[MHA] Le bruit du silence

Fandom : MHA
Prompts : Quel boucan !
Celle qui parle ou qui se tait.

Note : BKDK vraiment triste, à vos mouchoirs. J'ai fais deux fins, yen a une qui me satisfait plus que l'autre, mais j'espère que les deux vous plairons.

***

La mission avait très mal tournée.

La classe de seconde A n’avait jamais été aussi silencieuse. Personne ne parlait, mais tout le monde jetait des regards vers Izuku. Des regards de pitié que l’adolescent faisait semblant de ne pas remarquer. Lui-même ne disait rien, il ne chuchotait pas, il ne prenait pas de notes, il n’était pas vraiment là.
— Eh ! Le nerd ! Fais pas la gueule comme ça !
Izuku serra les dents.
— Crétin de Deku si tu lâche l’affaire, je te butte !
Izuku serra les poings.

Quel bruit fait le silence ? Le silence de toute une classe remplit d’habitude de gens bruyants ? Quand il manquait le pire d’entre tous ?
Il était là et absent en même temps. Personne pour remplacer la place vide à son bureau, mais Izuku pouvait l’entendre appeler Kirishima, se battre avec Kaminari, il gueulait à propos de ces pauvres nazes qui formaient la classe.
Mais ce n’était que son imagination. Il avait tellement l’habitude de l’entendre, que c’était comme s’il remplaçait chaque espace de silence par sa voix qui n’était plus vraiment là.

Quel boucan que ce silence insupportable. Les profs avaient insisté pour que les élèves viennent en cours, pour tenter de leur changer les idées mais personne ne parlait, personne ne participait, Aizawa lui-même était dans son cocon et paraissait absent. Izuku essayait de se concentrer mais ses oreilles l’entendaient à travers tout ce calme, le garçon explosif.
— Eh Deku je suis devenu encore meilleur, alors est-ce que tu comptes vraiment me rattraper ?
Izuku ferma les yeux mais ce fut pire, la voix s’infiltra en lui, jusque dans ses entrailles :
— C’est quoi le problème, t’as la trouille le naze ?
Oui il avait la trouille, une trouille qui le dévorait de l’intérieur, le grignotait et ne laissait que des miettes d’Izuku derrière elle.
— Deku ?
Le garçon sursauta d’un coup, rouvrit les yeux et desserra les poings pour regarder Ochaco qui s’était approchée de lui. Il ne l’avait pas entendu venir, il était trop occupé à écouter les cris du silence.
— Comment tu te sens ?
Mirio avait apprit à Izuku de sourire peu importe les conditions. Alors de toutes les forces qu’il lui restait, il étira ses lèvres dans une grimace, une parodie de sourire et il répondit :
— Ça va.
— Menteur, beugla l’autre voix dans ses oreilles.
Menteur.
Izuku ne flancha pas pourtant, pas devant Ochaco, qui elle ne paraissait pas l’entendre, la voix dans le silence. Izuku tint bon alors qu’il lisait l’inquiétude sur le visage de la jeune fille, comme sur celui de toute la classe. Ils étaient TOUS mal, mais leur regard sur Izuku, montrait qu’ils savaient qui allait le moins bien dans cette histoire.
Le plus touché.
Le plus malheureux.
— Tu veux en parler ? interrogea Ochaco accueillante.
— Non.
Non il ne voulait pas en parler. Il entendait déjà suffisamment le silence, s’il parlait de celui-ci, il allait se déchirer en mille morceaux.
— Eh tête d’œuf, laisse ce naze tranquille !
Ochaco s’éloigna doucement sans lâcher Izuku des yeux, pas après pas, puis elle retourna à sa place.
Soudain Iida frappa son poing sur la table et brisa le silence :
— On ne peut pas rester planté là comme des piquets ! Il y a sûrement quelque chose à faire bon sang !
Comme toujours, il laissait parler son très grand sens de la justice.
— Il n’y a pas que moi qui gueule ici les nazes, ricana une autre voix.
Qui fit frissonner Izuku.
Cette voix était pourtant absente, mais elle brisait tous les codes, elle se manifestait, parce que le garçon aux cheveux verts la connaissait par cœur. Ce cœur qui se vidait de ses forces.
La sonnerie retentit. Izuku se leva de sa place, et marcha droit jusqu’aux portes de la classe. Les élèves le regardèrent passer sans rien dire, ça se voyait qu’ils voulaient lui tendre la main mais Izuku n’avait plus aucune main à prendre.
— À part la mienne, hein le nerd ?
Izuku faillit se prendre la porte en plein nez.
Oui. À part la sienne.

Izuku ne resta pas dans les salles communes, il se dirigea directement dans sa chambre et s’allongea sur son lit. Là le silence encore, mais plus les regards indiscrets. Il se retrouve seul, livré à lui-même. Il attrapa son oreiller et chercha à s’étouffer avec. Il n’arrivait même pas à pleurer tellement il était vide de tout.
Et puis il y avait la voix. Celle qui parlait ou qui se taisait.
— Tu me désespères Deku, qu’est-ce que tu vas bien pouvoir faire sans moi ?
Izuku déglutit. Il jeta de toutes ses forces l’oreiller contre le mur, prit soudain d’une colère subite. Il réveilla ses pouvoirs et détruisit tout ce qui se trouvait à sa portée. Il provoqua le plus bruyant des boucans, au point où il ameuta tous les élèves qui vinrent assiste à sa colère.
Et personne ne réussit à le calmer. Pas Ochaco, pas Iida, pas Aizawa, pas All might. Il n’y avait rien à faire à part le laisser réduire en miette sa chambre, puis tomber à genoux et se boucher les oreilles :
— Tu devrais te calmer le nerd, si tu craques, comment tu espères devenir meilleur que moi ?
— LA FEEEEEEEEEEEEEEEEEERME ! hurla alors Izuku.
La ferme.
Silence de merde.
Silence insupportable.
Pourquoi est-ce qu’il l’entendait comme s’il était encore là ?
All Might s’approcha, s’accroupit en face d’Izuku à et très doucement le prit dans ses bras. Pour le réconforter peut-être, pour le soutenir sûrement. Il ne mentit pas. Il ne dit pas « ça va aller ». Il ne demanda pas ce qu’il pouvait faire pour l’aider. Il lâcha simplement :
— C’est bon, tu peux pleurer.
Et même si l’autre n’était pas là, Izuku put l’entendre aussi :
— C’est bon, le nerd, tu peux pleurer.
Les vannes s’ouvrirent alors et Izuku chiala comme jamais auparavant sur la douleur et le trou dans sa poitrine et le silence qui laissait entrer la voix.

Une voix qui n’existait pas. Mais qui avait laissé ses traces partout. Dans les classes, près des élèves et surtout dans le cœur et le corps d’Izuku.
La voix de Kacchan.
Qui ne se trouvait pas ici.
Qui ne se trouvait plus nulle part.
Qui ne laissait plus que du silence là où auparavant il y avait sa voix, ses beuglements, ses cris et ses « tchh ».
Des bruits qu’Izuku pouvait encore entendre, parce que Kacchan était encore encré en lui, bien qu’on le lui ait arraché.

Etat critique avait dit les médecins.
Peu de chance qu’il se réveille.
Ses chances de survie sont quasi nulles.
Désolé.

Fin. (ceci est la fin originale, il ne devait pas yen avoir d'autres, mais j'ai disons rajouté un morceau pour une deuxième fin)

Izuku amputé de Kacchan resta écroulé dans les bras d’All Might.
Jusqu’à ce que le portable d’Aizawa sonne et qu’il réponde.
— Il s’est réveillé, dit-il très sobrement après quelques secondes d’une discussion au téléphone.
Izuku releva la tête. Et le prof répéta. « Il s’est réveillé ».
Le silence redevint bruyant alors que tout le monde se remettait à parler, à espérer.
Izuku réussit à se remettre debout et il entendit :
— Tu croyais quoi le nerd, je suis increvable.
Et il sut que c’était exactement ce que lui dirait Kacchan quand il irait le voir.

Fin. (voilà là c'est bel et bien fini).

Tu m'as brisé le cœur sans anesthésie :'( :'( :'(

C'était dur ! On sent bien toute la peine de Deku, et en même temps je suis persuadé qu'il réagirait pareil dans le canon. :'( :'( :'(

Bon, ben, j'ai une boule dans la gorge.^^' J'ai pleuré et je pleure encore.

Je ne comprends que trop bien de quel silence parle Izuku, et cela me brise le coeur. Même si je peux comprendre que tu préfères la première fin, merci d'avoir mis la deuxième, parce que je n'arrive pas à imaginer Izuku fonctionner sans Kacchan. Merci. TT

C'était poignant et super bien écrit!