Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-28%
Le deal à ne pas rater :
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 couverts – L60cm
279.99 € 390.99 €
Voir le deal

Partagez

The 100 - pas de spoil - De l'autre coté de la barrière

Aller en bas
Swato
Swato
Dieu vis sur une tortilla.
Messages : 1062
Date d'inscription : 08/08/2013

The 100 - pas de spoil - De l'autre coté de la barrière Empty
MessageSujet: The 100 - pas de spoil - De l'autre coté de la barrière The 100 - pas de spoil - De l'autre coté de la barrière Icon_minitimeDim 25 Sep - 23:29

Fandom: The 100
Prompt: A quel point te détestes tu ? ; Je suis tout bouffé de complexe.



De l'autre coté de la barrière




Sur le pont – et le premier qui dit d'Avignon je l'étrangle – mon regard suit la traversée de la péniche qui vient de passer et qui s'éloigne. Debout, l'épaule appuyée sur le pilier, les yeux perdus dans le vague. Poétique, pas vrai ? Mes muscles se détendent, une grimace me déforme la bouche quand mes mains endolories se décrispent, les jointures rouges, à cause des coups et à cause du sang. Le mien et pas le mien.

La péniche disparait, emporte avec elle mes interrogations. Ne reste que l'eau noire d'encre, la nuit froide et le vent glacial. Je passe la langue sur mes lèvres sèches, le goût métallique ne me fait plus grincer des dents, je dois avoir une tête de boxeur mais tant pis. Compter les bleus sur ma peau n'a plus d'importance, j'ai arrêter de le faire depuis longtemps, depuis que j'ai un nouveau "beau-père". Beau-père à qui j'ai mis une raclée la nuit dernière, parce que j'en peux plus de tous les loosers que ma mère ramène à la maison, des aiguilles, du shit, de l'alcool, marre de tomber sur des sales types, qui frappent, qui insultent, qui crachent, qui jurent, qui détruisent. Toutes les odeurs me rendent malade, me donne envie de taper dans quelque chose jusqu'à ne plus être capable de penser, de sentir ou de voir quoi que ce soit.

La nuit dernière... Mon poing a brisé les os de son nez, mes articulations ont percuté tout ce qui se trouvait sur leurs passages, j'aurais pu le tuer, je l'ai pas fait. Il me l'a fait payer. Ma mère est morte. Dans son propre vomi, avec une expression ridicule sur le visage, les traits minces parce qu'on n'a rien à bouffer depuis qu'elle dépense tout en saloperies. Et le pire ? Le pire... C'est que tout est de ma faute. Je l'ai humilié alors il a laissé trainer ses affaires sur la table, la seringue, les doses, tout. J'ai humilié ce type alors il l'a tué. Je l'ai tué. J'étais malade, mon père a volé des médicaments, il s'est fait tiré dessus par un flic. J'étais malade alors il est mort. Je l'ai tué.

A quel point je me déteste ? Impossible de quantifier. La haine brûle en moi, elle m’étouffe.

Sur le pont, avec la péniche qui est partie mais qui a laissé une trainée dans l'eau, qui a formé un courant, je saute souplement par dessus le parapet, mon dos se colle contre le pilier, prends une grande inspiration. Je fixe les eaux noires, elles me renvoient toutes mes incertitudes en pleines face, le vide, la colère, l'autodestruction, la peur.... Est-ce que c'est pas mieux de tirer le rideau maintenant ? Mes paupières se ferment, mon imagination débordante imagine ce que ça ferait de juste basculer, tête la première, ou de sauter comme à la piscine, en bombe. De cette hauteur, pas sûr que je meurs, pas sûr que je vive. L'incertitude jusqu'au bout. Une nouvelle inspiration.

Un étau se referme sur mon bras, un sursaut manque de me faire basculer, mes paupières se rouvrent. Un gars avec des boucles pleins la tête et des tâches de rousseur pleins les joues stabilise mon bras, les yeux arrondis par la panique et l'autre main levée devant lui, comme s'il approchait une bête sauvage.

- Tu veux bien passer de l'autre coté ? Tu me rends nerveux, demande le mec en ricanant avec anxiété.

Mon bras libre passe autour du pilier pour trouver un point d'accroche, je regarde l'inconnu avec prudence. Il doit penser tout un tas de trucs faux, il doit se dire que je suis bouffé par les complexes, que je suis du genre à chialer pour rien, un sale gosse de plus.

- J'allais pas me suicider, tu me prends pour qui ?
- Raison de plus pour passer de l'autre coté, non ? Insiste t-il.

Un regard par dessus mon épaule, les sillons de la péniche ont disparu, les eaux sont calmes, toujours aussi noires. La main se serre un peu plus fort sur mon bras, un appel silencieux. Deux yeux noirs me dévisagent attentivement, le gars à qui ils appartiennent a un air de calme, même s'il semble perturbé par la situation. Dans un moment de crise, il y a toujours un type qui calme tout le monde. C'est lui, le type.

- Moi, c'est Bellamy.

Bellamy, le type calme. La main insiste, jusqu'à ce que je passe une jambe de l'autre coté du parapet et là, il me tire loin du bord, les bras autour de ma taille.

- Tu vas bien ? Demande t-il.

Ma mère est morte. Et je suis parti comme un voleur. J'ai pas nettoyé le bordel comme je fais toujours, j'ai pas pu. Bellamy, le type calme, enlève sa propre veste pour la passer autour de mes épaules, il avise mes bleus avec un regard critique.

- Comment tu t'appelles ?
- Qu'est-ce que ça peut te foutre ? Craché-je.

La veste m'engloutit complétement, elle est faite pour un gars plus musclé que moi, ça sent le propre, le déodorant. Bellamy pince les lèvres, penche la tête sur le coté avec un air blasé. Mes épaules s'affaissent malgré moi.

- Murphy, marmonné-je.  
- Murphy, répète t-il. Je te ramène chez toi, ok ?

Mon corps se tend comme un arc, complétement crispé. Je veux pas la revoir, pas comme ça. Si j'y pense pas et si j'y retourne pas, ça n'est pas arrivé, c'est pas réel. Bellamy, le type calme, sent le malaise, resserre les pans de sa veste autour de moi et pose une main sur mon épaule.

- Hey...

Hey quoi ? On saura jamais, Bellamy ne continue pas. Sa grande main frotte mon bras, il regarde à droite et à gauche, clairement perdu. Curieux, j'arrête de réfléchir et de me mettre en mode "survie", j'attends. J'attends de voir ce qu'il va faire. Bellamy frotte plus fort mon bras, il me fait mal mais je dis rien.

- Tu as besoin d'un endroit où passer la nuit ? Je suis pas un pervers, promis, sourit-il.
- C'est les pervers qui disent ça.
- Je suis l'exception qui confirme la règle, il faut croire.

Haussement d'épaule. Bellamy, le calme peut pas être pire que mon "beau-père".

- J'ai une petite-soeur qui doit avoir ton âge, Octavia.

Mon ex-beau-père. Un soupir échappe à Bellamy. La veste est chaude, je me sens totalement vidé. La main disparaît, pour mieux laisser place à un bras autour de mes épaules, qui guide gentiment sans forcer pour autant.

- Allez viens. J'habite à cinq minutes d'ici, si tu changes d'avis, tu peux toujours rentrer.

Je me laisse guider, tant pis si c'est un pervers. Mes pensées s'emballent, retournent à l'appartement miteux que je partage avec ma génitrice et mon beau-père. Partageais. Je me colle plus fort contre le bras autour de moi, je déteste ça d'habitude, qu'on me touche, qu'on soit tactile avec moi. On arrive devant un immeuble qui ressemble au mien, en mieux entretenus, en mieux tout court. Bellamy me fait gravir une flopée de marches, ouvre la porte d'un appart et me laisse entrer. Une vague alarme retentit dans ma tête mais je l'étouffe. J'en ai plus rien à foutre. Même si c'est un pervers, s'il me veut du mal... Et alors ? Je l'ai mérité de toute façon.

- Viens-là.

Une petite kitchenette, une chaise, Bellamy remue dans tous les sens, s'affaire dans la cuisine. Je me fais petit dans sa veste, mes doigts dépassent des manches, je me recroqueville pour les faire disparaitre sous le tissus. Une tasse fumante glisse devant moi, poussé par Bellamy, mes yeux se relèvent, il me sourit.

- Chocolat chaud. T'as l'air d'en avoir besoin.
- T'as pas de la vodka plutôt ?
- T'es pas facile facile, hein, soupire t-il.

Il pousse de nouveau la tasse vers moi, je la prends pour qu'il me lâche. Bellamy s'appuie contre le frigo, me parle de sa soeur qui est dans une école d'arts-martiaux, qui a un copain cool qui s'appelle Lincoln, qui est merveilleuse et bla bla bla... Je finis par décrocher entre deux gorgées de chocolat chaud. Mes paupières commencent à se fermer toutes seules, il m'a pas drogué, je suis juste... complétement mort. Je dois bailler puisqu'il dit:

- Je vais installer le clic clac.
- Si tu veux me violer, c'est le moment ou jamais, plaisanté-je.
- Arrête tes bêtises, grogne t-il.

Sa main ébouriffe mes cheveux au passage, je finis mon chocolat chaud avec des bruits de meubles qui se déplacent en arrière plan. Je termine allongé dans le lit avant de m'en rendre compte, Bellamy enlève mes godasses défoncées et les pose par terre et pose une grosse couverture sur mes épaules, mes yeux se ferment.

- Si t'as besoin, je suis dans la pièce d'à coté.

Un grognement pour toute réponse, Bellamy renifle avec amusement.

- C'est ça. Bonne nuit.

Le sommeil me tombe dessus.


Pour me quitter pas longtemps après, je me réveille en sursaut. La nausée me prend, j'ai mal au ventre, envie de dégueuler et une sueur froide recouvre mon dos. Je me lève et tourne en rond dans le petit salon, autour du clic clac, je suis pas désorienté, je sais où je suis. J'ai dormi. Alors que dans un appart, à trois pâtés de maison à peine... Ma tête se pose contre un montant de porte et cogne contre. J'ai dormi.

Le battant bascule, Bellamy, le calme, est là. Tout ébouriffé et les yeux presque fermés, ensommeillé.

- Qu'est-ce qui se passe ? Grommèle t-il.
- Ma mère est morte.
- Q-Quoi ?

Bellamy se passe une main sur le visage, se réveille. J'explique tout. L'horreur me pétrifie. Le pétrifie. Malgré tout, il passe un bras autour de moi, m'attire contre lui. J'ai envie de le repousser, je le connais pas ce gars. Je le connais pas et je déteste qu'on me touche. J'ai dormi. Je l'ai tué et j'ai dormi. Mes doigts se crispent sur son t-shirt.

C'est le bordel. Bellamy passe des coups de fil sans me lâcher, même s'il voulait, je suis pas sûr de pouvoir bouger les doigts. La soeur rentre de sa soirée, se plaint.

- On avait dit plus de chat érrant !

Bellamy la fait taire, je coupe tout, tous les bruits, les images, et je m'enferme dans ma tête.


Les jours suivants sont chaotiques, Bellamy m'a adopté aparemment. Il apprend à ses dépends que je suis qu'un connard mal élevé, pas tactile du tout contrairement à ce que j'ai laissé paraître le premier jour. L'enterrement, les questions des flics, dans cinq mois j'ai dix-huit ans.

- Il peut aller en foyer ou...
- Non, on va le garder à la maison, Octavia l'aime bien, sourit Bellamy.

C'est faux. Et je suis pas un chat errant. Mais j'ai pas envie d'aller en foyer en attendant mes dix-huit ans. Bellamy se fait passer pour un vieil ami, une vieille connaissance de la famille. Je dis rien. Si je dis que je le connais pas, ils vont m'envoyer en foyer. Les flics ne sont pas très regardants, ils s'en vont, affaire réglée.

- Pourquoi tu fais ça ? Demandé-je.
- Tu préfères aller en foyer ?
- Non.
- Alors ça me dérange pas de t'héberger le temps que tu finisses tes études... Mais crois pas que tu vas rester les bras croisés, chacun à ses corvées ici.

Je les fais pas. Et quand Octavia râle, je lui claque dans les dents que je peux faire ce que je veux parce que ma mère est morte. C'est méchant, je suis un vrai connard, sans aucun respect pour les morts. J'en ai tellement rien à foutre.

Je ne pleure pas. Ça veut pas dire pour autant que j'en chie pas, que ça me fout pas en l'air, que je revois pas les images la nuit, ou même en plein jour, quand je m'y attends le moins. Les quatre mois filent à toute vitesse, la blessure cicatrise doucement, les bleus disparaissent, Bellamy ne me met pas dehors. Je trouve un boulot. Un boulot de merde mais qui paye assez bien, je partage mon salaire en deux et j'en laisse une partie sur la table pour le loyer. Bellamy ne refuse jamais, prend la part que je laisse. Octavia est... passable. Quand elle ne passe pas ses nerfs sur nous et quand elle ne met pas en oeuvre ce qu'elle apprend dans son école bizarroïde.

Bellamy bosse dans un musée, il est agent de sécurité, il va à la gym trois fois par semaine, il fait du jogging le matin, il écoute trop fort la musique, il chante parfois mais très mal, il laisse toujours sa serviette trainer après la douche, il laisse un rond de café sur la table chaque matin avant d'aller travailler et son odeur empeste la salle de bain quand c'est mon tour d'y aller. Il a cinq ans de plus que moi et il aime les filles.

Ça m'empêche pas de le draguer, de me glisser dans son lit plusieurs soirs, quand je me sens d'humeur. Et ça ne l'empêche pas de refermer ses bras sur moi dans la nuit, quand il pense que je dors. Et ça ne l'empêche pas de passer une main dans mes cheveux, de me frôler.

De m'embrasser sur la bouche, enfin, il était temps. Ah oui, parce qu'il est long à la détente, en plus de tout ça.

- Je crois que je suis pas vraiment hétéro, m'avoue t-il.
- Sans blague, raillé-je.

Tu m'as fait passer de l'autre coté de la barrière... maintenant c'est mon tour.



Fin
Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
Messages : 1927
Date d'inscription : 30/07/2012

The 100 - pas de spoil - De l'autre coté de la barrière Empty
MessageSujet: Re: The 100 - pas de spoil - De l'autre coté de la barrière The 100 - pas de spoil - De l'autre coté de la barrière Icon_minitimeLun 26 Sep - 11:14

BOH JADORE TELLEMENT LA DERNIERE PHRASE ! Trop trop trop bien. J'ai un grand sourire et des petites bestioles dans mon ventre qui remuent.
C'était triste et attachant et triste et mignon ! Purée de bois. C'était wouah. Comme toujours. Va falloir que je fasse mon vocabulaire pour commenter tes fics, j'ai de plus en plus de mal tellement elles sont wouah.
J'en aurais voulu plus tiens ahaha <3
Mais cette fin quoi <3
rooh <3
The 100 - pas de spoil - De l'autre coté de la barrière
Revenir en haut
Page 1 sur 1
Sujets similaires
-
» Saiyuki - Sans spoil - Son côté sombre
» The 100 - pas de spoil - En vie
» Sherlock - pas de spoil - Les SMS
» [SPN x Psych (Spoil s06 pour SPN, spoil s05 pour Psych) Enquête en miroir (4)]
» [SPN x Psych (Spoil s06 pour SPN, spoil s05 pour Psych) Enquête en miroir (3)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Swato-
Sauter vers: