Original - pas de spoil - Chapitre 15

Fandom: Original
Prompt: Je n'ai pas envie de te parler, Ils appelaient ça de la tendresse. J'appelais ça une explosion.
Note: ne me haïssez pas... ^^"







Je triturai les morceaux de miroir entre mes doigts, tentant de les placer sur la table basse du salon qui s'était soudainement transformé en support pour puzzle géant. Amber examinait un éclat comme s'il l'avait personnellement offensé et de son coté, Paddy se mordait les lèvres en essayant d'assembler deux pièces qui n'avaient apparemment rien à voir l'une à coté de l'autre.

— Essaye de la retourner, proposa Amber.
— Non, il a déjà essayé, ça sert à rien, ces deux morceaux ne s'assemblent pas, soupirai-je

Je reposai ce que j'avais entre les mains et m'affalai dans le canapé, j'avais besoin d'une pause. Nous n'avions réussis qu'à regrouper trois éclats entre eux. Soit il nous manquait des pièces, soit nous étions particulièrement nuls. J'espérais qu'il s'agissait de la seconde option. Amber me fusilla du regard, je soupirai. Encore.

— Arrête de bouder, on a passé notre nuit sur ce fichu puzzle ! Râlai-je.
— Ce n'est pas en arrêtant de chercher qu'on va le réparer.
— J'ai besoin d'une pause, ok ? Lache-moi la grappe, je vais prendre l'air, tu me fatigues. Essaye de ne pas foutre le bordel pendant que je suis dehors, compris ?

Amber leva un sourcil interrogateur, je jetai un regard appuyé dans la direction de Paddy qui nous écoutait d'une oreille distraite. Je ne voulais pas qu'elle le fasse pleurer à nouveau. La petite leva les yeux au ciel et détourna la tête, je pris cela pour un "oui" et enfilai ma veste, me glissant hors de l'appartement.

Je croisai ma voisine de pallier, elle me fit un sourire mais elle avait l'air pressé. La voir me fit réfléchir, je m’assis sur les marches. Des questions fusèrent dans mon esprit, des détails auquel je n'avais jamais prêté attention me sautèrent au visage. Ma voisine bien roulée était-elle heureuse ? Le père de famille qui vivait dans l'appartement en dessous du mien avait-il des problèmes comme les miens ? J'étais tellement centré sur ma petite vie que je n'avais jamais pensé aux autres, aux obstacles qu'ils pouvaient rencontrer. Quelqu'un se souciait-il de me voir rentrer tard la nuit, quelqu'un se posait-il les mêmes questions que moi ?

Sûrement pas. Les gens avaient un cercle très précis autour d'eux, une famille à s'inquiéter, c'était déjà bien assez pour ne pas se soucier des inconnus en plus de cela.

Mes pensées dérivèrent sur Nicky, sur la manière dont elle s'amusait à me peigner les cheveux ou à me maquiller, me prenant pour sa tête à coiffer personnelle. Je me rappelai les petites piques pas bien méchantes qu'on échangeait. J'aurais voulu pouvoir la protéger. Mes yeux se rivèrent sur mes lacets défaits, ils étaient pathétiques.

Ma soeur me manquait.

La porte s'ouvrit dans mon dos, je sursautai et me retournai pour croiser le regard incrédule de Paddy. Il avait mis sa veste à la va-vite, une seule manche enfilée, l'autre pendant sur le coté. Il écarquilla les yeux en me voyant assis sur les marches:

— Oh... Je croyais devoir te rattraper en chemin.
— Tu voulais me parler ?
— Non, pas spécialement... C'est juste que je ne suis pas sûr d'être à même de rester seul avec Amber...

Je reniflai avec amusement, Paddy pencha la tête sur le coté, perplexe.

— Tu ne l'aimes pas, traduisis-je.
— Mon avis à son propos n'est pas si tranché, protesta t-il en s'asseyant à coté de moi. Mais je ne suis pas... à l'aise en sa présence, avoua t-il.

Son épaule se pressa contre la mienne, à la recherche de réconfort. Ses cheveux étaient dans une pagaille indescriptible, il les coinça derrière son oreille avec un geste lent, comme s'ils étaient un animal sauvage à apprivoiser. Ses boucles brunes retombèrent le long de son visage malgré tout ses efforts.

— Tu penses que cela fonctionnera ?

Paddy leva ses grands yeux bleus vers moi et je me secouai pour revenir à l'instant présent.

— Oui, les éclats, le miroir..., me remémorai-je. Je ne sais pas, peut-être. Amber a l'air persuadé que ça marchera en tout cas. C'est elle la sorcière, on doit lui faire confiance.

Il passa une fois de plus sa main dans ses cheveux et soupira avec exaspération lorsqu'ils retombèrent dans ses yeux:

— J'aimerais que Nicole soit là, geignit-il.
— Attends, laisse-moi faire.

Je me tournai vers lui et décrochai les petites pinces qu'il avait maladroitement accroché dans ses cheveux pour les replacer correctement, brossant ses mèches en me servant de mes doigts. Je n'étais pas Nicky, pas aussi doué, mais je fis de mon mieux. C'était peut-être se montrer trop méticuleux ou peut-être que j'aimais le toucher plus que je ne l'aurais du, toujours est-il que lorsque j'eus fini, ses cheveux bouclés ne cachaient plus son front.

— Merci, souffla t-il.

Je haussai une épaule, la sienne se colla de nouveau à la mienne. Dans cette cage d'escalier juste assez grande pour nous contenir tout les deux, la sensation d'être seul au monde avec nos soucis pesa sur moi comme une enclume. Comme s'il avait senti ma détresse, la main de Paddy se posa sur  la mienne. Je lui envoyai un sourire et la prenait entre les miennes. Ses doigts étaient longs et fins, comme ceux d'un pianiste.

— Je comprends mieux pourquoi tu regardais le micro-onde comme s'il allait exploser au tout début, tu ne devais jamais avoir vu de trucs pareils.

Paddy adressa un fin sourire à ses chaussures. Je réalisai autre chose:

— On t'a acheté un téléphone portable, est-ce que tu sais au moins t'en servir ?

Son rougissement répondit à ma question. Je grognai et resserrai mes mains autour de la sienne:

— C'est pas grave, je te montrerais, je t'apprendrais... Une seconde, est-ce que ça veut dire que tu n'as pas parlé à Nicky depuis qu'elle est partie ?
— Je suis au courant que tu obtiens de ses nouvelles grâce à cette machine mais je...
— On va l'appeler, le coupais-je.
— Jamie ?

Je sortis mon téléphone sans lâcher sa main et composai le numéro de Nicky avant de mettre le haut parleur. Elle décrocha au bout de la cinquième sonnerie:

— Qu'est-ce qui te prends de m'appeler à onze heure, t'as oublié que j'étais en cours !? Chuchota t-elle furieusement.
— Bonjour à toi aussi, sale gosse, grommelai-je.

Un coup d'oeil en coin me révéla que Paddy s'était penché sur le téléphone, comme s'il avait voulu me l'arracher des mains, les yeux écarquillés.

— Heureusement que mon portable était sur vibreur, j'ai du dire au prof que j'avais une envie pressante ! La honte ! Geignit-elle.
— Nick, Paddy est à coté de moi.
— C'est vrai ?! Padraig ? Appela t-elle.
— Je... Je suis là, répondit-il avec hésitation.
— Wow, ça fait trop bizarre de te parler au téléphone... J'ai essayé de t'appeler, tu pourrais décrocher, looser, râla t-elle. J'ai cru que tu voulais plus me parler.

Paddy se rapprocha encore du téléphone, sa main libre s'enroula autour de la mienne, comme s'il pouvait atteindre Nicky à travers le téléphone.

— Je ne comprends pas comment le téléphone fonctionne. Mais James a promis de me montrer.

Je hochai la tête lorsqu'il tourna la tête vers moi en quête d'une confirmation. Nicky chuchota qu'elle était contente d'avoir de nos nouvelles, qu'elle s'ennuyait sans nous, qu'elle espérait que tout rentrerait bientôt dans l'ordre et insista sur le fait qu'elle allait bien. Elle dut raccrocher pas longtemps après, plaisantant que les autres finiraient pas croire que la petite envie pressante s'était transformée en grosse commission si elle s'attardait.

A la fin de l'appel, Paddy souriait d'une oreille à l'autre et la sensation de solitude que j'avais ressenti auparavant s'évapora aussitôt.

— C'était qui ?

Nous sursautâmes tout les deux. Paddy posa une main sur son coeur en se tournant vers la nouvelle venue. Amber nous regardait avec une moue désabusée, une main sur la porte, l'autre sur sa hanche, sévère. Je fronçais les sourcils:

— Tu nous espionnes maintenant ?
— Tu n'as pas répondu à la question, fit-elle remarquer.
— C'était la soeur de James, répondit Paddy.

Les doigts de pianiste s'éloignèrent des miens, ma bouche se pinça sans que je lui en ai donné l'ordre. Amber fit basculer son poids d'un pied à l'autre:

— Qu'est-ce qu'elle veut dire quand elle dit qu'elle espère que "tout rentrera dans l'ordre" ?

Je me levai, mon envie de sortir pour prendre l'air oubliée. Amber fit un pas de coté pour nous laisser entrer dans l'appartement, Paddy me suivit comme mon ombre même lorsque je m'affalai dans le canapé. J'expliquai rapidement ce qui s'était passé avec ma soeur, excluant les raisons pour lesquelles elle était venue vivre chez moi en premier lieu et mon histoire. Amber hocha la tête pensivement tandis que je me perdis dans l'observation des éclats de verre dispersés sur la table:

— On va faire ça...

Je clignais des yeux:

— Faire quoi ?
— Tant que cette histoire avec ta soeur ne sera pas réglée, on n'arrivera pas à se concentrer sur ce puzzle géant. Alors on va s'occuper de cette histoire en quatrième vitesse pour que tu puisses arrêter de geindre. Il faut que je rentre consulter mes bouquins, je crois que j'ai une idée mais j'ai besoin d'en savoir plus.

J'ouvrais la bouche pour protester mais Amber s'était déjà levée, tournoyant dans la pièce pour rassembler ses affaires. Elle passa son énorme sac en bandoulière par dessus sa tête et nous montra le miroir brisé du menton:

— Je vous le laisse, je serais sûrement de retour ce soir après ton service au Flaminia. Ne perdez aucune pièce, ok !?

Et elle sortit en courant sans nous laisser le temps d'en placer une. Je secouai la tête, Paddy fronça les sourcils:

— Elle est...
— C'est une vrai tornade. Je sens venir la catastrophe.

Je ne pensais pas si bien dire.






Amber revint après mon travail, comme elle l'avait promis.

Elle virevolta dans l'appartement alors que Paddy et moi essayions toujours de résoudre l'énigme du miroir magique.

— J'ai trouvé plusieurs choses mais... Vous n'allez pas aimer ce qu'on va devoir faire, grimaça t-elle.
— Comment ça ?
— Tu veux que ta soeur revienne, pas vrai ?
— Bien sûr !
— Tu serais prêt à tout pour ça ?

Ses yeux se plantèrent dans les miens, elle me dévisagea sans sourciller. Un frisson glacé remonta le long de ma colonne vertébrale. Je n'aimais pas ça du tout.

— Si tu parles de meurtre, de déterrer un corps ou autre, ne compte pas sur moi...

Amber leva les yeux au ciel et posa son sac sur le canapé. Elle haussa les sourcils en voyant la tenue de Paddy. Il portait un pyjama rayé blanc et noir à l'effigie de Dark Vador, c'était un cadeau de Nicky.

— Heureusement que tu t'es mis sur ton trente-et-un, on va avoir besoin du coté obscur de la force.

La référence échappa totalement à Paddy qui tenait son portable entre ses doigts comme s'il s'agissait d'un objet précieux. Je lui avais montré comment envoyer des textos, depuis ce temps, il était rivé sur son téléphone, rattrapant le temps perdu avec Nick. Amber ouvrit son sac et en sortit trois manuels:

— J'ai trouvé plusieurs sort intéressant. On pourrait rendre ta mère folle, tu récupérerais la garde de ta soeur à coup sûr...
— Elle est déjà folle, maugréai-je. Et c'est trop dangereux, je ne veux pas qu'elle fasse du mal à Nicky.
— Avec ce sort, je peux la téléporter en Sibérie, sourit-elle, amusée.
— Même si c'est tentant, je ne pense pas que déplacer le problème est la bonne solution.
— Je pourrais la transformer en poisson...
— Non.
— Ou alors en théière. En théière parlante, se corrigea t-elle. Hm, ça risque d'attirer l'attention. Je peux la rendre muette mais elle pourrait toujours écrire alors ce ne serait pas très utile.... Oh ! Ce sort est trop cool, je peux la transformer en pantin de bois, comme dans Pinocchio !
— Pas de théière parlante, ni de pantin de bois, m'agaçai-je.

Toute les propositions de Amber furent plus absurdes les unes que les autres. Paddy avait cessé de parler à Nicky, elle était sûrement partie se coucher, il écoutait les suggestions en se rembrunissant au fur et à mesure, tout comme moi. Seule Amber semblait prendre du plaisir:

— J'aime bien l'idée du pantin de bois !
— Ma mère a beau être une dingue, je ne veux pas la transformer en pantin ! C'est un être humain, je veux juste que Nicky ne soit plus avec elle !
— Bon, soupira Amber. J'espérais qu'on en viendrait pas à la dernière extrémité, mais si tu repousses la moindre de mes propositions, j'imagine qu'on n'a plus d'autre solution.

Elle fouilla dans son sac et en sortit une pierre blanche si lisse qu'elle brillait comme du marbre poli. Elle me la lança sans cérémonie et je la rattrapai de justesse. Amber croisa les bras sur sa poitrine, la lèvre inférieure en avant, elle boudait. Paddy s'assit à coté de moi pour voir la pierre de plus près, je la fis tourner entre mes doigts.

— Qu'est-ce que c'est ? Demanda t-il.
— C'est une pierre à souhait. Tu la prends dans tes mains, tu fais ton vœu et tu la lance en l'air. Si tu la rattrapes, ton souhait sera exhaussé.

Je préférais ça. Ça semblait beaucoup moins dangereux. Je regardai la pierre sous toutes les coutures, en me disant que ça paraissait beaucoup trop facile quand même. Je relevai les yeux et toisai Amber, suspicieux.

— Il y a quelque chose. Ça ne peut pas être aussi simple.

Paddy me prit la pierre des mains pour l'observer à son tour. Amber haussa les épaules:

— Ne la laisse juste pas tomber et tout se passera bien.
— Que se passera t-il s'il la laisse tomber ?
— Il ne la laissera pas tomber, insista Amber.
— Admettons que je la laisse tomber...
— Tu ne veux pas la laisser tomber, crois-moi.

Je reprenais la pierre des mains de Paddy et la reposais sur la table, du coté de Amber:

— Je ne veux pas de ça. Je ne veux pas risquer d'empirer la situation.
— Qui ne risque rien n'a rien.

L'exaspération et la fatigue m'encombrèrent la tête et se transformèrent en colère:

— Tu sais quoi ? Je n'ai même plus envie de te répondre, ni de te parler ! Je vais aller me coucher et t'as intérêt à être de retour chez toi quand je me lèverais demain matin. Ne reviens que quand tu as une solution concrète, ok ? J'en ai marre de ces conneries !

Paddy tenta de poser sa main sur mon épaule mais je me dérobai en me levant et me dirigeai à pas lourd dans ma chambre. J'étais épuisé, je ne voulais qu'une chose: dormir. J'entendis Paddy parler à Amber, lui dire qu'il était désolé, que j'étais juste fatigué et inquiet pour Nicky, que je ne voulais pas la blesser, qu'on réfléchirait à une solution quand tout le monde aurait dormi un peu, bonne nuit, à demain. La porte claqua, un silence tomba, la lumière s'éteignit dans le salon, les pas de Paddy glissèrent sur le parquet jusqu'à ce que sa silhouette apparaisse au pied de mon lit.

— Jamie ?

Ma colère s'évanouit aussitôt en entendant sa voix hésitante. Je soupirai, me dégonflant comme un ballon, je tapotai le lit à coté de moi, l'invitant à m'y rejoindre. Paddy se dandina nerveusement un moment avant d'oser s'installer à mes cotés, le matelas s'affaissa sous son poids. J'attendis qu'il ne bouge plus pour parler:

— Je n'aurais pas dû crier.

Mais je n'arrivai pas à en être désolé. La magie, les sortilèges, les sorcières, cette histoire avec Nicky... Tout ça, c'était beaucoup trop pour moi. J'étais un gars normal, je n'avais pas besoin que tout ça me tombe dessus. Paddy colla son front contre le mien. Ce acte me renvoya directement à la façon dont il s'était écroulé au rappel de son passé.

Je n'étais pas le seul à avoir des ennuis. Il était empêtré dans cette histoire de magie jusqu'au cou, comment parvenait-il à rester si calme ? J'enroulai un bras autour de sa taille et le rapprochai de moi. Peut-être que si je le gardais assez près, le sort s'éloignerait et le laisserait tranquille. Paddy soupira et son souffle joua sur mes lèvres.

— Tout ira bien. Nous trouverons une solution, me promit-il.

Son nez frôla le mien en un geste doux et réconfortant. Sa tendresse résonna comme une explosion dans ma poitrine, je fermais fort les yeux et resserrai mes bras autour de lui, souhaitant plus que jamais avoir le pouvoir de protéger tout ceux que j'aimais.






J'étais exténué, je ne sus pas ce qui me réveilla. Peut-être avais-je trop chaud ou peut-être était-ce la respiration de Paddy qui m'éveilla. Je me redressai sans le déranger et me passai une main dans les cheveux, papillonnant des yeux. Ma gorge était sèche et mes jambes étaient engourdies.

Je repoussai le drap prudemment et le remontai sur Paddy qui dormait toujours du sommeil du juste. Je trébuchai jusqu'à la cuisine pour me servir un verre d'eau. J'avais l'impression que des fourmis courraient sous ma peau, je grimaçai et fis quelque pas pour les dégourdir. Mes pas me portèrent au salon, je me laissai tomber sur le canapé et posai mes jambes sur la table basse pour les étendre.

Une voiture passa devant l'appartement, ses phares éclairèrent brièvement la pièce et captèrent la lumière de la pierre. Amber l'avait oublié. Je calai mon verre d'eau presque vide en équilibre sur mon ventre et la détaillai, mes yeux s'accoutumant à la luminosité du salon. Les paroles d'Amber tournèrent dans ma tête, je ruminai.

Tu la prends dans tes mains, tu fais ton vœu et tu la lance en l'air. Si tu la rattrapes, ton souhait sera exhaussé. Ne la laisse pas tomber. Tu ne veux pas la laisser tomber, crois-moi.

Les fourmis sous ma peau s'agitèrent d'autant plus, parurent creuser des galeries dans mes veines, je me redressai, pris la pierre entre mes doigts et l'observai. Plus je l'observai, plus je sentais que c'était la seule solution. Ma soeur, Paddy. Je pouvais faire un vœu et tout arrêter. J'allai tout arrêter. Faire d'une pierre deux coups.

Je posai mon verre sur la table, serrai la pierre entre mes mains, fort, entre mes paumes, fermant les yeux.

— Je souhaite que Nicky et Paddy soient en sécurité et qu'ils restent à mes cotés.

Je lançai la pierre avant de trop y penser. Le galet poli s'éleva dans les airs, je retins ma respiration alors qu'il amorçait sa descente, si lentement que mon coeur eut le temps de battre au moins un million de fois et si vite que j'eus peur de ne pas pouvoir le rattraper.

Et si je le laisse tomber ?

L'angoisse serra mon cœur dans un étau avec une telle force que je me penchai en avant pour me retenir au bord de la table. Dans la précipitation, mes doigts accrochèrent un éclat de miroir et déchirèrent la peau. Je sursautai en repliant ma main blessée contre ma poitrine, la pierre tapa contre ma paume mais je ne fus pas assez rapide. Elle ricocha, mes doigts se refermèrent sur du vide.

Le galet rebondit sur le sol avec fracas.

Le choc me paralysa, mes poumons se mirent à brûler, j'oubliai de respirer.

Je baissai les yeux sur le sang qui maculait mes articulations.

Il glissait sur mon poignet, comme une promesse.

Coucou... T T

AAAAAH, c'est quoi cette fin???

C'était tellement, tellement bien. James et Paddy, juste, juste. <3 Mon coeur a explosé de tendresse.

Et Amber m'a bien fait rire, avec ses propositions! Et ce qui peut arriver à cause de la pierre blanche ne me fait pas peur, du tout, du tout. T T Pas malin, en même temps, Jamie, de la lancer alors que tu ne te sens pas très bien...

Et ce fichu miroir, encore à cause de lui... (jolie ironie!)

C'était vraiment géant, et j'ai hâte d'avoir la suite! Pauvre James! Ils sont maudits tous les deux, maintenant! T.T

...Pas de chance pour que James devienne un... loup-garou, ou je ne sais pas? Se transforme en animal ou quoi? Vu les propositions de Amber, je me dis que tout est possible (ahaha). XD

Plein d'inspiration et de courage pour la suite, en tout cas! C'était, comme d'habitude, simplement brillant.


Maeve

Bon. Je le sentais venir. Qu'il allait lancer cette fichue pierre et être incapable de la rattraper. Quel couillon aussi hein ahlalala.
Mais la relation avec Paddy uuuuh trop mignon.
Et Amber est super marrante :'D ! J'aimais bien l'idée du pantin de bois aussi :'D ! Moins dangereux que la pierre.