Fandom: Original
Prompt: Bas les pattes !
C'est compliqué
Hiroshima avait tout de suite fermé la page facebook. Il avait déjà vécu ça une fois, pas question de se laisser atteindre une deuxième fois. Il descendit diner avec sa grand-mère et fit comme si rien ne s'était passé. Le lendemain, quand Bill vint le voir avec un sourire jusqu'aux oreilles en demandant:
— Alors, les sites t'ont plu ?
Hiroshima joua les imbéciles, cligna des yeux, fronça les sourcils en le toisant de haut en bas:
— Quels sites ?
La réponse surprit tellement Bill qu'il ne trouva rien à répondre, le regardant passer à coté de lui avec hébétude. Hiroshima cacha son sourire derrière son écharpe, assez fier de lui. Il croisa Chany dans les couloirs, la jeune-fille se baladait en mini-jupe alors qu'ils sortaient tout juste de l'hiver, ses collants épais ne devaient pas lui tenir chaud. Un garçon la siffla alors qu'elle passait devant lui et elle adressa un sourire éblouissant à ce dernier, flattée qu'on la remarque. Hiroshima leva les yeux au ciel, se dirigea vers le club de photographie, il déposa les clichés du bal d'hiver dans le casier de Mike et alla en cours.
Il venait à peine de s'asseoir quand une présence le fit sursauter. Ash avait changé de place pour se mettre à coté de lui. Hiroshima remua nerveusement, se remettant les cheveux en place malgré lui. Il ouvrit la bouche, la referma, fit tomber son crayon sans le faire exprès. Ashley leva les yeux au ciel et se baissa pour le ramasser en même temps que lui, ils se cognèrent la tête l'une contre l'autre, grimaçant de douleur en se redressant.
— Aouch ! Se plaignit Ash.
Hiroshima grogna et se frotta le crane pour faire partir la douleur. Il rouvrit les yeux, tombant sur l'expression anxieuse de Ashley. Il lui tendit son crayon en l'examinant avec prudence, comme s'il s'était attendu à ce qu'il se mette à lui crier dessus. Ça aurait été un miracle qu'il parvienne à ouvrir la bouche, son cœur battait trop fort.
— Tu n'as pas précisé combien de temps on devait garder nos distances alors je me suis dit que puisque tu ne te décidais pas, j'allais prendre les devants, chuchota t-il.
Il ne sut pas quoi répondre. Ashley lui avait tellement manqué... Hiroshima hocha la tête pour se donner une contenance. Son ami fronça les sourcils, ne le quittant pas du regard.
— On est toujours potes, hein ?
— Ouais... Ouais. Bien sûr, ajouta t-il maladroitement.
Le sourire d'Ash éclaira la pièce, il passa un bras autour des épaules d'Hiroshima et lui ébouriffa les cheveux. Il y avait tant de mots dans ce geste, des "tu m'as manqué", des "on ne fait plus ça, dis ?", qu'il aurait voulu les rendre. Seulement il n'était pas sûr que Ash réagirait bien s'il lui sautait dessus pour l'embrasser. Le sourire d'Hiroshima s'agrandit au fil des heures, à ce train là, il était sûr de sourire à pleine dents à la fin de la journée. Ashley resta manger avec lui à midi, Chany ne pointa pas le bout de son nez, c'était comme si tout était redevenu comme au tout début, avant que son ami ne sorte avec la jeune-fille, avant qu'ils forment une sorte de triangle amoureux insupportable.
— Comment va Josie ? Demanda Ash.
— Elle va bien... elle me pose des questions sur toi sans arrêt, avoua t-il.
Ash eut un sourire content, baissant les yeux sur son sandwich et mangeant avec enthousiasme. Hiroshima aurait pu s'inquiéter de la page facebook, mais ce n'était pas le cas. Il était juste terriblement heureux que son ami soit revenu de lui-même et que Chany ne soit pas présente. La question était pourtant là, la jalousie n'était jamais partie:
— Et comment va Chany ?
Ashley se figea alors qu'il s'apprêtait à prendre une bouchée, le sandwich tout près des lèvres. Il grimaça et en mangea un bout pour se donner une contenance, haussant les épaules dans le même temps. Hiroshima fronça les sourcils devant son manège. Ash se mordit les lèvres et releva les yeux pour le regarder.
— On a rompu, avoua t-il.
Hiroshima écarquilla les yeux. Une vague de choc et de satisfaction se mêla dans sa poitrine et s'il n'avait pas été paralysé par la nouvelle, il aurait sûrement bondit sur ses pieds en criant victoire. Il se contenta de dévisager son ami avec stupidité.
— Mais euh... Qu'est-ce qui s'est passé ?
Ashley haussa les épaules une fois de plus. Il ne paraissait pas particulièrement triste même si Hiroshima savait qu'il avait aimé Chany, qu'il avait fantasmé sur elle pendant des mois avant de finalement sortir avec elle.
— Je sais pas vraiment. Elle était bizarre, je lui ai parlé de ce qui s'était passé et elle a pété un câble...
Le cœur de Hiroshima fit un mini arrêt cardiaque, il se pencha brutalement sur la table:
— Tu lui as raconté qu'on s'était.... !!? chuchota t-il furieusement.
Les yeux d'Ashley s'arrondirent comme des soucoupes.
— Bien sûr que non ! Répondit-il de la même façon. Je suis peut-être un peu con mais pas à ce point là, j'ai pas d'envie suicidaire non plus ! Si je lui avais dit ça elle m'aurait tué ! (Hiroshima soupira de soulagement) Je lui ai dit que tu voulais être un peu seul pour réfléchir à... des trucs et que ça me faisait chier parce que t'étais mon meilleur pote et que j'avais pas envie de te perdre. Bon dieu, qu'est-ce que j'avais pas dit ! Elle s'est mise à hurler que je l'aimais pas vraiment, que j'étais qu'un abruti et que si j'ouvrais pas les yeux, elle le ferait pour moi ou un truc du genre.
— Et alors ? Demanda Hiroshima, tenu en haleine.
— Alors j'en ai eut marre de ses conneries et je lui ai dit que c'était fini entre nous. On pourrait... en parler à la voiture ? Ajouta Ash, mal à l'aise.
En prêtant attention à ce qui se passait autour d'eux, Hiroshima réalisa que plusieurs élèves s'étaient penchés vers eux pour écouter leur conversation, espérant peut-être pouvoir lancer une petite rumeur ou discuter entre eux des problèmes des autres. Ashley passa une main dans ses cheveux courts, un sourire adorablement contrit aux lèvres et Hiroshima dût se rappeler que l'oxygène était nécessaire à sa survie, se remettant à respirer.
Tu ne m'as pas manqué, mais alors pas du tout... — Ok.
Lorsque la fin des cours sonna, ils se dirigèrent tout les deux vers la forêt derrière le lycée, retrouvant facilement le chemin jusqu'à la vieille voiture. Hiroshima n'y était pas retourné depuis. Ils prirent place sur les sièges, Ash balança son sac à dos sur la banquette arrière et s’emmitoufla dans une couverture, imitant Hiroshima.
— C'est bizarre... Avant de sortir avec quelqu'un, tu t'imagines toujours qu'il est d'une certaine manière, puis quand tu sors vraiment avec la personne, tu te rends compte que tout ce que tu as toujours pensé, c'était qu'une sorte d'image bidon. Je crois que c'est pour ça que j'arrive jamais à rester avec quelqu'un, je suis attiré par une image en surface et quand je vois le reste... Je suis déçu.
Hiroshima remonta ses lunettes sur son nez, amusé malgré lui par les propos de Ashley.
— C'est parce que tu ne prends jamais le temps de connaître la personne avant de sortir avec elle.
Ash sourit et lui adressa un regard complice, il le poussa à l'épaule.
— Fais pas le malin, petit con !
— Je fais pas le malin, protesta t-il.
— Si tu fais le malin ! De toute façon, t'aimais pas Chany.
Hiroshima fronça les sourcils et examina Ash avec attention. Les yeux noisettes n'étaient pas assombris par la peine, ils étaient clairs, sincères. Ashley renifla avec amusement et s'enfonça plus fort dans le siège.
— Je m'en suis rendu compte, tu sais ? Chaque fois qu'elle était là, tu n'étais plus naturel et tu tirais une gueule de quinze mètres.
— C'est pas vrai, grommela t-il.
— Si c'est vrai.
Ashley soupira longuement et posa ses pieds sur le tableau de bord, renversant sa tête en arrière sur l'appui-tête. Hiroshima ne put s'empêcher de l'admirer, de détailler sa silhouette et de se repaître de ses traits détendus.
— C'est plus que toi et moi, comme avant, murmura Ash.
Hiroshima détourna la tête pour cacher son sourire.
oOo
La curiosité l'empêcha de se tenir loin de la page facebook très longtemps. Deux jours après sa réconciliation avec Ashley, Hiroshima y retourna pour voir ce qu'on disait sur lui, rassemblant son sang-froid, se jurant de prendre tout cela à la rigolade et non pas personnellement.
Melissa Lowood26 janvier, 20:48 Fête chez moi ce soir. Devinez qui n'est pas invité
8 J'aime David Rocky25 janvier, 19:25 TOUT LE MONDE TE DETESTE !
38 J'aime Michael Powlow23 janvier, 19:25 C'est une erreur de la nature ce type ! Va crever, tu vois bien que personne en a rien à foutre de toi, personne ne t'aime ! Le monde se portera bien mieux sans toi.
25 J'aime ... Aouch. Hiroshima ne regarda pas les autres messages de haine mais garda la fenêtre active, ne parvenant pas vraiment à la refermer. Il avait beau savoir que les pires horreurs étaient dites sur lui sur cette page facebook, il ne pouvait s'empêcher de vouloir regarder, d'essayer de comprendre pourquoi les gens s'acharnaient de cette façon. C'était une fascination malsaine, un peu étrange, qu'il ne s'expliquait pas.
— Shima !? Ashley est là !
Hiroshima leva les sourcils, assez surpris puisqu'ils s'étaient quittés il y avait à peine une heure. Il se leva pour descendre mais alors qu'il arrivait à la porte, cette dernière s'ouvrit à la volée sur un Ash essoufflé.
— Hm.. Salut, dit-il entre deux respirations anarchiques.
— Tout va bien ?
— Hein ? Oui ! Bien sur que oui, tout va bien, pourquoi quelque chose irait mal, je ne vois vraiment pas ce qui irait mal ! Continua Ash, ricanant nerveusement.
Ashley était... bizarre. Hiroshima fronça les sourcils. Le regard d'Ash voyagea dans sa chambre avant de tomber sur son ordinateur et sur la fenêtre ouverte, son ami se dégonfla comme un ballon. Hiroshima se sentit rougir mais ne fit pas un geste pour fermer la page, il était trop tard.
— Tu l'as vu, déplora Ash.
— Bill m'a passé un lien..., acquiesça t-il.
— C'est vraiment de la merde, je comprends pas ce qui leur arrive à ces enfoirés !
Ash s'avança et ferma la page internet à sa place d'un geste rageur avant de s'asseoir sur le lit, un pli contrarié barrant son front. Hiroshima hésita puis finit par le rejoindre, le poussant de son épaule.
— Je m'en fiche, c'est rien, le rassura t-il.
— Bien sûr que non, tu t'en fiches pas..., soupira Ash.
— Si, vraiment, je m'en fous ! Insista t-il. Cette page facebook... elle existait déjà quand j'avais 15 ans, avoua t-il.
Ash fronça les sourcils, tournant la tête vers lui avec perplexité. Le cœur d'Hiroshima battait follement dans sa poitrine, c'était une partie de sa vie qu'il n'aimait pas trop raconter.
— Qu'est-ce que tu veux dire ? Demanda Ash gentiment.
— Je veux dire... enfin..., s'embrouilla Hiroshima.
Il se tordit les doigts un instant et prit le temps d'organiser ses pensées pour exposer ce qui s'était passé à son ami sans l'effrayer et le faire s’éloigner pour autant. Ash bougea sur le matelas, lui faisant face.
— Shima ?
— Quand j'avais 15 ans, je me suis fait un pote qui a pas apprécié de savoir que j'étais gay, révéla t-il, l'esprit en ébullition. Il connaissait mon adresse mail et mes mots de passe alors il en a profité pour créer cette page facebook, ça m'a... pas mal perturbé pendant un temps, je suis tombé en dépression, après ça j'ai vu un psy jusqu'à ce que l'ex-pote en question se pointe avec la moitié des garçons de ma classe pour me péter la gueule et c'est là que j'ai changé de lycée, dit-il sans prendre la peine de reprendre son souffle.
— Wow, wow, wow, attends !
Hiroshima ne releva pas les yeux. Il venait d'avouer à Ashley qu'il était gay, qu'est-ce qui lui avait pris, bon sang ? Il devait être totalement marteau, avoir perdu l'esprit, il allait se faire rejeter, Ash allait forcément se dire qu'il l'avait embrassé parce qu'il était raide dingue de lui, ce qui était vrai, et après il ne voudrait plus lui parler et il serait de nouveau tout seul, sans personne avec qui aller à la vieille voiture, il allait perdre l'amitié qu'il ava...
— Donc en résumé... Un "pote" a profité des infos qu'il connaissait sur toi pour faire une page facebook où — les autres s'amusaient à se défouler sur toi...
— Parce qu'il aimait pas le fait que j'étais gay, rappela Hiroshima.
Et il en rajoutait une couche en plus... Ash compta sur ses doigts tout en parlant:
— Puis tu es tombé en dépression, tu as été voir un psy, mais tu vas mieux, pas vrai ?
— En fait, c'est pas "j'étais", c'est "je suis". Gay, je veux dire, bafouilla t-il.
— Et après, ils se sont regroupés pour te taper dessus, continua Ash.
— C'est pas l'important là, Ash, l'interrompit-il.
Hiroshima allait mourir de tachycardie à un âge ridiculement avancé. Ash ne semblait intégrer que les informations secondaires. Exprès.
— Et tu... t'as changé de lycée, termina Ash.
— Je suis gay, souffla Hiroshima. S'il te plaît, me force pas à le répéter...
Ash se tut, les yeux rivés sur son visage. Hiroshima trouva assez de courage en lui pour relever la tête. Ashley le regardait, la bouche entrouverte sur une phrase qui ne voulait certainement pas sortir. Hiroshima était mort d'inquiétude, il ne put s'empêcher de battre la mesure avec sa jambe. Le mouvement agaça Ash qui posa une main sur sa cuisse pour le faire arrêter. Il se mordit les lèvres.
— Déso...
Hiroshima ne put pas terminer sa phrase, Ashley se pencha sur lui et en une seconde, leurs lèvres étaient scellées. Son cœur chavira, le naufrage n'était pas loin. Hiroshima se remit du choc et s'apprêtait à poser sa main sur la hanche de Ash lorsque ce dernier s'éloigna, emmenant ses merveilleuses lèvres avec lui.
— Bon sang, mais qu'est-ce que je fabrique, moi !? S'énerva t-il.
Ash se redressa comme s'il avait été monté sur ressort et s'éloigna du lit comme s'il était en feu. Hiroshima se força à respirer, même si c'était douloureux. Il replia sa main contre lui, elle brûlait presqu'autant que ses joues. Ashley prit plusieurs inspirations, les paumes de main posées sur ses paupières avant de se gratter furieusement le crane avec frustration. Il fit finalement volte-face, peut-être aussi écarlate qu'Hiroshima.
— Tu te souviens quand tu as dit que ce genre de chose t'embrouillais ? Quand on s'embrassait, précisa t-il.
— Je m'en rappelle, répondit-il, la voix vacillante.
Ashley ferma les yeux un instant, les mains sur la tête, totalement paniqué. Hiroshima ne l'avait vu comme cela que rarement. Dieu qu'il aurait aimé savoir ce qui se passait dans la tête de son ami...
— Tu as demandé du temps pour réfléchir et te désembrouiller.
— Hm... Ouais.
— Et ben... pendant ce temps, justement, j'ai pas arrêté de penser au fait que t'étais embrouillé par les baisers et plus j'y pensais plus j'étais embrouillé aussi. Je veux pas que ce soit compliqué, je déteste quand c'est compliqué...
Ash semblait se parler à lui-même, comme si Hiroshima n'était pas réellement là. Il paraissait presque fragile dans son monologue, les sourcils délicatement froncés, comme s'il allait se briser au moindre accroc. Hiroshima sentit que c'était maintenant ou jamais, il y avait une tension entre eux, quelque chose de palpable, qui était là depuis le début, une ambiguïté dangereuse qu'il n'avait jamais osé pousser et qu'il avait envie d'appuyer maintenant, tout en sachant que ça passerait où ça casserait... Il se leva, fébrile, les doigts tremblants, le cœur au bord des lèvres.
— Ça a pas besoin d'être compliqué..., dit-il, hésitant.
Ash rouvrit les yeux et le regarda avancer, Hiroshima eut l'impression d'approcher une bête sauvage, comme si le moindre geste le ferait fuir. Il trébucha sur le tapis et retint son souffle, sa maladresse légendaire reprenant le dessus pour lui faire vivre un enfer. Il aurait pu tomber s'il n'avait pas été si près de Ash. Au lieu de s'écraser sans grâce sur le sol, il tomba dans les bras de son ami, tout contre lui.
— C'est toujours compliqué ce genre de chose ! Protesta Ash en l'aidant à se redresser.
Hiroshima secoua la tête, un sourire étirant ses lèvres et dévoilant ses dents. Une curieuse euphorie venait de prendre possession de lui, sa tête légère flirtait avec une sensation de béatitude, l’énergie nerveuse le fit sautiller sur ses talons de façon incontrôlable. Ash leva les sourcils, ses yeux ne le quittaient pas, hypnotisés. Hiroshima secoua encore une fois la tête, comme un abruti.
— Non. Non, c'est pas compliqué, insista t-il fermement.
Hiroshima avança encore d'un pas, de façon à ce qu'ils soient appuyés contre le mur. Ash prit une inspiration ample à ce simple contact, il frissonna violemment. Hiroshima remonta ses mains le long de ses bras et passa ses doigts dans ses cheveux courts, avant de se pencher pour poser ses lèvres contre les siennes. La respiration de Ashley se coupa le temps d'un baiser et effleura sa joue lorsqu'il souffla par le nez, surpris mais détendu. Hiroshima ne sut pas d'où lui venait cette assurance, il la sentait le pousser contre son ami avec force, intensité. La bouche de Ash s'appuya plus fort contre la sienne, une main timide passa dans le creux de ses reins.
— Le chose la plus compliqué qui ait jamais existé, souffla Ash.
Hiroshima ouvrit la bouche pour contester, Ash en profita pour approfondir le baiser, plus aussi hésitant et paniqué qu'avant. Il tressaillit, au paradis une seconde avant que la monture de ses lunettes ne viennent buter contre le nez de son ami.
— Lunettes, grogna Ash.
Hiroshima se mordit les lèvres pour retenir son sourire, il enleva l'objet incriminé et les jeta sur son lit sans vraiment regarder où elles atterrissaient, trop occupé à embrasser Ash. Il allait tomber en poussière, le feu dans ses veines était trop vif, incandescent. Il se redressa sur la pointe des pieds et serra plus fort ses bras autour des épaules de Ash, comme si ça avait pu les rapprocher encore plus qu'ils ne l'étaient déjà. Leurs lèvres se cherchaient sans arrêt, avides, en manque... Ashley passa son autre bras autour de sa hanche, une main pressant ses reins et l'autre glissa dans le creux que formait ses omoplates.
— Laisse-moi respirer, murmura Ash avec amusement.
Hiroshima ouvrit doucement les yeux et pressa les lèvres au coin des siennes, faisant soupirer Ashley. Les bras de Hiroshima furent pris de crampe à force de rester lever, il laissa ses mains faire le chemin inverse, riper contre le tee-shirt, effleurer sa taille, se blottir dans le bas de son dos et glisser plus bas bien involontairement, enhardies par la respiration saccadée de Ash.
— Eh, bas les pattes, protesta t-il, sa voix déraillant sur le dernier mot.
Ashley l'avait dit assez doucement pour ne pas le brusquer mais assez fermement pour lui faire comprendre que c'était déplacé. Hiroshima prit conscience de ce qu'il faisait et rougit jusqu'à la racine des cheveux, il laissa tomber sa tête sur l'épaule de Ash, mortifié par la possessivité qui brûlait ses terminaisons nerveuses. Les bras autour de lui le firent frémir, il se blottit plus fort contre lui malgré sa honte. Ashley soupira, son souffle atterrit sur sa nuque.
— On est trop dans la merde...
S'ils en croyaient leur problème au sud et l'autre au nord est, dans la région du cœur...
Oui, ils l'étaient.
A suivre...
Accueil 
Sujet: Original - pas de spoil - C'est compliqué (3) 
Sam 8 Nov - 19:29
