Fandom: Original
Prompt: Tu as un cure-dent.
Note: Histoire venue de nulle part, j'espère que vous allez aimé ^^"
Kenneth
John fait tout pour paraître banal.
Au lycée, il s'inscrit dans un club de football parce qu'un gars qui fait du sport, ça ne peut pas être homo. Puis il se met à la musculation, il suit un programme strict pour développer sa masse musculaire parce que c'est bien connu, une tapette, ça n'a pas de muscles.
Un pédé, c'est maigre, ça déambule et ça parle comme une gonzesse, ça regarde des films romantiques en jasant sur l'acteur principal avec ses copines.
John n'est pas comme ça. Du tout.
Il sort avec des filles pour ne pas éveiller les soupçons.
Et dieu merci, personne ne s'est jamais douté de rien.
Résultat: quand la réalisation lui tombe sur le coin de la tronche, ça fait
mal.
Parce qu'il a beau aimer regarder le sport à la télévision, faire 1m92 pour 91 kilos, faire de la musculation, marcher comme un véritable
bonhomme et avoir une voix d'homme des cavernes, il est toujours gay.
John passe deux mois de plus à essayer de se convaincre que non, ce type là n'est pas sexy, qu'il n'est pas du tout attiré par cet homme à la piscine et que s'il a une érection devant ce film porno, c'est définitivement parce que la fille est bandante et pas parce que le gars a un cul à se damner. Nope. Pas du tout.
Quand il en vient à se haïr si fort que la ceinture de son jean et la poutre de son living room demandent à faire plus ample connaissance, John se met une baffe mentale et décide que c'en est assez.
Abandonner et attendre que ça passe, c'est la définition du mot
tapette et autre synonymes du même genre. John n'est pas une lopette alors il va assumer, relever la tête et cracher sur ceux qui ont un problème avec le fait qu'il aime les mec, un point c'est tout.
Première étape: il l'annonce à son père. Le père de John n'est pas du genre à parler souvent de sentiments, à s'étendre sur des bêtises, il va directement au but et cette fois-ci ne fait pas exception. Il le regarde droit dans les yeux et lui dit "Et alors ?". Et alors. Bon dieu, John a presque honte d'avoir passé toutes ces années à enfouir tout ce qu'il était parce qu'il était terrifié à l'idée qu'on le rejette.
C'est avec ce "Et alors ?" dans la tête qu'il dévoile son homosexualité à ses plus proches amis, la plupart sont cools et n'en ont rien à fiche, d'autres... s'éloignent peu à peu. Et ok, ça fait mal de voir un pote de longue date l'éviter mais il s'est juré de ne plus se détester, si quelqu'un a un problème avec ça, il peut dégager.
Mais maintenant que tout le monde sait, John se trouve face à une colle.
Ok, il est pédé comme un phoque mais comment faire pour rencontrer d'autre gay ? Est-ce qu'il y a un signal spécial à faire lorsqu'on est homo ? Un tatouage à faire, une liste à signer ?
John décide d'être radical: il va dans une boite gay. Et il se prend une deuxième baffe en pleine figure. Peut-être parce que c'est soirée
paillettes ou parce qu'il y a des drag queen sur scène, il ne sait pas. Toujours est-il qu'il ne lui faut qu'une heure pour décider que non, ce n'est pas pour lui. Il ressort et se glisse dans le bar d'à coté où tout est plus calme, la télé est allumé sur une chaîne de sport et là, John parvient à se détendre.
Voilà qui est mieux.
Il fait quelques rencontres sympas, rencontre son premier copain, Oliver.
Et se retrouve confronté à sa deuxième réalisation: sortir avec un mec, c'est complétement différent que de sortir avec une fille. C'est... Définitivement une amélioration. C'est avoir un partenaire, ne pas avoir peur de poser les mains à un endroit bizarre (genre des seins... les seins... John ne veut plus jamais voir une paire de seins nus de toute sa vie) et se sentir carrément plus libre.
John a trouvé ce qui n'allait pas dans le puzzle qu'était sa vie passée. Il n'avait tout simplement pas les bonnes pièces à assembler.
Être avec Oliver, c'est sympas. Mais ce n'est pas assez.
Oliver est cool mais il est
trop cool. John n'est pas une pile électrique lui-même, il a besoin de quelqu'un qui le secoue, pas de quelqu'un qui l'endorme.
Son deuxième copain est une réelle catastrophe. Philippe. Trois tétons, avec cette terrible manie. Terrible: il mordille des cure-dents. A longueur de journée. John renonce au bout d'un mois.
Après ça... John enchaine les relations à courte durée. Il a l'impression d'être un intérimaire, toujours présent pour combler les attentes des autres personnes mais une fois usé, on le fout à la poubelle comme le dernier mouchoir dans le paquet de klinex.
Il ne sait pas pourquoi tout le monde assume que vu sa carrure, il est celui qui doit prendre les choses en main, qu'il est l'
alpha mâleou autre conneries, que rien ne peut le blesser. Bordel, John a fini de se mentir, il ne rêve que d'un gars gentil mais assez fort mentalement pour prendre le relai de temps à autre. John veut être la petite cuillère, pas la grande cuillère, et tant pis si ses pieds dépassent du lit et qu'il a l'air d'un idiot, c'est ce dont il a envie.
Il est tellement malheureux que la ceinture suggère une fois de plus une rencontre avec la poutre du salon. En désespoir de cause, John s'inscrit sur un site internet de rencontre pour gay.
Et vraiment, il ne sait pas ce qu'il espère, ce site est sûrement le point de rendez-vous de tous les pervers du coin mais il est désespéré, d'accord ?
Un gars avec le pseudo "Kenneth69" lui parle... John hésite à lui répondre.
69 ? Vraiment ? Puis il se dit "pourquoi pas ?". Après tout, il est bien sorti avec un accro du cure-dent, il peut bien sortir avec un obsédé sexuel.
John donne son skype à Kenneth69 qui s'avère être un gars plutôt décent, blond/roux, un sourire adorable, une barbe de trois jours et plutôt beau gosse. Au fil des conversations, il apprend que le "69" vient d'un délire pervers avec une copine.
Et ok, Kenneth est un peu efféminé, il aime "La Belle et la Bête", il regarde le base-ball si on l'y oblige parce qu'il est plutôt fan de football, il aime Taylor Swift mais si on lui laisse le choix, il penche plutôt du coté de Linkin Park, il a une cicatrice en dessous de l'oeil là où sa soeur lui a balancé un poteau de foot dans la tronche quand il avait six ans, il est carrément accro aux bonbons pop rock goût pomme et il adore voyager, il a un bronzage de surfer mais il surfe comme une vieille dame et
meeeeeec, tu mesures combien ?! Quand John lui répond qu'il mesure 1m92, les yeux de Kenneth s'arrondissent mais il ne paraît pas perturbé pour autant.
- Je mesure 1m70... Faudra carrément que tu me donnes un bear hug quand on se verra
John ne sait pas ce qu'est un bear hug alors Kenneth lui envoie un gif pour illustrer.
Ils se donnent rendez-vous un mois plus tard, après des conversations quotidiennes. De plusieurs heures. John commence à craquer pour ce type qu'il n'a même jamais vu, c'est tellement rapide que ça le fait un peu flipper.
Il prend l'avion pour Los Angeles. Une fois arrivé, il le cherche du regard. Ses yeux tombent sur une pancarte "C'est pour le Bear Hug !" tenue par Kenneth lui même.
Lorsqu'il le repère, il lâche sa pancarte et lui adresse un sourire malicieux suivi d'une grimace hésitante. John lève les yeux au ciel mais laisse tomber sa valise pour soulever Kenneth contre lui en une étreinte serrée qui le fait éclater de rire:
- Wow ! C'est le pied ! Salut...
L'embrasser après ça paraît tout naturel.
Ils passent la journée ensemble, Kenneth est tel qu'il était sur Skype mais en mieux. C'est difficile à croire mais c'est vrai. John ne se plaint pas lorsqu'il se met à chanter la chanson de La reine des neiges en plein milieu du repas quand elle passe à la radio parce que c'est tellement Kenneth que ça le fait sourire.
Ils font quelques photos ensemble, Kenneth l'entraine sur le terrain de foot pour regarder un match amical parce qu'il sait que c'est quelque chose que John aime et ils boivent une bière avec les autres supporters avant de rentrer.
Au soir, ils ignorent tous les deux le canapé pour s'allonger dans le lit.
Sans poser aucune question, Kenneth se plaque contre son dos, enroule son bras autour de sa taille et entremêle leurs doigts. Et John a les pieds qui dépassent du lit, il a l'air ridicule mais il ne s'est jamais senti aussi complet et aussi bien de toute sa vie et ça ne fait qu'un mois qu'ils se connaissent, qu'un jour qu'ils sont ensembles mais il est déjà dingue de Kenneth...
- Ça va ?
- Carrément...
Kenneth resserre ses bras, la main à plat sur son torse et John soupire.
Les pièces du puzzle sont les bonnes et elles ont enfin trouvés leurs places.
Fin
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Sujet: Original - pas de spoil - Kenneth 
Sam 13 Fév - 20:33
