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Original - pas de spoil - Chère Edith

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Swato
Swato
Dieu vis sur une tortilla.
Messages : 1062
Date d'inscription : 08/08/2013

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MessageSujet: Original - pas de spoil - Chère Edith Original - pas de spoil - Chère Edith Icon_minitimeSam 9 Jan - 22:16

Fandom: Original
Prompt: Je ferme très fort les yeux et tout devient noir.
Note:... J'espère que ce petit pavé vous plaira !



Wildfield-side, le 09 janvier 1701




Chère Edith,



Je me suis longtemps interrogée sur la vie et la façon dont les choses se mettent en place, autant pour vous éprouver que pour vous apporter les plus grandes joies imaginables. Dans votre précédente lettre, vous me demandez une faveur que j'ai hésité à vous accorder. Vous raconter les événements tels qu'ils se sont réellement déroulés pour votre frère ne me mène pas qu'à vous expliquer les péripéties de ces dernières semaines mais celles de toute une vie, la mienne. Sachez que si après ce récit, vous en venez à me tenir responsable, je ne trouverais pas en moi la moindre parcelle d'énergie pour m'en défendre, juste assez pour regretter que les choses ne se soient pas passées différemment.

Mon histoire commence par une collision.

Je me trouvais en ville avec ma mère, nous devions recevoir notre tante et son époux pour le diner et de nombreuses emplettes s'imposaient si bien que nous nous étions séparés pour les achever le plus rapidement possible. Elle, chez le boucher, et moi chez le boulanger. Je me souviens encore du temps qu'il faisait, du soleil qui caressait mon visage et de la légère brise qui soufflait dans les rubans que j'avais noué à mes cheveux, c'était vingt ans auparavant, j'avais dix-sept ans.

Alors que j'allais traverser la rue, quelqu'un m'a percuté de plein fouet, le souffle m'a quitté et les achats que je tenais contre moi ont manqué de m'échapper des mains. Le jeune-homme qui s'était écrasé contre moi a pris ma main pour m'aider à retrouver mon équilibre, sa prise était ferme mais pressée, son allure était si particulière que je n'ai pu m'empêcher de le dévisager. Je me rappelle ses yeux noirs sous une frange en désordre, une incisive fendue qui donnait à son sourire un air malicieux et des vêtements débraillés malgré leurs propretés. Son sourire s'est agrandi un instant mais il ne m'était pas adressé, ses pensées semblaient être ailleurs. Il s'est envolé aussi vite qu'il m'a bousculé, en un coup de vent. La respiration me manquait toujours lorsqu'un deuxième homme m'a pris le bras avec galanterie et inquiétude. "Allez-vous bien, Mademoiselle ? J'ai vu ce rustre vous emboutir, laissez-moi vous donner le bras jusqu'à votre prochaine destination.". Sa voix était douce comme du miel, je lui ai souri et lui ai assuré que j'allais fort bien, que j'étais capable de m'y rendre par mes propres moyens sans que mes pieds ne se dérobent sous moi mais il a insisté.

Nous avons conversé jusqu'à arriver chez le boulanger. Il était gentil, les yeux bleus et une couronne de cheveux blonds sur la tête, charmant, de haute condition. J'ai apprécié sa compagnie, bien que son intelligence m’ai quelque peu ébloui et m’ai fait me sentir gauche. Maladroite, je l'ai remercié de s'être donné la peine de m'accompagner, il a balayé mes remerciements d'un sourire et m'a fait promettre d'être prudente sur le chemin du retour avant de me donner son nom. Mr Hamilton. Votre frère, ma très chère Edith.

Notre toute première rencontre, celle qui a amorcé nos plus grandes joies et nos plus grands malheurs. En retrouvant ma mère cet après-midi là, je me suis attelée à lui raconter mes mésaventures dans les moindres détails, le perturbateur, votre frère et la charmante conversation. Elle s'est extasiée et a immédiatement planifié une invitation pour ce très cher Mr Hamilton qu'elle a surnommé "mon sauveur". Elle s'est fait une joie de raconter à qui voulait l'entendre la rencontre fortuite, le sauvetage dont j'avais été l'objet, les nuances de l'histoire se sont mises à changer. Mr Hamilton m'avait arraché aux griffes d'un brigand qui tentait de me voler une miche de pain. Il l'avait fait fuir d'un bon coup de cane et le fripon s'était sauvé sans demander son reste.

Le rouge me monte encore aux joues à ce souvenir, l'histoire était tellement convaincante et tant répétée que je me suis mise à revivre l'instant comme s'il avait réellement eut lieu. Mr Hamilton était mon sauveur. J'étais exaltée à l'idée de le revoir.

Notre invitation n'est pas restée sans réponse. Mr Hamilton nous a envoyé une missive dans laquelle il nous disait être ravie d'accepter un diner, qu'il se faisait une joie de me revoir afin de s'assurer que j'allais bien et que l'incident ne m'avait pas laissé dans de mauvaises dispositions. Je vous avoue, Edith, n'avoir pas saisi la nature de cet échange entre mère et lui. J'étais jeune, naïve et contente à la perspective de me faire un nouvel ami. Ma mère avait d'autre projet pour moi, mais nous y reviendrons plus tard.

De temps à autre, je me plaisais à sortir de notre propriété, la marche me faisait le plus grand bien. La nature était luxuriante dans notre petite bourgade perdue au coeur de la campagne, je m'épanouissais dans cet environnement sauvage, dépourvu de règles, comme une enfant encore insouciante. Seule, je prenais les sentiers que personne avant moi n'avait foulé. Un endroit en particulier m'attirait, une rivière calme et tranquille où il m'arrivait de tremper les pieds tout en me perdant dans les pages d'un roman, mon endroit secret. Du moins je le croyais, jusqu'à ce jour.

C'était le jour du dîner organisé en l'honneur de mon sauveur, j'étais nerveuse et la rivière se prêtait joliment à mon anxiété. Ses remous paresseux apaisaient mon humeur et une fois ma tête posée dans l'herbe, le sommeil m'a cueilli. J'étais perdue entre rêves et réalité, l'esprit encore brumeux, quand des gouttes d'eau m'ont complétement réveillée, je me suis redressée, persuadée qu'il pleuvait, mais ce n'était rien de tout cela.

De l'autre coté de la rivière, un homme se tenait accroupi et me dévisageait avec curiosité, sa main était mouillée, il venait de m'éclabousser. "J'ai presque cru que vous étiez morte mais vous ronfliez si fort..." a t-il plaisanté. Je me suis indignée, écarlate, je me suis écriée que je ne ronflais pas et l'ai accusé de m'avoir arrosé, il s'est contenté de rire et je ne me souviens pas d'un instant dans ma vie où je me suis sentie plus vexée. Je me suis levée, j'ai récupérée mon livre mais il a continué, d'un ton railleur "Et si vous aviez perdu connaissance, m'auriez-vous accusé de ne pas vous avoir porté secours ? Comment aurais-je du vous éveiller, aurait-il fallut que je traverse la rivière à la nage pour ne pas blesser vos sentiments ?". Emplie de gêne, d'une rage incompréhensible à la sensation d'avoir été surprise dans un moment de vulnérabilité, je lui ai lancé un regard noir en lui disant que c'était ce qu'un gentleman aurait fait. Son hilarité n'a fait qu'augmenter "Force m'est de constater que je ne suis pas un gentleman. Maintenant que je suis assuré que vous êtes vivante, il ne me reste plus qu'à retourner à ma pêche.". Fulminante, je lui ai lancé à la cantonade "j'espère qu'elle sera mauvaise" et j'ai tourné les talons, son rire m'accompagnant dans ma retraite.

Le soir même, Mr Hamilton est arrivé dans notre humble demeure. Comme vous le savez, ce n'est pas un logis très luxueux, la condition de votre frère était bien supérieure à la mienne. Cela ne l'a pas empêché de complimenter ma mère sur la tenue de sa maison, sur les pièces et mon père sur sa bibliothèque bien fournie. Je ne l'ai pas quitté des yeux de toute la soirée, il était beau, ses pommettes hautes lui conféraient un air tranchant et terriblement intelligent qui me faisait rougir et perdre mes moyens lorsque l'on m'adressait la parole. Nous avons diné dans une atmosphère fort engageante, il était charmant, nous étions charmés. Il m'a parlé de vous ce premier soir, sûr que votre présence me serait bénéfique comme ma présence à vos cotés vous serez profitable, il souhaitait que nous fassions connaissances, que nous nous côtoyons et je n'avais aucune objection à cela, bien au contraire.

Après ce diner, tout a pris une autre dimension. Nous nous sommes rencontrés la semaine suivante, je n'avais jamais vu un endroit aussi merveilleux que votre domaine, j'aurais aimé me perdre dans le jardin pendant des heures, arpenter les sillons, paresser près des fontaines et m'asseoir sur un banc dans le parc. J'entrais dans un nouveau cercle, avec de nouvelles connaissances. Mais ce que je n'avais pas imaginé, ma chère Edith, c'était les règles qui allaient de paires avec ce nouveau cercle. Il vous faut imaginer l'espace d'une seconde ce que je ressentais à l'époque de mes dix sept ans, à peine sortie de l'adolescence, moi qui était si libre de mes mouvements, sans personne pour reprendre mes gestes ou me dire que ce que je faisais était inconvenant. Comme cela a été cruel de me trouver ainsi confronté à la pauvreté de mes manières, à ce cadre qui m'étouffait un peu plus chaque secondes, aux regards désapprobateurs de vos parents lorsque l'enthousiasme débordait de ma poitrine et que je sautillais comme une enfant alors qu'il aurait fallut que je reste calme et mesurée comme une dame.

Ma liberté, il me fallait la récupérer.

Mais comment procéder ? La maison croulait sous les cadeaux de mon sauveur, de ce cher Mr Hamilton que j'aimais comme un précepteur, que j'admirais comme une fille admire un vieil ami. Ma mère s'est mise en tête de redécorer la maison à l'image de la votre, bien que les revenus de mon père ne nous le permettent pas, elle s'est mit à parler comme une dame de la cour, à me reprendre, si bien que ma demeure n'était plus un havre de paix mais une réplique exacte de la votre. Un seul endroit où trouver le repos: la nature.

Je me revois sortir de la maison, emprunter une balade à travers champs sans prêter attention à la boue, tendre les mains et sentir les épis de blés effleurer mes paumes nues, le vent souffler dans ma robe... L'oxygène me revenait, la liberté m'appelait. Cette émancipation, bien que temporaire, m'a grisé, je me suis mise à courir en fermant les yeux très fort, pour que tout devienne noir derrière mes paupières, pour oublier la pression qui pesait sur mes épaules. Je me suis perdue. Pouvez-vous le concevoir, chère Edith ? Je m'étais perdue au beau milieu de la campagne et pourtant je n'étais pas inquiète. Un sourire calme flottait sur mes lèvres, la brise avait fait s'envoler le ruban qui nouait mes cheveux, je l'avais regardé filer à travers le ciel comme un oiseau volant à tire d'ailes, j'en avais ris de bonheur.

Les nuages blancs ont viré au gris et la pluie s'est mise à tomber, j'ai fermé les yeux et j'ai levé le visage vers le ciel pour mieux sentir les gouttes de pluie sur ma peau. Elle était tiède, bienvenue. J'ai continué ma route sans me préoccuper de ce qui se trouvait derrière moi, le passé, le présent, le futur, tout n'était qu'idée imprécise, oubliée.

L'eau a ameubli la terre, vous allez devoir me pardonner, chère amie, mes souvenirs de cet instant me sont toujours restés flous, comme vu à travers un voile. Je me souviens avoir glissé et être tombée, ma tête a sûrement heurté une roche, je me suis évanouie.

De vagues réminiscences me sont revenus plus tard, des paroles chuchotées, une voix grave et inquiète, un bras autour de mes épaules, ma tête dodelinante, une épaule robuste sous ma tempe, une sensation horrible de froid et d'humidité.

Lorsque je suis revenue à moi, j'étais allongée dans un lit inconnu, dans une chambre modeste mais tout aussi inconnue. Le jour était tombé, tout était plongé dans la pénombre, seule la lune éclairait la pièce. Je ne me souvenais de rien, j'ai paniqué. Je me suis redressée si vite que la tête m'a tourné mais j'étais si déterminée à découvrir quel était cet endroit que je me suis agrippée à tous les meubles pour sortir. Rendue faible par mon escapade et ma période d'inconscience, je n'ai pas entendu les marches craquer, je n'ai pas vu l'homme qui montait les escaliers, ce n'est qu'en arrivant face à lui que je m'en suis rendue compte. Une assiette à la main, il m'a toisé de la tête au pied avec réprobation et c'est alors que je l'ai reconnu. C'était le brigand, l'homme qui m'avait bousculé avant que Mr Hamilton ne vienne à mon secours. "Que faites-vous debout, avez-vous perdu l'esprit ?" a t-il tonné. Cette voix m'a ramené trois mois en arrière, vous l'avez deviné, n'est-ce pas ma bonne Edith ? Il s'agissait de l'homme de la rivière. De celui qui m'avait éclaboussé.

Le trouble m'a saisi, comment avais-je fait pour ne pas le reconnaitre la deuxième fois ? Il est vrai que la rivière est large, que je n'avais jamais entendu le son de sa voix, mais mon imagination s'était joué tellement de fois le jour du sauvetage que j'avais cru pouvoir reconnaitre l'avorton entre mille. J'étais si éprouvé par mes pensées et par ma chute qu'un vertige m'a saisi, je me serais écroulée s'il n'avait pas eut le réflexe de passer un bras autour de ma taille pour me soutenir.

Il m'a aidé à regagner le lit, a posé l'assiette sur mes genoux et est allé s'asseoir sur une chaise, à mon chevet tandis que je l'observais. "Où suis-je ? Que s'est-il passé ?" ai-je chuchoté. Il a grogné, s'est passé une main dans les cheveux, il paraissait exténué. "Il s'est passé qu'à force de gambader dans les prés comme une brebis égarée, vous êtes tombée dans la gueule du loup".

L'expression m'a saisi d'effroi, me voulait-il du mal ? Cela a du se voir sur mon visage, il s'est esclaffé "La Gueule du Loup, c'est comme cela que l'on appelle l'endroit où je vous ai retrouvé inconsciente. Mangez". Je me suis exécutée, soudainement intimidée, hors de ma zone de confort. Il ne s'agissait pas des plats raffinés dont j'avais l'habitude, la nourriture était simple. J'aurais pu apprécier mon repas s'il ne m'avait pas regardé avec autant d'insistance.

Je lui ai demandé comment il s'appelait, un sourire en coin a éclairé son visage "vous voulez connaître mon nom ? Il me semblait qu'il ne vous intéressait pas tant que cela lors de notre dernière rencontre". Surprise et honteuse, j'ai ravalé ma fierté "Vous m'avez offert votre aide et un abri, j'aimerais seulement savoir qui je dois remercier". Ses yeux noirs étaient rivés sur la fourchette qui tremblait doucement entre mes doigts "Je n'ai pas besoin de vos remerciements. Mangez et ne prononcez plus un seul mot" a t-il reprit durement en se levant brusquement pour sortir. C'était sans compter mon acharnement "s'il vous plait" ai-je insisté, la voix ferme. Il s'est interrompu, les doigts autour de la poignet de la porte, il m'a jeté un regard par dessus son épaule. "Thomas". Mes épaules se sont détendues, j'ai hoché la tête avec reconnaissance. "Merci, Mr Thomas". Aussi changeant que le temps cet après-midi là, son expression s'est fermée, il est sorti en claquant la porte.

Malgré le caractère en apparence désagréable de Mr Thomas, il s'est efforcé de faire de ma visite imprévue un séjour agréable. Il a prévenu mes parents le lendemain même, un médecin s'est déplacé pour m'examiner et après avoir établi que je devais garder le lit une semaine entière et qu'il n'était pas avisé d'envisager un retour au domaine qui allongerait ma période de convalescence, on s'est excusé avec profusion pour la gêne occasionné à ce brave Thomas qui n'en finissait plus de se renfrogner. Je le soupçonnais de regretter de m'avoir sauver, il semblait détester le nombre de personne qui déambulait chez lui sans la moindre gêne. Ma gouvernante fut chargée de rester avec moi pour faire office de Chaperon, ce qui atténua de loin le coté aventureux de toute cette histoire.

Quand il nous arrivait d'être seul, je descendais les escaliers malgré les ordres du médecin et je m'asseyais sur le fauteuil, au coin du feu. Curieuse et enhardie par l'absence du propriétaire qui était sorti faire quelques besognes dont j'ignorais la teneur, je menais mon enquête. Aucun livre sur les étagères mais des sculptures d'animaux en bois, faites à la main. Un chien massif m'observait du coin de l’œil, la langue pendante mais l’œil vif, il me suivait où que j'allais. Aujourd'hui encore, je me demande s'il était là pour me surveiller ou pour me protéger. Je traversais les pièces simples, sans décorum, le soleil traversait les fenêtres et des particules de poussières dansaient dans ses rayons. Ma gouvernante me sermonnait "Tenez-vous tranquille, Mademoiselle de Beauville !", en vain.

Et soudain, la porte s'ouvrait, et Mr Thomas me surprenait en pleine fouille, à la plus grande honte de mon chaperon. Il plissait les yeux, regardait les alentours, comme pour vérifier que je n'avais rien volé, moi, la fille d'un rang plus élevé que le sien. Il posait ce qu'il avait dans les mains, sifflait le chien et m'aboyait un "ne touchez à rien" avant de retourner à ses affaires.

Je ne souviens pas m'être ennuyé une seule seconde, c'était encore mieux que d'être dans la nature, d'être dehors. La maison de Mr Thomas respirait la simplicité, le frais, le naturel. Rien n'était surfait, tout était ce qu'il semblait être, mon cœur bondissait aux choses les plus simples, comme si je découvrais le monde pour la première fois.

Très chère Edith, vous souvenez vous de votre visite ? Vous souvenez vous de cette petite maison perdue au milieu des bois, modeste mais bien entretenue, de ce chien qui gardait loyalement le logis ou se reposait au coin du feu, de ce jeune-homme aux cheveux bruns et aux yeux aussi noirs que le charbon, de son incisive cassée et de l'air espiègle qu'il avait lorsqu'il souriait ?

La veille de mon départ, partiellement remise de mes aventures, ma mère m'a rendu visite. "Ma chère Rose" m'a t-elle dit. "Le ciel soit loué, nous allons pouvoir rentrer à la maison ! Mr Hamilton demande très souvent de tes nouvelles, il ne pouvait se libérer de ses obligations mais te souhaite de vite te rétablir !". J'ai souri "Je suis reconnaissante à Mr Thomas de m'avoir secouru, sans son aide, je ne serais certainement plus là à l'heure qu'il est". Elle m'a tapé gentiment sur les doigts "ne dis pas de bêtises, nous t'aurions retrouvés quoi qu'il en coûte ! Ma chérie... Pourquoi l'appelle-tu Monsieur Thomas ? Thomas suffit amplement !". Sa rebuffade est resté longtemps ancré dans mon esprit, j'ai froncé les sourcils "Je l'appelle Monsieur Thomas parce qu'il refuse de me dire son nom de famille, voilà tout" ai-je répondu, perplexe. L'expression de pitié sur les traits de ma mère me hante encore "Il n'y a rien d'étonnant à cela ! Il ne voulait certainement pas que tu saches qu'il est un fils illégitime" a t-elle chuchoté sans aucune discrétion. "Illégitime ?" ai-je répété. Elle a hoché la tête "Le fils de Mr Richards, même si personne ne l'admettra jamais. La mère de ce pauvre petit en est morte de chagrin lorsqu'il l'a renvoyé du domaine. Elle était femme de chambre".  

Cette conversation m'a tenue occupée le reste de l'après-midi. Ainsi, Mr Thomas était le fils illégitime d'un de nos plus proches voisins, Mr Richards. J'enrageai silencieusement. Comment un homme marié pouvait-il tromper sa femme de façon si éhonté ? Comment pouvait-il laisser une femme enceinte dans un tel désarroi sans lui venir en aide ? Pauvre Mr Thomas, Pauvre Mme Thomas. C'est ce que je me suis répétée toute l'après-midi, Edith, Pauvre Mr Thomas.

Ce soir là, je me suis risquée à descendre sans attendre qu'il ne m'apporte une assiette, ma gouvernante sur les talons. Je me suis assise à table, il m'a regardé avec circonspection mais n'a pipé mot lorsque je l'ai aidé à mettre le couvert. Le chien, que j'avais surnommé "Puppy" à la mode anglaise à cause de son pelage touffu, se collait à ma jambe et réclamait des caresses, je ne voyais pas d'inconvénient à les lui donner. Il a filé cependant dès que le plat a touché la table. Mr Thomas s'est assis à table mais n'a pas récité les grâces, nous avons toutes deux baissé la tête en faisant une rapide bénédiction dans nos têtes avant de manger à notre tour.

"Êtes-vous toujours si silencieux, Mr Thomas ?" l'ai-je taquiné. Il a relevé la tête et m'a dévisagé avant de répondre "A qui devrais-je parler ?". J'ai baissé les yeux sur mon verre de vin "Mais à moi, je suppose". Il a reniflé avec amusement, a posé son propre verre "Avez-vous besoin d'être divertie ? Vos amis et parents ne vont ont-ils pas déjà occupé toute la journée ?". J'ai crus distinguer une pointe de ressentiment dans ses paroles mais sans en être certaine. Ma vieille gouvernante a ouvert la bouche, l'a refermé et est retournée à son repas. "Que voulez-vous dire ?" ai-je osé demandé. Mr Thomas s'est appuyé dans le fond de sa chaise, a croisé les mains sur son ventre "Votre convalescence touche à sa fin, je n'ai pas à satisfaire la curiosité qui vous pousse à vous joindre à ma table ce soir. Je n'ai pas non plus besoin que l'on me rappelle mon rang, vos amis me l'ont déjà fait comprendre tout au long de la semaine". La surprise m'a fait lâché mes couverts "Ils ont... qu'ont-ils fait ? Ai-je demandé. Un petit sourire a élargi ses lèvres, sa voix était comme du tonnerre enrobé de miel, douce mais meurtrière "Ce brave bâtard de Thomas, un bon gars. Dommage que la putain qui lui servait de mère n'ait pas su garder ses vêtements sur elle". Un hoquet m'a échappé, ma gouvernante s'est écriée "Voyons, Thomas ! Est-ce ainsi...". Mr Thomas l'a coupé et a tapé du poing sur la table en me toisant avec dureté "Mes paroles vous choquent ? Êtes-vous assez divertie ?!" a t-il tonné.

J'ai sursauté sans pouvoir m'en empêcher, il a pris son assiette et l'a jeté dans un bac en bois dont il se servait pour nettoyer les couverts. Je me suis mise à trembler, de peur et de rage mêlée "Vous n'êtes qu'une brute. Je voulais seulement...". Il s'est tourné, toujours aussi furieux "Que vouliez-vous ?" a t-il demandé, il ne criait plus, mais cela ne faisait aucune différence. Ma gouvernante s'est levée, a croisé les bras "C'en est assez, surveillez vos manières, jeune-homme, on ne parle pas ainsi à une dame". Mr Thomas semblait ne pas l'entendre, son attention était rivé sur moi. J'ai relevé la tête et j'ai planté mes yeux dans les siens avec défi, malgré les larmes qui roulaient sur mes joues "Je voulais faire preuve de gentillesse après ce que vous avez fait pour moi. Mais les bêtes impulsives de votre espèce mordent les mains qu'on leur tend plutôt que de les serrer en toute amitié alors je m'abstiendrais ! Bonsoir !".

J'ai quitté la table et ai monté les escaliers quatre à quatre sans me soucier de ma gouvernante qui tentait de me rattraper en criant mon nom, je me suis enfermée dans la chambre que j'occupais depuis mon arrivée ici. J'étais dans un tel état que je me suis mise à déambuler dans la pièce, à tourner en rond, à pleurer sans réellement comprendre ce que je pleurais. Pleurais-je parce que j'étais effrayée ? Non, il ne s'agissait pas de cela. J'étais triste que Mr Thomas ait réagi de cette façon, vexée qu'il ait repoussé mon offre d'amitié sans même m'accorder le bénéfice du doute. Je me suis endormie très tard cette nuit-là, les yeux gonflés et le cœur lourd, non sans quelques cauchemars déplaisants.

Le lendemain, mes parents se sont déplacés en calèche pour me raccompagner à la maison. Ils ont eut une brève discussion avec Mr Thomas dans le séjour, assez pour me faire rougir de honte lorsque j'ai entendu avec quelle familiarité ils s'adressaient à lui, en le tutoyant, en utilisant du vocabulaire si simpliste qu'un enfant de trois ans les aurait compris, en l'appelant "petit Thomas" ou "brave Thomas". Vous ne pouvez imaginer l'embarras qui m'a embrasé le cœur quand ma mère, ma propre mère, lui a tapoté la joue avec un sourire gigantesque, comme si elle lui accordait une faveur. Combien j'en ai pleuré alors, une fois rentré au domaine, sans comprendre la tristesse qui m'étreignait, sans me douter un seul instant que l'inévitable s'était déjà produit. Ma chère Edith, oserez-je jamais vous l'avouer ?

J'ai repris mes activités, le piano sous votre tutelle bienveillante, les après-midi de lectures et d'études, nos sorties dans nos cercles habituels... Mr Hamilton est venu me voir plusieurs fois après cela, ravi que ma santé se soit améliorée et que je sois assez en forme pour rendre visite à sa très chère sœur, vous. Malgré le retour à la normale, mon esprit vagabondait, se perdait vers la maisonnée qui paraissait avoir poussé au beau milieu des bois, comme un champignon sauvage, à Puppy et son propriétaire impétueux et brute. Edith, quand j'y repense, mon cœur en bat la chamade, comme à l'époque. J'ai choisi le jour où mes parents sont partis visiter des amis à Paris pour échapper à la vigilance de ma gouvernante et j'ai marché jusqu'à la rivière.

Je ne savais pas à quoi je m'attendais, peut-être pensais-je voir un signe. Mais il n'y avait rien, rien que l'étendue d'eau, calme, l'herbe et les fleurs sauvages à perte de vue. Je me suis assise, ai enlevé mes chaussures et ai trempé mes pieds dans l'eau. Je suis restée immobile, jusqu'à ce que ma peau se fripe et que la froidure de la rivière ne me fasse frissonner. Mon esprit s'échappait sans que je ne parvienne à le museler. Lasse d'attendre, je suis revenue à la maison où ma gouvernante m'a sermonné longuement sur mes escapades dangereuses, je ne l'ai écouté que d'une oreille distraite.

Mes dix-huit ans approchaient, votre frère a été très généreux en m'offrant un joli chapeau ainsi qu'un ruban assorti, l'attention m'a fait rougir de plaisir et je me suis empressée de les porter lors d'une de nos sorties en ville. C'est à cette occasion que j'ai revu Mr Thomas pour la quatrième fois. Nous étions chez le cordonnier, vous avez décidé de vous attarder dans la boutique pour essayer une paire de chaussure, j'étais fatiguée et ai décidé de vous attendre dehors. Mr Thomas a manqué de me marcher sur le pied, il allait continuer sa route quand son regard a croisé le mien, il s'est arrêté. Étonnée par cette rencontre soudaine, ma bouche s'est ouverte de façon stupide, je ne me suis reprise qu'en me faisant violence "Mr Thomas, quelle bonne surprise !" l'ai-je salué, sincère. Il avait l'air tout aussi ébahi que moi, peut-être pensait-il ne jamais me revoir, il a reculé d'un pas et m'a fait un signe de tête "Mademoiselle De Beauville" a t-il grommelé en réponse. Un silence inconfortable s'est installé, une impatience incongrue m'habitait, un feu attisé par l'absence d'animosité sur ses traits, j'ai souri "Vous semblez déterminé à me bousculer à chaque coin de rue, Mr Thomas. Je vais finir par croire que vous possédez quelques rancœurs d'une vie passée à mon égard".

Il a relâché son souffle, un rire s'y reflétait, il a secoué la tête, ses lèvres se sont étirées aimablement vers le haut "Rien de tout cela, je vous assure". Je souriais si fort que mes joues étaient douloureuses "Allez-vous toujours à la rivière pour pêcher ?" lui ai-je demandé. Ma question lui a fait froncer les sourcils, ses yeux ont examinés mon visage avec prudence "Cela m'arrive quelque fois, en effet. Vous y endormez-vous toujours dans l'espoir d'effrayer quelques messieurs ?" a t-il plaisanté. Un rire m'a échappé, il a ri avec moi de bon cœur, malgré la convenance et le regard des passants sur nous. "Je m'y rends toujours mais ne m'y endors plus" lui ai-je assuré. "Bien" a t-il souri. La porte s'est ouverte et vous êtes sortis de la boutique, Mr Thomas s'est redressé comme s'il venait tout juste de se souvenir qu'il était en ville et pressé "Au revoir, Mademoiselle". Je lui ai fait un signe de tête "Au revoir, Monsieur" et l'ai regardé partir jusqu'à le voir disparaitre.

Vous avez pris mon bras avec familiarité, comme les deux comparses que nous sommes, m'avez souri avec tendresse en me demandant qui était ce jeune-homme et je vous ai répondu qu'il n'était qu'une connaissance.

Votre frère et vous avez organisé une réception pour mon anniversaire, j'en étais gênée mais excitée à la fois. Tout ce monde qui me connaissait à peine et se précipitait pour me souhaiter un très bon anniversaire, je me trouvais vite étourdie par les danses, la musique, les félicitations, les sourires. J'ai dansé trois fois avec Mr Hamilton et ai accordé deux ou trois danses à d'autres hommes. J'étais ivre de bonheur.

Du moins jusqu'à ce que j'aperçoive Mr Richards discuter avec votre frère. La conversation que j'avais entretenu avec ma mère m'est revenu instantanément en mémoire et avec elle, le passé de ce Monsieur que je croyais bien sous tout rapport avant de faire la connaissance de Mr Thomas. Je l'observais du coin de l’œil, cherchant les ressemblances filiales, je ne trouvais qu'une vague similitude dans le carré de la mâchoire mais rien qui ne me saute aux yeux. Sa femme était à son bras, souriante et de bonne humeur. Comment faisait-elle ? Le savait-elle ? Était-elle au courant que son mari avait renvoyé une femme de chambre alors que celle-ci était enceinte de son mari ? Qu'un garçon possédant le même sang que son époux habitait dans cette même ville ? Soudain, rester dans cette salle de réception ne m'a plus paru possible, il fallait que je sorte, que je respire.

Je suis sortie sur le balcon et ai pris un "bon bol d'air" comme aime si bien à dire ma gouvernante. Les étoiles brillaient haut dans le ciel et plus je les observais, plus j'avais envie de m'allonger sur le sol pour me perdre dans leur contemplation. Ma chère Edith, j'aurais tant aimé vous faire découvrir mon monde comme vous m'avez montré le votre. Il n'y a pas plus beau spectacle que le ciel une fois le soleil couché, à ce moment où tout le monde dort, où l'on se demande si quelqu'un d'autre est allongé là, dans l'herbe mouillé de rosé, à s'émerveiller d'un tel tableau. J'aurais pu rester ainsi des heures sans bouger, sans me lasser.

C'est ainsi que votre frère m'a trouvé, il s'est posté silencieusement à mes cotés et s'est accoudé à la balustre, ses cheveux blonds formaient un halo autour de son visage, je m'en souviens comme si cela s'était produit la veille. Il s'est tourné vers moi et m'a souri "Vous semblez pensive. Je vous ai vu quitter la salle comme si vous aviez le diable au trousse". Je me suis contentée de sourire sans répondre. Me croirez-vous si je vous avoue qu'à ce moment-là et malgré les nombreux mois que nous avions passé en la présence l'un de l'autre, j'étais toujours intimidée ? "Entre vous et moi, j'ai profité du fait que vous vous étiez éclipsé pour prendre moi même congés" a t-il ajouté avec un sourire. J'ai ri "Cela ne vous ressemble pas, Mr Hamilton. La compagnie est-elle si désagréable ?" ai-je plaisanté. Puis l'image de Mr Richards s'est imposé à mon esprit et j'ai perdu ma gaieté. "Désagréable ? Non. Mais elle est certainement moins agréable que la vôtre" a t-il répondu sans se douter de mon malaise. Mon cœur a fait un bon dans ma poitrine et je ne sais toujours dire aujourd'hui si c'était d’étonnement ou de panique. Je me suis empourprée mais suis parvenue à garder mon flegme habituel "Cessez vos flatteries, Monsieur. J'ai vu de très jolies jeunes-filles dans le hall qui meurent d'envie de danser avec vous. En vous retenant pour deux danses, j'en ai privé certaines de votre compagnie, ne les faites pas plus attendre".

Ma réponse a du le vexer, il a incliné la tête et s'est retiré. Je suis restée sur le balcon. Comment vous expliquer le tourment dans lequel je me trouvais ? J'avais l'impression qu'une pelote de laine s'était entortillée quelque part entre ma poitrine et mon estomac, chaque fil correspondait à un sentiment, à une pensée et j'avais beau tirer sur une extrémité pour les démêler, je ne faisais que m'empêtrer un peu plus.

Je suis retournée dans la salle de réception, vous m'avez rapidement repéré parmi la foule et avez pris mon visage en coupe entre vos mains, toujours tendre, gentille. "Allez-vous bien, Rosie ? Vous êtes un peu pâle...". Je vous ai souri malgré mon trouble et ai hoché la tête "Je dois être un peu fatiguée, ce n'est rien". Mon père est apparu à mes cotés, comme s'il avait toujours été là "Nous allons rentrer, j'espère que notre départ ne vous vexe pas, Mademoiselle Hamilton ?". Vous avez souri et nous avez assuré que vous alliez continuer la fête en mon honneur et que nous pourrions tous en discuter le lendemain si nous étions assez en forme après tant de festivités. Je vous ai fait mes au revoir et nous sommes partis.

Ma mère n'a cessé de s'extasier sur le fait que Mr Hamilton m'ait invité à dansé trois fois ce soir-là, je l'entendais parler de projet, de fiançailles, de mariage tandis que mon père essayait de restreindre son engouement en lui rappelant que je ne faisais pas parti du même cercle social que vous, ce à quoi ma mère lui répondait que si vous n'aviez pas hésité à m'introduire dans votre cercle par vous-même c'est que vous aviez forcément pour projet de m'inclure dans la famille. Quel guet-apens, Edith ! A dix-huit ans, je n'avais pas à l'esprit de me marier, je me pensais trop jeune, je ne savais rien de l'amour, excepté celui que je vouais à mes parents, aux livres et à la nature !

Et tandis qu'ils argumentaient sur mon cas, je pensais à Mr Thomas qui vivait dans une maison au milieu de la foret, qui pêchait... Si je m'y rendais à pied, est-ce que je le verrais ?

Je n'ai pas tenu une semaine avant d'essayer de croiser de nouveau sa route, je me suis précipitée dans les champs, vers la rivière. Cette exaltation folle, ces courses à travers les herbes hautes, mes paumes qui s'écorchaient sur les écorces trop rugueuses... Une vraie sauvageonne. Combien de fois m'avez-vous appelé ainsi avant que la vie ne me domestique ?

Je l'ai vu au loin, il était accroupi près du bord, la tête baissée vers les eaux calmes. Mes pieds ont hésité, mes yeux l'ont détaillé en secret. Il portait une chemise blanche, ample et passée de mode mais propre, le vent avait taquiné ses cheveux pour y mettre du désordre. Je ne voyais pas ses yeux de là où je me tenais mais je les savais noirs comme le charbon.

Il a relevé la tête et j'ai sursauté comme la dernière des sottes. "Oh... Vous êtes là" a t-il balbutié. Je me suis approchée avec hésitation, regrettant de ne pas avoir pris un livre pour m'occuper les mains "Oui, je le suis" ai-je répondu, tout aussi sottement. Mr Thomas a hoché la tête sans me quitter des yeux. Nous étions tous les deux de chaque coté de la rivière, à nous regarder, et pourtant c'était la première fois que je me sentais aussi proche d'un autre être humain, aussi improbable que cela puisse paraître. "Vous ne pêchez pas aujourd'hui" lui ai-je fait remarqué. Il a souri et haussé un sourcil "Vous ne dormez pas aujourd'hui" a t-il rétorqué. J'ai souri à mon tour. "M'apprendriez-vous ?" ai-je demandé.

Ses lèvres ont découvert son incisive cassée en une moue perplexe "Pardon ?". J'ai penché la tête sur le coté, la patience même "A pêcher" ai-je répondu. "M'apprendriez-vous ?".  






A suivre...
Percylove
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Sois maudit, Perry l'ornithorynque !
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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Chère Edith Original - pas de spoil - Chère Edith Icon_minitimeVen 15 Jan - 0:57

Oh j'adore ton écriture! ** On se croirait vraiment dans l'ancienne époque ! et ça me rappelle un peu les romans que j'ai lu la session passée!

Citation :
Ma réponse a du le vexer, il a incliné la tête et s'est retiré. Je suis restée sur le balcon. Comment vous expliquer le tourment dans lequel je me trouvais ? J'avais l'impression qu'une pelote de laine s'était entortillée quelque part entre ma poitrine et mon estomac, chaque fil correspondait à un sentiment, à une pensée et j'avais beau tirer sur une extrémité pour les démêler, je ne faisais que m'empêtrer un peu plus.

J'adore cette description!!
Maliae
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Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Chère Edith Original - pas de spoil - Chère Edith Icon_minitimeMar 19 Jan - 11:36

OHpurée de bois, c'est super <3 !
ahlalala la condition des femmes, se retrouver presque fiancée alors qu'on avait juste envie de profiter de la vie... La pauvre.
J'aime bien Thomas, même s'il s'est pas super bien comporté à un moment.
Je sais pas trop pour Mr Hamilton, il est un peu plat quoi, le gentleman dans toute sa splendeur, qui traite les femmes comme des choses fragiles...
En tout cas j'adore Very Happy
Maeve
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Je suis ton père Luke
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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Chère Edith Original - pas de spoil - Chère Edith Icon_minitimeDim 7 Fév - 23:16

Coucou!!

Pfff, j'adore, mais je plains Rosie. Je n'aurais pas aimé vivre à cette époque, ahaha! :'D Je t'avoue que tout de suite, j'ai plus accroché à Mr Thomas que Mr Hamilton, même si Mr Hamilton a l'air gentil.^^

Aaah, petite Rosie. Si seulement tu pouvais t'enfuir et rester sauvage et libre pour toujours! Mais vu l'entrée en matière, cela n'a pas été le cas, pas vrai? Sad

C'est génial, en tout cas!! Bravo, et merci de partager!^^


Maeve

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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Chère Edith Original - pas de spoil - Chère Edith Icon_minitime

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