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[Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (47)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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[Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (47) Empty
MessageSujet: [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (47) [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Un ours, un hérisson, le fer et le sulfate de cuivre, les autres. (47) Icon_minitimeMar 24 Mai - 21:10

Fandom : Les 100
Prompt : J'en ai pas mis
Note : pfff je sais pas, vous verrez. Je fais n'importe quoi là, je pars dans tous les sens, les persos m'échappent ils sont chiants.
Pas relu.


***

47. Absence.

Il faisait nuit. Il se confondait parmi les ombres de son appartement, mais il le connaissait par cœur et avança dans la chambre sans se cogner à aucun meuble. Il ne voulait pas la réveiller, elle avait l’air de dormir profondément, la tête sur son bras, la couverture remontée jusqu’à son cou, ses cheveux s’étalant un peu dans tous les sens. Il la trouvait belle. Magnifique même. Un rayon de lune perçait le ciel, l’éclairant elle, parmi tous ce qu’il se trouvait dans la pièce, et il s’arrêta de marcher pour la regarder, l’admirer. Il l’aimait, il ne voulait pas la perdre.
Il finit par avancer de nouveau. La chambre communiquait directement avec la salle de bain, il ouvrit la porte, l’entrebâilla et alluma la lumière. Il n’ouvrit pas l’armoire à pharmacie, mais le tiroir où étaient rangés les gants de toilettes. Il le tira jusqu’à le retirer et passa sa main dans le fond pour en retirer un sachet, il prit un des cachets qu’il y avait à l’intérieur et le posa sur l’évier. Il rangea le tout, faisant, sans faire exprès, claquer le tiroir. Il se releva, inspira, expira. Il était entrain de faire de la merde, lui-même le savait.
Il ne devait pas, il ne devait pas, il ne devait pas.
Il tourna le cachet entre ses doigts un moment.
- Lincoln ?
Elle était réveillée. Lincoln posa le cachet dans sa bouche et déglutit pour l’avaler. Octavia entra dans la salle de bain. Seulement vêtu de la couverture qu’elle avait prise sur le lit.
- Qu’est ce que tu fais ? Demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
- Mal de crâne, expliqua-t-il, je prenais juste un truc pour le faire passer.
Octavia s’avança et posa son front sur le sien.
- Ca va ?
- Oui.
Il planta son pouce dans sa paume et ferma les yeux. Ca avait été stupide de prendre ça au milieu de la nuit, mais il s’était réveillé, et il en avait simplement eu besoin…
Comme d’autres auraient allumés une cigarette. Octavia posa sa bouche sur la sienne.
- Ce n’est pas la première fois, dit-elle après le baiser.
Il rouvrit les yeux.
- Quoi donc ?
- Tes maux de crânes. Tu as vu un médecin ?
- Ca va, je te dis.
Elle posa sa main sur son bras. Il soupira et répéta plus calmement.
- Promis, ça va. Je sais ce que je fais, après tout avec mes études j’en connais un rayon. Si ça ne s’arrange pas j’irai voir un médecin.
Octavia lui sourit, Lincoln s’en voulu. Elle lui faisait confiance, et il lui mentait, parce qu’il ne savait pas du tout ce qu’il faisait.

xxx

« Carnet de bord : octobre.

Sans surprise, j’ai été élu délégué avec Clarke. Les personnes de la classe me font confiance. Wells n’a pas eu l’air surpris, ni même déçu. Il m’a félicité. Je lui ai fais remarquer qu’il était beaucoup trop gentil et qu’il finirait par se faire manger tout cru. Ca a eu l’air de l’amuser, pourtant j’étais sérieuse. J’ai parfois l’impression que ce garçon n’a pas d’ambition. Il est doux et gentil et ce qui l’intéresse c’est d’être là pour les autres, peu importe la place qu’on lui donne, pourtant ne pourrait-il pas faire beaucoup plus s’il essayait de devenir quelqu’un d’important ? Après tout son père est le directeur du lycée, il pourrait aisément profiter de son statut.
Ca n’a pas l’air de l’intéresser et je trouve ça dommage.

Je suis heureuse de pouvoir assumer la tâche de délégué aux côtés de Clarke. Cela fait un mois depuis la rentrée que je la connais et nos discussions sont toujours passionnantes, je ne m’en lasse jamais. Plus j’en apprends sur elle, et moins je ne regrette les choix stupides de ma mère. Changer de lycée était peut-être une bonne chose, j’ai enfin trouvé quelqu’un à ma hauteur. Quelqu’un qui pense comme moi, qui est forte, ne fléchit pas. Quelqu’un qui regarde les gens droits dans les yeux quand elle parle et qui sait ce qu’elle dit. Quelqu’un qui se donne à fond dans tout ce qu’elle fait, même dans les petites choses qui ne paraîtraient pas importantes pour d’autres.
Je parle d’elle de temps en temps à Anya et ma cousine acquiesce à mes propos. Selon elle, les personnes fortes sont les seules qui valent la peine, et j’avoue que je suis assez d’accord avec elle. Même s’il faut savoir se pencher vers tout le monde si on veut être respecté, faire des concessions pour apprendre à comprendre et connaître les gens, les personnes fortes sont définitivement celles que je préfère. Les gens qui se courbent, les gens qui s’écrasent, qui abandonnent, qui baissent les yeux, ceux là ne peuvent pas éveiller mon intérêt comme le fait Clarke.
Emori m’a félicité pour mon poste de délégué : « un rôle parfait pour une bêcheuse à la grosse tête ». Je lui ai rétorqué qu’évidemment, elle préférait continuer à faire le paillasson à la main déformée pour toujours, parce que ça plaisait aux garçons comme John Murphy. Elle a très bien réussi à me faire un fuck avec sa main gauche, malgré sa malformation. Je la déteste. »

xxx

Jasper avait pleins de petites pinces colorés dans ses cheveux, pour les tenir en arrière sur son crâne et ne plus les avoir dans les yeux. Son stylo coincé entre ses lèvres et son nez, il réfléchissait à l’exercice que la prof de mathématiques leur avait demandé de faire. Ses deux coudes posés sur la tables, ses poings sur ses joues, il lisait le problème et sentait les écrous de sa cervelle rouler dans un son un peu rouillé. Il n’avait rien suivit des cours depuis un mois, ou il avait eut du mal en tout cas. La perte de Maya le rendait sombre. Ces derniers temps il était pas mal déprimé et se sentait à fleur de peau. Il s’énervait pour que dalle, pleurait pour moins que ça (il voyait une pub qui lui paraissait triste ? Il fondait en larmes. Il faisait tombé sa fourchette au self ? Il fondait en larmes). Tout le monde essayait d’être gentil avec lui et ça l’énervait encore plus, il pétait les plombs, envoyait paître tous ses amis et allait se planquer dans le placard à balais du lycée, en espérant que personne ne le trouve. On finissait toujours par le trouver, Monty le plus souvent, Murphy parfois. Les seules personnes avec Bellamy, qu’il arrivait encore à supporter. Pourtant Finn essayait de le détendre en le faisant rire, Wells était le type le plus adorable du monde, Clarke avait les bons mots, mais rien n’y faisait, Jasper avait simplement besoin de souffler. Murphy qui restait « normal » avec lui, lui balançait des sarcasmes, lui volait la télécommande de la télé, et se foutait de sa gueule quand il pleurait (« tu es en train de chouiner devant Bob l’Eponge, t’as atteint les bas fonds de l’océan là ») l’énervait moins que Raven qui lui parlait doucement, ou Finn qui se forçait à faire l’idiot.
- Aha ! Lâcha-t-il tout fort d’un coup, troublant le silence de la classe.
Son stylo tomba sur la table, il l’attrapa et commença à résoudre le problème dont il venait de trouver la solution.
Mais petit à petit, la douleur s’éloignait, se transformait en quelque chose plus facile à porter. Il n’oubliait pas, mais commençait à se rappeler des bons moments, non pas comme quelque chose de lourd, mais comme une douce nostalgie. Il ne la cherchait plus du regard dans les couloirs, il s’habituait au silence que son absence avait laissé. Son fantôme s’effaçait dans sa tête, avec le poids des remords, des regrets. Jasper commençait à pouvoir en parler, commençait à supporter, à accepter. Le monde tournait, la vie continuait, sans elle et c’était triste, mais il ne pouvait pas rester en arrière éternellement, il pouvait simplement faire un pas après l’autre et avancer.
Et il avait quelqu’un pour le tirer par la main.
La tête de Monty apparu devant ses yeux, le garçon se penchant vers ce qu’il écrivait pour copier sur lui. Jasper appuya sa main sur sa joue pour le repousser.
- Tricheur !
Monty leva des yeux malicieux vers lui :
- Comme si j’avais besoin de tricher.
- Alors pourquoi tu copies ?
- Parce que tu as l’air de très bien te débrouiller et que ça s’appelle le partage de connaissance.
Jasper eut un sourire et laissa Monty pomper l’exercice. Lui-même l’avait assez fait les jours précédents, lui sortant à peu près la même excuse.
Sans Monty, Jasper se serait traîné comme une larve sur des journées entières, mais Monty le poussait à bouger de son lit, l’emmenait de force au lycée, le forçait à bosser et prendre des notes. Il lui avait aussi dit d’aller travailler comme animateur, le mercredi après-midi, puisqu’il s’était fait engagé avec Murphy. Voir les enfants lui changeaient complètement les idées c’était vrai, et Monty avait bien fait.
- De toute façon tu ne pourras pas rester avec moi, lui avait-il dit, j’ai décidé de bosser à la serre. Pour mettre de l’argent de côté pour l’année prochaine.
- Pourquoi ? Tu as prévu quoi l’année prochaine ?
Monty s’était penché vers lui au point de le faire loucher et avait dit :
- Vivre avec toi.
Jasper avait sentit un serpent lui dégouliner de la gorge jusqu’au ventre, tandis qu’un frisson lui était remonté du bas du dos jusqu’au cheveux.
- Tu voudrais ?
- Oui.
- Tu devrais me supporter matin, midi, soir.
- C’est une promesse ? Demanda Monty.
Jasper avait sourit et l’avait embrassé. Longtemps.
Jasper termina son problème et leva sa feuille pour que la prof vienne vérifier, elle lui dit qu’il avait juste et il lança la feuille sur sa table d’un air satisfait. Puis il se tourna vers Monty :
- Tu sais ce que j’aimerais dans notre futur chez nous ?
- Non quoi ? Demanda Monty en tirant la feuille de Jasper vers lui pour continuer son recopiage.
- Qu’un taggueur professionnel décore une partie du mur.
- Pas mal.
- Et toi ?
- Je veux une couette Within Temptation.
Jasper posa sa main sur la tête de Monty et caressa ses cheveux. Monty leva ses yeux vers lui, quelques secondes, Jasper semblait plus détendu que ces derniers temps, et c’était agréable à voir. Puis il rebaissa ses yeux sur l’exercice.

Le midi, ils mangèrent avec Murphy et Emori. Bellamy prenait de plus en plus souvent ses repas avec les profs, et du coup Murphy lui faisait la gueule, parce que ça le déprimait un peu. Jasper de son côté préférait mangeait en petit comité pour le moment, surtout que les autres commençaient à le trouver imbuvable, à cause de sa tendance à péter les plombs pour rien. Emori s’en fichait et Murphy n’y réagissait même pas.
- Tu vas pas pleurer dans ta purée aujourd’hui ? Se moqua-t-il.
- La ferme, ronchonna Jasper.
Murphy eut un petit ricanement.
- Au fait c’est quoi toutes ces pinces dans tes cheveux ?
- C’est Raven qui me les a donné, elle m’a dit que ça pourrait m’être utile, elle avait raison.
- Ca ne serait pas plus simple de te couper les cheveux ?
Jasper tira sur une mèche qui lui tombait sur la nuque.
- C’est vrai qu’ils commencent à être vraiment long. Si je les laisse pousser encore plus je pourrai peut-être me faire des nattes.
Emori pencha la tête sur le côté :
- Ou tu fais des dreads.
- Ou bien, dit Jasper, mais j’aime moins. T’en pense quoi Monty ?
- Si tu veux des cheveux longs, tu fais ce que tu veux, mais les dreads ce ne sera pas tous doux au touché.
- Monty a voté, pas de dreads.
Emori haussa les épaules. Ils changèrent de sujet.
- Comment va Jack ? Demanda Monty à Murphy.
- Elle va bien.
- Jack ? Elle ? Demanda Emori.
- Jack the ripper, c’est le nom de ma plante carnivore.  
Emori rit :
- Tu as appelé ta plante Jack the ripper ?
Murphy tourna sa fourchette dans sa purée :
- Ouais et alors ?
- C’est monstrueusement génial !
Les lèvres de Murphy s’étirèrent dans un sourire, alors qu’il fixait toujours son assiette. Emori avait cette façon de le faire sourire simplement avec ses réactions, ses mots. Rien n’aurait pu lui faire dire qu’elle n’était pas une des filles (des personnes) les plus cool qu’il ait rencontré dans toute sa vie, pas même la malformation qu’elle avait à la main. Il avait finit par la voir, bien sûr, elle n’aurait pas pu le cacher éternellement, la main gauche toujours dans sa poche. Emori avait fini par la sortir, ne serait-ce que pour le sport. Certains avaient été choqué, d’autres l’avaient pris en pitié, Emori n’avait pas réagit, elle avait l’habitude. Murphy n’avait rien dit, sauf peut-être « tu ne devrais pas cacher ça », parce que ça faisait partie d’elle, et qu’il n’y avait rien de moche là dedans. Ni de dégoûtant.
Connor aurait dû être celui qui avait honte et se mettre un sac sur la tête pour cacher sa sale gueule de con, mais Emori aurait dû montrer sa main au monde entier et lever la tête « j’ai une malformation et alors ? Va crever si ça te dérange ».
Jasper n’était pas en état pour avoir d’autres réactions qu’une absence de réaction quand il l’avait vu et Monty ne trouva rien d’autres à dire que ça lui rappelait que sa mère avait fait une allergie à une plante particulièrement toxique une fois et que ses mains et son visage avaient tellement gonflé qu’on aurait dit que sa mère était devenue un ballon, et que par conséquent il en avait vu d’autre qu’une simple main un peu différente que les autres.
- Il la chouchoute plus que moi, dit Jasper en parlant de Jack, et il lui parle.
- Je ne lui parle pas !
- Si tu lui parles.
Murphy fusilla Jasper des yeux mais celui-ci n’y fit pas attention.
- Il a même parlé d’elle aux enfants en racontant l’histoire de Jack la plante carnivore qui rêvait de manger autres choses que des mouches, expliqua Jasper.
- Et elle rêve de manger quoi ? Demanda Emori curieuse.
- Des enfants bien sûr, répondit Murphy.
Elle rit.
- Ils ne font pas des cauchemars ensuite ?
- Si, dit Murphy, mais ils continuent quand même de réclamer que je leur en parle. Les enfants sont cons.
- Ils sont pas cons, les défendit Jasper, ils sont mignons et curieux.
Emori eut un sourire en coin :
- Mignon et curieux, c’est les mots gentils pour cons !
Murphy se marra. Même Monty et Jasper rirent.
- Je ne veux pas d’enfants, dit Murphy.
- Moi non plus, lâcha Emori.
Ils échangèrent un regard satisfait de se comprendre sur leur non-envie d’avoir des mômes.
- J’en veux, dit Monty.
- Moi aussi, renchéri Jasper.
- Des gosses élevés par des gosses, fit Murphy sarcastique.
- On risque de bien s’amuser, sourit Monty.
Jasper hocha la tête.

A la fin du repas, ils allèrent dans la cours. Quelques minutes avant la sonnerie, Bellamy vint s’incruster avec eux. Murphy l’ignora, petite vengeance pour tous ces moments où il se sentait abandonné ces derniers temps. C’était drôle l’année d’avant, de jouer à « sortons ensemble en cachette », mais Murphy commençait à se lasser d’être le petit secret de Bellamy, et surtout, il en avait marre que Bellamy sacrifie ses midis pour les profs, et même certaines de ses pauses (où il allait prendre un café avec monsieur untel ou madame machin). Bellamy parla à Monty et Jasper du coup, puisque monsieur Murphy faisait la gueule.
Il avait essayé de lui expliquer pourtant, que c’était son boulot, ce qu’on attendait de lui.
- Ce n’était pas le cas l’année dernière, qu’est ce qui a changé cette année ?
- Et bien apparemment selon Jaha, je ne faisais pas assez d’effort l’année dernière, et il veut que j’en fasse cette année. C’est aussi ça le travail John, on peut pas toujours s’amuser.
- Ah oui, courber l’échine, nyanyanya.
- Putain mais grandis un peu aussi, j’ai besoin de ce taff et tu le sais, et on se voit presque tout le temps de toute façon. C’est toi qui te plaignais qu’on était toujours collés. Faut savoir ce que tu veux.
Murphy s’était barré de chez lui, en claquant la porte, après avoir balancé :
- T’as raison, ne restons pas collés.
Depuis, leurs rapports étaient plutôt mitigés. Jasper en avait parlé avec Murphy (à la demande de Bellamy, mais il l’aurait fait même sans ça), mais il n’était pas assez en état pour insister longtemps. Du coup la conversation avait très vite mal tourné :
- Bellamy t’aime mais il doit aussi faire ce qu’on lui demande au boulot.
- Il me l’a déjà dit ça, je n’ai pas besoin que tu viennes faire le magnétophone.
Jasper s’étais mis à pleurer d’un coup et Murphy avait passé le reste du temps à le consoler en disant qu’il allait se réconcilier avec Bellamy que ce n’était qu’une dispute de couple, et que non « tu n’es pas un magnétophone, je disais juste ça comme ça ».
Jasper donna un coup de coude à Murphy tandis que Bellamy et Monty discutaient à propos de quelque chose.
- Allez, parle lui.
Murphy avait soufflé, agacé.
- Il est là, tu te plains qu’il n’est plus assez là, profite qu’il soit là, insista Jasper.
Murphy failli l’envoyer paître, mais il aperçu des larmes dans les yeux de Jasper. Saloperie d’emmerdeur hypersensible. Murphy fit un signe à Emori pour dire qu’il s’excusait pour toutes ces conneries, et se leva pour se tenir près de Bellamy. Il toussota.
- Alors… Hm… Ca va ?
- Ca va, répondit Bellamy. Et toi ?
- Ca va.
Ils s’évitèrent du regard et Jasper fit la moue, prenant la main de Monty. Murphy leva les yeux au ciel et fit un autre effort :
- Les profs sont sympas ?
- Plutôt sympa.
- Tu leurs a bien léché les bottes jusqu’à l’anus, c’est bon ?
Et voilà, il déraillait déjà. Bellamy grogna :
- Le seul que je lèche, c’est toi.
Jasper se posa les mains sur les oreilles en hurlant :
- Trop de détails !
Emori se marra de son côté. Murphy se renfrogna en enfonçant ses mains dans ses poches :
- Ah ouais ? Ca doit faire longtemps alors, parce que je m’en rappelle pas.
Bellamy craqua, et tant pis pour ceux qui pourraient les voir. Il attrapa son col pour rapprocher son visage du sien, puis il lécha sa joue jusqu’à son oreille, attrapant son lobe dans sa bouche, le mordillant, puis redescendant sa langue jusque dans le cou de Murphy qui lâcha un gémissement totalement malgré lui. Bellamy satisfait le relâcha.
- Et maintenant tu te rappelles ?
Murphy était tout frissonnant et attrapa la nuque de Bellamy :
- Je commence à me souvenir.
Il colla ses hanches et son torse contre le sien, d’une façon pas du tout innocente. Jasper murmura :
- On est au lycée…
Ni Murphy, ni Bellamy ne semblèrent l’entendre. La main de Murphy descendit de sa nuque, frôla le dos de Bellamy du bous des doigts et se posa sur ses fesses. Et tout en lui criait « j’ai envie de toi », mais Jasper l’avait dis. Ils étaient au lycée. La sonnerie retentit, les ramenant sur terre. Ils se séparèrent, aussi frustré l’un que l’autre.
Bellamy se pencha vers Murphy et souffla à son oreille qu’il avait intérêt à rappliquer chez lui cette nuit. Murphy accepta.
Jasper avait déjà pris la main de Monty pour s’éloigner. Par contre Emori avait assisté à toute la scène. Ca ne la dérangeait pas, mais elle regrettait simplement que Murphy ne soit pas célibataire.
Tant pis, ce n’était pas si important.

xxx

Lincoln avait commencé à prendre des cachets pour se booster. Ses études, son travail, sa famille, Octavia, et tous les livres qu’il voulait lire, tout le sport qu’il voulait faire, tout ça lui prenait beaucoup de temps et d’énergie, et ça l’avait aidé à tenir le coup sans s’écrouler. C’était sans danger, s’était-il dit (en se mentant évidemment). « J’arrêterai dès que ça ira mieux », mais ça n’allait jamais mieux et il en avait toujours besoin pour tenir. Il faisait des études d’infirmer, il savait qu’il était en train de merder, mais c’était un peu trop tard. Il avait l’impression de ne plus tenir sans ces merdes, et c’était pour ça qu’au milieu de la nuit il se mettait à transpirer et à devoir se lever pour en prendre un, pour se calmer, pour respirer.
Mais promis, il allait arrêter.
Bientôt.
Sa main se mit à trembler en plein milieu du cours. Il inspira et expira pour se calmer, tout irait bien, tout à l’heure il prendrait un nouveau cachet.
Il arrêterait, très bientôt.
Dans les toilettes, il sortit de son sac ce qu’il lui fallait. Le sachet se vidait trop vite, il ne restait que trois cachets, Lincoln allait devoir en acheter d’autres. Ou essayer d’en profiter pour ne plus en prendre. Il en mit un dans sa bouche, attendit que ça fasse effet, se sentit mieux, prêt à affronter la journée.
Il arrêterait, mais plus tard.

xxx

Bellamy s’était arrêté au milieu de nulle part, dans un endroit pas mal abandonné, et ils avaient coucher ensemble sur la banquette arrière de sa voiture avec Murphy. Ce n’était pas le truc le plus confortable du monde, ils se cognaient partout, il n’y avait pas de place, se déshabiller avait été une épreuve, les sièges étaient rentrés dans le dos de Bellamy et il n’avait même pas réussi à complètement étendre ses trop grandes jambes, ça avait été le truc le moins romantique du monde. Comment ils faisaient dans les films ? Ca paraissait toujours hyper sexy, mais en fait ça faisait mal, c’était inconfortable, une expérience de merde.
Murphy s’était cogné la tête sur le plafond et avait grimacé, ça l’avait rendu trop mignon un instant, mais aussi énervé et il s’était vengé sur le torse de Bellamy qu’il avait mordu, laissant des traces de dents.
Ils avaient manqué de souffle, plusieurs fois ils avaient essayé de trouver une position un peu meilleur, ils s’étaient foutu des coups de coudes, s’étaient battus sans faire exprès, s’étaient énervés l’un contre l’autre et s’étaient aimé follement. Puis ils étaient tombés presque épuisés, le corps tout entier de Murphy recouvrant Bellamy comme une couverture.
- C’était à la fois horrible et génial, marmonna Murphy.
Bellamy pensait à peu près la même chose. Un de ses bras étaient complètement écrabouillé contre les sièges, il utilisa l’autre pour entourer le dos de Murphy et dessiner des hiéroglyphes sur ses omoplates.
- Je suis désolé d’être moins présent, dit Bellamy, je suis désolé de devoir cacher notre relation au lycée.
Murphy grogna.
- Sois patient, un an et plus personne ne pourra rien nous dire. Ajouta Bellamy.
Murphy leva son visage pour le regarder.
- Je ne suis pas patient.
La main de Bellamy s’égara dans ses cheveux qu’il tira doucement en arrière :
- Je sais. Mais qu’est ce que tu veux que je fasse ?
Murphy poussa un soupire et ne répondit rien. Il ne savait pas. Il posa sa joue sur le torse de Bellamy. L’amour c’était de la merde, juste baiser, c’était moins prise de tête. Ils auraient pu s’envoyer en l’air tant qu’ils le voulaient, sans se poser de question, sans se manquer, sans avoir besoin de se parler. Mais Murphy était tombé amoureux, et pas seulement un peu, ça devenait presque compulsif. Bellamy était encré en lui, et lui farfouillait le cœur et les entrailles. Son nom marqué au fer rouge dans son crâne, il aimait le faire rouler sous sa langue, le goûter comme un nouveau plat. Il glissait dans sa bouche, puis venait s’enrouler dans ses tripes. Bellamy. Bell.
- Bellamy, murmura-t-il.
- Hm... ?
Il l’aimait, et ça compliquait tout. Bellamy venait à lui manquer dans des moments stupides. Par exemple pendant le cours de philo, au milieu de pourquoi et de qu’est ce que, il se surprenait à penser à ses mains. En sport alors qu’il courrait, il imaginait sa voix. Alors qu’Emori lui parlait, il se voyait embrasser sa bouche comme s’il cherchait à respirer. Et puis Bellamy était là, il le voyait, il s’avançait vers lui, ils se penchaient l’un vers l’autre, sans pouvoir se toucher, où juste avec les yeux. Et Murphy avait l’impression de s’embraser, parce que Bellamy le regardait et chacun de ses regards étaient des baisers secrets. Il le déshabillait en cachette devant tout le monde, et l’aimait sans faire un geste. Et Murphy était accro, complètement accro. A tout ça, à leurs discussions, à sa main frôlant celle de Bellamy, à leurs silences, à leurs mots. Il n’arrivait plus à s’en passer, et il devait le faire quand même parce que Jaha avait décidé de lui pourrir la vie.
- Je t’aime, souffla Murphy.
Il l’entendit, le cœur de Bellamy, qui bondit dans sa poitrine à l’entente de ses mots, et Murphy se sentit sourire. Embrassant sa peau à cet endroit.
L’amour c’était de la merde.
Mais se sentir aimé…
Ca avait quelque chose d’enivrant.
- Je vais essayer d’être patient. Mais ne compte pas sur moi pour faire semblant d’être content.
- Bien sûr.
Murphy ferma les yeux une minute.

Ils sortirent de la voiture pour se rhabiller, c’était plus simple ainsi, de toute façon il n’y avait personne. Ils allèrent chez Bellamy, Murphy se blottit contre lui sur le canapé, devant Bob l’Eponge.

Murphy fit des efforts, évita de trop ronchonner, même si Bellamy ne mangea pas une seule fois avec lui durant toute la semaine (il lui avait dit qu’il allait être patient, est-ce que Bellamy avait compris « okay alors c’est bon je peux te laisser tomber » ?), il essaya vraiment d’être patient comme il l’avait dit. Murphy laissa même Jasper lui faire des toutes petites tresses dans les cheveux pendant une heure où ils n’avaient pas cours, en se disant que ça cultiverait sa patience (et puis Murphy avait-il déjà réussi à refuser quelque chose à Jasper ?).
- Il pense à toi, lui dit Jasper pour le rassurer.
- Hm.
- Et puis vous pouvez vous voir tout le reste du temps.
- C’est vrai.
Murphy était assit sur un banc, entre les jambes de Jasper assit sur le dossier du banc qui était entrain d’accrocher un élastique à une des tresses qu’il avait fait. Monty était assit à côté de lui, la tête sur son épaule, il dévissait et revissait toujours la même vis d’un objet qu’il tenait dans ses mains. Emori était assise sur son bout de banc, elle ne parlait pas, cette histoire ne la regardait pas.
- Une année passe vite, dit Monty.
- On pourrait retourner à Disneyland l’année prochaine ? Demanda soudainement Jasper.
Murphy eut un fin sourire.
- Ce serait bien, dit-il.
Emori fut curieuse :
- Vous êtes allés à Disney ?
Les trois garçons lui racontèrent leurs vacances. Jasper, pendant un moment, fut de particulièrement bonne humeur. Ca ne lui était plus arrivé depuis le décès de Maya. Jasper lâcha un instant les cheveux de Murphy et lui donna son portable pour qu’Emori puisse regarder les photos qu’il avait gardé dessus. Puis il prit une nouvelle mèche de cheveux de son frère et la tressa. Murphy mit Bellamy dans un coin de sa tête durant un instant. Patience.

xxx

« Carnet de bord : fin octobre.

Ce sont les vacances et je m’ennuie terriblement. Anya passe du temps avec ses amis, Emori reste enfermé dans sa chambre à écouter de la musique, et moi j’ai déjà fini tous mes devoirs pour la rentrée, j’ai aussi organisé et planifié mon travail de délégué, réfléchis à ce que je pourrais mettre en place, appelé Clarke pour lui en parler.
Maintenant je n’ai plus rien à faire…
Mon portable vibre.

C’était Clarke, elle me proposait de nous voir. J’y suis allée, on a un peu parlé de la rentrée, mais très vite on a parlé d’autres choses et je ne sais pas comment, elle a réussi à m’entraîner au cinéma. Elle s’est gentiment moquée de moi quand après la séance j’ai parlé du film avec un certain intérêt :
- Alors comme ça, Lexa tu sais aussi t’amuser ?
Elle avait un sourire amusé et je n’ai rien pu faire d’autres que lui dire :
- Et toi Clarke ?
Elle a rit.
J’ai préféré rentrée ensuite. Je sais comment je vais m’occuper pendant ces vacances, ça va être très simple. Je vais lire, aller marcher, aller courir aussi, je vais m’entraîner avec Anya quand elle sera là sur certaines prises de judo, je vais ignorer Emori. Et surtout, je ne vais pas penser à Clarke (et éviter de trop répondre à ses SMS). »

xxx

Pendant les vacances, Murphy et Jasper bossèrent avec les enfants toute la semaine. Monty décida de faire de même à la serre. Bellamy passa du temps avec sa petite sœur. Le soir il allait chercher Murphy et il rattrapait un peu le temps. Monty et Jasper composaient de la même façon, s’envoyant quelques SMS dans la journée, toujours heureux de se retrouver le soir. Le week-end, Bellamy organisa un gros repas, tout le monde était là, Jasper, Monty, Murphy, mais également Octavia (normale) et Lincoln. Ils passèrent tous un bon moment, même Murphy qui réussit à composer avec le monde et le bruit, tant qu’il pouvait faire du pied à Bellamy sous la table.
Les choses s’envenimèrent à la rentrée, quand Bellamy expliqua à Murphy, dès le mardi, qu’ils ne pourraient pas se voir ce soir là.
- Pourquoi ?
- J’ai été invité à boire un coup avec les profs.
Murphy n’avait rien dit, il avait hoché la tête, et ce fut tout. Bellamy fut surpris, il s’attendait à ce que Murphy s’énerve, mais il ne le fit pas, et d’une certaine manière c’était encore plus inquiétant.
Surtout qu’il avait une autre mauvaise nouvelle, dès le lendemain.
- Ce week-end je pars avec des amis au baptême du fils d’un pote. Je voulais t’inviter mais il se trouve qu’ils sont pas super ouvert dans sa famille et vont péter un plomb si je me ramène avec mon petit ami.
- Donc, tu préfères me cacher pour me protéger. Merci.
- Ce n’est pas ça, je n’ai juste pas envie de créer des ennuies.
- Bien sûr. Fit Murphy avec un air ironique.
Bellamy eut l’impression de marcher sur des braises, il voulait se justifier mais Murphy secoua finalement la tête :
- Vas-y et amuse toi bien. Ce n’est qu’un week-end après tout.
- Ca va aller ?
- Oui.
- Sûr ?
- Oui.
Bellamy ne fut pas soulagé. Il aurait été plus rassuré que Murphy pète un plomb.
- Je t’avais dis que je me montrerais patient, dit Murphy.
- Oui c’est vrai.
- Je passerai le week-end avec Emori, pas de problème.
- Avec Emori ?
- Ouais, elle voulait qu’on fasse un tour en ville un de ces quatre, c’est l’occasion.
Bellamy sentit une pointe de jalousie naître en lui, mais il ne pouvait pas empêcher Murphy de voir qui il voulait, alors que lui-même l’abandonnait pour une raison qui pouvait paraître bidon. Murphy eut l’air calme comme ça, mais le jeudi soir et le vendredi soir, il décida de dormir chez lui, sous prétexte que Jasper serait là et que ça faisait longtemps (en fait pas du tout puisqu’il y était le mardi). Bellamy essaya de le convaincre de venir, mais Murphy refusa.
- Tu n’as qu’à sortir avec les profs, profiter de ta petite sœur, ou mater tes films débiles avec tes potes.
Le ton de Murphy était calme mais Bellamy avait bien compris l’attaque.
A l’intérieur de lui, Murphy bouillonnait, il passa ces jours là à ravaler sa rage. Le vendredi soir, il envoya balader Jasper et Monty qui cherchaient à lui changer les idées et s’enferma dans sa chambre.
Pour la première fois depuis longtemps, il regrettait de ne pas avoir de joins.

Comme il l’avait dit, Murphy sortit avec Emori le samedi. Jasper et Monty les accompagnèrent, mais ça Murphy ne le dit pas à Bellamy. Qu’il cultive sa jalousie un peu, ça lui ferait les pieds. Murphy eut du mal à se montrer ouvert et amicale, il commanda de l’alcool dans le bar où ils se posèrent. D’être assis, de boire une bière, lui permit de se détendre un tout petit peu. Emori le fit marrer en racontant une histoire qui lui était arrivé dans son ancien lycée. La jeune fille était drôle et sa façon de raconter les choses, ne pouvait que lui arracher un sourire, malgré sa mauvaise humeur. Jasper et Monty s’engouffrèrent dans la faille qu’Emori avait crée et réussirent à mettre Murphy de meilleure humeur. Si bien qu’il passa une fin d’après-midi plus joyeuse que le début.
Est-ce qu’il avait besoin de ce crétin de Bellamy pour s’amuser de toute façon ? Non.
Murphy ne répondit pas aux SMS qu’il lui envoya, allant même jusqu’à éteindre son portable et l’oublier dans son sac.
Jasper voulu aller faire un tour au parc avant qu’ils ne se séparent et ils furent tous d’accord.
- Je connais un raccourcis depuis là, dit Murphy.
Ils le suivirent, passant dans des ruelles un peu étroites et un terrain vague paumé.
- T’es sûr que c’est un raccourci ? Demanda Jasper. J’ai l’impression qu’on est paumé.
- T’es sûr que tu vis ici ? Demanda Murphy. On n’est pas paumé.
Jasper tourna ses yeux vers Monty qui haussa les épaules pour dire qu’il n’était jamais passé dans le coin.
- On est paumé, insista Jasper.
Murphy leva les yeux au ciel. Il allait dire quelque chose, mais referma sa bouche et s’arrêta. Jasper qui marchait derrière lui rentra dedans. Les autres s’arrêtèrent aussi.
- Quoi ? Interrogea Jasper.
Murphy fit un signe pour qu’il se la ferme et montra quelque chose du doigt. Ou plutôt quelqu’un. Jasper et Monty reconnurent Lincoln, Emori resta en retrait sans trop comprendre ce qu’il se passait.
- C’est Lincoln, constata Monty à voix basse.
- On va lui dire bonjour, dit Jasper plus fort.
Murphy lui donna un coup pour qu’il se la ferme et murmura :
- Le gars qui est avec lui, je le connais.
Jasper fronça les sourcils et Monty demanda doucement :
- C’est qui ?
- Un dealer, il me fournissait en cannabis.
- Tu as des supers relations, marmonna Jasper.
- C’est bon, ça fait un bout de temps que je l’ai pas vu. Et ce que je me demande c’est ce que Lincoln fait avec lui.
Ils regardèrent et les virent échanger quelque chose. Murphy les poussa pour qu’ils dégagent de là avant qu’on ne les remarque et tous le suivèrent. Ils arrivèrent finalement au parc, sans avoir échangé une seule parole, réfléchissant tous. Sauf Emori.
- Alors, ex-drogué ? Demanda-t-elle à Murphy avec un sourire en coin.
- Si on veut, fit Murphy qui n’avait pas envie de parler de ça.
Jasper les coupa
- Vous croyez que Lincoln se drogue ?
- Y a des chances, dit Murphy.
- Qu’est ce qu’on fait ? On en parle à Bellamy ?
Murphy haussa les épaules :
- On pourrait mais pas de bol pour lui, il n’est pas là, dit-il assez amèrement.
Monty intervint :
- Je pense qu’il vaudrait mieux en parler à Octavia d’abord. Peut-être qu’on se trompe sur ce qu’on a vu.
Jasper se tordit les doigts.
- Ca craint.
Murphy s’étira :
- Non. Je m’en fous.
Il s’éloigna et alla s’asseoir sur un banc du parc. Jasper et Monty ne réussirent pas vraiment à s’amuser comme prévu sur les balançoires et ils se contentèrent de se mettre dessus sans trop se balancer. Ignorant les quelques gamins présents. Emori rejoignit Murphy.
- C’est qui alors ce Lincoln ?
- Le chéri de la petite sœur de Bellamy. Et la petite sœur de Bellamy est comme la prunelle de ses yeux. S’il apprend qu’elle sort avec un drogué, il va péter un plomb.
- Alors il vaudrait mieux ne rien lui dire.
Murphy avait beau dire qu’il s’en foutait, il pensait à Bellamy. Tellement surprotecteur, que la nouvelle le rendrait fou. Il se demandait s’il n’avait pas envie de le rendre fou.
- Octavia est peut-être au courant, ajouta Emori, peut-être qu’elle-même se drogue.
Murphy se mordit l’ongle du pouce. S’il arrivait quelque chose à sa petite sœur, Bellamy ne se contenterait pas de devenir fou. Peut-être qu’il fallait lui dire pour qu’il puisse agir. Sauf que présentement, Murphy n’avait pas envie de lui parler.
- Mais c’est son problème n’est ce pas ? On n’a pas à juger.
Murphy acquiesça.
- C’est sans doute qu’occasionnel. J’ai déjà fumé de la chicha avec des potes, on n’en est pas mort.
- Effectivement, c’est sans doute ça, dit Murphy.
Jasper serrait plus fort les cordes de la balançoire, son humeur totalement morose. Soudain il sentit qu’on le poussait dans le dos. Monty s’était levé et fit vaciller sa balançoire en le poussant. Ils restèrent silencieux, Jasper n’ayant pas l’air d’aller mieux du tout. Il se perdit dans ses pensés jusqu’à ce que Monty l’arrête d’un coup en l’attrapant et passant ses bras autour de lui.
- Monty ?
- Hmmm, j’avais juste envie d’un câlin.
Jasper retrouva le sourire et posa sa main sur celle de Monty.
- Tu sais quoi ? On en parlera à Clarke, je suis sûr qu’elle aura une idée, dit Jasper.
- Oui, on va faire ça.
- Les choses vont s’arranger n’est ce pas ?
- Oui.
- Ce n’est peut-être rien de grave
Monty acquiesça.
- C’est bon Monty, je ne vais pas pleurer, je vais tenir le coup.
Mais Monty ne relâcha pas Jasper pour autant.
- J’ai dis que j’avais envie d’un câlin.
Il entendit Jasper rire doucement, et le serra un peu plus fort.

Cette fin d’après-midi fut écourtée, et ils se séparèrent plus vite que prévu. Emori rentra de son côté. Jasper raccompagna Monty chez lui et Murphy rentra seul. Il se sentait mélancolique, énervé, triste. Il sortit son portable en espérant pouvoir y trouver des tas d’appels en absences et messages de la part de Bellamy. Au final il n’y avait rien et ses entrailles se nouèrent. Bellamy devait être vachement occupé, voilà tout.

xxx

Jasper et Monty appelèrent Clarke. Ils mirent le haut parleur.
- Je suis avec Lexa, ça ne vous dérange pas qu’elle entende ? Elle peut aussi vous conseiller.
Ils dirent que non. Ils savaient que Lexa était quelqu’un d’assez stratégique, elle pourrait réellement les aider. Sans parler de Lincoln, ils expliquèrent qu’ils avaient croisé un ami à eux avec un dealer, et ils se demandaient s’ils devaient en parler à la famille ou la petite amie. Ils restèrent vagues. Clarke était assez maligne et s’ils en disaient trop, elle comprendrait.
- Peut-être que vous pourriez commencer par en parler à votre ami pour commencer. Dit Clarke. Vous ne savez pas du tout ce qu’il s’est réellement passé, peut-être qu’il n’y a pas eu échange de drogue.
- On les a vu s’échanger quelque chose.
- Mais rien ne dit de ce que c’était.
Lexa intervint :
- Il y a beaucoup de chance pour que vous ayez raison. Vous croisez votre ami avec un dealer, dans un coin peu fréquenté, et vous les voyez faire un échange.
- Mais si vous avez tort et que vous en parlez à des personnes non concernés, cela va plus créer des ennuies qu’autre chose. Donc la meilleure chose à faire, c’est d’abord d’en parler à votre ami et de voir ce qu’il vous dit.
- Il risque cependant de vous mentir, s’il estime que ça ne vous regarde pas, ajouta Lexa.
- Alors comment on sait ? Demanda Jasper.
- Vous l’acculez, en disant que vous l’avez vu et qu’il ne faudrait pas vous prendre pour des cons, et que s’il vous ment, vous allez le dénoncer. S’il ment, il risque de paniquer et de vous dire la vérité en échange de votre silence.
Jasper et Monty hochèrent la tête.
- Clarke tu en penses quoi ? Demanda Monty.
- Vous pouvez faire comme ça, pour être sûr, essayez ensuite de comprendre ses raisons et d’en parler avec lui pour savoir ce qu’il pourrait faire pour arrêter, si effectivement il se drogue.
- Okay, fit Jasper. Vous gérez les filles, merci pour votre aide. Merci.
- De rien, fit Clarke. Besoin d’autre chose ?
- Non ça ira.
Jasper et Monty raccrochèrent et décidèrent entre eux d’essayer de parler à Lincoln quand ils pourraient le voir.

xxx

Murphy arriva devant la maison et reconnu la voiture. Bellamy en sortit et vint le rejoindre sur le trottoir.
- Tu n’étais pas à un baptême avec tes potes homophobes toi ?
Bellamy l’attrapa et l’embrassa. Murphy le repoussa, énervé.
- Tu n’as pas répondu à ma question.
- Mes potes ne sont pas homophobes, c’est la famille de celui qui baptise sa fille. Et non je n’y suis pas, je suis rentré plus tôt. J’ai réfléchi, et je me suis dis que j’aurais dû t’emmener et envoyer paître les cons. Tu me manquais.
- Je te manquais pas, tu as juste eu peur que je ramène Emori dans mon lit.
Murphy avait dit ça sous un accès de colère, mais la façon dont Bellamy se crispa lui fit comprendre qu’il avait touché juste. Il vit rouge et le poussa.
- Retournes-y, je ne vais pas te faire cocu ! Je te larguerai avant ça.
Bellamy attrapa son bras pour le retenir.
- Tu me manquais réellement.
Murphy secoua son bras assez fort pour le désarticuler, mais Bellamy le tint plus fort.
- Lâche-moi putain.
- C’est vrai que je m’inquiétais. Vous vous entendez tellement biens tous les deux.
Murphy poussa un rugissement de frustration :
- Je sais que je ne mérite pas ta confiance, mais bordel de merde, je pensais quand même que tu me faisais confiance. Pauvre connard naïf que je suis.
Bellamy l’attira dans ses bras.
- Tu me manquais, John. Vraiment. Tu me manquais. J’ai l’impression qu’on s’éloigne, que quelque chose cloche entre nous, et en plein milieu de l’Eglise je me suis levé et je suis parti pour revenir. Je devais te parler, te dire que je t’aime, que j’ai peur de te perdre. Oui j’ai peur que tu ailles voir ailleurs, à cause de la façon dont elle te fait sourire si facilement.
- Si on s’éloigne, ce n’est pas de ma faute ! Ragea Murphy. C’est toi Bellamy, tu as toujours un truc à faire, quelqu’un à voir. Je comprends pour Octavia, je sais à quel point elle t’est précieuse, mais ces connards de profs qui t’apportent que dalle, non je n’y arrive pas. Et puis t’es juste qu’un foutu lâche. Qui me cache au lycée, qui me cache à la famille homophobe de potes que tu ne vois jamais.
- Tu sais que c’est pour le travail.
- Alors tu n’as qu’à épouser ton travail ! Fous moi la paix.
Bellamy essaya de l’embrasser mais Murphy le cogna pour qu’il le lâche. Il regretta son geste quasiment immédiatement, le regard blessé de Bellamy ne l’aida pas à ne pas culpabiliser.
- Je suis désolé, dit Bellamy.
- J’ai accepté qu’on se cache au lycée parce que je me disais que si tu perdais ce travail, je te verrais moins. Tu te souviens ? Dit Murphy plus calmement. Maintenant je ne te vois presque plus, à cause de ce travail. Alors je ne vois pas pourquoi je devrais encore faire des efforts, ni même quel intérêt j’aurais à me cacher !
Bellamy se rapprocha à nouveau. Murphy le laissa le serrer dans ses bras.
- Je suis con. Dit Bellamy.
- Oui.
- C’était devenu facile ces derniers temps, toi et moi.
- Alors t’as décidé de foutre la merde.
- Non, j’ai fais l’erreur de croire que c’était acquis, que je pouvais simplement moins te voir, parce que je te verrais toujours. Mais aujourd’hui, je parlais avec les gens et je me disais « mais qu’est ce que je fous là ? Pourquoi John n’est pas là ? », et je te cherchais partout, et j’avais l’impression d’entendre tes sarcasmes, et je me suis rendu compte que c’était comme ça souvent en ce moment. Les profs sont sympas, mais toi… Je t’aime, je t’aime comme un dingue et…
- Et je passais la journée avec Emori.
Bellamy hocha la tête et Murphy soupira.
- Il y avait Jasper et Monty avec nous. Et je ne suis pas amoureux d’Emori, tu le sais que je ne suis pas amoureux d’elle.
- Je sais. La jalousie c’est nulle.
- Je suis jaloux aussi, souvent, admit Murphy.
Il se recula et pinça très fort la joue de Bellamy :
- Est-ce que tu sais combien de temps ça a mis pour que j’accepte mes sentiments pour toi ?
- Combien ?
- Je n’en sais rien Bell, je suis encore mort de trouille à propos de ça. Je ne tombe pas amoureux en deux coups temps trois mouvements. Emori est différente, je la trouve marrante, sympa, intéressante. Quelque part, je trouve qu’on se ressemble et c’est une bonne amie. Au mieux elle pourrait devenir un genre de cousine, mais je ne veux pas sortir avec elle, je ne suis pas amoureux d’elle, et je ne coucherai pas avec elle dans ton dos. Ni avec personne.
Bellamy acquiesça doucement en se frottant la joue.
- Tu ne devrais pas mais fais moi confiance.
- Je te fais confiance. La jalousie a simplement pourrie mon esprit.
- Mais ça ne règle pas le problème, dit Murphy. J’ai dis que j’allais être patient, mais en fait tout ça me rend réellement furieux.
- Et si on faisait un jour sur deux.
- Quoi un jour sur deux ?
- Un jour je mange avec toi, un jour avec les profs.
- Deux jours sur trois, dit Murphy. Trois jours avec moi, deux avec les profs.
- Ca me va, sourit Bellamy. Et les pauses de l’après-midi ?
- Okay, mais je veux celle du mercredi matin.
- Tu l’auras.
Murphy se mordit les lèvres.
- Tu es en train de penser que je suis un putain de merdeux capricieux ?
- Je suis en train de penser que j’ai été un connard ces derniers temps, alors que je veux bien accepter quelques caprices.
Ils restèrent collés l’un contre l’autre un moment, puis Murphy prit sa main et emmena Bellamy dans sa chambre. Bellamy le prit de nouveau dans ses bras et murmura à ses oreilles :
- Tout à l’heure, tu m’as encore appelé Bell.
Murphy ronchonna :
- J’étais en colère contre toi.
- Bien sûr, sourit Bellamy. Et maintenant ?
- Maintenant ça va un peu mieux. Même si on s’engueule, qu’on se menace, qu’on se fâche et se fait la gueule, ça ne veut pas dire que ça va s’arrêter entre nous.
- C’est vrai.
Murphy appuya sa bouche contre son torse pour qu’il n’entende pas ses cafouillages :
- C’est vrai parce que je t’aime et que je ne veux pas qu’on se quitte.
Mais Bellamy l’entendit quand même. Passa ses doigts sous son menton et le força à relever son visage pour l’embrasser. Murphy le laissa faire cette fois-ci. Le baiser se fut plus passionné et les mains de Bellamy plus tripoteuse, mais quand il essaya de déshabiller Murphy, celui-ci l’arrêta :
- Non, je n’ai pas envie. Dit-il.
- Toi ? Tu n’as pas envie qu’on couche ensemble ?
- J’en suis le premier surpris.
Il poussa doucement Bellamy par les épaules et celui-ci le laissa faire. Murphy le fit s’asseoir sur le lit et se mit à côté de lui.
- J’ai envie d’autre chose, murmura Murphy.
- Quoi ? Demanda Bellamy.
- Je ne sais pas vraiment, quelque chose, je ne sais pas.
Il posa ses doigts sur le bras de Bellamy et le caressa doucement, puis il l’attrapa et embrassa doucement son poignet, son avant bras, le creux de son coude, remonta jusqu’à son épaule. Embrassa son cou, puis descendit sa bouche sur l’autre bras, jusqu’à sa paume. Bellamy le laissa faire, tandis que chaque baiser lui procurait des frissons et provoquait un feu d’artifice dans son corps. Sa respiration était plus saccadé, rien qu’avec ça.
Murphy demanda à Bellamy de lui tourner le dos et celui-ci s’exécuta. Doucement il glissa ses doigts sous son tee-shirt, le faisant remonter pour l’enlever. Il le jeta dans un coin et commença à embrasser le dos de Bellamy, chaque grain de peau, comme s’il s’agissait d’un trésor. Il ne savait vraiment pas ce qu’il faisait, il ne savait même pas si ça plaisait à Bellamy où s’il frissonnait juste parce qu’il avait froid. Mais Murphy savait, il avait compris quelque chose, sa relation avec Bellamy, elle était sans cesse en évolution.
Au début, c’était surtout la baise.
Puis Bellamy l’avait apprivoisé, doucement, à petit pas, lui avait montré que la tendresse était importante aussi et Murphy avait glissé dans une histoire de couple où de simples câlins pouvait lui faire du bien. Une caresse, un baiser, juste être contre Bellamy, suffisait parfois à lui donner des frissons.
Bellamy l’avait forcé à devenir plus doux, à lui dire qu’il l’aimait, à le répéter quand il en avait besoin, envie. Moins souvent que Bellamy, trop souvent pour quelqu’un comme lui.
Bellamy s’était mis à lui manquer plus que de raison parfois.
Murphy avait fini par se sentir aimé, par comprendre que cette personne qu’il aimait tant, l’aimait aussi, que tout ça avait un sens.
Murphy pouvait tellement se laisser aller, que « Bell » lui échappait de la bouche, sans qu’il en ait conscience, sans qu’il ne puisse le retenir.
Murphy avait même la trouille de le perdre au point de ne pas supporter l’éloignement que Bellamy lui faisait subir ces derniers temps.
Et maintenant il voulait autre chose que de la baise, que coucher, que du sexe. Sans trop savoir quoi, sans trop savoir comment le donner ou l’obtenir. Il voulait simplement faire comprendre à Bellamy ce qu’il ne comprenait pas lui-même.
Son cœur qui divaguait.
Les papillons.
La chaleur.
Je t’aime, je t’aime, je t’aime.
Ne m’abandonne pas.

Il aimait chaque grain de peau, chaque partie du corps de Bellamy, mais plus encore, il aimait son cœur, sa tête, son âme. Lui. Il ne pouvait pas embrasser sa conscience, embrasser tout ce qu’il était, mais il pouvait essayer. Bellamy ferma les yeux et eut l’impression de naître à travers les baisers de Murphy, de prendre consistance. Il prenait conscience de son existence, de sa peau, de son corps, il pouvait compter ses os. Il aurait pu dire « alors voilà qui je suis ? Alors voilà comment tu me vois ». Doucement il attrapa une des mains de Murphy, croisa ses doigts avec les siens et les serra.
Quand il en eut fini avec le dos, Murphy fit en sorte que Bellamy se retourne et embrassa son visage, son cou, chaque partie (même infime) de son torse.

Au bout d’un long moment à se faire embrasser, Bellamy sentit le bras de Murphy se serrer autour de lui. Murphy ne lui dit rien alors qu’il enfouissait son visage contre son cou. Il ne dit rien, mais Bellamy l’entendait. « Je t’aime ».

A suivre.
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