Original - pas de spoil - Chapitre 18

Fandom: Original
Prompt: Y a comme un malaise
Note: ... Pas très contente de ce chapitre mais bon... Dites-moi quoi !









Padraig sortit du Tsunaïwa à toute vitesse et courut jusqu'à l'arrêt de bus le plus proche. Il se souvenait des moindres détails du trajet qu'il devait effectuer, Nicky le lui avait montré trois fois pour être sur. Il se les remémora tout de même:

Prendre le bus numéro 37, descendre à l'arrêt Heckshells, prendre le bus numéro 15, descendre à l'arrêt Moor et marcher jusqu'à l'hopital. Simple, facile.

Il monta dans le bus 37, paya le chauffeur pour un ticket, s'assit sur un siège et fut le seul passager à mettre sa ceinture de sécurité, tendu mais calme. Depuis leur accident de voiture, Paddy n'était pas très rassuré lorsqu'il devait prendre ce moyen de locomotion. Une petite fille dans la rangée d'à coté était debout et marchait dans les allées, une sucette dans la bouche, elle ignorait sa mère qui lui demandait de retourner à sa place. Elle s'arrêta en face de lui:

— Monsieur, t'es beau !
— Merci... Tu devrais retourner t'asseoir aux cotés de ta maman et mettre ta ceinture.
— Tu dis pas que moi aussi j'suis belle ? Bouda t-elle.
— Seulement quand tu te seras assise et que tu auras mis ta ceinture.

La petite fit la moue, courut retrouver sa mère et s'assit sur son siège en le regardant avec intensité. Padraig lui montra sa propre ceinture et elle soupira mais boucla la sienne.

— Tu es très jolie.

La petite rayonna et se tourna vers sa mère en rougissant. Cet échange fit oublier sa nervosité à Padraig pour un temps. Il changea de bus lorsqu'il atteignit l'arrêt Heckshells. Plus il approchait de l’hôpital, plus l'impatience le gagnait. James s'était réveillé de son coma, allait-il bien ? On les avait prévenu que le choc qu'il avait reçu en se cognant la tête contre l'habitacle était violent, qu'il était possible qu'il ne se réveille pas.

Cette annonce lui avait fait l'effet d'un coup de massue sur le haut de crâne. Il aurait tout aussi bien pu recevoir la foudre. Nicky avait été placée en famille d'accueil en attendant le possible réveil de son frère et Paddy avait fait profil bas en s'occupant de l'appartement.

Sa première nuit dans les combles, il l'avait passé roulé en boule dans le lit de Jamie, à pleurer, maudissant le sort de s'acharner sur ses proches. Les jours suivants, il s'était secoué et avait décidé de s'occuper des possessions de Jamie en attendant son réveil. Il ne pouvait accepter que la malédiction lui vole un nouvel être cher, il le refusait.

Le matin, il se levait et effectuait son service au Tsunaïwa. Il rentrait, prenait les deux bus pour se rendre à l'hôpital où il rendait visite à James. Il restait quatre heure à ses cotés, lui parlait, le regardait... le secouait, le pinçait doucement en espérant le réveiller. Il était parfois accompagné de Nicky lorsque sa famille d'accueil la laissait tranquille. Après sa visite quotidienne, Paddy rentrait et retrouvait Amber. Tout les deux, ils assemblaient les éclats du miroir, un à un. C'était fastidieux et en un mois, il n'avait accompli qu'un quart du travail.

Et voilà que cet après-midi, on l'appelait pour lui annoncer que James Rose s'était réveillé, qu'il allait bien... Paddy avait failli tout laisser tomber pour se précipiter à l'hôpital, mais il ne le pouvait pas, René Tsunaïwa n'attendait qu'une erreur de sa part pour le renvoyer.

Padraig descendit à l'arrêt Moor et marcha à vive allure, remontant la longue allée de béton qui menait à l’hôpital. Son coeur battait fort dans tout son corps, comme un tambour qui s'emballe.

Il ne s'arrêta pas à l'accueil, il connaissait le numéro de la chambre. Il monta dans ce drôle d'engin qu'on appelait "ascenseur" et pressa le bouton du 3eme étage. L'appareil eut un soubresaut, il s'accrocha aux rampes de sécurité en grinçant des dents. Les portes s'ouvrirent et il s'empressa de sortir. Ses pas eurent un accro en approchant de la chambre de James, il réajusta sa veste, repoussa une mèche derrière son oreille et prit une inspiration pour calmer les tremblements de ses mains.

— Vous allez bien, Monsieur ? Demanda une infirmière.
— Je me porte bien, assura t-il.

La jeune-femme lui lança un sourire et poursuivit son chemin, rassurée. Paddy l'imita et toqua à la porte de la chambre 221B. Il poussa doucement le battant lorsqu'il n'obtint aucune réponse et se figea à l'entrée. Jamie avait les paupières fermées, la bouche entrouverte sur une respiration calme. Padraig s'approcha prudemment pour ne pas le réveiller, il semblait dormir paisiblement. Il sourit lorsqu'il remarqua l'absence de tuyau dans son nez et l'assiette vide sur le plateau repas. Il s'assit sur la chaise, à ses cotés et prit doucement sa main.

Le touché, si léger soit-il, réveilla James. Ses yeux s'ouvrirent et dès qu'ils trouvèrent ceux de Paddy, un sourire éclaira ses traits:

— Hey, Baddy...

Le coeur de Padraig menaça de sauter de sa poitrine tant il était heureux.

— Bonjour, Jamie.
— Je zui gonden de de voir.

Paddy fronça les sourcils, déchiffrant les paroles de James avec difficulté. Un soupir échappa à ce dernier.

— Brobleme de brononziasion, grommela t-il en rougissant de honte.
— Ah, ce n'est pas grave, cela va s'arranger.
— Ils bont be vaire un i-er-eb, zest un ezaben bédigual, bour saboir ze gui ze paze.
— Hmm...

Paddy se mordit les lèvres, perplexe mais extatique à la fois d'entendre sa voix:

— Je suis désolé, je n'ai pas compris.

James serra ses doigts avant de les lâcher pour saisir le magazine et le crayon qui trainaient sur la tablette pour écrire. Paddy se pencha sur son épaule pour lire:


— Oh, d'accord.

Padraig ne le quitta pas du regard, il le dévisagea attentivement pour ne pas en perdre une miette. Il ne s'était jamais rendu compte de la beauté de James lorsque la vie l'animait.

— Baddy, la bierre ! Il de vaut bas en barler à Niguy.
— Je ne lui ai pas parlé de la pierre à souhait. Regarde, James.

Paddy sortit la pierre qui n'avait pas quitté sa poche depuis l'accident. Elle avait retrouvé sa couleur blanche, immaculée. Les yeux verts de Jamie pétillèrent malgré la fatigue évidente qui se devinait à la langueur de ses mouvements, ses lèvres s'étirèrent en un sourire, sa main valide passa nerveusement dans ses cheveux trop longs.

— Zest vini ?

Une vague d'affection et de soulagement submergea Padraig, il prit la main de Jamie dans la sienne et serra son avant-bras contre lui à défaut de pouvoir le serrer tout entier contre lui.

— Je suis tellement heureux que tu ailles bien.

La surprise haussa les sourcils de James et Paddy se retint de rire en collant sa joue contre sa paume de main. Les doigts de Jamie remuèrent contre sa peau jusqu'à pouvoir passer son pouce sur la ligne de son sourcil avec douceur.

— Niguy b'a dit gue du vivait doujours à l'abbardement, eze-gue za va ?
— Tout va bien, je travaille toujours au Tsunaïwa et Marko a décidé de te payer même si tu ne joues pas. Il te garde ta place en attendant que tu sois de nouveau sur pied.
— Zagré Bargo..., soupira Jamie.

Paddy frotta sa joue contre sa paume, entremêlant leurs doigts. James avait fermé les yeux sans même s'en apercevoir.

— Nicky et moi allons bien. Tu n'as pas à t'inquiéter.
— Je b'inguiéde doujours.
— Je sais.

Jamie s'endormit avant d'entendre sa réponse.






Une longue convalescence attendait James.

Après les examens divers et variés, les verdicts tombèrent:

1/ Le défaut de prononciation n'était pas du à un problème cérébral, ce qui était une bonne nouvelle.
2/ Son bras gauche était bientôt guéri
3/ James ne se tiendrait plus jamais sur ses deux jambes sans aide extérieure.

La nouvelle laissa l'intéressé de marbre, il attendait que les médecins passent à la suite de leur petit exposé, il se permit même de les presser:

— Et alors ? Eze-gue je vais deboir bourir ici londemps ?
— Monsieur, enfin ! Vous n'allez pas mourir ! Protesta une infirmière.
— Bas bourir ! Râla t-il en roulant des yeux. "Bourir" ! Boiroder ? Adendre... Don ?

James soupira, personne ne le comprenait. Paddy passa d'un pied à l'autre, conscient du malaise qui existait entre patient et équipe médicale et tout aussi perdu que les médecins. Jamie finit par prendre un papier et un crayon et écrire:


Les médecins éludèrent sa question d'un "en temps et en heure" et ne perdirent pas de temps à établir un plan d'action. Un planning fut établi pour le mois suivant, on organisa tout un tas de rendez-vous pour James sans lui demander son avis.






Les moments les plus frustrants pour James se détachèrent du lot rapidement. Paddy en fit une liste dans sa tête :

- James ne pouvait se rendre au toilette sans être aidé, il ne pouvait pas se servir d'une béquille tant que son bras gauche était plâtré ce qui ne manquait pas de le rendre d'une humeur massacrante, lui qui était d'un naturel si enjoué.

- La vue du fauteuil roulant seul suffisait à le faire grogner.

- Malgré ses rendez-vous quotidien avec une orthophoniste, sa prononciation était si mauvaise qu'il emportait toujours un calepin avec lui.

- Le plâtre était imposant et James se plaignit plus d'une fois de démangeaisons.

- Il n'y avait rien à la télévision.

- La nourriture d’hôpital n'était pas bonne (Paddy s'assura de résoudre ce problème rapidement en achetant toute sorte de provision dont il raffolait)

- James s'ennuyait. Il ne s'en plaignit jamais mais Padraig sut reconnaître l'origine de ses bâillements et de sa somnolence.

Padraig n'eut aucun mal à reconnaitre que l’hôpital, ennuyeux et statique, était un endroit inadapté à une personnalité explosive comme Jamie.






Trois semaines plus tard, quand Paddy arriva à l’hôpital, ce fut pour découvrir que James avait été libéré du plâtre qui maintenait son bras dans une position grotesque. Il eut du mal à contenir son enthousiasme lorsqu'il lui annonça qu'il était libre de rentrer à l'appartement le lendemain, dans l'après-midi.

— Il édait demps !

Paddy ne put s'empêcher de penser que tout finirait par rentrer dans l'ordre...

Et me voilà.

Dis donc. Dur, le diagnostic de la jambe. Je suis tentée de dire d'attendre les résultats de la rééducation avant de se prononcer de manière aussi formelle, mais c'est une déformation professionnelle de ma part, je sais très bien où tu veux en venir. :'D

(pas facile, pour des gens non familiers avec le milieu médical, d'écrire dessus. Tu t'en sors bien.^^)

Tellement contente que James soit réveillé! Tellement contente que Padraig soit à ses côtés! Les moments où ils sont rien que tous les deux sont tellement tendres, je ne suis pas sûre qu'ils s'en rendent compte eux-mêmes. C'est magnifique.

Et la pierre est redevenue blanche, donc cela veut dire que James n'a plus la poisse, hein? Il a assez souffert comme cela. T.T

Hâte de lire la suite. Cette histoire est vraiment fantastique, et de tout mon coeur, je te souhaite plein d'inspiration pour la suite et te remercie encore de la partager avec nous!

Bisous à toi!


Maeve

Et boum il tombe dans les marches et paf, il meurt. Fin.
Non je déconne, je veux une fin heureuse, mais j'imagine toujours le pire (encore plus avec SPN).
J'adore Paddy comme il s'est attaché à James, c'est super beau et super mignon et super touchant et ça m'a donné des palpitations ! Ils sont adorables.
J'ai hâte d'avoir la suite *o*