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[Les 100 - UA] Spleen (chapitre 11)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
Messages : 1927
Date d'inscription : 30/07/2012

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MessageSujet: [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 11) [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 11) Icon_minitimeSam 3 Mar - 1:05

Note : pas relu.

***

11. L'absence.

Monty.

Il est parti du jour au lendemain. Sans me prévenir. Sans me dire au revoir. Je suis allé le voir ce matin-là, ses parents étaient en panique. Jasper est parti. Jasper est parti, il n’avait laissé qu’un mot, il avait écrit « désolé c’est pour vivre que je pars, si je reste je meurs. Je vous aime ». Ils avaient eu un mot et moi rien du tout, que du silence.
Ça m’a fait mal comme s’il m’avait planté un couteau dans l’estomac ou dans le dos. Ça m’a fait mal qu’il ne m’ait rien dit alors que j’étais son meilleur ami, ça m’a surtout fait mal qu’il soit parti comme ça. Disparu dans les airs. Il a laissé son portable, il a tout laissé, impossible de le retrouver.
Ses parents ont prévenu la police, ils ont eu une vague information, il a pris l’avion pour quelque part, puis plus de traces, pas de nouvelle. J’avais l’impression désagréable que Jasper ne reviendrait pas.
Je me sentais orphelin. Je me sens orphelin. Sans lui ce n’est pas pareil, rien n’est pareil, je ne chante plus nos chansons parce qu’il me manque trop si je les chante, je ne vais plus dans nos endroits préférés parce que je le cherche partout. La seule chose que j’arrive à faire c’est m’accrocher à Harper fort, plus fort, parce qu’elle est là, elle est restée et que je n’ai plus qu’elle.

Je me rends compte à quel point ma vie tournait autour de Jasper. Si je voulais voir un nouveau film, je l’appelais en premier. Je lui racontais mes rêves débiles et mes pires cauchemars. Nous lisions dans les pensées l’un de l’autre. Il racontait des blagues qui ne faisaient rire que moi. Il m’exaspérait et m’amusait en même temps. Je lui avais promis de toujours être là pour lui et c’est lui qui a disparu. Il me manque, il me manque, il me manque, c’est comme un trou en moi tellement il me manque.
Je me demande où il est, ce qu’il fait, j’espère au moins qu’il est vivant. Je ne peux pas le savoir. Si ça se trouve il est parti pour faire une nouvelle bêtise loin de nous et nous empêcher de le sauver cette fois-ci. Je n’ose pas imaginer ce que j’aurais ressentis si Clarke et Lexa ne l’avait pas secouru. Je préfère me dire qu’il est en train de bronzer aux caraïbes, plutôt que de l’imaginer six pieds sous terre dans un pays inconnu.

Je vis avec, ou plutôt je vis sans. C’est dur mais j’y arrive, il avait raison. Il avait dit que j’y arriverais et j’y arrive. Je pourrais me laisser mourir mais je préfère être vivant au cas où il revienne. Les jours suivent leurs cours, un matin je me lève, j’ai vingt ans et c’est le jour de mon mariage avec Harper. Mon témoin c’est mon père, j’aurais préféré que ce soit Jasper lui-même. Ma future femme est belle, intelligente, elle a du caractère et elle m’aime, ça me suffit pour savoir que j’ai fait le bon choix. J’ai fait le bon choix non ?
Je me souviens des paroles de Jasper. Evan quinze ans, Lucie sept ans. Des enfants que j’aurai. Des enfants que nous aurons, Harper et moi. S’il n’a pas menti, s’il n’a pas halluciné. Mais je le crois, je le crois parce qu’il parlait de choses qui commencent à exister maintenant, trois ans après. Je le crois parce qu’il était étrange et qu’il semblait un peu différent. Je le crois parce que c’est mon meilleur ami et que je ne peux rien faire d’autre que le croire même quand il m’affirme quelque chose d’impossible.

Donc je me lève. Je suis stressé. J’ai des doutes, des hésitations, soudainement j’ai envie de partir en courant et de ne plus revenir. De disparaître moi aussi, comme Jasper. J’imagine que ce sont les pensées normal d’une personne qui va se marier. Le stress que ça ne fonctionne pas (mais ça va fonctionner, je le sais déjà), le stress d’avoir fait le mauvais choix (mais c’est le bon), le stress que tout se déroule mal (mais ça ira bien, tout ira bien). Je me lève donc avec ce stress sur les épaules. Je m’habille, je porte un smoking gris, c’est Harper qui l’a choisi elle le trouvait très beau, j’ai pris celui qu’elle préférait.
Ma future femme est chez ses parents. Elle trouvait ça romantique qu’on se retrouve là-bas, qu’on ne se voit pas avant, alors qu’on s’est déjà vu. J’ai accepté tous ses caprices, toutes ses envies, je n’ai pas fait beaucoup d’efforts pour affirmer mon opinion. Je voudrais juste que ce mariage soit passé, que ce soit fait, et que tout ait bien fonctionné, comme prévu.

Mais rien ne peut aller comme prévu. Rien.
Parce qu’on sonne à la porte. Et j’ouvre. Et c’est lui. Jasper. Trois ans plus tard.
- Je vois que tu te maries, me dit-il.
Et la fureur me prend.
- Comment oses-tu revenir aujourd’hui ? Craché-je.
- Et quel autre jour serait meilleur ?
- Jamais, crié-je, tu as disparu sans me prévenir, sans me dire au revoir, tu ne m’as laissé aucun mot, et tu ne m’as jamais contacté, on ne savait pas ce que tu étais devenu, personne. Et tu débarques pile aujourd’hui ? Tu te fous de moi c’est ça ?
- Non, soupire-t-il. Je suis revenu pour mes parents.
- Alors pourquoi c’est ici que tu viens ?
Il hésite, il ne sait pas quoi répondre, la vérité ou un beau mensonge.
- Je voulais te voir. Tu me manquais.
Il me manquait aussi, mais en même temps je lui en veux. J’ai envie de le frapper pour lui faire comprendre qu’il m’a blessé, je ne bouge pas pourtant. Nous sommes toujours dans l’entrée.
- Je ne pensais pas que tu te marierais le même jour, mais en fait si.
- Le même jour que quoi ?
- Que ton premier mariage.
- Il n’y a pas eu de premier mariage, c’est mon premier mariage.
- Oui excuse-moi, pour toi c’est le premier.
Il m’agace, il m’énerve, il ne fait rien pour me calmer.
- Je peux entrer ? Me demande-t-il.
- Non.
- Très bien. Tu m’invites à ton mariage ?
- Tu veux venir ?
- Pas du tout, sourit-il.
- Alors pourquoi tu demandes ?
- Je sais pas, je pensais que toi tu voudrais que je vienne.
Il a raison, je veux qu’il vienne. Mais ça m’énerve de lui donner cette satisfaction alors que soudain je lui en veux autant.
- Pourquoi je voudrais que tu viennes ? Tu n’as pas été là pendant trois ans, je peux très bien me passer de ta présence. Je peux complètement m’en passer. Totalement m’en passer.
Jasper acquiesce.
- Je vois.
Il a l’air triste, je l’ai blessé et maintenant je m’en veux, alors je le fais entrer finalement. Je lui sers un café. Je le regarde et je le regarde encore et je me rends enfin compte qu’il est là, qu’il est bien là, au milieu du salon. Jasper. Après tout ce temps.
Voilà pourquoi je fais cette bêtise.
Parce que je suis trop heureux de le voir.

xxx

Jasper.

J’ai voyagé. J’ai vu des autres gens, des autres villes, des autres paysages, des autres cultures, j’ai parlé et entendu des autres langues. Je ne peux pas dire que j’étais heureux, mais ça me permettait de tenir le coup. Je travaillais partout pour pouvoir me payer le prochain voyage. J’ai connu des amant(e)s d’une seule nuit, des amant(e)s de quelques jours, ça ne pouvait pas marcher entre nous parce qu’en eux, en elles, je cherchais Monty. Je pensais à lui tout le temps. Je comptais les kilomètres qui nous séparaient, et le décalage des heures. J’avais acheté un journal et plutôt que d’écrire mes voyages de façon neutre, je lui écrivais à lui ce que je vivais, comme une longue, très longue lettre. Des fois j’essayais de le rendre jaloux en parlant de ceux et celles dont je visitais les lits, des fois j’essayais de lui faire prendre conscience de la beauté des choses qui m’entouraient, des fois je me mettais en colère contre lui, des fois je lui déclarais mon amour. Je me lâchais, je savais qu’il ne lirait jamais.
Puis je me suis réveillé un matin et j’ai compté. Quel jour on était, combien de temps j’étais parti. J’ai alors pensé à mes parents et je me suis dis que je pouvais rentrer pour éviter leur accident. Je n’ai pas pensé au mariage, pas tout de suite, mais quand j’ai vu la date au moment d’arriver, je me suis dit « non », et je suis allé vérifier. Et c’était oui.
C’est oui.
Mon meilleur ami se marie à la même date.
Et ça me fait mal de le voir si beau. Le gris ne lui va pas, il aurait été plus beau en noir ou en bleu très foncé, peut-être en rouge. Mais il est beau quand même, vraiment. Je suis toujours amoureux, toujours accro, rien n’a changé. Quand j’aurai sauvé mes parents, je repartirai parce que je me rends compte que je ne peux pas vivre près de lui sans me sentir malheureux de ne pas pouvoir le toucher.
Il m’engueule, il est triste que je l’ai laissé, j’ai envie de l’embrasser.
Il refuse de m’inviter à son mariage, tant pis, tant mieux, j’ai envie de l’embrasser.
Il me fait entrer chez lui et me propose un café, j’ai envie de l’embrasser.
Pourtant je ne fais rien, c’est lui qui fais tout.
Il s’approche de moi si vite que je n’ai pas le temps de bouger, et la seconde d’après nos bouches se trouvent, nos yeux se ferment et nous nous embrassons. Un vrai baiser. Un doux baiser. Exactement le même que la première fois, celui qui a bousculé ma vie à tout jamais.

Alors j’entends les klaxons d’une voiture et je rouvre les yeux. Monty est au volant et va me foncer dessus. D’accord. Je veux bien.
Je veux bien.
Je referme les yeux.
Adieu.

À suivre.
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