[Journal d'un dégonflé - pas de spoil] Les tribulations de Rodrick (1)

Fandom : Journal d'un dégonflé (les films)
Prompt : Il y a des moments où il faut savoir prendre des risques, faire des choses folles.
Note : Marick léger (je pense qu'il sera léger en tout cas).

***


Chapitre 1 : c'était peut-être bien ça qu'on appelait le destin.

Il avait atteint le sommet, non en fait, c’était mieux que ça. Il avait atteint les étoiles. Il était adulé par un tas de fans qui ne demandaient qu’à se prosterner devant lui. Il en ricanait à voix haute, c’était plus fort que lui. C’était pas seulement les fans, c’était s’éclater en faisant le meilleur concert du monde. Sortir de scène en sueur après avoir tapé comme un fou sur sa batterie pendant plus d’une heure. Entendre les cris et applaudissement des gens, que lui et son groupe avaient réussi à rendre fous, heureux. Franchement, c’était le pied, il savait qu’il y arriverait un jour, que ça finirait comme ça. Alors ouais, il pouvait bien se permettre de rire…
- Monsieur Heffley, si mon cours ne vous intéresse pas, je me demande pourquoi vous prenez la peine de venir.
Rodrick ouvrit les yeux, il ne dormait pas vraiment non – sinon le prof n’aurait jamais réussi à le réveiller – il avait juste fermé les yeux cinq minutes et avait oublié où il était. Bien sûr que le prof était mécontent de l’entendre rire tout seul pendant son cours, mais fallait le comprendre aussi. Son cours, Rodrick s’en foutait à peu près autant que la guerre de sécession (contrairement à son père), être là c’était chiant, lui ce qu’il voulait vraiment, c’était être une star ! Pas un minable étudiant.
- Vous avez raison m’sieur, moi aussi je me demande.
Du coup il prit ses affaires, se leva et quitta le cours sous les yeux exaspérés du prof.

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Rodrick ne se souvenait pas comment ses parents avaient pu le convaincre à s’inscrire à la fac après le lycée. Ils avaient dû être vachement convaincant parce que Rodrick n’entretenait que des regrets à ce sujet. Sa mère lui avait proposé de l’argent ou quoi ? Peut-être que son père l’avait menacé de l’emmener avec lui à son boulot, pour jouer le secrétaire ou pire encore le gars qui nettoie les chiottes. Ou bien ils avaient insisté sur le fait que batteur ce n’était pas un taff, qu’il allait devoir en trouver un vrai, que la fac allait lui ouvrir les portes. Mais Rodrick ne voulait pas faire autre chose que batteur dans un groupe, sinon la vie ne valait pas le coup, tout simplement. Le rock c’était ce qu’il y avait de plus vrai, la fac c’était l’angoisse totale.

Son groupe s’était séparé à la fin du lycée. Ses potes étaient devenus bizarres, comme s’ils étaient passés d’un coup de l’adolescence à une vieille personne qui a trop vécu « c’est bien de rêver Rodrick, mais on peut pas faire que ça ». Rodrick avait cligné des yeux sans comprendre, faut croire que la voix de la sagesse ne pouvait pas l’atteindre. N’empêche qu’il était quand même allé à la fac après les supplications insensées de ses parents. Il avait fini par dire oui, il avait fini par accepter, signant par là un pacte avec le diable en personne. Sacrifie tes rêves au profit d’un job bien payé, d’une vie bien rangée, c’est ça le bonheur.

Mon cul.

Ca c’était les paroles de ceux qui avaient abandonné leurs rêves et qui avaient peur que d’autres soient moins lâches qu’eux. Rodrick avait cédé, il était à la fac, bien, mais il n’abandonnerait pas, plutôt crever. Rodrick savait qu’il y avait des moments où il fallait prendre des risques, faire des choses folles. Du moins qui paraissait folles pour les autres.

Rodrick avait affiché un peu partout qu’il cherchait des musiciens et un chanteur pour monter un groupe. Il avait précisé qu’il était batteur. Il avait donné son numéro de téléphone, et même où le trouver (avec un plan où était sa chambre universitaire). Les Löded Diper ne mourraient pas, hors de question. Un jour on se battrait pour les voir, on s’arracherait leur cd, les gens pirateraient leurs musiques, ou passeraient leurs clips en boucles sur youtube. Rodrick n’aurait pas le temps d’étudier parce qu’il serait toujours en tourné, sur la route, sur scène. C’était comme ça que ça se passerait.

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Rodrick avait donc quitté le cours, en avait profité pour coller d’autres affiches un peu partout dans la fac, et ensuite il était rentré dans sa piaule. Il la partageait en colloc avec un gars super génial. Un mec vachement tranquille, avec des cheveux hyper longs qu’il ne lavait pas souvent, l’air toujours zen, la sagesse incarnée. Il avait collé partout des affiches d’amour, de paix, et avait décrété que les poster de groupes rock de Rodrick étaient vachement cool. Il se faisait peut-être sauter les neurones avec des joints, mais ça ne gênait pas Rodrick, tant que le gars était sympa et aimait le rock, c’était un gars bien. Lui-même avait refusé d’en fumer, sans doute parce qu’il était encore un garçon trop bien éduqué par des parents qui lui avaient foutus la trouille en montrant les dégâts de la drogue sur la jeunesse, les rêves et la vie en général. Ce serait con de finir dans le caniveau avant d’avoir atteint les étoiles.

Rodrick jeta son sac sur son bureau plus qu’il ne le posa et se laissa tomber sur son lit. Le problème c’était qu’il ne pouvait jouer de la batterie que les week-ends en rentrant à la maison, et bordel ça lui manquait. Il avait ses baguettes avec lui et avait remplacé sa batterie par tout ce qui lui tombait sous la main. Tapant sa chaise, son bureau, les murs, son lit, sa penderie. Dans la cuisine commune, il faisait de la musique sur le frigo, les casseroles, la vaisselle, tout ce qu’il trouvait, même sous la douche il pouvait se laisser aller. Les réactions des gens étaient diverses et variés, « Putain Rodrick arrête ça où je te casse la gueule » « vas-y gars passe moi tes baguettes que je me teste » « tu t’arrêtes jamais ? » « Rodrick arrête de taper sur les murs j’essaie de dormir bordel de merde qui m’a foutu un voisin pareil ». Bon d’accord, la plupart avait surtout envie de lui refaire le portrait, sauf son colloc qui faisait des petits signes avec ses doigts en suivant le rythme de Rodrick avec un sourire « sympaaaaaaa mec ».
Rodrick attrapa ses baguettes et commença à taper en rythme sur le bois de son lit, ça c’était mieux que devoir écouter un prof déblatérer. Beaucoup beaucoup mieux. Il était tout seul dans la chambre, son colloc était sans doute… Hm quelque part. Et la résidence était quasi vide, tout le monde avait un truc à faire, aller en cours, sortir, étudier. Il se demandait si quelqu’un répondrait bientôt à son annonce, ça faisait quand même deux mois qu’il collait des affiches et que personne ne répondait, qu’est ce que les gens attendaient ?
Il tapa un rythme de fou d’un coup, pour passer sa frustration et n’entendit pas tout de suite que quelqu’un frappait à sa porte, qu’il avait laissé ouverte. Il finit par réagir en entendant quelqu’un tousser. Il se retourna et se leva.
- Eh ! Salut !
Le gars lui tendit l’affiche qu’il tenait dans sa main.
- Je viens pour l’annonce.
- Génial mec, ça c’est une bonne idée, tu sais faire quoi ?
Mais le mec ne répondit pas, il fixait Rodrick bizarrement. Si bien que Rodrick failli lui dire que c’était une annonce pour monter un groupe, pas pour des faveurs sexuelles. Y avait vraiment des gens carrément tordus dans ce monde. Mais il n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche, que l’autre reprit la parole.
- Rodrick ? C’est toi ? Bien sûr que c’est toi, t’as vraiment pas changé du tout.
Rodrick leva un sourcil, chercha dans tout son répertoire de connaissance où il avait déjà pu rencontrer ce type. Un grand type, plus grand que lui, avec des cheveux courts bruns et des lunettes carrés. Des yeux bleus. Un tee-shirt vraiment cool d’un groupe de rock vraiment cool, un jean. Rodrick ne voyait pas mais cette personne était sûrement géniale.
- On se connaît ?
- Tu m’étonnes qu’on se connait, c’est moi. Manu.
Rodrick ouvrit la bouche en grand, bordel. Manu.
Manu était un gars que Rodrick avait rencontré au collège, ils étaient dans la même école, et avait formé un groupe ensemble. Malheureusement Manu avait dû déménager, et ils avaient été séparés. (1)
Ca faisait des plombes qu’ils avaient perdus le contact, quelque part entre le lycée et la fac, ils avaient arrêté de s’écrire et de s’appeler, plus le temps, trop de distance, un truc comme ça. Rodrick ne l’avait pas oublié mais il l’avait simplement relégué aux gens cools du passé qu’il ne reverrait sans doute plus jamais, mais tant pis parce qu’il en rencontrerait d’autres.
- La vache Manu, t’a carrément … Grandi.
- Ou c’est toi qui a rapetissés.
Rodrick rit et lui donna un petit coup de poing dans le coude.
- Qu’est ce que tu fous là mon vieux ?
- Je viens pour l’annonce bien sûr, c’est bien toi qui l’a mise non ?
- Oui carrément, alors tu veux faire partie du groupe hein ? Chanteur ?
- Ouais, j’ai aussi appris à jouer de la basse.
Les yeux de Rodrick s’illuminèrent et il attrapa les bras de Manu en rigolant bêtement.
- C’est clair à partir de maintenant t’es mon meilleur ami.
- Je me demande comment va le prendre ton ancien meilleur ami, plaisanta Manu.
Rodrick souffla avec sa bouche, en levant les yeux au ciel et fit un signe de la main comme s’il balayait « l’ancien » meilleur ami.
- T’inquiètes donc pas pour lui. Bon viens rentre, reste pas là dans l’entrée comme un idiot !
Rodrick passa derrière lui et le poussa jusqu’à son lit pour que Manu s’asseoit. Lui-même se mit à l’envers sur sa chaise à roulette. Ils avaient genre un million de trucs à se raconter. Manu expliqua qu’après le lycée il avait eut envie d’aller à la fac.
- T’es complètement dingue mon pote, t’as pas changé là-dessus.
Manu lui sourit. Il s’était donc inscrit. Il ne savait pas que Rodrick était dans la même fac, sinon il serait venu le voir, bien sûr. Pareil pour Rodrick. Puis Manu était tombé sur les affiches.

« Cherche a cré 1 groupe de ROCK, parce que le ROCK c’est trop bien ! Je suis batteur, je cherche bassiste, guitariste, chanteur(se). Fille carrément accepter. »

- Ton orthographe est pas terrible franchement, faudra revoir ça si on veut trouver d’autres membres.
Rodrick grimaça. Manu ajouta qu’aussitôt après être tombé sur l’affiche, il avait voulu voir la tronche du type qui écrivait si mal pour voir si c’était sérieux, et puis la suite Rodrick la connaissait.
- T’sais quoi mec, c’est le destin, on était tout simplement fait pour jour du rock ensemble.
Manu hocha la tête.
- C’est bien possible.
Et ils n’avaient peut-être pas torts, après tout, si Rodrick n’avait pas quitté son cours, ils se seraient peut-être loupés. Sauf que le prof avait réveillé Rodrick de ses rêves, que celui-ci s’était barré et était rentré à la résidence. Il s’était trouvé là au moment où Manu était venu le voir.
N’était-ce pas ce qu’on appelait le destin ?

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L’amitié entre Rodrick et Manu s’installa comme si elle n’était jamais partie. Ils se parlèrent comme s’ils n’avaient jamais perdu contact, comme si c’était la veille qu’ils étaient en concert ensemble pour le spectacle de fin d’année du collège. Tout en écoutant des tubes de rock, Manu avait aidé Rodrick a faire des affiches plus sérieuses afin d’attirer des gens. Et entre les cours ils se retrouvaient dans la chambre de Rodrick pour discuter.
Manu n’était pas en résidence, il habitait un petit appartement pas loin de la fac, c’était donc plus simple de directement rejoindre Rodrick dans sa piaule. Si Rodrick n’était pas là, Manu s’installait avec un bouquin ou des cours à réviser et l’attendait. Son ami lui avait tout de suite donné un double des clés. Contrairement à Rodrick, Manu n’aimait pas tellement le colloc, il le trouvait bizarre et complètement défoncé, mais il le tolérait comme on accepte la présence d’une bestiole moche sur notre plafond, par flemme de la chasser. De toute façon ce n’était pas sa chambre. Et puis Manu était amusé par Rodrick, ce dernier n’avait tellement pas changé. Il était toujours aussi nul pour jauger les gens, il suffisait qu’on lui dise que le rock c’était génial et pour Rodrick tu devenais le meilleur, le plus cool et le plus sympa. Forcément.
Quand lui et Manu se retrouvaient, ils refaisaient le monde ensemble. Rodrick lui avait demandé de chanter et Manu s’était exécuté, avec timidité. C’était bizarre d’avoir moins peur de chanter devant une salle comble, que devant une seule personne. Mais il ne voulait pas décevoir Rodrick.
- Tu feras un super chanteur. Je vois ça d’ici. Manu le chanteur bassiste ! Ca sonne trop bien !
- Rodrick le batteur, c’est pas mal non plus.
Rodrick avait gloussé.
- Non mais c’est mieux que pas mal, c’est de la bombe nucléaire.
Ils s’y voyaient déjà, Rodrick était tellement convainquant, il ne manquait pas d’imagination et d’enthousiasme, Rodrick était à fond dans ce qu’il vivait, et franchement ça donnait juste envie de le suivre au bout du monde.

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Le problème c’était pour les entraînements, la batterie de Rodrick était chez ses parents, et ça gueulait dès que Manu jouait de la basse dans la résidence. Pareil s’il allait jouer dans son appartement d’ailleurs, les voisins adoraient le silence, et semblaient détester le rock.
Il fallait trouver un moyen de régler ça, et Rodrick invita Manu à passer un week-end chez ses parents pour y réfléchir, et également pour jouer ensemble.
Greg, son premier petit frère, était désormais au lycée. Ses relations avec Rodrick s’était pas mal amélioré avec le temps, peut-être parce qu’ils avaient tous les deux grandis, peut-être parce qu’ils avaient plus de points communs qu’ils ne le pensaient. Ca n’empêchait pas Rodrick d’enquiquiner Greg, les bonnes choses ne se perdaient jamais.
Manny son deuxième petit frère, avait grandi lui aussi, évidemment, et il restait le chouchou des parents, celui à qui on pouvait rien dire même quand il faisait n’importe quoi, peu importe l’âge qu’il avait. Greg était toujours puni à cause de lui. Il aimait bien se plaindre là-dessus :
- Maintenant que j’ai pu Rodrick dans les pattes, c’est Manny qui m’embête.
Ce que Rodrick savait, c’était surtout que Greg aimait bien se plaindre et râler, se poser en victime, parce que finalement il était pas le dernier à enquiquiner Manny – en même temps avec Rodrick, Greg avait tout appris sur les règles du grand frère qui embête le petit.

Quand ils arrivèrent à la maison, Greg était justement entrain de râler, c’était pas juste d’être privé de jeu vidéo alors que c’était Manny qui avait cassé le vase de mamy.
- Salut p’tite tête, fit Rodrick l’empêchant de s’expliquer en l’attrapant pour frotter son crâne avec son poing.
- Aaaah Rodrick lâche moi !
Manny rit et couru vers Rodrick. Bizarrement, Manny et Rodrick s’entendaient hyper bien. Peut-être parce que pour Manny, Rodrick était le très grand frère hyper cool et qu’il l’avait toujours vu immense. Peut-être parce que pour Rodrick, Manny n’était qu’un morveux mais sacrément malin.  En tout cas, il y avait une très bonne entente entre eux et Rodrick souleva Manny du sol pour lui faire faire l’avion à toute vitesse. Greg fit la tronche, il devait être un peu jaloux, Rodrick aurait jamais fais un truc pareil pour lui.
- Rodriiiiiick j’ai envie de vomir.
Rodrick reposa immédiatement Manny, qui tituba jusqu’à Greg pour lui vomir sur les chaussures. Ce qui fit marrer Rodrick aux éclats. Puis il salua ses parents, et enfin, il présenta Manu. Qui était là depuis le début, mais qui était resté silencieux, ne sachant pas comment se présenter. Greg était entrain de hurler après ses chaussures qu’il allait devoir nettoyer, pendant que Manny courrait se brosser les dents.
- Eh m’man, p’pa, j’ai invité Manu pour le week-end.
- Un ami de la fac ?
- Mieux que ça maman ! Un membre de mon nouveau groupe ! Tu te souviens pas de lui ? Manu, on était ensemble au collège.
Susan et Frank durent réfléchir avant de se rappeler :
- Le petit qui chantait comme un môme de la chorale ?
- Lui-même ! Sourit Rodrick.
Les parents de Rodrick vinrent lui serrer la main. Autant dire que « le petit » avait carrément bien grandi. Manu leur sourit et leur dit bonjour hyper poliment. Puis Rodrick attrapa son bras pour l’emmener dans le garage, il voulait jouer de la musique. Maintenant. Manu avait sa basse sur le dos et le suivit sans problème. Il allait manquer le guitariste, mais pour le moment Rodrick s’en moquait, ils n’avaient qu’à faire de l’impro, jouer n’importe quoi, et faire le plus de bruits possible. L’idée ne déplu pas à Manu, et vingt minutes plus tard le père de Rodrick venait leur donner vingt dollars chacun pour qu’ils arrêtent. Ils prirent l’argent et montèrent dans la chambre de Rodrick.

La chambre de Rodrick était pleine de posters de groupes qu’il aimait, de guirlandes de lumières, de lampes à la forme marrantes et qui étaient de toutes les couleurs. Il y avait deux vieux sièges défoncés hyper confortables et un grand lit au milieu. Elle se trouvait dans les combles et Rodrick l’adorait, elle était à son image. Coloré, rock, lumineuse, et en bordel.



Il s’assit dans un des sièges, super à l’aise et Manu posa ses fesses sur son lit.
- Je propose qu’on aille rejouer d’ici une demi-heure. Lâcha Rodrick.
- Tu es sûr ? Ton père nous a payé pour qu’on arrête.
- Pour qu’on arrête sur le coup, il n’a pas précisé pendant combien de temps.
Manu lui sourit avec amusement. Evidemment vu comme ça.
- Le but de la manœuvre c’est d’épuiser mes parents, jusqu’à ce qu’ils nous louent une pièce à côté de la fac pour faire de la musique.
- Ce n’est pas une mauvaise idée. Je pourrais demander un peu d’argent à mes parents aussi de mon côté.
- Génial ! De cette manière on pourra jouer quand on veut.
Manu hocha la tête. Rodrick fit tourner une de ses baguettes dans les mains tout en discutant avec lui d’un autre sujet. Lui et Manu aimaient pleins de choses en commun, alors il leur était facile de parler sans se rendre compte que le temps passait, et finalement ils retournèrent jouer de la musique, non pas une demi-heure plus tard, mais deux heures plus tard, parce qu’ils n’avaient pas vu le temps passer.
Une nouvelle fois ils firent un boucan de tous les diables. Et comme prévu, les parents discutèrent avec Rodrick et Manu pour qu’ils puissent jouer dans un endroit où ils ne dérangeraient personne.
- Bien sûr, nous voulons bien te louer une pièce pour vous, mais Rodrick tu dois prouver que tu le mérites, expliqua sa mère, je veux que tu ais de meilleures notes à la fac.
Rodrick grimaça, évidemment, les parents toujours les mêmes, toujours à penser à ces fichus notes, ces fichus cours. Ils ne comprenaient jamais rien, mais Rodrick n’avait pas vraiment le choix. Il tourna ses yeux vers Manu l’air de lui demander son aide, et celui-ci acquiesça :
- Je t’aiderai à réviser.
- Tu gères Manu !

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Le samedi soir, Rodrick sortit avec ses deux frères et Manu. C’était une autre condition de ses parents « sois cool avec Greg, on le sent déprimé ces derniers temps », tu parles, il n’était pas déprimé, il faisait semblant pour que les parents soient plus cool quand il ramenait des mauvaises notes. C’était un malin le Greg quand il le voulait. Rodrick se rapprocha autour de son frère :
- Toujours avec ta copine alors ? La blondinette ?
- Elle s’appelle Holly. Et oui on est toujours ensemble.
- Alors pas de raison de déprimer n’est ce pas ?
- Aucune raison.
Rodrick lui donna un coup de coude. Manny tenait la main de Rodrick :
- Et toi Rodrick t’as une amoureuse à l’école ? Demanda le petit.
- Non pas encore. Mais ce ne sont pas les filles qui manquent.
Manu marchait à côté d’eux, les mains dans les poches et Rodrick vint passer son bras autour de ses épaules :
- Et toi Manu ? Une femme ?
Manu haussa les épaules.
- Entre les cours et la musique, pas vraiment le temps de sortir. Répondit-il philosophiquement.
- Woh woh, la musique c’est la vie je suis bien d’accord, mais ça fait pas de mal de parler à des filles de temps à autres.
- Tu es sorti avec une fille dernièrement ? L’interrogea Manu.
- Non, mais ça devrait pas tarder.
Greg ricana :
- Tu dis ça Rodrick, n’empêche que t’as couru après Heather pendant plus d’un an et demi. Pour que dalle.
- Argh la ferme sale morveux, mauvais souvenir, mauvais souvenir. Je capte pas, j’ai même chanter une chanson de ce débile de Bieber pour elle. Les filles sont trop compliquées. Mais quand même, je suis sûr que bientôt je serai plus célibataire.
- Moi j’ai une amoureuse, lança Manny.
- Pas possible ? Toi ? Mais t’es qu’un mioche.
- Je suis pas un mioche, et j’ai une amoureuse.
Rodrick paru choqué et relâcha Manu :
- Je suis le seul encore célibataire dans la famille ? Sérieusement ?
Manny et Greg hochèrent la tête et Rodrick leur aurait bien lancé un truc gluant à la figure pour effacer leur sourire.
- Bien, ma prochaine mission, en plus de faire parti du meilleur groupe de rock interplanétaire, c’est de me trouver une copine. Une cool bien sûr.
Ils arrivèrent au cinéma, et firent passer Manny par l’arrière, car le film était interdit au moins de 12 ans. Un film d’horreur un peu sanglant, rien de grave. Puis comme ça ils économisaient le prix d’une place. Evidemment Manny eut la trouille de sa vie, fut à deux doigts de se pisser dessus, et Greg se moqua de lui pendant au moins dix minutes à la sortie du cinéma (il avait déjà pleins d’idées derrière la tête pour foutre la trouille à Manny prochainement). Rodrick avait l’impression de se voir lui-même avec Greg il y a quelques temps, si bien qu’il cru devoir venir en aide à Manny. Et il glissa un vers en plastique (allez savoir pourquoi il avait ça dans sa poche) dans le sweet de Greg, qui hurla. Rodrick éclata de rire, Manny aussi. Même Manu eut un sourire. Greg ronchonna, attrapa le vers, puis finit par rire lui aussi. Il garda le vers dans sa poche. Il en trouverait bien une utilisation – comme le mettre dans la chaussure de Rodrick le lendemain matin.

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Le week-end fut plutôt sympa, mais Rodrick devait faire ses preuves pour que ses parents acceptent de louer une salle pour faire de la musique. C’était pour cette raison que dès le lundi, il accepta que Manu essaie de l’aider pour ses cours. Ils s’installèrent dans la chambre de Rodrick. Le colloc n’était pas là, ça arrangeait Manu.
Ce dernier n’avait pas les mêmes, mais Manu était assez intelligent et il lui suffit de lire les cours de Rodrick pour savoir de quoi ils s’agissaient. Il l’aida dans ses révisions, et autant dire que ce ne fut pas hyper simple. Rodrick manquait de concentration, et s’il était loin d’être con, quand ça ne l’intéressait pas, il avait du mal à retenir. Ca faisait au moins la soixante-douzième fois que Manu essayait de lui expliquer un truc, mais toutes les dix secondes Rodrick faisait autre chose. Il tapait sur le bois de son lit avec ses baguettes en marmonnant un truc, essayant d’inventer des paroles pour une chanson. Ou bien il coupait Manu et lui demandait s’il avait faim, soif, envie de sortir ? « Et si on allait faire un tour ? ». Il se levait avec une envie subite de passer un coup de balais alors qu’il détestait faire le ménage. Il regardait son portable pour voir s’il avait reçu un message sur twitter.
Manu finit par perdre patience :
- Tu veux que tes parents te louent une pièce oui ou non ?
- Bien sûr que oui.
- Alors si c’est le cas, maintenant tu m’écoutes et tu retiens ce que je te dis. Sinon je te plante ici, tu te débrouilles et tu peux dire adieu à la musique.
Rodrick resta cloué un moment sur son lit, puis soupira.
- T’as raison Manu. Allons-y.
Et il se montra obéissant et écouta Manu. Apprit ses leçons, compris ce que les profs essayaient tant bien que mal à lui enseigner. C’était le prix, s’il voulait réaliser son rêve.

Les notes de Rodrick remontèrent, ses parents furent satisfaits, avec l’aide des parents de Manu ils louèrent au garçon une salle où ils pourraient aller faire autant de boucan qu’ils le désiraient. Rodrick y déménagea sa batterie et aussitôt lui et Manu jouèrent toute la nuit, et comme deux idiots s’endormirent en vrac sur le sol au cours d’une pause où ils discutaient. Rodrick était le genre à dormir n’importe où, dans n’importe quelle position, et n’importe quel bruit ne l’aurait pas réveillé. Manu dormit moins bien que lui, ce fut peut-être pour ça qu’au cours de la nuit, à la recherche d’un oreiller pour sa tête, il ne trouva rien de mieux que l’épaule de Rodrick. Comme c’était beaucoup mieux, il put se rendormir tranquillement.

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Moins d’une semaine plus tard, le destin prit un nouveau tournant et une fille entra dans la chambre de Rodrick alors que lui et Manu étaient entrain d’essayer d’écrire une chanson.
- Non « Perroquet » n’est pas une bonne rime pour « Monnaie », et puis ça ne veut rien dire « j’emmerde la monnaie et j’aime pas les perroquets ».
- Bah moi j’aime pas les perroquets, ronchonnait Rodrick.
- Le problème n’est pas que tu aimes ou non les perroquets, cette chanson ne veut rien dire.
- Si ça signifie que j’aime pas les perroquets et que j’emmerde la monnaie.
- Merci pour ces explications Rodrick. Sourit Manu. Mais on ne peut pas dire ça dans une chanson.
- Comme tu veux, c’est toi qui chantes, c’est toi qui décides.
Puis il donna un gentil coup de coude à Manu et ils barrèrent les deux seules phrases qu’ils avaient réussi à écrire jusqu’à maintenant.
- Et si vous écriviez plutôt « J’emmerde la société de consommation, faudrait pas nous prendre pour des cons » ?
Manu et Rodrick levèrent la tête pour regarder la fille qui se tenait avec un air ironique contre la porte, les bras croisés. Elle avait des cheveux blonds et des mèches roses dans les cheveux, du eyeliner entourait ses yeux verts, elle avait les ongles peints ne noirs, des bracelets avec des piques tellement pointus qu’elle aurait pu éborgner un passant, et portait un tee-shirt de Nirvana. C’était la nana la plus méga classe que Rodrick n’avait jamais vu de toute sa vie.
- Génial, dit-il en écrivant les paroles qu’elle avait proposé en faisant pleins de fautes. Au fait t’es qui ?
- Lola, c’est par ici pour jouer de la musique ?
- Oui c’est par ici.
- Je suis guitariste. Votre groupe là ça m’intéresse.
Rodrick lui fit son plus beau sourire :
- Alors dans ce cas bienvenue. Moi c’est Rodrick et lui c’est Manu. Je suis le batteur, c’est le bassiste-chanteur.
- Super. Dit-elle. Apparemment vous avez aussi besoin d’aide pour écrire vos chansons.
Manu hocha la tête :
- Peut-être un peu.
- Bien. Faites moi une place, je vais voir ce que je peux faire pour vos petites têtes vides.
Manu et Rodrick se décalèrent et elle s’assit entre eux.
- Je préviens, pas question de caser de perroquet dans les chansons.
- Comme tu veux. Toute façon j’aime pas les perroquets. Accepta Rodrick.
Elle haussa les épaules. Manu lui proposa un chewing gum qu’elle accepta, et en moins d’une heure, ils devinrent tous les trois quelque chose comme « les meilleurs amis du monde ». Avec leur première chanson entre les mains.

A suivre.

(1) là il faut allez lire mon autre fic « le Rock, les filles, la vie » pour en savoir plus sur Manu.

OHOHOHOHO. OOOHOUUUHOOOH. OHOOUUUHOOOHOHOHOHOOOOO I know you love me. I know you can.
Bref.
J'ADORE TELLEMENT PUNAISE. Et c'est trop biené cris, et Rodrick est tellement gluh. Et ses frères et Manu et Lola et broum.
J'en perds mes mots.
J'aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaime. c'est tout ce que j'ai à dire.

FULL DÏPER ! HIT THIS BUTTON
BABY BABY OOOOH.
Bref.

Oh j'aime bien ton adaptation du personnage <3 C'est intéressant à lire et c'est drôle aussi xDD C'est une bonne idée

Coucou.

Wow. J'aime énormément. Les personnages sont tellement colorés et vivants!! Rodrick me tue, Manu est juste adorable, et Lola semble explosive!!

Puis même les petits frères, et tout. Tout le monde est tellement haut en couleurs, c'est un vrai régal à lire!^^

Merci de partager!!


Maeve

Ils sont déjà très colorés dans les films, complètement frigés de la cervelle (surtout Rodrick). Donc bon ça va, j'imagine c'est que c'est proche de l'ambiance des films. Contente que ça vous plaises à tous

Mdr Rodrick a un truc avec les perroquets non ? XD c'était trop drôle.

En tous cas, on voit que tu les aimes tous beaucoup, les descriptions sont géniales et Rodrick est fun

et Greg me fait trop penser à Adam dans le sens ou même si on semmerde entre frère et soeur ya toujours de l'amour fraternel

Dans les films normalement c'est l'histoire de Greg qui est raconté et pas celle de Rodrick, mais Rodrick est mon personnage favoris <3