Fandom: Original
Prompt: Je sais ce qu'on va faire aujourd'hui.
Bizarre
C'était étrange quand on y pensait. Comme un concours de circonstances pouvait vous mener à l'instant présent. S'il n'avait pas fait ceci ou cela, serait-il ici, devant un nouveau lycée, avec la possibilité de recommencer à zéro ? Sûrement pas. Ou peut-être que si. Un gars le bouscula d'un coup d'épaule en passant à coté de lui, il se retourna et le fusilla du regard.
— Fais gaffe, connard.
Peut-être que s'il était arrivé deux minutes plus tard, il aurait pu éviter de tomber sur ce gars. Il remonta ses lunettes sur son nez et en profita pour se passer une main dans les cheveux, les décoiffant encore plus qu'ils ne l'étaient. Il leva le papier chiffonné qu'il tenait dans l'autre main à hauteur de ses yeux, il se dirigea vers la salle de son premier cours. Une fois arrivé devant la porte close, il sautilla nerveusement sur ses talons, tendant l'oreille pour essayer de deviner ce qui se passait à l'intérieur.
Le meilleur moyen de le savoir, c'est encore de toquer à la porte. Il haussa les épaules, de façon étrange. Il se sentait bizarre dans son propre corps, comme étranger. Il toqua à la porte et se mordit les lèvres quand on le somma d'entrer. Il ouvrit la porte, son cœur battait à tout rompre dans sa cage thoracique, il prit une inspiration et fit un pas dans la salle de classe. Tout les élèves étaient déjà assis à leurs places, leurs affaires sorties, les bavardages cessèrent à son entrée et il grimaça, l'anxiété avait raison de lui. Le professeur lui fit signe d'approcher.
— On m'a prévenu de votre arrivée, montrez-moi votre papier.
Le professeur grimaça à son tour lorsqu'il lui tendit la feuille en décomposition, il la prit tout de même et plissa les yeux pour déchiffrer les lettres pratiquement effacées.
— Hiroshima Davis, drôle de prénom, marmonna le prof. Bien, allez-vous asseoir à une place libre, nous allons commencer le cours.
Une vague de murmure s'éleva, il se dépêcha pour trouver une place et trébucha sur ses propres pieds dans le même temps. Quelques rires se firent entendre. La gêne et la frustration montèrent dans sa poitrine, Hiroshima avait espéré ne pas se faire remarquer, il avait même eut l'espoir de ne pas mourir de honte avant la fin de la journée. Il s'assit à sa place et fronça le nez, sortant ses affaires.
— Il est trop bizarre ! Murmura une fille sur sa droite.
Hiroshima se retint de pousser un grognement, ça ne l'aiderait en rien. Et dire qu'il avait fait attention à ce qu'il portait pour ne pas se faire afficher dès le premier jour... C'était raté. Les cours de la matinée se déroulèrent comme une énorme catastrophe, il n'arrivait pas à se concentrer et enchainait les bourdes, il faisait tomber ses crayons, ne trouvait pas ses mots quand on lui posait une question...
— Tu t'appelles réellement Hiroshima ? Lui demanda une fille à la pause déjeuné.
— Hm... Euh, ouais, balbutia t-il.
— C'est bizarre comme prénom, lui sourit-elle.
— Mais nann, railla un garçon. C'est parce que dès qu'il est né, ses parents ont du sentir qu'il serait un désastre !
La fille tapa sur le bras du garçon qui venait de parler, cachant son rire derrière ses doigts fin et délicats. Hiroshima fronça les sourcils et se passa encore une fois la main dans les cheveux.
— Et tu t'appelles comment ? Demanda t-il.
— Bill.
Hiroshima sentit un sourire se former sur ses lèvres contre sa volonté, il leva un sourcil. Le message passa comme une lettre à la poste. Il n'eut même pas besoin d'ouvrir la bouche, de dire "et les tiens de parents, qu'est-ce qui leur est arrivé pour t'appeler comme ça ?". Le visage de Bill se déforma sous la colère, il le pointa du doigts.
— Te fous pas de ma gueule.
Un autre gars donna une tape amicale sur l'épaule de Bill. Hiroshima ne savait pas réellement comment réagir, il se faisait toujours des ennemis sans le faire exprès.
— Du calme, tu vois bien qu'il plaisante !
— Personne se fiche de moi, Ash. Encore moins un looser, siffla Bill, clairement énervé.
Ses yeux sortaient presque de leurs orbites, une veine ressortait sur sa tempe. Hiroshima leva les mains au ciel pour essayer de calmer le jeu, se décalant légèrement sur sa chaise au cas où.
— J'ai rien dit, mec ! Dit-il, mal à l'aise.
Bill fit un pas menaçant dans sa direction. Hiroshima savait qu'il n'avait aucune chance face à ce type baraqué. Il était fin, il n'avait pas vraiment de muscle et même s'il se sentait l'âme d'un rebelle parfois, il n'en était pas moins effrayé. Alors qu'il voyait arriver le crochet du droit, l'ami de Bill, Ash ou quelque chose comme ça, passa son bras autour de la nuque du molosse et lui fit un shampoing.
— Merde, Ash ! Se plaignit Bill.
— Bah alors, mon grand, tu ramollis ! J'arrive même à te prendre par surprise maintenant ! Se moqua t-il.
Ce fut comme s'il ne s'était rien passé. Bill se retourna avec un sourire joueur et donna un coup de poing amical sur l'épaule de son ami. Hiroshima n'en croyait pas ses yeux, il baissa les mains lentement, encore secoué par la discussion et le revirement qui venait de se produire. Ash lui lança une œillade et répondit au coup de poing par un autre, éloignant Bill au fur et à mesure.
Plus tard, Ash était venu le voir. Il avait posé une main sur sa nuque et lui avait sourit sans animosité. Il avait les cheveux très courts, des yeux noisettes et un sourire à tomber par terre.
— Bill est une petite frappe, il aime bien s'attaquer aux plus faibles... Je veux pas dire que tu es faible juste que... ben... T'es nouveau et tout alors il vient tester pour voir ce que tu vaux, je suppose. Te laisse pas impressionner.
— Qui a dit que je me laissais impressionner ? Rétorqua t-il.
Ash haussa les épaules, un petit sourire en coin légèrement timide s'installant sur ses lèvres.
— Personne. Je m'appelle Ashley. Si tu dis que c'est prénom de fille, je te tape.
Hiroshima n'en crut pas un mot puisqu'il venait de tendre la main pour serrer la sienne. Ash (ou Ashley, il ne savait plus comment l'appeler maintenant) serra ses doigts avec une poigne ferme et assurée. Hiroshima le regarda s'éloigner, perturbé par tout ça, pas sûr de comprendre, comme d'habitude.
Et dire que ce n'est que le premier jour.... oOo
Hiroshima ne savait pas comment il avait survécu à cette première journée, ni aux suivantes. Il était maladroit, nerveux... Des fois, il se demandait ce qui n'allait pas chez lui, quel circuit avait chauffé de trop et s'était brisé. Quelques choses avaient forcément grillé dans son système nerveux pour le rendre comme il était aujourd'hui.
Il se regarda dans la glace, avisant ses cheveux bruns en bataille, ses yeux bleus cachés une paire de lunette hideuse et l'allure générale qu'il se coltinait. Il n'était certainement pas un top modele, il ne s'estimait pas moche, juste... bizarre. La plupart du temps, ses bras et ses jambes semblaient avoir une vie propre, sa bouche allait plus vite que son cerveau, il disait des choses qu'il ne pensait pas ou alors il bafouillait et se perdait dans son raisonnement. Il n'était pas bête, il avait même les meilleurs résultats en science l'année dernière. Ça ne l'empêchait pas de se sentir à part, pas vraiment dans le moule, pas comme les autres. La voix chevrotante de sa grand-mère manqua de le faire trébucher sur une chaussure:
— Tu vas être en retard, mon chéri !
— J'arrive !
Il prit son sac à dos et descendit les escaliers. Hiroshima vivait avec ses grands-parents paternel depuis l'âge de six ans, ses parents étaient morts dans un accident de voiture. Il n'avait plus qu'eux. Sa grand-mère Josie posa une tasse de café sur la table, il se pencha et l'embrassa sur la joue, donnant une légère tape sur l'épaule de son grand-père Marc au passage. Hiroshima fit main basse sur un croissant et s'apprêta à sortir lorsque Josie l'arrêta et prit son visage entre ses mains tremblantes pour examiner le bleu qu'il avait à la pommette.
— 'shima... qu'est-ce que c'est que ça !? S'exclama t-elle, horrifiée.
— C'est rien, je te jure. Je suis tombé de skate board hier.
— Mon dieu, ces affreux engins..., grommela Josie.
Elle lâcha sa figure avec une moue réprobatrice, ses yeux fusillant le fameux engins qui était adossé contre le mur dans l'entrée. Hiroshima lui envoya un sourire contrit et haussa les épaules, essayant de paraître désolé. Marc grommela quelque chose à propos de la guerre au Mali, il ne resta pas pour l'écouter râler, il prit son skate board.
— A ce soir !
— Fais attention sur la route ! Lui lança Marc.
— Promis !
Il sortit. Hiroshima relâcha son souffle et leva la tête pour contempler le ciel morne. Le soleil paraissait avoir du mal à pointer le bout de son nez, laissant l'horizon dans une sorte de camaïeu de gris terne. Il n'aimait pas mentir à ses grands-parents. Il traça le bleu sur sa joue du bout des doigts et se secoua. Il jeta le skate board par terre et monta dessus direction le lycée.
Hiroshima essaya bien d'arriver après tout le monde pour se glisser discrètement jusque son siège mais Bill l'attendait malgré tout. Il n'avait pas vraiment peur, il appréhendait bien sûr. Mais il n'avait pas la trouille. C'était peut-être bien ce qui dérangeait Bill. Ce dernier était adossé à l'entrée du lycée avec une cigarette à la bouche, les yeux rivés sur lui. Hiroshima ne savait pas ce qu'il lui avait fait pour qu'il s'en prenne à lui de cette façon, peut-être bien qu'il n'y avait pas de raison tout du tout.
— Ah, mais voila la catastrophe ambulante ! Est-ce que tu as quelque chose de drôle à dire ?
Hiroshima prit une inspiration et grimaça, faisant claquer sa langue sur son palet. Il ramassa son skate board et haussa les épaules avec désinvolture.
— Je ne sais pas si j'ai envie d'être drôle aujourd'hui. Je crois pas.
— Dommage, je me sens d'humeur à faire de l'humour moi !
— Pas moi, dit-il fermement. Laisse-moi passer, on va être en retard.
Bill fronça les sourcils, les traits de son visage se durcissant. Il s'avança jusqu'à lui tandis qu'il tentait de le contourner. Hiroshima aurait bien aimé y parvenir mais il fut trop lent. Bill s'élança et lui donna un coup de poing à l'estomac, le faisant se plier en deux, le souffle coupé.
— Parle-moi encore comme ça et tu verras que je peux être encore plus drôle que maintenant.
Bill le poussa. Il faillit s'écraser sur le sol, se retint au mur juste à temps. Hiroshima prit le temps de reprendre sa respiration, la douleur dans son ventre reflua peu à peu jusqu'à devenir subsidiaire, ça faisait toujours mal quand même. Bill était parti, tournant les talons. Tant mieux. Il se redressa avec peine, ramassant son skate board qui avait roulé plus loin après qu'il l'ait lâché et se dirigea vers sa salle de classe. Il était en retard, il se fit engueuler par le prof et alla s'asseoir sans expliquer pourquoi il l'était.
Hiroshima ne s'était pas fait d'ami ici, comme à son ancien lycée. C'était comme si son prénom dressait une ligne imaginaire entre lui et les autres. Ce qui était ridicule. La preuve, Ashley avait un prénom particulier et était parfaitement intégré à la classe. Il était même populaire. Il avait l'air d'avoir un caractère assez calme, il paraissait gentil également... Tout le contraire de Hiroshima qui était nerveux, ne cessait jamais de bouger. Même quand il était assis sur une chaise, il ne pouvait s'empêcher de battre la mesure avec sa jambe.
— Ça va ? Lui demanda Ash à la pause.
— Ouais... Et toi ?
Peut-être était-ce parce qu'il était timide et en retrait qu'Ash se sentait obligé de venir lui parler. Toujours était-il qu'il passait chaque pause déjeuné en sa compagnie, ils ne parlaient jamais réellement, se contentaient d'échanger des banalités ou de discuter d'un devoir où d'un cours. Cela ne faisait qu'une semaine, mais Hiroshima sentait déjà qu'il appréciait Ash.
— T'as pas l'air d'aller bien, lui fit-il remarquer.
— Hm ?
Ash pointa sa pommette de l'index en levant les sourcils, Hiroshima sut tout de suite de quoi il parlait, le bleu pulsait toujours un peu sur sa joue. Il haussa les épaules et se passa une main dans les cheveux. Ses yeux dérivèrent rapidement vers Bill qui faisait le fanfaron auprès des filles.
— Je suis tombé de skate board, mentit-il.
— Mouais... Bien sûr.
Ash n'avala pas son bobard, il avait suivit la direction qu'avait pris son regard et semblait pensif. Hiroshima se frotta plus fort le crane. Mauvaise habitude. Sa jambe battait la mesure sous la table. Les yeux de Ash s'éclairèrent soudainement, il sourit et se pencha vers lui comme s'il avait voulu lui dire un secret.
— Je sais ce qu'on va faire aujourd'hui.
— Hm... Aller en cours ? Proposa Hiroshima.
— Non, après ça je veux dire. On va aller squatter dans les bois, je dois te montrer quelque chose.
Hiroshima hésita, il ne savait pas si trainer avec Ash était une bonne idée vu qu'il était ami avec Bill. Ash pencha la tête sur le coté et le regarda avec attention.
— Allez, ça va être fun, insista t-il.
— Je ne sais pas...
— Tu ne sais pas quoi ?
— Si je dois...
— ... venir avec moi squatter dans les bois ? Termina Ash.
Hiroshima se mordit les lèvres et hocha la tête. Au fond de lui même, il était amusé par les conversations qu'ils avaient, il s'embrouillait toujours mais Ashley paraissait savoir ce qu'il y avait dans sa tête. C'était délirant et effrayant tout à la fois.
— Tu dois, sourit Ash. C'est même pas une question, c'est un ordre.
— Sinon quoi ? Rétorqua t-il, espiègle.
— Rien. Je te traîne juste par la peau des fesses jusque là bas, répondit Ash en haussant les épaules.
Hiroshima se laissa convaincre, il avait une drôle de sensation au creux de l'estomac à chaque fois que Ashley lui souriait de cette façon, c'était... bizarre. Mais au fond... s'il y avait une chose qui n'avait pas été "bizarre" chez lui, ça aurait été étonnant. Après les cours, Ash attendit patiemment qu'il range toutes les affaires qu'il avait sorti et ils quittèrent le lycée tout les deux. Bill l'avait attendu également mais ne fit aucun mouvement vers lui en se rendant compte qu'Ashley était avec lui. Hiroshima eut même l'audace de lui faire signe au passage. La colère fit rougir furieusement Bill.
— Bien joué, commenta Ash. Ça fait du bien ?
— Trop, répondit-il, soupirant d'aise.
Ahsley éclata de rire et lui donna un coup de poing joueur dans l'épaule. Hiroshima lui jeta un coup d’œil perplexe et le poussa de la même façon. L'ambiance était détendue, il ne s'était jamais senti aussi bien. La forêt était juste à coté du lycée, ils n'eurent pas à marcher loin pour l'atteindre.
— J'aime bien le basket.
— Je déteste ça, avoua Hiroshima. J'aime bien la photographie.
— T'as un appareil digne de ce nom alors.
— Nan, j'aime bien les jetables aussi, ça fait des photos marrantes des fois.
— Ah bon ?
— Oui.
— Comme quo... AH !
Ash glissa sur une souche, Hiroshima essaya de le rattraper en passant un bras autour de sa taille mais il était beaucoup trop lourd pour lui, ils s'écrasèrent tout les deux au sol. Lourdement. Hiroshima grogna, au moins la terre n'était pas humide.
— Aouch, geignit Ash.
Hiroshima reprit son souffle, il ouvrit les yeux. Le ciel était clair, il faisait beau, l'air de septembre était doux. Ash éclata de rire, il tourna la tête vers lui. Il avait de la terre sur la joue, une feuille s'était prise dans ses cheveux courts et il était totalement débraillé.
— Ça, c'est de la chute. On aurait dû filmer, on aurait été pris au zapping... T'as un appareil jetable sur toi ?
La question désarçonna Hiroshima un instant, il cligna des yeux avant de hocher la tête. Il ne comprit qu'après qu'il voulait en fait qu'il le sorte. Il se dégagea de son sac à dos, s'asseyant pour le récupérer. Ash le lui prit des mains et le poussa pour qu'ils soient tout les deux allongés.
— Qu'est-ce que tu fais ?
Hiroshima tourna la tête vers lui, ses lunettes glissèrent de son nez et tombèrent au sol. Ash lui jeta un coup d’œil malicieux et mit en marche l'appareil avant de prendre une photo.
— Comme ça tu te souviendras toujours de ta chute dans les bois, plaisanta t-il.
Hiroshima pensa qu'il avait peu de chance de l'oublier. Ash soupira, jeta gentiment l'appareil sur son torse et se redressa avant de lui tendre la main pour l'aider à faire de même. Il ramassa ses lunettes et les enfila. Une fois sur ses pieds, ils reprirent leurs routes en discutant.
— Pourquoi tout le monde t'appelles Ash ?
— Parce que c'est beaucoup plus classe que Ashley, répondit-il avec un clin d'oeil.
— J'aime bien Ashley, protesta Hiroshima.
— Et toi, personne ne te donne de surnom ?
Hiroshima haussa les épaules et remonta son sac à dos sur son épaule tandis qu'ils traversaient un fossé grâce à un tronc d'arbre posé sur les deux rives.
— Ma grand-mère m'appelle Shima.
— C'est plutôt cool. On y est !
Hiroshima leva la tête et écarquilla les yeux en voyant une vieille voiture abandonnée. La peinture était totalement écaillée et le métal avait rouillé, il la trouva belle malgré tout. Il siffla, impressionné. Ash bomba le torse et lui lança un sourire éblouissant, fier de lui.
— Alors ? Je te l'avais dit, j'étais sûr que ça te plairait !
— Comment tu l'as trouvé !?
— Elle était tout simplement là, révéla t-il. J'ai retapé un peu l'intérieur parce que les sièges avaient pourris mais maintenant elle est comme neuve. Viens !
Ash lui fit signe de le suivre et courut à petites foulées jusqu'à la voiture, ouvrant la portière pour se mettre du coté passager. Hiroshima le suivit et ouvrit le coté conducteur pour y prendre place. Ash était déjà assis, les sourcils levés, il attendait sa réaction. Les sièges avaient été rembourrés, on voyait bien qu'ils avaient été refaits récemment vu l'état de la voiture. Des énormes dés de fourrure pendait au rétroviseur et le firent éclater de rire.
— C'est totalement kitch, rit-il.
— Il fallait bien une pointe de kitch avec toute cette classe, sinon ça peut impressionner.
Hiroshima laissa trainer ses doigts sur le volant, les vitres étaient intacts, il avait l'impression d'être dans une sorte de cocon étrange, pas vraiment dans une voiture, plus comme dans une chambre, comme s'il se trouvait dans un endroit particulièrement intime. Sa jambe se remit à battre la mesure. Il se tourna vers Ash, un petit silence calme s'était installé.
— Alors... C'est là que tu emmènes toutes les filles que tu veux draguer ? Dit-il sur un ton léger.
Ash écarquilla les yeux, ébahi. Il secoua furieusement la tête.
— Bien sûr que non ! Ce serait horrible, c'est vraiment un endroit sacré ici !
Hiroshima fronça les sourcils en l'examinant. Il paraissait sincère. Ash le regardait avec ses yeux noisettes, un petit sourire en coin des lèvres et il n'était pas sûr de comprendre pourquoi son ventre faisait de drôles de looping, pourquoi il avait envie de bondir hors de la voiture et de rester à la fois, pourquoi ses mains sur le volant s'était mise à trembler sans qu'il le veuille et pourquoi, de toutes les personnes sur cette terre, il était intéressé par Ashley. Il était bizarre, voila tout.
— Pourquoi je suis là alors si c'est un endroit sacré ? Demanda t-il.
— Parce que t'es différent, c'est évident.
Hiroshima ne sut pas quoi faire de cela, était-ce un compliment ? Différent avait plusieurs connotations, laquelle choisir ? Ash renifla avec amusement, il se pencha et lui ébouriffa les cheveux.
— Tu penses trop.
Peut-être. Cela n'empêchait pas son cœur de battre à tout rompre, ses joues de rougir et son sang de tourner à l'envers, puis à l'endroit et de nouveau à l'envers... Techniquement, ce n'était pas possible, c'était tout de même la sensation qu'il avait.
Ash soupira et s'appuya un peu plus dans le siège, levant les bras pour caler ses mains derrière sa tête. Hiroshima se maudit dix milliards de fois.
Être gay était déjà assez compliqué. S'il commençait en plus à tomber amoureux d'un gars inaccessible, ce serait d'autant plus dur.
Il n'était pas amoureux, il n'était pas amoureux, il n'était pas amoureux, pas amoureux du tout, pas du tout, non, pas du tout. Pas totalement. Pas encore.
A suivre....
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Sujet: Original - pas de spoil - Bizarre 1 
Sam 25 Oct - 14:49
