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[Les 100 - UA] Les barres de chocolat (9)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
Messages : 1927
Date d'inscription : 30/07/2012

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MessageSujet: [Les 100 - UA] Les barres de chocolat (9) [Les 100 - UA] Les barres de chocolat (9) Icon_minitimeMar 21 Aoû - 0:29

Pas relu, chapitre qui va sonner un tournant dans la fic, je crois.

***

9. Premier vol à l’étalage.

Monty.

Le plus dur n’était pas d’être blessé mais de cacher ma blessure. Aux yeux de ma mère, c’était facile. Elle ne faisait pas attention. Je portais une chemise longue malgré la chaleur pour cacher la blessure, mais tant que j’étais propre sur moi et que je ne portais pas des vêtements abîmés, cela lui convenait. Elle n’avait pas de raison de s’en faire plus – du moins tant que je ne vomissais pas sur ses chaussures louboutin à cinq cent euros comme le premier jour de vacances.
C’est mon père qui fut plus suspicieux. À cause de mes grimaces quand je levais mon bras peut-être, ou bien simplement parce qu’il me connaissait bien et faisait attention à moi.
- Tu n’as pas chaud Monty ? Demanda-t-il à un moment.
- Non.
Mais ça se voyait que j’avais chaud, je transpirais et je m’éventais avec ma serviette à table, geste parfaitement disgracieux qui énerva ma mère :
- On est à table Monty, tiens-toi bien.
- Oui.
Mon père me regarda un moment et parut abandonner la partie.
Ce qu’il ne fit pas.
J’étais en train de me changer dans ma chambre et de me battre avec le bandage (pas facile de le mettre tout seul) quand mon père a frappé et est entré dans la pièce. On s’est regardé droit dans les yeux, moi avec mon bras complètement râpé et blessé, lui avec l’air de celui qui avait compris que je cachais quelque chose. Il a refermé la porte derrière lui et s’est approché de moi.
- Comment tu t’es fait ça ? A-t-il demandé.
- Je suis tombé en vélo, ai-je répondu.
- Je croyais que vous passiez vos journées devant les jeux vidéo avec Jasper.
- Ben pour une fois on est sorti faire du vélo dans le jardin, j’ai un peu fait le guignol, je suis tombé.
Techniquement c’est pas un mensonge, c’est juste une vérité un peu transformé. Mon père a regardé la blessure et a grimacé :
- Tu t’es pas loupé, tu dois avoir mal.
- Un peu.
- On devrait faire venir notre médecin, il pourrait t’examiné et s’assuré que la plaie n’est pas infecté.
- J’ai tout bien nettoyé, ça devrait aller.
- Quand même.
Mes parents sont parfois un peu trop protecteur. J’ai eu beau débattre pendant une demi-heure, mon père n’en a pas démordu, il fallait que je vois le médecin dès le lendemain. Et bien sûr il préviendrait ma mère.
- Je préférerais que maman sache pas, ai-je marmonné.
- Pourquoi ça ? Elle va s’inquiéter pour toi et c’est normal !
Je n’étais pas sûr qu’elle s’inquiète, pour moi elle allait plutôt s’énerver. Mon père a tendrement caressé mes cheveux :
- Si tu te blesses, il faut nous le dire, on est tes parents Monty, on sait ce qui est bon pour toi.
- Je sais bien…
- Et je suis triste si tu souffres sans rien nous dire.
- D’accord.
Il a doucement embrassé mon front, puis ensuite il m’a aidé à remettre bien mon bandage. Et il en a parlé à ma mère.
Maman vient dans ma chambre, elle me toise dans mon pyjama, puis elle remonte ma manche sans aucune douceur, me faisant grimacer et elle regarde le bandage.
- Comment tu t’es fait ça ?
- Chute en vélo, je dis.
- Avec Jasper ?
Elle demande ça comme s’il m’avait poussé expressément du vélo puis qu’il m’avait roulé dessus.
- Il était là, mais je suis tombé tout seul.
- Vous faisiez les idiots n’est-ce pas ?
Je rougis et elle prend ça pour un oui. Heureusement qu’elle ne connaît pas toute la vérité.
- Bon. Dit-elle. Demain le médecin va venir, et s’occuper de toi. Ton père restera avec toi. Inutile que Jasper vienne.
- D’accord, je vais l’appeler pour lui dire.
- Très bien.
Elle remet ma manche en place. Pas de caresse. Pas de bisou. Elle se relève et me toise :
- Monty je compte sur toi pour être un peu plus sérieux désormais.
- Oui, bien sûr.
- Très bien. Bonne nuit.
- Bonne nuit maman.
Je sors mon portable et appelle mon meilleur ami.

xxx

Jasper.

Quand le téléphone sonne, je suis celui qui décroche le combiné. Monty est au bout du fil. Je ne sais pas pourquoi mais entendre sa voix détachée de son corps au creux de mon oreille, ça me fait frémir. Il ne parle pas fort en plus, sans doute parce qu’il est tard. On dirait qu’il m’appelle pour me dire un secret et j’aime cette idée. Malheureusement, il m’appelle pour me dire que ses parents ont découvert la blessure et qu’en plus d’être assez mécontent, ils veulent qu’il voit le médecin de famille.
- Donc maman veut pas que tu viennes demain.
- Et si je brise les règles et que je viens quand même ?
- Elle risque de péter les plombs et ne plus vouloir que tu viennes du tout.
- Elle fait chier. De toute façon je viendrais et elle le saurait même pas.
- Elle le saurait sans doute quand même au bout d’un moment et ce serait pire. S’il te plaît, ne viens pas.
Je sens dans son ton qu’il a envie que je vienne mais que ce serait pire. Autant pour moi que pour lui. Il se ferait sans doute passer un savon par madame sa mère la mairesse et je sais qu’elle est pas commode quand elle est fâchée. Déjà qu’elle est pas commode quand elle est de bonne humeur. Du coup je décide de rester un peu avec lui au téléphone, de parler, même si on s’est déjà vu toute la journée. Je lui explique que Murphy a donné Minette à Bellamy et que ce dernier l’a accepté.
- On pourra aller la voir.
- Vraiment ?
- Oui. Et comment ça j’en profiterai pour mater Bellamy, murmuré-je.
Ça le fait rire. Son rire résonne contre mon oreille et je me sens comme une bouteille d’eau gazeuse, je pétille. On continue de parler un moment jusqu’à ce qu’on soit tout à coup coupé en pleins milieu d’une phrase par ma cousine qui m’attrape le combiné des mains et raccroche.
- Fini ! S’exclame-t-elle, j’attends un coup de fil super important.
- À cette heure-là ?
- Ouais à cette heure-là, alors dégage microbe.
- Bouffonne.
Elle me file un coup de pied dans le genou et je lui tends mon doigt. Elle commence à me courir après pour me frapper et je vais me planquer dans ma chambre que je ferme à clé. Elle abandonne après m’avoir menacé à travers la porte. Je me couche sur mon lit les bras croisés, de mauvaise humeur. J’ai même pas pu dire bonne nuit à Monty. C’était comme si je lui avais foutu un vent alors qu’il était en train de me parler. Je hais ma cousine. Bouffonne, sale bouffonne.

xxx

Murphy.

Jasper fait tourner ses œufs dans l’assiette sans les manger.
- Qu’est-ce qui t’arrive ?
- J’en ai marre de ma cousine, ronchonne-t-il, et puis aujourd’hui on peut même pas aller voir Monty.
Ma mère, qui a déjà commencé à boire malheureusement, a un petit rire :
- Mon pauvre petit.
Son ton est un peu moqueur et je vois Jasper lever doucement les yeux vers elle et la regarder, puis me regarder moi. Ma mère a toujours été assez douce avec lui, elle n’a jamais trop montré son autre facette, et je commence à me sentir mal. Un peu comme si le plafond était en train de s’effriter au-dessus de moi et que je ne pouvais pas bouger jusqu’à ce qu’il s’écroule. Jasper finit par baisser ses yeux dans son assiette et manger ses œufs, puis il sourit – un sourire hyper factice :
- C’est toujours aussi bon Murphy !
Et je sais ce qu’il fait. Il fait comme si tout était normal. Que ma mère était pas en train de vider la bouteille de bière devant lui et que tout allait parfaitement bien.
Juste pour ça, j’aurais pu l’embrasser.

xxx

Jasper.

En vrai, je me sens trop mal. J’ai l’impression de m’être pris une gifle. Je sais que la mère de Murphy est alcoolique, je le sais parce qu’elle est loin d’être la seule dans les barres à avoir ce soucis, mais avec Murphy on joue tellement bien au jeu du « faisons comme si tout était normal » que je m’y suis habitué et que j’ai fini par croire que tout l’était, quand bien même sa mère ouvrait des bières dès le matin ou trébuchait parfois. On pouvait mettre ça sur le compte de la soif ou de la maladresse, en se bandant un peu les yeux.
Mais là.
Ses propos ont été empreint d’une certaine dureté. Par empreint, je veux dire qu’ils étaient durs. Froids. Tranchants. Moqueurs. Qu’ils ne venaient pas de la douce maman de Murphy, mais de la douce maman de Murphy qui avait bu. Et j’ai failli dire à Murphy « putain ta mère a trop bu », ou quelque chose dans ce goût-là. Et je sais exactement comment il aurait réagi, il m’aurait foutu dehors pour ne plus jamais m’ouvrir sa porte. Alors j’ai ravalé mes mots et j’ai fait comme si de rien n’était. Et je me suis demandé combien de temps ça allait durer cette comédie, combien de temps Murphy allait jouer au fils dont la mère alcoolique va bien. Combien de temps il allait faire comme si tout se passait parfaitement bien dans sa vie et qu’il n’avait besoin d’aide d’aucune sorte. Alors qu’il bouffait des œufs à longueur de temps, qu’il ramassait derrière sa mère et qu’il portait toujours les mêmes fringues ultra usées d’être lavé sans arrêt (il pouvait bien se moquer des miennes).
J’avais envie de le prendre dans mes bras et de trouver une solution pour lui, mais je n’avais que onze ans et qu’est-ce que je pouvais faire ? À part le prendre dans mes bras ce qui n’aurait aucunement arrangé son problème ?
Alors j’ai juste fait ce qu’il attendait de moi.
J’ai joué la comédie avec lui.

xxx

Murphy.

J’emmène Jasper dans un magasin. Pour changer de la forêt. On a accroché le vélo à l’extérieur et maintenant on fait le tour de l’endroit pour regarder. Il s’agit d’un magasin un peu fourretout, où on trouve tout et n’importe quoi. Jasper m’a dit qu’il n’avait pas d’argent et j’ai ricané :
- Qui a besoin d’argent ?
Il faut que je le dévergonde un peu ce petit, il est trop sérieux, faut qu’il apprenne à se servir quand il a besoin de quelque chose. Puis je dois le récompenser pour ce qu’il a fait ce matin, alors je vais lui apprendre à se débrouiller un peu dans la vie pour s’en sortir. C’est ce que je me dis. Je prends alors son poignet et je lui demande :
- Qu’est-ce qui te fait envie ?
Il hausse les épaules. Il ne sait pas. Pas encore. Alors je le laisse tourner un peu dans le magasin jusqu’à ce qu’il remarque des foulards colorés qui lui font de l’œil. Pourquoi je suis pas étonné qu’il craque sur un truc hyper féminin alors qu’il pourrait enfin s’habiller en mec ? Les foulards donc, c’est un peu gros pour lui, je regarde autour de nous, pas de caméra. Je les cache moi-même sous mon tee-shirt. Il me regarde faire avec la bouche et les yeux grands ouverts et regarde autour de nous en paniquant. Ce petit con va nous faire prendre. Je lui tire l’oreille pour qu’il arrête de faire cette tête et je lui dis :
- Choisi un truc plus petit. Pour toi.
Il ne comprends pas tout de suite, puis je vois l’éclat de compréhension dans ses yeux. Il veut alors tenter de s’échapper, me dis que non que ça ira pour lui, mais je l’arrête :
- Fais pas ton gros lâche, essaye un peu pour voir. C’est marrant.
Il grimace, mais il finit par accepter. Jasper porte son choix sur des petits bijoux faciles à cacher et il les mets dans sa poche tout en sifflotant.
- Le sifflement c’est en trop, je lui dis, reste juste naturel.
Il essaye, et son sourire est un peu tordu comme sa démarche un peu raide, mais ça ira. On passe ensemble par les caisses, je prends sa main parce que je le sens trembler à côté de moi et je souffle à son oreille :
- Tout va bien, soit naturel.
Il se cramponne à moi et nous sortons du magasin comme ça. Un peu comme un couple de mecs quoi. Une fois dehors, il recommence à respirer puis regarde autour de nous comme si la police allait tout à coup débarquer et nous arrêter. Quand il comprend qu’il ne se passera rien du tout, il se met à rire dans sa main, puis de plus en plus fort. Il me souffle :
- On a réussi, on a réussi !
Et je sais ce qu’il ressent, c’est l’adrénaline dû à la peur ressentie et aussi à autre chose, le plaisir du danger. Ça me le fait moi aussi, un peu moins parce que j’ai l’habitude, mais j’ai une boule chaude au creux du ventre. Jasper monte sur son vélo et je me mets debout à l’arrière. Il pédale vite et loin du magasin, comme s’il avait encore peur qu’on se fasse chopper. C’est seulement dans la forêt qu’il s’arrête. Je sors les foulards de sous mon tee-shirt et je lui donne. Il prend les bijoux qu’il a volé et me les tends. J’accepte de mettre un des bracelets qui ressemble un peu à une gourmette, je lui laisse les autres.
- Les bijoux et ces conneries, c’est ton truc, pas les miens.
- Comme tu veux.
Il accroche un des foulards (le jaune) à son cou et avec son petit chemisier rose, son pantacourt un peu féminin, ses cheveux qui retombent sur sa nuque, il a vraiment l’air d’une fille. La petite fille de cendre. Je lui dis :
- T’as l’air d’une fille.
- Tu trouves ?
- Ouais.
Ça n’a pas l’air de le déranger outre mesure et il hausse les épaules.
- Mais ça me va bien ?
Je roule des yeux.
- Oui oui, ça te va bien.
Il a l’air satisfait et je détourne les yeux. J’ai du mal à piger ce mec des fois. C’est comme s’il se foutait totalement de ce qu’on pense de lui, qu’on lui dise qu’il est une fille. Il se fiche aussi que les gens sachent qu’il est bi, comme s’il avait pas peur de se faire frapper pour ça. Non comme s’il pensait même pas pouvoir se faire frapper pour ça. Ce mec est trop innocent pour ce monde. Des fois je me demande ce qu’il fout aux barres, là-bas l’air est vicié, on a beau repeindre les murs des immeubles, ça fait que cacher la couche de crasse qui se trouve en dessous, mais elle est toujours là. Dans les gens. Dans ma mère, dans moi. Et au milieu de tout ça, il y a ce gosse qui sourit et dit bonjour à tout le monde, te jure de devenir ton ami si tu lui rends son vélo et recoud les vêtements de sa cousine en volant des bijoux et des foulards colorés. Ce serait un peu comme si apparaissait un arc en ciel sur un tableau en noir et blanc. Jasper c’est la fleur qui pousse dans le bitume. Et pourtant je connais son oncle et sa tante, je les vois déjà, et c’était gagné pour fleurir dans cette atmosphère. Putain, je comprends pourquoi Monty veut le garder comme meilleur ami juste pour lui.
Même moi en ce moment j’ai envie de le garder juste pour moi.

xxx

Jasper.

Je rigole tout seul. Je me sens trop content et apeuré à la fois. Ce qu’on a fait avec Murphy c’était vraiment pas bien mais en même temps tellement cool. Personne nous a vu, personne n’a remarqué, et on est parti ensemble et maintenant j’ai des foulards colorés et des bijoux sympas. Même si c’était mal, c’était vachement marrant. Murphy est en train de tourner le bracelet autour de son poignet et regarde ailleurs, et moi j’ai les joues rouges et le rire qui ne veut plus s’arrêter.
- Je suis content d’être ton ami, dis-je.
Et je m’y attend pas, mais il relève finalement les yeux vers moi et dit :
- Ouais, moi aussi.

xxx

Monty.

Le médecin a décrété que tout allait bien et j’ai passé la journée à m’ennuyer. Mon père est reparti travaillé aussitôt qu’il a su que je n’allais pas mourir de la gangrène et j’ai joué au jeu vidéo toute la journée. J’ai regretté que Jasper n’ait pas de portable pour lui envoyer des milliers de texto et ce n’était pas la première fois que je regrettais une chose pareille.
J’avais plus mal au cœur qu’au bras et cette douleur s’est intensifié le lendemain.

Jasper vient avec Murphy comme il le fait chaque fois et tout se passe bien jusqu’à ce que je remarque le foulard neuf autour du coup de Jasper. Mon meilleur ami n’a pas de foulard et n’en porte pas et tout à coup, un foulard bleu fait son apparition comme ça. Et quand je lui demande d’où ça vient, Jasper rougit et regarde en direction de Murphy. Il m’aurait foutu un coup de pioche sur la tête que je n’en aurais pas été plus étourdi. Je leur ferme la porte au nez.
Jasper sonne et sonne et re-sonne, et il sonne, sonne, sonne. Et je rouvre finalement.
- Quelque chose ne va pas ?
- Désolé j’ai mal au bras, je pense que je vais retourner me coucher. Amusez-vous bien.
Sans moi.
Bon sang que je suis stupide.
Bon sang que je me déteste. Je leur donne l’opportunité d’être deux encore. Encore. Et moi pendant ce temps je suis petit à petit oublié dans ma grande maison.
Jasper regarde Murphy et Murphy regarde Jasper.
- T’es sûr ? Demande Jasper. On peut rester avec toi.
- Oui je suis sûr, je m’agace, c’est bon. Je suis crevé, désolé.
Jasper plisse les lèvres, son front se plie d’inquiétude.
- Monty t’es sûr que tout va bien ?
- J’ai mal à mon fichu bras et je veux juste dormir, alors c’est bon, partez !
Jasper ouvre la bouche encore mais Murphy l’arrête, il prend son bras et le tire en arrière :
- Allez viens on y va.
Et ils partent, et je regrette, et j’ai mal, et j’ai envie de pleurer mais je ne le fais pas. Je referme la porte et je me retrouve tout seul enfermé dans ma grande maison de riche (les serviteurs ne comptent pas). Je vais me coucher dans mon lit et je voudrais m’endormir pour que le temps passe. Et je suis presque somnolent quand je sens une main se poser sur mon dos. Je sursaute et me rends compte que Jasper est là.
- Qu’est-ce que tu fais là ?
- J’ai ramené Murphy aux barres et je suis revenu.
- Mais comment t’es entré ?
- Jacqueline m’a ouvert. T’as pas entendu la sonnerie.
Non, je ne l’ai pas entendu. Jasper s’allonge près de moi l’air inquiet :
- Tu te sens bien ? Je suis désolé, je ne pensais pas que ton bras te faisait si mal.
Il est tellement près que je vois ses cils et que j’ai du mal à me concentrer.
- Ça va, dis-je. J’avais juste… Je…
Je me recule et soupire :
- Murphy t’a offert un foulard ?
Jasper rougit encore et je serre le poing. Puis il secoue la tête et dit :
- Écoute… en fait...
J’ai l’impression qu’il va m’avouer que Murphy est son nouveau meilleur ami et j’en ai les entrailles qui se noue.
- Murphy et moi on a…
Il se tait. Mon poing est tellement serré que j’en ai mal au doigt :
- Vous avez quoi ?
Il se rapproche de moi, très très près et chuchote quasiment contre ma bouche :
- On a volé dans un magasin.
Je me recule et me redresse super choqué :
- Quoi ?
- Ouais je sais c’est pas bien mais… C’était marrant, avoue Jasper.
Je ne sais même pas comment réagir. Être en colère ? Être désappointé ? Insulter Murphy et dire que le suivre était une mauvaise idée ? Je me contente de cligner plusieurs fois des yeux en essayant de mettre de l’ordre dans mes idées :
- Alors ce foulard, tu l’as volé ?
- Ouais.
- Avec Murphy ?
- Ouais.
Je ferme les paupières et là je sens deux bras se resserrer contre moi et une odeur de cigarette envahir mon nez.
- S’il te plait me déteste pas.
- Pourquoi je te détesterais ? Demandé-je avec étonnement.
- Parce que voler c’est mal et que ta mère te tuerait si tu étais ami avec un voleur.
- Elle tuerait d’abord le voleur tu sais.
Je le sens rire et je prends ses bras pour qu’il se recule.
- Je te déteste pas, dis-je. T’inquiète pas.
- Mais t’as l’air en colère.
- C’est pas ça.
- C’est quoi alors ?
- C’est tous ces trucs que tu fais avec Murphy. Et que tu fais pas avec moi. Je sais que vous venez du même monde, que là-bas aux barres c’est différent d’ici, et je me dis que tu vas le préférer à moi et que vous continuerez à faire pleins de trucs ensemble, sans moi.
Jasper soupire et pose sa main dans mes cheveux courts :
- Tu es mon meilleur ami, je te l’ai déjà dit.
- Je sais.
- Je fais des trucs avec Murphy et c’est un super ami c’est vrai, mais c’est toi que je préfère.
Je sens mes joues chauffer et Jasper s’asseoir sur mon lit.
- Si tu veux, on ira ensemble voler dans les magasins.
Je rigole et je me dis que c’est impossible qu’on fasse ça. Je m’assois à mon tour sur mon lit et regarde son foulard :
- Ça te va bien, dis-je.
- Merci.
Je tends mon pied pour frotter le sien avec le mien et je lui fais un petit sourire, qu’il me rend.
- Si t’en veux un, va falloir aiguiser tes talents de voleur.
Et je me dis que c’est juste pour rire.

Jusqu’à ce qu’on se retrouve dans le magasin.

À suivre.
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