Fandom: Original
Prompt : Il soupçonne. Non. Il sait. (bon, j'ai fait de mon mieux mais je n'ai fait que valser autour, j'espère que ça va se ressentir dans le chapitre XD)
Note: C'est la fiiiiiiin !!! J'espère que vous aimerez 
LES DEUX L
A 4h30, le matin de notre départ, je trouvai un post-it sur la table de la cuisine, écrite de la main d'un père que je ne faisais que croiser depuis sept ans, qui avait loupé nos anniversaires et les autres événements tout aussi importants. La main au dessus de la poubelle, j'hésitai longuement.
— Tu viens ?
Quelqu'un klaxonna dehors, sûrement Mme Miller. Elle s'était proposée pour nous conduire, ma voiture ne pouvait pas rester sur le parking de l'école pendant deux semaines. J'empochai le post-it et sac sous le bras, je descendis les marches pour rejoindre ma soeur. Elle était en pleine discussion avec Mme Miller, Liam sortit de la voiture et passa un bras autour de mes épaules avec un petit sourire, ses cernes étaient un peu moins prononcée que d'habitude.
— Hell-boy.
— C-Ca va ?
— Pressé de partir.
Alice grimpa à l'avant pendant que Liam m'aidait à ranger les valises dans le coffre. Pendant le trajet jusqu'au lycée, il s'endormit, la tête contre mon épaule. Mme Miller en profita pour me dire tout bas:
— Les profs savent que les cachets le font somnoler. S'il est trop fatigué, ils m'ont dit qu'ils vous autoriseront à rester dans votre famille d’accueil.
— Tout va bien se passer, Madame.
— Diana, la reprit-elle. Combien de fois est-ce que je vous ai dit de m'appeler Diana, je ne suis pas si vieille !
— Au moins un million de fois, sourit Alice.
— Vous ferez attention à lui, hein ? Chuchota t-elle.
— Il n-n-n'est pas e-en sucre, la rassurai-je.
Il y avait pire qu'un voyage de deux semaines comme expérience. Lorsque la voiture s'arrêta enfin, il était 4h55, je secouai doucement Liam. Les yeux plissés, il grogna sur un ton interrogateur.
— On est arr-rivé, marmotte.
— Encore cinq minutes, grommela t-il.
— Non, d-dans cinq m-m-minutes le b-bus sera p-p-parti. Le bus n-n'attends p-p-pas les diva, lui rappelai-je.
— Hmm... ok.
Le groupe d'élève s'accumulait devant les bus, les profs discutaient entre eux ou avec les chauffeurs. Nous nous fondîmes dans la masse, Mme Miller essaya de rester à l'écart mais ne résista pas et nous suivit. Elle n'était pas le seul parent dans le tas, sa présence ne fit pas désordre. Vint finalement le temps des séparations, Liam se contenta d'une brève accolade avec sa mère avant de monter à son tour. Alice partit retrouver ses amies tandis que Liam se glissait dans un siège:
— J'ai jamais compris le délire avec le fond du bus. Pourquoi les gars veulent toujours se mettre au fond ?
— C'est à m-m-moi que tu d-demandes, marmonnais-je.
— Ben t'es un gars à ce que je sache.
— Toi a-aussi à c-c-ce que je s-sache.
Liam se tourna pour regarder les dits "gars" se mettre au fond avec de grands sourires béats, les sourcils froncés et l'expression pensive.
— Hm... Peut-être... Parce que c'est plus pratique pour montrer son cul aux voitures de derrière ?
— Ou leur f-faire un d-doigt d'h-honneur.
— Peut-être que c'est à cette place que tu comprends enfin le sens de la vie.
— Et q-q-qu'est-ce q-que c'est ?
— Je ne sais pas, je suis pas assis au fond.
Je secouai la tête, amusé. Liam était toujours focalisé sur les types installés, il se mordit les lèvres:
— Ou bien... Ouais, ça doit être ça.
— Q-Quoi ?
— Le fond du bus est en réalité un gigantesque aimant à trouduc.
Un éclat de rire m'échappa, un sourire étira les lèvres de Liam, il se laissa retomber dans son siège et regarda par la fenêtre. Les profs passèrent dans les rangs pour nous compter. Quelques retardataires courraient et montaient dans les bus à la va-vite.
Le bus démarra enfin, Mme Miller nous fit signe et porta sa main à son oreille en un message clair "Appelle-moi", Liam l'ignora mais pas moi. Il soupira et s'enfonça dans le siège un peu plus:
— Je sens que je vais enfin pouvoir respirer, souffla t-il.
Je le regardai du coin de l'oeil.
— E-Est-ce q-q-que tu es t-t-toujours en c-colère cont-tre le monde ent-t-tier ?
— Parfois...
Le paysage défila par la fenêtre. J'entendis Liam déglutir:
— Il y a une personne contre qui je ne suis jamais en colère. Ou alors... Quand je suis en colère, ça part aussi rapidement que c'était venu.
— Q-Q-Qui ?
Il secoua la tête la tête en fronçant le nez, réprobateur et embarrassé:
— Ne demande pas.
— P-Pourquoi ? Insistai-je, curieux.
— Parce que, grogna t-il.
— C'est m-m-ma soeur ? Le taquinai-je.
Une pointe de jalousie me serra le coeur. Liam grogna plus fort et se tourna vers la vitre.
— La ferme, t'es trop stupide.
Je repensai à la conversation que j'avais eut avec Mme Miller, son ton affectueux lorsqu'elle avait dit "Oh mon chéri... Elle est de la même couleur que tes yeux".
Non. Ce ne pouvait pas être ça.
Elle se trompait.
*
Liam pétait la forme, quant à moi, j'avais été malade comme un chien sur le bateau.
Reprendre un bus après ça fut une torture de plus pour mon estomac chamboulé. Heureusement, le trajet fut moins long et bientôt nous descendîmes pour retrouver les personnes chez qui nous allions vivre deux semaines. Notre famille d'accueil se résumait à un couple de personnes âgées. Nous avions choisis les paires, pas les familles.
L'homme ressemblait à Grincheux dans Blanche Neige et les sept nains, même attitude, même physique. La femme semblait plus souriante, elle portait de grosses lunettes et était tout de blanc vêtue, comme à un mariage.
— Je les aime bien, déclara Liam en descendant du car.
Je réservai mon avis pour plus tard, quand on saurait ce qu'on allait avoir dans nos assiettes, par exemple. Avant de partir, j'avais entendu des rumeurs complétement folles sur les habitudes alimentaires des anglais, j’attendais de voir.
Notre prof d'anglais demanda notre attention, il parla aux familles en leur distribuant nos programmes de visite, expliqua les horaires auquel nous devions nous présenter au point de rendez-vous du bus, les piques-niques à préparer... Liam passa son temps à me distraire:
— Eh, j'en ai une bonne: Que font les vieux avant de faire l'amour ?
Je haussai une épaule en lui faisant les gros yeux.
— Ils cassent la croûte.
— Yeurk.
— Qu'est ce qui a 100 yeux, 8 dents, qui danse la farandole et qui sent la pisse ?
— Liam, grognai-je.
— Un groupe de vieux. Qu'est-ce qu'une vieille de 70 ans a entre les seins?
— Aucune i-idée.
— Son nombril, rit-il.
Je lui donnai un coup de coude bien senti, entre rire et larmes, amusé ou exaspéré ? Je ne le savais pas moi-même. Le couple nous renvoya un regard perplexe, l'air de se demander si nous étions normaux. Je vis partir Alice avec une famille souriante et chaleureuse, elle me fit un clin d'oeil et disparut dans une voiture grise. Les profs nous firent rester après les autres pour remettre les médicaments de Liam à notre famille d'accueil, ce qui fit perdre son humour à ce dernier. La petite vieille se tourna vers lui avec un regard désolé:
— I'm very sorry about your health.
— No, that's all right, we'll take our pills together, it will be fun, répondit-il. Maybe I should warn you, you've got a nutcase and a stuttering boy here.
— Oh, don't say such silly things, darling, I'm pretty sure you're as charming as handsome, the both of you, sourit-elle.
— I'm Liam, dit-il en lui serrant la main. And the blondy is Luke.
— That's sweet, two names with the same letter, shall I call you "The Two L" ?
— Not if you want us to answer...
— Oh, rit-elle. You're a smart one, I can tell ! (1)
Je compris quelque bribes de la conversation: elle avait fait preuve de gentillesse ; Liam, sarcastique, nous avait présenté... Je serrai la main que la vieille dame m'offrait, Grincheux resta planté sur le coté, les yeux perdus à l'horizon. Je récitai la phrase que j'avais apprise par coeur avant de venir:
— T-Thanks for h-having u-us.
Le regard du vieux se fixa sur moi, il se tourna vers sa femme et grommela quelque chose que je ne compris pas. Liam fronça les sourcils et fit un pas de coté, loin de lui et près de moi.
— Je retire ce que j'ai dit, la vieille est bien mais le vieux a l'air con.
Le couple habitait un appartement, dans un batiment plutôt récent. La dame – Mrs Sand – nous apprit qu'ils avaient déménagé il n'y avait pas si longtemps que cela. L'homme ne parla pas du tout, se contenta de nous aider à porter nos valises dans les escaliers. Ils habitaient au quatrième étage sans ascenseur. Mrs Sand nous chuchota que c'était le secret de son éternelle jeunesse, l'oeil malicieux et le sourire amusé.
L'appartement était plutôt spacieux, ils devaient avoir les moyens. Mr Sand s’éclipsa immédiatement après avoir accroché sa veste au porte-manteau. Sa femme leva les yeux au ciel et nous promit une tasse de thé si nous faisions comme chez nous en échange. Content de me poser, je lui obéis et me laissai tomber sur le canapé en grognant de satisfaction. De la cuisine, elle nous parla mais je ne compris pas un seul mot. Dur dur l'anglais, j'adressai une grimace à Liam qui hocha la tête:
— Elle dit qu'il n'aime pas les gosses et que c'est un vieil homme renfrogné, que s'il continue, il va finir au refuge du coin avec les vieux chiens rabougris. Je l'aime bien.
— Alors t-t-tu écout-tes en cours f-finalement, souris-je.
— Si tu en parles à quelqu'un, personne ne retrouvera jamais ton corps. J'ai une réputation de cancre à tenir.
— Y-Yes, sir.
— Shut up.
Mrs Sand revint avec un plateau et les sourcils froncés:
— Oh dear ! We don't speak like that, say sorry to your friend ! Dit-elle à Liam sur le ton de la réprimande.
— Sorry to your friend, répéta Liam en tournant la tête vers moi avec un sourire. (2)
Mrs Sand éclata de rire, posa son plateau sur la table basse et tapota la tête de Liam. Je n'avais aucune idée de ce qui venait de se passer. Elle secoua la tête et dit quelque chose comme "tu as de la chance d'être si mignon" qui fit froncer le nez à Liam, ce qui me fit rire. Nous lui offrîmes nos cadeaux de bienvenue, Liam offrit sa boite de bonbons avec un "j'espère que vous avez de bonnes dents" qui fit rire Mrs Sand une fois de plus. Beaucoup de rires donc.
Elle nous fit visiter l'appartement et nous amena dans une chambre avec un lit gigogne, je me mordis les lèvres pour retenir un sourire.
— C-C-Ca ne va p-p-pas trop n-nous chang-ger. Thanks.
Mrs Sand nous laissa en nous rappelant que cet après-midi nous avions une visite, elle nous conseilla de ranger nos affaires en attendant. Liam s'affala dans le lit du bas dès qu'elle fut partie, je l'enjambai pour me mettre dans celui du haut. J'envoyai valser mes chaussures et mon corps se détendit peu à peu. Le changement d'environnement était bienvenu, Mrs Sand était gentille. Je fermai les yeux et écoutai la respiration de Liam à mes cotés, calme, régulière.
— Je pense que la situation exige une chanson, dit-il d'une voix innocente.
— Je n-n-e sais p-pas chant-ter.
— Allez, fais pas le con et chante.
— C'est s-si je chant-te que j-je vais f-faire le c-con.
Liam soupira. Mais il n'était pas fâché, il me cherchait, c'était tout. Je souris:
— Something in the way she moves..., chantonnai-je, très faux.
— Oh my god !
Liam se redressa brusquement, les yeux ronds comme des soucoupes, il grimpa à moitié sur mon lit, je ris lorsqu'il me poussa de façon joueuse:
— Où es ton bégaiement !? Bordel je le savais ! Si j'avais su, tu aurais poussé la chansonnette plus tôt !
Il me piqua les côtes de ses doigts, un fou rire me secoua de la tête au pied tandis que je me tortillai pour lui échapper.
— Ar-rrête !
— Oh mon dieu ! Notre vie va être une comédie musicale géante, tu vas voir, rit-il.
Elle l'était déjà. Je geignis, tant pis si ce n'était pas viril et bloquai ses mains, au moins pour reprendre mon souffle. Liam m'adressa un sourire victorieux, les pans de son sweat s'ouvrirent et James Dean me renvoya mon regard, clope au bec et lunettes sur le nez. Une vague de chaleur se diffusa sous ma peau.
— C'est m-m-mon tee-shirt, me plaignis-je.
— Si tu te tais, je t'embrasse, proposa t-il avec un ton étrange.
Ma poitrine se serra violemment, mes doigts se resserrèrent sur les siens involontairement alors que je le dévisageai. Ce que je ressentais se résumait à une interjection, un "oh ?" emplit d'incrédulité. Ses yeux noisettes se rivèrent aux miens, il haussa un sourcil, un sourire nerveux en coin des lèvres.
— Luke ?
Je me mordis les lèvres pour ne pas répondre. Les battements de mon coeur résonnaient dans ma cage thoracique. Le "oh ?" se transforma en "oh !". Ses sourcils se froncèrent avec incertitude, une lueur d'anxiété passa dans son regard, il fit mine de se reculer. Je soupirai et le renversai sous moi avec une œillade exaspérée.
— T'es l-long à la d-détente !
D'une main posée sur sa joue, je l'attirai à moi pour un baiser. Puis un autre. Puis deux qui se multiplièrent en quatre, jusqu'à ce que la tête me tourne et que mes lèvres me brûlent.
— Abru...
Il me coupa en m'embrassant à nouveau, ses doigts embrasèrent ma nuque.
— Tu v-viens de m'int-t-terrompre..., soufflai-je, faussement indigné.
— Si je dois attendre que tu aies fini tes phrases à chaque fois que j'ai envie de t'embrasser, on est mal barré.
Je le pinçai. Le rire de Liam tinta joyeusement dans la chambre d'ami et ses yeux chocolats brillèrent avec espièglerie.
Nous avions le temps, il nous restait de nombreux monuments à visiter: Big Ben, le Tower Bridge, la cathédrale de St Paul's, Buckingham Palace, le London eye... Des sentiers jusque là inconnus s'offraient à nous, des chemins que nous n'avions fait qu'entrevoir.
Ce qui était sûr, c'était que notre voyage ne faisait que commencer.
Fin
1) — Je suis désolé pour ta santé.
— Non, tout va bien, on prendra nos pilules ensemble, ce sera fun. Peut-être que je devrais vous prévenir, vous vous récoltez un dingue et un bègue.
— Oh, ne dis pas de bétises, petit. Je suis sûre que vous êtes aussi charmant que vous êtes beaux, tous les deux.
— Je suis Liam. Et le blondinet, c'est Luke.
— C'est mignon, deux noms avec la même lettre, est-ce que je dois vous appeler "les deux L" ?
— Pas si vous voulez qu'on réponde...
— Oh, rit-elle. Tu es un garçon intelligent, pour sur !
2) — Oh dear ! On ne parle pas comme ça, dis pardon à ton ami ! Dit-elle à Liam sur le ton de la réprimande.
— Pardon à ton ami, répéta Liam en tournant la tête vers moi avec un sourire.
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Sujet: Original - pas de spoil - Les deux L (18 et Fin) 
Lun 14 Déc - 0:11
