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[Les 100 - UA] Le prince et l'assassin (chapitre 21)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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MessageSujet: [Les 100 - UA] Le prince et l'assassin (chapitre 21) [Les 100 - UA] Le prince et l'assassin (chapitre 21) Icon_minitimeMer 21 Fév - 16:04

Note : pas relu

***

21. Mensonges et vérités.

Tout paraissait être revenu à la normale. Ma mère n’avait plus le droit de quitter ses appartements qui étaient gardés en permanence et j’étais la seule personne à lui rendre visite. Sauf qu’elle refusait de me parler et que je ne savais pas quoi lui dire à part :
- Tu m’as menti.
Ce qui écourtait plutôt mes visites.
- Tu m’as menti.
- Tu m’as menti.
- Tu m’as menti.
Je lui disais chaque jour, jusqu’à l’écœurement, jusqu’à ce qu’elle le reconnaisse et s’excuse mais elle préférait s’emmurer dans le silence. Jasper ne comprenait pas pourquoi je continuais à aller la voir.
- C’est ma mère, dis-je, malgré tout. Ne ferais-tu pas la même chose avec ton père ?
- Mon père m’aime, lâcha Jasper.
- Elle m’aime aussi, à sa façon.
Jasper préféra garder le silence.

- Tu m’as menti, insistai-je encore des semaines plus tard.
Et elle répondit enfin.
- Je ne t’ai jamais menti ! Tu m’as très bien entendu, et les autres témoignages aussi tu les as entendus.
- Combien as-tu payé ces gens pour me dire ce que tu voulais que j’entendes ?
- Comment oses-tu…
- Combien ?
Hannah se mura à nouveau dans le silence. Ça n’allait pas être facile.

L’été était de retour, Jasper et moi nous passions beaucoup de temps à la plage, sautant parfois de la falaise, ou simplement nageant et profitant de la fraicheur de l’eau. Je bronzais plus facilement que lui, ma peau était déjà mate, alors que la sienne devenait rouge si facilement.
- Je ne peux pas te protéger des coups de soleil, le taquinai-je.
- Tu devrais, sourit-il.
J’aurais dû me sentir malheureux par tout ce qu’il s’était passé, j’aurais dû me sentir bafoué, trahit, voir que ma vie n’était basée que sur des mensonges. Mais Jasper était là chaque jour, quand je me levais, avec son sourire et je n’arrivais qu’à me sentir soulagé que tout ait enfin prit fin. Au moins, désormais je savais la vérité.
J’avais encore du mal avec le roi, mais plus autant qu’avant, je le laissai me parler, je l’écoutai, et j’essayai de lui répondre, de le regarder en face et de voir celui que mon père aimait suffisamment pour en faire son héritier. Celui qui avait aidé mon père à mourir en paix et sans douleur. Pourtant encore maintenant, des jours et des jours plus tard, j’avais des difficultés à ne pas voir en lui l’assassin de mon père. Le bourrage de crâne, le lavage de cerveau de ma mère avait totalement fonctionné et continuait de faire son effet quand bien même je savais la vérité. J’avais interrogé les domestiques concernés et tous, avec leur mot, à leur façon, m’avait confirmé la version du roi. James allait mourir. Le roi avait abrégé ses souffrances. C’était un acte de grande bonté. Pas un minable assassinat.
Après ça, Hannah s’était enfuit et personne n’avait su ce qu’elle était devenue, jusqu’à ce qu’elle écrive au roi, dix ans plus tard, pour lui annoncer qu’elle avait un fils et qu’elle aurait voulu obtenir sa protection. Bien entendu, Julian avait accepté immédiatement. Il aurait voulu être là pour me voir dès que je suis arrivé, mais il avait pris peur. Le fils de son meilleur ami allait envahir les murs du château, et il avait eu peur de le voir en moi, peur que je le haïsse, et ces deux choses étaient arrivés.
Je connaissais toute l’histoire et elle me paraissait pourtant encore étrangère. J’aurais voulu que ma mère, elle-même, me dise la vérité, toute la vérité. Il me semblait que si elle me parlait, alors j’aurais pu croire à tout ça, j’aurais pu faire confiance au roi.
Pour l’instant j’avais encore du mal.
Mais j’avais Jasper. Et en lui, j’avais toute confiance.

Ce soir-là je n’étais pas de bonne humeur. Les filles essayaient de me parler mais je fronçais si bien les sourcils qu’elles faisaient immédiatement demi-tour. Jasper avait ses bras autour de deux jeunes filles de son âge et discutait avec elle tandis que j’attendais qu’il soit assez saoul pour rentrer. Sauf qu’il ne buvait guère et pas vite, pas comme d’habitude. Il n’embrassait pas non plus les filles avec qui il discutait et je me demandais si cette nuit allait durer éternellement. Je commandai un verre d’eau, et le prince bondit d’un coup pour aller me le chercher. J’en fus étonné avant de voir qu’il s’était pris un verre d’alcool pour lui-même. Il me tendit le mien avec un petit sourire :
- Allez, cul sec, tous les deux.
Je roulai des yeux, il tapa son verre contre le mien puis je l’apportai à ma bouche et but comme il l’avait dit, avant de me rendre compte que je m’étais fait avoir. J’étais celui à qui il avait donné le verre d’alcool. Il me brûla la bouche et je toussai comme un beau diable. Jasper vint immédiatement me frotter le dos :
- Désolééé, je me suis trompé.
- Menteur.
- Je voulais juste que tu te détendes.
Je n’avais jamais bu une goutte d’alcool de toute ma vie, je n’aimais pas perdre le contrôle, et j’en détestai immédiatement le goût.
Il ne me fallut que quelques minutes pour avoir la tête qui tourne et me sentir étrange. Les choses autour de moi paraissaient à la fois plus brillante et plus flou. Les filles tellement jolie. J’en attrapai une et caressai sa joue longuement, sa joue était si douce, tellement tellement douce vraiment vraiment douce. J’embrassai sa bouche. Le baiser était bien mais pas pareil. Pas pareil du tout qu’avec Jasper. Avec Jasper c’était mieux. Beaucoup mieux. C’était merveilleux. Jasper me tira en arrière :
- Okay ça suffit Monty, laisse la respirer.
- Pourquoi ? Toi tu les laisses pas respirer, toi tu les embrasses et encore et encore et encore et moi je dois juste regarder et je participe jamais c’est pas juste.
- C’était vraiment la première fois que tu buvais ?
- Ouais la première des premières fois.
- Alors je crois qu’il est temps de rentrer.
- Nooon, je veux pas rentrer je veux des bisous, fait moi un bisou.
Jasper eut l’air… Je sais pas.
Il rougit.
Jasper rougit. Il rougit. Jasper rougit, rougit, rougit. Il embrassa ma joue et je tournai la tête, quand mes lèvres atterrirent sur les siennes il se recula comme si je l’avais brûlé. J’en aurais pleuré. Il fallait que ce soit lui qui soit saoul bien sûr, pour m’embrasser, pas moi. Je le repoussai pour embrasser une autre fille mais Jasper m’en empêcha.
- Ça suffit Monty, on rentre maintenant, je suis désolé de t’avoir fait boire.
Il m’aida à me relever, mais je voulais rester assis, pi la terre elle tournait, tournait ouuh tournait.
Alors je sais pas comment, je me suis retrouvé sur son dos.
Le dos de Jasper il était super grand, tout doux, grand et doux, et chaud. Très chaud.
- T’es beau Jasper.
- Merci.
- T’es très beau.
- Merci.
- Je vais te dire un truc.
- Quoi ?
- T’es le plus beau.
Jasper tourna son visage vers moi, il souriait.
- Merci, dit-il. Redis-le.
- T’es vraiment le plus beau, je mens pas.
- Je sais.
- Ça te fait plaisir ?
- Oui.
- Tout le monde te le dit non ?
- Mais c’est mieux quand c’est toi.
- Ah bon.
Je souris aussi et serrai plus fort mes bras autour de lui.
- Mon petit prince.
Jasper resta silencieux un moment et je respirai son odeur. Et profitait de sa chaleur. Tellement chaude. Tellement confortable. Tellement agréable. Ses grandes épaules où je pouvais mettre ma joue et coller mon nez contre son cou. Ce qui le fit frissonner, je le sentis.
- Tu as froid ?
- Non.
- Tu as froid par ce temps super chaud, rigolai-je.
- Non.
- Tu as froid, tu as froid, tu as froid !
- Tu es complètement saoul.
- C’est ta faute c’est toi qui m’a fait boire.
Je le serrai plus fort et il fit un bruit bizarre, trop bizarre et rigolo, alors je serrai encore plus fort :
- Tu m’étraaaangles, se plaignit-il.
Alors je serrai un peu moins fort.
- J’aime bien te faire des câlins, avouai-je. J’aime bien parce que tu sais, Hannah, elle ne m’en a jamais fait.
- Jamais ?
- Non jamais.
Jasper soupira.
- Il y a autre chose que tu veux me dire ? Demanda-t-il.
- Tu me fais rire, ajoutai-je. J’avais jamais ris avant.
- Tu sais ça me met en colère ce que tu me dis.
- Contre moi ?
- Non contre ta mère.
Je frottai ma joue contre son épaule :
- Tu es tellement doux, dis-je, tu es comme du coton, tout doux.
- D’accord.
- Et grand, tellement grand.
- Aussi.
- Et tes épaules sont plus larges que je ne le pensais, et c’est confortable.
- C’est bien alors.
- Jasper.
- Oui ?
- Je veux rester avec toi pour toujours, est-ce que je peux ?
- Tu peux, répondit-il.
Je souris.
- Merci.
Jasper me porta comme ça jusqu’à ma chambre où il m’allongea.
- Un bisouuuuuuuuuu, réclamai-je.
Un bisou, un bisou, un bisou. Il se pencha vers moi, hésita une seconde puis embrassa très rapidement ma bouche. J’avais mon bisou. J’avais mon bisou. J’avais mon bisou.
- Bonne nuit. Dors bien. Je suis à côté, si tu as besoin.
Je serrai mon oreiller contre moi et sourit. Il passa une main dans mes cheveux, sa main aussi était douce, et c’était tendre, très tendre. Vraiment très.

Quand je me réveillai, assez tard, les souvenirs ne me revinrent pas immédiatement. D’abord, je sentis ma bouche pâteuse et un petit mal de tête poindre. Il fallut que je replace mes idées dans le bon ordre. Jasper et moi nous étions ensemble avec des filles… Jusqu’à ce qu’il me fasse boire et que tout devienne bizarre.
Je planquai ma tête sous l’oreiller, comme si ça pouvait faire disparaître tout ce que j’avais dit ou fait étant ivre. Je sentis mes joues chauffer, chauffer et chauffer encore. Je lui avais dit qu’il était beau, plusieurs fois en plus. Mais le pire c’est que je lui réclame des bisous, quelle honte. Je pris une inspiration en sortant ma tête de sous mon coussin, j’avais une excuse, j’étais saoul. Ce n’était pas Jasper ma cible, simplement tout à coup j’avais envie qu’on m’embrasse, voilà tout. Il n’y avait pas d’autres explications possibles. D’ailleurs j’avais embrassé une fille. Donc j’avais raison.
Je ne boirais plus jamais. Perdre ainsi le contrôle ne me plaisait pas du tout. Dorénavant je me méfierais de Jasper me tendant un verre « d’eau ». Ce maudit prince ne m’aurait plus.

Je me levai et me préparai. C’était très rare que je me lève aussi tardivement. Je ne pourrais pas aller voir ma mère avant le petit-déjeuner et cela ne me fit rien. À quoi bon de toute façon ? Hannah ne voulait pas me parler et je n’avais rien à lui dire. Je me dirigeai vers le salon du petit-déjeuner quand j’entendis des cris et des bris de vaisselles. Je courus, effrayé qu’il soit arrivé quelque chose à Jasper et m’arrêtai devant la pièce en comprenant qu’il était simplement en train de se disputer avec son père :
- C’est hors de question ! Criait-il.
- Jasper, réfléchis, tu as bientôt dix-neuf ans. Tu ne vas pas pouvoir t’amuser avec des filles éternellement, il faut que tu songes à te marier.
Un autre bruit de vaisselles briser. Jasper devait casser tout ce qu’il avait sous la main.
- Et donc tu arranges un mariage avec une princesse inconnue d’un autre pays ? Je ne peux pas me marier par amour ?
- Peut-être que tu tomberas amoureux d’elle, tu n’en sais rien, accepte déjà de la voir.
- Jamais ! Je me fiche de cette princesse machin.
- Maya, elle s’appelle Maya.
- Je ne veux pas la rencontrer. Je ne veux pas l’épouser. Si c’est pour régir ma vie ainsi, tu peux tout aussi bien repartir !
J’entrai dans la pièce à ce moment-là. Je savais que si Jasper continuait à parler, il allait regretter ses paroles. Quand il me vit, Jasper reposa sur la table la fourchette qu’il s’apprêtait à jeter par terre, puis sortit de la pièce comme une furie. Le roi se frotta le front et soupira :
- Je fais ça pour son bien, murmura-t-il.
Je fronçai les sourcils. Ma mère disait la même chose quand elle prenait le tisonnier et qu’elle me brûlait avec.
- Vous faites ça pour votre bien à vous, dis-je en m’asseyant à table.
Je pris une des assiettes qui n’étaient pas cassé et me servis à manger.
- Je ne veux pas qu’il finisse seul, soupira le roi. Je veux qu’il ait quelqu’un pour le soutenir, pour l’épauler.
Je mangeai sans répondre. Jasper avait déjà tout ça. J’étais là, moi.
- Et bien sûr pour avoir des enfants, ajouta le roi.
Ma fourchette crissa dans l’assiette.
Voilà, bien évidemment, une chose que je ne pourrais lui apporter.
- J’aimerais que tu lui parles, fit Julian, il t’écoutera toi. Je ne veux pas qu’il épouse la princesse s’il ne l’aime pas, bien sûr, mais je voudrais au moins qu’il la rencontre.
- C’est la princesse de quel pays ? Demandai-je.
- De Mountain.
Il s’agissait d’un pays encore plus petit que le nôtre, juxtaposé à Arkadia.
- Ne faites-vous pas ça par soif de pouvoir ? Demandai-je froidement. Pour agrandir votre territoire ?
- Je fais ça, car j’ai entendu dire que la princesse Maya était une bonne personne et j’ai pensé qu’elle conviendrait mieux à mon fils qu’une prostituée.
- Et si c’est d’une prostituée ou d’une servante dont il tombe amoureux, que ferez-vous ?
- Je compte sur lui pour savoir où est sa place.
- Sa place est près de son peuple, dis-je, si vous ne savez pas ça, alors vous le connaissez vraiment mal.
Jasper était le genre de personne à tomber amoureux en se fichant pas mal du rang de la personne en face de lui. Il tomberait amoureux d’une mendiante que je n’en serais guère étonné. Mais il pouvait tout aussi bien tomber amoureux d’une princesse, s’il lui laissait sa chance.
- Je vais lui parler, dis-je à contrecœur.
Je terminai mon repas, me levai et rejoignis Jasper dans sa chambre. Il s’était assis sur son lit et boudait. Les jambes repliées, le menton sur ses genoux. Je m’assis en face de lui :
- Ça ne te coûte rien de la rencontrer, dis-je.
- Depuis quand tu es du côté de mon père ?
- Je ne suis du côté de personne. Mais je pense que tu devrais lui laisser une chance.
Jasper se recroquevilla un peu plus sur lui-même.
- Mon père a bien rencontré ma mère de cette façon, dis-je, et ils sont tombés amoureux tous les deux et se sont mariés.
Le prince me jeta un regard noir :
- Si ton père aimait tant que ça ta mère, pourquoi il ne l’a pas choisi comme héritière hein ?
Ouïlle. J’eus l’impression que le prince avait levé la main sur moi.
- Bien, tu n’es pas de bonne humeur, je viendrai te reparler quand tu seras redevenu raisonnable.
- Dis à mon père que s’il me force à rencontrer la princesse machin, je cesserai de manger.
Je levai les yeux au ciel :
- Dis-lui toi-même, je ne suis pas ton coursier, majesté !
Je sortis de la chambre, d’assez mauvaise humeur et blessé par les propos de Jasper. Il avait touché une corde sensible et il le savait, il l’avait fait pour se venger, parce que je lui disais d’obéir à son père et que ça ne lui plaisait pas. Pourtant, il n’avait pas dit faux et la question n’était pas si stupide que ça. Pourquoi mon père n’avait pas choisi ma mère ? L’aimait-il vraiment ? Ou bien est-ce que ma mère m’avait menti sur ça aussi ?
J’entrai dans ses appartements. Elle était assise près du feu et écrivait.
- Bonjour mère, dis-je.
Elle fit comme si je n’existais pas.
- Je suis venu parce que j’ai une nouvelle question.
J’ignorais si elle me répondrait mais je tentai quand même :
- Est-ce que mon père vous aimais ? Est-ce qu’il vous aimais vraiment ? Ou bien m’avez-vous menti sur ça aussi ?
Enfin, Hannah réagit. La fureur déforma ses traits alors qu’elle se jetait sur moi pour me frapper. En vain puisque je la reteins :
- Je t’interdis Monty, ton père m’aimait ! James m’aimait et je l’aimais !
- Alors pourquoi ? Pourquoi n’a-t-il pas fait de vous son héritière ?
- Ne comprends donc tu pas que Julian l’a manipulé ? Avec tout ce que je t’ai raconté ?
Je me fâchai et d’un coup de la main je renversai la table et tout ce qu’il y avait dessus :
- Cessez de me mentir, hurlai-je !
Elle blanchit et se rassit sur le fauteuil, se drapant dans sa dignité.
- Si père vous aimais, pourquoi ne vous a-t-il pas choisi ? Dites-le-moi.
Je pensais qu’une fois encore elle se murerait dans son silence, mais elle ne le fit pas.
- J’aimais ton père plus que tout, Julian me l’a pris.
- C’est une blessure, un duel stupide, qui vous as pris votre mari !
- Et il m’aimait également, ajouta-t-elle comme si elle ne m’entendait pas. Il m’aimait !
J’ignorais si elle cherchait à se convaincre elle-même ou bien si elle disait vrai. Je claquai la porte, exaspéré. Si je voulais obtenir des réponses, il fallait que je m’adresse à Julian lui-même. Mais comment pourrais-je le croire ?

Le roi accepta de me recevoir et sans me laisser parler me demanda si j’avais discuté avec son fils :
- Oui.
- Qu’a-t-il dit ?
- Vous n’avez qu’à lui demander, fis-je. Je ne suis pas là pour parler de Jasper mais de James.
- Quelle est ta question, je t’écoute, me dit-il.
- Aimait-il réellement ma mère ?
Julian n’hésita pas et acquiesça :
- Il l’aimait énormément oui.
Je me sentis soulagé. Au moins cela était-il vrai, tout n’avait pas été un mensonge.
- Pourquoi ne pas l’avoir choisi comme héritière alors ?
- James aimait Hannah, mais il n’était pas aveugle, il connaissait sa soif de pouvoir et il craignait de ce qu’elle en ferait s’il lui laissait l’avoir tout entier. Mais s’il avait su qu’elle était enceinte de toi, il en aurait fait son héritière, c’est certains, pour que tu puisses avoir la couronne. Je suis désolé Monty.
Je secouai la tête, je ne voulais pas de ses excuses.
- Ma mère a soif de pouvoir…
- Monty…
- C’est bon, soufflai-je. C’est bon. Ce n’est pas comme si je l’ignorais.
Je baissai les yeux :
- J’ai besoin d’être seul, dis-je.
Et je quittai la pièce.

Jasper resta enfermé dans sa chambre sans manger comme il l’avait dit. Je l’entendais sans arrêt se disputer avec son père qui essayait de lui faire avaler quelque chose :
- C’est ridicule Jasper !
- Ce qui est ridicule c’est que tu m’obliges à rencontrer cette princesse machin !
- Princesse Maya !
- Je m’en fiche de son nom bizarre, je ne veux pas la voir.
- Et je veux que tu manges.
- Si je mange, tu auras gagné, cria Jasper.
- Si tu ne manges pas tu vas mourir, crétin de fils.
- Tu n’as qu’à me promettre de pas l’inviter.
- Tu ne te rends pas compte que je fais ça pour toi ?
- Je ne veux pas rencontrer la princesse machin !
Et leurs discussions tournaient en rond et me donnait mal à la tête. J’étais incapable de réfléchir, de penser. Ce n’était peut-être pas plus mal. Je finis par descendre en cuisine et demandait à la cuisinière si je pouvais prendre une tablette de chocolat. Elle ne m’appréciait pas autant que Jasper, mais même si ce fut avec suspicion, elle accepta de m’en donner. Jasper adorait le chocolat, il avait toujours du mal à y résister, j’espérais que cela le ferait changer d’avis. Mais quand il me vit, il me tourna le dos, et je n’insistai pas. Après tout, c’était à moi de lui faire la tête, pas le contraire.

Sa grève de la faim dura jusqu’à l’évanouissement. Julian se fâcha tout rouge, contrairement à moi qui attendit que l’orage passe pour discuter calmement avec le prince. Quand le roi sortit enfin de la chambre du petit prince, je m’assis près de lui et lui tendit les carrés de chocolat que j’avais gardé. Jasper eut l’air contrit, il pensa refuser mais je soufflai :
- Je ne dirai rien à ton père, c’est promis, mange.
Jasper prit le chocolat et le laissa fondre dans sa bouche.
- Merci Monty, souffla-t-il. Et désolé aussi, pour ce que j’ai dit l’autre fois.
Je haussai les épaules :
- Tu n’avais pas tort, dis-je.
- Mais je n’aurais pas dû en parler de cette façon.
- Non, tu n’aurais pas dû, admis-je.
- Je suis désolé.
- J’accepte tes excuses, fis-je en lui tendant un autre morceau de chocolat.
Jasper mangea puis marmonna :
- Je refuse de rencontrer la princesse machin.
- Pour quelles raisons ?
- Je ne veux pas me marier avec elle, c’est tout.
- Accepte au moins de la rencontrer, dis-je.
- Si je fais ça, c’est comme si je disais « c’est bon, vous pouvez me marier ».
Je soupirai et fixai un long moment Jasper. Mes doigts bougèrent tous seuls et je vins remettre une de ses mèches de cheveux derrière son oreille :
- Tu es le prince Jasper, tu peux tout avoir, tout ce que tu désires. En échange, tu dois juste accepter de rencontrer une princesse d’un autre pays, où est le mal ?
Jasper baissa les yeux et soupira.
- Tout ce que je veux, vraiment ?
- Oui.
Il tendit ses jambes et ses pieds touchèrent mes genoux.
- Vraiment tout ?
- Oui.
Le prince eut un petit rire un peu triste que je ne compris pas.
- Tu es tellement sûr de toi.
Il releva finalement les yeux et se leva de son lit, chancelant :
- Bien. Je vais accepter de rencontrer la princesse Maya.
Et c’est ainsi que la jeune fille entra dans nos vies.

À suivre.
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