[HP spoil du temps de Lily et James ? xD - RPG avec Ethan Callahan] - La patience est un défaut.

Prompt : Là où se trouve la maison
Note : Ethan Callahan est un sorcier aveugle qui vit à l'époque de Lily et James Potter n_n ! Elric est son frère adoptif.

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J'ai toujours préféré attendre avant d'agir. Je prétendais souvent que c'était pour avoir le temps de réfléchir à ce que j'allais faire, pour analyser la situation et frapper au bon moment avec justesse. Mon handicap, ma cécité, m'avait toujours appris à tâtonner avant d'avancer trop vite et de trébucher sur quelque chose. Pourtant, bien trop souvent, cette attente que j'osais produire, venait juste de mon côté lâche. De celui qui a peur de se battre et d'en être blessé.
Mais qu'est ce que j'attendais comme ça ? Que les meurtres, les attaques de mangemort ou les dévastations de magasins se terminent plutôt que d'empirer ? Je restais immobile, inquiet, peut-être même effrayé, de ne pas voir ce qu'il se passais, de me contenter de l'entendre. De ne pas savoir lire sur les visages, juste dans les cœurs, et que cela ne suffisais pas.
Je préférais me boucher les oreilles, la capacité de mes yeux étant déjà annihilé, pour ne rien savoir, pour ne pas me rendre compte qu'il fallait faire quelque chose, qu'il fallait que je bouge à mon tour, que j'aide de tous les côtés. Sûrement qu'à cette époque je pensais aussi que je n'avais pas suffisamment de force pour cela. Quel idiot je faisais. J'avais vingt-et-un ans, j'avais eut mes ASPIC avec de très bonnes notes, et je désirais m'orienter vers la Justice magique pour terminer juge, c'était avoir décemment de puissance pour au moins aider mes amis autour de moi à lutter contre ces maudits et dangereux mangemorts qui prenaient de plus en plus de puissance. J'étais encore jeune à cette époque. Encore trop effrayé. Trop stupide aussi.

Alors, quand le mal a attaqué les moldus, quand ils ont attaqué ma famille, ce fut seulement à ce moment là que je me suis réveillé, que j'ai décidé d'arrêter de rester dans mon cocon et de bouger. De les protéger. Là où se trouvait ma maison, là où vivait la famille qui m'avait adopté et protégé. Enfin je cessais d'attendre, et même si je ne voyais rien, j'étais prêt à user de toutes mes connaissances en sortilèges pour les aider à s'en sortir, pour leur éviter une mort inutile.
Mais bien sûr, quand j'arrivais enfin à les trouver, sous les décombres des ruines de notre maison, de celle où j'avais toujours vécu, je l'ai bien senti, je le sentais trop bien. Je n'avais pas besoin d'être aveugle et d'avoir les autres sens en améliorés, ou d'être empathique, pour le savoir. C'était trop tard.
J'avais ouvert les yeux trop tard.
J'avais cessé d'être lâche, et enfin bouger mon corps, quelques minutes après que tout était fini.
Qu'Elric n'avais plus son pouls qui battait, que mes deux parents n'étaient plus que des corps disloqués par des bouts de maisons. Des ruines. Des épaves. Ils n'étaient plus rien d'autre que ça, et j'étais le seul.
J'avais réagi bien trop en retard pour aider. Pour protéger. Et ce n'était pas de la faute de ma cécité, c'était juste de celle de mon idiotie, de ma lâcheté. A ce moment là, et encore maintenant je me détestais.

Mais comme si ça ne suffisait pas, ce n'était certainement pas fini. J'appris que la moitié de mes connaissances, de mes amis, avaient été ravagés à leur tour par une guerre que j'avais vu venir de très loin, mais que j'avais juste attendu, immobile. Eux, ils s'étaient battus, il avaient fait de leur mieux pour contrer le mal qui avait décidé de nous ronger, mais avaient succombé. Peu d'entre nous avaient survécu, mais tous avaient luttés.
Tous. Sauf moi. Moi qui avait passé mon temps à...A quoi finalement ? A attendre de recouvrer une vue que j'avais perdu ? A attendre que mon passé se dévoile ? A attendre simplement parce que je n'osais m'avouer que les choses allaient être pire et que j'allais peut-être en mourir ?

Nous étions jeunes. Nous étions forts.
Et moi, je n'ai rien voulu savoir.
A présent, je ne suis rien d'autre que ce corps dans ce qui me semble être un hopital. Personne ne viens jamais m'y voir, car tout ceux qui me connaissaient ont péri. Et le regret me ronge le cœur, petit à petit, bloquant par la même mon corps et mon esprit de s'unir. Les médecins moldus pensent que je suis catatonique, ou quelque chose qui s'en rapproche, moi, j'appelle cela ma punition. Que je mérite amplement. Pour avoir trop attendu.
Et maintenant encore, je suis vieux. J'approche de la quarantaine, je crois, je ne sais plus. Même si je bougeais, je ne pourrais pas me voir, je n'ai jamais vu. J'ai entendu dire qu'Il était revenu. Qu'Il allait recommencer ce qu'Il n'avait pas pu finir.
Et je ne veux pas attendre. Je ne suis plus jeune, ce soir. Mais je peux encore lutter.
Je ne peux plus attendre.
Et tant pis si j'en péri. Tant pis si je suis le premier à mourir. Je me serais au moins battu.
Je me lève, et pars. J'ai bien du mal, je ne sais même pas à quoi ressemble l'endroit où je suis, les gens ne doivent même plus savoir qui je suis.
Mais tout ceci est sans importance, à présent, la seule chose qui compte pour moi, est de bouger.

Fin.