Fandom: Sherlock
Prompt: Le cœur d'un homme est un océan en tourmente
Note: Pas de spoil
Un cœur dans la tourmente
Depuis que John était entré dans sa vie, Sherlock avait prit une habitude.
C'était peut-être une habitude malsaine, mais il n'arrivait pas à s'en empêcher. Chaque soir, il passait devant la chambre de John, écoutait et déduisait si oui ou non John dormait. Et quand il était sûr que son compagnon dormait, Sherlock poussait doucement le battant de la porte et entrait.
Une fois à l'intérieur, il forçait ses yeux à s'habituer à l'obscurité pour mieux voir. Voir quoi ? Voir John tout simplement. Si on lui avait dit auparavant qu'il s'introduirait dans la chambre d'un homme pour l'observer et le contempler pendant son sommeil, il aurait rit au nez de celui qui lui aurait dit pareille idiotie.
Une fois à l'intérieur, Sherlock s'asseyait à coté de John, sur le lit, et le regardait. John n'était pas particulièrement beau, vu de l'extérieur, il pouvait même sembler banal. Mais chez John, tout était subtil. Il fallait être observateur comme lui pour se rendre compte, pour s'apercevoir des petits détails qui le rendait exceptionnel.
John n'était pas vraiment beau, non, il était plus vieux que lui et des rides d'inquiétudes ou de soucis s'étaient formés sur son front, d'autres rides creusaient le coin de ses lèvres et montraient qu'il avait beaucoup rit aussi. Même quand il dormait, John gardait cette prestance, cette force insoupçonné chez cet homme de taille et de gabarit moyen. Ses mains, reposant sur le draps, étaient fortes, les muscles de ses bras nerveux et fins.
Quand il regardait John de cette façon, Sherlock se sentait bien et à la fois mal. Parce qu'il savait que regarder son meilleur ami de cette façon n'était pas "normal" et qu'il devrait éviter d'agir de cette façon. Mais la présence de son ami était comme un tranquillisant pour son cerveau trop sollicité. Et pourtant, tout son être réagissait à John. Son cœur s'emballait, ses mains devenaient ridiculement moites, sa respiration s'accélérait et il n'avait pas de miroir pour le constater, mais il était sûr que ses pupilles étaient dilatées.
Sherlock avait entendu une fois dans un film – un mauvais que Mrs Hudson lui avait imposé de regarder – que le cœur d'une femme est un océan de secrets. Il était sûr que ceux des hommes étaient un océan en tourmente. Le sien s'échouait et n'avait rien pour se rattraper. John le faisait sombrer et ce sentiment lui faisait peur.
Mais cette peur ne l'empêchait pas de revenir chaque soir et de se perdre dans son observation. Et quand Sherlock avait fait le plein de John, il retournait à ses occupations.
Le rituel que Sherlock avait instauré continua longtemps. Il n'arrivait tout simplement pas à y mettre fin.
Jusqu'au jour où regarder ne fut plus suffisant et où il se surprit à remettre les cheveux de John bien en place, à remettre la couverture sur lui, à frôler ses mains... Chaque touchés lui rappelaient ce qu'il ne pouvait pas avoir une fois le soleil levé et le faisait sombrer encore une fois dans les ténèbres. Mais Sherlock n'arrivait pas à maudire le jour où il avait croisé le chemin de John Watson.
Et la routine prit fin. Brusquement. Faisant sursauter Sherlock.
Il était entré dans la chambre, s'était assis sur le lit, comme à son habitude. Une mèche de cheveux blond cendré barrait le front de John et Sherlock l'avait remit correctement avec un petit sourire en coin avant de perdre sa main sur sa joue quand John avait remué.
Sherlock s'était figé de stupeur, se traitant d'imbécile et avait retiré doucement sa main pour ne pas réveiller totalement John.
Mais alors qu'il pensait avoir réussit, John saisit son poignet et le regarda avec un air ensommeillé, les yeux plissés par la fatigue avant de soupirer.
« Viens te coucher, Sherlock, grommela l'ex soldat. »
Sherlock ouvrit la bouche, la referma mais n'eut pas vraiment le choix quand John l'attira contre lui d'une poigne ferme, le faisant s'allonger contre lui en enroulant un bras fort autour de sa taille. Sherlock frissonna violemment de se retrouver si près de l'objet de ses nombreuses observations et se crispa complétement, respirant à peine, le cerveau en court circuit. Son cœur semblait prêt à faire un de ces marathons stupides que John aimait parfois regarder à la télé.
« John... , grogna t-il d'une voix rauque. »
Sherlock grimaça quand John décida qu'enfouir son nez dans ses cheveux étaient une idée parfaite. Tout son dos le brûlait, sa taille et l'arrière de son crâne le brûlait. Et la chaleur commençait à s'étendre à tout son corps. Sherlock était tendu et n'osait pas faire un geste de peur d'avoir une crise cardiaque.
« Hm... ? Râla John. »
Sherlock essaya bien de réfléchir mais il n'y parvint pas. Il lui fut incapable de répondre à ça. Comme il ne répondait pas, John sembla se réveiller un minimum mais ne bougea pas. Il resserra juste un peu plus son bras autour de Sherlock, manquant de lui couper la respiration.
« Sherlock... , soupira lourdement John. Si tu crois que tu as fait preuve de discrétion depuis le début, tu te fourres le doigt dans l’œil. Maintenant, je te tiens, tu reste et on en parle demain, continua t-il d'une voix enroué par le sommeil. »
Sherlock parvint à faire un petit bruit de gorge. Il ne savait pas ce qu'il avait voulu dire par ce petit bruit, peut-être un "d'accord" ou un "oh non" mais il était trop tard. John était déjà repartit dans les bras de Morphée. Sherlock ne réussit pas tout de suite à se décrisper, et il était certain qu'il ne réussirait pas à s'endormir.
Mais en attendant, il pouvait toujours profiter de l'étreinte de John.
Demain, demain... Demain ils en parleraient.
Fin
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Sujet: Sherlock - pas de spoil - Un coeur dans la tourmente 
Mar 29 Oct - 21:33
