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Original - pas de spoil - Faire confiance 4

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Swato
Swato
Dieu vis sur une tortilla.
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MessageSujet: Original - pas de spoil - Faire confiance 4 Original - pas de spoil - Faire confiance 4 Icon_minitimeDim 3 Aoû - 19:51

Fandom : Original
Prompt: Un oiseau de malheur.



Faire confiance




N°159 paya chèrement son insubordination. Dès qu'il fut rentré dans la cellule, trois gardes vinrent le chercher pour l'enfermer dans une salle qu'il avait visité de nombreuses fois lorsqu'il était encore nouvel appelé. Ils nommaient tous la pièce "la salle de torture". Il ne subit rien de nouveau, on ne change pas une équipe qui gagne. On l'attacha à une planche de bois, déposa un tissus humide sur son visage et on lui versa de l'eau sur le visage, jusqu'à ce qu'il n'ait plus d'air, jusqu'à ce qu'il se noie sans réellement se noyer. Il crut en perdre la tête. Lorsqu'il n'eut plus de force, qu'on dût pratiquement lui donner un coup de pied aux fesses pour qu'il tienne debout tout seul, les gardes le rouèrent de coup et le renvoyèrent enfin dans sa cellule. N°159 resta sur le sol, là où on l'avait balancé. Être allongé était bien, il pourrait rester là toute sa vie.

« Joli, ton coup d'éclat dans l'arène. »

N°159 toussa et releva la tête pour voir qui lui parlait. Ah oui, c'était vrai, il avait un compagnon de cellule maintenant. Il était trop fatigué pour se souvenir de son matricule, il était certain qu'il avait un nom aussi mais il attendrait qu'il soit moins courbatu de partout pour le trouver. L'homme n'avait pas l'air ravi malgré son compliment.

« Merci, grommela N°159.
- Ce n'était pas un compliment. »

Ceci expliquait donc cela. N°159 roula sur le dos. Mauvaise idée, ses poumons trop sollicités le brûlaient comme l'enfer, il aurait voulu s'évanouir pour ne plus rien ressentir. Un éclair de génie le traversa. Eden. Son compagnon de cellule s'appelait Eden. Comme le paradis. N°159 ricana stupidement.

« Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle.
- Tu penserais qu'en 2016, les gens cesseraient de donner des noms stupides à leurs enfants, rit-il, la voix éraillée.
- Pardon ? »

Quelque part, dans un coin de son cerveau, N°159 savait qu'il délirait à cause de la douleur qu'il venait tout juste de ressentir et des épreuves qu'il avait traversé. L'autre coin de son cerveau lui disait de se la fermer et de rire. La situation était hilarante. Son compagnon de cellule s'appelait comme le paradis et ils étaient en enfer. C'était tordant.

« Tu viens de bousiller nos chances de devenir favoris. Et ça te fait rire. »

Paradis... euh... Eden avait l'air en colère, ou alors très énervé. N°159 ne sut choisir entre les deux, il ferma les yeux.

« La ministre nous a prévenu que plus de la moitié de la plèbe était homophobe... On va nous haïr maintenant...
- C'est pas grave... ils nous détestent déjà de toute façon. »

N°159 soupira. C'était bon, il se sentait glisser vers l'inconscience maintenant. Encore quelques minutes et il serait endormi. Eden ne parla plus et N°159 s'endormit enfin.


oOo




« N°159 et N°357, levez-vous et attendez les instructions. »

C'était trop tôt. Beaucoup trop tôt. Il n'était pas remis, il ne pourrait pas se lever.

« N°159, levez-vous. »

Si seulement il pouvait... Elle était marrante elle. Chaque partie de son corps lui faisait mal, il roula sur le ventre mais ne put rien faire de plus. La douleur fit monter des larmes dans ses yeux. Il toussa et grimaça, ses poumons étaient encore abîmés à cause de ce qui s'était produit hier. Il n'était plus habitué à se faire tabasser de cette façon et il avait l'impression d'avoir cent ans.

« N°159, levez-vous, insista le haut parleur.
- Ta gueule, conasse, râla t-il à voix basse. »

Un soupir lui parvint aux oreilles et l'instant suivant, un bras passait en travers de sa taille, le soulevant et le soutenant. N°159 ouvrit les yeux à demi. Eden le portait, tout son coté était collé contre le sien. Les rôles étaient inversés à présent. Le jeune soupira encore une fois, son visage était pâle et il semblait mort de trouille.

« On va crever, marmonna t-il, atone. »

Un garde entra dans la cellule et noua une paire de menotte autour de leurs poignets respectifs, serrant celle de N°159 un peu plus fort que nécessaire. Sûrement pour qu'il évite de détruire l'arène comme la veille. Cette pensée lui arracha un reniflement amusé.

« Vous êtes appelé dans l'arène. Divertissez la plèbe. »

Eden réajusta sa prise sur lui, il tenait à peine debout. N°159 sut ce qui allait se passer, il allait certainement perdre de nouveau conscience, il allait être un handicap pour Eden. On les fit avancer vers la trappe et N°159 fit de son mieux pour mettre un pas devant l'autre.

« Réveille toi, cent cinquante-neuf, murmura Eden. »

Eden le secoua légèrement. Le soleil de l'arène était éblouissant et il plissa les yeux pour ne pas qu'il brûle sa rétine. N°159 allait sûrement mourir aujourd'hui, il n'avait aucun moyen de se défendre après ce qui s'était passé hier, Eden était nouveau, il ne durerait pas longtemps non plus. La plèbe le savait et les gardes aussi. La ministre avait surement été à l'origine de cette séance de torture, N°159 avait abîmé leur précieuse arène, c'était un crime et il allait payer de sa vie pour cet affront. C'était une manière comme une autre de se débarrasser d'un appelé qui gênait. Il ne voulait pas mourir. Mais il était fatigué.

« Ryan, souffla t-il.
- Quoi ? Demanda Eden. »

La trappe derrière eux se ferma brutalement, le paysage devant eux était désolé, il n'y avait pas une seule planque. Ça allait être une boucherie, au moins ça irait vite.

« Je m'appelle Ryan, répéta t-il.
- Pourquoi tu me le dis maintenant ? S'indigna Eden.
- Je croyais que notre prénom, c'était tout ce qui nous restait ici... ?
- Tu vas pas crever, je vais payer ma dette. »

Eden le redressa sans douceur, le faisant grimacer.

« La première brimade de la journée va commencer. Je vous rappelle les règles : 9 concurrents, un combat à mort, 4 survivants uniquement sont autorisés. 3... 2... 1... Commencez ! »

N°159... Ryan ne perdit pas connaissance. Il avait juste assez ses esprits pour ordonner à ses jambes de bouger lorsque Eden avancait, ou alors pour aider le jeune à ne pas porter tout son poids. Tout se déroulait dans une sorte de vide intersidéral, il captait quelques images, des combats, des armes, des cris, du sang. Un tee-shirt rouge, Eden qui le portait, le traînait à bout de bras, se débattait comme un beau diable pour rester en vie... la plèbe qui s'excitait derrière le double vitrage. C'était comme si la fillette... Juliette, n'était jamais morte. Il revit ses yeux ternes sous ses paupières, comme gravé au fer dans son cerveau. C'était comme si elle ne s'était jamais faite assassiné sous les yeux d'un millier de témoins. Des flash d'images. Des couleurs qui agressaient ses pupilles, qui lui donnaient envie de garder les yeux fermés. Le décompte des morts par cette voix agaçante.

Puis la perte de conscience, tout fut merveilleusement noir, Ryan espéra qu'on l'avait enfin tué.



oOo



« Cent cinquan... Ryan ! »

Une gifle claqua sur sa joue et il grogna, ouvrant les yeux difficilement. La grosse tête de Eden était penchée sur lui. Sa bouche était sèche et il avait du mal à avaler, son corps était encore endoloris mais ça allait mieux que tout à l'heure... Ryan se souvint soudain qu'ils avaient été nommé pour participer à une brimade. Il baissa le regard sur son propre corps, il allait bien, il avait quelques égratignures mais il était en vie. Eden leva la main pour lui donner une seconde gifle, il grogna et l'en empêcha. Son compagnon de cellule soupira de soulagement et se laissa retomber au sol.

« J'ai cru que tu n'allais plus te réveiller. »

Ryan tenta de se redresser et quand il n'y parvint pas, Eden passa un bras autour de son épaule pour l'aider. Il fronça les sourcils. Il y avait quelque chose de nouveau. Plusieurs en fait. Premièrement, ils n'étaient pas dans leur cellule. Deuxièmement, le comportement d'Eden était différent, il avait l'air plus... amical. Ce dernier se mordit les lèvres et haussa les épaules:

« On nous a mis à l'isolement. Je ne vois pas vraiment ce que ça change par rapport à notre autre cellule. »

Ryan écarquilla les yeux et observa la salle dans laquelle ils se trouvaient. Ils étaient réellement à l'isolement. Et Eden disait qu'il ne voyait pas la différence ? Il allait bientôt s'en rendre compte.

« Pourquoi et pour combien de temps? Demanda t-il.
- Hm... On s'est peut-être allié avec le gars au tee-shirt rouge..., commença Eden en grimaçant.
- Combien de temps, répéta Ryan.
- Trois jours... pourquoi tu me poses ces questions comme si c'était la fin du monde ? »

Ryan s'appuya contre le mur en face de Eden. La pièce était petite, ils étaient pratiquement l'un sur l'autre. Eden se passa une main dans les cheveux, la nervosité de Ryan sembla l'affecter.

« C'est pas bon ?
- Les autres appelés appellent cette pièce le glasert.
- Le glasert ? Répéta Eden en fronçant les sourcils.
- Mélange de glacier et de désert.
- C'est un nom pourri... »

L'évocation du surnom de la salle sembla activer sa fonction, un craquement résonna contre les murs et la pièce se mit à chauffer, degré par degré. Eden grogna et se passa une main sur le front. Ryan se laissa retomber sur le sol de façon à être allongé.

« Qu'est-ce que tu fais ?
- Je m'allonge.
- Mon dieu, heureusement que tu me le dis, je n'avais pas remarqué !
- Le sol c'est du carrelage. Donc c'est froid. »

Eden se laissa tomber à coté de lui en vitesse. La chaleur augmenta au fur et à mesure. Ryan ferma les yeux. Un silence s'installa, son cerveau tournait à plein régime, il essayait de ne pas penser à la chaleur qui léchait sa peau et mettait son épiderme en feu. Il se demandait ce qui s'était passé pendant qu'il avait été inconscient, Eden avait apparemment allié ses forces avec le type au tee-shirt rouge et ils s'en étaient sortis... Étonnant. Personne n'avait pensé à s'allier dans les brimades. Les gens étaient trop désespérés, ils voulaient sauver leurs peaux avant celles des autres, ce qui était compréhensible.

« Dis... »

Ryan ouvrit les yeux et tourna légèrement la tête. Rien que ce mouvement fut épuisant. Eden avait les yeux ouverts, il se mordait pensivement les lèvres, ses cheveux bruns étaient déjà trempés de sueur.

« C'est vrai que tu es le fils du Président ? »

Ryan referma les yeux et endigua le flot de souvenir qui menaçait de l'envahir.

« Papa, joue avec moi !
- Je n'ai pas le temps, Ryan. Charline ! Occupez-vous de Ryan, je vous paye assez cher pour ça ! »


La transpiration s'accrochait à sa peau, roulait le long de son dos et sur son visage. Ses cheveux étaient collés sur son front et il força son cœur à reprendre une allure normale. La respiration d'Eden était lente à ses cotés, la réponse à sa question ne semblait pas lui importer tant que ça et Ryan en avait assez de mentir. Il était devenu le binôme de Eden contre son gré, mais maintenant peut-être qu'il pourrait s'en faire un am... Ryan secoua la tête. Il ne fallait pas qu'il s'attache. Il se l'était promis après la mort d'Alice.

« Et si je l'étais ? »

Ryan rouvrit les yeux pour découvrir qu'Eden le regardait avec attention. Ses orbes noisettes lui donnèrent l'impression de fouiller son âme, ou du moins ce qu'il en restait.

« Rien..., répondit-il. Je suis juste étonné que quelqu'un de haut placé se soit fait appelé. »
- Je ne suis pas haut placé, corrigea t-il.
- Mais ton père est...
- Pas moi. »

Eden décolla sa chemise de son torse pour tenter de se rafraichir, ne le quittant pas vraiment du regard. Le cœur de Ryan eut un battement en trop et il détourna la tête. Il pouvait s'ouvrir un peu, juste un peu, ce n'était pas dramatique. Et pourtant, il n'y arrivait pas. C'était forcé, il n'aimait pas parler de son passé et son avenir ne menait nulle part, seul le présent existait réellement.

« Est-ce qu'il t'as envoyé ici ? Demanda Eden.
- Ouais, croassa t-il.
- Pourquoi ? »

Ryan soupira et tourna de nouveau la tête vers lui. Lui répondre honnêtement ou l'envoyer paître ? Faire confiance à Eden ou se méfier ? Faire confiance supposait un laissé-allé dont il ne se sentait pas vraiment capable. Il se contredisait pourtant. Pourquoi avoir donné son prénom à Eden s'il ne lui faisait pas un minimum confiance ? Lui avait-il donné parce qu'il pensait qu'il n'allait pas s'en sortir ? Sûrement, mais il aurait pu emporter son prénom dans la tombe, ce qu'il n'avait pas fait. Eden lui avait sauvé la vie dans l'arène, il avait payé sa dette, il lui avait raconté des trucs sur sa famille, sur son village. Alors la question était là, tout se résumait à deux choix à chaque fois: Dire ou ne rien dire. Faire confiance ou se méfier. Lâcher prise ou s'obstiner. Rester coincé dans le même schéma ou avancer d'un pas. Un pas en avant ou deux en arrière. Ryan examina Eden et passa sa langue sur ses lèvres sèches.

« Parce que je suis pédé, répondit-il honnêtement. »

Eden ferma la bouche et sa mine se froissa. Ryan haussa les sourcils. Il avait une chance sur deux pour que le jeune le prenne mal vu le discours qu'il avait tenu devant la ministre.

"Vous voulez dire qu'il faut qu'on se fasse passer pour un couple ? Je ne suis pas pédé "

Il se fichait de sa réaction à dire vrai. Ce qui était faux. Personne n'aimait se faire traiter de tafiole, pas même lorsqu'on avait une carapace comme la sienne. La chaleur était étouffante, l'oxygène lui semblait épais, sa gorge peinait à s'adapter à ce changement de température. Il aurait aimé ne pas se trouver dans ce sauna. Il détestait avoir trop chaud. Eden pencha soudainement la tête sur le coté, comme intrigué, il le dévisagea pensivement, ses yeux voyageant partout sur lui. Il se mit lentement en chien de fusil et Ryan fronça les sourcils, intrigué par son comportement.

Eden se passa une main sur le visage pour chasser la transpiration de ses yeux, se redressa sur un coude et se retrouva subitement au dessus de lui, comme si la température élevée n'avait aucune influence sur son corps. Il l'avait enjambé en un instant et il se pencha tout aussi brusquement pour plaquer sa bouche contre la sienne. Ryan eut l'impression d'avoir été foudroyé. Son cœur s'emballa douloureusement dans sa poitrine, cognant contre sa cage thoracique et ce fut si violent qu'il crut qu'il faisait une attaque. Eden se recula, emportant sa bouche avec lui et laissant sur ses lèvres un picotement qui ne voulait plus s'en aller. Ryan se retint d'y passer la langue. Le jeune haussa un sourcil et hocha la tête:

« Beaucoup mieux quand ce n'est pas devant une foule de personne qui t'acclame pour t'encourager au meurtre, décida Eden.
- Je croyais que t'étais pas pédé, grogna t-il pour changer de conversation.
- C'est juste un baiser, répondit Eden. J'ai déjà embrassé des copains pour déconner. »

Eden haussa les épaules. Heureusement qu'il laissait de l'espace entre eux, il faisait déjà assez chaud comme ça pour qu'il en rajoute. Pourtant rien que sa présence au dessus de lui donnait chaud à Ryan, comme si son cerveau les imaginait collé l'un contre l'autre plutôt que l'un au dessus de l'autre. Eden se pencha encore pour lui voler un baiser, seulement Ryan le repoussa, le faisant rouler  sur le dos et loin de lui.

« Rabats-joie, grogna Eden.
- Fait trop chaud, c'est pas le moment de se rouler des pelles, marmonna t-il. »

Ryan remarqua tout de même qu'Eden avait allégé l'ambiance en le surprenant de cette façon. Il pensait à peine à son père après ce qu'il venait de faire. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas échangé un baiser avec quelqu'un de cette façon. Il ne comptait pas le baiser de l'arène, celui-là avait eut pour but de provoquer la ministre et la plèbe, il n'y avait rien d'intime là-dedans. Ryan n'était pas idiot, il savait bien que ce baiser ci n'impliquait rien, Eden voulait juste s'amuser et il n'était que son compagnon de cellule et d'arène. Peut-être qu'ils pourraient tirer partie de leur situation finalement. Ryan secoua la tête, ce n'était pas le moment de penser à ça. Pour l'instant, il fallait qu'ils supportent le changement de température qui n'allait pas tarder.

Quand il sentit la température se mettre à chuter, Ryan attira Eden à lui, même s'il avait encore chaud et que la sueur collait leurs vêtements. Eden renifla avec amusement:

« Je croyais que c'était pas le moment de se rouler des pelles.
- Si t'as envie de risquer un arrêt cardiaque, je peux te lâcher, proposa t-il.
- Oiseau de malheur..., grommela Eden. »

Ils étaient toujours par paire à l'isolement. Ça leur laissait une chance de survivre, certain n'en sortait pas vivant. Les changements trop brusques de température en avaient tué plus d'un à cause du choc thermique. Les degrés baissèrent peu à peu et le froid s'installa, Eden se colla contre lui, sensible. L'atmosphère se glaça au fur et à mesure. Ryan resserra ses bras autour de lui, il était déjà passé par là, il n'était plus habitué mais il se souvenait du gars qui avait prit soin de lui pour sa première fois à l'isolement, maintenant c'était son tour. Eden se mit rapidement à trembler. S'il arrêtait de trembler, Ryan devrait s'en inquiéter.

« F-froid, grimaça le jeune. »

Un nuage de buée sortait d'entre ses lèvres. Ryan roula au dessus de lui dans l'espoir de le réchauffer. Il n'était pas un mauvais bougre, il aurait pu le laisser geler et s'occuper de lui-même. Il prit les mains d'Eden et les glissa sous ses aisselles.

« Dégueu, se plaignit Eden.
- La ferme, râla Ryan en claquant des dents. »

Le froid perdura, un peu plus lent à disparaître que la chaleur. Le corps d'Eden disparaissait pratiquement entièrement sous le sien et malgré ça le jeune parvenait toujours à faire des plaisanteries. Ryan ne savait pas où il trouvait l'énergie de bouger les lèvres:

« Tu b-bandes pas, hein, le prévint-il.
- Non... pas de risque.
- Est-ce q-que c'est u-une insulte ? »

Une éternité aurait pu s'écouler pour ce qu'il en savait, ils n'avaient pas de montres, ni d'horloges pour savoir combien de temps avait passé. Lorsque la chaleur commença à revenir, Ryan soupira de soulagement, c'était infime, mais la chaleur allait bientôt être de retour. Il se redressa et les yeux d'Eden vacillèrent un moment sur lui avant de se fixer sur sa bouche:

« T'as les lèvres bleues.
- Et les tiennes sont parfaitement rose à force de dire des conneries, répondit-il. »

Ses dents le faisaient légèrement souffrir à force de s'entrechoquer. La chaleur revint progressivement et Ryan se laissa tomber sur le coté, prêt à cuire maintenant. Il était certain que ce genre d'expérience faisait souffrir son corps d'une façon où d'une autre, il ressortait toujours de l'isolement avec l'envie de se tirer une balle dans la tête et de dormir pendant quinze jours. Ça n'avait rien d'apaisant. L'enfer ne faisait que commencer et ils devraient bien dormir à un moment ou à un autre.

Eden était tout contre lui lorsqu'il parla à nouveau:

« Tu crois q-qu'on peut devenir favo-ris après c-ce qui est arrivé dans l-l'arène ? Je veux dire, maintenant t-tout le monde "sait" qu'on e-est un couple homo.
- Devenir favoris... ne sert à rien.
- Je sais, j-je sais, râla t-il. Mais je n'ai pas l-l'intention de crever ici, j-je veux rentrer chez moi. T'es là d-depuis combien de temps, toi ? »

Eden releva la tête de son cou, ses doigts bougèrent sous ses aisselles et Ryan grimaça, il n'était pas chatouilleux mais ce n'était pas réellement la joie d'avoir les doigts d'un autre sous les bras.

« Deux ans, répondit-il.
- D-Deux ans ! S'exclama Eden. Mais c-c'... »

Ryan décida qu'il en avait assez entendu et que les lèvres de Eden devenues assez bleues comme ça, il se pencha et le fit taire. Le jeune grogna de surprise, il ne mit pas longtemps à répondre au baiser, comme s'il n'avait attendu que cela depuis qu'il avait pris l'initiative la première fois. Ryan ignora aussi longtemps qu'il le put les symptômes qu'il pensait dus au froid et finit par se laisser submerger. Les frissons apparurent sur sa peau, courant le long de son épiderme, il fut terrassé, absolument terrifié par ce qui se passait. C'était personnel, intime, intense, tout ce qu'il avait toujours repoussé à bout de bras, tout ce qu'il avait tenté d'éviter depuis qu'il avait atterri ici. Il voulut reculer, fuir, l'estomac en vrac, le cœur fou mais Eden ne le laissa pas faire, il le retint avec deux mains fortes malgré les tremblements qui les agitaient, sûres, demandeuses. Ryan se rappela qu'il n'était plus un numéro, qu'il avait cessé de mentir et de cacher ce qu'il était. Il se demanda ce qui lui avait prit, se traita d'abruti, en fut effrayé.

Il recula la tête à défaut de pouvoir s'éloigner du corps sous le sien et Eden poursuivit sa bouche, agissant à l'instinct. Peut-être qu'il avait sentit combien Ryan était terrorisé à l'idée d'abandonner les murs qu'il avait érigé autour de lui, ou peut-être qu'il ne voulait tout simplement pas que le baiser s'arrête là. Ses lèvres happèrent les siennes, il ne lui laissa pas le choix, le piégeant jusqu'à ce qu'il rende les armes. Lorsqu'il fut enfin calmé, Eden lâcha sa bouche avec un bruit obscène qui donna envie à Ryan de lui filer un coup de poing.

« Si tu veux me c-clouer le bec, va falloir faire m-mieux que ça, dit Eden avec un sourire en coin. »

Ryan fronça les sourcils. Eden avait beau clamer ne pas être "pédé", il l'avait embrassé avec enthousiasme. Il se décida à ignorer la vague de lave qui s'enroulait toujours dans son estomac pour se concentrer sur la survie. Les changements de température s'enchaînèrent et ils opérèrent de la même façon à chaque fois, se collant l'un contre l'autre lorsque les degrés chutaient et se séparant lorsqu'ils grimpaient.  


Il leur restait trois jours à tirer.



A suivre...
Maliae
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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Faire confiance 4 Original - pas de spoil - Faire confiance 4 Icon_minitimeMar 5 Aoû - 17:10

Courage les gars Very Happy

purée mouahahaha ihihi, je ne sais même pas quoi dire là je suis ouhouhouhou (oui être ouhouhouhou existe Very Happy) ! bref c'était abwabwabwabwa et franchement je fais des petits gestes bizarres avec mes deux mains qui ne sont plus contrôlés par mon cerveau.
Maeve
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Je suis ton père Luke
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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Faire confiance 4 Original - pas de spoil - Faire confiance 4 Icon_minitimeJeu 7 Aoû - 23:24

Recoucou. Very Happy

Et voilà, ahaha!^^ J'en étais sûre, après la fin du précédent chapitre, mais qu'est-ce que j'ai adoré. Very Happy Very Happy Very Happy

Quelle torture horrible. Heureusement qu'ils sont tous les deux.

Ryan. Il a donné son nom: Ryan.^^ Le pauvre, il pensait que c'était la fin mais il n'est pas mort. Du coup, il a ouvert la porte de son coeur. Comme il s'en est rendu compte au baiser de la fin, il est "cuit", ça y est. Il va s'attacher.

Quel passage fabuleux, son affolement! Toute cette scène était un délice. Very Happy Et je me souviens avoir pensé, Eden a dit qu'il n'était pas gay. Cela ne veut pas dire qu'il n'est pas bi. Wink

J'espère vraiment, vraiment que ces deux-là vont s'en sortir. L'échange de rôle entre les deux danc ce chapitre, dans l'arène, était génial. Very Happy

A tout de suite!


Maeve

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