NEW [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Le ringard, le meilleur ami, la déesse, le truand et le grand frère (33)

Fandom : Les 100
Prompt : J'ai un clou dans l’œil.
Note : Chapitre qui m'a déchiré le cœur à un moment, puis mon ordi s'est éteint et j'avais pas enregistré, alors j'ai dû réécrire le passage mais forcément c'est devenu super nul, et ça me saoule. Voilà. J'ai pas relu sinon, et j'espère que ce truc merdique vous plaira.
Pas du tout du tout de Murphamy dans ce chapitre.

***

33. Le concert.

Jasper ne vit pas Maya le mercredi après-midi. Il passa sa journée le dos par terre et les pieds sur le canapé. Il espérait que le sang lui monte suffisamment à la tête, pour que tout à coup il devienne euphorique, ou qu’il comprenne ce qu’il devait faire, qu’il obtienne les réponses de l’univers. Mais il n’eut rien de tout ça. Juste un mal de crâne, ce qui ne le fit pas bouger pour autant.
Le soir, la porte d’entrée claqua. C’était Murphy qui rentrait, il trouva Jasper dans sa drôle de position :
- Tu sais que ce n’est pas comme ça qu’on utilise un canapé ?
- Je sais. Tu devrais essayer, ça permet d’avoir une autre perspective. De voir les choses autrement.
- Mouais, je ne sais pas si je suis intéressé.
Pourtant deux minutes plus tard, il se tenait à côté de Jasper dans la même position. Se demandant pourquoi il agissait comme ça.
- Alors ? Demanda Jasper.
- Alors j’ai mal au dos, et c’est tout.
- Pas de révélations sur le sens de la vie ?
- Non.
- Dommage.
- Pourquoi ? Toi t’en as une ? Interrogea Murphy.
- Non juste mal au crâne. Mais il faut peut-être attendre un peu.
- Ca fait combien de temps que tu attends ?
- Des heures.
Murphy tourna sa tête vers lui :
- Ca fait des heures que tu es comme ça ?
- Ouais.
Il allait ouvrir la bouche pour le traiter d’abruti, mais Wendy et Seth rentrèrent à ce moment là. Wendy ignora totalement Murphy mais regarda Jasper :
- Reste pas comme ça Jasper, assied toi correctement.
- Okay. Fit Jasper.
Il s’étira, fit tomber ses jambes par terre, puis roula pour se mettre sur le ventre, et se mit debout. Il eut un vertige, et tomba sur le canapé plus qu’il ne s’y assit. Il se frotta les tempes et regarda Murphy qui n’avait pas bougé.
- Apparemment moi j’ai le droit de m’asseoir comme je veux, dit-il avec un sourire ironique.
C’est Seth qui lui demanda de bien se mettre. Murphy obéit et s’assit à côté de Jasper. Ce dernier sortit son portable et alluma la vidéo de la grosse femme qui rit. Habituellement ça fonctionnait, rien que de la voir, il avait envie de se marrer et ça finissait très souvent en crise de fou rire, surtout quand il la regardait avec Monty.
Monty…
Jasper sentit les larmes lui monter aux yeux à la vue de la femme, et éteignit la vidéo au bout de cinq secondes. Murphy l’observa du coin de l’œil tandis que Jasper se frottait les siens.
- Un problème ? Demanda-t-il l’air de rien.
- Non. J’ai juste mal au crâne. J’ai l’impression d’avoir un clou dans l’œil, ça me fait pleurer.
Murphy étendit ses jambes et les posa sur la table basse. Il alluma la télé et commença à zapper.
- Va prendre un cacheton, si t’as mal au crâne.
Jasper acquiesça et se leva. Il revint quelques minutes plus tard et se rassit. Murphy regardait une émission télé-poubelle avec l’air dubitatif.
- Y a vraiment des gens qui regardent ça ?
- Oui, toi par exemple, lui fit Jasper.
Murphy secoua la tête et changea de chaîne. Il y avait les simpsons et il laissa ça. Jasper avait plié ses jambes et était recroquevillé sur le canapé. Il ressemblait à un chiot malheureux que son maître aurait battu trop fort et qui n’ose plus bouger. Murphy se dit que ça ne le regardait pas, qu’il s’en foutait, qu’il n’avait absolument aucune raison de s’en mêler.
Puis il s’agaça :
- Bon accouche, qu’est ce qu’il se passe ?
- Monty a passé tout son après-midi avec Miller.
- Et alors ? Toi tu passes bien certains de tes après-midi avec Maya.
Jasper tressaillit comme si Murphy avait menacé de le frapper. Murphy leva les yeux au ciel en se demandant pourquoi c’était à lui de consoler le gosse.
- C’est vrai, murmura Jasper.
- Alors quoi ?
- Je sais pas, ça m’énerve et ça me rend triste à la fois, Miller est amoureux de Monty et Monty a dit qu’il ne l’était pas mais qu’il aimerait l’être et je ne sais pas pourquoi mais j’ai pas envie qu’il le soit. Monty sort avec qui il veut, j’ai rien à dire, mais je ne peux pas m’empêcher d’être énervé et d’avoir une boule dans l’estomac et je voudrais dire à Monty de ne pas le faire.
Murphy laissa tomber sa tête en avant. Il s’était juré de ne plus se mêler de ça, de laisser Jasper et Monty se débrouiller avec leurs sentiments et tant pis si leurs sentiments les guidaient vers d’autres personnes. Murphy s’était dit « Jasper est amoureux de Maya, il sort avec, donc tout va bien », même s’il n’y croyait pas. Il ne voulait juste plus agir en croyant bien faire et voir Monty s’écrouler.
Il aimait bien Monty.
Il fit tourner la télécommande dans ses mains et dit :
- T’es peut-être malade, ça a peut-être rien à avoir avec Monty et Miller. T’as mangé un truc de travers et qui ne passe pas, voilà tout.
Jasper émit un petit bruit d’acquiescement. A l’écran Omer était déguisé en père noël et Lisa lui disait d’entrer chez les gens et de voler leur jouet préféré. Un peu ce que faisait Miller avec Monty, sous le nez de Jasper non ?
- Tu es jaloux Jasper, lâcha Murphy à contrecoeur.
Jasper tourna la tête vers Murphy qui regretta d’avoir parlé.
- Jaloux ? Demanda Jasper. Pourquoi je serais jaloux ?
Murphy avait envie de s’arracher les cheveux, et de ceux de Jasper avec. Pourquoi est-ce qu’il pouvait bien être jaloux hein ?
Parce que tu aimes Monty, crétin, était la réponse qui lui brûlait les lèvres. Mais Muphy se disait que Jasper trouverait le moyen de nier ou de ne pas comprendre, s’il le disait de cette manière. Du genre « ben oui je l’aime c’est mon meilleur ami, j’ai pas de raison d’être jaloux ».
- C’est ton meilleur ami, fit Murphy. C’est normal d’être jaloux.
- Ah bon ?
- Vous êtes ensemble depuis vraiment longtemps, tu as simplement peur qu’il s’éloigne et que Miller ne te le prenne, d’une certaine façon.
Jasper reposa ses jambes par terre, se détendant un peu.
- Ca me semble logique, dit-il. C’est vrai que j’ai l’impression que Monty s’éloigne ces derniers temps, j’ai peur de le perdre.
- Et donc le voir avec Miller te rend jaloux, comme s’il cherchait à te remplacer.
Jasper acquiesça la tête et poussa un soupir de soulagement.
- Alors c’est juste ça. Je suis jaloux.
- C’est juste ça.
- J’avais tellement peur d’être entrain de le perdre pour de vrai.
- Mais non.
Murphy se passa une main dans les cheveux. Il avait vraiment changé hein ? L’amitié, l’amour, voilà qu’il en parlait comme s’il y connaissait quelque chose. Comme s’il n’avait pas passé une bonne partie de sa vie en étant seul. Il chercha un sarcasme bien sentit à balancer à Jasper afin de conclure cette conversation, mais aucun sarcasme ne voulu franchir sa bouche. Voilà qu’il s’assagissait, bientôt on le verrait au pied des Eglises à répandre la bonne parole « paix et amour mes frères, charité et fraternité ».
Plutôt crever.
- Au pire, si tu le perds, je t’achèterai une peluche.
Voilà qui était mieux. L’équilibre était rétabli.
Jasper eut un petit rire, et Murphy se sentit sourire, malgré lui.
- Merci frérot, dit Jasper, tu m’as tout démêlé, je me sens mieux maintenant.
Murphy haussa simplement les épaules. Il joua encore quelques secondes avec la télécommande avant de la poser.
- Tu devrais réfléchir à ce que tu veux vraiment Jasper.
- A ce que je veux vraiment ?
- Ouais. Tu es sûr que tu veux que Monty soit ton meilleur ami ?
- Bien sûr que je suis sûr.
- Sûr et certain ?
- Sûr et certain.
Murphy souffla :
- Alors ne sois pas jaloux. Je pense que Monty continuera d’être ton meilleur ami.
Jasper sourit encore plus.
Pourquoi est-ce qu’il ne voulait pas comprendre ?

xxx

Monty monta dans le bus et Jasper lui fit de grands signes. Il avait l’air de bonne humeur. Lui-même avait trop peu dormi, à force de trop se poser de questions, sur Jasper, sur Miller, sur le concert, sur sa vie, il avait passé une bonne partie de la nuit à se tourner et se retourner dans son lit plutôt que dormir.
- Salut, dit-il à Jasper en baillant.
- Salut, fit Jasper. Alors tu as passé une bonne après-midi hier ?
Monty s’assit et fronça les sourcils.
- Tu n’es plus en colère parce que j’étais avec Nathan plutôt qu’avec toi ?
- Non, j’ai réfléchis à tout ça, et je ne suis plus en colère.
- Tant mieux, fit Monty.
Jasper acquiesça puis dit :
- C’est parce que j’étais jaloux.
Le cœur de Monty eut un accro tandis que le garçon regardait son meilleur ami, avec l’air dubitatif.
- Pardon ?
- J’étais jaloux, répéta Jasper.
Monty déglutit. Il fallait qu’il se calme. Il avait beau croire qu’il avait mis tous ses sentiments de côté, Jasper réussissait à tout bousculer et balayer en deux mots.
- Tu étais jaloux… De Nathan ?
- Oui. Dit Jasper.
- Mais… Pourquoi ?
- Parce que tu es mon meilleur ami.
Monty secoua la tête.
- Je ne vois pas le rapport. Nathan n’est pas mon meilleur ami.
- Je sais bien. Mais on a passé tellement de temps ensemble depuis toujours, que je l’ai un peu vu comme un rival, je crois.
- Un rival ? Mais ce n’est pas un rival. Il est amoureux de moi, lui.
- Je sais, mais j’avais peur que tu me remplaces.
Monty lui donna un petit coup d’épaule en souriant :
- Tu es stupide, personne ne te remplacera.
Jasper fut troublé. Pendant deux secondes il se sentit incapable de parler. Puis il sourit aussi :
- Et toi personne ne te remplacera non plus.
Monty acquiesça, et détourna les yeux pour regarder le siège devant lui. Alors qu’il commençait enfin à se calmer, son cœur battait comme un fou après cette conversation. Monty pouvait bien se dire « laisse tomber » « n’espère pas » « ça sert à rien » « calme toi », rien ne fonctionnait. Il se sentait amoureux de Jasper. Il l’était encore.
Il ferma une minute les yeux, pour essayer de chasser ses sentiments. De se concentrer sur autre chose, de penser à Miller. En vain.
- Il y a quelque chose que j’aimerais savoir, demanda Jasper.
- Oui ?
- Cette chose… Tu l’as vraiment perdu ? Tu sais… Quand tu as disparu avec Murphy et que tu avais l’air vraiment malheureux.
- J’en sais rien Jasper. C’est compliqué. C’est un peu comme l’ombre, quand il y a trop d’ombre on ne la voit plus et pourtant on en a toujours une. Des fois j’ai l’impression qu’elle m’échappe et puis ensuite…
- J’étais inquiet. Dit Jasper.
- Je sais.
- Tu ne voulais pas que je t’aide.
- Parce que tu ne pouvais pas.
- Murphy pouvait lui ?
- Non, je ne crois pas.
- Et Miller, il pourrait ?
Monty réfléchit à la question, puis hocha la tête :
- Peut-être qu’il pourrait.
Jasper posa sa main sur le bras de Monty et le serra un peu fort. Monty tourna la tête pour le regarder.
- Ne sois pas jaloux, dit-il, ça ne sert à rien. Tu es mon meilleur ami. Et c’est tout.
Jasper relâcha doucement Monty.
- Oui. Toi aussi, tu es mon meilleur ami.
Monty lui sourit.
Il était paumé. Complètement paumé.

Voir Miller à la pause n’arrangea rien. Jasper se comporta hyper bien avec lui. Il s’excusa d’avoir agit comme un con, puis les laissa tous les deux pour rejoindre Maya. Monty se sentait comme le type qu’on écartèle.
- Qu’est ce qu’il a Jasper ? Demanda Miller.
- Il a qu’il était jaloux de toi.
- Je dois m’inquiéter ?
- Non. Selon lui je suis son meilleur ami, c’est donc normal d’être jaloux.
Miller souffla et choppa le col de Monty pour coller son nez contre le sien :
- Je vais devenir dingue, j’ai vraiment envie de t’embrasser pour que tu te décides plus vite.
Monty prit ses mains et le força à le relâcher.
- Si je pouvais choisir, je serais déjà amoureux de toi, dit-il.
- Alors choisi ! Force toi ! Fais quelque chose.
Monty baissa la tête, il culpabilisait. Il avait l’impression de jouer avec Miller, de lui faire espérer un truc. Il ne savait vraiment plus où il en était. Miller posa ses doigts sous son menton pour qu’il relève son visage :
- Je ne suis pas du genre patient, comme tu le vois.
- Je… C’est le bordel dans ma tête… Vous ne m’aidez vraiment pas toi et Jasper, je ne sais plus ce que je dois faire, je ne sais plus où j’en suis. Je ne veux pas sortir avec toi juste pour te faire plaisir, mais je ne veux pas ne pas sortir avec toi non plus.
- Tu n’auras pas Jasper.
- Je sais ça, je le sais bien. Mais ça ne veut pas dire que je dois me jeter dans tes bras pour autant.
- J’ai pourtant très envie que tu te jettes dans mes bras.
Monty secoua la tête et rit en même temps.
- Emmène moi avec toi au concert de Within Temptation, dit Miller en le relâchant.
Monty le regarda dans les yeux.
- Je ne sais pas si je…
- Emmène moi. Jasper n’est pas amoureux de toi, moi je le suis.
- Ce n’est pas aussi simple.
- Si c’est simple. Je veux y aller avec toi, j’aime ce groupe, j’aime en parler avec toi, je veux partager ce moment avec toi. Est-ce que Jasper t’en parle des fois ?
- Jamais.
- Alors choisis moi.
Monty se mordit les lèvres.
- Je vais…
- Ne me dis pas que tu vas y réfléchir !
Miller attrapa son visage et embrassa sa joue.
- Emmène moi.
Monty se recula.
- Je… Je… Il faut que j’y réfléchisse. Laisse moi du temps.
Miller fit la gueule, il poussa un grognement exaspéré, puis donna un coup de pied dans le banc. Finalement il s’éloigna, Monty voulu le suivre mais Miller cria :
- Ne me suis pas. Réfléchis !
Monty s’arrêta. Il revint vers le banc, et se laissa tomber dessus. Sans savoir ce qu’il devait faire.

xxx

Bellamy ouvrit la porte de son appartement en s’attendant à voir Murphy. Il fut surpris d’y trouver Monty.
- John n’est pas là, dit-il. Et O est avec Lincoln.
- C’est toi que je viens voir, fit Monty.
Bellamy s’écarta du passage pour le laisser passer, intrigué. Il lui servit un jus de fruit et l’invita à s’asseoir où il voulait. Monty se mit sur une chaise et but en cherchant ses mots.
- Alors qu’est ce qui t’emmène ?
- J’ai besoin d’un conseil.
- Lequel ?
Monty fixa son verre un moment sans répondre. Bellamy attendit patiemment. Il ne s’attendait pas à que ce gosse vienne le voir pour un conseil. Monty paraissait être du genre à être celui qui donnait les conseils plutôt que l’inverse. Quand Bellamy avait des soucis avec Murphy, il s’était montré franc et froid avec lui, il n’avait pas pris de pincette pour lui montrer que ce qu’il avait fait était mal. Il agissait avec plus de discernement que Jasper, il était moins impulsif et plus mâture, même s’il restait un gosse. Monty paraissait se débrouiller, trouver des solutions à ses problèmes, et ça paraissait étrange de le voir assit là, à chercher ses mots.
- En fait… Imagine que tu sois amoureux de quelqu’un depuis vraiment, vraiment longtemps. Comme si tu avais couru après Murphy pendant des années, plutôt que quelques jours. Mais que ce n’était pas réciproque.
- Tu parles de toi et Jasper ?
Les épaules de Monty s’affaissèrent, il ne regardait toujours pas Bellamy.
- Non. Je t’ai dis d’imaginer.
- D’accord, j’imagine. Je suis amoureux de quelqu’un depuis des années mais ce n’est pas réciproque, et ?
- Et il vient ce moment où tu te dis que tu ne peux pas passer ta vie comme ça.
- Ca me semble logique.
- Donc tu cherches à passer à autre chose.
- Je cherche à passer à autre chose, répéta Bellamy.
- Et là quelqu’un vient t’annoncer qu’il est amoureux de toi depuis quelques temps, qu’il veut sortir avec toi. Et c’est quelqu’un que tu apprécies beaucoup mais tu n’avais jamais pensé à lui plus qu’en amis.
- Je vois.
- Tu fais quoi ? Demanda finalement Monty.
- J’en sais rien du tout, répondit Bellamy. Je ne suis pas dans cette situation.
- Je t’ai dis d’imaginer !
- Je ne dois pas avoir beaucoup d’imagination.
Monty soupira et eut l’air totalement déprimé.
- D’accord, je vois. Merci pour ta non-aide. Dit l’asiatique en se levant, posant son verre encore à moitié plein sur la table.
- Attend, tu ne vas pas partir comme ça. Explique moi ce qu’il se passe. Mais sans me demander d’imaginer.
Monty se rassit. Puis il regarda finalement Bellamy et raconta. Il était amoureux de Jasper depuis tellement longtemps qu’il ne savait même pas à quel moment ça avait pu arriver. Il raconta comment son meilleur ami lui faisait tourner la tête, comment il lui donnait de l’espoir pour le reprendre aussitôt.
- Tu n’as jamais pensé qu’il puisse être amoureux de toi mais trop stupide pour s’en rendre compte ? Demanda Bellamy franchement.
- Je sais qu’il peut être stupide parfois, mais personne n’est stupide à ce point.
Bellamy n’eut pas l’air sûr de ça.
- Il y a plusieurs formes de stupidité.
- Peut-être, mais s’il était amoureux de moi, il y aurait des trucs qui le prouveraient. Par exemple, il aurait envie de m’embrasser sur la bouche. Il utiliserait des excuses pour le faire, il en est capable. Mais il ne le fait jamais. Sauf une fois par accident, il était bourré et c’est moi qui ai tourné la tête.
- Il en a dit quoi ?
- Rien. Ca ne comptait pas tellement pour lui. Il m’a embrassé sur la joue quand Murphy lui a dit de m’embrasser. Il rêve de Maya. Il pense à elle quand il est saoul. Il m’a dit qu’il pourrait passer la Saint Valentin avec elle. Il me fait des câlins, puis parle de nos futures petites amies. Je pense juste qu’il est très câlin, mais ne me voit pas autrement que comme son meilleur ami. C’est comme ça, on ne peut pas forcer les gens à tomber amoureux de nous, peu importe combien nous on les aime.
Bellamy acquiesça, mais dit avec un sourire :
- John ne serait pas d’accord avec ce raisonnement.
- Murphy est rentre dedans.
- Séduisant aussi.
- Je n’aurais pas utilisé ce mot, fit Monty.
Bellamy secoua la tête :
- On n’est pas là pour parler de lui de toute façon. Continue.
- Jasper est mon meilleur ami, et je dois arrêter de lui courir après. Je pense que c’est mieux ainsi. Ce sera plus honnête vis-à-vis de lui, et ce sera moins douloureux pour moi. Ce n’est pas facile, je ne peux pas arrêter d’être amoureux du jour au lendemain juste parce que je l’ai décidé, mais je peux au moins essayer de tourner la page.
- Et là-dessus quelqu’un t’a dis qu’il était amoureux de toi ?
- Oui. Miller.
- Miller ?
Bellamy sembla y réfléchir puis finit par hocher la tête.
- C’est vrai qu’il a l’air de tenir à toi.
- Je ne comprends pas vraiment pourquoi, mais en tout cas il m’a avoué ses sentiments et m’a dit qu’il voulait sortir avec moi.
- Et tu en penses quoi ?
- J’en pense que je suis juste complètement paumé et que j’en sais rien. J’ai essayé d’en parler à Jasper mais il s’est énervé, n’a rien écouté et ne m’a pas du tout aidé.
Monty reprit son verre et but le reste d’un coup :
- Et ensuite il m’annonce qu’il est jaloux. Comme si ce n’était déjà pas assez le bordel. Et là-dessus, Miller s’impatiente, veut absolument que je lui donne une réponse claire. J’ai l’impression que ma cervelle va prendre feu à force de retourner ce problème dans tous les sens.
Bellamy demanda :
- Et tu viens me demander conseil ?
- Tu es un adulte, donc je suppose que tu as passé le cap super chiant de l’adolescence. Tu n’es ni mon père, ni ma mère, donc tu seras plus objectif. Et on est assez proche pour que je puisse t’en parler. En plus tu sors avec un type comme Murphy, alors je me dis que tu dois être habitué à être confronté à des prises de tête.
Bellamy acquiesça, il comprenait le raisonnement de Monty, mais ne savait pas comment l’aider.
- Nathan veut que j’aille au concert de Within Temptation avec lui. Lâcha finalement Monty.
- Vas-y avec lui. Lui dit Bellamy.
- Mais c’est Jasper qui m’a offert les billets, et c’est mon meilleur ami, je n’avais même pas pensé y aller avec quelqu’un d’autre.
- Vas-y avec Miller, répéta Bellamy. Tu veux passer à autre chose ? Alors il va falloir que tu fasses des choses auquel tu n’avais pas pensé, comme aller à un concert sans Jasper.
- Il reste mon meilleur ami.
- Bien sûr. Mais tu peux avoir un meilleur ami et aller à un concert avec quelqu’un d’autre.
- Ce concert est sans doute le concert que j’attendais le plus et…
- Raison de plus. Dit Bellamy. Tu es amoureux de Jasper, y aller avec lui ne fera que renforcer tes sentiments. Tu as toi-même pris la décision de lâcher prise, alors il vaut mieux que tu y ailles avec quelqu’un d’autre. Miller est amoureux de toi et toi tu hésites, aller à un concert avec lui te permettra de voir si tu veux en vivre d’autres. Si tu veux passer d’autres moments avec lui comme celui-ci, ça t’aidera à démêler tes sentiments. Quand est-ce qu’est le concert ?
- Fin juin.
- Ca te donne le temps d’accepter cette idée que tu n’iras pas avec Jasper, et aussi de te rapprocher de Miller. Ca te donne aussi le temps de changer d’avis si c’est trop dur pour toi ou si tu te rends compte que ça ne marchera pas du tout avec Miller.
Monty se mordit les lèvres et murmura :
- C’est un raisonnement très logique, dit-il.
- C’était ce que tu voulais non ? Quelqu’un qui t’aide à démêler tes sentiments, même si ça risque de te blesser.
Monty acquiesça :
- Oui. C’est ce que je voulais.
Bellamy se leva et vint s’accroupir devant lui.
- Tu es encore un enfant tu sais, si ça ne marche pas avec Jasper et avec Miller, tu feras d’autres rencontres, tu trouveras d’autres personnes, tu pourras tomber amoureux d’autres fois.
- Tu n’es pas si vieux que ça non plus, lui dit Monty.
- C’est vrai. Mais justement, je sais ce que je te dis. Je suis encore assez proche de ton âge pour me souvenir que moi aussi à ton âge j’ai eu des moments où je pensais que c’était la fin du monde parce que ma petite amie ne voulait plus de moi. Et je t’avoue que ce serait sans doute la fin du monde si John me quittait, mais je sais aussi que ça passe, qu’on change, qu’on s’y fait, et qu’on arrive à vivre avec. Tu vas pleurer et souffrir un bon coup, et puis doucement tu guériras.
- Je ne trouverai jamais quelqu’un que j’aime comme Jasper.
- C’est certain, mais tu arriveras à vivre avec cette idée, et à trouver des personnes que tu aimes autrement. Peut-être même que c’est Miller cette personne. Peut-être que tu cherches trop à calquer ce que tu as ressentis pour Jasper sur lui. Peut-être que tu peux être amoureux de lui d’une manière différente.
Monty souffla, les larmes aux yeux d’un coup.
- C’est triste, dit-il.
- Oui. Mais en même temps ça ne l’est pas. Heureusement qu’on peut guérir de ce genre de blessure et être heureux quand même.
- Oui.
Bellamy se releva, et alla lui chercher une sucette qu’il lui donna.
- Tiens, le sucre ça aide à aller mieux. Et puis rien ne dit que tout ne va pas s’arranger comme tu le désires. On ne peut pas savoir. Il faut juste que tu saches que si ce n’est pas le cas, et bien un jour tu finiras par aller mieux.
Monty prit la sucette.
- Je sais pourquoi Seth et Wendy te prennent pour un pervers, dit-il en la déballant.
- Monty…
- Désolé. Merci pour tes conseils.
Il cligna des yeux pour chasser les larmes, et essuya celles qui glissèrent sur sa joue. Monty déballa la sucette et la mis dans sa bouche. Bellamy le décoiffa gentiment.
- Est-ce que ce que je t’ai dit t’a aidé ?
Monty hocha la tête.
Il resta encore un moment chez Bellamy, simplement pour réfléchir à ses propos, et profiter de la présence de l’adulte. Bellamy avait quelque chose de rassurant, Monty comprenait pourquoi Murphy s’était dirigé vers lui et lui avait fait confiance. Et il avait sans doute raison, maintenant Monty savait ce qu’il allait devoir faire. Composer avec la douleur, et accepter de souffrir un temps, pour mieux rebondir.
Jasper serait toujours son meilleur ami, et Monty le savait, c’était déjà vraiment précieux.
Au bout d’un moment, il se leva et jeta le bâtonnet à la poubelle.
- Merci Bellamy, j’ai bien fais de venir te voir.
- Pas de problème, si tu as d’autres soucis, n’hésite pas.
- Tu dis ça à tous les lycéens qui viennent te voir ?
- Non, juste à ceux auxquels je tiens.
Monty prit Bellamy dans ses bras, et celui-ci tapota gentiment son dos.
- Si c’est trop dur, viens me voir, j’ai toujours des sucettes en réserve.
- Je ne suis pas sûr que ça aide vraiment.
- C’est toujours mieux que rien. Sourit Bellamy.
Monty se recula. Puis après s’être dit au revoir, Monty rentra chez lui.

Dans sa chambre, il sortit les billets de Within Temptation. Il savait désormais ce qu’il devait faire.

xxx

Jasper avait apparemment fait des cauchemars toute la nuit, et Monty était venu le chercher en voiture parce qu’il l’avait appelé pour dire qu’il avait raté le bus.
- Ca va ? Lui demanda Monty.
- Oui.
- C’était quel genre de cauchemar ?
- Un truc où je tombais dans des trous, je n’ai pas arrêté de me réveiller en sursaut mais dès que je me rendormais, j’étais toujours perdu dans mon cauchemar et je finissais toujours par tomber.
Jasper avait l’air épuisé, et Monty lâcha le volant d’une main pour poser rapidement sa main sur son épaule.
- Ca va aller, lui dit-il.
Puis il remit sa main sur le volant. Jasper se pinça les joues pour se réveiller et dit :
- Je dors de plus en plus mal ces derniers temps. Je dois être stressé à cause des examens.
- C’est possible que ce soit ça, oui.
Même si Jasper n’était pas du genre à stresser pour les examens. Quelques minutes s’installèrent alors que Jasper posait sa tête contre la vitre, essayant de rattraper sa nuit. Puis il murmura :
- Je peux dormir chez toi cette nuit ?
Monty serra plus fort le volant, hésitant.
- Est-ce que tu ne devrais pas dormir chez Maya ? Pour changer.
- Tu as sans doute raison. Je devrais. Fit Jasper sans insister.
Monty lui jeta un coup d’œil. Jasper avait les yeux fermés et paraissait vraiment fatigué. Il remit ses yeux sur la route puis dit :
- Tu peux venir, bien sûr.
- Merci, souffla Jasper à moitié endormi.
Monty se gara devant le lycée, mais ne sortit pas du véhicule. Jasper non plus, il dormait. L’asiatique resta avec lui au lieu de le réveiller. Monty avait déjà prit sa décision, il ne reviendrait pas dessus, mais il était inquiet pour Jasper. Son meilleur ami agissait toujours comme un gosse, il riait pour rien, s’extasiait pour des bons gâteaux, avait toujours une idée fun en tête. Jasper était doué pour entraîner les gens avec lui, et il donnait envie qu’on le suive. Même une personne comme Octavia – qui paraissait au premier abord vraiment différente de Jasper - s’était prise au jeu et s’était suffisamment attaché à Jasper pour sortir avec lui. Maya correspondait bien plus à Jasper, et c’était sans doute pour cette raison que ça avait été si vite entre eux une fois qu’ils avaient pris le temps de se parler.
Mais malgré ça, Jasper pouvait être vraiment fragile.
Ce n’était pas forcément quand il pleurait le plus qu’il montrait le plus ses faiblesses. Ca se trahissait en insomnie, en cauchemar assez violent pour l’empêcher de dormir et pour qu’il n’ait pas envie de les tourner en dérision. Certains de ses cauchemars l’amusaient, mais ceux qu’il avait fait cette nuit le perturbait suffisamment pour qu’il rate le bus et se soit endormit la tête contre la vitre de la voiture.
Quand Jasper s’était fait hospitalisé en aile psychiatrique, parce qu’il avait piqué des crises de nerfs tellement forte au point de se claquer tout seul contre le mur, il n’avait presque pas pleuré. C’était y avait longtemps, mais Monty se souvenait qu’il avait eut à peine le droit de le voir et que chaque fois Jasper avait simplement eut l’air complètement épuisé.
- C’est rien, j’ai fais des cauchemars.
Monty appuya ses pouces sur le volant. Les choses étaient différentes maintenant. Jasper avait fait des cauchemars parce qu’il avait été stressé ces derniers temps. Ils s’étaient disputés il y a peu, Jasper était « jaloux » de Miller et avait peur de perdre son meilleur ami, et puis comme il l’avait dit, il y avait les examens. Autant de raison d’être mal et de faire des cauchemars.
Et puis… Monty n’allait pas le blesser. Jasper lui avait dit qu’il pouvait aller avec qui il voulait au concert de Within Temptation.
Monty resta là, à attendre que Jasper se réveille. Ce qui arriva au bout de vingt minutes. La tête de Jasper glissa en avant, et cela l’éveilla. Il se redressa d’un coup, en ouvrant les yeux. Il se frotta le visage et bailla.
- On est arrivé ?
- Ca fait une vingtaine de minutes maintenant.
- Merde, pourquoi tu ne m’as pas réveillé ?
Monty haussa les épaules. Jasper déboucla sa ceinture :
- Bon tant mieux, ça fait vingt minutes de cours en moins. Tu viens ?
Monty descendit de la voiture à sa suite. Avant qu’ils arrivent en classe, il prit le bras de Jasper pour qu’il s’arrête.
- Tu vas bien ? Lui demanda-t-il.
- Oui. Sourit Jasper. Ce ne sont que quelques cauchemars, ne t’en fais pas.
Monty le serra dans ses bras. Cela faisait longtemps qu’il ne l’avait pas fait.
- Ca va Monty, je t’assure, lui dit Jasper.
Monty le relâcha et acquiesça.
Ils rentrèrent en classe et s’assirent l’un à côté de l’autre.

A la première pause, Monty resta avec Jasper. Miller était avec ses potes et Maya était sans doute avec les siens. Ils ne discutèrent pas beaucoup, Jasper sortit la vidéo de la grande femme qui riait, et ils passèrent toute la pause à se marrer. Jasper rit tellement qu’il finit par se rouler par terre. Ca lui avait manqué de rire à ce point avec Monty au sujet d’un truc aussi bête et simple.
- Un jour il faudra y retourner, dit Jasper.
- J’approuve, dit Monty.
- Surtout qu’on n’a pas encore fait notre road trip avec ta super voiture.
Monty acquiesça :
- Il faudra qu’on s’organise ça en effet. Tu voudrais aller où ?
- Nulle part, on prend la voiture, et on roule jusqu’à ce que tu n’ais presque plus d’essence et qu’on doive faire le pleins. Et une fois arrivé là, on visite.
- C’est une bonne idée, dit Monty.
Jasper se pencha sur le côté et son épaule toucha celle de Monty. L’asiatique ne bougea pas. Son cœur battait vite mais il réussit à ne pas s’y attarder et juste profiter de ce moment avec son meilleur ami.
La sonnerie retentit. Monty se leva et Jasper le suivit.

A la pause de l’après-midi, Jasper voulu rester un moment avec Monty, mais quand celui-ci vit Miller, il dit à Jasper :
- Je dois parler de quelque chose avec Nathan, c’est important. On se rejoint en cours ?
Jasper acquiesça. Monty alla voir Miller.
- On peut se parler ?
- Non, je ne veux pas te parler, lui dit Miller.
Les yeux de Monty s’arrondirent et Miller rit, en posant sa main sur son dos :
- Mais oui bien sûr qu’on peut se parler, allez viens.
Miller l’emmena sur le banc où ils avaient désormais l’habitude de s’asseoir.
- J’espère que tu as de bonnes nouvelles, dit Miller, je n’aime pas trop les mauvaises.
- Je veux bien aller au concert avec toi.
- Vraiment ? Fit Miller en se penchant vers lui.
- Oui vraiment, on ira ensemble.
- Je peux t’embrasser ?
- Non, sourit Monty. Non tu ne peux pas.
- Dommage, je me disais bien que c’était trop beau. Alors que me vaut l’honneur de pouvoir aller à ce concert avec toi ?
Monty appuya son dos sur le banc et aperçu Jasper qui était avec Maya. Il était entrain de le regarder et leurs yeux se croisèrent pendant un instant. Jasper tourna vite la tête. Monty expliqua :
- Je pense que ça me permettra de savoir si je veux sortir avec toi ou non. Enfin, si d’ici là je ne me suis pas décidé, bien sûr.
Miller sourit.
- Je dois donc attendre jusque là ?
- C’est long ?
- Oui trop, non je préfère que tu me répondes d’ici une heure.
Monty pencha la tête sur le côté et Miller posa sa main sur sa joue.
- Je te taquine encore. Au moins tu me laisses une chance, je suis content. Et ce concert va déchirer.
- Ca, tu l’as dis.
Ils échangèrent sur leurs musiques préférées en se demandant si elles seraient chantées pendant le concert. Et se séparèrent à la fin de la pause.
Jasper rejoignit Monty, l’air nonchalant il dit :
- Ca a l’air de bien se passer avec Miller.
- Ca se passe bien. Je l’ai invité au concert de Within Temptation, lâcha-t-il comme si c’était rien.
Jasper s’arrêta. Monty continua de marcher avant de se tourner vers lui.
- Tu viens ?
- Tu vas y aller avec lui ?
- Oui.
- Tu ne vas pas y aller avec moi ?
- Non. Du coup, non. Mais tu m’as dis que je pouvais y aller avec qui je voulais non ?
- Avec la personne que tu aimais… Tu aimes Miller ?
- J’en sais rien. On verra. C’est justement pour ça que je l’invite.
Jasper baissa la tête.
- Tu ne vas pas y aller avec moi, répéta-t-il.
- Non Jasper. Mais ce n’est pas grave, on fera d’autres trucs ensemble.
- D’autres trucs aussi exceptionnels pour toi que Within Temptation ?
Monty ne sut pas quoi répondre. Jasper releva les yeux.
- Tu ne peux pas y aller avec Miller.
- Si. Dit Monty simplement.
- Non. Je… Si c’était moi, j’irais avec toi, pas avec Maya. Tu le sais.
- Non j’en sais rien Jasper. Tu vas passer ta Saint Valentin avec elle.
Jasper secoua la tête :
- Je la passerai avec toi.
- Non. et si d’ici là je décide de sortir avec Nathan, je la passerai avec lui.
- Tu ne peux pas faire ça, c’est notre jour à nous et…
- Non. Jasper tu l’as dis non ? Tu étais amoureux de Maya parce que c’était avec elle que tu voulais passer la Saint Valentin.
Jasper eut les larmes aux yeux et serra les poings :
- D’accord, mais le concert on devait y aller ensemble.
- Sauf si j’avais quelqu’un d’autre.
- Non, on doit y aller ensemble !
- Jasper, arrête d’agir comme ça.
- Comme un gamin c’est ça ? Je fais mon caprice ?
- Oui c’est exactement à ça que ça ressemble.
Jasper poussa Monty.
- Pourquoi tu me fais ça ?
- Pourquoi je te fais quoi ? Jasper tu n’es pas le seul à avoir le droit de faire des projets, tomber amoureux et sortir avec quelqu’un ! J’ai envie d’aller à ce concert avec Nathan et tu n’as rien à dire !
- Tu es mon meilleur ami et je n’ai rien à dire ?
- Non tu n’as rien à dire ! Parce que tu es mon meilleur ami, parce que tu n’as pas le droit de te mêler de ça, je tombe amoureux de qui je veux, je sors avec qui je veux, et je vais à ce foutu concert avec qui je veux ! Si tu voulais que j’y aille avec toi, tu n’avais qu’à me le dire dès le début en m’offrant les billets « y en a un pour toi et un pour moi », c’est toi qui a dit que je pouvais emmener qui je voulais. Arrête de croire que le monde entier tourne autour de toi, parce que ce n’est pas le cas !
Jasper se tut. Monty avait crié, et il n’avait pas fini.
- Tu es mon meilleur ami, mais ça ne veut pas dire que je t’appartiens et que tu peux faire tout ce que tu veux avec moi. Tu ne peux pas me dire un jour que tu vas passer la Saint Valentin avec Maya, et ensuite changer d’avis et m’interdire de faire ce que moi je veux. J’en ai marre okay ? Laisse moi tranquille, réjouis toi pour moi, au lieu de m’empêcher de faire ce que j’ai envie juste parce que tu es trop égoïste !
Jasper sembla se prendre un coup, mais ne bougea pas et laissa Monty continuer.
- J’étais inquiet pour toi parce que tu faisais des cauchemars, mais je me disais que tu comprendrais quand même, parce que tu dis toujours que tu ferais n’importe quoi pour moi et ce genre de choses, mais en fait c’est que des conneries. Tu ferais n’importe quoi juste pour ta gueule. Dès que ça ne te concerne plus, tu fais chier.
Monty était injuste il le savait, il avait trop de trucs sur le cœur en ce moment, trop de stress accumulé, trop de tristesse, et il sortait tout en même temps. De façon désordonné et même pas forcément des trucs qu’il pensait vraiment.
- Tout ce que je veux maintenant, c’est que tu me dises que tu es content que j’aille à ce concert avec Nathan, que tu souhaites que je sois heureux avec lui, et que tu me foutes la paix !
Jasper acquiesça doucement. Monty conclue :
- J’ai plus envie de te voir.
Et regretta d’avoir dit ça avant même que le dernier mot franchisse sa bouche.
- Tu ne veux plus qu’on soit ami ? Demanda Jasper d’une voix étonnement douce.
- Je n’ai pas dis ça.
- Mais tu ne veux plus me voir, c’est pareil.
- Ce n’est pas ce que j’ai dis.
Jasper secoua la tête.
- Non, c’est bon. J’ai compris. Je suis désolé. Je ne savais pas que j’étais un tel poids pour toi. Je ne voulais pas te blesser autant, je n’ai jamais voulu te faire du mal. Tu as raison, je suis égoïste, je n’aurais pas dû réagir comme ça. Je suis content que tu ailles à ce concert avec Miller et j’espère que tu seras heureux avec lui ou avec quelqu’un d’autre.
Jasper se recula :
- Je ne te dérangerai plus, je te le promets.
Monty s’avança :
- Jasper…
- Non Monty. Je… Je suis désolé.
La voix de Jasper se brisait. Monty voulu attraper son bras mais Jasper se recula encore, puis il lui tourna le dos et se mit à courir. Monty resta planté là à le regarder s’enfuir. Qu’est ce qu’il venait de faire là ? Qu’est ce qu’il venait de se passer ?
Monty avait craqué, mais il était allé trop loin, certaines choses qu’il avait dites était juste gratuites et méchantes, poussé par sa frustration, cette impression que Jasper le faisait tourner en bourrique. Mais « ne plus le voir » ? « Ne plus être son ami » ?
Non, il ne voulait pas ça.
Est-ce qu’il venait de perdre Jasper ?
Monty n’alla pas en cours. Il entra dans la salle d’étude et se plaça face à Bellamy.
- Tu as dis que tu aurais des sucettes si c’était trop dur.
Bellamy se leva et sans se préoccuper des lycéens présents, il prit Monty dans ses bras et le serra contre lui. Monty pleura sur son épaule en ne sachant pas pourquoi tout devait être aussi dur.

A suivre.

:'( ... Je sais même pas quoi dire je suis trop triste :'(