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Original - pas de spoil - La gemme

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Swato
Swato
Dieu vis sur une tortilla.
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Date d'inscription : 08/08/2013

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MessageSujet: Original - pas de spoil - La gemme Original - pas de spoil - La gemme Icon_minitimeSam 13 Déc - 17:26

Fandom: Original
Prompt: Tomber est permis, se relever est obligatoire.
Note: J'espère que ça vous plaira, je ne sais pas quoi en penser... Si vous aimez, c'est possible que j'écrive une suite...



La gemme



Le grand jour était venu. Bertram sentait son coeur battre jusque dans le bout de ses doigts, sa gorge était serrée et sa nuque brûlait sous le regard des autres apprentis et mentors. Il jeta un regard aux autres jeunes qu'on avait aligné à ses cotés. Tous avaient l'air solennel, grave, comme s'ils étaient plongés dans une sorte de transe étrange... Bertram se sentit bête comparé à eux, il avait les mains tremblantes, ses paumes étaient moites et il était aussi ténorisé qu'impatient. Le gouverneur se tenait devant eux sur l'estrade, les mains jointes sous son ventre proéminent, sa barbe grise semblait frétiller sous l'influence du sourire qui étirait ses lèvres.

— Mes chers élèves, nous voici tous réunis en ce jour pour poursuivre votre apprentissage. Durant ces cinq années, vous vous êtes consacrés à vos études. Pour certains d'entre vous, l'aventure s'est arrêtée ou s'arrêtera dans les instants qui suivent...

Bertram se mordit les lèvres. Il espérait ne pas faire partie de ceux que le gouverneur congédierait.

— Je ne vais donc pas m'attarder plus longuement. Ceux que je vais appeler peuvent retourner à leur place dans la tribune.

Le gouverneur mit une main dans sa poche et en ressortit une feuille de papier qu'il déplia. Bertram prit une inspiration pour se calmer. Dans la tribune, tout le monde retenait son souffle. Les plus jeunes apprentis admiraient la scène avec de grands yeux émerveillés et effrayés. Les apprentis confirmés étaient plus réservés, l'expression neutre ou ennuyée.

— Léon Burningam, Jules Key, Oscar Minton, Bertram Abbott et Lucien Gardiner.

Le coeur de Bertram chuta jusque dans ses talons. Un silence assourdissant tomba sur l'assistance, les apprentis confirmés parurent s'émouvoir de leur désespoir, baissant la tête ou détournant les yeux. Bertram serra les poings et suivit les autres, retournant à sa place. L'injustice et la colère se fraya un chemin dans sa poitrine, il tenta de la tenir loin de son coeur, en vain. Il avait travaillé tellement dur pour en arriver là. Et le gouverneur venait de briser ses rêves et ses espérances.

— Bien..., grommela ce dernier.

Le gouverneur tourna la tête avec attente. Des serviteurs entrèrent dans la salle de cérémonie, portant de lourdes malles en bois dans leurs bras. Bertram observa ces derniers, un gout amer s'installa dans sa bouche quand il pensa qu'il serait avec eux pour les années à suivre puisque ceux qui ne devenaient pas apprentis étaient relégués au rang de serviteur. Les énormes boites furent posées sur le sol et leurs contenus exposés sur les tables d'expositions, devant le gouverneur.

— Lorsque votre nom sera prononcé, faites un pas en avant et choisissez.

Les yeux de Bertram se posèrent sur les gemmes de différentes tailles sur les tables. Il mourrait d'envie de retourner sur l'estrade, de se glisser entre deux apprentis pour prendre part à la cérémonie. Le gouverneur fit son appel et chacun à leur tour, les élèves firent un pas en avant et choisirent leurs gemmes, les serrant contre eux comme s'il s'agissait de leurs vies. Bertram étouffait sous la jalousie. Lorsque tous eurent ce qui leur revenait, le gouverneur félicita les apprentis et les renvoya tous à leurs taches.

Bertram les suivit tous du regard tandis qu'ils quittaient la salle, la déception ancrée jusque dans ses os. Un homme vint les chercher pour les escorter dans leurs nouvelles chambres.

— Je m'appelle Théos, je sais que vous devez être déçu de vos nouvelles attributions mais vous n'aurez pas le temps de vous ennuyez ! Pour aujourd'hui, on vous laisse le temps de vous habituer à vos nouveaux quartiers mais demain les choses changeront. Chacun d'entre vous sera affecté à un apprentis, vous devrez vous assurer que leurs chambres sont faites, qu'il y a toujours du bois à disposition pour la cheminée... Enfin, on vous expliquera tout cela en détails demain.

Bertram serra les lèvres pour retenir une remarque désobligeante. Il n'y avait aucune honte à être serviteur mais il aurait aimé poursuivre son rêve. Il était certain que la servitude n'était pas faite pour lui, il aspirait à autre chose. Théos les escorta dans leurs chambres où on les laissa seul pour réfléchir à ce qui venait de se produire. Un coup de massue aurait certainement était moins saisissant pour Bertram. Assis sur son lit, dans cette pièce sans fenêtre, il ferma les yeux et se demanda ce qui avait bien put se passer pour qu'on l'estime indigne de posséder sa propre gemme. Il s'endormit sans trouver réponse à ses multiples questions.

Le lendemain, on l'informa qu'il était affecté au service de Alexander Earl et de Pietre Frank, deux garçons du même âge que lui et qui s'étaient trouvé sur l'estrade à ses cotés. Bertram ravala toute ses émotions négatives, même si la déception et la colère menaçait de le submerger à tout moment, et suivit les directives. En arrivant ici, il s'était juré de tout faire pour être à la hauteur, si on estimait que sa place était parmi les serviteurs, il se plierait à la volonté de ses instructeurs, peu importe si son orgueil s'en trouvait froissé.

Les jours qui suivirent, Bertram prit ses taches très au sérieux, même les plus ingrates. Il ne se plaignit pas lorsque Alexander lui ordonna de laver toutes ses chemises à la main sous prétexte que le tissus était cher. C'était un garçon colérique et capricieux, il faisait de la vie de Bertram un enfer. Pietre au contraire, était d'un naturel plus doux, il se contentait du strict minimum et semblait toujours désolé de devoir faire appel à lui, comme s'il culpabilisait de le faire travailler pendant que lui révisait ses cours. Pietre s'occupait de sa gemme comme s'il s'agissait de son propre enfant, Bertram en venait parfois à le jalouser. Cependant, ses taches l'occupaient trop pour qu'il puisse réellement penser à sa tristesse, il n'avait pas le temps de s'appesantir sur cela.

Alexander poussait le bouchon toujours plus loin, lui donnant de plus en plus de corvées. Le garçon ne s'occupait même pas de l'entretien de sa gemme, se contentant de la mettre près du feu, sans supervision. Bientôt, Bertram se retrouva à prendre soin d'elle à la place de l’apprenti en dehors de ses heures de travail, se levant plus tôt pour frotter la pierre et la réchauffer. Alexander le vit faire une fois et se moqua de lui:

— C'est stupide, Dave m'a dit qu'on n'avait pas besoin de prendre soin d'elle. Est-ce que tu aimes tant que ça jouer à la maman ?

Bertram mordit sa langue et ne répondit pas. Alexander ne s'attarda pas, quittant sa chambre pour rejoindre les apprentis confirmés dont il ventait tant les mérites. Bertram contempla la gemme qui brillait à présent entre ses doigts. Elle était d'un beau bleu marine, presque noire, opaque et dure comme l'acier. Bertram n'avait pas accès à l'éducation dont Alexander tirait profit. Seulement il était curieux, il avait beaucoup lu avant d'être rejeté par le gouverneur et les instructeurs. Certains livres disaient qu'une gemme ne pouvait se développer correctement si on ne prenait pas soin d'elle. Bertram avait beau détester Alexander, la pierre n'avait pas demandé à être placé entre ses mains.

— Ne l'écoute pas, murmura t-il en la caressant du bout des doigts. Tout le monde a besoin d'attention.

Bertram continua de prendre soin de la gemme, se fichant des moqueries qu'Alexander. Lorsque le feu mourut dans l'âtre et que la pénurie de bois ne permit pas qu'il le ranime, il la glissa sous ses vêtements pour la tenir au chaud contre lui, il se servit de la bouillotte mise à sa disposition pour la garder au chaud quand il ne pouvait pas prendre soin d'elle...

Trois semaines plus tard, alors qu'il récurait le sol de la chambre de Pietre, Théos vint le chercher, la mine sombre.

— Qu'avez-vous fait, mon garçon...

Bertram fronça les sourcils et frotta ses mains sur son pantalon, étirant son dos malmené. Théos le prit par le bras et le traîna dans les couloirs. Bertram se demanda ce qu'on lui reprochait cette fois-ci.


*


Mr Jacobson se souvenait de l'arrivée de Bertram à la communauté des frères du feu. Le garçon avait dix ans, une masse de boucles brunes cachaient ses yeux noisettes et ses vêtements trop grands flottaient autour de lui. Contrairement aux autres pensionnaires de son âge, il n'était pas d'origine noble. Il ne savait même pas lire. Mr Jacobson et les autres instructeurs avaient dû redoubler d'effort pour lui faire rattraper son retard mais la curiosité naturelle de l'enfant et son assiduité avait vite pallié à son manque d'éducation et bientôt Bertram se tenait aux cotés des autres, égal en intelligence si ce n'était pas le cas en ce qui concernait son sang.

Mr Jacobson, bien qu'aimable envers lui, n'était jamais parvenus à dépasser ses aprioris sur lui, sur sa lignée. Bertram n'était qu'un paysan qu'on avait consenti à former avec les autres à cause de l'homme qui l'avait amené ici. Un homme connu, avait-on dit, un homme de haut rang, ajoutait-on. Mr Jacobson pouvait se vanter de connaître la vérité. Le monsieur qui avait amené Bertram à la communauté des frères du feu n'était autre qu'un ministre. Mr Jacobson se souvenait encore de l'air hagard du pauvre homme lorsqu'il lui avait mit la main du petit garçon dans la sienne, lorsqu'il lui avait dit:

— La mère de ce garçon m'est très précieuse, je lui ai promis le meilleur pour son fils. Ne me forcez pas à briser ma promesse.
— Nous nous occuperons bien de lui, Monsieur, soyez-en assuré.

Mr Jacobson avait serré la main du pauvre homme et l'avait regardé s'en aller. Le garçon avait relevé les yeux vers lui, de grosses larmes coulant sur ses joues.

— Allons, jeune homme, essuyez-moi ces larmes.

Le garçon s'était exécuté, baissant la tête. Mr Jacobson n'avait pu s'empêcher de vouloir se dégager de cette petite main. Un bâtard, voilà ce que ce petit garçon était. Surmontant la vague de dégoût qu'il lui inspirait, Mr Jacobson avait resserré ses doigts sur les siens et l'avait trainé à l'intérieur. Il ne s'était pas attardé plus longtemps en sa présence, le laissant avec les autres pensionnaires pour retourner à son bureau.


*


Théos le poussa dans la chambre d'Alexander sans ménagement. Bertram manqua de s'étaler sur le sol en trébuchant sur le tapis. Il se redressa et balaya la pièce du regard. Que les membres du conseil ainsi que le gouverneur soient réunis dans un tel endroit était tellement étrange qu'il se redressa, se frottant une fois de plus les mains sur l'arrière de son pantalon pour avoir l'air plus présentable qu'il ne l'était. Vu le regard qu'on lui lança, il ne fit pas illusion.

Alexander était assis sur son lit, ses sourcils étaient froncés, il avait l'air furieux. Lorsqu'il vit Bertram, il bondit sur ses pieds, son visage se déformant sous la fureur.

— Il est là ! C'est à cause de lui !
— Quoi ? Je..., balbutia t-il.

Bertram n'eut pas le temps de terminer, les membres de conseil s'écartèrent brusquement, le faisant sursauter. Il ne comprit pas ce revirement avant de voir une petite chose étrange ramper sur le sol dans sa direction. Le coeur de Bertram menaça de bondir hors de sa poitrine en comprenant de quoi il s'agissait. Un sourire énorme étira ses lèvres.

— Elle a éclos !? S'exclama t-il.

Il ne put s'empêcher d'être légèrement déçu, il aurait aimé être là à son éclosion. Bertram s'agenouilla pour mieux voir la petite chose qui se rapprochait de lui. Elle était de la même couleur que sa gemme, bleu marine, presque noire, ses yeux n'étaient pas ouverts et ses quatre pattes paraissaient pataudes. Bertram fut perplexe, la bête était plutôt laide.

— Abbott, avez-vous touché la gemme à mains nues ?

Bertram releva les yeux. Le gouverneur venait d'élever la voix, le regardant de toute sa hauteur. Alexander bouillonnait.

— Il n'a pas arrêté de la toucher ! Il s'en occupait sans arrêt ! Hurla t-il.
— Je m'en suis occupé parce que tu ne le faisais pas ! Protesta Bertram.

Alexander ferma la bouche, son teint prit une teinte rougeâtre. Il ressemblait à un nourrisson sur le point de faire une crise. Le gouverneur soupira et se pinça l'arrête du nez entre son pouce et son index.

— Monsieur Abbott..., soupira t-il. Il y a une raison pour laquelle seul les apprentis sont autorisés à toucher les gemmes. Cette raison, c'est que le contact créer un lien entre le dragon et son dragonnier. Lien que vous venez de briser. Vous comprenez ?

Bertram baissa la tête, le bébé dragon vint se blottir contre sa jambe en poussant un petit cri aiguë. L'effroi prit possession de lui. Il n'avait jamais eut l'intention de briser quoi que ce soit... Il avait eut pitié de la gemme, il avait voulu qu'elle soit aimé comme il l'aurait aimé si elle avait été sienne. Alexander essuya ses joues avec fureur, le fusillant du regard.

— Tu m'as volé mon dragon ! Rugit ce dernier.
— Je ne l'ai pas fait exprès... Si j'avais su que toucher la gemme..., bredouilla t-il, penaud.
— Il doit être renvoyé, intervint un membre du conseil.

Bertram en eut le souffle coupé. Il n'avait rien connu d'autre que la communauté des frères du feu, il voulait rester ici, prendre part à tout ça, même si ce n'était qu'en tant que serviteur.

— Mais monsieur !
— Voyons, Ansor, on ne peut pas le renvoyer, regardez ce dragon ! Il est complétement entichée du garçon !

Le gouverneur pointa le doigt vers la créature. Comme si elle avait entendu les propos de l'homme, elle se redressa sur ses pattes arrière et escalada les genoux de Bertram pour se blottir contre son ventre. Il referma les bras sur elle pour éviter qu'elle ne tombe.

— Que puis-je faire pour réparer ce que j'ai fait ? Demanda Bertram, angoissé à l'idée qu'on veuille le renvoyer.
— Je ne pense pas que vous ayez brisé quoi que ce soit, mon garçon, soupira le gouverneur.
— Cadwain, nous ne pouvons pas permettre qu'un garçon de chambre garde un dragon. Il doit recevoir une punition exemplaire ! Reprit Ansor.
— Pour avoir brisé quelle règle exactement ? Si quelqu'un doit recevoir un sermon, c'est bien ce petit abruti pour n'avoir pas prit soin de sa gemme !

Alexander rougit, de colère ou de honte, Bertram ne sut pas le déterminer. Ansor ne paraissait pas d'accord avec le gouverneur, secouant la tête avec désapprobation.

— Je ne pouvais pas en prendre soin puisqu'il le faisait à ma place ! S'insurgea Alexander.
— Vous ne me ferez pas croire qu'il vous a obligé à ne pas prendre soin d'elle.

Les épaules d'Alexander s'affaissèrent et il se fit le plus petit possible. Malgré son angoisse, Bertram ne put s'empêcher de fixer le dragon qui reposait entre ses bras, profondément endormi, son ventre se soulevant au rythme de sa respiration. Il passa le bout de ses doigts le long des fines membranes de ses ailes, les caressant avec révérence.

— Est-ce que je vais être envoyé ? Demanda t-il.
— On ne peut séparer un dragonnier de son dragon et bien que les circonstances ne soient pas communes, je pense que nous pouvons faire une exception.
— Et qu'adviendra t-il d'Alexander ? Demanda Ansor.
— Nous pourrions organiser une nouvelle cérémonie ? Proposa un autre membre du conseil.
— Quel message ferions-nous passer aux jeunes pensionnaires !? S'exclama Ansor. Que toucher la gemme de quelqu'un d'autre est autorisé !?
— Je ne savais pas que la toucher était interdit, intervint Bertram.

Les regards convergèrent vers lui, il resserra son étreinte sur la petite créature entre ses bras. Bertram se mit à réfléchir à toute vitesse. La perspective de pouvoir garder le dragon, de pouvoir retrouver ce rêve qu'il avait étouffé fit battre son coeur à vive allure.

— Une règle qu'on nous apprend depuis que nous sommes enfants dit que "Tomber est permis mais se relever est obligatoire", cita t-il.
— Que voulez-vous dire, mon garçon ? Siffla Ansor.

Le gouverneur lui lança un regard appréciateur, souriant doucement. Bertram prit une inspiration, le poids chaud contre son ventre lui donna du courage.

— Je veux dire que si je suis "tombé" lors de la cérémonie de remise des gemmes, il était de mon droit de me "relever".

Des exclamations outrés retentirent autour de lui. Bertram se mordit les lèvres, il avait été maladroit dans ses propos.

— Je ne savais pas que toucher la gemme briserait un quelconque lien mais...

Bertram baissa les yeux à nouveau, incapable de se détourner plus d'une seconde de cette petite chose laide qui dormait contre lui. Il sourit en l'entendant ronronner et la montra du menton.

— Il semble s'être attaché à moi, dit-il d'une petite voix.

Ansor cligna des yeux et se tourna vers les autres, secouant la tête, toujours aussi réprobateur.  Alexander avait cessé de pleurer, semblant s'être résolu. Le gouverneur soupira et posa une main sur son ventre dodu.

— Je pense que nous devrions y réfléchir en privé dans la salle du conseil. Nous pourrons discuter avec plus d'aisance et décider du sort de ses trois êtres.
— Bonne idée.
— Suivez-nous, mon garçon, reprit le gouverneur.

Bertram se leva, serrant le bébé dragon contre sa poitrine. Alexander lui adressa un dernier regard noir avant qu'il ne sorte de la pièce. Le gouverneur prit la tête de la petite procession, il était assez tard, peu d'apprentis traînaient encore dehors à cette heure là et le peu de personnel qu'ils croisèrent baissèrent les yeux avec discrétion.

— Emmenez-le plus loin, le temps qu'on en discute..., émit le gouverneur.

On le fit attendre dans une petite salle tandis que le conseil délibérait. Bertram s'assit et posa son fardeau sur la table devant lui avec précaution. Comme le bois était dur et froid, il enleva son pull et drapa la créature dedans.

Il l'observa avec attention. La bête avait une tête ovale, de petites écailles la recouvraient mais certaines zones étaient nues, lui donnant l'air d'une poule déplumée. Elle était de la même taille qu'un petit chat et pour un dragon, Bertram estima qu'elle était petite. Il traça le contour de la joue rugueuse du bébé du bout de l'index, remontant un pan de son pull sur elle pour qu'elle n'ait pas froid.

— On ne peut pas dire que tu sois une beauté, sourit-il.

Le bébé dragon poussa un nouveau petit cri aiguë, s'agitant doucement dans ses draps improvisés. Bertram posa une main sur son ventre pour la tenir en place.

— Doucement, doucement...

Bertram n'avait jamais pu lire les informations sur les dragons, ce genre d'ouvrage était dans une partie de la bibliothèque qui n'était autorisée qu'aux apprentis confirmés. Il ne savait pas si le petit dragon était sourd, combien de temps il mettrait à ouvrir les yeux, s'il avait besoin d'être nourris souvent, s'il avait besoin de beaucoup de chaleur... Son ignorance le perturba un instant, mais en entendant le bébé se remettre à ronronner, une vague chaude s'empara de sa poitrine et il sourit, oubliant son inexpérience.

Ils patientèrent pendant ce qui sembla être des heures, Bertram regarda sa main monter et descendre sur le ventre du dragon au rythme de ses respirations. A la deux-cent septième, la porte s'ouvrit et le gouverneur entra avec un petit sourire satisfait. Bertram crut mourir d'impatience, attendant le verdict.

— Bienvenue dans le monde merveilleux des apprentis, mon garçon.

Le bébé dragon blottit son museau contre sa paume et poussa un soupir de bien être.




Fin... peut-être Razz
Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
Messages : 1927
Date d'inscription : 30/07/2012

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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - La gemme Original - pas de spoil - La gemme Icon_minitimeLun 15 Déc - 0:58

Oh c'est chou-mignon <3
Un bébé dragon moche :p
Bertram l'a bien mérité je dirais, c'est lui qui a prit soin de la gemme. C'est à lui que le dragon revient <3 !
Maeve
Maeve
Je suis ton père Luke
Messages : 990
Date d'inscription : 17/08/2012

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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - La gemme Original - pas de spoil - La gemme Icon_minitimeVen 26 Déc - 1:29

Coucou! Smile

Je l'ai déjà demandé, mais comment fais-tu? En quelques phrases, tu sembles construire un univers fascinant et riche.

C'était simplement magique. Et moi je suis prête à lire la suite de leurs aventures, à Bertram et son dragon. Quand tu veux.^^

Bravo!!


Maeve

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