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[Les 100 - pas de spoil] Anatomie de l'Abîme (4)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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MessageSujet: [Les 100 - pas de spoil] Anatomie de l'Abîme (4) [Les 100 - pas de spoil] Anatomie de l'Abîme (4) Icon_minitimeMer 23 Nov - 1:03

Note : chapitre encore pire que les précédents

***

4. Déceptions

Jasper trébucha sur une racine et se mangea un bout de sol. Il se releva, ne prit pas la peine d’essuyer la terre qu’il avait sur le visage, il reprit sa route. Il était paumé. Il faisait encore nuit, il avait l’impression que tous les arbres et buissons se ressemblaient, et comme il n’était pas vraiment sorti du camp depuis qu’il était sur Terre, il n’avait pas l’habitude. Et pourtant, il continuait d’avancer, parce que la navette avait bien atterri quelque part et qu’il fallait qu’il la retrouve, qu’il retrouve Monty. Jasper ne pensait à rien d’autre, et ne voulait pas non plus imaginer que la navette pouvait contenir quelqu’un d’autre que son meilleur ami. Il avait hâte de lui montrer la Terre, même ses mauvais côtés. Ils feraient tous les deux attention, resteraient en vie bien sûr, et Jasper était sûr que tout serait absolument génial. Il accéléra et tomba comme un con dans un ravin, il roula jusqu’en bas, s’écorcha bras et jambes, déchira son pantalon, se rafla la joue et se tordit la cheville. Jasper prit à peine le temps de souffler, se remit debout et recommença à avancer, en boitant. Le soleil était déjà levé quand il arriva enfin à la navette. Il était parti le premier et pourtant Clarke et Finn étaient déjà là, en train d’aider la personne dans la navette à sortir. Jasper accéléra, essaya de courir vers eux, pour voir qui c’était cette personne. Monty, Monty, Monty. Mon…
C’était une fille.
Jasper sentit ses jambes fléchir, ce n’était pas son meilleur ami, bordel, ce n’était pas Monty. Il avait envie de pleurer, il avait envie de crier, il avait envie de tout abandonner. Il tapa du poing sur le sol. Puis se releva et s’approcha. Il reconnut la fille, c’était Raven. Monty avait travaillé avec elle. Clarke et Finn étaient en train de lui parler. Raven embrassa Finn sous le nez de Clarke, en le voyant. Jasper savait que Clarke devait se sentir triste, trahit, mais là tout de suite, il ne pensait qu’à une chose. Qu’à Monty.
Quand ils eurent fini de s’embrasser, Jasper s’approcha de Raven :
- Est-ce que tu as des nouvelles de Monty ?
La jeune fille pencha la tête sur le côté.
- Monty ?
Jasper se mordit les lèvres et insista, se retenant d’attraper Raven pour la secouer de toutes ses forces afin que les réponses tombent toutes seules :
- Oui, Monty. Monty Green, tu sais, il est petit, Asiatique, super mignon. Alors ? Tu l’as vu sur l’Arche ?  
La jeune fille essuya avec sa manche le sang qui coulait de sa tempe tandis que Jasper était tendu comme un arc, ses pieds sautillant sur le sol avec impatience, ne faisant même plus attention à la douleur dans sa cheville.
- Non, dit-elle, je pensais qu’il était sur Terre avec vous puisqu’il était en prison.
Encore un coup de poignard pour Jasper qui se recula comme si Raven l’avait frappé. Il tituba et se laissa tomber dos à la navette. Où était Monty ? Était-il vraiment sur l’Arche ? Et s’il avait été exécuté en avance ? Et si Jasper faisait tout ça en vain ? Et s’il était déjà mort ? Et si tout ça n’avait plus aucun sens ?
Raven jeta un coup d’œil à Clarke et Finn qui haussèrent les épaules avec impuissance. Sentant le désarroi de Jasper, elle dit :
- Il y a une radio dans la navette, on peut communiquer avec l’Arche, on va leur dire que vous êtes vivants, et leur demander pour Monty.
Aussitôt, Jasper se redressa et suivit Raven pour parler avec elle à l’Arche. Elle rentra la tête dans la navette pour se rendre compte que la radio avait disparu, arraché sans doute par quelqu’un.
- Je ne comprends pas…
Jasper se demandait s’il arrêterait un jour d’être déçu.
- Elle était là. Quelqu’un a dû la prendre…
Clarke fronça les sourcils, elle semblait savoir exactement qui avait pu prendre la radio, Jasper pouvait le deviner aussi. Après tout, il y avait une personne qui ne voulait pas qu’on puisse communiquer avec l’Arche et qui ne s’en cachait absolument pas. Bellamy.
Ils le retrouvèrent facilement en forêt, et si Clarke garda son calme envers lui, Jasper avait envie de se jeter sur lui. Finn le sentit venir et prit son bras pour le retenir :
- Laisse là faire.
Jasper était sur les nerfs et il avait l’impression que Clarke était trop douce avec Bellamy, mais à dire vrai, elle ne l’était pas tant que ça. La jeune femme était plutôt énervée, d’autant plus que Bellamy ne niait même pas avoir volé la radio, mais jamais il ne dirait ce qu’il en avait fait.
- Menace-le de buter sa sœur, il fera peut-être quelque chose, lâcha Jasper.
Clarke leva les yeux au ciel :
- Ce ne sont pas nos méthodes Jasper.
- Si ça ne fonctionne pourquoi pas ?
Bellamy lui jeta un regard meurtrier, mais Jasper ne cilla pas pour autant.  
- Je me fiche de sa sœur, il se fiche de mon meilleur ami, on est à égalité.
Clarke se tourna vers Finn :
- Tu peux l’éloigner s’il te plait, on va parler entre adultes !
Jasper shoota dans un caillou, mais accepta de suivre Finn. Clarke était plus diplomate que lui et peut-être qu’avec l’aide de Raven, elles arriveraient à convaincre Bellamy d’une façon ou d’une autre.
Et dans le cas contraire ? Jasper devrait peut-être réellement s’en prendre à Octavia. Ça ne lui ferait pas plaisir, d’autant plus que la jeune fille l’avait souvent soutenu, mais Jasper était totalement désemparé.
Les paroles de Raven le rendaient fou. Où était Monty s’il n’était ni sur Terre, ni sur l’Arche ? Il fallait qu’ils trouvent cette radio, absolument. Jasper devait savoir. Il devait savoir…

Clarke et Raven avaient apparemment réussi à convaincre Bellamy, Jasper souffla. Enfin, les choses bougeaient. Peu importe où Bellamy avait jeté la radio, l’homme les y conduisait. Jasper marchait vite, avec impatience, boule de nerfs. Il aurait voulu que Bellamy se mette à courir, qu’ils arrivent plus vite, et tant pis pour sa cheville. Bellamy s’arrêta devant la rivière et Jasper pensa qu’il cherchait juste un endroit où la traverser, que la radio se trouvait de l’autre côté, dans un endroit à l’abri. Il ne comprit pas immédiatement quand Bellamy montra la rivière.
- On traverse ? Demanda Jasper. La radio est là-bas ?
- La radio est dans la rivière. Répondit Bellamy l’air sombre.
Jasper se paralysa. Non. Non, non, non. Nononononononon. Il se jeta dans la rivière et essaya de retrouver son moyen de communication, la seule chose qui pouvait encore le lier à Monty. Jasper se glaça les doigts dans l’eau le corps penché vers cette foutue rivière et avança doucement, à la recherche de la radio. Il ne remarqua pas que Finn et Clarke étaient partis chercher de l’aide, et il fit à peine gaffe aux adolescents qui l’avaient rejoint pour retrouver la radio. Il ne releva le nez de la rivière que quand il entendit quelqu’un crier qu’il l’avait trouvé.
Jasper rejoignit aussi vite qu’il le put Clarke et Raven à qui le type avait tendu la radio. Il observa pleins d’espoir Raven. Elle était mécanicienne comme Monty et selon le meilleur ami de Jasper, elle était hyper douée. Jasper ne doutait pas du tout de son talent, alors quand elle secoua la tête l’air désolé, il crut qu’il allait vraiment mourir à l’intérieur. Plusieurs fois depuis la veille, il avait eu des faux espoirs auxquels il s’était accroché et chaque fois la déception lui avait grignoté l’estomac. Maintenant, il se sentait épuisé, avant envie de se poser là, ou bien de hurler bestialement jusqu’à ce qu’il se passe quelque chose de bénéfique. N’importe quoi.
Que Monty tombe du ciel, en vie et en bonne santé, par exemple.
Évidemment, il y avait un gouffre entre ce qu’il désirait et ce qui arrivait vraiment, mais Raven promit d’essayer de réparer la radio.
Essayer.
Jasper rentra au camp, à pied, seul et se coucha dans sa tente sans parler à personne.

Les jours passèrent, Clarke et Bellamy tombèrent sur une caisse d’armes planquée dans un bunker, et au lieu de les enterrer, ils les ramenèrent au camp « pour se protéger contre les Natifs ». Natifs qui avaient attaqué des adolescents en pleine forêts, pendant qu’ils chassaient, ce pourquoi ils s’étaient dits qu’ils avaient urgemment besoin de protection.
C’était comme ça que Jasper s’était retrouvé avec une arme dans les mains. Il ne savait pas le nom de ce qu’il portait. Une mitrailleuse peut-être. Son père était garde, mais Jasper s’était plus intéressé à comment faire des balles, à cause du côté chimique de l’action, qu’à retenir le nom des armes. Elle était lourde, mais ça n’avait pas l’air compliqué de s’en servir. Enlever la sécurité, appuyer sur la gâchette et boum boum boum. Il ne se sentait pas plus fort, il ne se sentait pas mieux, il n’avait pas l’impression d’avoir un plus long pénis parce qu’il pouvait se balader avec un jouet meurtrier entre les mains.
Monty lui manquait. Monty l’aurait rendu fort, l’aurait aidé à se sentir mieux.
Il soupira, mais accepta de suivre Bellamy pour protéger Clarke.
Jasper en voulait toujours à Bellamy, s’il n’avait pas détruit la radio, quelqu’un là-haut aurait pu le rassurer et lui dire que Monty allait bien. Maintenant, il devait juste attendre. S’il avait accepté de la suivre, c’était uniquement pour protéger Clarke.

Jasper n’avait pas tout suivi, la plupart du temps son esprit était embrouillé, il parlait à son Monty imaginaire, et suivait Clarke, mais n’écoutait pas tout. Mais en gros, voilà ce qu’il se passait. Octavia fricotait avec un Natif qu’elle avait rencontré dieu seul sait comment (et encore, il ne doit pas savoir, pensa Jasper, puisque Dieu n’existe pas), ce Natif-là était apparemment plus cool que les autres Natifs, les méchants. Et donc il voulait les aider à faire la paix avec les autres Natifs, ceux qui avaient l’air moins méchant que les méchants, mais qui voulaient quand même leur extermination. Enfin… S’il avait bien compris.
Bon en tout cas, apparemment Clarke était plus disposé à faire la paix que Bellamy, et donc était allé voir la chef des Natifs, et Bellamy qui n’avait pas confiance préférait suivre derrière avec des gens armés pour griller du Natif s’ils touchaient à Clarke.
Il avait pensé à Jasper pour cette mission, pour deux raisons. Qui n’avaient absolument rien avoir avec le fait d’un pseudo-courage (Jasper avait la trouille) ou d’une destinée puisqu’il était le fils d’un garde (Jasper n’avait rien à voir avec ses parents). Si Bellamy avait choisi Jasper, c’était parce que, d’une part, il avait le désir d’aider et protéger Clarke (et qu’il l’aimait bien), d’autre part, il semblait n’avoir plus rien à perdre.

La réunion ne se passa pas très bien, la faute à ces Natifs flippants dans les arbres, qui étaient prêts à tirer des flèches sur Clarke et à Jasper qui tira n’importe où dans le tas et en tua deux. Ils rentrèrent tous au camp bredouille, énervé pour la plupart (surtout Octavia qui avait vraiment envie de frapper Jasper), et surtout en danger parce que les Natifs ne désiraient pas la paix.
Jasper avait tué deux hommes. Monty n’était pas là. La vie, c’était de la merde.
Et pourtant, il fit semblant d’être content de se faire mousser, les adolescents adorant écouter l’histoire de ce grand héros qui avait tué deux Natifs du premier coup. Monroe essaya de le draguer et Jasper fit comme s’il n’avait pas compris « je suis crevé, je vais me coucher bonne nuit ». Et il regarda la tente où il était seul alors que tous les autres étaient au minimum par deux et il se sentit seul. Avec personne pour discuter, pour pleurer, pour essayer d’essuyer le sang qu’il avait sur ses mains. Seul le silence pour lui répondre, et le silence était accusateur.
Meurtrier, assassin.
Jasper serra ses bras autour de lui et il s’accroupit.
- Qu’est-ce que je dois faire Monty ? Tu ferais quoi toi hein ?
Pas de réponse. Jasper se mit à pleurer.

Rien ne s’améliora par la suite. Les Natifs voulaient attaquer, avaient la rage, voulaient détruire ces pauvres adolescents qui n’avaient rien fait à part atterrir au mauvais endroit, au mauvais moment. Raven n’arrivait pas à réparer la radio. Murphy proposait de buter tout le monde, et Finn voulait trouver un moyen de faire la paix.
Jasper ne voulait pas s’en mêler, il voulait juste qu’on le laisse tranquille, mais il dut accompagner Bellamy quand même afin de protéger le camp des Natifs et donc de tirer sur tous ceux qui s’approcheraient un peu trop près. Du sang, des morts, meurtrier, meurtrier, meurtrier.
Et pas de Monty.

Jasper envisageait de plus en plus de retourner l’arme sur lui, ça serait vite fait, ça ferait presque pas mal. S’il visait bien, ça lui ferait sauter la cervelle rapidement, ce ne serait le temps que de quelques secondes avant d’embrasser le néant. Jasper pensait à ça en nettoyant l’arme, en mettant les balles, en aidant Raven à en fabriquer. Il y pensait et ne le disait à personne pour que personne ne songe à lui retirer sa porte de sortie.
Et plus il pensait qu’il ne reverrait plus jamais Monty, et plus il y pensait.

Jusqu’à ce qu’il se réveille en éclatant en sanglots après un de ces autres rêves où il est avec Monty, et qu’il en puisse plus. Jusqu’à ce que l’absence l’engloutisse et que le sang ne veuille plus s’effacer de sa peau, imprimé sur sa rétine, que son cerveau lui hurle qu’il n’est qu’un foutu meurtrier (oubliant qu’il le fait pour survivre et pour protéger les autres), jusqu’à ce qu’il n’en ait plus rien à foutre et qu’il décide d’en finir une bonne fois pour toute. Personne ne remarquerait rien, on entendrait un boum et ce serait trop tard.  
L’arme pointée sous le coup, prêt à tirer, c’est comme ça que le trouva Clarke quand elle arriva précipitamment en criant :
- Jasper !
Puis elle s’arrêta et murmura :
- Jasper… Qu’est-ce que tu fais ?
Jasper la regarda, les yeux vides. Il avait déjà pris sa décision, juste un geste et…
Clarke leva les mains et cria à pleins poumons :
- Raven a réparé la radio.
Le coup partit. La mitraillette tomba au sol.

À suivre.
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