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[Les 100 - UA] Spleen (chapitre 12)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
Messages : 1927
Date d'inscription : 30/07/2012

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MessageSujet: [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 12) [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 12) Icon_minitimeDim 4 Mar - 9:32

Note : pas relu, chapitre un peu nul

***

12. Se soigner.


La voiture percute sa cible dans un grand fracas, un bruit énorme qui fait se retourner le peu de passants présents dans cette nuit. Je rouvre les yeux. Le véhicule a fait un grand écart et est allé se planter dans un poteau. Monty m’a sans doute frôlé mais je suis sauf. Comme il me l’avait promis.

« Alors je te jure de faire un énorme écart et de ne pas toucher un seul de tes cheveux. »


Je souris bêtement. Je sens le poids de mon corps, le poids de l’alcool. Je vois trouble, je titube plus que je ne marche, mais je souris quand même. Monty sort de la voiture, avec fureur, il attrape mes épaules et me secoue. Mauvaise idée, je vomis sur sa chemise. Il a l’air de s’en fiche totalement parce qu’il se met à crier que je suis fou.
- Tu as failli mourir espèce d’imbécile.
- C’est ce que je voulais.
Il me secoue plus fort :
- Ne fais plus jamais ça, ne le fais plus jamais.
Je ne dis rien, je ne peux pas promettre, je ne suis pas sûr d’y arriver. Je sens encore la trace de son baiser sur mes lèvres, un baiser vieux de vingt-ans, un deuxième baiser qui n’a rien changé, car me revoilà là au même point.
Monty prend ma main pour que je reste près de lui sur le trottoir, et il appelle un dépanneur pour sa voiture. Une fois son véhicule parti, il s’occupe de nous obtenir un taxi. La femme qui nous conduis n’est pas heureuse à cause de l’odeur de vomis que porte Monty sur lui, mais mon meilleur ami a l’air de s’en fiche complètement, il me tient toujours la main. Une fois chez lui, il m’abandonne pour aller prendre une douche et quand il revient, il me donne du chocolat.
- Tu as dit que tu ne viendrais pas.
- Je suis venu quand même.
- Tu te souviens de ce qu’il s’est passé ?
- À quel moment ?
- Avant ton mariage.
Il rougit et regarde ailleurs. Il sait de quoi je parle.
- C’était une erreur, dit-il.
J’étais sûr qu’il dirait ça. Je soupire et m’allonge sur son canapé.
- Rien n’a changé. Pourquoi je suis retourné dans le passé, si rien n’a changé ?
- Peut-être que toi, tu devais changer, dit Monty qui semble me croire et se souvenir de cette histoire.
- Peut-être.
Monty se penche vers moi :
- J’ai vraiment eu peur Jasper, j’ai eu peur comme quand on avait dix-sept ans. Je ne veux pas te perdre.
- Je ne suis plus bon à rien pourtant.
- Tu restes mon meilleur ami.
Je ferme les yeux pour échapper à la conversation, en vain, Monty me serre dans ses bras.
- S’il te plaît Jasper, je voudrais que tu ailles mieux, je voudrais que tout soit comme avant. S’il te plaît.
Je hoche la tête :
- Je vais le faire Monty. Tenter d’aller mieux. Peut-être que je devrais repartir en voyage, peut-être pas, mais je vais me faire soigner.
Parce que retourner dans le passé m’aura au moins appris ça, qu’il faut essayer de profiter un maximum, même quand rien ne va. Et que l’alcool ne me réussit pas, aussi. Monty me serre plus fort, je l’entends pleurer un peu. Je le sens trembler. Il a eu peur de me foncer dessus, peur de me voir mourir, peur que je meurs, peur de me perdre. Il a eu peur à cause de moi et je me jure d’essayer de ne plus le rendre triste comme ça. Mes mains se posent sur son dos et je pleure avec lui. Nous voilà, les deux vieux de quarante à chouiner comme des gosses. Il me relâche au bout d’un long moment et je me rallonge. Il monte la couverture jusqu’à moi, je voudrais qu’il m’embrasse, à la place il chantonne :

The sound, the sound, the sound
When we come running

Je m’endors avec un petit sourire.

xxx

Il est vrai de dire que la nuit porte conseil. Au matin, ma décision de guérir et me reprendre en main s’était affermis.
Je ne pensais pas faire ça un jour, mais quand je me réveille, que je vois Harper, je m’agenouille devant elle sur le sol. Elle ne comprend pas, elle me regarde avec mépris.
- Je suis désolé pour tout ce que je t’ai fait subir.
Je me rends compte que j’ai vraiment décidé de changer, de reprendre à zéro. Et pour cela je dois au moins me mettre à genoux devant elle et lui faire mes excuses.
- Je suis désolé de t’avoir pourri la vie toutes ces années.
- Si les excuses suffisaient, à quoi serviraient la police ? Marmonne-t-elle.
Je n’attends pas réellement à ce qu’elle me pardonne, je sais qu’elle ne le fera pas. Entre nous c’est une guerre qui dure depuis trop longtemps.
Je présente mes excuses aussi à Evan et Lucie. La petite me pardonne, parce qu’elle ne comprend pas encore tout, le grand reste sceptique, il me traite de pochtron et je lui dis que c’est vrai, que c’est ce que je suis.
- Il est malade, explique Monty, et on va l’aider à guérir, vous voulez bien ?
Quand Evan était petit, j’aimais l’attraper et le lever à bout de bras au-dessus de ma tête. Quand il a grandi, je lui montrais des expériences chimiques assez fun. Je crois qu’il garde de bons souvenirs de cette époque, je crois qu’il se rappelle que je n’ai pas toujours été ce naze qui squatte leur canapé, l’air dévasté.
- Je veux bien aider, dit-il. Mais comment on fait pour l’aider ?
C’est la grande question. Comment on fait pour m’aider ?

Monty prend la direction des opérations. Il me demande si je lui fais confiance, comme si la réponse n’était pas totalement évidente. Il est la personne en qui j’ai le plus confiance au monde. Il me dirait que la lave des volcans a des effets bénéfiques pour la santé, que je n’aurais pas peur de m’y baigner. C’est comme cela que je me retrouve piégé dans un centre de désintoxication.
Je ne lui en veux pas, j’imagine que c’est la meilleure manière de me faire soigner au vue de ma dépendance extrême, mais quand on m’explique que je n’aurai le droit de voir personne, je me sens un peu seul et abandonné. Je vais devoir guérir sans mon meilleur ami à mes côtés.

Le manque peut rendre dingue. On m’a donné des médicaments pour y palier mais ce n’est pas la même chose. Ce n’est pas seulement l’alcool qui me fait défaut, mais plutôt la sensation d’ivresse et d’oubli. Ce n’est pas parce que j’ai décidé de me soigner, que la douleur est moins importante de m’être fait rejeté par Monty. Encore.
Notre baiser était une erreur pour lui, alors qu’il est tout pour moi. C’était à la fois le seul et le deuxième, le deuxième pour moi, le seul pour lui, j’en veux d’autre, il ne veut rien de plus. Il aime sa femme et ses enfants, j’ai perdu les miens.
Rien n’a changé. Des faux souvenirs se sont superposés aux anciens. Finalement j’ai retrouvé Maya et je l’ai quand même épousé, par dépit. Et tout s’est emboîté pour arriver jusqu’ici, jusqu’à moi me jetant sous les roues d’une voiture. Jusqu’à Monty au volant. Jusqu’à nous essayant de me sauver finalement.
Je hurle qu’on m’accorde un peu d’alcool, rien qu’une goutte, je souffre trop, c’est trop dur, j’ai changé d’avis, je ne veux plus guérir. D’abord je crie, ensuite j’essaye de séduire. J’essaye d’être beau, d’être désirable, de promettre mille merveilles si on me donne un peu d’alcool. Je suis pathétique, je suis pitoyable, je ne suis qu’un minable et je me déteste.

À suivre.
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