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[Galek - Soixante trois heures en enfer]

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KoalaVolant
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MessageSujet: [Galek - Soixante trois heures en enfer] [Galek - Soixante trois heures en enfer] Icon_minitimeSam 9 Jan - 13:44

Prompt : Je sais que j'ai un cœur parce que je le sens se briser.
Note : So much feeliiiiings.

Tout avait commencé quand Aleksey, posé sur son canapé, la tête dans ses cours, l’air sévère et fatigué de tant de révisions, avait entendu la porte s’ouvrir. Sachant que la seule personne qui pouvait avoir les clés de l’appartement géant dans lequel il vivait maintenant, était Gary, puisqu’ils vivaient ensemble, l’étudiant en droit oublia ses révisions. Il poussa ses feuilles, ses cahiers et ses classeurs, et leva la tête, du dossier du canapé, la faisant apparaître dans le champ de vision de Gary. Aleksey sourit immédiatement en le voyant. Ses yeux se mirent à briller, et il se leva du canapé contre lequel il était posé depuis une heure ou deux voire trois – date de quand il avait fini par commencer ses révisions -.

- Hey ! Tu rentres tard. C’est rare.

Tard était le mot. Il était trois heures du matin. Jamais Gary ne passait autant de temps sur un article, ou bien c’était très rare. Donc, même Aleksey jugeait cela étrange. Le chasseur n’avait pas remarqué l’étrange mine qu’arborait son petit ami. Il ne s’en rendit compte que quand il s’approcha de lui pour remplir son espace personnel de la douceur et du bonheur que dégageait le journaliste sans s’en rendre compte. Gary avait mauvaise mine.

- Gary ? Tout va bien ?

Gary avait un air de celui qui était dévasté. Il tourna son regard vers Aleksey, avec un air coupable, comme s’il avait commis le pire crime de toute sa vie et qu’il savait que ça blesserait Aleksey. Au fond, c’était un peu ça. C’était totalement ça. Quand Aleksey voulu le serrer, se disant que ça l’aiderait à aller mieux, Gary recula.

- Non…Non tu ne peux pas…
- Gary ?

Aleksey fronça les sourcils. La joie qu’il ressentait était lentement entrain de se transformer en inquiétude. Il avait besoin de savoir ce qui n’allait pas.

- …Qu’est ce qui t’es arrivé, Gary ? demanda Aleksey, en tendant sa main pour caresser son visage.

A nouveau, Gary se recula. Et à ce moment là, il craqua. Il cracha le morceau, il dit ce qu’il n’allait pas :

- Aleksey…J’ai…. Commença-t-il avec difficulté, comme si les mots restaient coincés dans sa gorge : J’ai eut des rapports avec quelqu’un d’autre.

Aleksey secoua la tête, eut un petit sourire. Il cru que Gary plaisantait. Parce que Gary plaisantait n’est ce pas ? Gary ne le tromperait jamais, ça n’était pas son genre. Il avait tant de gentillesse qui se dégageait de lui, il lui avait tant promis, même en silence, même par le regard, que jamais il ne tromperait ou n’abandonnerait Aleksey. Alors ce n’était pas vrai, n’est ce pas ?

- Gary, je trouve que tu t’innoves au niveau des plaisanteries, mais celle-là, elle n’est pas si drôle…
- Aleksey…Ce n’est pas une plaisanterie, déglutit Gary en n’osant même plus regarder l’étudiant.

Aleksey eut un petit rire. Il ne voulait pas y croire. Il refusait d’y croire. Il n’y croirait pas. Gary ne le tromperait pas. Gary ne l’avait pas trompé. Parce que si Gary le trompait. Si Gary le trompait…Alors…

- Je ne te crois pas…Tu ne peux pas faire ça… Pas toi…

Alors pourquoi son cœur battait plus fort ? Pourquoi il sentait la haine revenir lui dire bonjour ? Pourquoi il sentait qu’une tempête était entrain de se préparer dans sa tête ? Il cherchait la moindre once de plaisanterie dans le visage de Gary. Dans son regard. Dans sa bouche. Dans tout son corps. Dis-moi que tu mens, dis moi que c’est faux, dis le moi, dis le moi. Même en silence, comme autant de fois que tu n’as eut de cesse de me promettre que je pouvais te croire. Encore. Et encore. Dis le moi.
L’esprit d’Aleksey suppliait Gary, mais le silence se faisait roi, que ça soit par les paroles ou le regard, et la vérité ne cessait d’éclater.
Le chasseur recula.

- Tu es sûr que ce que tu me dis est vrai ?

C’était tellement bête de demander ça, c’était tellement stupide, mais Aleksey, refusait encore d’y croire.

- Oui Aleksey… Je...Ca s’est vraiment passé.

Ce fut comme un coup de claque. Gary l’avait trompé. Et c’était la vérité.
Aleksey se redressa alors qu’il était déjà debout. Il ferma sa bouche qui était déjà ouverte. Il prit son sac qui trainait dans un coin. Il agissait avec automatisme. Intérieurement, il avait l’impression de tomber. Longtemps. Il se vit devant la porte, il se vit l’ouvrir, la claquer violemment. Il sentit le fait qu’il aurait aimé que la porte explose derrière lui.
Aleksey partit. Il avait besoin de partir. Il ne pouvait pas faire autrement. Dehors, enfin dans la rue, il prit une grande gorgée d’air, retint un hurlement. Tout son corps avait envie de hurler, pourtant.
Il partit en courant.

Alors qu’il courait, qu’il démontrait qu’il avait acquis une bonne endurance à force de s’entrainer pour être un chasseur, et que de toute façon ses jambes le portaient automatiquement, Aleksey étouffait. Il étouffait de l’intérieur. Gary l’avait trahi. Gary qui lui avait toujours promis des milles et des cents. Gary et sa gentillesse. Celui en qui Aleksey croyait, celui en qui il pouvait se reposer quand il en avait assez de détester le monde. Son oasis. Son espoir. Son Salut.
Gary l’avait trahi, l’avait trompé. Aleksey sentait la rage lui monter au ventre de façon exponentielle.
Il se rappelait des mots d’Antony, quand celui-ci l’avait abandonné. Il se rappelait de sa face. Et intérieurement, il mélangeait ce visage à celui de Gary. Il les comparait. Il oubliait combien Gary l’avait toujours soutenu. Que ça n’était pas possible que Gary le trompe comme ça.

Il avait mal. Il avait l’impression qu’il allait s’effondrer à tout moment. Il sentait la rage l’envahir. Il avait besoin de détruire quelqu’un. De lui faire mal plus profondément qu’avant. De lui arracher les entrailles mentales. De le réduire à néant. De lui faire bouffer la poussière, de le tuer, de lui donner de l’espoir pour le tuer encore. Quel qu’il soit. Aleksey avait envie de mourir ensuite. C’est ça mourir. Après tout, il avait mis huit ans avant de trouver Gary. Il avait mis huit années, avant de trouver le moyen de se sentir mieux, de trouver son Salut. Il n’avait pas envie d’attendre encore de pouvoir faire confiance à nouveau.

En fait, il n’aurait jamais du faire confiance depuis le début. Il n’aurait jamais du écouter les sourires de Gary et regarder les paroles du journaliste. Il aurait du s’enfuir en courant le jour où il l’avait rencontré. Il n’aurait jamais du y croire. Parce que finalement, Gary était comme tous les autres n’est ce pas ? Il avait fini par le tromper.

Comment Aleksey avait pu y croire ? Comment Aleksey avait il pu lui faire confiance ?
Comment avait il pu… Comment….

Les pieds d’Aleksey trouvèrent un obstacle sur leur chemin. Une route mal faite, traitresse qui les fit s’emmêler. Aleksey tomba par terre.
Il eut un rictus de dégoût. Retint un haut le cœur. Une envie de vomir qui lui remonta du ventre. Revenant à la réalité de son corps et de la douleur. Il ne manquerait plus que la pluie tombe, et la scène triste de comédie romantique aurait été complète.
Parce que c’était ça n’est ce pas ? Sa vie était une foutue comédie pour ceux qui aiment se foutre de la poire des faux espoirs et de ceux qui s’y raccrochent.

Aleksey ne pensa pas à la tête de Gary qui semblait pleine de culpabilité. Aleksey ne creusa pas plus loin. Aleksey avait juste envie de vomir.

Il détestait les gens. Comment avait-il pu oublier ce détail ? Il les détestait tous. Parce qu’ils étaient tous comme ça n’est ce pas ?
Promettant des milles et des cents. Souriant gentiment. Pour finir par vous poignarder dans votre dos.
Aleksey resta par terre un moment, se sentant misérable.
Mais il ne pleurait pas. Il ne pleurait plus. Il n’avait pas pleuré pour Antony, pour quelle raison pleurait-il pour Gary ? Et pourtant, son ventre se tordait, le suppliant de pleurer. De craquer. De se lâcher. Mais il ne pleurait pas. Il ne le ferait pas. Cela ferait trop plaisir à Gary, voyons. Même si c‘était tellement faux.
C’est ce qu’Aleksey se disait, aveuglé par toute sa haine qui était revenu lui rendre visite.
Au lieu de pleurer, il se mit à rire. Quitte à passer pour un fou. Il se mit à rire d’avoir été aussi bête.

Et à nouveau ses pensées se laissèrent envahir par tous ces sentiments négatifs.
Oh très bien. Alors si même Gary n’était pas capable d’être digne de confiance, ça ne faisait rien… Cela prouvait bien qu’Aleksey n’aurait jamais du y croire. Il allait juste…S’amuser à nouveau. C’est ça.
Il se leva. Il aurait pu fixer le monde avec défi, comme il l’avait fait à treize ans. Il l’avait fait, quand il avait décidé pour la première fois de jouer avec les gens.
Mais c’était comme si il n’en avait pas la force. Peut-être parce qu’il sentait que malgré la symétrie littéraire de sa vie, cette fois il avait encore son cœur. Il le savait, que son cœur était quelque part, parce qu’il le sentait se briser au fur et à mesure qu’il se remettait à marcher.
Peut-être arriverait-il à faire ce regard puissant, quand son cœur aurait fini en miettes.

Il recommença à s’amuser des gens. Il n’avait jamais réellement arrêté quand il était avec Gary. Il s’était juste atténué. Il leur faisait croire qu’il était leur ami, celui sur qui il pouvait compter. Regardez, je suis parfait, je sais exactement ce qui vous plait et quand vous allez mal. Sauf qu’au lieu de prendre son temps, d’exploiter la moindre parcelle des gens, de s’amuser comme un fou, il détruisait, point final. Il allait droit au but, faisait ses sourires mauvais qui sonnaient si faux, malgré le fait qu’ils étaient ressentis.
Il les trainait dehors, ou se laissait trainer dehors. Et quand ils voulaient l’attaquer, Aleksey les réduisait en bouillie. Il se défoulait. Il riait comme un damné. Il s’amusait bien, non ? Il s’amusait bien à tous les éclater, un par un. Il s’amusait bien…

Ce fut encore mieux avec Alan. Alan qui l’aidait dans ses tâches, Alan qui avait tellement de bons plans. Alan qui lui refilait tout ce qu’il fallait pour qu’Aleksey s’éclate comme un fou, comme un malade. Qu’il passe toute sa rage.

Mais sa rage ne semblait pas vouloir se tarir. Elle vrombissait dans son cœur. Non pas dans son cœur. Il n’avait plus de cœur. Il n’avait même pas réussi à faire le regard plein de défi. Il n’en avait pas envie. Ses yeux ne reflétaient que du vide. La rage vrombissait quelque part, mais pas là. Ni dans son cœur, ni dans ses yeux.
Il ne sentait plus rien. Il n’était même pas sûr de ressentir le moindre plaisir dans ce qu’il faisait. Il le faisait c’est tout. Il le faisait, parce qu’avant, ça avait le don de le rendre heureux, de le faire aller mieux.

Mais là, il agissait juste par automatisme, à nouveau. Il agissait comme un possédé, alors qu’il ne l’était pas. Il se sentait ailleurs. Il n’avait pas envie d’être là. Il n’avait plus envie d’être là. Parfois, quand il se prenait un coup qu’il ne parvenait pas à éviter, il avait envie de se laisser tuer. Qu’on le tue à coup de coups.
Mais Alan lui rappelait alors que ça serait gagner contre les gens, et il terminait d’achever la personne.
Cela faisait des heures qu’il n’avait pas dormi. Cela faisait peut-être deux jours. Il tombait, il s’effondrait plus facilement, il se prenait toujours plus de coups.
Mais la voix d’Alan était encore là derrière « Allez vas y Aleksey continue. Continue. On s’éclate bien non ? »
Aleksey ne s’éclatait pas, mais il continuait.

Parfois, quand il voyait la personne s’effondrer, de désespoir ou sous un coup, et que la pression retombait, que ne restait que le rire d’Alan, Aleksey se surprenait à suffoquer. Il s’étouffait. Il oubliait de respirer. Même respirer n’avait plus d’importance.
Pourquoi continuait-il de rester sur terre finalement ? Les gens ne l’amusaient plus. Gary l’avait trahi. Gary l’avait trompé. Et c’était tellement douloureux.

Ce fut encore plus douloureux, quand, tournant son regard dans un coin de ruelle, il lui sembla voir la silhouette de Gary l’observer.
L’observer, vouloir s’approcher, vouloir dire quelque chose. Vouloir lui parler.
Aleksey ouvrit grand les yeux quand il le vit. Et plutôt que d’essayer de voir que Gary n’allait pas bien, que Gary se sentait réellement coupable, qu’il pouvait essayer de comprendre, Aleksey s’enfuit.
Il ne voulait pas le revoir. Il ne pouvait pas le revoir. Peut-être parce que s’ils se parlaient à nouveau, Aleksey le détruirait lui, pour se venger. Et que ça le détruirait sûrement encore plus. Et qu’il le savait, même inconsciemment.

* * *

Il ignorait que Gary pendant ce temps, n’allait pas bien non plus. Peut-être, parce que le journaliste ne savait même pas ce qui lui avait pris, lui-même. Qu’il ne comprenait pas comment il avait pu le faire avec cette fille. D’accord, elle était jolie, mais ce n’était pas son genre. Son genre c’était Aleksey. Mais c’était comme s’il n’avait pas pu contrôler son corps. Il avait eut envie de cette personne soudainement.
Et s’il était encore là, sur cette Terre, alors qu’il avait détruit Aleksey, et qu’il en avait eut la preuve, en le voyant avec ces yeux vides dans cette ruelle, c’était bien parce qu’Elias lui avait rendu visite par hasard, et que depuis, le prêtre veillait sur lui.
Mais Elias finirait par repartir, n’est ce pas ? Elias ne pouvait pas toujours s’occuper de lui.

* * *

Aleksey regardait son verre de vodka, terminé d’un cul sec. Ses yeux marron ne brillaient pas.
Cela faisait cinq minutes qu’il avait terminé de faire fuir un type qui s’étais mis à pleurer. Cela faisait vingt cinq minutes qu’il en avait envoyé un à l’hôpital.
Cela faisait une heure et demie qu’il avait tué quelqu’un par balles, sous prétexte que c’était une créature donc qu’il n’aurait pas de problèmes.
Cela faisait deux heures trois quart, qu’il était sortit du commissariat sans savoir qu’Alan l’avait aidé pour sortir.
Cela faisait cinq heures qu’il n’avait pas dormi depuis sa dernière sieste de quatre heures. Cela faisait neuf heures et demie qu’il avait vu Gary au loin et qu’il avait fui.
Cela faisait soixante deux heures que ses yeux avaient cessé de briller, même quand il souriait.
Cela faisait soixante trois heures qu’il avait claqué la porte.
Cela faisait soixante trois heures qu’il survivait, en se demandant comment cela se faisait qu’il ne s’était toujours pas tiré une balle dans la tête.
Cela faisait soixante trois heures qu’il ne comptait plus le nombre de personnes à qui il avait pourri la vie. Peut-être n’étaient-ils qu’une dizaine. Peut-être plus.
Cela faisait soixante trois heures, que tout ceci ne l’amusait plus.
Cela faisait soixante trois heures que Gary parvenait à rester en vie de son côté, alors qu’il ne voulait pas non plus survivre.
Et cela faisait soixante trois heures qu’Aleksey ignorait ce détail.

Aleksey regarda son verre de vodka, terminé depuis longtemps.
Et s’il en terminait maintenant ? Devant tout ce monde ? Il n’y aurait pas Alan pour lui dire « mais non, allez viens, y a un type qu’on n’a pas encore croisé ». Ca ferait plaisir à tout le monde, lui le premier. Il était las. Il n’avait même plus envie de s’énerver. De se venger.
Alors qu’il y songeait, alors que sa main s’approchait dangereusement du pistolet qu’il avait sur lui, il se rappela.
La tête de Gary. Celle qu’il faisait quand il lui avait dit qu’il l’avait trompé. Gary ne lui avait pas caché. Gary ne lui avait pas ri au nez, en lui annonçant la nouvelle. Gary pleurait, en fait. Gary semblait dévasté.
Et pourquoi Gary l’aurait trompé d’abord ?
Aleksey secoua la tête. Non. Gary l’avait trompé. Point barre. ¨
Mais Gary n’était pas du genre à tromper les gens. Gary était trop gentil.
Non Gary, l’avait trompé. Il l’avait trompé.

- Un autre verre de vodka, s’il vous plait.

C’est ce qu’il demanda au barman pour oublier. Il boirait, il oublierait ça, et il retournait à son envie de suicide. Voilà, c’était un plan parfait.
Mais Gary. Gary qui était passé outre son passé. Gary qui avait su voir en lui. Gary qui disait qu’il fallait pardonner. Gary et son regard si triste. Gary n’aurait jamais été aussi triste. Parce que Gary ne l’aurait jamais trompé.
Aleksey secoua à nouveau la tête. Non, le doute ne devait pas l’envahir. Il ne faisait plus confiance en Gary, point final.
Si vite ? Murmura une voix dans sa tête. Tu ne trouves pas ça bizarre toi, que Gary se sente aussi mal ?
C’est normal, il m’a trompé. Aleksey acheva un nouveau verre. Puis s’arrêta. La dernière fois qu’il avait bue comme ça, il avait fini chez Gary.

Il s’arrêta de boire, se leva. Il sentit sa main pencher à nouveau vers le pistolet. Il entendit une voix, alors que sa main sentait le contact de l’arme et qu’il s’apprêtait à la lever.

- Ouais…Je te dis, je sais pas ce qui m’a pris… Ce type, il était même pas très beau en plus. Il avait des bouclettes, et Dieu sait que j’adore les bouclettes mais sinon… Je sais pas. Je me suis sentie soudain attiré par lui, et on l’a fait… C’était chelou. J’ai même pas su comment il s’appelait.

La voix venait de derrière Aleksey, d’une fille qui rentrait dans le bar. Le chasseur sursauta au mot « bouclettes », et fini par secouer la tête. Non, il avait mieux à faire que d’écouter ce genre de conversations.

- Mais du coup t’as su qui c’était ? répliqua la voix d’une autre fille tandis qu’elle s’asseyait à côté de sa copine, qui se mit pile à côté d’Aleksey.
- Ben oui. Je l’ai revu, et il s’est excusé, il a dit qu’il avait pas compris ce qui l’avait pris. Je lui ai dit que moi non plus, mais que ça me dérangeait pas de recommencer.
- Je croyais qu’il était pas à ton goût.
- Ben ouais, mais il était mignon quand même. Après il a pas eut l’air bien du tout, il a dit que non et il est parti. J’ai juste eut le temps de lui demander son nom, tu sais, histoire de savoir avec qui j’ai couché mardi.

Mardi. C’était mardi que Gary était rentré tard. Aleksey tourna sa tête vers la fille, et il s’entendit demander :

- Comment il s’appelait ?
- Hein ? sursauta la fille qui ne s’attendait pas à ce qu’on lui parle
- Comment il s’appelait, le type ? demanda Aleksey
- Euh…Gary… Pourquoi ?
- Et tu dis que tu ne sais vraiment pas pourquoi tu as couché avec ?
- Ben…Ouais…Ca m’a pris d’un coup…
- Comment tu te sentais à ce moment là ?
- Euh….C’est quoi ces questions ?

Aleksey la fusilla du regard méchamment, il répondit froidement :

- Répond.
- …T’es vraiment bizarre comme type…

Il entendit la copine de la fille lui chuchoter qu’elles pouvaient changer de place parce qu’Aleksey faisait peur.
Il se radoucit comme il pu :

- Répond, et je paye vos boissons, à toi et à ta copine. Je veux juste savoir pour un truc…Je connais ce Gary.
- C’est vrai ? Bon okay. Ben… Comme si j’étais pas vraiment moi quoi. J’avais besoin de le faire, avec lui, spécifiquement…

Alors qu’il laissa les filles commander leurs boissons, Aleksey écouta ce qu’avait à dire celle qui avait apparemment couché avec Gary. Et il comprit enfin. Gary n’avait pas trompé Aleksey. Enfin si, mais ça n’avait pas été sa faute. Quelque chose ou quelqu’un avait fait en sorte que cela arrive. Aleksey ne savait pas pourquoi, et en fait, même s’il mourrait d’envie de savoir qui ça pouvait être pour lui refaire la face, il préféra partir du bar. Il laissa un large billet aux deux filles, et se mit à courir.
A nouveau. Comme il y avait soixante trois heures et demi. Il courait aussi vite que possible.

Il ouvrit la porte de l’appartement où il vivait avec Gary, aussi brusquement qu’il l’avait claqué.

- Gary !

Face à lui, se tenait Gary, debout sur un tabouret, faisant face à une corde bien ficelé autour du plafonnier.
Aleksey ouvrit grand les yeux. Sentant son cœur battre à tout rompre. Se sentant vivant. A nouveau.
Il se précipita, et se jeta sur Gary, l’attrapant par les jambes. Manquant de s’étouffer, manquant d’oublier de respirer, mais de façon différente. Ses yeux brillants d’inquiétude.

- Aleksey… ?....Je suis désolé… C’est de ma faute si…
- Descend de là…Descend, s’il te plait.

Descend, avant que je me descende parce que tu ne seras plus là. Descend, avant que je perde vie à nouveau. Descend, parce que je suis désolé. Parce que j’aurais du me douter que tu n’aurais jamais pu me faire ça de ton plein gré. Descend, parce que sans toi, je ne serais plus rien d’autre qu’une coquille vide.
Descend, avant que ma vie reprenne une boucle infernale.


Gary descendit du tabouret. Peut-être parce qu’il vit combien Aleksey le suppliait du regard, qu’il n’avait pas envie de le détruire plus qu’il ne l’avait déjà fait.

- Mais…Je t’ai trompé…
- Tant pis. Tant pis, c’est du passé. C’est du passé, tu ne l’as pas voulu, tu t’en veux suffisamment. Tant pis ! Je m’en moque ! Je ne veux pas…

Je ne veux pas te perdre parce que tu te seras fait manipuler, par une créature, un sort, quelque chose qui a sûrement voulu se jouer de nous. Je ne veux pas te perdre parce que j’aurais été trop bête pour le voir plus tôt. Je ne veux pas te perdre tout court.

- Gary, tu te rappelles de ce que tu m’avais dis ? Que même si j’avais torturé, tué, poussé des gens au suicide, que même si j’étais un enfoiré de première, tu ne pouvais pas m’en vouloir, parce que c’était trop tard.
- Oui…Mais là ce n’est pas par…
- Si c’est exactement la même chose. Tu m’as dit de pardonner aux gens. Tu m’as dit que parfois, ils avaient leur raisons, que parfois, il ne fallait pas leur en vouloir….
- Oui, mais Aleksey j’ai…
- Oui, tu m’as trompé, mais tu t’en veux, tu regrettes, et je sais parfaitement que tu ne recommenceras plus jamais. Je le sais, parce que je te fais confiance Gary.
- Tu ne devr…
- Gary, écoute-moi. Laisse moi te faire confiance, fais moi confiance, je ne fais pas d’erreur en croyant en toi. Parce que tu ne me tromperas pas. Parce que tu n’es pas du genre à me tromper. Je te pardonne.

Il prit la tête de Gary, et posa son front contre le sien, murmurant doucement :

- Je te pardonne.
- Et si je recommence ? Parvint à exprimer Gary d’une petite voix
- Tu ne recommenceras pas.

Et si tu recommences, je m’assurerais que tu l’as fait de ton plein gré, cette fois, se promit Aleksey.
Gary regardait Aleksey avait un air rempli de tristesse. Aleksey n’aimait pas le voir avec cet air là. Finalement, il retrouverait la saloperie qui avait osé faire ça a Gary, et il la réduirait en bouillie.
Aleksey l’embrassa. Il ne savait pas comment faire autrement. Il ne savait pas comment redonner le sourire à Gary. Mais il l’embrassa, pour lui montrer qu’il lui pardonnait, qu’il allait mieux. Que même s’il avait vécu soixante trois heures en enfer, il lui pardonnait. Qu’ils étaient fautifs tous les deux.
Gary paru se détendre. Peut-être parce qu’Aleksey le pardonnait, et que même s’il s’en voulait encore quand même de son côté, Aleksey semblait aller mieux. Aleksey avait à nouveau les yeux qui brillaient.

* * *

Quand Elias revint, alors qu’il avait juste laissé Gary quelques minutes, après que celui-ci ait fini par le convaincre d’aller faire la messe, que c’était très important et qu’il voyait bien que le prêtre culpabilisait, Aleksey serrait Gary contre lui.
Ils étaient encore debout plantés au milieu du salon, à côté de la corde et du tabouret.
Gary vit Elias, le remercia de l’avoir soutenu, Aleksey apprit ce qu’il s’était passé du côté de Gary, tenta d’enterrer, en vain, sa culpabilité, et se vengea sur lui-même en voulant passer un savon à Elias.

- T’es allé faire ta messe, alors qu’il avait besoin de toi !

D’accord, Aleksey n’était pas mieux, parce que lui n’avait même pas cherché à comprendre que Gary allait mal.

- Je suis désolé…J’aurais du…
- Ah oui c’est sûr que tu aurais du ! Mais tu ne l’as pas fait ! Putain !
- Aleksey Hutcherson ! s’exclama Gary, en haussant la voix. Tu n’es pas obligé d’être vulgaire ! De plus, c’est moi qui aie convaincu Elias d’aller faire sa messe ! Et n’est ce pas toi qui parlais de pardonner il y a quelques minutes ?
- J’en ai rien à foutre, bordel ! Si j’étais pas arrivé à temps, tu…
- Qu’est ce que je viens de dire, Aleksey Hutcherson ?! Tu veux que je te lave la langue avec du savon ?

Aleksey s’arrêta sur le coup, alors qu’il comptait dire autre chose. Il referma sa bouche restée ouverte, poussa un soupir, et sourit un instant, avant de refaire la moue et de marmonner :

- Bon okay. Je lui pardonne, mais c’est bien parce que c’est toi qui me le demandes, Gary.

Et puis, comment pouvait-il en vouloir à Elias, alors que de base, tout était de sa faute ? C’était lui qui avait laissé tomber Gary.

- C’est à lui que tu dois dire ça, Aleksey Hutcherson, continua Gary, d’un ton faussement autoritaire
- Quoi ? Sérieux ?!
- Je suis sérieux, rajouta Gary, avec un léger sourire en coin, bien qu’on sentait qu’il voulait quand même qu’Aleksey le fasse.

Aleksey avait l’impression d’être un enfant qui se ferait réprimander par ses parents. Et ce, même s’il savait que Gary ne le faisais pas méchamment, et qu’il plaisantait sûrement aussi à moitié.
Cela ne l’empêcha pas de se tourner vers Elias en soupirant, et de dire :

- Je suis désolé de t’avoir crié dessus…
- De façon vulgaire, précisa Gary, en souriant
- De façon vulgaire, alors que tu t’étais excusé et que tu t’en voulais aussi…
- J’accepte tes excuses, fit Elias, légèrement gêné d’avoir assisté à cette moitié de dispute qui n’en était pas réellement une
- Bien, je ne te laverais pas la langue avec du savon ce soir, Mishka, fini par dire Gary en souriant, avant d’embrasser la joue d’Aleksey.

Aleksey fit une légère moue de s’être fait « avoir » par Gary, mais il fut content du baiser. Elias resta encore un peu, avant de s’en aller, rassuré de voir qu’Aleksey et Gary étaient à nouveau ensemble.
Le couple fini par enlever la corde et le tabouret. Aleksey en profita même pour brûler la corde, et Gary l’empêcha de faire pareil avec le tabouret – « tu sais que ça serait complètement inutile, Aleksey » -.

Arioch s’en sortit bien, puisqu’Aleksey ne se douta jamais que c’était Alan qui avait manigancé tout ce plan d’ensorceler Gary pour qu’il trompe Aleksey. Mais le démon ragea tout de même, en constatant qu’à nouveau ses efforts avaient été réduits à néant.
Il retourna à ses rages personnelles, à marmonner des « Je l’aurais un jour, je l’aurais », et Aleksey ne revit pas Alan pendant un certain temps.

De toute façon, il s’en fichait bien de le revoir, parce que même s’il s’amusait encore des gens, il le faisait juste quand il s’ennuyait, et quand ça lui manquait.
Et autant dire qu’avec Gary, il ne s’ennuyait jamais.

Fin.
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MessageSujet: Re: [Galek - Soixante trois heures en enfer] [Galek - Soixante trois heures en enfer] Icon_minitimeMar 12 Jan - 20:33

Purée dur quand même, pauvre Gary et pauvre Alek. Gary ne sait pas qu'il a été manipulé, du coup je pense qu'il va quand même continuer de culpabiliser un bout de temps, même s'il ne le dira pas à Aleksey. Il fera aussi très attention à Alek ! Et c'est clair que jamais Gary referait un truc comme ça, il aime trop Alek, c'est dégueulasse de l'avoir manipulé, fichu Arioch !!!
Enfin c'était trop mignon à la fin ahahaha Very Happy ils sont chou touuuuus les deux ! Vive le Galek !
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