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[Les 100 - UA] Spleen (chapitre 10)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
Messages : 1927
Date d'inscription : 30/07/2012

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MessageSujet: [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 10) [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 10) Icon_minitimeVen 2 Mar - 21:22

10. Partir.

Tomber amoureux t’as rendu dingue. Tu as tenté de te suicider et voilà où tu finis. À l’hôpital, sain et sauf. Regarde toi petite chose pathétique, les bras bandés, le visage tourné vers la fenêtre, le regard éteint. Tu veux mourir et tu vis, tu vis deux fois, cette vie sans Monty. Tu vas devoir la supporter encore. Ça te coupe le souffle. Ça te coupe l’envie. Ça te fait mal, mais mal. Rien à voir avec la douleur sur tes poignets, qui n’est qu’une simple griffure. Tu voudrais arracher tes bandages, tes points de suture, sauter par la fenêtre, avaler trop de médicaments, mais t’as perdu tes forces et tu attends sans bouger que le monde tombe à ta place.
Ta mère ne comprend pas, ton père est livide, ce sont tes parents et ils ne savent pas quoi faire, ils t’aiment, ils veulent que tu vives, ils ignorent que tu as dû vivre sans eux. Que leur mort était un des pas qui t’a guidé vers l’enfer.
Pourtant maintenant ils sont là et tu ne sais pas en profiter. Tu les aimes, tu n’arrives pas pour autant à avoir envie de vivre. Tu es désolé d’être comme ça, si stupide, si mauvais. Tu avais une nouvelle chance, une nouvelle jeunesse et tu es en train de tout gâcher. Tu t’en veux, ça n’améliore pas ton état, ça ne te donne pas envie de vivre que de te détester ainsi, plutôt l’inverse.

Et puis il vient. Lui. Le soleil. Ça te fait encore plus mal de le voir, surtout qu’il pleure, qu’il te serre dans ses bras, qu’il te supplie de ne plus faire de bêtise comme celle-là.
- Qu’est-ce que je ferais sans toi ?
- Tu y arriverais, dis-tu avec assurance.
Mais toi tu n’y arrives plus.
- Je ne veux plus que tu viennes, ajoutes-tu. C’est pire quand tu es là.
Le soleil est malheureux à cause de tes mots, à cause de toi. Tu gâches toujours tout Jasper, tu n’es qu’un minable.
Un pauvre minable !

xxx

Le psy me regarde et attend que je lui parle. Je ne peux pas lui parler. Mon cas est trop compliqué, il ne comprendrait pas, ne me croirais pas, me traiterait pour schizophrénie ou un truc du même genre et c’est à ça que ça ressemble. Je dois être malade en fait, je ne viens pas du futur. Alors pourquoi je me souviens si précisément de choses comme des titres de livres, de séries, de films ?
- Pourquoi n’as-tu plus envie de vivre ? Demande-t-il.
- Il faut une raison ?
- Il n’y en a pas ?
- Il y en a trop, dis-je.
À quoi bon ?
Il me file des médicaments à prendre, mais c’est un infirmier qui me les apporte. On ne fait pas confiance au type qui a tenté de se suicider.

Clarke finit par venir elle aussi. Dans ses yeux je lis un peu de violence et beaucoup d’inquiétude. Elle touche ma main doucement, elle décide de ne pas m’en vouloir.
- Vous m’avez sauvé, je ne le voulais pas.
- Je sais Jasper mais moi je le voulais.
- Tu remercieras Lexa et tu feras comme si j’étais heureux.
- Tu la remercieras toi-même, elle arrive.
Lexa nous apporte des thés citrons, goût hôpital, pas très bon mais je m’en fiche. Ça n’a pas vraiment d’importance.
- Merci Lexa, dis-je.
- Comme si tu étais heureux, grommelle-t-elle, je préférerais que tu m’engueules. Là on dirait que tu me dis adieu.
Clarke demande des explications sur mon geste.
- C’est à cause de Monty.
- En partie.
- Raconte-nous.
- Vous ne me croiriez pas.
- On peut toujours essayer.
- Je viens du futur, dis-je.
Elles me prennent pour un fou mais m’écoutent quand même. Moins naïve que Monty, elles ne croient pas un mot de ce que je leur dis, je le vois bien, elles sont juste polis. Elles essaient de comprendre mon délire. Comme d’habitude, elles sont adorables avec moi et je les adore. Je me demande de plus en plus pourquoi j’ai perdu contact avec elle dans le futur, quel con je fais.
- Et donc ? Où veux-tu en venir ? Demande Lexa.
- Je n’arrive pas à y retourner, dis-je, ça veut dire que je vais devoir revivre ça pendant des années, je ne veux pas. Je ne veux pas ! Crié-je. Je veux mourir !
Je me débats soudainement contre cet état vivant dans lequel je suis coincé. Je renverse mon thé, je lance mon oreiller, je repousse mes couvertures, je hurle de rage, de tristesse, de défaite.

Plus tard, quand je suis calmé à coup de médicament, Clarke revient me voir, seule. Elle caresse mes cheveux doucement, elle me dit :
- Je ne crois pas à ton délire Jasper, mais imaginons que tu dis vrai, pourquoi ne pas en profiter ?
- Quoi ?
- Tu as une deuxième jeunesse. Vis. Vis ta vie. Vis à fond. Profite. Voyage. Vis !
Je n’en ai pas envie. Mais elle insiste :
- Tu es libre de tout recommencer non ? C’est ce que tu dis. Pourquoi prendre le même chemin ? Pars quelque part, fais le tour du monde, change. Vis.
- Partir ?
Clarke hoche la tête :
- Peut-être que le problème n’est pas que tu aimes Monty, peut-être que le problème c’est que tu ne bouges pas. Tu vis la même chose au même endroit avec les mêmes personnes. Si tu viens vraiment du futur, essaie de complètement changer de vie.
Ses paroles ne sont pas stupides, elle ne croit pas à mon histoire mais elle essaie de se mettre à ma place et de me sauver la vie.
- Je peux t’aider, dit-elle, je te prêterai de l’argent pour que tu puisses partir.
J’oubliais que la mère de Clarke faisait partie de la classe dirigeante et qu’elle avait plutôt pas mal de moyen.
- Tu en penses quoi ?
- Je vais y réfléchir, dis-je.
- C’est déjà ça, sourit-elle.
- Tu n’es pas obligé de me donner de l’argent.
- C’est dans mes moyens, fait-elle, et si c’est pour que tu vives, même loin d’ici, alors ça me va.
Je tends les bras vers elle et elle me prend contre elle.
Je me sens un tout petit peu mieux, comme si j’avais trouvé une échappatoire. Au lieu de vivre, partir autre part. N’importe où plutôt qu’ici.

xxx

Je finis mes examens d’abord, il ne reste plus qu’un mois. Les autres parlent de l’université, je ne parle pas. J’évite Monty depuis que je suis sorti de l’hôpital, il déteste ça. Il m’a écrit une lettre de quatorze pages hyper gentil, j’en ai eu le cœur gros comme un pachyderme. Il me disait qu’il voulait que je vive, même si c’était sans lui, qu’il m’aimait comme un frère et que j’étais son meilleur ami, que le monde pouvait être dur mais qu’il serait toujours là pour moi, que si j’avais besoin, il suffisait de demander, n’importe quoi, il le ferait. Ce que je veux cependant, il ne peut pas me le donner et je ne lui demanderai pas. C’est à lui de faire ce choix, pas à moi de lui imposer. Il en viendrait à me détester et ce serait pire.
Il me cherche des yeux et j’ai envie de répondre à ses regards, j’ai envie de le serrer dans mes bras, de rire avec lui, de tout oublier d’un mouvement de bras, mais si je fais ça, je ne pourrai jamais partir. Et je finirai par mourir, pour de bon.
Alors j’attends la fin des examens.
Je prends l’argent que Clarke me donne et je la serre dans mes bras. Elle, Lexa, mes parents.
Pas Monty.
Il est le seul à qui je ne dis ni au revoir, ni adieu.

Je disparais.

À suivre.
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