[Campagne de Nyv] - Les origines de leur amitié

Prompts : Mais je veux essayer & Laissez-nous suivre notre route.

Comme chaque matin, le jeune Makoto de 23 ans, avait la tête penchée vers les immenses crabes prêts à vouloir le dévorer. Mais plutôt que d’avoir peur, il leur fit un coucou. Descendant vers les craborgoths - donc l’équivalent d’un crabe géant de 3 à 4m, doté d’une carapace et de pinces puissantes -, il ramassa leurs œufs.
C’était une période dangereuse, parce que même si Makoto était confiant, Fourchète et Couto, les deux parents fiers, refusaient qu’on leur vole leurs enfants. Un comportement somme toute normal pour n’importe quel parent qui se respecte. Mais bon, c’était aussi deux créatures violentes de nature, alors ça ne changeait pas de d’habitude.
Makoto usa de son pouvoir naturel pour les éloigner. C’était simple : une des bestioles essayait de l’attaquer, et lui, retournait l’attaque qui faisait reculer la créature assassine.

Chez les Yamaguchi, ou même juste à Toros, on ramassait les œufs pile à la bonne maturité, avant que les craborgoths ne naissent. Cela faisait d’excellents repas et de bonnes ventes. Et ça évitait surtout d’immenses désagréments, puisque leur couple de craborgoth pondait beaucoup d'œufs.

Si Makoto souriait, il restait prudent. Ramassant précautionneusement le moindre oeuf. Trop occupé à remonter avec les œufs pour pouvoir les amener pour le repas du soir, il ne prit alors pas conscience du petit coup de pince qu’il reçut dans la jambe.

Commençant à avancer vers la plage, il sentit soudain sa jambe continuer de lui faire mal. Baissant les yeux, il remarqua un tout petit craborgoth accroché à lui.
Parce qu’il y avait une chose bien étrange avec ces êtres immenses : à la naissance et pendant un temps, ils ressemblaient juste à des crabes normaux. Jusqu’à ce qu’ils grandissent, se regroupent, et dévastent des villes entières.

La fée observa la petite chose orange, et alors qu’il plaça les œufs dans une brouette, il ramassa le minuscule animal.
Quelque chose en lui, qui semblait souvent lui dicter sa vie, lui somma de le mettre dans la brouette pour le repas du soir. Après tout ce n’était qu’une créature pouvant servir de nourriture, comme les crabes normaux que les Yamaguchi possédaient en plus. Mais ce petit crabe qui s’accrochait maintenant à son doigt, semblait ne pas vouloir le lâcher. Et c’était bizarre qu’il ne soit pas resté avec ses parents.

Makoto l’observa en silence. Il regarda autour de lui. Puis il le fourra dans le short de son pantalon. Ça le pinçait un peu, mais tant pis.

Le lendemain, Makoto avait toujours le petit crabe dans sa poche. Celui-ci ne semblait pas vouloir se dépincer de la fée. Il n’en avait pas parlé à ses parents. De toute façon, sa mère s’en fichait sûrement, et son père était parti à Wartag, revendre quelques crabes normaux.
Quand son père revint, plusieurs jours plus tard, la petite créature orangée semblait toujours suivre Makoto partout. Il dormait même aux pieds du lit, parce qu’il était encore trop petit pour que Makoto puisse le laisser dedans, de peur de l’écraser.

Et alors qu’il aurait dû s’en moquer comme il le faisait à chaque fois, Hideaki demanda à Makoto ce que c’était que ce crabe.

- C’est un des bébés craborgoth. Il a éclos. J’aurais dû le mettre avec les autres, mais je voulais essayer de le garder.
- Tu quoi ?
- Je voulais essayer de le garder.

En se répétant, Makoto avait cette étrange impression, d’avoir moins envie de vouloir garder P’tite Cuyère. Parce que oui, il l’avait même nommé.
C’était comme si soudain le petit crabe avait moins d’intérêt pour lui. Après tout, les craborgoth ne se gardaient pas, parce qu’ils faisaient 3 à 4 mètres, et pouvaient facilement tuer. Son père continua de l’observer, en silence, alors que Makoto commençait à se dire que finalement, garder P’tite Cuyère était une mauvaise idée.
Les deux ne remarquèrent pas la petite créature qui s’avança vers Hideaki et pour le pincer. Ce dernier sentit à peine la douleur, mais mécontent, secoua le pied.

Au lieu de juste regarder son crabe se faire secouer ce qui le fit voler dans les airs, Makoto le rattrapa rapidement. Pourtant, il aurait dû le laisser tomber, et tant pis s’il mourrait durant la chute.
Une fois P’tite Cuyère dans ses mains, le garçon fée s’assura que celui-ci n’avait rien.
Il se sentit inquiet qu’il ne vit même pas son père froncer les sourcils, et finir par secouer la tête pour quitter la chambre.

Le temps passa encore. P’tite Cuyère portait bien son nom, puisqu’il resta minuscule. Mais Makoto et lui commencèrent à vraiment s’entendre, et se laissèrent à suivre leur route. Même Gorou, le meilleur ami du garçon, trouva ce craborgoth et cette histoire trop mignonne.

Ce fut le début d’une longue amitié improbable, qui semblait être prête à durer longtemps. Et pourtant, Makoto ne compris jamais vraiment ce qui avait poussé son craborgoth à s’attacher à lui.