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[Les 100 - UA] Spleen (chapitre 3)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
Messages : 1927
Date d'inscription : 30/07/2012

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MessageSujet: [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 3) [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 3) Icon_minitimeMar 27 Fév - 14:17

Note : pas relu.

***

3. Retour chez soi.

Je propose tout d’abord à Monty de venir chez moi. Comme il n’y a personne.
- Y aura pas tes gosses.
- Quoi ?
- Euh… Je veux dire… Y aura personne.
- Y aura tes parents.
- Oui, mais ils sont plus cool que les tiens.
J’ai du mal à oublier mon moi de quarante ans, celui qui vit seul, le Monty qui a une femme et des gosses. Mais j’ai que dix-sept ans.
- Okay pour aller chez toi, fait Monty. Ma mère va me tuer quand elle va savoir que j’ai séché.
Je souris.
- C’est bien de n’avoir que ça comme problème.
- Pardon ?
- Et bien de stresser à l’idée que nos parents nous engueulent.
- Je trouve ce problème bien assez grand, soupire Monty.
- Je le trouve minuscule par rapport au reste.
- Quel reste ?
- Payer les factures, payer la pension après le divorce, se souvenir du rendez-vous du gamin chez le médecin…
- Mais qu’est-ce que tu racontes ?
- J’imagine c’est tout, dis-je, ce que doit être la vie d’adulte. À côté se faire engueuler par nos parents c’est pas grand-chose.
- Tu parles comme un vieux, marmonne Monty. T’es sûr que t’as pas de la fièvre ?
Il pose sa main contre mon front mais constate que j’ai l’air plutôt bien. Je m’arrête à l’arrêt de bus et quand le 91 arrive, je m’apprête à monter dedans. Monty me retient :
- Qu’est-ce que tu fous ? On doit prendre le 73 pour chez toi.
Ah oui, c’est vrai. Le 73 pour aller chez mon moi de dix-sept ans.
- J’ai cru que c’était le 73, dis-je alors que Monty tente une nouvelle fois de toucher mon front. Ça t’arrive jamais de te tromper ?
Je ne repousse pas sa main, je voudrais la prendre dans la mienne.
- Non. Mais j’ai bien fais de rester avec toi, si tu n’es même pas capable de prendre le bon bus.
- Tu as bien fait, dis-je en me réjouissant de l’avoir près de moi.
Nous montons dans le bon bus et nous rentrons chez moi.
Ce n’est pas sa mère qui l’engueule, ce sont mes parents qui me crient dessus. Je suis tellement heureux de les voir en vie et en bonne santé que je les prends dans mes bras, leur coupant le sifflet. Dans mon futur, ils sont morts tous les deux d’un accident peu de temps après mon mariage.
- Je vous aime tellement, leur dis-je, vous m’avez tellement manqué.
- Tu sèches le lycée parce qu’on te manque ? Râle ma mère.
- Totalement.
Je leur souris et les serre fort encore une fois.

Une fois dans ma chambre avec Monty, après que mes parents m’aient puni de corvées poubelles et lavage de toilettes pour le mois, il me regarde fixement.
- Qu’est-ce qu’il y a j’ai un bouton ?
- Pleins, ça s’appelle l’acné.
- N’importe quoi, je suis beau comme tout, je ne connais aucune imperfection.
- Tu es beau et tu as des boutons. Dis-moi pourquoi tu étais si heureux de revoir tes parents ? D’habitude ils te saoulent.
- Dans mon cauchemar, ils étaient morts.
- Encore ce cauchemar ?
- Oui, encore.
Je m’asseoir sur mon lit et Monty sur ma chaise tournante, qu’il fait tourner.
- Tu sais, dis-je, mon cauchemar semblait vraiment réel, j’ai plutôt l’impression que c’est tout ça, le rêve. Toi et moi à dix-sept ans, dans cette chambre.
Monty approche la chaise et me fout un coup de pied dans la cheville.
- Aïe, me plaignis-je.
- Tu vois, tu ne rêves pas, sourit-il.
Puis il sauta sur mon lit à côté de moi :
- Et si on jouait à la PlayStation.
- Ce dinosaure ?
- Je parle de la 2, tu sais celle qui est sorti y a à peine deux ans.
Évidemment, Monty ne connaît pas encore la CCQCDT63, il ne sait pas ce qu’il rate. Il n’a même pas une seule idée de ce que c’est qu’une console en réalité virtuelle, mais peut-être qu’il se doute que ça existera un jour et qu’il trouve ça cool d’avance.
- D’acc pour une partie de PS2, souris-je.
Dans le futur y en a déjà 5. Des consoles bien plus évolués, au graphisme tellement réaliste qu’on s’y croirait. Mais c’est amusant de jouer à la PS2, ça me rend nostalgique. Ça faisait longtemps que j’avais pas joué comme ça avec Monty, ris, déliré, se taquiner, se chatouiller, essayer de faire perdre l’autre. C’est tellement simple que je sens les larmes me monter aux yeux. Pourquoi ça n’a pas duré ? À quel moment ça a foiré ?
D’abord on s’est embrassé au mariage.
Mes parents sont morts.
Maya et moi on a galéré pour avoir un enfant.
Harper m’a toujours détesté.
J’ai commencé à boire plus que de raison.

Je regarde Monty et je renifle pour retenir mes larmes. À quel moment c’est devenu tellement compliqué ? Monty tourne ses yeux vers moi et lâche sa manette.
- Jasper ? Tu ne vas pas chialer parce que tu perds quand même.
- Je chiale pas.
- Si tu chiales.
- Non.
- Si.
- Je chiale parce que je suis heureux.
Il ne comprend pas bien sûr, il ne sait pas encore tout ce qu’on a perdu. J’ai envie de le serrer dans mes bras. Comme s’il lisait dans mes pensées il me prend contre lui :
- Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Demande-t-il. Tu es vraiment bizarre aujourd’hui.
- Je me sens juste bien, murmuré-je, si c’est ça la mort alors c’est plutôt cool.
- Tu n’es pas mort, m’assure-t-il, et ton cauchemar n’était que ça, un cauchemar. Tout va bien aller maintenant, je te le promets.
Mes mains agrippent soudainement son dos et je ne sais pas pourquoi mais je pleure vraiment, comme un gamin. Mais je suis un gamin désormais.
- Ne me laisse pas tomber, supplié-je.
Je ne sais pas pourquoi je demande ça. Monty ne m’a jamais laissé tomber. Jamais. Même au tout dernier moment il était là. Mais j’ai peur, peur de le perdre, peur qu’il s’éloigne, peur que nous arrêtâmes de rire ensemble. Comme c’est arrivé.
- Jamais je ne te laisserai tomber, je te le promets. Quoi qu’il arrive, je serai là.
- Même si je me transforme en gros connard alcoolique ?
- Même si tu devais finir en prison. Je serai là.
Je ris entre mes larmes. Je l’aime. Je suis fou amoureux de lui. Et je ne sais pas comment lui dire.
D’abord, j’ai d’autres choses à régler. D’abord, je vais juste profiter.

Monty dort à la maison. Ma mère lui a installé un matelas par terre à côté de mon lit, je le regarde de là-haut. On a discuté longtemps avec Monty, puis il s’est endormi au milieu d’une phrase et maintenant je ne peux plus décrocher mes yeux de son visage juvénile. Lui aussi a quelques boutons, ça n’enlève rien à sa beauté, sa gentillesse, sa débrouillardise, son intelligence, l’amour que je lui porte. J’ai peur de m’endormir à mon tour, peut-être que si je dors, tout ceci n’aura été qu’un beau rêve, peut-être que je vais mourir quand même. Mais au moins j’aurai eu une belle dernière journée et je voulais en profiter au maximum.
- Monty, tu dors ? Soufflé-je.
Il ne répond pas. J’insiste :
- Monty, tu dos ?
Je suppose que oui, alors je dis :
- Je t’aime.
Et il ouvre les yeux.

À suivre.
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