousilla ses rouges à lèvres, mélangea ses palettes de couleur, jeta son eye-liner « je le trouvais un peu pourri ». Bellamy avait dû retenir sa petite sœur, sinon elle se serait jetée en hurlant sur leur mère pour l’étrangler. Octavia n’attachait pas réellement d’importance à ses vernis et son maquillage, mais la façon dont sa mère avait traité ses affaires la rendait dingue.

La mère dépassa les bornes, le jeudi. Octavia la retrouva avec des fringues à elle sur le dos, et sa chambre totalement dévasté. Sa mère avait tout retourné, fouillé, les habits étaient étalé partout, laisser trainer ses affaires en bordel dans tous les coins. Octavia péta les plombs et lui hurla dessus. Sa mère la fixa quelques secondes, puis continua de se frotter les ongles avec la lime qu’elle avait piqué à Octavia.
- Crie moins fort, lui dit-elle simplement, je n’entends plus la télé.
Octavia éprouvait de telles envies de meurtre qu’il fut très difficile pour Bellamy de la calmer. Il la força à sortir et allèrent marcher longtemps. Sa petite sœur trouva un nombre incroyable d’insultes et de gros mots à dire pour parler de « cette femme bonne à rien sauf à faire de leur vie un enfer ». Ils rentrèrent tard, leur mère le leur reprocha – comme si elle avait quelque chose à dire sur leurs faits et gestes.
- J’ai faim, quand est-ce qu’on mange ?
Bellamy ne savait pas s’il trouverait la patience nécessaire, si elle restait plus longtemps, c’était lui qui allait la tuer.
Le lendemain soir, il aida sa petite sœur à poser un verrou sur la porte de sa chambre et Octavia y rangea absolument toutes ses affaires et la ferma à clé chaque fois qu’elle en sortait, même pour aller seulement au toilette.
- Tu deviens parano ma pauvre fille, lui dit sa mère avec un sourire.
Octavia préféré l’ignorer.
Ce deuxième week-end, leur mère resta à la maison, mais Octavia était tellement sur les nerfs que Bellamy lui dit d’aller passer le week-end chez Lincoln. Ce dernier tenait bon, il avait réellement jeté toutes les merdes qu’il prenait et ne s’en tenait qu’à ce que lui donnait le médecin, qui lui faisait réduire les doses petit à petit. Si ça n’avait pas été le cas, si Lincoln avait continué à merder, jamais Bellamy n’aurait laissé sa sœur y retourner.
- Vas-y, lui dit-il, elle va te faire péter les plombs si tu restes. Et puisque tu m’assures que ça va pour Lincoln, je pense que ça ira.
- Non. Fit Octavia. Je te laisse pas seul avec elle.
Bellamy posa une main sur l’épaule de sa sœur :
- C’est bon O, tout va bien se passer pour moi.
Elle continua d’hésiter.
- Je peux rester, c’est bon. En plus je n’aime vraiment pas l’idée de partir alors qu’elle est là, j’ai l’impression de t’abandonner.
- Mais non, dit Bellamy en lui souriant. Et puis elle s’acharne plus sur toi que sur moi, et comme ça tu pourras respirer un peu. Si je te dis d’y aller c’est que ça ne me dérange pas, et que je veux ton bien.
Octavia se mordit la lèvre.
- Sûr ?
- Oui.
- Sûr de sûr ?
- Oui, O, vas-y, allez. Sinon c’est moi qui te fous à la porte.
La jeune fille obtempéra et embrassa sa joue.
- Je t’adore.
Elle alla préparer ses affaires, ferma sa porte à clé, ne dit pas au revoir à sa mère mais prit son frère dans ses bras et partie.
- Elle va où ? Demanda la mère.  
Bellamy haussa les épaules, n’ayant pas envie de répondre à la question. Il alla s’enfermer dans sa chambre avec un bouquin, mais sa mère vint le déranger au bout d’une vingtaine de minutes.
- Ta sœur, elle fait pute c’est ça ?
- Pardon ?
- Elle se prostitue quoi.
Bellamy se vit frapper sa mère. Réellement. Il eut l’image d’un lui-même qui se levait et faisait manger son poing à cette femme qui osait parler ainsi de sa petite sœur. Qu’elle soit sa mère ou pas, il en avait rien à foutre, personne ne parlait comme ça d’Octavia. Sa mère le vit dans ses yeux, et sur son visage. Pour la première fois elle arrêta d’agir comme si Bellamy avait encore huit ans.
- Je ne dis pas ça pour te vexer, mais c’est l’impression qu’elle donne. T’as vu comment elle s’habille ? Se maquille ?
- Et alors ?
Bellamy n’en revenait pas que sa mère puisse juger Octavia sur sa façon de se fringuer ou de se maquiller, qu’est ce que ça pouvait faire ? Elle aurait pu mettre des jupes tellement courtes qu’on voyait sa culotte que ça n’aurait rien voulu dire. D’autant plus que cette femme qui se permettait de dire des saloperies sur Octavia, se maquillait également, mettait aussi des habits un peu sexy, et elle agissait beaucoup plus comme une prostituée qu’elle. Elle baisait avec des hommes qui lui payaient son loyer, et elle osait parler ainsi d’Octavia. Les dents de Bellamy grincèrent.
- Alors si elle se fait violer, faudra pas qu’elle se plaigne.
Bellamy était debout avant même de s’en rendre compte. Il faisait une bonne tête de plus que cette femme qui n’avait de mère que le nom.
- Ecoute moi, maman.
Il avait insisté avec rage sur ce dernier mot.
- J’en ai rien à foutre que tu foutes la merde dans l’appartement, que tu dépenses mes sous à tort et à travers, que tu ramasses jamais rien, et que tu vives sur notre dos en nous pompant comme un putain de moustique. Mais reparle une seule fois d’Octavia de cette manière et je te jette à la rue. Non, elle ne se prostitue pas, et elle pourrait se balader à poil dehors que jamais elle ne mériterait de se faire violer, parce que personne ne le mérite peu importe ses fringues ou son comportement, tu m’entends ?
Il était imposant, elle parût un instant minuscule. Et vraiment, Bellamy avait envie de l’écrabouiller sur le sol, comme on se débarrasse d’une vermine. Détester à ce point sa mère était vraiment triste, et c’est ce qui le fit reculer pour se rasseoir sur le lit.
- Oh ça va hein, moi je dis ça pour vous aider ! Je suis votre mère après tout.
Elle ne retrouvait sa voix que maintenant qu’il s’était éloigné et essayait d’affirmer à nouveau son autorité.
- Et puis quand je t’ai demandé où elle allait, t’as pas répondu, alors c’est normal que je me pose des questions.
- Elle est chez son petit ami.
La mère eut un petit rire presque désabusé :
- Le combientième ?
Bellamy fit craquer ses doigts.
- Si tu n’as pas d’autres questions, va regarder la télé, je suis occupé.
- T’es pas drôle, si on peut même plus parler entre adulte responsable.
Adulte responsable ? Où ça ? Lui peut-être, mais elle ? La mère s’éloigna et retourna se vautrer devant la télé. Bellamy reprit son livre en main, et lu quinze fois le même paragraphe sans rien comprendre, trop énervé pour se concentrer.

xxx

Murphy était complètement recroquevillé. Jambes pliés, bras autour, menton rentrant entre ses genoux, visage disparaissant presque, air très bougon, orteils rétractés. Il boudait, complètement. Il se tenait le dos contre le mur, assit sur lit de Monty. Ce dernier était aussi dans sa chambre, assit par terre avec Jasper, ils faisaient leurs devoirs en chuchotant et de temps en temps Murphy les entendait glousser. Il s’était incrusté après avoir reçu un message de Bellamy, lui disait qu’ils ne se verraient pas ce week-end, à cause de sa mère. Ca ne faisait que deux semaines qu’elle était là, mais Murphy n’en pouvait déjà plus. Encore une fois, il se sentait abandonné par Bellamy. Quand ce n’était pas pour son taff, c’était pour sa mère. Si Murphy rationalisait, il savait que ce n’était pas la faute de Bellamy, lui-même désirait que sa mère parte, loin, qu’elle ne revienne jamais, mais Murphy était fâché et ne rationalisait pas du tout. Bellamy n’avait qu’à le présenter à sa mère, comme ça il pourrait venir à l’appartement, pourquoi est-ce qu’il fallait qu’il le cache encore ?
Bellamy lui avait dit que c’était pas lui qu’il cachait, que c’était parce qu’il avait peur de ce que Murphy penserait de sa mère, de ce qu’elle pourrait lui dire, il avait honte de cette femme et pas de Murphy.
Mais Murphy n’était pas de bonne humeur et lui en voulait quand même. Jasper l’avait emmené avec lui, comme on emmène un gamin récalcitrant.
- Ca te changera les idées de venir t’amuser avec Monty et moi.
Murphy l’avait suivi, mais depuis les deux garçons n’avaient pas réussi à le décoller du lit où il restait assis, bien décider à bouder tout le week-end entier. Monty et Jasper avaient décidé de le laisser tranquille un moment.
Murphy évitait de les regarder, ils étaient énervants à s’aimer pile sous ses yeux, et pas du tout discrètement. Certes ils ne s’embrassaient pas et se touchaient à peine, mais c’était dans la façon dont ils se regardaient, se répondaient, se mettaient à rire presque en même temps. C’était Jasper qui attrapait le stylo dans la main de Monty pour écrire un truc sur sa feuille, ou Monty qui se penchait vers lui pour pointer quelque chose sur le livre de cours, son menton tout près de l’épaule de Jasper.
Murphy fronça les sourcils :
- Vous avez fini de baiser sous mes yeux ? Grogna-t-il.
Jasper et Monty se tournèrent vers lui, tous les deux l’air plutôt étonné, avec leurs visages tout innocent qui paraissait dire « on n’a rien fait », ne comprenant pas où voulait en venir Murphy. Et c’était vrai, ils ne faisaient rien, ils ne faisaient absolument rien et pourtant c’était beaucoup trop. Murphy voulait voir Bellamy et ne rien faire avec lui de cette manière – et aussi faire des trucs avec lui. Il se renfrogna encore plus, Jasper et Monty décidèrent d’ignorer sa remarque.
Quand les deux garçons eurent finis leurs devoirs, Jasper se laissa tomber en avant, tombant dans les bras de Monty. Ce dernier passa ses bras autour de lui, posant ses mains sur son dos. Jasper baragouina un truc, sa bouche sur l’épaule de Monty. Murphy ne comprit rien, mais Monty devait avoir un décrypteur de « Jasper-sa-bouche-sur-son-épaule ».
- Tu veux faire une sieste ?
Baragouinage de Jasper.
- Bien sûr avec moi, dit Monty.
Baragouinage de Jasper. Monty leva ses yeux vers Murphy et s’adressa à lui :
- Il demande si tu veux faire une sieste avec nous.
Murphy haussa les épaules, et se laissa tomber sur le côté, sa tête atterrissant sur un des coussins. Monty prit ça pour un oui. Ensuite il se leva et souleva Jasper comme un gros bébé. Puis il lui enleva son pull et Jasper enleva le sien, qu’il garda contre lui et mit sous son nez.
- Ca sent bon le Monty, dit-il.
Monty rougit et Murphy grogna. Jasper enfila le pull de Monty :
- Tu vas avoir chaud sous la couette, lui dit Monty.
- Rien à faire.
Monty le laissa faire, et ils s’allongèrent. Murphy se colla contre le mur, mais il n’eut pas besoin de se dérouler. Jasper et Monty se mirent dans leur coin, quasiment l’un sur l’autre, et ne prirent pas vraiment de place dans le lit. Jasper était celui qui avait la tête sur l’épaule de Monty.
- T’as pas chaud ? Murmura Monty.
- Non je suis bien, j’ai ton odeur partout sur moi et toi avec moi.
Murphy poussa un autre grognement.
- Faut pas être jaloux frérot, tu veux sniffer Monty ?
- Ta gueule.
- Tu as tort, il sent vraiment super bon.
- Mais j’en ai rien à foutre, putain.
Jasper frotta son nez contre l’épaule de Monty et prit de grandes inspirations :
- Il sent un peu la vanille, c’est bon l’odeur de la vanille.
Monty soupira et Murphy ronchonna :
- Mais je te dis que je m’en fous !
Jasper eut un petit rire, puis dit :
- De toute façon je ne sais pas si je t’aurais laissé faire, il est à moi.
Monty posa sa main sur ses cheveux et les caressa tendrement en réponse. Murphy choppa le coussin et le mit sur sa tête pour ne plus entendre Jasper.
Monty leva un peu la tête pour souffler à Jasper :
- Tu sens bon aussi.
Jasper eut les joues un peu rouges et un sourire content. Tellement amoureux qu’il aurait voulu pouvoir s’enrouler complètement autour de Monty. Il ferma les yeux, son odeur était déjà partout, et ça lui donnait l’impression que Monty était partout sur lui. Ca l’enivrait complètement, comme s’il avait bu de l’alcool sur un bateau et que tout tanguait avec délice. Jasper poussa un soupir de satisfaction, comme un gros chat heureux. Monty sourit, Jasper montrait ses sentiments tellement facilement, qu’il ne pouvait pas douter d’être aimé. C’était rassurant, doux. Il ferma les yeux lui aussi, ses doigts toujours perdus dans les bouclettes de Jasper.
Murphy la tête sous l’oreiller ne voyait rien, mais il sentait leur présence. Ces deux gosses envahissaient l’air avec leur putain d’amour. Pourquoi fallait-il qu’ils s’aiment si fort ? Pourquoi fallait-il que Murphy soit jaloux ?
Il se demandait ce que ferait Jasper s’il était dans la situation de Bellamy. La réponse n’était pas difficile, il se ficherait des conséquences, et il emmènerait Monty chez lui, en lui tenant la main.
Murphy regrettait que Bellamy pense trop souvent aux conséquences…

La sieste dura le reste de l’après-midi. Jasper était dans un cocon de chaleur, il rêva de Monty qui flottait sur des marsmallow géant. Monty ne fit pas de rêve, il somnola plus qu’il ne dormit, mais il était bien, ce genre de « bien » qu’on voudrait qu’il dure toute la vie, plus encore. Murphy dormit tellement profondément qu’il ne fit aucun rêve, et roupillait encore tandis que les deux garçons se relevaient sur le lit. Ils se parlèrent en chuchotant, essayèrent de rire doucement (quelques gloussements leur échappant parfois). Jasper avait raconté son rêve à Monty, et maintenant ils avaient envie de marshmallow et s’amusaient à en dessiner sur un bloc note, tout en leur donnant des noms stupides.
- Marsh-à-l’eau.
- Marsh-à-la-vanille
- Mallow qui marche.
C’était nul et débile, ça suffisait amplement pour les faire mourir de rire. Murphy finit par ouvrir un œil et poussa un grognement, puis il se redressa, complètement décoiffé. Jasper se leva et alla chercher une brosse, puis il força Murphy à se mettre entre ses jambes pour pouvoir le coiffer. Murphy se laissa faire, parce qu’il était grognon et que, puisque Bellamy n’était pas là pour le dorloter, c’était bien que Jasper le fasse. Monty se mit à côté d’eux, et ils discutèrent de Bellamy.
- Ca a l’air d’être dur pour lui en ce moment, dit Monty.
- Sa mère n’a pas l’air d’être la personne la plus adorable du monde, fit Jasper.
Murphy se fâcha et se plia pour empêcher Jasper de toucher ses cheveux.
- Murphyyyy ne te penche pas !
- Vous m’emmerdez, pourquoi vous êtes du côté de Bellamy ?
- Parce que c’est pas sa faute si sa mère est comme ça, il l’a pas choisi, dit Jasper.
Murphy se redressa d’un coup et sa tête cogna le nez de Jasper, par accident. Ce dernier appuya sa main sur son nez en grommelant, puis recommença à coiffer Murphy. Il s’amusa à lui faire quelques nattes.
- Il m’emmerde, il a toujours une excuse pour ne pas me voir. Je vais finir par croire qu’il ne veut pas me voir.
- T’es fou, dit Jasper, ce type est accro à toi.
Monty hocha la tête pour confirmer. Murphy soupira. Pourquoi il s’emmerdait ? Il n’avait qu’à rompre si tout ça le faisait chier. Murphy se mordit un ongle, il se les bouffait trop souvent en ce moment. Ce n’était pas aussi simple, il n’arrivait pas à rompre, rien que d’imaginer perdre Bellamy lui donnait l’impression d’avoir le souffle coupé.
C’était débile, niais, complètement le truc le plus stupide de toute la terre, mais c’était comme ça. Ca lui faisait mal, il ne pouvait pas rompre.
Il aimait Bellamy, peu importe à quel point ça le faisait chier.
- Comment t’as fait pour rompre avec Monty ? Demanda-t-il.
Jasper lui tira les cheveux alors que Monty à côté fut celui qui commença à se manger les ongles. Murphy continua quand même de parler :
- Tu es complètement dingue de lui, dans le genre fou amoureux. Vous êtes niais c’est juste pas permis, vous avez l’air de deux idiots, mais malgré ça, vous êtes les personnes les plus sincères que je connaisse, vos sentiments sont vrais, vous ne vous forcez pas, vous ne faites pas semblant.
Au fur à mesure de ses paroles, Monty et Jasper rougirent tous les deux.
- Alors franchement, comment tu as fais pour rompre avec Monty ? Comment t’as fait ça et survécu ?
Jasper lui tira une nouvelle fois les cheveux :
- Je n’ai pas envie de penser à ça, râla-t-il.
Monty était bien d’accord, lui non plus ne voulait pas penser à ça.
- Dis moi !
- Pour quoi faire ?
- Pour que je sache comment rompre avec Bellamy !
Jasper lui mit une baffe sur la tête, cette fois-ci.
- Tu ne vas pas faire ça, abruti.
- Je vais me gêner.
- Non tu ne vas pas le faire.
Murphy s’éloigna de Jasper, puis passa sa main dans ses cheveux pour défaire les nattes que Jasper y avait fait.
- Si je vais le faire.
- Et tu vas souffrir et ce sera complètement inutile et débile. S’énerva Jasper.
- Je prends exemple sur mon frère. Ironisa Murphy.
- Ouais ben je suis pas un exemple quand je fais ce genre de connerie. Tu veux savoir comment j’ai fais ? J’étais juste le type le plus abruti de la planète voilà comment j’ai fais. Mon monde s’écroulait et j’ai tapé dessus à fin de le détruire une bonne fois pour toute.
Monty prit la main de Jasper et emmêla ses doigts au sien. Jasper tourna son visage vers lui et posa son menton sur son épaule puis murmura :
- Je suis désolé.
- Ce n’est pas la peine, sourit Monty.
Le temps avait passé.
- Par chance, Monty est la meilleure personne du monde et il a accepté de rester avec un idiot tel que moi. Fit Jasper.
Murphy grogna. Jasper redressa la tête pour le fusiller des yeux :
- Arrête tes conneries Murphy. Bellamy est dans une mauvaise passe, il a besoin de toi.
- On ne dirait pas.
Jasper leva les yeux au ciel et se tourna de nouveau vers Monty :
- Dis lui toi, tu es la voix de la raison, il t’écoutera peut-être.
Monty dit :
- Quand t’aura fini de faire le gamin qui fait un caca nerveux parce que son petit-ami a des problèmes et ne peut pas s’occuper de lui, tu connecteras peut-être tes neurones pour te rendre compte que si tu le largues tu vas le regretter, souffrir, et tout ça inutilement puisque Bellamy t’aime.
Murphy ravala sa salive, poussa un énorme soupire, et se calma.
- Bon. Tu as raison Monty.
Jasper tapa doucement sa main sur le dos de Monty et embrassa sa joue avec fierté.
- Tu es le meilleur.
Monty lui sourit, Jasper était amoureux de ce sourire. Il remonta sa main jusqu’à la nuque de Monty et approcha son visage du sien pour capturer son sourire avec sa bouche. Ils échangèrent un court baiser. Murphy pensa à Bellamy, gratta avec son doigt la couette de Monty. Il fallait qu’il se calme, qu’il arrête de jouer l’amoureux capricieux et en colère, il fallait qu’il accepte que le monde de Bellamy ne tournait pas autour de lui, loin de là. Le monde de Bellamy tournait d’abord autour d’Octavia, de toute façon. Et s’il était capable d’accepter ça, il était capable d’accepter que Bellamy ne le présente pas à sa mère, pas tout de suite, qu’il ait besoin de préparation, besoin d’y réfléchir.
- Je vais rentrer, dit-il.
- T’es sûr ? Demanda Jasper.
- Ouais, faut que je réfléchisse à tout ça.
Murphy se leva, s’étira, remit ses chaussures, prit son sac et quitta la chambre après un salut rapide, il sortit par la porte d’entrée et décida de marcher jusque chez lui. Qu’est ce qu’il avait fait jusqu’à maintenant à part se plaindre ? Peut-être pourrait-il plutôt apporter son soutient à Bellamy. Après tout d’après ce qu’il lui racontait, sa mère était une garce et il galérait depuis qu’elle avait débarqué. Murphy se sentait stupide maintenant, d’avoir boudé comme un gamin, alors qu’il savait que c’était difficile pour Bellamy aussi et que celui-ci aurait préféré être avec lui plutôt que devoir surveiller sa mère. Murphy soupira, sortit son portable de sa poche et envoya un SMS à Bellamy.
« Courage avec ta mère, si ta besoin de linsulté, je sui la »
Quelques minutes plus tard il reçu une réponse :
« Merci, tu es adorable, je t’aime, heureusement que tu es là. J’ai envie de te voir, je vais essayer de m’enfuir cette nuit quand elle dormira, attends moi ».

Jasper et Monty restèrent ensemble. Jasper profita de l’absence de Murphy pour enrouler ses deux bras autour de Monty et se baisser pour aller poser sa tête sur son ventre.
- Maintenant qu’il a parlé de ça, je n’arrête pas d’y penser, je m’en veux, si tu savais.
Monty posa sa main sur son crâne, Jasper continua :
- Je sais que je t’ai fais pleurer, j’ai l’impression d’être vraiment mauvais parfois.
- Non Jasper. Ca arrive, tu allais mal.
- Je déteste l’idée de t’avoir fait tellement souffrir.
- Tu me rends heureux le reste du temps, ça comble largement, assura Monty.
Jasper appuya sa tête plus fort, comme s’il avait voulu trouver une poche dans l’estomac de Monty pour pouvoir s’y planquer.
- Pardon.
Monty posa ses mains sur les joues de Jasper et leva son visage pour le forcer à le regarder.
- Tout le monde fait des erreurs. Ecoute, si jamais ça m’arrive d’en faire une, souviens toi de ça pour trouver la force de me pardonner d’accord ?
Jasper hocha la tête et Monty appuya son front contre le sien.
- Je t’aime Jasper.
- Moi aussi je t’aime Monty. Je t’aime, je t’adore, tu es tout pour moi.
Monty embrassa sa bouche, parce que c’était le seul moyen de lui dire « moi aussi ». Jasper le comprit très bien, il s’accrocha plus fort à Monty. Puis ils séparèrent leurs lèvres, sans pour autant se décoller.
- Mallow-n’a-qu-un pied, lâcha alors Monty.
Jasper éclata de rire et Monty sourit.
- Marsh-m’a-tu-vu. Renchérit Jasper.
Ils recommencèrent à jouer à trouver des noms aux marshmallows. Simplement amoureux.

xxx

Bellamy s’échappa sur la pointe des pieds à plus de minuit. Il enferma sa mère à l’intérieur de l’appartement. Il n’avait pas donné de double à cette dernière et n’avait guère envie de le faire, ça aurait été comme une invitation à rester, et il ne voulait pas qu’elle reste. Il prit la voiture, conduisit jusque chez Murphy. Il lui envoya un SMS quand il arriva et Murphy vint le chercher. Il l’emmena jusqu’au salon où il avait déplié le canapé, c’était en général là qu’ils se mettaient quand Bellamy venait. Murphy ferma la porte du salon à clé. Bellamy le prit dans ses bras, et ils restèrent un moment comme ça.
- Tu sais, si tu lui parlais de moi, ce serait peut-être plus simple, lui dit Murphy, je pourrais venir quand tu veux et tu n’aurais pas à supporter ça seul.
Bellamy soupira :
- J’ai peur de ce qu’elle pourrait te dire.
- Je sais, mais je n’ai pas peur moi.
Murphy caressa la nuque de Bellamy, ce dernier embrassa son cou avant de murmurer :
- Je vais essayer de lui en parler.
Murphy passa ses mains sous les vêtements de Bellamy :
- Mais si tu n’en as pas envie, je prendrai mon mal en patience.
- Non tu as raison, je crois que j’aimerais bien que tu sois là, à l’appartement, ce serait plus supportable.
- Elle est vraiment aussi horrible ?
Bellamy soupira et embrassa la bouche de Murphy qui continuait ses caresses, avant de répondre.
- Oui. Dit-il.
Ils en parlèrent après s’être rassasié de l’un de l’autre (au moins autant que possible), finissant complètement nus dans les bras l’un de l’autre, allongés sur les draps du canapé déplié, la couverture un peu remonté sur eux. Bellamy caressa du pouce le bras de Murphy qu’il tenait contre lui, puis parla de sa journée avec cette femme qui était sa mère. Murphy grinça des dents :
- Elle a osé parler comme ça de ta sœur ?
- Oui.
- Je m’étonne qu’elle soit toujours en vie.
- Moi aussi. Mais… Elle a toujours parlé d’O comme ça.
Murphy se redressa sur un coude, s’éloignant un peu de Bellamy pour le regarder :
- Pourquoi tu ne la jettes pas dehors ?
- C’est ma mère, soupira Bellamy. C’est idiot mais elle a une certaine ascendance sur moi.
Murphy pressa le bras de Bellamy :
- Avec les muscles que tu as, je suis étonnée que quiconque puisse avoir une ascendance sur toi.
Bellamy eut un petit sourire.
- Ce n’est pas une ascendance physique, c’est plus… C’est ma mère, aussi mauvaise soit-elle, je n’arrive pas à me résoudre à la jeter dehors. C’est sans doute con.
Murphy passa ses doigts sur la frange de Bellamy pour enlever des mèches de ses yeux.
- Ma mère buvait et se droguait et pourtant je me suis attaché à un radiateur pour rester avec elle. Alors non, je ne crois pas que c’est con, je crois que je comprends ce que tu veux dire.
Bellamy fixa Murphy et l’embrassa en se disant qu’il avait trouvé son rocher. L’endroit le plus sûr du monde, celui où il pouvait aller quand tout le reste se délitait autour de lui. Murphy regretta d’avoir été con, et passa son bras autour de Bellamy pour lui montrer qu’il était là.
- Tu sais quoi ? Fit Bellamy quand il se décolla de sa bouche.
- Non quoi ?
- Je vais tout lui dire, à propos de nous. Tu es assez fort pour supporter ses remarques, j’en suis sûr.
Murphy eut un fin sourire.
- Peut-être que ce sera à elle de faire attention à moi.
- Peut-être.

xxx

Bellamy avait dit ça, mais en rentrant il n’en parla pas immédiatement. D’abord parce qu’il surprit sa mère entrain de dormir dans sa chambre.
- Qu’est ce que tu fous là ? Dégage !
- Oh ça va Bébéllamy, pleure pas, t’étais pas là et ta chambre était libre.
- Ne m’appelle pas comme ça.
- Pourtant c’est mignon Bébéllamy, c’est parce que dans le fond, tu es toujours mon petit bébé.
- Je ne suis plus le bébé de personne.
Sa mère se leva, s’étira, et alla dans la cuisine, suivit de Bellamy.
- Fais moi du café.
Bellamy soupira, mais obtempéra. Sa mère sortit alors un paquet de clope d’il ne savait où et s’en alluma une.
- Non. Dit-il en lui prenant et en l’écrasant.
- Quoi ?
- Si tu veux fumer c’est dehors, pas ici. Et depuis quand tu fumes ?
- Ca m’arrive de temps à autre.
- Dehors ! Dit-il.
Elle soupira :
- C’est bon, j’irai dehors, t’es chiant tu sais ?
- Je dois tenir ça de toi, ronchonna Bellamy.
- Des sarcasmes ? Bravo vraiment ! Je ne t’ai pas élevé pour que tu deviennes cynique Bellamy.
Il ne répondit pas et lui servit son café. Alors qu’il cherchait le moyen de lui parler de Murphy, elle lui tendit une perche :
- Alors t’étais où cette nuit ? Avec quelqu’un n’est ce pas ? Tu es comme moi, un vrai tombeur, elle était jolie au moins ?
- Très, répondit Bellamy.
- Petite amie ou coup d’un soir ?
- C’était mon petit ami.
La mère recracha son café et Bellamy eut une sorte de satisfaction de la voir tousser.
- Non, dit-elle.
- Si, dit-il.
- Bordel ! Beau comme t’es, il a fallu que tu deviennes pédé !
Bellamy se servit son café et des céréales. Il n’avait pas petit déjeuné chez Murphy et était parti tôt, laissant un mot à Murphy qui dormait encore. « Je vais parler à ma mère de nous deux, je t’appelle plus tard, je t’aime ».
- Je ne le suis pas, dit Bellamy, je suis juste amoureux de lui.
- Tu es amoureux d’un mec, donc t’es pédé, c’est comme ça que ça marche mon petit Bellamy.
Bellamy secoua la tête et mangea ses céréales. Ce n’était pas la peine de lui expliquer, elle ne comprendrait pas. Pour Bellamy, ce n’était pas « un mec », c’était Murphy.
- Une amourette de passage, tu veux faire des expériences, essaya-t-elle de relativiser.
- Ca fait bientôt un an qu’on est ensemble.
Sa mère grimaça. Bellamy sourit. Un an, pas encore, il manque quelques mois, mais il n’avait pas vu tout ce temps passer. Il se voyait encore, réaliser qu’il était amoureux, il se voyait encore prêt à tout pour récupérer Murphy, quitte à crever de froid sous la pluie. Il sentait encore leur premier bouche à bouche sur ses lèvres, il repensait à leur rencontre, les regards qu’ils échangeaient, la façon dont ils s’attiraient l’un l’autre. Bellamy se rappelait comment il insistait à être « son ami ». Qu’est ce qu’il avait été con, Murphy avait compris bien plus vite que lui, leur attirance. Mais tout ça, c’était quelque chose que sa mère ne comprendrait pas, n’écouterait pas. Elle ricanerait.
- Je suis resté avec ton père presque un an moi aussi, par chance tu peux pas le mettre enceinte.
Elle rit de toutes ses forces, et but son café. Bellamy plongea son nez dans son bol de céréales. Elle parlait d’un homme qu’il n’avait pas connu, qu’il ne connaîtrait jamais, un type de passage dans la vie de sa mère. Bellamy n’avait pas de père.
- Ce qui me rassure, dit-elle, c’est que ce n’est sûrement pas toi qui fais la fille. N’est ce pas ?
Bellamy plongea sa cuillère dans son bol :
- Ca ne te regarde pas.
La mère devint pâle.
- Oh mon dieu, c’est toi qui fais la fille.
Bellamy soupira et grommela :
- Puisque je te dis que ça ne te regarde pas !
- Si ça n’avait pas été le cas, tu te serais contenté de répondre.
Bellamy leva les yeux au ciel :
- Crois ce que tu veux, ça change rien.
- Mon fils se fait refaire le cul par un homme. J’espère au moins qu’il est viril comme il faut.
Bellamy haussa les épaules :
- Ca veut dire quoi viril ?
- Grand, bien musclé, poilu, avec une grosse voix grave. Pas une femmelette quoi.
Bellamy eut un petit rire désabusé. Murphy n’était rien de tout ça, il avait un visage plutôt féminin, des poils mais pas une tonne non plus, de grands ongles (quand il ne se les rongeait pas), il n’était pas si grand, pas vraiment musclé (sans être non plus une rame de haricot comme Jasper). Quand à sa voix… Elle était traînante et entraînante, elle était plus douce que vraiment grave. Mais Bellamy aimait tout ça et en plus Murphy avait des yeux comme la mer, il était beau d’une façon particulière, et Bellamy l’adorait et le trouvait magnifique.
- Pourquoi tu te marres ?
- Parce que selon tes critères, je pense qu’il est une « femmelette ».
- Oh mon dieu, crisa la mère, tu te fais trouer le cul par une petite pédale.
Bellamy recommença à rire. Sa mère devait avoir mangé beaucoup de choses pourries au cours de sa vie pour qu’autant de merde sorte de sa bouche.
- Il s’appelle John Murphy, dit-il sans revenir sur les conneries qu’elle disait.
Elle but le reste de son café.
- Par chance, je suis tolérante. Quand tu auras fini de jouer avec lui, j’espère que tu feras le bon choix et que tu reviendras aux filles.
Bellamy poussa un soupir agacé. Pourquoi les gens semblaient croire que Murphy n’était pour lui qu’une expérience ? Pourquoi aurait-il envie de « revenir aux filles » ? Qu’est ce qui était si difficile à comprendre dans le fait qu’il était amoureux ?
- En fait, je l’aime, et je compte bien passer ma vie avec lui.
La mère éclata de rire :
- Que tu es naïf ! Tu es mon fils Bellamy, la fidélité, ce n’est pas notre truc, ça te passera crois moi. Passer toute ta vie avec la même personne, vraiment quel drôle d’idée.
Bellamy se mordit les lèvres. Lui il ne trouvait pas que c’était une « drôle d’idée ». Il était sincère quand il disait qu’il voulait passer sa vie avec Murphy. Ca lui aurait plu de se lever tous les matins et de le trouver allongé à côté de lui. C’était de ça dont il avait envie. Mais encore une fois, sa mère ne pouvait pas comprendre. Elle qui n’avait jamais réussi à avoir une relation stable.
- Je suis sûre que tu y crois sincèrement, dit-elle en inspectant ses ongles, mais est-ce que ça marche aussi bien entre vous ?
Bellamy hocha la tête.
- Peut-être que tu ne t’en rends pas compte encore, mais tu es déjà entrain de te lasser de lui.
- Non.
- Tu l’éloignes de ta vie tout doucement, et tu as toujours une bonne excuse n’est ce pas ?
Ce n’était pas vrai, mais Bellamy se demandait comment elle pouvait savoir qu’ils avaient eut des bas, qu’effectivement Bellamy s’était éloigné par moment. Mais ça ne voulait rien dire.
- J’ai raison n’est ce pas ? Je le vois à ta tête. Tu veux savoir comment je le sais ? Parce que tu es comme moi, comme ta mère, voilà pourquoi. Tu verras, moi c’est pareil, je suis toute enthousiaste, et ensuite au bout d’un moment, je finis par simplement mettre un terme à tout ça. L’amour ne dure jamais longtemps mon pauvre Bébéllamy.
- Ne m’appelle pas comme ça.
- Pourtant c’est comme ça que tu te comportes.
- Tu te trompes de toute façon.
- Alors pourquoi est-ce qu’il ne vient pas à l’appartement.
- Je me le demande, grogna Bellamy. Peut-être parce que j’ai tellement honte de ma mère, que j’ai préféré lui épargner ta vue.
Il avait dit ça méchamment, mais elle commençait à le gonfler. La mère rit.
- Tu vois, une bonne excuse.
- La ferme !
- Tu t’énerves, parce que y a que la vérité qui blesse.
Bellamy se leva d’un coup. Prit son bol de céréales d’une main, son café de l’autre et alla se mettre devant la télé, il mit le son à fond pour ne plus l’entendre. Sa mère se trompait, il n’était pas comme elle. Il ne l’était pas.

xxx

Octavia passa une bonne partie du week-end à culpabiliser. Lincoln lui parla beaucoup pour la rassurer, et ça ne fonctionnait pas vraiment. Elle en voulait à Lincoln de s’être montré faible, elle en voulait à sa mère d’avoir débarqué au pire moment, elle en voulait à Bellamy de se sentir assez fort pour « rester seul ». Comme parler ne convenait pas à Octavia, ils allèrent dans une salle de sport et s’entraînèrent à se battre. Octavia était forte, elle apprenait vite, elle était déterminé, et Lincoln l’admirait. Ils s’entraînèrent jusqu’à ce qu’elle ait trop mal aux jambes pour se relever – elle était têtue aussi, mais ça l’avait calmé, elle allait mieux.
- Ton frère est fort.
- Non. Il a des muscles, et il fait du sport, il sait se battre. Mais il n’est pas fort, pas face à elle. Il ne l’a jamais été.
Octavia voulu rentrer le samedi soir même, mais elle reçu un SMS de son frère pour dire qu’il allait passer chez Murphy la nuit. Elle resta donc chez Lincoln jusqu’au dimanche, mais rentra assez tôt quand même.
- Ca va aller ? Demanda-t-elle à Lincoln avant de partir.
- Oui.
- Tu ne vas pas merder parce qu’en ce moment je suis moins disponible, n’est ce pas ?
Lincoln la prit dans ses bras.
- J’ai merdé, mais je ne recommencerai plus. Même si tu n’es pas là pour me surveiller.
- Bien.
Elle recula son visage pour le regarder et lui sourire. Il l’embrassa.
Puis ils se séparèrent et Octavia partit pour rejoindre son frère.

Elle le trouva assis sur le canapé entrain de lire devant la télé.
- Où elle est ? Demanda-t-elle.
Bellamy leva les yeux vers sa sœur, se leva et alla la prendre dans ses bras.
- Moi aussi je suis contente de te revoir, sourit Octavia. Où elle est ?
- Dans ma chambre.
- Tu déconnes ?
- J’aimerais bien.
- Tu l’as laissé squatter ta chambre ?
Bellamy soupira :
- Je l’ai trouvé là ce matin en revenant de chez Murphy, et tout à l’heure elle m’a dit qu’elle allait faire une sieste et que mon lit est vachement confortable et…
- Tu l’as laissé faire.
Bellamy haussa les épaules.
- Putain Bell, tu l’as laissé prendre ta chambre ! Pourquoi tu fais ça ?
- Je me suis dis qu’elle serait moins chiante…
- Bell !
- Elle n’arrêtait pas de me dire que j’étais comme elle, que j’allais larguer Murphy quand j’en aurais marre, j’en pouvais plus de l’entendre. Je préférais encore la voir dans ma chambre !
- Bell putain ! Tu t’es fais manipuler ! Bien sûr que tu n’es pas comme elle bordel, tu ne vais pas larguer Murphy, et d’ailleurs depuis quand elle sait pour vous deux ?
- Depuis ce matin.
- En tout cas, tu ne devrais pas l’écouter, tu sais qu’elle dit que de la merde.
- Je sais.
Octavia donna une tape sur la joue de Bellamy en soupirant.
- Il faut que tu récupères ta chambre.
Une voix retentit alors :
- Ma chambre, maintenant.
Octavia se tourna vers sa mère.
- C’est la chambre de Bell.
- Ton frère n’en a pas l’utilité, le canapé est très bien pour lui. N’est ce pas Bellamy ?
- Non, répondit Bellamy, tu utilises MA chambre.
- Bien, j’utilise ta chambre, si ça te fait plaisir.
Octavia avait des envies de meurtres et son frère prit son bras.
- Laisse tomber O, c’est bon.
La mère ricana, prit la place dans le canapé et changea de chaîne.
- Je te laisse seul un week-end avec elle, et elle a déjà réussi à foutre encore plus la merde, putain j’en peux plus, fit Octavia doucement pour que seul son frère l’entende.
Bellamy se passa une main dans les cheveux :
- Avec un peu de chance, elle va bientôt partir…
- Mouais. Ben vu comme elle a l’air de s’installer comme une vermine, je compterais pas trop là-dessus tu vois ?
- Mais si, elle a toujours fait ça. Elle va partir.
Bellamy essayait de se rassurer lui-même…

Et il se trompait. Puisqu’aux vacances de décembre elle était toujours là…

A suivre.
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