Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

Partagez

Original - pas de spoil - Chapitre 20

Aller en bas
Swato
Swato
Dieu vis sur une tortilla.
Messages : 1062
Date d'inscription : 08/08/2013

Original - pas de spoil - Chapitre 20 Empty
MessageSujet: Original - pas de spoil - Chapitre 20 Original - pas de spoil - Chapitre 20 Icon_minitimeDim 24 Mai - 0:08

Fandom: Original
Prompt: J'ai tourné autour de "Je ne te quitte jamais des yeux."
Note: ... A ne pas lire en dernier, sans rien derrière. Très triste. Bonne lecture quand même Smile




Chapitre 20






Mon escapade sous la pluie m'apporta deux choses: la réalisation de ce qui se tramait entre Paddy et moi depuis un bout de temps et... une angine.

— C'est juste un coup de froid, calme-toi et reviens ici.

Paddy croisa les bras sur sa poitrine et je l'attirai à moi sans y faire attention. J'enroulai un bras autour de sa taille et le serrai contre moi. Je me familiarisai avec son corps, une main sur sa hanche, l'autre au creux de son dos. La sienne se perdit dans mes cheveux et je fermai les yeux. A part un mal de gorge et un pincement aux poumons, j'allai parfaitement bien.

— On va éviter les démonstrations d'affection quand Nicky sera là, ok ? Si elle me voit comme ça, elle aura de quoi se foutre de moi pour les cinquante ans à venir.

Paddy se redressa sur un coude pour mieux m'observer:

— Elle aime bien se moquer de toi, sourit-il.
— Elle ne vit que pour ça.

Paddy se blottit contre mon coté, la tête sur mon épaule et un bras autour de ma taille. Je jouai avec une de ses boucles brunes, l'enroulai autour de mon index:

— Est-ce qu'elle vient toujours te faire les cheveux ?
— Tous les matins avant de se rendre à l'école, elle va bientôt arriver.
— On ferait mieux de se lever alors...
— Hm hm...

Je ne fis pas un geste pour me lever, lui non plus. Je cachai mon sourire dans ses cheveux et en profitai pour glisser mes mains sur sa peau nue, laissai mes doigts voyager de son épaule et suivre la ligne de sa colonne vertébrale. Paddy tressaillit, sa main se crispa sur ma hanche, son pouce y traçait des cercles.

La porte claqua, je fronçai le nez et remontai la couverture sur nous. Nicky apparut et s'effondra sur le lit, à moitié sur nous.

— Bonjour à toi aussi, grommelai-je.
— Bonjour, Nicole.

Nicky maugréa quelque chose d'incompréhensible en réponse et se hissa sur ses coudes pour nous voir, elle fronça les sourcils en nous examinant du regard tour à tour.

— Je rêve ou... Vous êtes à poils !?
— Ouaip.

Nicky bondit sur ses pieds, les yeux ronds comme des assiettes et la bouche ouverte avec outrage, elle leva les bras au ciel et quitta la pièce le plus vite possible:

— OH MON DIEU ! MES YEUUUUUUUUUX !

J'étouffai un rire d'une main et croisai le regard de Paddy qui se mordait très fort les lèvres pour ne pas rire aussi.

— Jamie, nous ne sommes pas nus ! Me réprimanda t-il.

Paddy se leva et effectivement, il n'était pas nu, son boxer en était la preuve irréfutable. Je roulai sur le ventre et le mangeai des yeux.

— J'ai le droit de rêver...

Le sourire qu'il m'adressa par dessus son épaule fit rater un battement à mon coeur. Paddy quitta la pièce après avoir enfilé un tee-shirt et un pantalon, je pris un oreiller et cachai mon sourire stupide dedans. La réalité me rattrapa vite en posant mon pied gauche par terre, peu importe si je me sentais invincible, je ne l'étais pas.

Je retrouvai Nicky et Paddy dans le salon. Ma soeur me fusilla du regard par dessus son bol de chocolat chaud, Paddy me montra une tasse de café qu'il avait posé sur la table basse à coté du puzzle/miroir.

— Franchement, c'est dégoûtant, vous auriez pu laisser une serviette sur la porte pour que je n'entre pas.
— Une serviette ? Demanda Paddy avec perplexité.
— C'est un signal que tu laisses quand tu couches avec quelqu'un. Pour que la personne qui passe par là n'entre pas dans la pièce ! Râla Nicky.
— Mais nous n'avons pas...
— Tu n'avais pas à entrer dans la chambre sans toquer dans ce cas, le coupai-je.
— J'entre toujours dans la chambre sans toquer !
— Plus maintenant, riais-je.

J'aurais peut-être dû être gêné mais embarrasser ma petite soeur était d'autant plus amusant, je ne parvins pas à rougir de la situation, j'étais trop fier de moi.

— Raté, grogna t-elle.
— Sale gosse.

Nicky poussa un énorme soupir et but une gorgée de son chocolat pour se donner une contenance. J'échangeai un regard complice avec Paddy suivit d'un sourire en coin.

— Allez, Padraig, approche que j'arrange ta tignasse.

Nicky coiffa Paddy comme tous les matins avant de partir pour le lycée. La bonne nouvelle du jour, c'était qu'elle revenait vivre à l'appartement ce soir, tout avait été arrangé avec les services sociaux, j'avais passé la plupart de ma convalescence à négocier pour qu'elle revienne vivre avec Paddy mais ils n'avaient rien voulu entendre.

Mais maintenant que j'étais de retour, elle revenait aussi.



*




La journée passa relativement vite.

Je rattrapais le temps perdu avec Paddy tout en bossant sur le puzzle. Les derniers éclats étaient les plus petits et donc les plus difficiles à assembler mais à deux nous abattions une partie du travail.

— Tu veux que nous allions chercher Nicky ? Je pense que nous avons besoin d'une pause de toute façon...

J'acquiesçai et enfilai ma veste. Paddy supporta mon allure d'escargot sans se plaindre, il me reprocha juste de ne pas avoir pris la cane de l’hôpital avec moi... Je la détestai:

— Si tu veux vraiment que je marche avec une cane, tu n'as qu'à m'acheter celle de Dr House et peut-être que je m'en servirais. Celle de l’hôpital est grosse, moche et j'ai l'air d'un handicapé avec.

Nous étions au coin de la rue lorsque j'entendis un bruit de pétarade. Je fronçai les sourcils et en cherchai l'origine sans l’apercevoir.

— Je sais pas comment ça se passe dans ce lycée mais à leur âge j'avais autre chose à faire que d'allumer des pétards.
— Comme étudier ?
— Faire la fête, plutôt, souriais-je.

Des cris terrorisés se firent entendre. Et l'instant d'après, ce n'était pas seulement des cris: une marée de jeunes se précipita pour fuir l'endroit où les pétards avaient retentis. Une inquiétude tenace me vrilla l'estomac, je courus à contre-sens pour me rapprocher des grilles du lycée, Paddy sur mes talons.

— Nicky !? Nick ! Appelai-je.

Je pris la main de Paddy lorsque la foule s'épaissit, une vague de terreur régnait, les gens se poussaient, se bousculaient, se marchaient presque dessus. Si bien que je luttais contre tout mes instincts pour ne pas courir dans l'autre sens avec eux.

— Nicky !

Impossible de la retrouver dans cette marée humaine.

Je continuais mon avancée malgré tout et me figeai en arrivant devant la grille. Mon sang se glaça dans mes veines. Trois personnes étaient à terre dans la cour de récréation, une personne était debout et elle tenait une arme à feu à bout de bras. Je poussai la personne qui me barrait le chemin mais mes jambes étaient comme sciées.

Parce que ces deux chevelures couleurs de feu, je les connaissais comme le dos de ma propre main.

Mes jambes semblaient faites de coton. Je me traînai jusqu'à la personne debout, ma mère:

— Qu'est-ce que t'as fait... Qu'est-ce que...

Ce n'était pas ma voix, je ne la reconnaissais pas.

Mon pied ripa contre le sol, je tombai à genoux et rampai jusqu'à... jusqu'à... Mais ça ne pouvait pas être elle. C'était quelqu'un qui lui ressemblait, comme deux gouttes d'eau. Je n'osai pas la toucher, j'avais peur de lui faire mal.

Ses paupières étaient fermées, est-ce qu'elle respirait encore ? Elle respirait encore, c'était sûr.

Ses longs cheveux roux étaient éparpillés par terre, comme de la lave en fusion. Elle avait un trou rouge, tout près du cœur.

Mais ce n'était pas elle, ce n'était pas elle de toute façon.
Pas elle, pas elle, pas elle, pas elle.

Un coup de feu.

Ma vue était trouble mais je n'avais rien.
Lily avait les bras tendus, l'arme pointé dans ma direction, les joues baignées de larmes. Elle avait tiré et elle m'avait raté. Mais elle les avait eut, ces trois personnes allongés sur le sol.

Des cris retentirent mais je ne compris rien de ce qui se disait. Mes yeux étaient de nouveau fixés sur elle, sur la réplique exacte de celle que j'aimais le plus au monde.

Un nouveau coup de feu.
Et un corps tomba pas loin.
Des gens coururent.

La panique, le chaos, les sons.

On me saisit par les épaules, on me poussa loin d'elle et je ne parvins pas à me débattre, mon cerveau s'embruma. Une ambulance entra dans mon champ de vision et ma bouche s'anima seule:

— Vous devez la sauver, elle est encore en vie, vous devez faire quelque chose. Elle n'est pas morte, elle est juste blessée. Elle ressemble à... Elle ressemble à... Vous devez la sauver !

Personne ne me répondit.

On me poussa quelque part sur le coté, hors du chemin. J'entendis quelqu'un dire que je l'avais échappé belle et que j'avais eut de la chance. Une paire de bras s'enroula autour de mes épaules. C'était Paddy qui était finalement resté près de moi. Mes yeux restèrent collés à cette silhouette aux cheveux roux, allongée par terre, si belle, si fragile.

Des secours s'agitèrent autour d'elle. Pendant une éternité.
Les têtes se baissèrent. Deux hommes quittèrent le petit groupe.
Revinrent avec une civière.
Placèrent la silhouette fine dessus avec précaution.
Un secouriste remonta une fermeture éclair et je reconnus...

— Non...

La fermeture remonta, remonta... Plus elle remontait, plus je me noyais.

— Non, non, non...

Je ne le supportais pas. Paddy me tenait contre la grille et il fallait que je bouge, que j'empêche ce vide terrifiant de s'emparer de moi, ne pas y réfléchir, ne pas penser, ne pas penser. Ne pas penser que si je m'étais dépêché, si j'étais arrivé cinq minutes plus tôt ça n'aurait pas eut lieu. Ne pas penser que la silhouette sur la civière était le portrait craché de Nicky.

— Non, non, non, non, non, NON !

Il fallait que Paddy bouge, qu'il me laisse partir, je ne pouvais pas être là, je ne voulais pas être moi, je ne voulais pas rester enfermé dans ma tête. Pas ici, pas près de tout ce monde, pas près de cette housse mortuaire.

Il y avait ce vide sombre et sans fin qui me terrifiait, là où ma petite soeur s'était toujours trouvée. Il y avait ce trou à vif qui se creusait, se creusait... encore, encore, sans s'arrêter. Pas d'air, pas de respiration, les images qui se confondaient, mon cerveau qui pensait trop, qui se pétrifiait, la culpabilité qui m'engloutissait, les bras qui me retenaient enfermés dans mon propre corps, dans ma tête, dans cet enfer.

Et elle m'avait raté. Elle avait tiré à coté.

Pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air, pas d'air...




*






Irréel, c'était le mot.

On m'avait embarqué et mis sur le coté. La mort de ma sœur avait été confirmé.

Et je n'arrivais plus à ressentir quoi que ce soit.
J'étais engourdis.
On me faisait signer des trucs, comme si c'était important.

Un gars s'était frayé un chemin jusqu'à moi en parlant de don d'organe, j'avais failli lui taper dessus. Je l'avais peut-être fait, je ne m'en souvenais plus. J'espérais l'avoir fait. Je voulais que tout le monde souffre, je voulais des paysages désolés, peut-être même du sang, des larmes, beaucoup de souffrance, un océan de douleur, l'enfer sur terre pour refléter ne serait-ce qu'un tiers de ce qui restait muet dans mon coeur.

Mes yeux étaient secs, je n'avais pas pleuré.

— Monsieur Rose ?

J'aurais voulu répondre mais ma bouche ne voulut pas s'ouvrir.

— Je venais vous informer que votre mère, Lily Rose est décédée.
— Bien.

C'était peut-être la seule bonne nouvelle de la journée.
Je commençai à ressentir quelque chose et ce n'était pas très bon.
Ça remuait quelque part dans ma poitrine, mes doigts se mirent à trembler, puis mon corps en entier.
On m'avait donné quelque chose pourtant, un truc pour me calmer.
Ma tête était vide, tout mon corps vide.

Une discussion eut lieu juste à coté de moi, avec la voix de Paddy et une autre féminine, une infirmière peut-être. Et on m'emmena encore, doucement. Dans une voiture. Je regardai dehors, la tête appuyée contre la fenêtre. On me fit sortir du véhicule. Entrer dans un batiment. Dans un appartement. Le mien ? Le mien. Dans ma chambre.

La présence quitta mon coté pour s'en aller je ne savais où.
L'absence de contact me replongea inexorablement dans ma propre tête et ce qui s'y passait, les tremblements revinrent.

On revint. Paddy.

Il me tendit un verre d'eau et un comprimé, je le pris sans faire d'histoire et le regardai faire la même chose. Il enleva ses vêtements et ses chaussures pour rester en boxer et je fis pareil, par mimétisme.

Nous nous glissâmes sous les draps, chacun de son coté. Jusqu'à ce que les tremblements de Paddy n'atteignent l'intensité des miens. Je le tirai contre moi et ne fis aucune remarque lorsque ses épaules se secouèrent et qu'il se mit à pleurer.


Quant à moi...
Le trou, le vide, la plaie à vif rehaussée d'une poignée de sel.
Tout resta enfermé à l'intérieur.






A suivre...
Maeve
Maeve
Je suis ton père Luke
Messages : 990
Date d'inscription : 17/08/2012

Original - pas de spoil - Chapitre 20 Empty
MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Chapitre 20 Original - pas de spoil - Chapitre 20 Icon_minitimeLun 25 Mai - 21:43

Ok, alors.

Huh.

J'ai les larmes aux yeux.

C'est horrible. Pourquoi Nicky? Pourquoi, pourquoi? T T

Et que va-t-il se passer ensuite?

J'ai peur. J'ai très peur de la réaction de Paddy, de la pierre toujours là. Et de James et du vide en lui.

Guh. On va aller lire la suite, hein? T.T


Maeve
Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
Messages : 1927
Date d'inscription : 30/07/2012

Original - pas de spoil - Chapitre 20 Empty
MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Chapitre 20 Original - pas de spoil - Chapitre 20 Icon_minitimeMar 26 Mai - 11:15

oh ben putain, mais quelle saloperie la mère. Je suis tellement sous le choc que j'arrive pas à être triste, c'est juste trop horrible quoi.
C'est quoi ce bordel, c'est un cauchemar en fait c'est ça?

Contenu sponsorisé

Original - pas de spoil - Chapitre 20 Empty
MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Chapitre 20 Original - pas de spoil - Chapitre 20 Icon_minitime

Original - pas de spoil - Chapitre 20
Revenir en haut
Page 1 sur 1
Sujets similaires
-
» Original - pas de spoil - Chapitre 10
» Original - pas de spoil - Chapitre 1
» Original - pas de spoil - Chapitre 14
» Original - pas de spoil - Chapitre 5
» Original - pas de spoil - Chapitre 11

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Swato-
Sauter vers: