Fandom: Merlin
Prompt: C'est dangereux, de se balader tout seul! Tu pourrais tomber sur un monstre!
Note: pas de spoil
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Le cœur battant
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Merlin devait faire une potion pour guérir un mal étrange qui venait de s’abattre sur une dame pauvre et esseulée et il avait promis de tout faire pour la soulager. Le soucis, c'est que la potion ne pouvait être concocté que la nuit, de 1h à 5h du matin car les ingrédients craignaient le soleil. Merlin avait donc allumé une multitude de chandelle qu'il avait disposé aux quatre coins de la pièce de son laboratoire afin de préparer sa mixture.
Il était entrain de travailler quand il entendit un bruit de soulier dans le couloir. Merlin se mit tout de suite sur ses gardes et se leva pour affronter le danger. La porte s'ouvrit en grinçant et une petite main potelée poussa le battant. Merlin se détendit d'un coup en poussant un énorme soupir soulagé.
« Lohot ! Qu'est-ce que tu fais debout à une heure pareille ? ! C'est dangereux, de se balader tout seul! Tu pourrais tomber sur un monstre! Plaisanta t-il. »
Les yeux de Lohot s'écarquillèrent, le garçon pâlit et referma vivement la porte derrière lui, la claquant violemment au passage. Merlin grimaça et fit signe au petit d'approcher.
« Je plaisantais, les monstres n'existent pas, dit-il pour le rassurer. »
Lohot hocha la tête et leva les bras. Merlin le regarda sans comprendre.
« Qu'est-ce que tu veux ? Lui demanda t-il.
- J'ai fait un mauvais rêve, se plaignit Lohot. »
Merlin regarda le petit prince qui tendit encore une fois ses bras vers lui avec un air buté et quémandeur. Il finit par soupirer et se baissa pour prendre le petit dans ses bras. Lohot se blottit contre lui et enfouit sa tête dans son cou, serrant ses doigts sur ses vêtements pour l'empêcher de le reposer par terre. Merlin caressa ses cheveux et le rassura comme il pouvait. Parfois, il avait l'impression d'être le père de Lohot, et rien que cette pensée devenait grave. Parce qu'Arthur était le père de Lohot, pas lui. Mais le petit prince venait plus facilement vers lui que vers Gwen, ce qui était plutôt étrange et quelque part, Merlin se sentait assez content et fier que le jeune garçon le préfère à sa propre mère.
La suivante de la reine lui avait raconté que Gwen n'était pratiquement jamais avec le garçon, préférant s'absenter on ne savait où. Lohot était donc souvent livré à lui même, Arthur n'ayant pas le temps de gérer seul un enfant avec son statut de roi.
Merlin tapota gentillement le dos de Lohot.
« Tu veux que je te ramène à ta chambre ? Demanda t-il. »
Lohot secoua vivement la tête et se colla plus fort contre lui.
« Je veux rester avec Me'lin. »
Merlin sourit et resserra ses bras autour du petit prince. Un autre bruit de soulier se fit entendre et Merlin releva les yeux. La porte grinça à nouveau et Arthur, les cheveux en bataille, les yeux plissés à cause de la lumière et l'air paniqué, apparut.
« Merlin, tu n'aurais pas vu... Ah, il est là, soupira le roi, soulagé. »
Arthur entra dans la pièce et referma la porte derrière lui.
« Je l'ai cherché partout, je voulais pas donner l'alarme. Je sais qu'il a tendance à se glisser ici... »
Merlin tourna la tête vers Lohot pour lui parler mais le petit s'était rendormi contre lui. Arthur marcha jusqu'à lui, ses gestes rendus maladroits par le sommeil. Merlin le regarda avancer jusqu'à lui, le cœur au bord des lèvres. Peu importait le temps, ces sentiments ne partiraient jamais...
Arthur tendit les bras pour récupérer son fils et Merlin le lui tendit, s'arrangeant pour ne pas le réveiller. Et en faisant passer Lohot de ses bras à ceux d'Arthur, leurs nez se touchèrent et Merlin ne résista pas, il le retint par le poignet et releva la tête pour l'embrasser. Le cœur battant, Merlin se traita d'imbécile. Combien de fois Arthur l'avait-il embrassé ? Pourquoi était-il toujours aussi affecté ? Peut-être parce que c'était mal... Peut-être parce que c'était affreusement bon en plus d'être mal...
Arthur n'eut aucun geste de recul, il appuya plus fortement ses lèvres contre les siennes et finit par se décaler. Merlin rouvrit les yeux et ils se regardèrent dans les yeux une fraction de seconde sans qu'aucun des deux n'aient besoin de mots pour se comprendre.
Merlin lâcha doucement le poignet du roi avec un dernier effleurement. Arthur lui fit un bref sourire et resserra ses bras autour de son fils avant de faire un pas en arrière, amorçant son départ.
Merlin le regarda partir, le cœur affolé, les mains moites et les jambes tremblantes. Son regard se posa à nouveau sur le travail qu'il était censé faire et il secoua la tête, décidant d'aller se coucher.
Rêver d'Arthur serait bien plus intéressant.
Fin