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[Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Le ringard, le meilleur ami, la déesse, le truand et le grand frère (8)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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MessageSujet: [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Le ringard, le meilleur ami, la déesse, le truand et le grand frère (8) [Les 100 - pas de spoil c'est une UA] Le ringard, le meilleur ami, la déesse, le truand et le grand frère (8) Icon_minitimeJeu 31 Mar - 18:20

Fandom : Les 100
Prompt : J'ai perdu la notion du temps.
Note : chapitre triste. pas relu, plus long que les autres.

***

8. La vie continue.


Bellamy n’avait pas entendu son portable sonner. Plus tard quand il le prit et qu’il écouta le message, il ne comprit pas la moitié de ce qui se passait. Il entendit la voix de Murphy, toute cassée, toute tremblante et bizarre. Ses mots étaient hachés, il donnait l’impression de délirer. « Je crois que je l’ai tué. Putain y a du sang partout. Je suis un assassin. Qu’est ce que je dois faire ? J’ai bien dis que je le buterais, mais pas comme ça, pas comme ça. ». Il y eut un long silence, entrecoupé de soupir et d’appelle « Jasper, Jasper réponds moi » comme si Murphy avait oublié qu’il était au téléphone puis à nouveau « Bellamy je sais pas ce que je dois faire, t’es le seul adulte sain d’esprit que je connaisse et à qui je peux faire confiance. Il faut aider Jasper. Aide moi. Aide moi ». Puis il y avait des bruits de voix, et le message se terminait là.
Bellamy essaya de rappeler Murphy, en vain. Il ne pouvait qu’attendre, sans savoir exactement ce qu’il s’était passé.

xxx

Murphy était comme détaché de son corps. On lui avait filé un calmant quand il avait sauté à la gorge d’un ambulancier. Pourquoi avait-il fait ça déjà ?
Il revivait la scène comme au ralentit. Jasper tombait. Sa tête heurtait une marche. Le sang coulait. Murphy était descendu et l’avait appelé, lui hurlant dessus pour qu’il se réveille, mais Jasper était resté endormi. Murphy avait sorti son portable et appelé une ambulance, il avait hurlé au téléphone parce qu’il avait eu l’impression qu’on se foutait de sa gueule, que ça n’allait pas assez vite. « Vous comprenez pas ? Vous devez le sauver ! Je ne veux pas qu’il meure, je ne veux pas être un meurtrier, je ne veux pas qu’il meure ! »
Il avait finit par expliquer qu’il avait une plaie à la tête, que ça saignait. On lui avait dit de rien toucher et il avait obéit.
Après.
Il avait appelé Bellamy non ? Il se souvenait vaguement l’avoir fait, ou alors il avait imaginé l’avoir fait, il avait appelé à l’aide, il fallait que quelqu’un l’aide. Bellamy aide moi.
Non. Il ne l’avait sûrement pas appelé pour de vrai.
Wendy et Seth étaient absents.
L’ambulance était arrivée après un temps qui lui avait paru infinis.
On avait voulu l’éloigner, ou bien on lui avait posé trop de questions. « Que s’est-il passé ? Avez-vous touchez la blessure ? L’avez-vous déplacé ? ». Est-ce qu’il avait touché la blessure ? Murphy avait regardé ses doigts pleins de sang. Et l’autre insistait, insistait. Murphy avait pété un plomb et lui avait sauté dessus en hurlant « Sauvez le sauvez le ! ». Voilà pourquoi il avait eut un calmant.
Maintenant il était dans l’ambulance qui emmenait le cadavre de Jasper à la morgue.
Et il n’avait pas son portable sur lui.
Non.
Pas un cadavre.
Jasper était vivant. N’est ce pas ?

A l’hopital on fit asseoir Murphy quelque part, il ne posa pas de questions et s’assis.
- Voulez-vous vous lavez les mains ?
Murphy regarda à nouveau ses mains. Toujours pleines de sang. Il avait essayé de les essuyer sur ses vêtements. Que ce soit bleu ou rouge, Jasper réussissait toujours à colorer ses vêtements.
- Voulez-vous vous lavez les mains ? Insista-t-on.
- Non. Dit-il.
- Vous devriez, venez, je vais vous montrer le lavabo.
- Non. Ca ira. Je veux… Non. Jasper est comme ça.
- Pardon ?
- Il faut toujours qu’il fasse n’importe quoi. Il laisse traîner ses affaires, saute par la fenêtre, me peint en bleu, et en rouge. Je crois pas que je devrais me laver.
La jeune femme, car s’en était une, se pencha vers lui et le força à le regarder.
- On vous a donné un calmant ?
- Oui.
Elle appuya sur ses joues, fixa ses yeux.
- Vous êtes encore en état de choc, malgré tout.
Elle le força à se lever, Murphy la suivit. Puis elle alluma un robinet d’eau et mit les mains de Murphy dessous. Elle lui lava les doigts avec du savon. Il ne se dégagea pas, il n’était pas vraiment là toute façon, il ne voulait pas être là, ni être lui-même. Murphy sentit des larmes couler de ses yeux, deux ou trois seulement.
- Je suis un meurtrier, murmura-t-il.
- Non, vous ne l’êtes pas, lui dit elle.
Puis une fois qu’elle estima ses mains propres, elle le ramena s’asseoir, puis lui apporta quelque chose à boire et à manger.
- Est-ce votre frère ?
- Non. On vit ensemble c’est tout.
- Nous devrions contactez sa famille, connaissez-vous leur numéro ?
- Il n’a pas de famille… Il a juste… Monty.
- Monty ? Est-ce un parent ? Avez-vous son numéro ?
Murphy se concentra. Il n’avait pas le numéro dans son portable.
- Non. Jasper doit l’avoir. Sur son portable. Il faut vérifier sur son portable.
- On va le faire. Voulez-vous que l’on contacte quelqu’un pour vous.
Murphy pensa à Bellamy. Puis secoua la tête.
- Non. Je n’ai personne.
La femme mit sa main sur son épaule quelques secondes. Murphy la laissa faire.
- Pouvez-vous rester seul un moment ?
Murphy hocha la tête, resserrant ses doigts sur la tasse de chocolat qu’elle lui avait ramené.
- Bien. Je reviens bientôt.
Murphy resta seul.
Il regretta de ne pas avoir demandé qu’on appelle Bellamy.

xxx

Monty entendit les mots Jasper et hôpital l’un à côté de l’autre sans réussir à les assembler, comme si ces deux mots ne pouvaient pas avoir d’existence dans la même phrase. Puis c’était comme s’il s’était téléporter dans le dit hôpital. Il avait prit la voiture de ses parents sans leur demander – même s’il avait son permis il ne la conduisait pas souvent – et le trajet était une brume floue dans son esprit. A l’accueil il avait limite supplié qu’on lui dise ce qui était arrivé à « Jasper Jordan, on m’a appelé pour me dire qu’il était ici ». Et les réponses ne lui plurent pas «Il est dans un état critique. Un médecin va venir vous expliquer, asseyez-vous. Un de ses amis est ici ». Le dit ami était Murphy.
Monty avait vu rouge, l’avait attrapé par le col et l’avait frappé. Deux fois. Trois fois. Et Murphy s’était laissé faire. Puis on les avait séparé.
- C’est toi n’est ce pas ? C’est ta faute ?
Et Murphy ne chercha même pas à nier.
- C’est ma faute. Moi aussi je me serais frappé, à ta place.
On demanda à Monty de s’asseoir et il s’exécuta, le plus loin possible du prince grenouille. Il avait les mains qui tremblaient et Murphy devait être devenu suicidaire, parce qu’il s’approcha de lui :
- Je l’ai fais tomber des escaliers.
Et Monty se releva pour le frapper à nouveau. Puis il prit son col et planta un regard de glace dans ceux de Murphy :
- Je te préviens, s’il meurt, c’est moi qui te tue.
Murphy ne s’échappa.
- Il y avait du sang partout, je crois bien que je l’ai tué.
Monty le frappa encore, et encore, et encore. On fut obligé de le tenir cette fois-ci et il eut aussi droit à un calmant. Quelque chose de léger, mais de suffisant pour qu’il reprenne ses esprits. Murphy avait été emmené ailleurs afin de soigner les blessures que Monty lui avait infligées, et Monty espérait qu’il lui avait cassé quelque chose, dans un pur élan de méchanceté.
Finalement, un médecin vint lui parler.
La blessure de Jasper à la tête était grave, heureusement que son ami avait réagit vite en appelant l’ambulance tout de suite, sinon il aurait été sans doute trop tard pour le sauver. Maintenant le médecin ignorait les répercussions qu’une telle chute pouvait apporter, et il n’était pas encore certain que Jasper s’en sorte. Chaque mot était comme un coup de poing pour Monty. Il ne pouvait pas le croire. Il était en train de faire un horrible cauchemar, puis il allait se réveiller et Jasper serait là. Alors peu importe ce qui se passerait, il le prendrait dans ses bras, le serrerait fort contre lui et ne le lâcherait pas tout de suite.
Il fallait attendre.

Le temps est une drôle de chose, il glisse comme de l’eau entre les doigts quand on s’amuse, il s’enfuit, s’échappe, il court et nous laisses à peine le temps de souffler, de remarquer qu’on est passé d’un point A à un point B. Et soudain il ralentit, il se prélasse, il paresse et porte sa carapace de tortue, il avance à petit pas, il traîne et nous engloutit dans sa lenteur. Et Monty la sentait cette lenteur, les secondes lui paraissaient interminables, s’entrechoquant dans sa tête et le laissant démuni. Dans combien de minutes allaient-on enfin lui annoncer la nouvelle. Lui dire qu’il avait perdu la moitié de son âme ou bien que c’était bon et qu’il pouvait souffler ? En attendant Monty osait à peine respirer, ou réfléchir. Il s’interdisait de penser, de se souvenir, il ne voulait pas se rappeler que Jasper était une partie tellement intégrante de sa vie que lui retirer serait une douleur trop atroce, trop insupportable. Même s’il n’avait pas été amoureux de lui, ça n’aurait pas été acceptable. Ce serait lui demander de marcher alors qu’il serait devenu tétraplégique.
Il s’était levé, était allé chercher à manger. N’avait pas mangé et s’était rassis. Il avait essayé de lire un magazine, mais les mots s’échappaient, ils étaient bien là, Monty pouvait les lire, mais ils n’avaient aucun sens. Il avait essayé de fermer les yeux et de dormir, mais il ne pouvait pas dormir alors qu’il voyait le visage de Jasper dès qu’il fermait les yeux. Il ignora royalement Murphy quand celui-ci vint se rasseoir et se mit à côté de lui.
- Tu peux me passer ton portable ? Demanda-t-il.
- Pour quoi faire ? Interrogea Monty agressivement.
- Je dois prévenir Seth et Wendy, ils vont se demander pourquoi il y a pleins de traces de ketchup dans leur escalier.
Monty sortit son portable et lui tendit.
- C’est toi…
- Quoi ?
- C’est toi qui devrais être à sa place.
- T’as bien raison, je me demande pourquoi je me suis pas jeté du haut des marches moi-même.
Murphy prit le portable et composa le numéro de Wendy, au hasard. Il lui expliqua ce qu’il se passait et donc de pas trop s’inquiéter pour le sang.
- De toute façon ce sera l’occasion de repeindre, les escaliers sont aussi moches que le reste de la maison.
Puis il avait raccroché et rendu le portable à Monty.
- Elle va venir apparemment.
Monty se renfrogna. Il fut soulagé que Murphy ne parle plus ensuite.

Murphy se demandait ce qu’il ferait s’il s’avérait qu’il avait tué Jasper. Est-ce qu’il s’en voudrait mortellement ou est-ce qu’il se contenterait d’un haussement d’épaule et puis « baaah la vie continue hein ? ». Ce serait juste une merde de plus dans sa vie de merde, jusqu’au moment où à trop accumuler, le château de merde s’écroulerait et l’étoufferait. Il avait très envie d’étouffer parfois. Est-ce qu’il arriverait à se lever le matin, à passer devant la chambre de Jasper, à descendre les marches et à faire comme si tout était normal ?
Tout ce qu’il avait envie c’était de fumer un joint, deux, dix, en fumer jusqu’à ce qu’il plane tellement que les avions donnent l’impression d’être collé sur terre à côté de lui. Mais il entendait la voix de Jasper dans sa tête qui lui faisait la morale, et il ne pouvait pas se droguer si la voix d’un type mort le hantait.
Et puis Wendy et Seth débarquèrent, ils posèrent un millier de question, jusqu’à en donner mal au crâne à Murphy qui raconta l’histoire cinq mille fois que Jasper était tombé dans les escaliers parce qu’il l’avait poussé par inadvertance. « Et comment on peut pousser quelqu’un par inadvertance ?» s’horrifiait Wendy. Murphy aussi se le demandait, alors pour les faire taire il avait juste crié :
- Vous avez raison, j’ai fais exprès, je voulais buter ce type, foutez-moi la paix.
Et peut-être que c’était vrai. C’était sans doute vrai n’est-ce pas ?
Muprhy sortit de l’hôpital en trombe pour respirer, pour sentir l’air frais de l’extérieur, pour essayer de se remettre les idées en place. Il enfonça ses mains dans ses poches et sentit un petit bâton de sucettes, il le sortit et le roula entre ses doigts. Sucette goût cerise.
Jasper faisait des conneries, il était idiot, maladroit, chiant. Il parlait à tort et à travers, il était vraiment saoulant aussi.
Puis d’un coup il arrivait et voulait essayer d’aider, se mêlant de tout. « Je ne te déteste pas assez pour… » Disait-il comme excuse.
Murphy non plus ne détestait pas assez Jasper pour le pousser exprès dans l’escalier… Il ne voulait pas qu’il meure.

xxx

Les résultats étaient tombés.
Coma.
Quatre lettres.
C.O.M.A.
Quatre lettres, un mot.
Un seul petit mot qui plongeait son meilleur ami dans un sommeil qui pouvait durer, durer et durer encore.
Monty avait eut le droit de le voir.
Il était resté debout près du lit, avait regardé Jasper, et avait dit :
- Alors quoi ? Tu te prends pour la belle au bois dormant ? T’espère qu’Octavia va t’embrasser ? Ou bien alors tu as trouvé un super moyen pour ne plus être puni ?
Jasper ne s’était pas réveillé miraculeusement en riant à ses blagues débiles.

Seth et Wendy étaient restés un peu avec Jasper, Monty s’était tenu à l’écart. « Les parents d’occasions » de Jasper, comme il les appelait, paraissaient tristes bien sûr, mais pas comme de vrais parents l’auraient été. Ils plaignaient Jasper « pauvre gosse, j’espère que ça va aller », mais si ça n’allait pas, ils réussiraient à reprendre leur vie malgré le deuil. Ils se questionnaient aussi sur ce qu’il fallait faire pour John Murphy. Si vraiment celui-ci avait poussé Jasper dans les escaliers, ils ne pourraient pas le garder, ils ne désiraient pas d’un… garçon aussi violent chez eux. Euphémisme, pensa Monty.
Seth et Wendy désiraient aider le plus possible bien sûr, mais quand les jeunes refusaient d’être aidé, il fallait simplement lâcher prise avant d’être englouti avec eux. C’était ce qu’ils pensaient du moins. Néanmoins, ils décidèrent d’attendre que Jasper se réveille avant de prendre une décision, peut-être que l’adolescent pourrait leur expliquer un peu mieux ce qu’il s’était passé, donner sa version des faits.
Enfin ça c’était s’il se réveillait bien sûr…

Il allait se réveiller, pensa Monty, il allait se réveiller parce que sinon Monty ne pourrait plus jamais dormir. Seth vint poser une main compatissante sur son épaule et Monty n’aima pas ça.
- Ca doit être dur pour vous, dit-il, il nous parle très souvent de vous. Il est comme votre frère.
Monty se mordit les lèvres. Jasper n’était pas comme son frère.
- Si nous pouvons faire quelque chose…
- Non c’est bon, fit Monty. Je veux juste rester avec lui.
Seth hocha la tête :
- Bien sûr, c’est normal, restez autant de temps que vous le désirez.
Comme si j’avais besoin de ta permission, pensa Monty. Même ses parents à lui auraient plus de droit sur Jasper que ces deux étrangers. Après tout, Jasper ne les appelait-il pas « beau-papa » et « belle-maman » ? Il était même sûr que ses parents ne penseraient pas simplement « pauvre gosse », mais qu’ils seraient profondément tristes de perdre Jasper.
- Merci, dit-il simplement.
Il fut soulagé quand Wendy et Seth quittèrent la chambre.

xxx

Murphy regardait la tache de sang sur les escaliers. Il s’était attendu à ce qu’il y en ait partout, que ça ait dégouliné jusqu’au sol, qu’il y en ait sur les murs. En fait, la tache était à peine grosse comme ses deux poings, puis c’était tout. Un coup de serpillière, il n’en resterait sans doute très vite plus rien. Il sentit deux mains sur ses épaules qui le tirèrent en arrière :
- Allez viens là, tu vas manger un morceau et arrêter de rester planté devant ces escaliers, c’est morbide.
Murphy se laissa entraîner par Bellamy, en se demandant pourquoi il avait accepté qu’il le suive jusqu’ici.

C’était Seth qui lui avait rendu son portable, il l’avait trouvé sur les marches et l’avait pris avec lui avant d’aller à l’hôpital. Il l’avait donné à Murphy un peu avant qu’on sache que Jasper était dans le coma. Murphy l’avait regardé d’un air un peu absent, mais ce qu’affichait son écran l’avait ramené dans le monde, et soudainement il s’était sentit tout debout dans ses chaussures, bel et bien présent, bel et bien là, comme si les « vous avez reçu 78 appels en absence » l’avait tiré de force vers la vie. Il y avait des messages aussi, et des textos. Tous de la même personne.
Murphy sursauta quand le portable se mit à vibrer dans sa main et décrocha :
- T’es sérieux Bellamy ? Demanda-t-il, 78 appels ? C’est plus de l’amour, c’est de la rage.
- Ta gueule petit con, s’énerva Bellamy à l’autre bout, ton message m’a foutu la trouille t’es au courant de ça ? Et ensuite tu ne répondais pas.
Murphy sentit comme une boule chaude dans son ventre.
- Tu t’inquiétais ?
- Bien sûr que je m’inquiétais. Ton message était vraiment flippant, et tu me suppliais de t’aider. Tu crois quoi ? Dis moi ce qu’il se passe.
Murphy raconta toute l’histoire, précisément. Décrivant chaque geste, chaque mots, essayant de se rappeler exactement des choses qui lui échappaient, de tout ce qui était allé trop vite, ou trop lentement. Il ne voulait pas que Bellamy le juge et le déteste.
- Je vois, c’était un accident, t’as paniqué et tu m’as appelé. Je suis désolé de ne pas avoir répondu, je n’avais pas entendu mon portable.
- C’est bon, fit Murphy.
- Comment va Jasper ?
- On ne sait pas encore.
Silence à l’autre bout. Murphy ferma les yeux, est-ce que Bellamy cherchait ses mots pour le traiter de taré ?
- Dans quel hôpital ?
- Hein ? Demanda Murphy en rouvrant les yeux.
- Dans quel hôpital vous êtes ?
Murphy lui donna l’adresse.
- D’accord. J’arrive.
Puis il raccrocha et Murphy regarda son portable stupidement.
Il retourna s’asseoir, ignorant Seth, Wendy, et Monty. Il n’était pas sûr du tout d’avoir bien compris, et quand il vit Bellamy arriver dans l’hôpital en courant, s’arrêtant à l’accueil pour demander des informations, Murphy le regarda en se demandant s’il hallucinait. C’est Monty, qui l’avait vu aussi, qui l’appela :
- Bellamy, on est là !
Bellamy vint vers eux et s’arrêta devant Monty :
- Comment il va ?
- On n’en sait rien. Comment est-ce que tu sais ?
Bellamy tourna les yeux vers Murphy pour unique réponse et Monty n’avait rien ajouté. Puis il s’était penché vers Monty :
- Ca va ? Tu tiens le coup ?
- Non. Répondit Monty.
Bellamy s’était accroupi pour regarder Monty, dont la peur et la peine se lisaient sur le visage.
- Ca va aller. Jasper est plus tenace qu’une mauvaise herbe.
- Tu dis ça parce que tu le penses ou pour me rassurer ?
- Les deux, j’imagine.
Puis Bellamy avait pressé le bras de Monty. Il était resté là quelques temps, silencieux. Des fois il n’y avait rien d’autres à faire pour soulager la peine de l’autre, que rester un peu avec lui. Ensuite, il s’était assis à côté de Murphy.
- Et toi ? Tu tiens le coup ?
- Vu que ce n’est pas moi qui me suis ouvert le crâne, je pense que oui.
Murphy frissonna en sentant la main de Bellamy sur son épaule. Il se recula pour qu’il l’enlève, mais Bellamy tint bon.
- Ca veut donc dire non.
- Oui veut dire non dans ta langue ?
- Non, mais dans la tienne oui.
- Trop de oui et de non, je ne sais plus ce que tu veux dire.
Bellamy resserra sa prise.
- Je crois que c’est ta manière de te protéger, les sarcasmes. Et si tu as besoin de te protéger, c’est que ça ne va pas.
- T’as déjà songé à changer de carrière, Sherlock ?
- Tu vois ce que je veux dire. Fit Bellamy avec un petit sourire en coin.
Murphy abandonna et préféra garder le silence. L’adulte ne dit plus rien non plus, doucement sa main se desserra, et il finit par la retirer de l’épaule de Murphy. Pourtant l’adolescent avait l’impression de toujours la sentir. Les minutes s’égrenèrent et Murphy était plus fatigué qu’il ne le montrait, toutes ces émotions, la peur, la colère, et même le calmant ça l’avait épuisé. Sans s’en rendre tout à fait compte, il dodelina de la tête, alors que ses yeux se fermaient, il appuya son crâne contre quelque chose de confortable, sans tout à fait se rendre compte que ce quelque chose était l’épaule de Bellamy.

Après il avait été réveillé par le médecin qui venait leur annoncer que Jasper était dans le coma, qu’ils pouvaient aller lui rendre visite s’ils le désiraient.
Bellamy lui avait demandé s’il voulait aller le voir et Murphy avait refusé. De toute façon Monty n’avait pas du tout l’air de désirer sa présence auprès de Jasper. Il le comprenait, lui non plus n’aurait pas voulu se voir auprès de Jasper. On ne mettait pas dans une même pièce le bourreau et sa victime.
Bellamy avait donc décidé de le raccompagner puis il s’était incrusté dans la maison, et maintenant il fouillait le frigo et les placards pour lui préparer un sandwich. Murphy avait l’impression d’être tombé dans une autre dimension, Bellamy n’avait rien à faire dans son univers, et pourtant il était là, comme si c’était normal, comme si c’était sa place.
- Je ne savais pas que vous viviez ensemble avec Jasper, c’est donc ton frère.
- Ce n’est pas mon frère.
- Et l’homme et la femme qui étaient à l’hôpital ?
- Ce ne sont pas nos parents.
Bellamy hocha la tête :
- Je vois, vie compliquée.
Murphy hocha la tête et mordit dans le sandwich que Bellamy venait de lui donner. Manger ne l’aida pas à se sentir mieux, ne retira pas de sa tête l’image d’un Jasper volant, et n’aidait sûrement pas Jasper à se réveiller non plus. Mais il mangea quand même et prit tout son temps, comme si Bellamy allait s’enfuir s’il refusait de manger ou dès que le sandwich serait terminé. Murphy n’avait pas envie de rester seul, pas maintenant.
- On peut sortir ? Demanda-t-il.
- Tu devrais te reposer, lui dit Bellamy.
- Je n’ai pas envie de dormir.
- Tu ne disais pas ça tout à l’heure quand tu t’es endormis sur mon épaule.
Murphy mâchonna un bout de sandwich et détourna les yeux.
- Je n’ai pas dis que je n’étais pas fatigué, juste que je n’avais pas envie de dormir !
Bellamy resta silencieux, Murphy termina son sandwich et prit tout son temps pour la dernière bouchée. Alors Bellamy se leva et Murphy paniqua :
- Tu t’en vas ?
- Tu voulais sortir non ? Viens.
Murphy se redressa alors très vite, comme si Bellamy allait changer d’avis, puis ils sortirent de la maison et montèrent dans la voiture de Bellamy.

Ils roulèrent un moment, Bellamy n’avait pas allumé la radio, et aucun des deux ne parlaient. Le silence ne dérangeait pas Murphy, il regardait la route défilée avec l’envie de partir loin, le plus loin possible, comme si mettre le plus de distance entre lui et les évènements pouvaient y changer quelque chose. Il ferma les yeux.

xxx

Monty avait dormi sur des sièges des urgences quand on lui avait dit qu’il ne pouvait pas rester avec Jasper pour la nuit. Il avait appelé ses parents, et ceux-ci le trouvèrent allongé sur deux chaises, les yeux fermés, appelant Jasper dans son sommeil. Ils le réveillèrent et allèrent tous les trois dans la chambre de Jasper.
- Tu as mangé quelque chose ? Demanda sa mère.
- Non.
Le père sortit de la chambre quelques minutes pour aller lui acheter de quoi manger, et un café. Tandis que la mère lissait la couverture sur Jasper, comme s’il ne faisait que dormir et qu’il allait ouvrir les yeux dans quelques minutes. En quelques sortes ce n’était pas faux, Jasper dormait, d’un sommeil trop profond voilà tout. Monty aurait aimé qu’il ouvre les yeux dans quelques minutes. La mère passa sa main sur la joue de Jasper et lui parla :
- Oh mon chéri, dit-elle avec tendresse. Il faut que tu ailles vite mieux, la maison paraîtra bien vide sans toi.
Monty ne dit rien, la voix de sa mère était pleine de sanglots, et il savait que c’était sincère. Ses parents avaient élevés Jasper en même temps que Monty, s’il n’était pas leur deuxième fils, c’était tout comme. Le père revint, il donna un sandwich à Monty et un café. Il en servit un aussi à sa femme et en avait un pour lui-même. Puis il posa sa main sur le bras de Jasper.
- Tu es fort, tu vas t’en sortir.
C’était sans doute pour se rassurer, mais Monty espérait qu’il avait raison. Il mangea, bu, et continua de se sentir vide.
Ses parents le forcèrent à sortir de la chambre du temps de midi. Monty n’avait pas eu envie de quitter Jasper même une seule seconde, mais ils ne lui laissèrent guère le choix. Ils marchèrent un peu, s’arrêtèrent dans un petit restaurant pour que Monty mange quelque chose de plus consistant qu’un sandwich. Il se força pour faire plaisir à ses parents, mais il n’avait pas faim du tout. Il fut soulagé quand ils retournèrent à l’hôpital. Les parents le laissèrent un peu seul avec Jasper, allant discuter avec le médecin des modalités. Monty profita de leur absence pour prendre la main de Jasper et serrer ses doigts.
- Alors à quoi tu rêves hein ? Pour ne pas avoir envie de te réveiller ? J’espère que ça vaut vraiment la peine. Que c’est pas un rêve stupide à propos d’Alien.
Monty se rapprocha de Jasper, sans lâcher sa main, il glissa ses doigts sur sa joue :
- J’espère que tu n’aimeras pas trop ce rêve quand même et que tu reviendras. Jasper j’ai besoin de toi d’accord ? Tu m’entends ? Je ne veux pas vivre sans toi, même si c’est cliché.
Monty embrassa sa joue et posa son front contre son épaule.
- Si tu ne te réveilles pas qui viendra s’incruster dans mon lit au milieu de la nuit ? Qui sortira par ma fenêtre ? Qui aura toujours des idées complètement loufoques ? Avec qui je jouerai à la marelle en plein milieu du lycée ? Qui regardera des séries avec moi ? Qui m’appellera Monty-chan ? Jasper qu’est ce que tu crois ? T’as pas le droit de partir, t’as pas le droit de me laisser, fallait pas devenir mon meilleur ami, fallait pas être là tous les jours de ma vie si c’était pour t’enfuir.
Jasper ne bougea pas, ne se réveilla pas, ne fit rien qui prouvait qu’il entendait ou même qu’il était là. Il avait beau respiré, c’était peut-être bien comme s’il était déjà mort. Monty retint ses larmes et se mordit les lèvres, Jasper n’allait pas mourir, Jasper se réveillerait.

xxx

Quand Murphy avait ouvert les yeux, il était dans un endroit qu’il ne connaissait pas. Il se redressa atour de lui et essaya de comprendre où il était, ce qu’il s’était passé, trouver un indice. Des murs bleus sans décoration, une couette noir et blanche en forme de damier, une penderie, un bureau en bois avec un ordinateur et des livres dessus, une chaise roulante bleu foncée, un meuble remplis de livres, de cds et de dvds. Aucun des objets qu’il y avait ici ne lui disait quelque chose, sauf peut-être la veste pendu au porte manteau accroché à côté de la porte. Cette veste noire, il la connaissait bien mais il se demandait ce qu’elle fichait là, ce n’était pas sa place, normalement sa place c’était …
Murphy tomba du lit plus qu’il n’en descendit et ouvrit la porte, traversa un minuscule couloir et se trouva dans un salon cuisine. Bellamy et Octavia étaient dans le canapé et regardaient la télé.
- Qu’est ce que je fous là ? Demanda-t-il.
Bellamy et Octavia tournèrent leurs yeux vers lui et Bellamy sourit :
- Tiens notre marmotte est réveillée. Viens t’asseoir, j’ai préparé du café.
- Qu’est ce que je fous là ? Répéta Murphy.
- Tu t’es endormis dans ma voiture, et ensuite tu ne t’es pas du tout réveillé quand je t’ai porté jusqu’ici. T’as vraiment le sommeil lourd tu sais ?
Murphy croisa les bras, comme pour se protéger d’une possible attaque.
- Tu aurais dû me réveiller.
- Je n’avais pas envie de faire ça, tu es trop mignon quand tu dors.
Murphy aurait voulu que Bellamy Blake arrête de le prendre au dépourvus, il fixa la moquette du salon. Elle était bleue elle aussi. Octavia prit la parole :
- Bon tu vas rester longtemps planté là ? Ou tu vas venir t’asseoir et boire un café ? Maintenant que t’es là et que t’as squatté le lit de mon frère, toute la nuit tu vas pas faire ton timide.
Murphy décida de faire fonctionner ses jambes et s’assit sur le canapé. A côté d’Octavia, et donc loin de Bellamy. Sauf que la jeune fille se leva :
- Je vous laisse, je vais me doucher.
Et donc Murphy se retrouva à côté de Bellamy, qui lui servit une tasse de café.
- Tiens marmotte.
- M’appelle pas comme ça.
- Tu as bien dormi ?
- Trop bien j’imagine.
- Tu veux que je te conduise à l’hôpital pour aller voir Jasper ?
- Non.
Murphy but son café et jeta un œil critique à la télé. Avant de se rendre compte que c’était Bob l’éponge. Murphy aimait bien Bob l’éponge. Il se concentra sur ce qui se passait à l’écran. Et Bellamy le regarda faire, amusé.
- Gamin, marmonna-t-il gentiment.
- La ferme.

La journée fut bizarre, Murphy dût composer avec un univers qui n’était pas le sien et resta chez Bellamy. Ils regardèrent la télé un moment, puis Bellamy alla cuisiner quelque chose pendant qu’Octavia se mettait du vernis sur les ongles des pieds, assises sur le canapé en matant un jeu télévisé. Ils se taquinèrent gentiment avec Bellamy sur la réponse à une question, puis il vint éteindre la télé.
- A table.
Octavia râla comme quoi son vernis n’était pas sec et son frère la souleva comme un sac à patate pour aller l’asseoir sur une chaise devant la table. Murphy vint s’asseoir lui aussi, et mangea ce qu’on lui donna.
- Tu es bien silencieux, fit remarquer Bellamy.
- J’ai rien à dire.
Et il n’ouvrit plus la bouche. Octavia voulait passer voir Jasper à l’hôpital, puisqu’elle avait appris ce qu’il s’était passé par son frère. Bellamy jeta un coup d’œil vers Murphy :
- Et toi ?
- Non. Fit Murphy.
- D’accord, j’y conduirai O. toute seule alors, tu peux rester ici ?
- Je vais rentrer.
- Mais non, reste, je te raccompagnerai.
- Je vais prendre un bus et je vais rentrer.
- T’es vraiment têtu c’est pas vrai.
Octavia prit la parole :
- C’est bon, reste avec lui, je vais prendre un bus et y aller seule.
Bellamy acquiesça, Murphy préféra se taire, mais il avait envie de faire remarquer qu’il n’avait pas besoin de baby sitter. Octavia fit la vaisselle, puis se prépara, embrassa le crâne de son frère et sortit de l’appartement.
- Finalement vous vous entendez bien, fit Murphy.
Bellamy acquiesça, puis regarda Murphy un temps avant de dire :
- Maintenant qu’elle n’est plus là, je sais ce qu’on peut faire.
Murphy fronça les sourcils :
- Quoi ? Baiser ?
Bellamy regarda autour d’eux :
- Non, à moins que tu voies une jolie fille dans cet appartement ? Demanda-t-il avec un sourire en coin.
Murphy le détesta.
- Je pensais plutôt à manger du pop corn en matant des films nuls.
- Je devrais rentrer.
- Tu aimes tellement ta maison que tu veuilles absolument la retrouver ? Ou les escaliers te manquent ?
- Ta gueule.
- Alors reste. C’est très bon le pop corn, surtout quand on le partage.
Murphy alla s’installer sur le canapé pendant que Bellamy préparait le pop corn et choisissait les films. L’adolescent loucha sur les dvds qui ressemblaient en tout point à des comédies romantiques.
- Des DVDS à ta sœur ?
- Non les miens pourquoi ? S’amusa Bellamy.
Murphy préféra ne rien répondre.
Quand sa main frôla celle de Bellamy au moment d’aller piocher dans le pop corn, Murphy se dit qu’il n’aimait pas tant que ça le pop corn. Et garda ses mains loin de celles de Bellamy, qui ne parût rien remarquer outre mesure. Les films étaient mièvres, Murphy se fichait bien de cette fille et de ce gars qui se couraient après, c’était débile.
- Tu aimes vraiment ces films ? Demanda-t-il à Bellamy.
- Ca va.
- C’est débile.
- Oui, mais c’est reposant. Tu ne manges pas ?
Finalement peut-être que Bellamy avait remarqué qu’il boudait le pop corn.
- J’ai pas trop faim.
- Le pop corn n’est pas une question d’avoir faim ou pas mais de se régaler.
Bellamy pencha le saladier vers lui et Murphy se sentit obligé de piocher dedans.
- Voilà très bien.
Murphy ronchonna en mettant le pop corn dans la bouche.
- Tes films c’est de la merde, c’est quoi ce plan pourri ?
- L’idée c’est de se détendre et de penser à autre chose.
- Ouais ben autant que j’aille boire et baiser le premier venu, ça sera plus efficace.
Bellamy roula des yeux et attrapa le menton de Murphy entre ses doigts pour le forcer à le regarder.
- T’as à ce point envie de baiser que t’en parle tout le temps ?
Murphy se sentit con.
- Non je disais juste ça comme ça. Lâche moi.
Mais Bellamy posa le pop corn sur la table basse à côté et força Murphy à s’allonger pour se mettre sur lui :
- Qu’est ce que tu fous ? Paniqua Murphy.
Bellamy ne répondit pas, et pencha son corps vers le sien. Murphy avait la bouche sèche, une coulée de lave lui glissait du cœur jusqu’au ventre, il avait trop chaud et ce n’était pas comme ça que ça devait être. Quand il baisait, l’idée c’était de ne rien ressentir, et là il ressentait trop.
- Qu’est ce que tu fous ? Répéta-t-il dans un souffle.
Bellamy posa son doigt sur sa bouche pour le faire taire.
- Tu as dis que baiser te détendait, se moqua Bellamy en rapprochant son visage, touchant son nez avec le sien.
Murphy finit par réagir et le repoussa de toutes ses forces et roula à bas du canapé pour lui échapper.
- T’es complètement cinglé, ne m’approche pas, ne me touche pas ! Ne me regarde même pas ! Hurla-t-il à l’adresse de Bellamy qui s’était rassis sur le canapé et rigolait.
- T’es vraiment un gamin hein ?
- La ferme, je veux plus t’entendre.
Murphy se roula sur le côté sans se relever et croisa ses bras autour de lui. Son cœur battait la chamade, et Murphy détestait sentir qu’il en avait un.
- Allez, reviens t’asseoir, je vais pas te toucher, je plaisantais. Je sais pas si t’as remarqué, mais tu n’as pas les attributs pour me plaire.
- La ferme j’ai dis.
- Murphy, revenez vous asseoir, c’est un ordre de votre surveillant d’étude.
- Va te faire.
- John ! Appela Bellamy.
Ce fut comme si un courant électrique traversait Murphy, il se releva et se rassit sur le canapé l’air grognon :
- M’appelle pas comme ça, t’es pas mon pote.
- Si tu veux mon avis…
- Non je m’en fous.
- Tu te prends trop la tête. Détends toi, arrête de repousser le monde entier, et tu verras tu te sentiras beaucoup mieux.
Murphy ne répondit pas et garda les bras croisés tout le reste du film, se tenant sur un bout de canapé, le plus loin possible de Bellamy. L’adulte lui jeta plusieurs coups d’œil, son air boudeur, sa bouche pincée, ses yeux toujours aussi magnifiques qui dégoulinaient de fureur, tout cela semblait pour Bellamy bien plus intéressant que le film. Il y avait quelque chose d’électrisant à être avec John Murphy.

xxx

Monty ne laissa pas Octavia seul avec Jasper. Il lui laissa prendre sa main.
- Il n’a pas l’air de souffrir, dit-elle.
- Non.
- Tu penses qu’il va se réveiller bientôt ? Ca va être bizarre le lycée s’il n’est plus là.
- Je ne sais pas.
La vie serait bizarre tout court, si Jasper n’était plus là. Octavia embrassa le front de Jasper :
- Salut Jasper, c’est Octavia.
Jasper ne répondit pas. Evidemment.
- Dans un film, il se serait réveillé.
- On n’est pas dans un film, marmonna Monty.
Octavia soupira.
- Jasper t’es un chouette type, alors ne t’avise pas de mourir d’accord ?
Monty se dit que Jasper aurait été ravi d’entendre ça. Il espérait qu’il l’entendait. Elle resta un moment, elle discuta avec Monty. L’asiatique accepta de lui raconter des anecdotes marrantes sur Jasper, et elle éclata plus d’une fois de rire. Monty rit aussi, mais avec plus de difficultés. De temps à autre, ils se tournaient vers Jasper et lui parlaient, comme s’il allait leur répondre. Puis Octavia embrassa la joue de Jasper, et celle de Monty, et partit.
Le soir les parents de Monty insistèrent pour qu’il rentre à la maison.
- Tu ne vas pas dormir sur des chaises toute la nuit. Tu seras mieux dans ton lit.
Monty n’était pas sûr de ça du tout.

Il se retrouva dans son lit sans réussir à dormir, à sentir l’odeur de Jasper partout autour de lui. Peut-être qu’il imaginait pourtant… Monty attrapa le coussin sur lequel dormait Jasper et enfouit son nez dedans. Il se releva et fouilla dans ses affaires. Il attrapa un pull à Jasper et le mit.
- Voilà c’est moi qui te vole un pull maintenant !
Il retourna se coucher, se recroquevilla sur lui-même et ferma les yeux. Il avait l’impression d’entendre Jasper dire qu’il ne voulait pas dormir quand bien même il tombait de sommeil. Et Monty marmonna :
- Tu as raison Jasper, ne dors pas…

Lundi, Monty sécha tous ses cours pour rester avec Jasper. Dans la soirée Clarke, Wells, Finn et Raven vinrent le voir. Ils discutèrent tous ensemble, rirent, Finn voulu dessiner quelque chose sur la joue de Jasper avec un stylo bille, mais Clarke l’en empêcha.
- Jasper aurait adoré cette idée, sourit Monty.
- Ah tu vois Clarke ! Alors je peux.
- Non. Insista la blonde.
Finn rangea son crayon. Un médecin vint voir Jasper et tout le monde quitta la chambre. Ses amis soutinrent Monty :
- On va prendre tes devoirs, lui assura Wells.
- Tu nous appels si y a du nouveau d’accord ? Demanda Finn.
Ils le prirent dans leurs bras. Et le silence régna quand ils partirent tous. Monty retourna vers Jasper, et ne rentra chez lui que quand on le mit dehors.

Mardi fut à peu près pareil. Octavia vint à nouveau. Bellamy passa avec elle. Il donna une sucette à Monty pour lui donner du courage. Pas de Murphy.

xxx

Murphy avait finit par rentrer, Wendy et Seth avaient nettoyé les escaliers. Ils ne se parlaient pas, Murphy n’ayant pas envie de leur parler, ça l’arrangeait. Murphy avait récupéré les tas de sac de bonbons que Jasper lui avait acheté, puis il avait tout mis dans une boite à chaussures et l’avait glissé sous son lit. Il ne savait pas pourquoi il tenait à les garder.
Il n’allait pas à l’hôpital, il n’y avait pas sa place, Monty lui aurait de toute façon crevé les yeux s’il y avait mis les pieds, mais il écoutait les rumeurs dans la classe et savait ce que devenait Jasper. Il ne posait pas de question, il ne parlait à personne. Le seul qui lui adressait la parole c’était Bellamy, mais Murphy ne savait jamais s’il était sérieux ou non, et le lien qu’il créait avec Bellamy le faisait tellement flippé qu’il avait envie de prendre un ciseau et tailler dedans. Pour cette raison, il préféra l’éviter pendant un temps.
Sa mauvaise humeur avait décuplé depuis que Jasper était à l’hôpital, Murphy s’en prenait à tous ceux qui le gonflaient un peu. Suffisait d’être sur son chemin et de pas avoir une tête qui lui plaisait et Murphy tapait dans le tas. Oh bon sang, il avait même pissé sur les chaussures d’un mec, parce que celui-ci lui bloquait la porte de toilettes parce son ami s’y changeait. Il en avait marre, il voulait faire le vide autour de lui, ne plus pouvoir voir personne. Ne plus pouvoir atteindre personne.
Mais Bellamy était pire qu’une sangsue, même si Murphy l’évitait, ce salaud s’accrochait. Il l’attrapa dans un couloir à un moment dans la semaine :
- Tu dérailles complètement Murphy.
- Fiche moi la paix.
- Connor m’a dit que tu l’avais frappé sans raison.
- C’est qui Connor ?
- Un copain à Myles qui est un copain à Miller.
- Que Miller aille se faire foutre.
- C’est Connor que tu as frappé.
- Et tu t’en inquiètes parce que tu veux te faire Miller ?
- Je m’en inquiète parce que tu fais n’importe quoi. J’ai besoin que tu sois réglo si je veux que tu protèges efficacement ma sœur.
Murphy le fusilla des yeux et le poussa :
- Je suis pas ton chien, ta sœur j’en ai rien à foutre okay ? Si c’est tout ce que t’as à me dire, lâche-moi !
- Fais gaffe à toi Murphy, c’est tout ce que je veux te dire.
Murphy haussa les épaules et s’éloigna. Il avait besoin qu’il soit réglo pour protéger sa sœur hein ? Murphy cogna le dit « Myles » quand il le croisa.
- Pour pas que Connor soit jaloux, lui donna-t-il comme explication.

xxx

Mercredi soir les parents de Monty voulurent lui parler.
- Tu ne peux pas continuer à sécher, il faut que tu retournes en cours.
- Je dois rester avec Jasper.
- Tu dois recommencer à aller en cours, fit son père.
- Je retournerai en cours quand Jasper se réveillera !
- Et s’il se réveille dans un an ? Dans dix ans ? S’il ne se réveille pas, qu’est ce que tu feras ? Tu ne peux pas mettre ta vie sur pause indéfiniment.
Monty devint très pâle, les paroles de son père le touchant profondément comme s’il lui avait planté une flèche. Il eut besoin de s’asseoir et la mère s’énerva contre son mari.
- Tu es obligé de lui dire ça aussi durement ?
- C’est pourtant vrai non ?
Monty serra ses poings sur ses genoux. Un an. Dix ans. Jamais. Ca faisait quatre jours et c’était comme si c’était la fin du monde, qu’est ce que ce serait dans un mois ?
La mère se pencha vers son fils et prit ses mains dans les siennes.
- Va le voir toute cette semaine Monty, mais s’il n’y a pas d’amélioration alors recommence à aller en cours. Au moins le matin d’accord ? Petit à petit.
Monty resta silencieux.
- Ton père est maladroit, mais il a raison. Il faut que tu vives, tu ne peux pas rester en arrière avec lui. Jasper ne voudrait pas ça.
- Comment tu peux savoir ce que voudrait Jasper ?
- Alors toi qui le connais si bien, qu’est ce qu’il te dirait ?
Monty soupira :
- « Les cours ça craint », dit-il.
La mère serra plus fort ses mains et lui sourit tendrement.
- Il dirait vraiment ça c’est vrai.
- Et il me dirait de pas m’en faire, que ça va aller.
- Oui.
- Et que je dois aller en cours et embêter Kane à sa place.
- Tu vois.
- Ce n’est pas comme si j’étais obligé de faire tout ce qu’il me dit. S’énerva Monty.
- Mais tu vas le faire.
Monty grogna :
- Oui je vais le faire. Mais pas cette semaine.
- Pas cette semaine, d’accord.
Monty se releva finalement, força sa mère à le lâcher.
- C’est bon ? Je peux aller dans ma chambre ?
Elle hocha la tête, et Monty s’enfuit dans sa chambre. Prit le pull de Jasper et le mit, puis il resserra ses bras autour de lui et pleura.

Jeudi. Monty regarda Jasper fixement. Ils étaient seuls tous les deux et Monty se pencha vers lui, à son oreille. Il murmura.
- Je t’aime. Je suis amoureux de toi Jasper. Tu me rends dingue tu le sais ?
Il colla son nez contre sa tempe et ferma les yeux.
- C’est à cause de tes cheveux qui partent dans tous les sens même après cent coups de brosses, le son de ta voix qui part dans les aigues, ton rire, c’est à cause de ton côté pile électrique, c’est la taille de ton sourire. C’est parce que tu es égoïste, que tu peux parler trop fort, que tu es un mauvais perdant, que tu sèches les cours, que tu n’écoutes pas les conseils. C’est parce que tu es le type le plus ringard au monde. C’est ton côté impulsif, c’est parce que tu es stupide et que tu agis sans réfléchir, c’est parce que tu te réjouis pour des petites choses et que tu pleures pour n’importe quoi. Je te trouve beau, je te trouve drôle et gentil, je veux passer ma vie avec toi, mais quelle vie je pourrais partager si tu n’ouvres plus les yeux ?
Monty passa son bras autour de Jasper, quasiment allongé sur le lit à côté de lui, et il resta là aussi longtemps qu’il le put avant qu’on ne rentre dans la chambre.

Vendredi. Monty s’était endormis sur le siège à côté de Jasper. Il se réveilla en sursaut quand Clarke entra dans la chambre. Elle était toute seule.
- Où sont les autres ?
- On s’est dit qu’à force de débarquer tout en groupe on allait gêner, alors aujourd’hui je suis venue toute seule. Mais on a décidé de sortir un peu ce soir, tu sais, pour se changer les idées. Tu viens ?
Monty se mordit les lèvres et regarda vers Jasper.
- Il ne t’en voudrait pas d’aller te détendre.
- Pourquoi tout le monde me dit ce qu’il voudrait ou pas ? S’agaça Monty.
Clarke se pencha vers Jasper et claqua ses deux joues avec ses mains :
- Réveille-toi !
Cela ne fonctionna pas.
- Réveille toi Jasper ! Tu aimes aller boire avec tout le monde toi, non ? Nous aussi on aime ça, alors on va boire en ton honneur jusqu’à ce ne plus marcher droit. Tu es d’accord avec ça ? Si tu n’es pas d’accord, alors ouvre tes yeux !
Jasper n’ouvrit pas les yeux.
- C’est donc qu’il est d’accord. On y va.
- Je...
Clarke choppa le bras de Monty :
- On y va, insista-t-elle. Tu as besoin de sortir.
Monty essaya de la retenir mais Clarke tourna ses yeux vers elle.
- Je sais ce que tu ressens. Je le sais d’accord ?
- Quoi ?
- Tu n’es pas discret Monty, je suis sûre que le seul à ne pas être au courant est couché sur ce lit.
- Je… Je… Je…
- Mais on n’est pas dans un film d’accord ? L’amour ne réveille pas du coma. Il ne va pas être plus mal parce que tu le laisses tomber une soirée. Il sera toujours là demain quand tu reviendras. Et toi, tu as besoin de sortir, de te changer les idées.
Monty ne dit plus rien et laissa Clarke l’emmener.

Il but avec les autres, ils discutèrent, levèrent tous leurs verres à la santé de Jasper, et Monty se dit que Jasper aurait adoré être là d’autant plus qu’il y avait Octavia. Ils ne se saoulèrent pas tant que ça, Monty avait à peine la tête qui tournait à la fin de la soirée, mais ils passèrent quand même un bon moment. Ils rirent, s’amusèrent, voilà la vie continuait, peu importe qui on perdait en chemin.
Monty rentra à pied, l’air frais lui fit du bien. Les mains dans les poches, il pensait à Jasper. Est-ce qu’il pourrait simplement se relever à un moment, petit à petit. Sur les genoux d’abord, puis doucement sur les jambes, et réapprendre à marcher ? Il pourrait sans doute, est-ce qu’il aurait le choix de toute façon ?
Une douleur intense lui donna l’impression que son cœur se brisait en deux. Il se pencha et vomit au milieu du trottoir. Finalement il avait peut-être un peu trop bu. Beaucoup trop bu.

Samedi. Pas de changement.
Dimanche. Pas de changement.
- Jasper réveille toi ! Demain je retourne en cours, je te préviens. Et ensuite ? Ensuite je vais continuer à marcher et je vais m’éloigner de toi, je vais tellement m’éloigner que si tu te réveilles trop tard, tu ne pourras plus me rejoindre.
Monty pleura toute la nuit ce soir là.

xxx

Il y avait du bruit. Des voix, des sons. Il ne comprenait pas les mots et il avait de leur dire de parler plus fort, mais sa bouche refusait de fonctionner. Il fallait qu’il bouge. Pas assez fort, pas assez fort. Qu’est ce que vous dites ?

Puis petit à petit, les sons devinrent plus clairs. C’était quelqu’un qui chantonnait pendant qu’il le lavait. Puis d’autres voix. Des sons familiers. Mais où les avait-il entendu ? Il fallait qu’il ouvre les yeux, pour voir, pour se souvenir.

Cette voix, elle était tellement chaleureuse, douce. Il la connaissait par cœur, chaque intonation. Cette voix était tellement triste, pourquoi est-ce qu’elle était tellement triste ? Il fallait qu’il sache. Il savait que quelque chose était important là dedans, sans savoir quoi.
Il allait dormir, ça allait lui revenir.


xxx

Deux semaines, deux longues et interminables semaines. Monty était allé en cours, mais il était bien incapable de savoir ce qu’il s’était passé pendant les cours. Ses amis continuaient de venir voir Jasper, de demander des nouvelles. Il était le seul à y aller tous les jours. Dans un mois, qui viendrait encore ? Et dans un an ?
- Je t’ai déjà dis ça cinq cent fois, hier et avant-hier et encore avant, mais réveille toi Jasper. On doit encore voir la suite de supernatural, puis j’ai trouvé un animé qui a l’air vachement bien. Tu pourras t’en donner à cœur joie à m’appeler Monty-chan tout du long.

Une voix que je connais bien.

- Et puis je crois bien que tu manques à Kane, il n’a plus personne pour le faire tourner en bourrique, alors forcément, il se sent triste.

Une voix que j’aime.

- Tu manques à tout le monde. Surtout à moi.

Il faut que je sache…

- J’aimerais bien que tu…
Monty se tut. Jasper venait d’ouvrir les yeux. Il bondit de sa chaise et posa ses mains sur les joues de Jasper en criant :
- Jasper ? Jasper tu es réveillé ? Tu m’entends ?
Les yeux de Jasper bougèrent, il cligna des paupières et il suivit Monty du regard.
- Tu m’entends hein ?
Jasper hocha doucement la tête. Monty l’aurait embrassé, mais il se retint au dernier moment et posa juste son front contre le sien.
- Oh Jasper… Tu es réveillé. Je suis tellement content.
Jasper continua de le regarder.
Bien sûr cette voix. Il savait à qui elle appartenait.
- Monty, murmura-t-il.

A suivre.
Jaaxely
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Omg. Faut que j'arrête de lire ta fic, elle fait faire des montagnes russes à mon coeur

Entre Monty qui m'a fait une peine terriiiiiiible durant tout le long, Murphy qui me les brise à pas ouvrir un peu les yeux et accepter le fait qu'il ait un coeur, et encore Monty qui me donne envie de le câliner, je m'en remet pas moi !

LA FIN. HEUREUSEMENT QU'IL Y A LA FIN. Je veux tellement la suite, cette fic est tellement bieeeeeeeeeeeen ;;
Swato
Swato
Dieu vis sur une tortilla.
Messages : 1062
Date d'inscription : 08/08/2013

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Tu te rend compte que je suis tellement accro à cette histoire que j'ai pas pu m'empêcher de lire la suite alors qu'il est cinq heure du mat!!!?

C'était triste et super angoissant, j'en ai encore une boule a l'estomac. Pauvre Jaspy... heureusement qu'il se réveille à la fin ! Mais quelles séquelles il va avoir... aucune j'espère v.v bref. Et Murphy m'a fait de la peine aussi, jespere que ca va aller pour eux tous...

N'écoute pas ta soeur et écris vite la suite Razz j'ai hâte!

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