Fandom : Les 100
Prompt : C'était sucré et chaud et doux. (mais "Qui es-tu vraiment ? " fonctionne aussi je pense)
Note : Jonty, c'est mignon, enfin si vous voyez vraiment le truc mignon que je voulais faire passer...
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Aujourd’hui ça m’a fait comme un flash. En ce moment je perds un peu la mémoire mais j’ai pas oublié ça. Aujourd’hui ça fait soixante-quinze ans qu’on est ami et j’en ai quatre-vingt. Déjà c’était mal barré pour vivre aussi longtemps, j’ai bien cru qu’on ne dépasserait pas dix-huit ans et puis les choses se sont calmés, on a pu vivre en paix, quoi que ça veuille dire parce que ça a longtemps été la guerre dans ma tête. Mais t’étais là. Mon meilleur pote, toujours à veiller sur moi et à faire gaffe que je fasse pas de bêtise. Et t’étais désolé d’être responsable de ça mais c’était pas toi, c’était ce monde et toute la merde autour.
T’es resté avec moi, puis je me suis apaisé, les choses sont devenus plus simple, plus douce, chaude et sucré, parce que tu savais ce qu’il fallait faire ou dire pour que ce soit comme ça.
Ami pour toujours, on l’a fait Monty. T’es toujours mon meilleur ami, t’as longtemps été encore plus et nous voilà rendu vieux et ridés, rabougris comme des pommes pourris. Je sais que je t’aime même si j’ai mon corps qui s’est affaiblis, le cœur aussi et la cervelle qui se liquéfie. Je sais que je t’aime même quand je m’en rappelle plus et que ma mémoire se fait la malle, quand je me souviens plus de rien et presque même pas de mon nom.
Je deviens sénile mon pote, c’est l’âge, tout part, mais aujourd’hui je me suis rappelé parce que ça fait si longtemps qu’on se connaît, si longtemps qu’on est ensemble, qu’on partage tout. Toi t’es là et ton cerveau va très bien, t’es encore en pleine forme à tripoter et démonter des trucs et des machins. T’as beau être vieux mon vieux, t’es toujours aussi mignon je m’en rends bien compte. Toujours aussi passionné et pleins d’humour et ton regard perçant sous tes rides, qui me lâche pas, qui me lâche jamais.
Tu t’inquiètes je le vois bien, tu te dis que je suis foutu cette fois-ci, tout ça parce que je me perds, parce que je sais plus où on habite, que je ne me rappelle plus des noms, des dates, des jours. Parce qu’il paraît que l’autre fois je te cherchais partout alors que tu étais devant moi. T’inquiètes pas Monty, tout va bien, tu vois que je me rappelle, tu vois que soixante-quinze ans plus tard je t’aime toujours autant et peut-être même plus et que je sais que tu es mon meilleur ami depuis tout ce temps. Tout ça, ça fait presque toujours, mon amour.
J’oublie mais j’oublie pas tout à fait, c’est encore là t’en fais pas. C’est ce qui compte non ? On est ensemble.
Et je te le dis et tu acquiesces « oui Jasper », tu souris, j’aime te voir heureux.
Alors tu fais une blague et je ris aux éclats. Puis je m’entends dire « qu’est-ce que vous êtes drôle vous alors ». Et c’est vrai, vous êtes un marrant. Mais vous êtes qui déjà ? Je perds un peu la mémoire ces temps-ci.
Bah peu importe, ce n’est pas grave si j’oublie. Je n’ai qu’à décider qui vous serez.
« Vous savez quoi, à partir d’aujourd’hui vous êtes mon meilleur ami ». Et vous souriez, ça me plait.
Je t’ai choisi.
Encore une fois.
Fin.