Fandom: Supernatural.
Disclaimer: Rien n'est à moi. :'D
Prompt: "Qu'est-ce que tu veux?"
Couple: Baaah... :'D
Note: La suite.
Bonne lecture!!
Vice Versa Chapitre 10
Et l'entraînement commença donc.
Avant toute chose, le matin, ils testaient toujours la nouvelle distance qui les séparait. Ils ne sortaient pas du bunker; pas
encore. Dean ne l'aurait pas avoué même sous la torture, mais il ne se sentait pas encore prêt à affronter le monde derrière les épais murs du bunker avec ses nouveaux sens d'ange. La première fois avait été... pour le moins désastreuse.
Il reportait donc la faute sur Cas. Il s'en serait senti
un peu coupable s'il n'avait pas cru aussi, de tout son coeur, que c'était vrai :
- Cas n'est pas encore prêt à partir en mission.
Castiel avait froncé les sourcils, mécontent, un mouvement comme une vague sur sa peau; mais son regard maintenant vert avait flashé
bleu en le transperçant, et il n'avait rien dit.
Il n'avait rien dit, car il savait.
Sam avait fixé Cas, puis avait posé sur Dean des yeux d'une terrible douceur.
Dean avait émis un son moqueur du fond de sa gorge, avait détourné la tête.
Au moins, il ne s'était pas envolé cette fois-ci.
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Dean s'était attelé à travailler sa téléportation. Il en avait assez de se faire trahir par son propre corps (enfin... pas vraiment le sien.
Bref.)
Cas l'aidait de son mieux. Il n'était pas un mauvais professeur, mais Dean, parfois, dans un coin très, très reculé de sa tête (et pas lâche du tout, s'il vous plaît), aurait souhaité pouvoir compter sur quelqu'un d'autre pour lui enseigner les Rouages ès Anges.
Castiel était la cause de pas mal de ces téléportations intempestives.
- Tout repose sur ta volonté, Dean. Sur le contrôle.
Ils étaient dans la chambre de Dean. Ils avaient quitté le gymnase du bunker pour pouvoir entraîner Dean à se téléporter d'une pièce à l'autre.
Les draps portaient encore leurs deux odeurs, les molécules flottant au-dessus du lit, et Dean pouvait apercevoir des cellules de peau appartenant à leurs deux corps très humains mêlées ensemble entre les mailles de coton.
Il avait eu des doutes en suivant Castiel, mais c'était peut-être une bonne idée, finalement, d'être retournés dans la chambre; car Dean avait maintenant très, très envie de
déguerpir.
Cela ne serait pas compliqué de se téléporter loin de là.
Dean déglutit; un son trop humain pour son nouveau corps, amplifié en écho par ses oreilles angéliques.
Il força ses yeux à quitter le lit pour se poser sur son propre visage, et sur
Cas à travers lui.
- ...Ma "volonté", hein?
Il voulait son ton léger, mais les sens angéliques étaient impitoyables, exposant à son cerveau couche après couche d'insécurité et de doute dans sa voix.
Dean avait oublié sa faculté de contrôle en se réveillant ce matin.
Oh, pardon. Dean ne dormait plus.
- Dean?
Les bras de Dean
tremblaient. Ils tremblaient, violons s'accordant sur les notes de stress hystérique qui le traversaient, épaules secouées de soubresauts, doigts se crispant; et Dean rit,
rit soudain, car il s'était résigné à devoir se réadapter au monde extérieur, à comprendre de nouvelles choses autour de lui.
ll n'avait pas réalisé qu'il aurait aussi à se réadapter à lui-même, la moindre de ses émotions disséquée sous ses yeux froidement par son cerveau d'ange.
- DEAN!
Ce n'était pas le contact froid des mains contre lui, ces constructions vivantes, leurs briques des cellules, qui le ramena dans l'instant; c'était l'urgence dans la voix de Castiel, son inquiétude une éruption de lave. C'étaient ses tremblements à
lui, lui qui dans un corps humain restait l'ange, lui qui avait le contrôle. C'étaient ces yeux bleus, ceux qui accrochaient pour ne pas lâcher - pour
retenir - et Dean se demanda si c'était cela, la sensation qu'il avait ressentie aux Enfers, quand Cas l'avait sauvé de la Perdition. Si le sentiment qui le traversait maintenant était le même qu'à l'époque, il comprenait pourquoi il avait choisi de l'oublier. C'était trop grand; c'était trop pur.
Il n'en était absolument pas digne.
Yeux fermés, Castiel poussa un soupir, un son humain, et posa son front contre le sien. Il se mit à respirer lentement, de longues goulées, comme s'il était celui qui devait lui apprendre comment faire et quelle
ironie.
Ses doigts frémissants, ces amas d'atomes, se mirent à caresser ses tempes, frôler ses pommettes, son menton; ce visage de Jimmy Novak qu'il devait connaître par coeur.
Castiel rouvrit les yeux, bleus, bleu océan à travers le vert. Ses iris se plissèrent, des rides se dessinant aux coins de ses lèvres :
- Est-ce que c'est ce lieu? Est-ce que c'est ce lieu, qui est "trop"? As-tu besoin qu'on aille ailleurs?
Et Dean
sourit. Front contre front, il sourit, sa gorge en feu, larmes accrochées obstinément à ses cils.
Il passa deux doigts sur la nuque de Cas, entre cheveux et peau. L'air
quitta les poumons de Castiel, dans un seul souffle, et son sourire s'élargit.
Il s'éloigna, et Cas le fixa, une question au fond des yeux, de ce bleu animé que par un seul sentiment.
- Ca va. Ca va me motiver pour disparaître.
Cas plissa les paupières, pencha un peu la tête. Dean rit doucement, et caressa une nouvelle fois sa nuque, ne perdit pas une miette du frisson qui le parcourut :
- Pas ici, mais... Tu me montres comment faire?
Il s'éloigna encore, ouvrant la porte de la chambre pour sortir, tournant résolument le dos au lit. Dans l'embrasure, il se retourna :
- Alors? Tu viens?
Castiel cligna des yeux. Il l'observa quelques instants.
Il mit sept bonnes secondes avant de retrouver un rythme cardiaque normal.
- Oui. J'arrive.
Il le suivit.
La reconnaissance de Dean fit des bulles sous sa peau.
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Du haut des marches, en se penchant, ils pouvaient apercevoir Sam en train de lire, assis à la longue table du salon. Une pomme, non encore mangée, était posée à côté de lui.
Cas chuchotait :
- Dean. Tes pouvoirs d'ange vont t'amener là où tu veux être. Il suffit d'y penser, et tu y es.
Dean l'étudia. De longue secondes.
- ...C'est tout?
Cas lui jeta un coup d'oeil, et sentit ses lèvres se replier vers le haut :
- C'est tout. Ces facultés sont très pratiques. Elles nous servent à obtenir ce qu'on veut. Elles obéissent à notre volonté et, hormis notre lien obligatoire avec le Paradis, elles n'obéissent à aucune autre règle. ...C'est ironique, quand on y pense. Vu que les anges ne sont pas censés avoir une
Volonté propre.
Dean ouvrit la bouche; la referma.
Ses yeux se plissèrent :
-
T'aurais pas pu formuler ça comme ça avant?Castiel fronça les sourcils :
- Mais Dean, je l'ai fait.
Dean se passa la main dans le cheveux en grognant.
Dean était étrange. Castiel ne savait pas ce qui se passait avec le sort, comment Dean le vivait, mais il avait l'impression que quelque chose clochait.
Castiel se rapprocha. Il remarquait de plus en plus combien c'était automatique, de se rapprocher de Dean quand il sentait qu'il n'allait pas bien; de vouloir lui montrer son soutien physiquement.
Avant, il n'y aurait jamais réfléchi.
Castiel laissa ses yeux tomber sur le sol. Puis, déterminé, murmurant toujours pour ne pas attirer l'attention de Sam, il fixa Dean :
- Tu es sûr que tu vas bien?
Sa voix était petite; quelque chose de trop petit pour le sentiment qu'il voulait faire passer, presque fragile. Trop humain. Cas plissa le front en remarquant que ses poings s'étaient serrés d'eux-mêmes.
Est-ce que c'était Castiel, qui mettait Dean mal à l'aise? Les anges avaient la faculté de pouvoir lire n'importe qui, mais ils n'avaient pas le savoir qui leur permettait de comprendre les émotions humaines. Ils voyaient les réactions, détaillaient le moindre changement d'attitude chez un être humain, mais cela n'avait pas de sens pour eux.
Ce savoir, cette connaissance des émotions humaines. Dean l'avait, lui.
Les yeux de Cas s'écarquillèrent. Est-ce que Dean, est-ce
que-
Une main l'arrêta; contre sa tempe, doigts cherchant à déplier son front.
- Ok. Quoi que tu penses à cet instant,
non.
Castiel cligna des yeux. Du liquide recouvrait ses cornées.
Est-ce que Dean savait, combien il était important pour Castiel? Est-ce que cela le dérangeait? Est-ce qu'il avait peur?Dean
gronda. Il posa ses lèvres sur son front, parla contre sa peau :
- J'ai peur, mais tout le reste non,
non.
Un son, qui aurait probablement dû être un rire, échappa la gorge de Castiel, rouillé et tranchant. Il inspira, cherchant Dean sous l'odeur de Jimmy Novak.
- Tu ne lis pas mes pensées. Je sais que tu n'es pas dans ma tête; je le sentirais.
Dean renifla. Son autre main le rapprocha de lui, et Cas se rendit et agrippa son dos :
- Tu parles. Tu sentirais rien du tout. Les humains sentent pas ça.
Cas fronça les sourcils; il blottit son nez dans son cou et Dean le
laissa faire.
- Dean. Tu sais à peine te téléporter; tu ne sais pas encore lire dans les pensées.
Dean se recula légèrement, outré; il ne le lâchait pas :
- Ca c'est pas gentil.
Cas rit; juste un peu, bouffée brusque faisant s'envoler son coeur.
Dean détourna les yeux avec un sourire fin, contrit :
- C'est plus facile de te lire, avec ce que j'ai dans la tête.
Cas se figea.
Il chercha à s'éloigner mais Dean le retint, secouant la tête :
- Non. Cas, non.
Cas le fixa. Ses cellules
hurlaient, foudroyées de terreur à la pensée que Dean, que ce serait sa faute si-
- Est-ce que c'est à cause de moi? Est-ce que c'est à cause de moi, si tu n'arrives pas à t'habituer aux sens d'ange? Est-ce que c'est moi qui te mets autant mal à l'aise? Est-ce que je suis, je-
Dean l'embrassa. Dean l'embrassa pour le faire taire, Dean l'embrassa pour noyer les mots. Il l'embrassa pour dire ce qu'il ne pouvait pas, essuyant ses yeux, le regardant avec du feu derrière ses iris :
- Non, Cas. Tu n'es pas "trop".
Cas hoqueta.
Après quelques instants, Dean le relâcha, détournant la tête :
- J'étais... pas encore prêt à faire ça, je crois.
- Comme tu n'étais pas prêt à te téléporter quand tu l'as fait?
Dean le fusilla du regard :
- Non mais ça
suffit avec-
Castiel souriait. Il souriait, large et vrai, son coeur un tambour dont il savait que Dean connaissait la mélodie.
- D'accord.
Il se rapprocha; il souffla dans l'oreille de Dean, comme un secret, gardant ses distances :
- On va aller à ton rythme.
Dean disparut dans un "Pouf!".
En bas, Sam redressa la tête :
- ...Dean?
Le sourire de Cas s'élargit encore.
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On n'allait pas parler de ce qu'il s'était passé. Nope, nada. Si quelqu'un demandait ce qu'il s'était passé? Dean répondrait "rien du tout". Niet.
Castiel était au même endroit où il l'avait quitté, souriant toujours, ses bras sur la rampe d'escalier et son regard vers le rez-de-chaussée. C'était un sourire plus large que d'habitude, et Dean aurait voulu le voir sur son visage habituel.
ARGH.
- Regarde en bas.
C'était déjà assez embarrassant, de devoir revenir auprès de Cas après une énième disparition non maîtrisée (surtout dans les circonstances dont on n'allait pas parler), mais
en plus, Cas, sans ses pouvoirs d'ange, sentait son arrivée?
La vie était injuste.
Dean fit exprès de traîner des pieds en s'approchant, et puis il croisa les yeux de Cas et ne traîna plus des pieds du tout.
Il s'accouda près de lui.
Sam pianotait sur son ordinateur, un air d'extrême concentration sur son visage; la pomme, à côté de lui, n'était toujours pas mangée, et il était probable que Sam, tout à son travail, avait totalement oublié sa présence.
Dean haussa un sourcil en direction de Cas.
Cas lui souriait avec tellement de
joie que l'estomac de Dean fit un looping.
- Tu vas te téléporter en bas.
Dean observa de nouveau le sol; Sam et la pomme et la table et la dizaine de fourmis qui gambadait joyeusement près du canapé.
Il fixa Cas :
- J'ai pas vraiment envie d'aller rejoindre les fourmis.
Castiel leva les yeux aux ciel, et sa véritable apparence, ses iris, tout débordait de tellement d'
affection que Dean en avait le souffle coupé.
- Rappelle-toi ce que je t'ai dit : ta volonté. Qu'est-ce que tu veux, Dean?
Ce que voulait Dean?
Dean étudia Castiel; Castiel était dans le corps de Dean, mais tous ses gestes, ses regards, tout ce qui était
lui transparaissait tellement à travers sa peau que Dean n'avait pas hésité une seconde, tout à l'heure, quand il l'avait embrassé. Quand il l'avait embrassé pour prouver quelque chose.
Cela avait été rapide, puisque cela avait été pour prouver quelque chose. Logique.
Ce que voulait Dean?
Contrarié, Dean plissa le front :
- Et qu'est-ce que tu veux,
toi, Cas?
Castiel le regarda; six secondes, trente-huit centièmes, yeux bleus superposés au vert et coeur brillant.
Castiel détourna la tête, ses joues plus sombres.
- Pour l'instant, je veux cette pomme.
Dean disparut.
Sa réapparition brusque en bas avait fait s'envoler les papiers répandus sur la table, changeant la page du livre de Sam. Dean profita de son air stupéfait, ses cheveux dans tous les sens, pour subtiliser la pomme.
Cas attendait. Il disparut de nouveau.
Depuis le rez-de-chaussée, Sam se leva, le pointant du doigt :
- Tu aurais pu aller te chercher ta propre pomme! En plus, tu n'aimes même pas ça!
Dean laissa glisser la pomme dans la main de Cas, et inexplicablement, Sam se calma :
- Ah, c'était pour Cas? Bon. Ok.
Et il se rassit.
Dean se pencha par-dessus la rambarde :
- Cas a le droit et
pas moi?
Sam haussait un sourcil :
- Bah oui. Cas te supporte, il a bien droit à une petite récompense.
- Espèce de-
- Hmmm...
Dean se tourna de nouveau vers Castiel; il avait croqué dans la pomme, une expression de délicieux contentement peinte sur le visage, ses prunelles larges et brillantes.
ll fixait Dean avec un sérieux solennel :
- Le
goût. Celui-là, c'est un sens qui me prend toujours par surprise.
Depuis le sol, Sam ricana :
- Dean. Tu as donné le Fruit Défendu à un ange.
Dean
grogna.
XXX
A suivre.
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Sujet: Vice Versa Chapitre 10 - SPN, Destiel, Swato safe. :) 
Sam 23 Mai - 17:26
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