Cupidon - Chapitre 2 - SPN, destiel-Sam, pas de spoil

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- J'en reviens pas que t'aies accepté, j'en reviens pas...

Ils étaient revenus à l'hôtel et Dean faisait les cent pas, toujours pas calmé depuis leur rencontre avec le Cupidon. La lumière dorée le suivait, plus instable que jamais, prenant des éclats jaunes sous les lampes sales de la chambre miteuse. Par la fenêtre, il faisait nuit noire.

Sam écarta les bras devant lui en signe d'impuissance.

- Que pouvais-je faire d'autre? C'est vrai, j'ai fait une promesse.

Dean s'arrêta, son expression furieuse. Les particules lumineuses brillèrent vivement un bref instant, rappelant à Sam la foudre.

- Et c'était pas stupide du tout, de faire une chose pareille. Combien de fois faudra-t-il le répéter : on ne fait pas de pacte avec les créatures surnaturelles!

Sam roula des yeux. Cette règle, ils l'avaient tous bafouée au moins une fois, Castiel y compris.

- Ce n'était pas un démon, Dean. Il ne va pas prendre mon âme.

- CA VEUT PAS DIRE QU'IL N'EST PAS DANGEREUX!

Dean se remit à marcher frénétiquement, ses yeux quittant son visage. Il porta son pouce à sa bouche pour en arracher les peaux.

- Il nous a pas tout dit. Il y a un piège. Quelque chose. Y'a toujours quelque chose.

Les prunelles de Sam s'agrandirent. Il n'avait jamais vu son frère dans un tel état d'agitation.

- Dean...

- Toujours, toujours. J'aurais dû le tuer quand j'en avais l'occasion, cette espèce de-

- DEAN!

Sam se rapprocha vivement, attrapant Dean par les épaules pour l'immobiliser. Ses yeux verts bougeaient en tous sens, sa respiration s'était accélérée; les particules, autour de lui, semblaient imploser sur elles-mêmes, confuses et hystériques.

Sam secoua son frère jusqu'à rencontrer son regard.

- Dean, tu es en train de paniquer-

- Je panique pas !

Dean le repoussa avec une force qui le surprit, le faisant tomber à terre. Depuis le sol, Sam le fixa, incrédule, tandis que Dean observait ses mains qui ne cessaient soudain de trembler, sa respiration échappant à son contrôle.

Grinçant des dents, Dean ferma les yeux, serrant les poings. Il inspira à fond, consciemment, lentement, et expira en se forçant à détendre tous ses muscles. Il continua la manoeuvre jusqu'à ce que ses mains se calmassent, ses ongles ayant laissé des croissants sanglants sur ses paumes, son maintien de nouveau assuré sur ses jambes.

Sam se releva avec prudence. Il tendit la main vers lui, l'approchant avec hésitation :

- Ce n'est pas vraiment le Cupidon lui-même qui te dérange, pas vrai...?

Dean rouvrit les yeux, son regard intense. Il ne répondit pas.

Les particules, autour de lui, paraissèrent s'assombrir un instant, se posant sur ses épaules avec défaite.

Sam soupira :

- Tu sais ce que je peux voir quand je te regarde, hein?

Dean le fixa sans un mot.

Et puis, il tourna les talons, attrapant les clefs de sa voiture, et quitta la chambre sans se retourner.

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Sam resta assis sur son lit un bon moment, ses yeux dans le vague, sa tête entre ses mains. Son mal de crâne, étrangement, ne s'était pas calmé; la douleur, peu importante mais lancinante contre son occiput, refusait de se faire oublier, tambour constant depuis que le Cupidon lui avait transféré sa Vision.

Dean ne répondait pas à son portable. Probablement qu'il s'était échoué dans un bar quelque part, gérant ses problèmes comme il savait si bien le faire : avec de l'alcool. Et une fille, s'il en avait trouvé une et qu'il ne l'avait pas fait fuir.

Il ne rentrerait peut-être pas ce soir.

Sam soupira.

Un ange lui avait donné une mission et Internet ne lui avait rien apporté de plus que ce qu'il savait déjà. Qui d'autre qu'un autre ange pour lui fournir un peu plus d'informations?

Sam ferma les yeux, déterminé.

Et pria Castiel.

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Cas arriva vite. La première chose qu'il fit après être apparu fut de regarder autour de lui, penchant sa tête sur le côté en fronçant délicatement un sourcil :

- Dean n'est pas là...

Ce n'était pas une question mais une affirmation. Sam ravala un énième soupir et répondit tout de même :

- Non, Cas. Il est sorti.

Cas posa enfin les yeux sur lui :

- Hello, Sam.

Et puis, il se figea subtilement, l'observant soudain de manière intense, ses yeux bleus braqués sur lui.

Sam déglutit, nerveux. Il se demanda comment Dean faisait pour supporter ce regard constamment focalisé sur lui.

Le front de Cas se plissa un peu plus. Et alors, sa posture ne bougea pas mais quelque chose sembla remuer autour de lui, une ombre ou un gaz de couleur bleue, discret mais bien présent; pas visible sous tous les angles, disparaissant à la lumière mais pourtant bien là, s'agitant avec inquiétude, les yeux de la même couleur rétrécis.

Les prunelles de Sam s'arrondirent. Il ne s'attendait pas à ce que la Vision du chérubin marchât aussi sur Cas.

Cas se rapprocha de lui, toujours assis sur le lit, et se pencha pour se mettre à sa hauteur. Il posa une main sur son épaule, étudiant ses yeux prudemment.

- Un ange t'a donné de la Grâce.

Sam se mordit la lèvre :

- Oui. Un Cupidon, Cas.

Et puis, il lui conta tout. Tout depuis le début : ce qui les avait amenés dans cette ville et le scepticisme de Dean; le chérubin et le transfert de Grâce, la Vision. Le marché passé.

Il lui conta tout, excepté la couleur de l'âme de Dean et ce qu'elle signifiait.

Durant son récit, Cas hochait la tête sans l'interrompre, l'écoutant attentivement. Sam en profita pour le détailler et remarqua que le gaz bleu avait disparu : probablement qu'il ne pouvait le voir que quand l'ange était soumis à de fortes émotions. Ce n'était pas plus mal, Sam avait bien assez à faire avec son frère.

A la fin de son récit, Castiel l'observait toujours, semblant plongé dans ses pensées :

- Sais-tu de quel Cupidon s'agissait-il? Plusieurs anges ont cette fonction au Paradis.

Sam secoua la tête. Il se sentit bête de ne pas avoir pensé à demander son nom à la créature.

- Non, je ne sais pas. Désolé, Cas.

Cas se détourna légèrement, fermant les yeux. L'ombre bleue réapparut, très légère, entourant sa tête comme une paisible auréole, et Sam comprit qu'il utilisait sa Grâce.

Cas rouvrit les paupières; ses sourcils étaient froncés de nouveau, sa bouche repliée vers le bas :

- Je n'arrive pas à le localiser.

Sam eut un sourire gêné :

- Il voulait "prendre des vacances". Il a dû couper sa radio d'ange et disparaître de vos radars, pour être tranquille.

Cas le regarda, contrarié et peu convaincu :

- Peut-être.

Il mentait toujours aussi mal.

Sam soupira. Encore.

- Cas, qu'est-ce qui te dérange?

Cas laissa son regard courir sur son visage.

- Ce n'était pas très prudent de faire ça, Sam. Promettre à un ange que tu ne connais pas de l'aider.

Sam sourit de nouveau, amer :

- Dean m'a dit la même chose.

- Dean?

Quelque chose d'étrange se produisit, alors. Cas sourit à son tour, légèrement asymétrique et délicat, de ce sourire que, Sam réalisait à présent, il n'avait que pour Dean :

- Oui. Bien sûr que Dean t'a dit la même chose...

Le gaz bleu réapparut, aérien, mais quelque chose parut l'éclairer brusquement, comme un coup de foudre, trop rapide pour que Sam ne le saisît.

Sam cligna des yeux. Le gaz bleu avait de nouveau disparu.

Cas le fixa avec sérieux :

- Sam. Ressens-tu quelque chose d'inhabituel, depuis le transfert de la Grâce? De la fièvre, des bourdonnements d'oreille? Ou comme si tu avais la grippe?

Sam fronça les sourcils.

- Eh bien, il y a bien ces maux de tête...

Le visage de Cas se figea comme du marbre.

Sam sentit le sang quitter le sien :

- Quoi? C'est quelque chose d'important?

Cas s'approcha un peu plus, s'asseyant sur le lit pour de nouveau poser une main sur son épaule. Il ouvrit la bouche.

C'est le moment que choisit Dean pour faire irruption dans la pièce.

- Hic! C'est nuuuul, une ville sous l'infu-, inf-... Fluence d'un Cupidon. Toutes les filles étaient en couple!

Sam se statufia, comme pris en faute. Il se tourna vers Dean lentement, avec un mauvais pressentiment et l'étrange impression d'avoir soudain commis une grosse, grosse erreur. Castiel, à ses côtés, s'était également figé, la main toujours sur son épaule mais tout son corps brusquement tourné vers Dean, ses prunelles larges et un sourire, minuscule, commençant à poindre au coin de ses lèvres.

Le gaz bleu réapparut, flou, brouillé, sa couleur éthérée.

- Dean.

Et puis, plusieurs choses se produisirent en même temps.

Au son de la voix de Cas, Dean se pétrifia, pas comme on est pris au dépourvu mais comme le temps s'arrête; mais comme on est électrocuté. Il se pétrifia et, au ralenti, plus saoul qu'il ne l'avait été depuis longtemps, il se tourna vers Cas, yeux agrandis sur des iris éclatés.

Et les particules, autour de lui, ronronnèrent soudain, légères, légères, se précipitant vers l'ange pour l'entourer, bondissant autour de ce dernier avec une joie dorée indescriptible.

Elles se posèrent sur ses joues, sur son nez, aux coins de ses yeux, avec une tendresse douloureuse et impossible et elles murmuraient; elles murmuraient sans relâche :

Castiel, elles appelaient. Castiel...

Et Cas, aveugle à tout, souriait. Il souriait simplement, sereinement, comme il le faisait toujours en saluant Dean, l'affection battante au fond de ses yeux.

Et, comme on allume la lumière, le gaz autour de lui flasha or.

- Hello, Dean...

Le souffle de Sam se coupa.

Au son qui lui avait échappé, Dean rencontra son regard, juste une seconde; mais ce fut assez.

Il se recula brutalement, précipité, fou, ses jambes ivres le portant à peine; il se recula jusqu'à se plaquer de lui-même contre la porte de la chambre, renversant la table basse au passage, pointant du doigt Castiel :

- Qu'est-ce qu'il fait là, lui ?!

Et Sam était incapable de lui répondre. Il avait cru son frère "paniqué" un peu plus tôt, mais cela n'avait rien à voir avec maintenant; rien à voir avec le pur désespoir qui enflait soudain les pupilles de Dean, les ouvrant sur du vide et fendant le coeur de Sam en deux.

Et Castiel, inconscient de ce qu'il se passait réellement, se leva aussitôt, ses sourcils froncés. Et le brouillard qui l'entourait se contractait avec une inquiétude tellement vive, son aura dorée tellement chaleureuse dans son envie d'aider Dean que Sam dut fermer les yeux.

- ...Dean? Quelque chose ne va pas?

Castiel se rapprocha, lentement, main tendue en direction de Dean.

Et Dean se brisa.

- Va-t-en...

Dean leva les yeux, fixant Cas avec toute la colère dont il était capable, avec ses dernières forces, le dernier souffle qu'il lui restait.

- On n'a pas besoin de toi ici. Dégage de là, Cas.

Et le gaz, autour de Cas, sembla se glacer, devenant gris. Solide.

Cassable.

Et Cas baissa la main. Et ses yeux tombant sur le sol sans le voir, sa voix s'éleva, trop petite, son aura finissant de s'effriter autour de lui :

- ...Bien sûr. Si ma présence te cause autant de douleur, je ne réapparaîtrai plus devant toi, Dean.

Et, il disparut.

Et ce ne fut qu'à ce moment que Dean se laissa tomber, glissant jusqu'au sol, particules autour de lui éteintes et sans ailes.

Il plaqua ses mains contre ses yeux; elles tremblaient. Un sourire tordu déforma ses traits :

- Je n'ai pas besoin de toi...

Un son éclata de sa gorge, et en réalisant que c'était un sanglot, le coeur de Sam acheva de se briser.

XXX

A suivre.

eeen la scène de fin je l'ai lu au moins 14 milliards de fois.
Ca fait une fois de plus ihihi <3

Oh mais my god aie !! Mais Maeveuuuuuh ! C'est quoi cette histoire pourquoi c'est tout tristounet ca va pas DU TOUT çà !

...

J'ai adoré quand même, je dois être masochiste. J'vais lire la suite !