Fandom: Merlin
Prompt: A voir
Note: pas de spoil
Le dévoreur de magie
Merlin tourna en rond dans sa cellule, il avait une boule coincée dans la gorge et elle ne cessait de grossir au fil du temps.
Parce que ça y était. Arthur savait.
Il avait suffit d'une minute d'égarement, d'un rhume pour que Merlin oublie de cacher son secret. Il avait été malade toute la nuit, toussant à en cracher ses poumons, une fois levé, il avait cru pouvoir aller travailler, un petit rhume n'allait pas se mettre en travers de sa destinée.
Sauf que la maladie ajoutée à la minute pendant laquelle il n'avait pas fait attention lui avait été fatale. Arthur avait fait tombé le pichet d'eau qu'il avait dans les mains et Merlin avait grommelé un sort, main tendue pour l'empêcher de tomber par terre.
Le pichet avait flotté en l'air et Arthur s'était figé. Merlin avait perdu la notion du temps mais il lui semblait bien que les minutes s'allongeaient et Arthur ne réagissait toujours pas. Merlin reposa doucement le pichet d'eau sur la table, le mal était fait, il ne servait plus à rien de cacher sa nature.
Merlin ne savait pas quoi faire. Devait-il s'en aller ? Continuer à s'occuper des affaires du Prince et faire semblant de rien ? Il n'était toujours pas décidé quand Arthur s'était redressé, les épaules bien droites, le regard dur.
« Gardes ! Emmenez-le dans une cellule, avait-il dit froidement. »
Merlin s'était crispé de tout son corps, regardant Arthur avec panique.
« Arthur, appela t-il faiblement. »
Mais Arthur n'écoutait pas, il lui tournait même le dos, ne le regardant même pas. Merlin continua pourtant de l'appeler, d'essayer de lui parler, en vain. Il l'appela jusqu'à ce qu'il soit enfermé dans sa cellule, avec pour seule compagnie ses regrets et ses pensées. Il avait mal à la tête, tout son corps lui donnait l'impression de peser une tonne et la boule dans sa gorge ne voulait pas s'en aller.
Il aurait aimé pouvoir demander conseil à Gaius, que Lancelot l'aide. Mais personne n'allait venir pour un sorcier. Personne n'allait l'aider.
Allait-il mourir brûler sur le bucher ? Le dragon lui avait-il menti quand il avait dit que Arthur et lui étaient destinés à accomplir de grandes choses ensemble ?
Une quinte de toux le secoua et il se laissa tomber sur la paillasse dans le coin de la cellule où il s'évanouit plutôt qu'il ne s'endormit.
**
Combien de jours était passé depuis qu'il était enfermé dans cette cellule ? Merlin avait perdu la notion du temps, il avait essayé de compter au début, mais après une semaine, il avait cessé de calculer. Cela faisait déjà une semaine et personne n'était venu le mener au bûcher. Ce n'était pas dans les habitudes de Camelot mais ca ne faisait rien pour rassurer Merlin.
Pourquoi le faisait-on attendre de cette manière ? Est-ce que Gaius avait été prévenu qu'il était ici ?
Merlin pensait qu'on l'avait complétement oublié quand enfin Arthur entra dans sa cellule. Il ne savait pas si il devait remercier le ciel ou si au contraire il devait le maudire. Merlin se leva, les jambes tremblantes à cause de l'anxiété et de l'appréhension.
« Arthur... , murmura t-il. »
Arthur ne montra en aucune façon qu'il l'avait entendu et Merlin sentit son coeur se briser. Le Prince allait-il l'ignorer longtemps ? Il n'avait rien fait de mal à part être celui qu'il était. Merlin ouvrit à nouveau la bouche pour essayer d'expliquer, de lui parler, quand la porte s'ouvrit à nouveau sur un homme qui portait un coffret en bois ouvragé.
« Qu'est-ce que... , commença t-il. »
Mais l'homme l'interrompit en ouvrant brutalement le coffre, dévoila une sorte de chaine en argent surmonté d'une pierre blanche. Merlin releva les yeux vers Arthur et faillit sursauter en remarquant que le prince le regardait enfin. Le prince prit le collier du bout des doigts et le mit sous le nez de Merlin.
« La magie est corruption, si tu veux rester à mon service, tu ne dois plus en avoir du tout. Ce collier est un dévoreur de magie, je ne te laisse que deux choix: tu mets le collier ou je préparerais moi-même le bûcher pour ton exécution. »
La voix de Arthur avait été tellement froide, dénuée de pitié, de compassion ou de l'amitié qui les liait autrefois que Merlin sentit une part de lui même mourir. Toute couleur s'effaça de son visage et il se sentait horriblement mal, comme si il allait de nouveau s'évanouir. Que faire ? Renier ce qu'il était et accepter de porter ce collier maudit ou mourir sur le bûcher ?
« Ce n'est pas un choix que vous me laissez, lui fit-il remarquer. »
La bouche d'Arthur eut un tic nerveux mais Merlin ne baissa pas les yeux. Si il devait accepter, ou refuser, il le ferait avec fierté et sans fuir le regard de son Prince.
« La magie n'est pas corruption, Arthur, dit-il d'une voix douce, dénué de reproche ou de ressentiment. Je ne vous ai jamais fait de tords et je ne vous en ferez jamais. »
Arthur garda son regard fixé au sien. Merlin vit le trouble qui l'agitait à ses mots et il se dit que tout espoir n'était pas perdu. Arthur comprendrait un jour que la magie n'était pas mauvaise et que c'était seulement l'usage que l'on en faisait qui la rendait mauvaise.
Merlin prit une inspiration nerveuse et tendit la main pour prendre doucement le collier des doigts de Arthur. Dès que sa main entra en contact avec l'argent, Merlin sentit ses forces lui être retirer peu à peu. Il pensa un instant à refuser de porter la chaîne mais il devait prouver à Arthur qu'il ne lui voulait aucun mal, que malgré sa magie, il restait le même.
Merlin saisit donc la chaîne entre ses doigts et la passa autour de son cou. Ce n'était pas si horrible que ce à quoi il s'était attendu, un picotement lui parcourait la peau mais c'était largement supportable.
Arthur le regardait en fronçant les sourcils, semblant s'attendre à autre chose qu'à cette absence de réaction de sa part. Merlin leva les yeux au ciel et ne put s'empêcher de sourire légèrement.
« Vous vous attendiez à une explosion ? Demanda t-il. »
Arthur soupira et le regarda avec exaspération.
« Au moins ton sens de l'humour n'a pas changé. »
Arthur fit demi-tour, l'homme avec le coffret était déjà partit après avoir fait un signe de tête au prince. Merlin hésita en voyant qu'il avait laissé la porte de la cellule ouverte, Arthur revint sur ses pas et le regarda en fronçant un seul sourcil.
« Qu'est-ce que tu attends ? Les armures et mes bottes t'attendent ! »
Arthur tourna à nouveau les talons, marchant d'un pas vif. Merlin faillit demander une prolongation de son séjour.
**
Le mal s'était étendu peu à peu.
Discrétement et sans que Merlin ne suspecte vraiment le collier en premier lieu. Un jour il était fatigué, l'autre il avait mal partout, un autre il n'arrivait plus à bouger... Gaius lui préparait plus de potion pour le garder en santé, il tombait malade plus facilement.
Arthur était rassuré quand son regard tombait sur le collier et il n'en avait pas parlé à Uther. Merlin avait confiance en Arthur, et le fait qu'il n'en ait pas parlé à son propre père lui prouvait qu'il avait raison de lui faire confiance.
Mais tout les jours, se lever devenait difficile et Merlin paniquait quand il n'arrivait pas à faire le plus simple sort. Sa magie faisait partie de lui, sans elle il n'était rien. Et Arthur ne voulait pas de Merlin avec sa magie. Qui était le plus important: sa magie ou Arthur ?
Il pouvait pas enlever le collier, Merlin avait déjà essayé. C'était comme si la chaîne d'argent était collé à sa peau, impossible de l'en défaire. Mais il ne pouvait pas demander à Arthur de la lui enlever, il devait lui faire confiance, il devait tenir.
« Encore un jour... , s'encouragea t-il. »
Ce qui restait à voir. Il ne pensait plus pouvoir tenir longtemps de cette façon. Merlin poussa sur ses bras et se força à agir comme d'habitude, même si il ne riait plus, qu'il n'arrivait plus vraiment à être lui même avec Arthur.
Arthur se rendait compte de la déchéance dont Merlin était l'objet. Il le voyait devenir plus silencieux chaque jour, moins enjoué, moins lui même. Et il se doutait, il était certain que c'était l’œuvre du dévoreur de magie. Voir la santé et la bonne humeur de Merlin le détruisait aussi sûrement que la culpabilité le dévorait.
Un jour, Merlin avait faillit tomber, sans avoir trébuché sur quelque chose où sans que rien ne l'ait déstabilisé et Arthur l'avait retenu de justesse avant qu'il ne s'écroule. Mais Merlin n'avait pas su se relever, il était à bout de souffle, de la sueur perlait à son front et il avait l'air malade. Un chuchotis s'était fait entendre et Arthur avait du se concentrer et se pencher un peu plus pour entendre ce que Merlin chuchotait.
« Je ne peux plus... Encore un jour... »
Arthur secoua la tête, fit asseoir Merlin sur sa chaise et poussa l'assiette que son serviteur lui avait apporté vers lui.
« Mange quelque chose, lui ordonna t-il. »
Mais Merlin ne fit pas mine de lever la main pour prendre quoi que ce soit sur l'assiette qu'il avait poussé vers lui. Il appuya sa tête contre le dossier de la chaise et ferma les yeux en prenant de grandes inspirations. C'est là qu'Arthur le vit. L'éclat de la chaîne et de ce qui affaiblissait tant Merlin. Le prince ressentit une telle colère à l'idée que tout était de sa faute, que le seul mal qui avait été fait, c'est lui qui en avait été l'investigateur. Merlin n'avait jamais tenté de lui faire du mal, et comment lui rendait-il sa loyauté ? En le punissant ?
Si les êtres dotés de magie étaient maléfiques et que ceux qui les aidaient brûleraient en enfer comme son père le lui avait tant répété... alors tant pis. Il brûlerait à jamais. Parce que Merlin n'était pas maléfique. Il était bon, juste et loyal.
Arthur tendit la main et enroula ses doigts autour du collier avant de tirer brusquement dessus, cassant la chaîne.
Merlin rouvrit brutalement les yeux et le regarda. Arthur lui rendit son regard, la culpabilité le rongeait. Merlin secoua la tête, comme si la culpabilité qu'il ressentait le faisait lui aussi souffrir, il leva la main et la posa sur la joue de Arthur.
« Sire... , soupira Merlin. »
Arthur recouvrit la main de Merlin de la sienne.
« Nous sommes mort si quelqu'un le découvre, Merlin, murmura Arthur. »
Merlin fit glisser son pouce sur la pommette saillante de Arthur et le regarda. Son prince avait fermé les yeux, semblant plongé profondément dans ses pensées, réfléchissant sûrement aux moyens de cacher sa magie aux yeux du monde.
« Tout ira bien, dit-il d'une voix douce. »
Arthur ouvrit les yeux et vit une telle confiance dans les yeux de Merlin qu'il sentit ses épaules se détendre. Si Merlin le disait, c'était sûrement vrai. Il avait confiance en lui.
Fin
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Sujet: Merlin - pas de spoil - Le dévoreur de magie 
Mar 29 Oct - 14:20
! En plus Merlinou lui a sauvé la vie un million de fois grâce à la magie (heureusement qu'il ne s'est pas fait attaqué quand Merlin avait le dévoreur de magie autour du cou).