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[Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (48)

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Maliae
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Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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MessageSujet: [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (48) [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (48) Icon_minitimeVen 27 Mai - 11:52

Fandom : Les 100
Prompt : On a rendez vous avec une bagarre.
Note : et bien hmmm... Jonty/Murphamy et des trucs un peu moches. Pas relu.

***

48. Les cachets pour la toux.

Monty s’était endormi sur sa table, tandis que le prof de philosophie parlait. Ce n’était pas que ça ne l’intéressait pas, c’était juste la faute de Jasper. Il l’avait maintenu éveillé toute la nuit d’avant suite à une crise d’angoisse. Jasper s’était réveillé après un cauchemar où il avait eut l’impression d’être enfermé dans une pièce dont les murs se refermaient sur lui, et Monty l’avait prit dans ses bras en lui racontant des bêtises pour le faire destresser. Jasper s’était endormi à moitié, en position assise, contre lui et Monty l’avait allongé, remontant la couverture sur lui. Jasper avait attrapé sa main.
- Monty.
- Je suis là, l’avait rassuré Monty.
Jasper ne l’avait pas relâché mais avait complètement sombré dans un nouveau sommeil. Ce n’était pas la première fois que Jasper faisait des cauchemars et que ça le réveillait et le faisait angoisser. Depuis qu’il était petit, ça lui arrivait de temps à autre. Mais ces derniers temps, avec la mort de Maya, c’était devenu beaucoup plus récurent, et Monty ça l’inquiétait tellement de le voir dans cet état, que la nuit dernière, il n’avait pas réussi à se rendormir. Restant éveillé toute la nuit pour s’assurer que Jasper allait bien.
Jasper n’écoutait rien du cours, et regardait Monty. Il fit marcher sa main sur sa table, doigt après doigt, tout doucement, jusqu’à passer sur la table de Monty. Ses doigts s’arrêtèrent, hésitants, alors que Monty poussait un petit soupire. Plus un bruit, plus un geste, puis tout doucement la main de Jasper reprit vit et ses doigts continuèrent de marcher, par là c’était le visage de Monty, avec son petit nez qui dépassait de sous ses bras. L’index de Jasper, petit rebelle, s’amusa à grimper dessus. Monty plissa le nez dans son sommeil et Jasper sourit. Le pouce caressa un bout de joue. Le petit doigt chatouilla le coin de la bouche, puis les doigts grimpèrent et allèrent faire une course dans les cheveux. Jouant à s’y emmêler, faisant un cache à cache, s’allongeant tranquille. Ah, l’annulaire, assez coquin, fit le tour de l’oreille, puis revins se battre avec son frangin le majeur.
Puis le tonnerre fit sursauter les doigts, la main et Jasper tout entier, tandis que Monty se redressait d’un coup. Le prof venant de frapper sur leurs tables avec son classeur.
- Bonne sieste ? Demanda-t-il.
Monty cligna pleins de fois des yeux, puis s’excusa :
- Je me suis endormi, je suis désolé.
Il avait la marque de son bras sur un bout de sa joue et semblait complètement épuisé. Il se frotta un œil, prit son stylo, prêt à prendre des notes. Le prof le fixa un moment, puis scruta le visage de Jasper et sa feuille complètement vide de notes, mais remplis de petits gribouillis en tout genre. Il leur mit deux heures de colle chacun pour leur apprendre à prendre plus au sérieux leurs études.
Monty décida que puisqu’il avait déjà la colle, il pouvait tout aussi bien passer le reste du temps à dormir, et comme Jasper n’avait, de toute façon, prit aucune note, il continua de dorloter Monty dans son sommeil.

Ce qu’il y avait de bien avec les heures de colle, c’était que la plupart du temps, elles avaient lieu avec Bellamy. Ce dernier se retrouvait à faire des heures supp’ mais du coup il était plus payé. Murphy râla pour la forme, mais décida de venir s’incruster aux heures de colle. Bellamy ne resta pas assit au bureau, après avoir donné les exercices à Monty et Jasper, il s’installa à la table de Murphy et ils passèrent les deux heures à discuter doucement, tout en s’effleurant les épaules et en se tripotant les doigts.
Jasper et Monty firent leurs exercices, tout en parlant entre eux, soit du travail à faire, soit d’autres choses. Jasper regarda de temps en temps du côté de Bellamy et Murphy et chuchota à Monty :
- Ca a l’air d’aller mieux entre eux, non ?
Monty acquiesça.
- Je les trouve moins crispé, fit-il.
- C’est vrai que Murphy était super tendu ces derniers temps, dit Jasper.
Ils l’observèrent du coin de l’œil. Murphy avait l’air détendu, il faisait son petit sourire en coin, et même si Jasper et Monty n’entendaient pas ce qu’il disait, ils savaient que c’était sûrement quelque chose de proche du sarcasme (mais ceux plus doux qu’il utilisait pour flirter avec Bellamy). Bellamy le regardait, sans presque cligner des yeux, lui souriait, et les deux adolescents étaient prêts à parier qu’il devait taquiner Murphy.
Jasper souffla, rassuré. Ca avait l’air d’être un souci en moins. Leurs disputes, leur éloignement, l’avait inquiété, ajoutant un poids à sa déprime. La découverte de Lincoln discutant avec un dealer n’avait rien arrangé. Pas étonnant qu’il ait fait un cauchemar peu de temps auparavant. Monty attira son attention en tapotant doucement son stylo sur les exercices à faire et Jasper se concentra à nouveau là-dessus.
A la fin des deux heures, ils tendirent leurs feuilles à Bellamy, puis ils s’échappèrent voulant passer le reste du samedi après-midi ensemble. Bellamy et Murphy restèrent encore un moment assis à leur place, continuant de parler du sujet commencé, puis ils se levèrent. Murphy s’étira, Bellamy attrapa son sac.
- Je dois passer en salle des profs pour mettre les exercices dans le casier, dit-il.
Murphy l’accompagna. Il n’y avait personne dans la pièce, Bellamy déposa les feuilles de Jasper et Monty, puis il prit la main de Murphy alors qu’ils étaient toujours dans les bâtiments.
- Wouh, t’as pas peur de te faire virer de faire ton rebelle ainsi ?
Bellamy le coinça contre un mur et embrassa sa bouche.
- Pas du tout peur, dit-il en se décollant.
Murphy eut un sourire ironique :
- Parce qu’il n’y a personne.
- Entre autre, admit Bellamy.
Murphy appuya ses doigts en dessous de ses côtes le faisant sursauter :
- Je te pardonne d’être un gros lâche, se moqua Murphy.
Bellamy frotta son nez contre le sien et embrassa à nouveau sa bouche. Ils sortirent ensuite du lycée. Bellamy avait prit sa voiture, et les conduire en ville plutôt qu’à l’appartement. Ils se contentèrent de se balader main dans la main. Comme un « vrai couple », se dit Murphy, et cette réalisation, même des mois après, ça lui faisait toujours bizarre. Il se demandait, s’il restait des années avec Bellamy, est-ce qu’il s’y habituerait ? Est-ce qu’il finirait par devenir lui-même mièvre et dégoulinant ? Est-ce qu’il donnerait la becqué à Bellamy, à table, en lui donnant des surnoms débiles ?
Il grimaça, il espérait que non.
Se balader main dans la main, okay.
Mais pour le dîner aux chandelles sous la lune, le violoniste à côté, beurk.
- A quoi tu penses ? Demanda Bellamy.
- A notre divorce si tu me demandes un jour de t’embrasser sous un soleil couchant sur une plage de sable fin.
Bellamy ricana :
- J’y pensais pourtant. On pourrait aussi s’embrasser devant un arc-en-ciel après avoir fait un vœu.
Murphy eut un frisson de dégoût, alors que le sourire de Bellamy s’agrandissait.
- Alors mon John d’amour chéri que j’aime, ça ne te dit pas qu’on mange des spaghettis dans la même assiette ?
Murphy relâcha sa main en se grattant le bras :
- Je choppe des boutons, arrête.
- Tu veux m’épouser ?
- QUOI ?
- Je ne sais pas, tu parlais de divorce, donc je suppose que tu veux.
Murphy se frotta les cheveux :
- C’était une façon de parler. Arrête.
- On pourrait se marier, et aller à l’Eglise en calèche.
- Je crois même pas en Dieu ! Et une calèche ? T’es sérieux ?
- Ou bien sur un poney qui s’appellerait Sweetie.
- T’es fou Bellamy.
- Les gens nous enverraient des pétales de fleurs.
Bellamy aperçu le sourire de Murphy, qu’il essayai de contenir, et passa son bras autour de sa taille, continuant son délire :
- On ferait des photos de nous deux au dessus d’un pont, les cheveux au vent.
Murphy se mordit les lèvres.
- On ouvrirait la salle de bal avec notre premier slow, sous les vivas d’une foule déchaînée.
Les yeux de Murphy roulèrent dans leurs orbites, mais sa bouche s’étirait de plus en plus.
- Je déclamerais alors un poème d’amour foudroyant et tu clignerais des yeux comme une biche, avant de te jeter à mon coup en m’avouant un amour fou et passionné.
Murphy craqua et éclata de rire, il donna un coup de coude à Bellamy :
- T’es vraiment con, tu regardes trop de film.
- Je ne t’ai pas encore raconté notre lune de miel avec le chemin de bougie qui conduirait à une barque, pour faire une balade sur le lac sous une nuit de pleine lune.
- Oh putain, l’horreur.
Bellamy vint murmurer à son oreille :
- Nous ferions l’amour dans un champ de fleurs.
- T’as pensé à tous les insectes qu’il y avait là dedans et qui viendrait nous grimper sur la peau ?
- Puis je te parlerais de la beauté de tes yeux et tu me ferais un compliment sur mes cheveux.
- Bien sûr. Il ne manque plus que l’arrivée des fées et de la licorne, et on aura atteint le fond.
Leurs rires se mêlèrent alors qu’ils imaginaient la scène. Bellamy embrassa sa tempe. Il allait ajouter quelque chose de plus sérieux, mais une femme, qui distribuait des prospectus dans la rue, s’approcha d’eux.
- Vous voulez atteindre la plénitude ? Rejoignez notre communauté. Dit-elle en leur tendant un des papiers.
Murphy eut un sourire ironique :
- La plénitude on l’atteint quand on baise ensemble, dit-il. Pas besoin d’une communauté pour ça.
La femme se pencha vers lui. C’était une femme brune aux cheveux longs, à la peau basanée et habillée d’un simple tee-shirt blanc et jean, elle paraissait plutôt normale au premier abord.
- La baise ne dure qu’un temps, lui dit-elle.
Puis elle lui mit un des prospectus dans les mains :
- Venez voir par vous-même, et vous verrez qu’il existe des endroits dans ce monde où il est possible d’être réellement heureux.
Murphy fronça les sourcils et ricana moqueur :
- J’aimerais bien voir ça tiens ! Dit-il avec ironie.
- Vous ne me croyez pas, parce que vous ne l’avez pas encore vu.
Mais cette femme était clairement une totale illuminée. Murphy essaya de lui rendre le prospectus et jeta un regard amusé à Bellamy :
- Ca te dit de faire partit d’une secte toi ?
Il secoua la tête. La femme eut l’air outrée :
- Ce n’est pas une secte, c’est une communauté.
- Communauté, c’est l’autre nom pour secte, insista Murphy.
- Notre communauté vous montrera le chemin vers la lumière, dit la femme en lui souriant.
- Wouaouh, fit Murphy en levant les mains en l’air, magnifique, moi qui ai toujours rêvé de me refaire une petite beauté au soleil.
Elle roula des yeux :
- Vous vous moquez.
- Sans déconner ?
- Moi aussi, au début, j’étais sceptique, mais ils m’ont sauvé.
- En vous lobotomisant ?
- En m’apportant une nouvelle vie, plus riche, plus heureuse. Ce qu’il vous manque, de toute évidence.
Bellamy commença à entraîner Murphy avec lui, agacé par cette femme. Murphy le stoppa, les sourcils froncés.
- Je suis très heureux, dit-il.
- Les gens heureux ne font pas de sarcasme.
Elle posa de nouveau le prospectus dans ses mains :
- Venez voir par vous mêmes, lui dit-elle en plongeant ses yeux (qu’elle avait couleur ambre, plutôt hypnotisant) dans ceux de Murphy.
Puis elle s’éloigna pour parler à d’autres personnes. Murphy regarda le prospectus, il montrait un bâtiment illuminé par des néons. Il ne lu même pas ce qui était écris, et fit une boulette avec le papier pour le jeter dans la poubelle :
- Quelles conneries, dit-il.
Puis il se blottit contre Bellamy.
- Mais au moins, elle t’a interrompu dans ton flot de paroles embarrassantes.
- Celles où je t’appelais mon John d’amour ? Ou bien le moment où je te parlais du moment où on s’offrira une balancelle pour prendre des photos de couple.
Murphy rit à nouveau.
- C’est ça, bien sûr, tu rêves.
Bellamy rit avec lui, remonta sa main jusqu’à son crâne et le serra contre lui.
- Ca ne te fait pas envie ? Plaisanta-t-il.
- Pas du tout, grimaça Murphy, je crois que je préfère encore aller voir la lumière dans la communauté des illuminés.
Ils se regardèrent et se sourirent. Bellamy reprit sa main, et ils continuèrent à se balader sans rencontrer d’autres tarés.

xxx

Jasper et Monty voulaient parler à Lincoln, mais comment faire ? Ils n’avaient pas son numéro et ignoraient où il habitait. Ils auraient pu demander à Bellamy ou Octavia, mais ça aurait pu paraître suspect. Ils avaient songé à voler le portable d’Octavia, puis de lui rendre l’air de rien, mais échouèrent dans toutes leurs tentatives. Au final, ils se souvinrent que Lincoln travaillait dans un bar, peut-être qu’ils pourraient y aller ?
Lexa les aida à savoir où il se trouvait en demandant à Octavia si elle connaissait l’adresse d’un bar assez sympa. Octavia se méfia, mais quand Lexa lui dit qu’elle voulait y aller avec Clarke, elle se radoucit et donna une adresse.
Maintenant il ne restait plus qu’à espérer qu’elle ait donné l’adresse de celui où Lincoln travaillait.

Jasper et Monty entrèrent, s’assirent au bar et commandèrent un diabolo tous les deux. Ce n’était pas Lincoln au bar, alors soit ils s’étaient trompés, soit Lincoln n’était pas là. Monty prit le risque de demander à la serveuse qui était là, s’il y avait quelqu’un qui travaillait ici et qui s’appelait Lincoln.
- Oui, Lincoln travaille effectivement ici, pourquoi ?
- On est des amis, on voulait lui parler, dit Monty, vous savez quand il sera là ?
La jeune femme regarda sa montre :
- Il bosse à dix-huit heures ce soir.
Jasper et Monty la remercièrent et décidèrent d’attendre. Elle, elle s’en fichait, tant qu’ils consommaient et après leur diabolo, ils commandèrent un café.
Lincoln finit par arriver, il aperçu les deux garçons et les salua. Jasper et Monty ne surent pas comment commencer la conversation. Jasper sans pincette, demanda finalement, trop directement :
- Est-ce que tu te drogues ?
Lincoln fronça les sourcils, leur servit un nouveau café « offert par lui », et dit :
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
Monty donna un coup de coude à Jasper et murmura :
- Tu es trop direct.
- Ben vas-y toi, pose les questions.
Monty tourna sa cuillère dans son café et demanda :
- T’es sûr que tu ne te drogues pas ?
Jasper s’affala le nez sur le comptoir en rigolant et Monty lui mit un autre coup de coude. Lincoln croisa les bras :
- Okay, pourquoi vous me demandez ça ?
- Et bien… Commença Jasper.
- Il est possible qu’on t’ait croisé…
- En compagnie d’un type un peu louche…
- Qui serait peut-être un dealer…
- Et du coup on se demandait, conclu Jasper.
Lincoln les fixa :
- Vous faites toujours ça ?
- Quoi donc ? Demandèrent les deux garçons en même temps.
- Faire une phrase à deux ?
Jasper et Monty se regardèrent et haussèrent les épaules en parfaite synchronisation.
- Aucune idée, dirent-ils en même temps.
- Donc vous m’avez croisé avec un type et vous avez déduis que je me droguais. Reprit Lincoln.
- On vous a vu échangé un truc.
- Ce truc pouvant être n’importe quoi, dit Lincoln. Ce type pouvant être n’importe qui.
- Murphy le connaissait, il lui achetait ses barrettes de shit.
Lincoln resta maître de lui-même.
- Vous faites erreurs, complètement.
- Ou alors on a raison, et on devrait peut-être en parler à Octavia, dit Monty.
- Si vous voulez, dit Lincoln sans se démonter. Je ne me drogue pas.
Jasper et Monty se regardèrent, l’air de demander à l’autre ce qu’ils devaient faire maintenant. Lincoln n’avait pas du tout l’air de paniquer, peut-être qu’il ne mentait pas.
- Alors qu’est ce que vous faisiez ensemble ? Insista Monty en tournant de nouveau ses yeux vers Lincoln.
- On discutait, voilà tout.
- Et tu ne lui as pas donné d’argent en échange de drogue ? Demanda Jasper.
- Non.
- Alors il te donnait quoi ?
- Des cachets pour la toux, sourit Lincoln. Vous m’excusez mais je dois aller travailler.
Il s’échappa, sentant sur lui le regard inquisiteur des deux adolescents sur lui. Et merde… Si Octavia l’apprenait… Il allait falloir qu’il jette tout, qu’il arrête. Ce serait l’occasion.
Lincoln évita Jasper et Monty, et ceux-ci finirent par abandonner et partir. Il servit encore quelques clients et décida de prendre une pause. Lincoln alla directement dans son casier où il entreposait ses affaires et en sortit un sachet qu’il planquait à l’intérieur. Il le prit et l’emmena aux toilettes pour le vider. Pendant un moment il tourna le sachet entre ses doigts, sortit un cachet et le mit dans sa bouche. Un dernier pour la route.
Juste un dernier.
Il approcha le sachet du trou des toilettes, il allait le vider, il allait vraiment le faire.
Mais Lincoln changea d’avis. Il referma finalement le sachet sans rien jeter et alla le ranger dans le casier.
Il arrêterait que le sachet serait vide. Ce serait de l’argent de gâché sinon.

xxx

Jasper et Monty en parlèrent le lendemain à Murphy, durant une pause du matin. Bellamy buvait un café avec les profs de son côté. Emori était là, mais ne participa au sujet.
- Il vous as dis qu’il avait prit des cachets pour la toux et vous l’avez cru ?
- On n’a pas vraiment eu le choix, dit Jasper, ensuite il nous a évité.
- Ca prouve bien qu’il a quelque chose à cacher, fit Murphy.
- Sûrement, mais il avait vraiment l’air sûr de lui, ajouta Jasper.
- Vous êtes des crétins, ronchonna Murphy, il se drogue un point c’est tout, je vais en parler à Bellamy.
Jasper passa d’une jambe sur l’autre tandis que les épaules de Monty s’affaissèrent.
- On pourrait demander conseils à Clarke ou à Lexa ?
Emori émit un petit rire en entendant le nom de sa cousine, mais n’exprima pas son avis à ce sujet. Murphy leva les yeux au ciel :
- Si vous voulez mêler la princesse et sa copine à tout ça, c’est votre problème. Au final Bellamy finira par le savoir.
- Bon… On devrait d’abord en parler à Octavia non ? Demanda Jasper.
- Si ça vous chante, mais je ne laisse pas Bellamy dans l’ignorance, insista Murphy.
- Tu peux peut-être attendre qu’Octavia en parle à Lincoln ? Proposa Monty.
- Non. Bellamy va péter un câble s’il arrive quelque chose à sa petite sœur.
- Tu dramatises, lui dit Jasper, elle n’est pas en danger.
- T’en es sûr ?
- Lincoln est un type bien, il ne lui ferait pas de mal, même s’il se drogue, dit Monty.
- T’en es sûr ? Répéta Murphy en regardant Monty cette fois-ci.
- Laisses nous au moins en parler à Octavia d’abord, insista Jasper.
Murphy secoua la tête.
- Alors allez lui dire maintenant, parce que je n’attendrai pas.
Jasper et Monty acquiescèrent et s’éloignèrent pour aller parler à Octavia. Murphy resta seul avec Emori. Il se massa les tempes d’un air énervé.
- Ce n’est peut-être pas aussi grave que ça en a l’air.
- En tout cas, je suis sûr qu’il n’a pas acheté des cachets pour la toux, dit Murphy.
- Certes, fit Emori.
Elle s’étira comme un chat puis dit :
- En tout cas, il y a une chose de sûr, on ne s’ennuie jamais avec vous.
Murphy se massa la nuque :
- Faut croire que non.

Octavia écouta Jasper et Monty lui raconter ce qu’ils avaient vu et se pinça les lèvres. Elle se doutait de quelque chose. Lincoln avait des agissements… Bizarres. Le fait qu’il se levait souvent la nuit « à cause de maux de crânes », le fait qu’il paraissait stressé par moment, différent. Ce week-end, elle l’avait senti se lever et avait fait semblant de dormir. Elle avait attendu qu’il aille dans la salle de bains et avait observé son manège. Qui cachait derrière un tiroir de simple cachet pour les maux de crâne hein ?
Elle avait hésité entre ouvrir la porte et le prendre sur le fait ou réfléchir à un moyen de lui parler. Finalement, elle était entrée dans la pièce et il avait sursauté.
- Maux de crâne ? Avait-elle demandé.
Il avait hoché la tête, avait remis le tiroir en place comme si ça avait été normal. Il avait déjà mis le cachet dans sa bouche et garda le sachet dans sa main. Octavia avait attendu qu’il lui explique mais il avait embrassé son front.
- Je suis crevé, je retourne me coucher, tu viens ?
Et ça avait été tout. Elle s’était demandée si elle ne s’en faisait pas trop, si elle ne tournait pas paranoïaque, mais Jasper et Monty venaient de confirmer ses soupçons.
- Merci pour l’info, dit-elle.
Jasper la prévint :
- Murphy va en parler à Bellamy, on n’a pas réussi à le dissuader de le faire.
Ca c’était mauvais, son frère allait forcément péter les plombs s’il apprenait que Lincoln se droguait. Il fallait qu’elle voie Lincoln avant.
- D’accord.
Octavia les remercia à nouveau et s’éloigna pour téléphoner à Lincoln. Elle tomba sur sa messagerie et lui laissa un message, lui disant qu’il fallait absolument qu’il se voie. Elle lui donnait rendez-vous du temps de midi à l’extérieur du lycée.

xxx

Lincoln écouta le message dans sa boite vocale. Il savait pourquoi Octavia voulait le voir, Jasper et Monty avaient dût cafter. Il soupira, il ne pouvait pas échapper à cette rencontre sans paraître encore plus suspect. Il n’avait pas le choix, il retrouva Octavia au lieu du rendez-vous à l’heure dite. Lincoln voulu l’embrasser mais Octavia échappa à son étreinte.
- Il faut qu’on parle, dit-elle.
- De quoi veux-tu parler ?
- Dis moi ce que tu prends.
Il voulu feinter, faire semblant de ne pas comprendre, mais elle le regarda l’air furieuse :
- N’essaye pas de me mentir.
Lincoln se dégonfla. Octavia avait du caractère et elle ne le laisserait pas se foutre d’elle. Il lui expliqua qu’il prenait des cachets qui l’aidaient à tenir le coup dans toutes ses activités.
- Si tu n’es pas capable de tenir le coup seul, pourquoi tu ne m’en parles pas ?
- Je voulais simplement pouvoir tout gérer.
Octavia lui aurait bien mit un coup de poing dans la tronche, lui montrer que le peu qu’elle avait prit dans les cours de sport de combat, qu’elle prenait depuis la rentrée, pouvait déjà lui servir, mais elle se retint.
- De toute évidence, tu es incapable de tout gérer seul, mais tu préfères te droguer qu’en parler, grand bien t’en fasse.
Lincoln soupira :
- Ce n’est pas aussi simple Octavia.
- Si c’est très simple. Sois tu arrêtes, tu prends sur toi, tu lèves la tête et affronte les problèmes, soit je te plante là.
Au regard qu’elle avait, elle était très sérieuse.
- Je comptais arrêter quand ça irait mieux.
- Tu expliqueras ça à mon frère quand il viendra pour te péter la tronche.
- Ton frère est au courant ?
- S’il ne l’est pas encore, il va bientôt l’être, c’est pour ça que je tenais à te voir aussi vite. Bell va devenir vraiment furieux quand il va l’apprendre, mais ce n’est pas le vrai problème. Le problème c’est que c’est fini entre nous si tu n’arrêtes pas, tu pourras toujours te trouver une nana à qui partager tes cachetons si tu veux, mais ce ne sera pas moi.
Lincoln souffla :
- Je ne peux pas arrêter, avoua-t-il, ça me rend malade.
- Tu peux arrêter si tu le décides, insista-t-elle, on peut ensuite aller voir un médecin pour t’aider, mais c’est par toi que ça commence.
Octavia était intraitable, elle voulait bien l’aider, mais pas s’il continuait ses conneries, pas si elle devait supporter qu’il s’enfonce dans une spirale infernale. Il finirait par lui mentir, par merder, et c’était peut-être cruelle, mais elle ne voulait pas partager cette existence, peu importe combien elle aimait Lincoln.
Celui-ci sortit de sa poche le sachet. Il restait encore pas mal de cachets dedans.
- Il y en a aussi une réserve dans mon appartement, admit-il.
- Je sais.
Elle prit le sachet de ses mains, se dirigea vers un restaurant et supplia qu’on la laisse utiliser les toilettes. Elle y jeta le tout, tira plusieurs fois la chasse et sortie.
- Voilà, dit-elle. On fera pareil avec ta réserve.
Lincoln acquiesça.
- Maintenant tu prends un rendez-vous chez le médecin pour qu’il t’aide, essaie d’avoir un rendez-vous pour ce soir. Je viens avec toi si ça te rassure.
Il ne put que hocher la tête une nouvelle fois.
- Très bien, dit-elle. Je dois y retourner. A ce soir.
Octavia ne l’embrassa pas, et fit demi-tour, le plantant là. Lincoln se passa une main sur le front. Elle avait raison, il allait devoir surmonter ça. Il appela un médecin.

xxx

Dire que Bellamy devint furieux quand Murphy lui parla, était un euphémisme. L’adulte serra les poings si fort que ses jointures devinrent blanches. Son visage se transforma, ses traits y peignant un masque de colère. Ses yeux devinrent comme des puits sombres, marée noire où il valait mieux ne pas se perdre. Les sourcils froncés, la bouche fermée, un peu avancé comme déjà prêt à mordre. Et pourtant, malgré la tension, Bellamy paraissait calme tout à coup, silencieux et froid, vibrant d’une rage sourde. Murphy cru un moment qu’un grognement s’échapperait de sa bouche s’il l’ouvrait, mais quand Bellamy parla, son ton était très tranquille, trop tranquille. Sa voix plus grave encore que d’habitude.
- Tu es sûr de ce que tu me dis ?
Murphy hocha la tête et répéta point par point ce qu’ils avaient vu avec Jasper, Monty et Emori, ainsi que la conversation que les deux gosses avaient eut avec Lincoln.
Murphy avait réussi à voir Bellamy à la pause de l’après-midi seulement, Emori les avait laissé seuls, Jasper et Monty avait essayé de retenir Murphy encore, mais il n’avait pas écouté. Et maintenant, il ne savait pas s’il avait eu raison ou tort, tellement Bellamy semblait prêt à prendre les armes pour buter l’homme qui pourrait devenir un danger pour sa petite sœur.
Et puis, Bellamy passa sa main dans ses cheveux, et soupira, l’air devenant à nouveau plus respirable autour de lui tandis que ses épaules parurent un instant moins tendu. Il n’eut plus l’air aussi en colère, mais plutôt triste et déçu. Bellamy aimait bien Lincoln et avait du respect pour lui, il lui faisait confiance. Octavia se montrait épanouit dans cette relation et heureuse. Bellamy se sentait trahi, trompé. Il savait que ça pouvait arriver, que personne n’était invincible. Murphy lui-même avait fumé des joins. Mais il s’agissait du petit ami de sa sœur, et le fait qu’il se drogue pouvait la mettre en danger, elle. A cet instant, il ne pensait pas à Lincoln, à ses soucis, à ce qui avait pu le conduire à faire ça, il pensait à Octavia et c’était tout. Il ne laisserait pas Octavia sortir avec un drogué, peu importe que celui-ci soit gentil, drôle, cultivé et intéressant. Peu importe à quel point Lincoln avait prit soin d’elle à la base. Octavia passerait en premier, quoi qu’il arrive, et tant pis pour Lincoln. Il pouvait avoir toutes les bonnes raisons du monde, merder à ce point n’était pas permis quand on sortait avec Octavia.
Murphy prit la main de Bellamy dans la sienne, se demandant si ça pouvait le rassurer un minimum.
- Je vais le buter, lâcha finalement Bellamy.
- Si tu fais ça, ta petite sœur va te détester.
- Je préfère qu’elle me déteste, plutôt qu’elle soit en danger.
- Tu pourrais simplement parler avec elle.
Bellamy grogna :
- Tu votes pour la discussion toi maintenant ?
Murphy soupira :
- C’est pas comme si ma vie s’était améliorée en frappant tout le monde.
Bellamy se passa à nouveau la main dans ses cheveux, se les frottant avec énervement, cherchant une solution à ce merdier. Murphy avait raison d’une certaine manière, il devait parler à Octavia et si elle refusait d’entendre raison, il frapperait Lincoln à mort (peu importe que Lincoln soit possiblement plus fort que lui, d’ailleurs). Il aurait pu y aller tout de suite, mais il avait dans l’idée que la discussion ne serait ni apaisante, ni apaisé et il n’avait aucune envie de faire un esclandre au lycée. Jaha trouverait bien le moyen de lui faire des reproches à ce sujet, de le menacer de le virer, et aurait une idée de ce qu’il pourrait faire pour se faire pardonner, qui ne plairait pas à Bellamy. Comme toutes les fois précédentes (« ne vous mêlez pas des problèmes » « ne sortez pas avec John Murphy » « créer vous des liens parmis les profs même si vous n’avez aucun intérêt commun »).
Bellamy décida d’attendre le soir, à l’appartement. D’ici là, il aurait peut-être le temps de réfléchir à ce qu’il allait lui dire, de se montrer plus posé, plus calme, de se sentir moins furieux par cette déception. Il passa un bras autour de Murphy et le tira contre lui.
- On est au lycée, tout le monde nous voit.
- Je dirai que je consolais un élève, marmonna Bellamy.
- Tu veux que je fasse semblant de pleurer ?
- Si tu veux.
Murphy se mit à geindre faussement et Bellamy retrouva un semblant de sourire alors que Murphy poussait des cris digne d’un cochon qu’on égorge en parlant d’une fille imaginaire qui se serait servis de lui comme d’un paillasson. Littéralement. Murphy continua jusqu’à ce qu’il entende Bellamy rire à son oreille. Il se tut, passa ses bras autour de Bellamy et le serra. Rien à foutre qu’on les voit, rien à foutre de ce que les gens pensent, rien à foutre qu’on les dénonce. Bellamy se sentait assez mal pour le prendre dans ses bras à la vue de tout le monde, alors Murphy le serrerait assez fort si ça pouvait l’aider à se sentir mieux.
L’avoir fait rire, était un plus.
Même quand la sonnerie retentie, ils ne se lâchèrent pas tout de suite. Bellamy prit un temps avant de se reculer et Murphy l’observa afin d’essayer de déceler comment il se sentait. Son regard restait noir, il ne souriait plus, et Murphy sentait la tension en lui. Forcément, cette histoire touchait à sa précieuse petite sœur, et Bellamy ne pouvait pas tout résoudre rien qu’en câlinant Murphy.
- Ce soir, tu peux rentrer seul ?
- Oui, le rassura Murphy.
- Merci. Ce n’est pas… Je ne veux pas…
- Je ne le prends pas mal. C’est pour Octavia, je comprends.
Bellamy souffla.
- Merci, répéta-t-il. Bon. Je vais bosser. Je t’appelle.
- D’accord.
Murphy se pencha et embrassa rapidement sa bouche. De toute façon les couloirs s’étaient vidés.

xxx

Murphy ne rentra pas seul, il prit le bus avec Jasper et Monty. Emori s’était fait conduire jusque chez ses cousines par d’autres amis.
- Pourquoi tu ne viens jamais en voiture ? Voilà une question que je me pose, demanda Murphy à Monty.
Monty haussa les épaules.
- J’aime bien le bus, répondit-il.
- Et c’est tout ?
- J’aime bien décidé de rentrer à pied de temps en temps également, avec Jasper on va marcher un moment ensemble, partager, et ça me plait. Si je prends la voiture, on aura ce temps ensemble, mais il sera réduit et on ne pourra plus décider de rentrer à pied.
Jasper acquiesça :
- Sauf si on oublie que tu es venu en voiture, comme deux idiots.
Ils éclatèrent de rire tous les deux. Jasper réussissait à rire de plus en plus souvent, retrouvant doucement sa bonne humeur. D’ailleurs durant les repas le midi, ils mangeaient à nouveau avec tout le monde, et ne s’énervait plus autant que par une période.
- Ca vous est déjà arrivé ? Demanda Murphy.
- Deux fois, répondit Monty.
- Bande d’abrutis.
Ils se marrèrent encore et Murphy leva les yeux au ciel. Lui-même prenait la voiture dans le garage de Seth aussi souvent qu’il le pouvait, c'est-à-dire, quand Bellamy ne l’emmenait pas ou quand il n’avait pas prévu de passer la soirée avec lui. Là, il était dans le bus, justement parce que le matin même, Bellamy l’avait conduit au lycée.
- Comment Bellamy a prit la nouvelle ? Finit par demander Jasper après avoir réussi à arrêter de se marrer.
- Oh, il était ravi, il a même proposé d’aller se faire une Rave Party tous ensemble avec Lincoln.
Jasper et Monty grimacèrent.
- Si mal que ça ? Interrogea Jasper.
- Il a envie de le buter, répondit Murphy.
- Il va le faire ? S’inquiéta Monty.
- Non, il va juste parler à Octavia pour commencer.
- Espérons que ça ne se passe pas trop mal alors, soupira Jasper.
Murphy soupira. Y avait des chances que ça tourne mal.

xxx

Bellamy chercha Octavia dans le lycée pour la raccompagner. Mais il apprit de la part de Clarke (qui partait très souvent plus tard que les autres) que sa sœur était déjà partie depuis longtemps.
- Comment ça parti ?
- Et bien parti, elle a quitté le lycée ?
- Seule ?
- Je pense.
- Mais pour aller où ?
Clarke haussa les épaules :
- J’aimerais bien répondre à ta question Bellamy, mais elle ne m’a pas informé de ses projets. Elle a dû rentrer chez vous non ?
Bellamy hocha la tête, les sourcils toujours froncés :
- Sans doute, répondit-il grognon. Merci Clarke.
- De rien.
Ils s’éloigna, prit sa voiture sur le parking et rentra à l’appartement. Où Octavia n’était pas. Bellamy attendit sa sœur un quart d’heure puis chercha à la joindre sur son portable, cette dernière ne répondit pas.
Bellamy tourna dans l’appartement, creusant une tranchée du salon à la cuisine, appelant plusieurs fois Octavia sans obtenir de réponse. Finalement une heure et demi plus tard elle lui envoya un SMS pour lui dire « j’arrive », et c’était tout. Bellamy commençait à s’inquiéter, à se demander si Lincoln, en plus de se droguer, ne s’était pas transformé en serial killer. Ou bien à penser que quelqu’un lui avait fait du mal, qu’elle s’était perdue quelque part, qu’elle était en danger et ne pouvait pas répondre. Se faisant les pires films dans son esprit, s’inquiétant encore et toujours plus. Et tout ce qu’Octavia trouvait à dire par SMS c’était « j’arrive ». Même pas « désolé », même pas « ne t’inquiète pas tout va bien ».
Bellamy sentit une boule de rage lui remonter dans le ventre, balayant son inquiétude d’un coup de balais.
S’il avait réussi à se calmer après la pause (peut-être en partie parce que Murphy s’était montré adorable), qu’il avait réfléchi posément au problème, à se dire qu’il allait en parler tranquillement avec Octavia et décider ensemble de ce qu’ils pourraient faire (même s’il devait accepter qu’elle veuille aider Lincoln et rester avec lui), cette disparition d’Octavia et son simple SMS, lui fit sauter les plombs. Il savait qu’il y aurait une bagarre.
D’abord il allait hurler.
Et ensuite il butterait Lincoln.

Octavia arriva l’air de rien. Elle n’avait pas l’air de bonne humeur, et elle ne l’était pas. Ce qui arrivait à Lincoln lui faisait mal et elle n’avait pas franchement envie de sourire alors que le cœur n’y était pas. Si elle était absente et n’avait pas répondu aux coups de fil de son frère c’était qu’elle s’était rendue chez le médecin avec Lincoln. Ils avaient parlé longuement avec celui-ci, et ce dernier avait fourni à Lincoln des médicaments (moins forts que ce qu’il prenait) qui l’aiderait à supporter le sevrage. Octavia était resté ensuite avec lui un moment, pour s’assurer qu’il n’allait pas craquer, puis elle avait fini par se souvenir de son frère qui s’inquiétait et lui avait envoyé un SMS pour lui dire qu’elle arrivait. Qu’elle pensait suffisant.
Elle se trompait.
Octavia remarqua immédiatement que son frère était furieux.
- T’étais passé où ? Demanda-t-il d’une voix pas calme du tout.
- Je suis allée voir un médecin.
Elle vit l’inquiétude se peindre sur le visage de son frère et rajouta rapidement, pour le rassurer :
- Pas pour moi, pour Lincoln, pour qu’il l’aide.
- T’étais avec Lincoln ?
- Oui.
- Tu sais qu’il se drogue ?
- Oui.
Bellamy fut impitoyable :
- Quitte le.
Octavia n’était pas d’assez bonne humeur pour le prendre tranquillement et expliquer ses raisons calmement. Elle envoya tout simplement chier son frère :
- Non, va te faire voir.
- O, si tu ne le fais pas, j’irai moi-même lui régler son compte.
- Pas sûr que ce soit une bonne idée de se mesurer à lui, renchérit Octavia.
- Comme si ça me faisait peur, je ne te laisserai pas mettre ta vie en danger pour un type qui se drogue.
- Je ferai ce que je veux et si tu t’en mêles, je me barre.
- Et pour aller où ? Tu restes ici et tu fais ce que je te dis.
Les deux s’affrontaient à coup de cris, leurs corps penchés l’un vers l’autre, se postillonnant à la figure et se regardant, menaçant. La sœur n’avait rien à envier au frère en matière de rage, ses yeux verts étaient un océan déchaîné et son corps tendu comme un arc. Comme prête à attaquer, peu importe que celui qui lui faisait face fût la personne qu’elle aimait le plus au monde. Il posa ses mains sur ses épaules, pour la dominer, la raisonner :
- Quitte le, je ne te laisserai pas sortir avec un type auquel on ne peut pas se fier.
- T’as pas à me dire ce que je dois faire, je prends mes décisions toute seule ! Je suis plus une gamine !
- Et j’en ai rien à foutre, ça change rien pour moi ! Tu agis vraiment comme une gamine en plus, tu sais que j’ai raison.
- Non ! Tu te trompes. Lincoln est fiable.
- Il se drogue en quoi c’est fiable ?
- Il va arrêter !
- Et toi bien sûr tu l’as cru, pauvre naïve !
Octavia rugit et repoussa Bellamy :
- Je ne suis pas naïve ! Je sais ce que je fais. Et il va arrêter.
- Tu le laisses te manipuler.
- Non.
- Il te prends pour une conne et toi tu le crois.
- Ta gueule Bellamy ! Ta gueule !
Pour qu’elle l’appelle Bellamy, il avait sans doute dépassé une certaine limite, mais il s’en fichait, il lui ferait entendre raison, quitte à l’enfermer dans sa chambre s’il fallait.
- Non O, tu sais que j’ai raison, alors maintenant tu fais ce que je te dis, et tu l’oublies.
Octavia poussa son frère, la fureur la prenant au cœur.
- C’est bon, t’es juste qu’un gros con, je me casse.
Sans prendre aucune affaire, juste avec ce qu’elle avait sur le dos, et son sac de cours, rien à faire tant pis, elle s’achèterait des fringues s’il fallait mais elle ne restait pas une minute de plus dans cet appartement puant où elle se sentait prisonnière depuis deux minutes. Bellamy attrapa son bras pour la retenir, le serrant trop fort :
- Lâche moi abruti, tu te me fais mal !
Il voulu la retenir plus fort encore mais il vit son regard, colérique mais également … Déçue. Elle semblait lui dire « alors tu veux empoigner la force avec moi ? Comme un minable violent ? », Bellamy la relâcha.
- Pas la peine de partir ! Dit-il.
- C’est ça, cause toujours.
Elle arriva à la porte, suivit par Bellamy, et l’ouvrit dans un grand mouvement, prête à sortir et à la claquer au nez de son frère.
Mais elle resta plantée dans l’entrée.
Toute trace de colère subitement effacée.
Là, devant la porte, se tenait une femme, des cheveux aussi sombres que ceux de Bellamy et Octavia. Elle posa ses yeux marron sur la jeune fille, puis sur son frère derrière elle, un sourire s’étirant sur un visage qui avait vieilli mais qui n’avait pas changé.
Octavia ne put émettre aucun son, et Bellamy sentit l’air quitter son corps. Il souffla :
- Maman ?

A suivre.
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