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Original - pas de spoil - Devenir Favoris 5

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Swato
Swato
Dieu vis sur une tortilla.
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Date d'inscription : 08/08/2013

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MessageSujet: Original - pas de spoil - Devenir Favoris 5 Original - pas de spoil - Devenir Favoris 5 Icon_minitimeLun 4 Aoû - 0:25

Fandom : Original
Prompt: Et t'en crève de pas pouvoir exister.
Note: Désolé si ya des fautes, je n'ai pas le courage de me relire loool J'espère que c'est correct, je viendrais relire quand je serais moins explosée XD



Devenir Favoris




L'isolement s'empira lorsque la lumière leur fut retirée, ils furent plongés dans le noir sans savoir quel heure il était, combien de temps s'était écoulé... On leur glissait de la nourriture par une petite trappe en bas de la porte mais c'était tellement peu qu'ils mourraient de faim.

« J'ai l'impression qu'on est ici depuis une éternité... soupira Eden.
- Au moins on n'assiste plus aux brimades.
- Cette petite fille... »

Ryan ferma les yeux. L'image des yeux clairs de la fillette ne quitterait plus jamais son esprit à présent. Il ne protesta pas quand Eden enfouit sa tête dans son cou à la recherche de réconfort:

« Je revois leurs visages quand je ferme les yeux... Est-ce que le gouvernement est vraiment à l'origine de tout ça ?
- Qui d'autre ?
- Les extraterrestres. Quelqu'un de pas humain. »

Lorsque Eden ferma les yeux et s'endormit enfin, la chaleur commençait tout juste à revenir, le jeune pourrait mieux dormir. Ryan réajusta ses mains et le protégea du froid jusqu'à ce qu'elle revienne entièrement. La porte de l'isolement s'ouvrit alors qu'ils ne s'y attendaient plus. La lumière les aveugla mais les gardes ne les laissèrent pas s'y habituer, les traînant dehors avec brutalité:

« La ministre veut voir voir. On vous a un peu oublié dans le trou, heureusement qu'elle est là où vous y auriez passé quatre jours de plus ! »

Quatre jours. On les avait laissé mariner quatre jours au fond de ce trou. Les yeux de Ryan larmoyaient, il ne voyait presque rien. Et même s'il y avait vu quelque chose, les gardes étaient trop brutaux pour qu'ils puissent apercevoir quoi que ce soit. Il entendit plus qu'il ne vit Eden trébucher à ses cotés, le pas mal assuré et légèrement désorienté après leur séjour à l'isolement. Le souffle de Ryan était sifflant, le changement de température l'avait atteint en cours de route, il se contenta de mettre un pied devant l'autre du mieux qu'il put en ignorant la méchanceté des gardes. On les poussa finalement dans une pièce et on les fit asseoir sur une chaise.

« Et bien... Je dois dire que je m'attendais à vous voir en meilleur état, sourit la ministre. »

Elle portait une robe bleu roi ouverte à la cuisse, elle était élégante. Son baume à lèvre sanglant donnait toujours à Ryan envie de vomir. La porte claqua dans leurs dos, les gorilles avaient disparus. Eden se frottait les mains l'une contre l'autre pour en chasser le froid. Ryan savait ce qu'il ressentait. Sortir de l'isolement n'était jamais une partie de plaisir, cette impression de froid mordant mettait du temps à s'en aller. La ministre avait une télécommande entre les doigts, Son regard était fixé sur un écran de télévision géant. Des images s'y jouaient, on les voyait tout les deux.

Ryan tournait la tête vers Eden et l'embrassait à pleine bouche, son regard brillait d'un éclat furieux qui aurait pu passer pour de la passion. Les images changèrent, on voyait Eden qui traînait pratiquement Ryan, un bras autour de sa taille pour le soutenir. Ryan s'évanouit et Eden passa un bras sous ses jambes pour le porter contre lui tandis que les combats prenaient fin.

« Deux passages très fort de votre parcours, pas vrai ? Demanda la ministre sans les regarder. Je dois avouer que je préfère le second, plus subtil, moins provocateur... »

La dame du ministère lança une œillade meurtrière en direction de Ryan. Eden paraissait ne plus savoir où poser les yeux. Ils étaient tout les deux exténués après ce qu'ils avaient vécu, Ryan n'avait qu'une seule envie: dormir pendant des siècles. La deuxième envie qui le traversait était de faire avaler à la ministre sa fichue télécommande.

« Vous allez devenir favoris, le public vous déteste mais ce qu'il y a de bien avec la plèbe, c'est qu'elle aime détester ses favoris, poursuivit t-elle avec animation.
- Comment fait-on pour devenir favoris ? Demanda Eden.
- Vous ne faites rien, je vais déposer une demande. »

Ryan serra les dents. "Rien" était un mensonge. Ils auraient tout à faire. Et rien ne serait plus désagréable que ce qui les attendait.

« Ce qu'elle ne te dit pas, c'est qu'on va devoir survivre à cinq brimades à la suite, qu'on va devoir tuer des gens... ouais, on ne doit "rien" faire du tout en somme, dit-il amèrement. »

Le regard d'Eden perdit de son excitation, il se rembrunit. Il ne voulait tuer personne, tout comme Ryan. La ministre s'approcha de ce dernier, les mâchoires serrées. Elle le détestait. Une fureur froide, qui approchait la folie, brûlait dans ses yeux, si Ryan venait à mourir, il était certain que la ministre danserait sur sa tombe. Elle saisit son menton d'une main dure, écorchant sa peau avec ses ongles parfaitement manucurés:

« Ton insolence te perdra. N'oublies pas qu'il me suffit de claquer les doigts pour te faire perdre ta tête. »

Ryan se contenta de la regarder avec indifférence. Il ne voulait pas mourir, personne ne voulait mourir. Mais il s'était juré de faire payer au gouvernement ce qu'il lui avait fait et il tiendrait sa promesse avant de pousser son dernier souffle. Le regard d'Eden fit un allé-retour entre eux, perplexe et tendu, comme s'il sentait l'orage venir. La ministre finit par le relâcher, elle continua comme si elle n'avait jamais été interrompue:

« En vérité, j'ai déjà déposé une demande et elle a été accepté aussitôt. Comme je l'ai dit, vous avez fait forte impression sur le public, les enregistrements des combats précédents de N°159 ont fait le tour de la toile, ils sont décevant mais tous veulent connaître vos origines... Il ne reste plus qu'à vous présenter dans la cour des grands, de faire de vous de réels combattants et vous serez des favoris hors pair.
- Combien de personne devrons-nous tuer ? Demanda Eden gravement.
- Une multitude, soyons réaliste, il s'agit de combats mortels. Vous n'avez pas le choix. Sais-tu combien ton partenaire en a tué jusque là, en deux ans ? Demanda la ministre. »

Ryan sentit une sueur glacée lui remonter le long de la colonne vertébrale. Beaucoup trop, aurait-il eut envie de répondre. Les visages de ceux qu'il avait tué l'accompagnaient dans tout ses cauchemars et ils n'avaient fait qu'augmenter au fil des jours. Eden le dévisagea, ses traits étaient tirés, fatigués. Il secoua la tête:

« Combien ? Demanda t-il d'une voix indolente.
- Soixante-sept, révéla la ministre avec un sourire. C'est peu par rapport à La Hache qui avait accumulé 236 morts dans le même temps mais... »

La ministre continua en parlant de statistique sans voir que ni l'un ni l'autre ne l'écoutait. Eden avait les yeux arrondis par l'effroi, ceux de Ryan étaient perdus au loin. Soixante-sept personnes. Il avait pris la vie de soixante-sept personnes. Selon la ministre, c'était peu. Selon Ryan, c'était trop. Et il ne voulait même pas réfléchir aux victimes de La Hache. Il aurait voulu survivre jusqu'ici les mains pures, propres, immaculée. Mais ce n'était pas réaliste comme la ministre l'avait dit. Les brimades avaient lieu tout les jours, voir deux fois par jours, il était impossible qu'il ait survécu jusque là sans avoir à défendre sa vie. Eden tourna la tête vers lui, la ministre gesticulait, animée par ce qu'elle racontait.

« Soixante-sept, prononça t-il silencieusement, les yeux emplis de tristesse. »

Ryan hocha la tête lentement. Il ne mentirait pas à ce niveau là, c'était inutile. Eden se mordit les lèvres et secoua la tête, ébahis et accablé par ce qu'il apprenait chaque jour. La ministre s'interrompit dans ce qu'elle disait, pensant qu'il contredisait ses propos.

« Vous savez tout les deux que c'est là...
- Je veux tuer le moins de gens possible, l’interrompit prudemment Eden.
- Dans ce cas N°159 devra se charger du sale boulot, répondit la ministre en haussant les épaules avec désinvolture. »

Refiler ce travail à Ryan ne semblait pas la peiner. Elle n'avait aucune conscience de la valeur d'une vie. Pour elle, tout cela n'était qu'un jeu. Leurs vies ne valaient rien, ils ne faisaient pas partie de l'élite, ils n'étaient que des gens du peuple, des cafards à ses yeux. La ministre reprit, leur rabattant les oreilles sur ce qu'ils devaient et ne devaient pas faire. Ryan n'en écouta pas un traitre mot, Eden donnait l'impression d'écouter, mais c'était comme s'il avait la tête ailleurs, ses yeux perdant leur clartés par intermittence.

« Vos brimades personnelles ont été organisé pendant votre isolement, dans vingt-quatre heure, ce sera à vous de jouer. Eden, veux-tu passer la nuit en ma compagnie ? Demanda la ministre en faisant papillonner ses cils sensuellement. »

Eden sursauta sur place, il leva la tête à cette question, comme un lapin pris dans les phares d'une voiture. Ses yeux dévièrent vers Ryan, comme s'il lui renvoyait la question, demandait une confirmation. Il haussa les épaules, détournant la tête. Si le jeune voulait se laisser entourlouper, c'était son choix, il l'avait prévenu.

« Je... Je pense que ce serait mieux si je profitais de ces vingt-quatre heure pour me reposer... Les brimades ne vont pas être une mince affaire, répondit Eden avec gêne. »

La ministre perdit son sourire, elle fit claquer la télécommande dans sa paume, visiblement agacée par le refus de Eden. Ryan ne put s'empêcher d'être satisfait du refus de son compagnon de cellule.

« Bien, bonne chance dans ce cas, dit-elle sèchement. »

La ministre les renvoya dans leur cellule, laissant le garde les raccompagner. Lorsqu'ils furent seuls, sur leurs paillasses, Eden se mordit les lèvres et lui dit avec sérieux:

« T'as raison. Si je la baise, c'est elle qui va me baiser. »

Ryan hocha pensivement la tête et posa sa main sur son torse avant de fermer les yeux dans l'espoir de grappiller quelques heures de sommeil. Il espérait que sa respiration se calmerait et que ses poumons le feraient moins souffrir. Eden l'imita et s'endormit rapidement. Ryan somnola, pas assez confortable pour s'endormir profondément mais assez bien pour garder les paupières closes. Ce fut pour cette raison qu'il ne sursauta pas lorsque Eden se redressa sur sa paillasse en sursautant, un cri au bord des lèvres, en proie aux mauvais rêves, hanté par les morts à venir. Ryan ouvrit les yeux, le jeune le regardait avec incertitude.

« Hey... Je peux venir avec toi ? Je te piquerais pas toutes les couvertures, promis. »

Ryan soupira doucement pour ne pas irriter ses voies respiratoires encore plus, il souleva ses couvertures imaginaires, faisant sourire Eden légèrement. Ce dernier se leva et le rejoignit, se calant contre lui. La chaleur tempérée de son corps était juste ce qu'il lui fallait pour qu'il s'endorme confortablement. Ryan ferma les yeux et sursauta lorsque Eden posa sa bouche contre la sienne en un baiser léger. Il fronça les sourcils, perturbé par les actions du jeune, Eden se contenta de hausser les épaules et ne lui donna pas d'explication.

« Bon sang... j'ai toujours l'impression d'être dans le gla-bidule, grommela t-il. »

Le jeune frissonna, se collant plus étroitement contre lui et bailla à s'en décrocher la mâchoire. Il cala sa tête contre son épaule, comme lorsqu'ils étaient en isolement. C'était étrange d'avoir quelqu'un contre lui après tout ce temps passé seul. Étrange, mais pas désagréable. Ryan referma les yeux et se laissa bercer par la respiration douce de Eden.

« Qu'est-ce qui cloche ? Tu respires bizarrement, murmura subitement Eden.
- Rien. Dors. »

Eden ne se fit pas prier. Ryan ne tarda pas à le suivre dans le sommeil.



oOo




Le haut parleur grésilla. Eden leva la tête, les yeux encore collés par le sommeil et Ryan cacha son visage dans son cou pour échapper à la lumière synthétique qui venait se s'allumer.

« N°159 et N°357, levez-vous. »

Eden grommela et se mit debout difficilement, vacillant sur ses pieds. Ryan eut plus de mal, son corps était encore endoloris, il aurait voulu dormir cent ans encore. Il s'aida de ses mains pour se redresser et s'appuya contre le mur, prenant ce qui lui sembla être des heures pour tenir sur ses jambes. Les gardes entrèrent et menottèrent leurs poignets ensembles.

« Vous êtes appelé dans l'arène pour les brimades en vue de devenir des favoris. Divertissez la plèbe, récita l'un d'entre eux. »

La trappe s'ouvrit et un garde les poussa dans le dos. Eden avait les yeux rivés sur Ryan. Il avait les sourcils froncés et n'avait pas l'air ravi.

« Ta respiration, siffla t-il.
- Ça ira, souffla t-il en réponse. »

Le sifflement s'était installé plus fortement dans sa poitrine, les changements de température et son séjour à la salle de torture n'avait pas fait bon ménage. Il s'en sortirait, il n'avait plus aussi mal qu'avant, les bleus commençaient à verdir. Ryan se redressa, toisant la plèbe avec hauteur. Il ne se sentait pas inférieur. Il avait peut-être le sang de soixante-sept personnes sur les mains, mais la plèbe en avait tué des milliers. Il était bien mieux que tout ces gens et il allait s'en sortir, même s'il devait remplir une piscine avec le sang de ceux qu'ils tueraient. Ils le regretteraient, ils en cauchemarderaient le restant de sa vie. Mais ils vivraient. Les gardes les menèrent au milieu de l'arène. Il n'y avait rien d'autre qu'un sol de béton. Ryan savait que c'était là une arme redoutable.

« Les brimades des N°159 et N°357 vont commencer. Je vous rappelle les règles : 2 favoris potentiels, un combat à mort, 2 survivants uniquement sont autorisés. 3... 2... 1... Commencez ! »

Une trappe s'ouvrit, dévoilant un homme à l'air malingre qui tremblait de tout son corps, il avait peur, il était plutôt âgé et pourtant il était nouveau, Ryan put le voir à la surprise qui se peignait sur ses traits. Ses yeux dérivèrent sur la plèbe. Ces gens attendaient-ils réellement qu'ils tuent, appréciaient-ils sérieusement le spectacle ? Ryan se mordit fort l'intérieur de la joue, il ferma les yeux et laissa une froide détermination l'engloutir. Il n'était pas assez schizophrène pour tuer des gens sans en éprouver de la culpabilité, sans que son cœur ne batte dans sa gorge.

« Rya.. On ne peut pas... On ne peut pas faire ça, balbutia Eden. »

Ryan ne se tourna pas vers lui, il prit sa main à tâtons pour éviter d'avoir à le traîner derrière lui. Il entremêla leurs doigts sans attendre la réaction d'Eden et s'avança vers le vieil homme.

« Arrête... On ne peut pas le tuer, regarde le..., souffla t-il.
- On n'a pas le choix, c'est lui ou nous. »

Ryan s'arrêta, ils n'étaient plus qu'à un mètre de l'homme. Ce dernier leur adressa un sourire triste, un sourire bon, bienveillant. Un sourire qui disait "je sais déjà ce qui va se passer et je l'accepte". Les doigts d'Eden tremblaient entre les siens.

« Je ne peux pas, murmura Eden. »
- Alors ne fais rien, ferme les yeux, ordonna t-il. »

Ryan savait déjà qu'Eden ne pourrait pas tuer de sang froid. C'était tout à son honneur, seulement pour l'instant, c'était une épine dans son pied. Il fallait être réaliste, Eden ne pourrait pas survivre dans l'arène sans tuer, il faudrait bien qu'il défende sa vie à un moment ou à un autre. C'est comme cela que Ryan avait commencé à tuer. Le vieillard ferma les yeux comme si l'ordre lui avait été adressé, il n'était qu'attente, qu'acceptation. Cela aurait dû faciliter la tâche à Ryan mais ce fut l'inverse. Comment tuer un homme qui attend votre bon vouloir, qui vous regarde avec tant de franchise ? Il lâcha les doigts de Eden, se plaça dans le dos de l'homme, posant une main sur sa mâchoire et l'autre en travers de son torse. Ryan aurait aimé que l'homme se débatte, qu'il le morde, qu'il tente de le tuer.

« Je suis désolé..., lui murmura t-il, la voix serrée.
- Je pardonne vos pêchés passés et à venir, mon fils. »

Ryan ravala la boule qui avait élu domicile dans sa gorge. Le vieillard était un homme d'église. Il ferma les yeux et lui brisa la nuque. Il était un monstre. Il allait brûler en enfer, il espérait qu'on lui avait réservé le plus grand bûcher.

Une trappe au dessus d'eux s'ouvrit et quelque chose tomba sur le sol à leurs pieds dans un bruit métallique. Il s'agissait d'une arme. Un sabre. Eden avait les yeux braqués sur le cadavre du vieillard que Ryan avait déposé en douceur par terre, avec respect. Ce dernier se baissa et ramassa l'arme. Deux trappes contre les murs s'ouvrirent, deux appelés apparurent.

« 1 mort »

Les brimades se poursuivaient. Tout se perdit dans un brouillard sous ses yeux, il s'autorisa à redevenir N°159. La plèbe acclamait, le silence était assourdissant dans l'arène, il avait la sensation de les entendre crier dans sa tête, le sang coulait et tout était de sa faute. Les gens crevaient pour que la plèbe existe, vive, se divertisse. Il était essoufflé, la voix synthétique faisait les comptes et il se damnait un peu plus à chaque minute qui passait. Eden fut contraint de tuer à son tour, les autres appelés n'étaient pas aussi passif que l'homme d'église, ils se battaient, ils luttaient pour leurs vies... Ils mourraient. La bénédiction du prêtre résonna sous son crâne comme une malédiction, elle battait dans ses tempes au même rythme que son cœur affolé, intensifiait le sifflement sous ses cotes.

Je pardonne vos pêchés passés et à venir, mon fils. Je pardonne vos pêchés passés et à venir, mon fils. Je pardonne vos pêchés passés et à venir, mon fils. Je pardonne vos pêchés passés et à veni...

Les jambes de Ryan cédèrent sous son poids et une quinte de toux le fit se plier en deux. La garde du sabre glissait entre ses doigts, il s'était blessé la paume de main au passage, en tuant quelqu'un... Un bras passa en travers de son torse, l'empêchant de s'effondrer.

« ... an ! Cria Eden. »

Un appelé les poussa violemment et ils s'écrasèrent au sol. L'homme était au dessus de lui et voulut poser ses énormes paluches sur son cou pour l'étrangler. Ryan usa d'un dernier sursaut d’énergie pour enfoncer son arme dans son estomac jusqu'à la garde. Le corps de l'homme s'écrasa sur lui, lui coupant le souffle. L'air était nauséabond, ça sentait la rouille et le sang. De là où la plèbe se trouvait, personne ne pouvait savoir si Ryan était en vie. Il aurait voulu mourir, maintenant.

« Ryan ! Hurla Eden une fois de plus. »

Il ne se sentait pas la force de bouger, ses yeux observaient le faux ciel au dessus de lui. Il pensa un instant à rester ainsi, à se faire passer pour un mort. Pour qu'on le laisse tranquille. Peut-être rendrait-on son cadavre à son père ? Ce dernier regretterait-il de l'avoir envoyé ici ? Le corps au dessus de lui fut pousser sur le coté et la grosse tête d'Eden apparut. Il avait une coupure au front qui saignait beaucoup, la moitié de son visage était imprégnée de sang. Il ne pouvait pas le voir, mais il était certain que plusieurs endroits de son corps étaient éraflés à cause du bitume. Eden souffla de soulagement en voyant qu'il allait bien.

« Plèbe, voici vos nouveaux favoris. Les votes pour leurs titres vont maintenant être révélé. »

Ils avaient réussi ? C'était terminé ? Ryan eut envie de pleurer. Eden ignora la voix synthétique et l'aida à se redresser. Il n'essaya pas de le mettre debout. Ryan se laissa manipuler, hors de son corps un instant. Combien de personne avait-il tué aujourd'hui ? Fallait-il qu'un millier d'hommes meurent pour satisfaire la plèbe ? Il avait envie de vomir. Une partie du double vitrage s’opacifia et une image éclaira celle-ci. Des écritures s'y formèrent:

N°357:
Eden > 86 %
L'Ange > 10 %
Innocent > 4 %

Ryan laissa rouler sa tête sur l'épaule d'Eden, il avait le souffle court. Il ferma les yeux un instant pour tenter d'éclaircir ses idées.

« Les trois t'allaient, essaya t-il de plaisanter. »

Eden ne lui répondit pas, il resserra ses bras autour de lui, appuyant son corps fatigué contre le sien. La plèbe avait voté pour qu'il garde son prénom. Ryan se permit de peser plus lourd contre lui. Les écritures sur le double vitrage s'effacèrent et d'autres prirent leurs places:

N°159:
Styx > 78 %
L'invisible > 14 %
Rebelle > 8 %

Ryan renifla avec dédain. Styx... quel titre idiot. La plèbe s'était contenté de chercher un contraire à Eden, quelque chose de noir qui pourrait passer pour une contradiction. Ils auraient pu faire mieux. Beaucoup mieux. Pourquoi pas l'appeler "le Diable" par exemple ? Eden n'avait pas regardé les résultats des votes, son attention était entièrement focalisée sur lui, il fronçait les sourcils avec concentration, comme s'il écoutait.

« Je crois que t'as besoin d'un médecin.
- Et d'un chocolat chaud aussi tant que tu y es, ironisa t-il. »

Les plaisanteries avaient un goût de terre dans sa bouche, elles sonnaient faux. Une trappe s'ouvrit, la leurs. Ils étaient attendus dans leur cellule. Eden passa le bras de Ryan par dessus ses épaules et l'y traina sans attendre, pressé, ne prenant pas le temps de saluer la foule. Ryan fut rassuré qu'il ne l'ait pas fait, on ne saluait pas ses bourreaux à moins d'être sadomasochiste. Il avait froid, il était gelé. Eden le lâcha doucement sur sa paillasse tandis qu'un garde s'affairait à leur enlever leur menotte.

« La ministre a demandé à nous voir ? Demanda Eden précipitamment.
- Non, rétorqua le garde. »

Ryan sentait bien qu'il y avait quelque chose d'étrange, il avait beaucoup trop froid et ils n'étaient plus dans la salle d'isolement. Eden posa une main sur sa joue et en comparaison avec sa peau, elle lui parut brûlante.

« Il faut que vous alliez lui dire qu'on a fait une erreur de calcul, débita Eden avec sérieux.
- C'est ça. Ce gosse croit qu'on est le room service, railla le garde. »

Eden repoussa ses cheveux en sueur en arrière, les gestes rendus saccadés par l'inquiétude. Ryan s'appuya contre sa paume de main dans l'espoir de se réchauffer.

« Comme vous voulez. Vous ne vous demanderez pas pourquoi vous avez été transféré dans une bourgade en province dans ce cas. C'est important, la ministre de la Justice est notre supporter, c'est une femme occupée, je suis sur qu'elle n'avait pas prévu que nos plans seraient contrecarrés. Je parie que ça vous coûterait moins cher d'aller demander pour rien plutôt que de ne rien faire !
- C'est bon, c'est bon, la ferme, bougonna le garde. Je vais voir ce que je peux faire. »

Ryan se demandait de quoi Eden parlait. Des plans ? Contrecarrés ? Son cerveau était mou, il n'arrivait pas réellement à réfléchir. Le garde disparut. Eden se pencha à nouveau sur lui, un sourire faux aux lèvres:

« On dirait pas comme ça, ça fait à peine une semaine qu'on se connait et j'ai déjà la trouille que tu me claques entre les doigts. »

Ryan essaya de rouler des yeux mais il était trop fatigué. Il se contenta de regarder Eden avec un air pas du tout impressionné. Eden grimaça, il paraissait épuisé. Il repoussa une fois de plus ses cheveux en arrière, en un geste doux. Le cœur de Ryan se réchauffa un peu à l'idée que la douceur existait toujours dans un monde comme le leurs.

« J'ai toujours été un horrible garde malade. J'ai menti au garde, j'espère que la ministre serra assez intriguée pour qu'on puisse la voir, pour que je tente au moins de te négocier une visite chez le toubib. »

Ryan ne se donna pas la peine de répondre. Il revoyait les scènes de l'arène en flash et il avait du mal à dissocier le présent du passé. Il avait la sensation d'y être encore. Ses mains étaient dégoûtantes, pleines de sang. Ils étaient blessés de partout... Il ferma les yeux.


oOo



Je pardonne vos pêchés passés et à venir, mon fils.

Ryan rouvrit les yeux.

Il était toujours sur sa paillasse. Quelque chose avait changé.

« T'es enfin réveillé. »

Ryan cligna des yeux pour préciser sa vision. Eden était debout à coté de lui, il le regardait avec soulagement. Une légère barbe grignotait ses joues, la lumière de la pièce était différente. Du temps avait passé. Combien ? Ryan prit une inspiration, sa poitrine n'était plus aussi comprimée qu'avant, le sifflement avait pratiquement disparu...

« T'as été dans le cirage pendant deux jours, lui apprit Eden. »

Le jeune s'assit à coté de lui, le dévisageant avec attention. Ryan se sentait mieux. Il était toujours fatigué mais il ne se sentait plus... malade.

« Qu'est-ce qui s'est passé ? Demanda t-il d'une voix enrouée.
- Le doc t'a fait une injection d'antibiotique, il a dit que tu avais un début de bronchite mais qu'avec l'épuisement, ça t'avait fait court-circuiter. C'était pas vraiment un véto... il était vétérinaire, mais bon, avec notre statut on ne peut pas avoir mieux apparemment. Tu as déliré la première nuit... Je t'ai aidé à manger, tu m'en as bien fait baver d'ailleurs... La ministre nous a obtenu quatre jours avant la reprise des brimades. »

Ryan plissa les yeux, il crut se souvenir quelques instants où il avait été une plaie. Il avait repoussé Eden lorsqu'il avait voulu le faire boire, l'avait fait tomber... sur les fesses ? Il avait été un vrai connard d'après ce qu'il se rappelait. Il n'avait jamais été un patient agréable. Ryan s'appuya contre le mur derrière lui. Eden prit place à coté de lui et le poussa à l'épaule:

« C'est la première fois qu'un nouveau devient favoris en si peu de temps selon la rumeur... On est devenu des favoris, répéta t-il.
- A quel prix..., souffla Ryan. »

Eden posa sa joue contre son épaule, envahissant doucement mais sûrement son espace personnel. Ryan observa le mur en face de lui, il n'y avait rien d'autre à regarder ici. Il ferma les yeux. Pendant un instant, il se permit de repenser au passé. Il se rappela la liberté, la maison qu'il avait acheté dans un petit village, dans une petite province isolée qu'il avait aimé dès la première fois où il l'avait vu. Il se souvint de Kayl et d'Alice.

Une main se posa sur la sienne et il entrouvrit les paupières, baissant les yeux pour examiner Eden. Ce dernier avait le regard rivé sur ce qu'il faisait. Ses doigts se faufilèrent dans les espaces que formaient les siens, sa paume épousant parfaitement le dos de sa main. Leurs peaux étaient égratignées, blessées, ils étaient couverts de bleus, de blessures... Ryan se mordit l'intérieur de la joue et caressa l'index d'Eden avec son pouce.

« Je te laisserais pas me baiser, prévint Eden.
- Tu me baiseras pas non plus, rétorqua Ryan avec un sourire en coin.
- Bon. Comme ça on est prévenu. »

Eden serra ses doigts et lui donna un nouveau coup d'épaule, joueur. Ryan secoua la tête, entre exaspération et amusement. Il s'arrêta une seconde, réalisant que pour la première fois depuis deux ans, il avait sourit.



A suivre...
Maliae
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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Devenir Favoris 5 Original - pas de spoil - Devenir Favoris 5 Icon_minitimeMar 5 Aoû - 18:37

OHHHH GOOOOD JE MEURS, JE VEUUUUX LA SUITE (oui je réclame je suis comme ça moi, je réclame et tout Very Happy) !

Non mais argh c'est trooop genial, comment veux-tu que j'ai pas envie d'avoir la suite, t'as qu'à écrire moins bien hein, c'est ta faute.

J'adore, c'est horrible mais j'adore (oui je dois être un peu plébéienne que veux-tu).
Maeve
Maeve
Je suis ton père Luke
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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Devenir Favoris 5 Original - pas de spoil - Devenir Favoris 5 Icon_minitimeJeu 7 Aoû - 23:32

Hé. Smile

Eh oui, Eden: comme je l'ai dit un peu plus tôt, ce qui est vraiment horrible, c'est que ce sont des êtres humains qui font cela. Pas des extraterrestres: rien d'autre que des humains.

Glaçant.

Je ne parlerai pas de la façon de devenir "favori", je tomberais en panne de synonymes d'"horrible", mais... le prêtre. Le PRETRE.

...Si Ryan arrive à sortir de là un jour, il va être hanté pour le reste de sa vie.

J'adore voir Eden s'occuper de Ryan. Depuis le début, c'était Ryan qui s'était posé en "protecteur", alors c'est vraiment chouette de voir que leur relation est égale. Peut-être qu'un beau jour, Ryan arrêtera de penser à Eden comme au "jeune". Smile

La fin... On ne sait pas ce qu'Eden a en tête, mais j'espère que ce lien entre les deux les aidera à s'en sortir.

Merci pour cette superbe histoire et ta plume magnifique. Je te souhaite plein d'inspiration pour écrire la suite.^^ Et chapeau, encore! Cela valait aussi nos heures supplémentaires d'écriture, aha! Very Happy

Bisous!


Maeve

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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Devenir Favoris 5 Original - pas de spoil - Devenir Favoris 5 Icon_minitime

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