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[Les 100 - UA] Les barres de chocolat (3)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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Date d'inscription : 30/07/2012

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MessageSujet: [Les 100 - UA] Les barres de chocolat (3) [Les 100 - UA] Les barres de chocolat (3) Icon_minitimeSam 18 Aoû - 21:37

Prompt : Il a le pouvoir d'allumer mon cœur.
Note : Pas relu, cette fic ne sert à rien

***

3. Monty.

Jasper

C’est Laureline qui décroche. Elle vapote au téléphone et prends l’air contrarié :
- Jasper je suis pas ta bonniche, la prochaine fois dis à tes amis de t’appeler sur ton portable !
- T’es conne Lau, dis-je, j’ai pas de portable.
- Parle-moi encore comme ça et je te fais la tête au carré misérable crétin.
Je lui fais un fuck dans son dos – je crois que j’ai piqué cette habitude de faire des fucks à Murphy. Je prends le combiné du téléphone et dit :
- Désolé ma cousine est une bouffonne, qui est là ?
- Monty.
Mon cœur se coince dans ma gorge rien qu’au son de sa voix douce et un peu chantante.
- Oh… Monty.
- Tu m’as pas oublié ?
- Si complètement, je ne sais plus qui tu es. Je ne sais même plus à quoi tu ressembles.
- Je le savais, s’agace-t-il, ce fichu virus m’a cloué au lit trop longtemps. Tu as trouvé un nouveau meilleur ami ?
- Meilleur non, mais j’ai un nouveau pote.
- Ah ouais. Est-ce que ça va t’empêcher de venir trainer à la maison ?
- Non.
- Tu te souviens où c’est ?
- Oui. Ta mère est là ?
- Tu rigoles ? Ma mère est déjà au taff.
- Dans ce cas je viens.
- Tu viendrais pas si elle était là ?
- Oh si si, mais je mettrais mon casque.
Monty se marre au téléphone, je me rends compte à quel point son rire m’a manqué. Je ne lui dis pas, parce que c’est ringard. Un peu comme si je disais « Il a le pouvoir d’allumer mon cœur », c’est un peu vrai, mais je mourrais carrément de honte de dire un truc pareil à voix haute à Monty.
- Je t’attends, dit-il.
- Je m’habille et j’arrive.
- Ouuuh parce que tu te balades à poil chez toi ? Petit coquin.
- T’es fou toi, jamais je me fous à poil devant Lau’. J’ai ma chemise de nuit.
- La rose ?
- Celle avec les nounours.
- Je l’aime bien celle-là aussi. Tu peux venir avec si tu veux.
- Taré !
Il rit encore, je sautille sur place.
- Je te laisse, j’arrive, dis-je.
- Arrive, dit-il.
Je raccroche, file dans ma chambre et balance ma chemise de nuit pour mettre les premières fringues propres qui me vienne. Puis je sors comme un fou de l’appartement sans que personne ne me demande où je vais. Parce que tout le monde s’en fout.
J’hésite une seconde d’aller chercher Murphy à son appart’ puis je me dis que Monty ne sait pas encore qu’on est amis, et qu’il n’a sans doute pas trop envie que je débarque avec un inconnu chez lui. Pour le moment. Alors je change d’avis et descend jusqu’à la cave pour prendre mon vélo et filer jusqu’à mon meilleur ami.
Il habite dans les quartiers riches de la ville, là où les maisons sont grandes comme des petits châteaux et où les gens ont le gazon le mieux tondu du monde. Tout est droit, propre et rien ne dépasse. Quand on compare aux barres de chocolat, on dirait deux mondes différents. Là-bas ça grouille, on entend les chiens qui aboient, les voisins qui gueulent, ça courent partout, ça tape des pieds. Parfois c’est sale, les murs sont jaunes et tagués. Ça sent la cigarette et le vomis. Ici, c’est aseptisé (ça veut dire aussi froid que dans un hôpital) et carré, un peu trop parfois, c’est quasiment étouffant.
Je sonne au portail de Monty et il m’ouvre de l’intérieur avec un bouton. Sa maison est immense, tout en colonnade et grandeur. L’intérieur est du même acabit, avec des vases super chers partout. La maison de Monty elle crie « bonjour nous sommes riches et il faut que les gens le sachent », et les gens le savent, en tout cas moi je le sais. Le seul vase que ma tante a c’est un truc en terre tout moche que Laureline lui a fait quand elle était à l’école primaire.
Je pose mon vélo contre le mur de la maison et j’entre. Monty m’attend dans l’entrée de chez lui et me saute au cou quand il me voit. Je me fiche de pas me sentir chez moi quand je suis chez lui, il suffit qu’il soit là pour que je sois chez moi partout.
- Tu m’as manqué, dit-il en se reculant.
- Toi aussi. Tu te sens mieux ?
- Ouais t’inquiète, je vais pas te filer de microbes.
- Je m’inquiète pas.
Je lui souris. Tout content.

xxx

Monty.

Le sourire de Jasper, c’est quelque chose qui chauffe le cœur. Je crois que quiconque le voit se sent un peu mieux, et Jasper n’est pas radin, il le distribue à tous et à toutes. Moi je me sens mieux. Je suis sûr que j’aurais guéri plus vite si maman avait laissé Jasper venir, mais non, il fallait qu’elle me cloître.
- Puis ce garçon est tout sale, il va te rendre encore plus malade, avait-elle dit.
J’avais fulminé. Jasper n’est pas tout sale. On dirait qu’elle parle de lui comme s’il était infesté de puces ce qui n’est pas le cas (et même si c’était le cas, c’est mon meilleur ami). Mais je n’avais pas pu le défendre, j’avais trop mal à la tête et au ventre et partout. Alors j’avais laissé faire et Jasper n’était pas venu à la maison pendant deux semaines et un jour. Tout ce temps perdu dans les vacances. Quel dommage.
Je rends son sourire à Jasper et je l’emmène jusque dans ma chambre. J’allume ma console sans le concerter et lui donne une manette. On joue à un jeu de combat et on n’entend pendant un moment que nos doigts appuyant sur les boutons comme des fous. Quand il gagne je grommelle :
- Je sors de la maladie.
- Tu es rouillé mon pauvre.
- On réessaie, je vais t’éclater.
- C’est ça, bien sûr.
Jasper sourit de toute ses dents et on recommence. Je me sens bien. Je me sens mieux. Jasper dégage une odeur de cigarettes (à cause de sa famille de clopeurs) qui, bizarrement, m’avait manqué aussi. Des fois, quand il dort ici, il prend une douche, m’emprunte des affaires, et ensuite, il sent le savon et c’est tellement agréable que si j’étais un type bizarre je le snifferais. Mais je ne suis pas un type bizarre, je me contente de respirer un peu plus fort, c’est tout.
Là, je fais pareil. Jasper est trop à fond dans le jeu pour capter quoi que ce soit, comme moi qui respire plus fort ou mon regard qui n’arrête pas de se poser sur lui. Faut que je me calme, il a pas vraiment changé depuis que je l’ai pas vu. Pas étonnant que je perdre, je suis pas concentré, et Jasper me massacre une deuxième fois.
- Mouahahahaha, rit-il.
Je secoue la tête et je me reprends.
- Cette fois c’est la bonne, dis-je.
- On est parti !
Je me concentre sur la partie et je lui lamine sa tronche en ricanant.
- Voilà qui est mieux, dis-je.
Il me tire la langue et on recommence. Après quelques parties, on entame une discussion.
- Alors ta maladie ? C’était quoi ?
- Je sais pas. Un virus.
- Tu vomissais partout ?
- Ouais en gros.
- Ah bon. Ben alors c’est peut-être mieux que je sois pas venu, tu m’aurais vomi dessus.
- Je me serais retenu ou bien j’aurais repeint tes fringues, dis-je.
Il prend la mine dégoûtée et ça me fait rire.
- Et toi ? T’as fait quoi ?
Il me parle alors de son nouveau pote. John Murphy. Je le connais vaguement de nom, Jasper a déjà parlé de lui sans s’étendre, et voilà que tout à coup ils sont devenus amis.
- Alors il t’a volé ton vélo et maintenant vous êtes les meilleurs potes du monde ? Je demande.
- Mon meilleur pote c’est toi, répond-t-il. Mais oui on est devenu pote. Il est marrant, il est plus sympa qu’il veut bien le montrer et je suis bien avec lui. Je veux que tu le rencontres.
J’ai envie de dire non. J’ai envie de dire que je n’ai pas besoin de rencontrer un voleur de vélo et d’ami, mais franchement, je peux pas empêcher Jasper de se faire des potes juste parce que je suis un brin possessif, juste parce que j’ai peur de le perdre un jour. À cause de nos vies.

Jasper et moi on se connaît depuis la maternelle. Ses parents étaient aisés et on était dans la même école. On est devenu amis aussitôt, comme si on avait été relié par un fil et que notre amitié était une évidence. En primaire rien n’a changé jusqu’à ce que ses parents meurent et qu’il aille vivre chez son oncle et sa tante, changeant d’école en même temps. Franchement c’est plutôt un miracle qu’on soit restés amis, mais Jasper et moi on s’écrivait des lettres géantes, je l’invitais à mon anniversaire et à n’importe quelle occasion. Ma mère, ça la faisait râler, mais elle acceptait comme elle aurait accepté un petit chat. Avec tolérance mais dégoût. Plus on a grandi, plus on eut d’indépendance, plus on s’est vu. Lui parce que sa famille ne s’occupait pas de lui, moi parce que je ne laissais pas le choix à ma mère.
- Si Jasper peut pas venir, je peux aller chez lui ?
Elle aurait préféré adopté Jasper pour toujours plutôt que je mette un seul petit orteil dans les barres. Du coup elle acceptait, à contrecœur. Et puis elle a été élue comme mairesse et Jasper est venu de plus en plus souvent puisqu’elle était de moins en moins là pour le voir.
Pour moi, le fait qu’on soit resté amis malgré toutes les embuscades sur notre chemin, c’est le destin. C’est qu’on devait rester ensemble.
Et en vrai ? Sans Jasper, ma vie serait beaucoup plus merdique.
J’ai bien des potes, comme Wells qui est sympa. Mais personne comme Jasper, avec son sourire comme une arme et sa façon d’être. Je ne sais même pas l’expliquer, Jasper est comme un arbre, il prend racine en moi, et sans lui c’est moi qui serait déraciné.
J’ai gardé les lettres qu’il m’a envoyé et des fois je les relis. Alors j’ai un gros fou rire, parce qu’on était vraiment des gamins. C’est bourré de fautes et de stupidités, mais c’est aussi trop mignon « Monty tu est mon meyeur ami pour toujour ! ».
Alors des fois, parce que c’est comme un petit miracle notre amitié, j’ai peur de le perdre. J’ai peur qu’il s’attache plus à un autre que moi, que les barres me le volent.
Je change de jeu, prend l’air décontracté :
- Et ce Murphy, vous avez fait quoi ensemble ?
Il me raconte et ça me tord le cœur. Jasper et moi, on n’est jamais tombé dans le lac. On n’a jamais partagé le même vélo. Putain ce sont des toutes petites choses, mais je le vois déjà partir et me dire « ouais désolé Monty j’ai trouvé mieux, Murphy est ultra cool ». Je suis con et angoissé pour rien. J’ai du mal à jouer et sourire en même temps et à dire « formidable ».
- Alors tu viendras avec nous la prochaine fois ?
- Peut-être, dis-je.
- Peut-être oui ou peut-être non ? Interroge Jasper.
- Peut-être oui, répond-je.
- Génial ! Ce sera encore mieux si tu es là.
Mon cœur se gonfle de joie et de soulagement. Murphy ne m’enlèvera pas mon meilleur ami.

xxx

Murphy

Mauvais jour. Ma mère vient de balancer l’assiette d’œuf par terre et crie :
- J’en ai marre de tes putains d’œufs.
- Je peux te cuisiner autre chose.
- Pas faim.
- Il faut que tu manges, dis-je fermement.
- Et si tu pouvais fermer ta gueule au lieu de me forcer à manger.
Je lève un sourcil. Touché. Mais je ne le montre pas, je ne le dis pas. Je me lève et ramasse les bouts d’assiettes cassées, je nettoie les œufs. Je fais tout ça en silence, sans me plaindre, pendant que ma mère sort une bière du frigo.
- Tu fais vraiment chier, me dit-elle.
Prends-toi ça John, c’est gratuit.
Je sais que c’est pas elle qui parle, je sais que c’est l’alcool, je sais qu’elle n’est pas méchante, juste un peu énervé. Quelle mère ne s’énerve jamais ? Je suis sûre que toutes les mères du monde entier pètent parfois des câbles. Je suis sûre qu’il y en a qui sont pires que la mienne. Des fois j’ai envie de vider toutes ses bouteilles dans l’évier, la sevrer de force, la mettre devant le vide de sa vie. De notre vie. Mais je ne peux pas.
J’ai déjà essayé et ma mère a violemment pété un câble, elle a filé au magasin pour se racheter de l’alcool. Je l’ai suivi pour la surveiller, j’avais à peine neuf ans, j’étais court sur pattes et ma mère conduisait n’importe comment. Elle est arrivée au magasin comme une furie, elle s’est prise la tête avec une dame, s’est servi en alcool et a agressé le caissier qui n’allait pas assez vite à son goût. Elle criait très fort. Elle se montrait en spectacle. Et les gens la regardaient en nous montrant du doigt et en faisant des commentaires. J’avais peur, j’avais honte, j’avais mal. On est rentré à toute vitesse et elle a bu comme un trou, encore plus que d’habitude. J’ai plus jamais vidé son alcool. Plus jamais. Maintenant c’est même moi qui vais lui en acheter.
J’inspire un coup, j’expire.
- Je sors, lui dis-je.
- Tu vas où ?
- Voir un ami.
Elle hausse les épaules et prends une nouvelle gorgée de sa bière. Des fois elle me dit d’être prudent, pas aujourd’hui. Je sors de l’appartement. Je dis que je vais voir un ami, mais Jasper doit être chez lui et il est hors de question que j’entre chez sa tante. Je me dis que je pourrais aller lui voler son vélo et partir en forêt tout seul, mais ce serait pas pareil. Je le cherche dehors pas de Jasper. Je descends à la cave, pas de vélo de Jasper non plus. Apparemment il est déjà parti quelque part et sans moi.
Journée de merde.

Je sonne au seul endroit où je peux aller maintenant. Bellamy m’ouvre et quand il me voit, un sourire naît immédiatement sur sa belle gueule de con.
- Oui ? Demande-t-il.
Il m’énerve alors je dis :
- Tu aurais des légumes ? Ma mère en a marre des œufs.
- Tu veux quoi ?
- Je sais pas, des carottes, dis-je au pif.
- Okay, bien sûr. Entre.
J’entre chez lui. Ça n’a pas changé du tout. Son appartement est très propre, c’est Bellamy qui le tient dans cet état. Maintenant sa petite sœur doit l’aider, mais avant il faisait tout tout seul. Il y a des photos de lui et sa sœur un peu partout dans l’appartement. Un portrait de leur mère accroché dans le couloir. C’est fou comme Octavia lui ressemble, les mêmes cheveux raides, les mêmes yeux. Bellamy doit avoir quelque chose de son père (même s’il ignore qui c’est) avec ses boucles et ses tâches de rousseurs.
Je suis Bellamy jusqu’à sa cuisine, qui est en tout point comme la nôtre mais avec plus d’appareils sophistiqués et chers. Ici, pas de cadavres de bouteilles près du canapé, pas de bières non plus dans le frigo. Bellamy me sort des carottes et les mets dans un sac.
- Tu as besoin d’autres choses ?
- Non, dis-je.
- Tu veux boire un truc ?
- Non ça va aller, je vais rentrer.
- Je vais te servir un verre de jus d’orange, dit-il, tu peux bien rester cinq minutes.
- Juste cinq minutes alors, dis-je.
Il acquiesce.
- C’est dingue ce que tu as changé, commente-t-il, avant ça ne te dérangeait pas de squatter des heures et de jouer avec O et moi.
- Ça ne me dérange pas de squatter des heures, dis-je, mais j’ai d’autres trucs à faire.
Il ne me demande pas quoi. Il a peur de la réponse. Il a peur d’être indélicat. En fait je n’ai rien à faire. C’est un mensonge. Pour ne pas rester.
Je bois mon jus d’orange en quatrième vitesse, attrape les carottes en disant merci poliment et je retourne chez moi. Ma mère regarde la télé, je range les carottes et vais m’enfermer dans ma chambre. Il n’y a rien à y faire, je n’ai ni ordi, ni télé dedans, ni portable. Juste mon lit, quelques bouquins déjà lu mille fois. Je m’allonge et regarde le plafond. Puis je craque et je ressors. Je fais le tour des magasins avant de me décider à piquer des bracelets dans l’un d’eux. Je pourrais les filer à Jasper plus tard, ça lui plairait ce genre de trucs je suis sûr.
Enfin.
Si je revois Jasper un jour.
La petite fille de cendre est peut-être partie en fumée.

xxx

Jasper

Je passe la journée avec Monty. On mange ensemble le midi, de la nourriture cuisinée par une servante. Parce que oui, chez mon meilleur ami, il y a des serviteurs. Quand je dis que ça pue la richesse. Mais au moins c’est très bon.
- Je vais me faire adopter, dis-je. La bouffe d’ici est trop bonne.
- Ton oncle et ta tante ne savent toujours pas cuisiner ?
- Toujours pas, ris-je. C’est toujours des plats surgelés dégueu.
- Pas de bol, commente-t-il.
- Puis ça a plus le goût du tabac qu’autre chose.
Monty prend l’air compréhensif et hoche la tête. Ma tante et mon oncle fument même en « cuisinant » et il arrive que de la cendre tombe dans les plats. Déjà que c’est pas bon mais ça n’arrange pas le goût. Pourtant eux s’en foutent. Je les soupçonne de ne plus avoir de goût du tout à cause de la cigarette et de pouvoir manger tout et n’importe quoi sans sourciller.
- Tu peux venir manger ici quand tu veux.
- Je viens, je viens, dis-je.
Et je me régale.

On passe l’après-midi à ne rien faire, je me fous en travers de son lit et lui par terre sur le sol, on se contente de discuter et de rire. Puis on fait une bataille d’oreiller. On voit pas le temps passer jusqu’à ce que le père de Monty rentre. Il me salue avec un sourire et je fais pareil. Je ne connais aucun un homme plus gentil que le papa de Monty. Il est très mal assorti avec sa mère qui est froide comme un glaçon.
- Je suis content de te voir Jasper, tu vas bien ?
- Oui.
- J’espère que tu ne t’es pas trop ennuyé sans mon fils, plaisante-t-il.
- Oh si c’était mortel sans votre fils.
Cela l’amuse et il me décoiffe les cheveux. C’est le geste le plus tendre que je reçois de la part d’un adulte depuis très longtemps. Mon oncle et ma tante ne font pas vraiment attention à moi, ils ne sont pas du genre du tout à me toucher. Sauf peut-être pour me foutre un coup si j’ai fait un truc qui leur déplaisait – comme laisser trainer mes affaires. Mon oncle est adepte des coups de pieds au cul, mais pas des décoiffages gentils de cheveux.
- Tu ferais mieux de rentrer, me dit-il finalement. Hannah ne va pas tarder à arriver.
C’était un conseil pas un ordre, mais quand même. Madame Green ne dirait sans doute rien sur ma présence ici, mais elle ne l’apprécierait pas non plus. Je décidai de rentrer. Je pris mon meilleur pote dans mes bras.
- On se voit demain ?
- On se voit demain. Confirme-t-il.
Je le relâche et il me sourit. Parfois j’ai envie de croquer ses joues, comme s’il était une pomme.
Je reprends mon vélo et je quitte la maison, le jardin, le quartier. Je retourne aux barres de chocolat où je range mon vélo dans la cave. Puis je vais directement sonner chez Murphy. Il m’ouvre en fronçant les sourcils, je lui souris.
- Tu ne peux pas rentrer, dit-il.
Il me pousse à l’extérieur et je suppose que c’est à cause de sa mère. On va s’asseoir sur le bitume dehors. Il ne me demande pas où j’étais, c’est moi qui lui dis :
- J’étais chez Monty.
- Okay.
- Demain, tu pourras venir, ça pourra être marrant.
- On verra, dit-il.
- Monty est vraiment gentil. On pourra aller en forêt tous les trois.
- On verra, répète Murphy.
Je reste silencieux un moment et il sort de sa poche des bracelets de perles.
- Tiens, c’est pour toi, dit-il.
- T’as eu ça où ?
Plutôt que de répondre, il me prend mon bras et accroche les bracelets à mon poignet.
- C’est assorti à ton tee-shirt robe, commente-t-il.
J’éclate de rire et il a l’air un peu apaisé.
- Tu as passé une bonne journée ? Je demande.
- J’ai été chercher des carottes chez Bellamy.
J’écarquille les yeux et pouffe carrément dans mes mains :
- Des carottes chez Bellamy, répété-je.
Murphy me fout une claque derrière le crâne avant de pouffer à son tour.
- Pervers, clame-t-il.
- Pas du tout, c’est toi qui est pas clair avec cette histoire de carottes.
Et ça recommence à nous faire marrer.

xxx

Murphy

Je sais pas quoi dire. J’ai passé une très mauvaise journée. Mais elle se termine bien. Très bien.

À suivre.
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