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[Les 100 - UA] Spleen (chapitre 4)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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MessageSujet: [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 4) [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 4) Icon_minitimeMer 28 Fév - 20:14

Note : pas relu.

***

4. Ce n'est pas un rêve.


Mon cœur s’arrête de battre. Monty m’a entendu, il m’a entendu et il a ouvert les yeux et maintenant il me regarde. On pourrait s’embrasser et tout serait fini, je pourrais mourir en paix, mais il ne m’embrasse pas, il baille :
- Ouais ouais, moi aussi, t’es comme mon frère. Dors, tu vas plus faire de cauchemar.
- Si je dors et que je meurs… Au moins je te l’aurai dit.
Même s’il n’a rien compris.
- D’accord, mais tu ne vas pas mourir. Tu vas vivre très très longtemps et tu continueras à m’empêcher de dormir.
- Je sais pas Monty.
Il s’assoit et soupire. Il baille. Je l’agace ça se voit mais en même temps il plisse le front avec inquiétude. Il se lève et vient vers moi, il remonte la couverture jusqu’à mon menton et me borde, puis il commence à chantonner à voix basse une de nos chansons préférées.

Under a pale blue sky
You never felt so cold
Another sleepless night
How could you ever let go
How do you recognize
The dirty face of gold
Behind that crooked line
Where you never knew you'd go


J’ouvre la bouche pour entamer le refrain avec lui, mais il pose un doigt sur mes lèvres.
- Si tu chantes, tu dors pas. Dors, murmure-t-il et il reprend :

Headed for the open door
Tell me what you're waiting for
Look across the great divide
Soon they're gonna hear


Monty a une voix douce, il chuchote presque à mon oreille.

The sound, the sound, the sound
When we come running

Je veux l’écouter jusqu’au bout, mais il est sans doute la réincarnation du marchand de sable, mes yeux clignent, soudain je me sens épuisé. Je dois l’être au vu de tout ce que j’ai vécu en une seule journée. En une seule vie.
- Je vais mourir, murmuré-je.
- Tu ne vas pas mourir, je suis là. Je veille.
Je voudrais qu’il m’embrasse, je voudrais qu’il me touche, mais il continue de chanter doucement, tout doucement. Et d’un coup c’est le noir. La nuit totale.

Je me réveille brutalement en étant sûr d’être chez Monty, sur son canapé. J’ai quarante ans et il ne m’a pas roulé dessus, il m’a ramené chez lui comme d’habitude. Je me frotte le crâne et ma main rencontre une épaisse broussaille de cheveux. Des cheveux. J’ai des cheveux. Je me lève d’un coup à la recherche d’un miroir et trébuche sur quelque chose qui se trouve sur le sol, je me casse la figure et me retrouve affalé sur un oreiller géant qui grogne :
- Dégage Jasper.
Je ne bouge pas, au contraire, me tourne pour regarder Monty. J’attrape ses deux joues et le fixe :
- Tu as dix-sept ans !
- Eh oui, grande nouvelle.
- Tu as dix-sept ans, m’écrié-je.
Je presse son visage comme un citron et il grogne encore plus.
- Chasssspeeeer !
Il me repousse de toutes ses forces, aussi bien mes mains que mon corps.
- Dégage, insiste-t-il.
Monty roule sur le ventre et enfouit son visage dans son oreiller.
- Pourquoi tu te lèves si tôt ? Grommelle-t-il. On aurait encore pu dormir vingt minutes. Au moins.  
Je m’allonge près de lui sur le matelas et rigole :
- On a encore dix-sept ans. Ce n’était pas juste pour un jour.
- Tu es encore malade, bougonne-t-il en tournant sa tête vers moi.
- Je ne suis pas malade, assuré-je.
Je pose la paume de ma main sur son crâne et décoiffe ses cheveux :
- Je suis juste trop content. On a dix-sept ans. On est jeunes. Le monde est à nous. Tu n’es pas marié, tu n’as pas d’enfant.
Il ferme les yeux et repousse ma main :
- Je pige rien Jasper, je veux juste dormir encore un peu.
- D’accord, dors, dis-je en souriant.
Il renfonce son visage dans l’oreiller et je le regarde, je le fixe tant qu’il finit par se dresser d’un coup :
- Je peux pas dormir alors que tu me regardes !
- Pourquoi ?
- Je sais pas, ça me perturbe. Je pige pas pourquoi tu me fixes comme ça, arrête tout de suite !
Je me marre :
- Je peux pas, dis-je.
- Si tu peux.
- Non je peux pas, tu es trop beau.
Il me fout un coup d’oreiller, mais je l’ai quand même vu rougir. Il doit m’aimer, c’est ce que je pense, il doit m’aimer un minimum et pas seulement comme un frère, où jamais on ne se serait embrassé le jour du mariage. Moi je l’aime, je l’ai compris à ce moment-là, trop tard. Maintenant on a le temps, maintenant il n’est plus trop tard.
- Tu es trop beau, je répète sérieusement.
Monty se lève sur ses deux pieds :
- Okay, finalement j’ai plus sommeil, je vais prendre une douche.
J’ai envie de le retenir et de le prendre dans mes bras mais je le laisse partir. La porte se referme et je me retrouve seul. Je bondis sur mes deux jambes, allume la musique à fond quitte à réveiller toute la maison, et danse en chantant à tue-tête.
J’ai dix-sept ans. Encore aujourd’hui.
Tout cela n’était pas un rêve.
Je compte bien changer ma vie entière.

xxx

Je ne pensais pas trouver un jour le lycée fantastique. Écouter des profs bavasser, assis sur une chaise pendant des plombes, c’est merveilleux. Je partage tous les cours avec Monty, et on est toujours assis l’un à côté de l’autre. Harper et Maya sont dans une autre classe, je ne m’en plains pas. J’avais oublié que j’avais d’autres amis dans le lycée, comme Raven, Clarke ou Lexa. Je ne sais même pas ce qu’elles deviennent désormais, ça fait des années qu’on ne s’est plus parlé et je sais que c’est de ma faute. C’est moi qui ai coupé les ponts. Quand elle nous a vu ce matin, Clarke nous a engueulé, parce qu’on a séché hier. J’ai été tellement heureux de la voir, que j’ai remis ça, comme avec mes parents, je l’ai prise dans mes bras. Je l’ai toujours un peu vu comme une grande sœur un peu chiante et sévère mais toujours présente. Tant pis si on a le même âge. Clarke a soupiré et m’a tapoté le dos et Monty a fait signe que je devenais fou. Il a raison, je deviens fou.
La journée passe à toute allure. Tout me parait coloré, merveilleux. Les pauses sont douces, les profs sont intéressants, mes amis sont les meilleurs, je n’ai jamais mieux mangé qu’au self. Quand je la vois, Maya tente tant bien que mal de me toucher, de prendre ma main, de m’embrasser mais je l’évite. Je m’assois entre Harper et Monty. Je ne les regarde pas. Ni l’une, ni l’autre. Je veux rompre avec la première et la deuxième est mon ennemi juré parce que nous aimons la même personne. Harper a déjà été marié vingt ans avec Monty, à mon tour maintenant de l’avoir.
J’attends le soir, juste après les cours. Maya est là, belle comme tout. Brune avec des cheveux pas toujours bien coiffés, un peu comme moi, un sourire qui vaut de l’or, une peau très pâle. Ça me fait de la peine de lui faire de la peine et en même temps c’est mieux pour elle. Elle n’a pas eu un mariage très heureux avec moi, à quoi bon recommencer ?
Je ne sais pas par où commencer. Quand on a divorcé, c’est elle qui a rompu. Elle m’a traité de tous les noms, à jeter des bouteilles vides sur moi, puis elle a pris le gamin et elle est partie, je ne peux pas vraiment suivre cet exemple. Je la fais asseoir à côté de moi sur un banc :
- Je dois te parler de quelque chose, commencé-je.
Elle attend, patiemment, souriante, confiante. La pauvre.
- Je veux rompre. J’aime quelqu’un d’autre. Je suis désolé.
Ça se voit sur son visage, elle ne comprend pas, elle continue de sourire comme si je lui faisais simplement une mauvaise blague. Mais je reste sérieux et silencieux et petit à petit elle percute. Je ne lui mens pas. Je veux rompre. Je la quitte. Son sourire s’effrite en même temps que des larmes lui monte aux yeux.
- Qui ? Demande-t-elle.
Puis elle se bouche les oreilles :
- Non, je ne veux pas savoir qui m’a remplacé.
Ce n’est pas difficile de deviner. Je prends ses poignets pour qu’elle m’écoute :
- Tu seras mieux sans moi, fais-moi confiance. Tu seras mieux.
- Je ne pense pas Jasper, murmure-t-elle, je t’aime tellement.
- Je t’apprécie beaucoup aussi, mais je suis désolé, j’ai déjà testé et tu n’es pas celle qui me rendra heureuse.
- Tu as déjà testé ?
Je fais signe que ce n’est rien et j’essuie les larmes qui coulent sur sa joue :
- Ne pleure pas, trouve-toi quelqu’un qui te rendra heureuse. Plus heureuse que je n’ai jamais su le faire.
- Tu me rendais heureuse.
- Pour le moment, soufflé-je.
- Je ne comprends pas ce que tu dis, dit-elle.
- Alors tu vas juste devoir me croire sur parole, tu ne seras pas heureuse si tu restes avec moi. Et de toute façon c’est fini.
Elle hoche la tête. Elle n’a pas le choix. Elle touche ma main. Je voudrais qu’elle soit Monty, elle ne l’est pas.
Nous nous séparons et je vais droit jusque chez Monty.
Je sonne à la porte et par chance, c’est lui qui m’ouvre.
- Jasper.
- J’ai rompu avec Maya, dis-je.
- Quoi ? Mais pourquoi ?
- Parce que j’ai un truc à te dire Monty, en fait je…
Je suis coupée par une voix féminine.
- Mon chéri, c’est qui ?
Un bras s’enroule autour de la taille de mon meilleur ami, une tête toute blonde apparaît dans l’entrée, des yeux noisettes me regardent.
- Salut Jasper, dit-elle.
- On s’est déjà vu, dis-je.
- Tu voulais me dire quoi ? Demande Monty.
Je fixe Harper. C’est comme si elle avait déjà gagné alors que je n’ai même pas eu le temps de sortir mes armes.
- Rien, répond-je, c’est pas important. Je vais… Je vais vous laisser.
Elle sourit. Elle embrasse la joue de Monty.
- Bye, dit-elle.
Monty me fait un clin d’œil. Je devine ce qu’ils ont prévus de faire. La porte se referme sur moi et je murmure :
- Je t’aime.
Mais il ne l’entend pas.

À suivre.
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